Dissolution des "Soulèvements de la Terre", mais qui sont-ils ?

Sud Radio

l’année dernière

Parlons Vrai chez Bourdin avec Erwan Seznec, journaliste au Point.

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Transcript

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00:00 - Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30. Jean-Jacques Bourdin.

00:06 - Bien, il est 11h moins 10, nous allons essayer d'en savoir un petit peu plus,

00:11 nous allons essayer, nous allons en savoir un petit peu plus sur le mouvement écologiste,

00:15 soulèvement de la terre, écologiste des activistes, parce que c'est un mouvement très actif,

00:20 les activistes de ce mouvement écologiste étaient très très présents à Sainte-Soline,

00:27 très présents et très actifs à Sainte-Soline, et pour en savoir plus,

00:32 eh bien j'appelle Erwan Seznek, qui est journaliste au Point. Erwan Seznek, bonjour.

00:36 - Bonjour. - Merci d'être avec nous, vous avez travaillé,

00:39 vous avez enquêté sur ce mouvement, alors le ministère de l'Intérieur a engagé la procédure de dissolution du mouvement,

00:47 c'est clair, c'est un mouvement qui prône des actions violentes,

00:55 sabotage, je ne sais pas moi, blocage de centrales à béton, occupation de terre,

01:01 destruction de pipelines de pétrole brut, c'est bien cela ?

01:06 - Il n'y a aucun doute, ils sont très clairs, ils l'écrivent, ils ne respectent pas la propriété privée,

01:10 parce qu'ils sont contre, donc à partir de ce moment-là, ils acceptent qu'on puisse s'attaquer à les propriétés privées et les détruire,

01:16 il n'y a absolument aucun doute.

01:18 - Alors, Gérald Darmanin explique, violences répétées, attaques contre les forces de l'ordre,

01:22 appel à l'insurrection, c'est la raison pour laquelle nous engageons une procédure de dissolution.

01:28 Ce mouvement a été créé en quelle année ?

01:31 - C'est très difficile à dire, mais il date très clairement de la période Notre-Dame-des-Landes et de la lutte contre l'aéroport,

01:36 donc on peut dire qu'il a une petite dizaine d'années.

01:40 L'association Les Soulevements de la Terre est plus récente,

01:42 mais elle est basée à Notre-Dame-des-Landes et elle est vraiment dans le prolongement de la lutte anti-aéroport.

01:46 - Oui, anti-aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

01:49 Elle s'inspire d'un homme qui s'appelle Andreas Malm, j'ai lu votre article dans Le Point.

01:54 Un homme qui s'appelle Andreas Malm, qui est le maître à penser des écolos ultra, c'est ça ?

02:02 - Tout à fait, c'est un universitaire suédois qui tient les propos qui nous ramènent dans les années 70,

02:08 on ne peut pas dire les années 30, c'est-à-dire la violence est légitime

02:12 pour lutter contre les capitalistes et contre les bourgeois propriétaires.

02:17 Donc il faut pratiquer une forme de léninisme écologique, c'est l'expression qu'il emploie.

02:20 - Léninisme écologique ?

02:23 - Oui, c'est ça, le léninisme écologique.

02:26 Mais derrière, très clairement, il prône son direct et la destruction d'équipements qui jugent néfastes,

02:32 comme des pipelines ou des retenues d'eau en l'occurrence.

02:35 - Et Andreas Malm est maître de conférences en géographie humaine en Suède,

02:40 il était à Paris lundi soir, je crois, il tenait une conférence ?

02:43 - Oui, il tenait une conférence organisée par un éditeur parisien

02:47 qui venait en clôture des manifestations de Saint-Saëline.

02:50 Mais c'est pas un juge à M. Malm de dire qu'il ne connaît strictement rien au contexte local.

02:55 Il ne parle pas français, il n'est pas allé sur le terrain,

02:57 il n'a pas étudié les questions de dérégation dans le marais Poitvin.

03:01 C'est surréaliste.

03:04 Ce monsieur arrive d'un autre pays pour nous dire ce qu'on doit faire en France

03:07 et pour dire que nos agriculteurs doivent détruire des retenues d'eau.

03:10 - Oui, Andreas Malm, finalement il s'en moque, parce que lui c'est un théoricien,

03:17 un théoricien de la défense du climat, il prône les vertus du sabotage,

03:22 si j'ai bien compris, et définit les limites du pacifisme.

03:27 - Exactement, on devrait se fier à lui pour considérer ce qui est respectable

03:32 et ce qui n'est pas respectable, dans un endroit, le marais Poitvin,

03:35 qui est quand même irrigué depuis le 10ème siècle.

03:39 Là on ne touche plus le sol, on est en apesanteur.

03:43 Ce sont des propos totalement déconnectés de la réalité,

03:45 mais qui se traduisent par une réalité très concrète,

03:48 des gens qui jettent des boules de pétanque sur des gendarmes

03:51 dont le seul tort est de défendre un équipement légal.

03:56 Une retenue d'eau qui a eu un permis de construire.

03:59 - Ce n'est pas le souci d'Andreas Malm, le marais Poitvin,

04:02 son souci c'est une lutte plus radicale, si j'ai bien compris.

04:06 Il dit "les grandes manifestations pour défendre le climat ne servent pas à grand chose,

04:12 il faut maintenant passer à l'étape suivante".

04:17 - Tout à fait, mais qu'est-ce que c'est l'étape suivante ?

04:20 Ousmane est venu à Paris en vélo, moi je pense qu'il est venu en avion comme tout le monde.

04:24 On est en face de théoriciens de la révolution qui en pratique savourent

04:28 tous les fruits du confort capitaliste au quotidien.

04:31 Une fois que la manifestation est terminée, ils rentrent chez eux,

04:34 et un chez eux plutôt confortable.

04:35 - Est-ce que vous l'avez rencontré cet Andreas Malm ?

04:38 - Non, je lui ai écrit mais je n'ai pas eu de réponse,

04:40 mais je serais tout à fait ravi de discuter avec lui.

04:42 - De discuter avec lui, c'est donc le théoricien.

04:45 Est-ce que ce mouvement, soulèvement de la Terre,

04:49 rencontre un écho important aujourd'hui ?

04:54 - Alors ça c'est une excellente question et qui est vraiment d'actualité.

04:57 Depuis 24 heures, on assiste quand même à une forme de marche arrière

05:02 de certains partenaires des soulèvements de la Terre.

05:05 Greenpeace, France Nature Environnement, une partie de la Confédération Paysanne

05:09 qui commencent à se rendre compte qu'ils se sont laissés embarquer

05:12 dans quelque chose qui risque fort de les dépasser.

05:14 Mais le problème c'est qu'on est...

05:16 Beaucoup de gens avaient tiré la sonnette d'alarme avant

05:18 en leur disant "attention, les méthodes des soulèvements de la Terre

05:21 sont très critiquables, est-ce que vous mesurez bien ce que vous faites

05:25 en leur apportant votre soutien ?"

05:27 - Est-ce que le combat finalement de soulèvement de la Terre,

05:30 c'est la défense de l'environnement ou c'est la mise à bas du capitalisme ?

05:35 - C'est la mise à bas du capitalisme, il n'y a aucun doute là-dessus.

05:38 Très concrètement, à l'époque de Notre-Dame-des-Landes,

05:41 ils disaient lutter contre l'agro-business au profit d'une agriculture paysanne,

05:46 des gens faisant des circuits courts avec des petites exploitations familiales.

05:49 Aujourd'hui, dans les Deux-Sèvres, ils s'attaquent à des petites

05:52 exploitations familiales qui font du circuit court.

05:55 Ils n'ont aucune cohérence.

05:57 Aucune. Et ils n'ont aucune connaissance technique des dossiers.

06:00 - Erwann Seznek, vous dites "attention" parce que la colère

06:04 chez les agriculteurs est en train de monter ?

06:07 - Oui, je pense que là aussi, les soulèvements de la Terre

06:10 n'ont pas mesuré quelque chose.

06:12 À Notre-Dame-des-Landes, ils avaient en face d'eux la Direction Générale

06:14 de l'Aviation Civile et la Préfecture.

06:17 Là, ils ont en face d'eux le monde paysan.

06:19 Et le monde paysan doit aussi admettre qu'il a un rapport

06:21 à la violence particulièrement ambiguë,

06:23 et il peut être extrêmement dangereux,

06:25 peut-être plus que les soulèvements de la Terre.

06:27 Donc, où est-ce que ça va se terminer ?

06:29 Où est-ce que ça va se terminer ?

06:31 - Erwann Seznek, merci.

06:32 Journaliste au point, à lire dans Le Point, il est 10h56.

06:36 Évidemment, à lire sur le site du Point.

06:38 10h56, vous réagissez, vous êtes agriculteur,

06:42 vous en avez assez, des activistes du climat.

06:44 Vous nous dites, vous êtes vous-même activiste du climat,

06:47 vous dites "il faut aller plus loin maintenant parce qu'on n'est pas entendu".

06:50 Eh bien, n'hésitez pas, on ouvre le débat 0826 300 300.

06:54 10h57 Sud Radio

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