Pornographie, numérique : comment protéger nos enfants ?

  • l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec Thomas Rohmer, président de l’association 'Open' (Observatoire de la Parentalité et de l’Éducation Numérique)

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Transcription
00:00 - Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30, Jean-Jacques Bourdin.
00:07 - Bien, le gouvernement l'annonce, la France va bloquer l'accès aux sites pornographiques pour les mineurs.
00:13 Mais comment ? Dans tous les cas, ça y est, ça avance, enfin, le gouvernement va dévoiler un dispositif bloquant l'accès des mineurs aux sites pornos.
00:22 Avec nous Thomas Romère, qui est président de l'association Open Observatoire de la Parentalité et de l'Éducation Numérique.
00:29 - Bonjour. - Bonjour Jean-Jacques.
00:30 - Est-ce que vous avez des informations supplémentaires ? Ça y est, la décision est prise apparemment.
00:35 Mais comment interdire l'accès aux mineurs des sites pornos ?
00:40 - Bah écoutez, j'étais aussi comme vous un peu surpris des annonces qui ont été faites ce matin.
00:46 Même si je sais évidemment, travaillant sur le sujet depuis de nombreuses années, que les choses sont dans les tiroirs.
00:52 Mais comme ça fait un peu 7 ans qu'on essuie les plâtres, j'avoue que j'attends de voir, voyez.
00:58 Je vais être un peu pragmatique comme vous et je vais attendre de voir ce qui peut advenir.
01:03 Après bien sûr, aujourd'hui moi ce que je regrette, c'est qu'il y a déjà des dispositifs qui pourraient fonctionner,
01:11 comme la carte bleue, etc. et qu'on attend encore beaucoup de choses.
01:16 - La carte bleue c'est la solution. C'est pour vous la solution ?
01:19 - Ça fait partie des solutions, il y en a plein.
01:22 Aujourd'hui quand on interroge un monsieur comme monsieur Dorcel, il vous dit qu'il a identifié plus de 200 solutions
01:29 qui existent au niveau mondial de vérification d'âge, qui sont déjà utilisées ici et là sur des sites.
01:34 Après nous ce qu'on nous reproche souvent c'est la collecte des données,
01:39 mais la collecte des données, moi je trouve qu'entre opérer une hiérarchisation des choses,
01:43 entre protection de l'enfance et collecte des données, personnellement j'ai choisi mon camp.
01:47 - Oui bien sûr, collecte des données. Les détails du dispositif seront présentés dans la semaine,
01:52 indique le ministère, pour une mise en place dès le mois de septembre.
01:57 Alors tous les sites internet pour adultes devront s'y conformer,
02:00 sous peine de voir la diffusion interdite sur le territoire national, indique le ministre délégué Jean-Noël Barraud.
02:06 La France sera le premier pays du monde à proposer une solution comme celle-là.
02:10 Alors ça peut être quoi ? Vous ne voyez pas ?
02:13 - Écoutez, moi j'ai vu fonctionner des choses il y a déjà plusieurs années dans les laboratoires d'Orange,
02:18 par exemple avec un système, la double vérification sans collecte de données.
02:23 Donc je sais que toutes ces choses sont étudiées, mais c'est vrai que...
02:26 - Donc on pourrait s'appuyer sur les opérateurs téléphoniques ?
02:29 - Ah ben je pense que ça ne pourra pas se faire sans eux de toute façon,
02:31 il faudra trouver des dispositifs qui soient facilement opérants et applicables dans les smartphones de tout le monde.
02:37 - Oui parce que l'opérateur téléphonique c'est à qui appartient l'abonnement.
02:42 Si c'est un adulte ou si ce n'est pas un adulte.
02:46 - Et normalement quand on est parent et qu'on achète un smartphone pour son enfant,
02:50 on est censé déclarer si c'est un mineur et pour qui va être la ligne.
02:53 Donc oui je pense qu'il faut que tout l'écosystème travaille ensemble,
02:56 je pense que c'est vraiment dans les intentions du gouvernement.
02:59 Maintenant, aujourd'hui, ça reste compliqué de savoir concrètement,
03:03 puisque le ministre n'a pas été très précis dans ses intentions.
03:06 - Ah mais quand même, quand même, ce qu'ils disent,
03:08 des opérateurs télécoms qui disposent de l'âge de leur client,
03:12 pourraient être dans la boucle.
03:14 Cette solution technique sur laquelle nous travaillons pourrait être utilisée
03:17 pour faire respecter les limites d'âge qui existent dans notre droit,
03:20 mais qui ne sont pas suffisamment respectées en ligne.
03:22 Voilà ce que disent les informations que nous avons.
03:28 - Je ne peux qu'être d'accord.
03:30 - Nous-mêmes on se bat pour ça depuis longtemps,
03:34 puisqu'il y a même eu une décision de justice suite à nos saisines de l'Arcom en septembre dernier,
03:38 qui a décidé une médiation, c'est-à-dire qu'on a mis en place une médiation
03:43 entre une autorité de régulation et les sites pornographiques.
03:46 La médiation est toujours en cours, normalement on devrait avoir les résultats d'ici quelques jours,
03:50 mais c'est vrai que moi j'attends de voir concrètement de quoi ils retournent.
03:54 - Oui parce que l'âge minimum du premier contact avec les contenus pornographiques
04:00 baisse, baisse.
04:02 - Ah oui ça baisse en même temps que baisse l'âge du premier équipement en smartphone.
04:07 L'étude qu'on avait faite avec l'Ipsos en 2022 montrait que le premier smartphone
04:11 arrivait en moyenne en fin de CM1 en France, c'est-à-dire un peu plus de 9 ans.
04:16 Donc évidemment tout est lié puisqu'on sait que...
04:19 - C'est-à-dire qu'en fin de CM1, c'est-à-dire à 9-10 ans,
04:23 les enfants peuvent avoir accès à du porno.
04:25 - Clairement.
04:27 Nous dans des études qu'on avait menées par ailleurs, l'enfant le plus jeune avait 5 ans.
04:31 - 5 ans.
04:33 - Oui, oui tout à fait.
04:35 Aujourd'hui ça se passe sur les sites de streaming, ça se passe en quelques clics,
04:38 avec les publicités malencontreuses qui peuvent survenir,
04:41 et puis aussi parce que ces sites sont extrêmement bien référencés,
04:44 ils prennent quand même une place essentielle de la bande passante mondiale.
04:47 - Alors sans rapport, vous publiez aussi une étude très intéressante aujourd'hui
04:53 sur les photos ou vidéos d'enfants publiées sur les réseaux sociaux.
05:00 Plus de la moitié des parents, 53% publient des photos ou des vidéos de leurs enfants sur les réseaux sociaux.
05:07 J'ai vu ça, ça m'a effaré.
05:09 - Je sais que c'est un sujet que vous suivez depuis très longtemps.
05:13 - Je suis tellement opposé à la publication des photos d'enfants sur les réseaux sociaux,
05:18 mais tellement, c'est pour moi une irresponsabilité totale des parents.
05:24 - C'est en tout cas un manque de connaissance et de prise de conscience
05:28 de comment fonctionne Internet aujourd'hui, de toute évidence,
05:31 parce qu'on sait que ces photos et ces vidéos ne disparaîtront jamais,
05:34 qu'une fois qu'elles sont en ligne, on ne peut pas les faire effacer,
05:38 on a du mal à faire valoir le droit à l'effacement, qui est pourtant en vigueur là aussi.
05:42 - Oui, bien sûr. Une fois que c'est en ligne, c'est en ligne.
05:45 - Et puis c'est assez questionnant, parce qu'en effet,
05:48 les enfants n'ont pas forcément souhaité ces photos et ces vidéos.
05:52 On sait aussi que les adolescents, quand ils utilisent les réseaux sociaux,
05:57 qui est devenu un espace de socialisation pour eux,
06:00 sont très férus d'échanger tout un tas de photos et de vidéos,
06:04 mais que dire quand ils vont voir resurgir d'eux des photos
06:08 dans des postures mal en contre sur un pot de chambre, ou ce genre de choses,
06:11 comme on voit à un moment, on est censé se socialiser, c'est un peu compliqué quand même.
06:15 - C'est un peu compliqué. Et des parents le font,
06:18 et certains le font parce que ça leur rapporte de l'argent.
06:21 Ils sont devenus influenceurs, ils utilisent finalement leurs enfants pour gagner leur vie.
06:27 - C'est vrai qu'aujourd'hui, ce qu'on appelle les parents influenceurs,
06:31 qui est une grosse tendance du moment, se développe,
06:34 comme le montre notre étude, de manière plutôt intensive,
06:37 avec la particularité que ça concerne surtout des jeunes parents,
06:40 ce qui peut sembler étonnant, parce qu'on pourrait partir du principe
06:43 qu'ils sont un peu plus avertis que les autres.
06:46 Des jeunes parents qui en effet en font un métier
06:50 avec des revenus qui sont parfois pour certains d'entre eux assez conséquents.
06:54 - Certains jusqu'à 5000 euros par mois.
06:58 - Voilà, 5000, on est même à 4% qui sont à plus de 50000 euros par mois.
07:02 - Quoi ? Plus de 50000 euros ?
07:04 - Il faut changer de métier Jean-Jacques, il est temps.
07:07 - Plus de 50000 euros par mois ? Non, c'est pas possible.
07:10 - Si, si, alors ça reste une infime...
07:13 - Mais que font-ils avec leurs enfants pour gagner 50000 euros par mois ?
07:17 - Justement, quand on regarde la ventilation des rémunérations,
07:20 il y a énormément de revenus qui viennent de la monétisation des vidéos
07:24 qui sont faites, et donc de l'argent qui vient des plateformes,
07:27 pour une grande majorité, mais il y a aussi des partenariats avec des marques,
07:30 il y a aussi, vous savez, il y avait une chaîne YouTube célèbre,
07:33 que je ne citerai pas, avec deux enfants très connus,
07:36 qui cartonnent dans les cours de récré, on avait estimé déjà il y a 7 ans
07:39 que les revenus mensuels de la famille étaient de l'ordre de 150 000 euros mensuels.
07:43 Il y a déjà 7 ans.
07:45 Donc ça prend une importance assez considérable.
07:50 - Oui, une importance considérable, et sur le dos des enfants.
07:54 Disons-le, enfin Thomas Romère, moi je ne veux pas non plus être porté de jugement hâtif,
08:00 mais il faut absolument se poser des questions.
08:03 - Bah nous, en tout cas, ça nous questionne, en effet, aujourd'hui,
08:06 et c'est pour ça qu'on réfléchit aussi avec un député en ce moment
08:09 à faire en sorte que le droit à l'image des enfants
08:11 ne soit pas forcément aliéné à l'autorité parentale,
08:14 parce qu'on part du principe qu'à partir du moment où
08:17 des parents pourraient adopter des postures un peu malencontreuses
08:21 avec ce droit à l'image, il faudrait que ce droit à l'image puisse être...
08:24 - Que l'enfant ait un droit à l'image.
08:26 - Bah, et en tout cas, quand il est mineur, que quelqu'un d'autre puisse prendre la main
08:30 si jamais c'était dysfonctionnant, parce que c'est vrai qu'aujourd'hui,
08:33 notamment, nous, ce qui nous inquiète, c'est l'explosion des vidéos type "prank",
08:37 donc c'est des vidéos un peu potaches,
08:41 le but c'est d'humilier l'enfant à l'image et le faire pleurer,
08:45 et ça génère du clic, donc il y a eu une vidéo comme ça.
08:47 - C'est-à-dire qu'on humilie l'enfant à l'image, ça fait du clic ?
08:51 - Oui. - Et ça, c'est vendeur, évidemment.
08:53 - Bah, il y a des gens qui gagnent beaucoup d'argent
08:55 en envoyant des cuillères de purée au visage de leur bébé, oui.
08:58 Il y a eu un challenge comme ça, il y a de ça quelques années,
09:01 qui s'appelait le "Cheese Challenge", qui consistait à coller une tranche de fromage
09:04 sur la joue de son bébé.
09:06 Ça, c'est des choses qu'on observe.
09:08 Il faut encore, il ne faut pas mettre tous les parents influenceurs dans le même lot.
09:11 Ça concerne heureusement une minorité, mais c'est quand même quelque part
09:14 assez questionnant sur, en effet, parfois, un phénomène
09:18 qui a tendance à prendre une mauvaise tournure, on va dire.
09:21 - Bon, voilà un débat que je vais ouvrir,
09:24 organisé entre 11h et 12h.
09:26 On fera venir les influenceurs aussi, parce que je voudrais savoir
09:29 exactement ce qu'ils pensent de tout ça.
09:31 Bon, si vous êtes dans ces cas-là, si vous mettez des photos,
09:35 ou si vous êtes influenceurs, allez-y 0826 300 300,
09:39 vous n'hésitez pas, vous appelez sur l'antenne de Sud Radio.
09:42 Merci Thomas Romer d'être venu nous voir.
09:45 Nous allons suivre avec impatience les décisions prises par le gouvernement
09:49 et les annonces dans la semaine.
09:51 - Bah écoutez, on en saura plus, mais oui.
09:53 - Merci beaucoup. - Merci.
09:54 - Il est 10h56, vous êtes sur Sud Radio.
09:57 Je vous rappelle notre débat, 11h midi, l'Union Européenne doit-elle
10:01 intégrer l'Ukraine le plus rapidement possible ?
10:03 La France, l'Allemagne et les Pays-Bas sont contre.
10:06 L'Union Européenne est divisée. Faut-il pour l'Ukraine un traitement de faveur ?
10:09 Alors que d'autres pays demandent leur adhésion.
10:11 Quels seraient les effets économiques d'une intégration ?
10:14 Dans l'Union Européenne, l'Ukraine serait-elle un cheval de troits américain ?
10:17 Débat entre 11h et 12h. A tout de suite.

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