Avec Arnaud Gallais, auteur de "J'étais un enfant" éd. Flammario, Alexandre Ouizille, sénateur PS de l'Oise et Claude Ardid, grand reporter, auteur de "La fabrique du malheur" éd. de l'Observatoire
Retrouvez Alexis Poulin sans réserve tous les vendredis de 12h à 13h sur #SudRadio.
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##POULIN_SANS_RESERVE-2025-04-11##
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NewsTranscription
00:00:00Sud Radio, midi 14h, Alexis Poulin sans réserve.
00:00:07Jamais été informé de quoi que ce soit de violence ou de violence a fortiori sexuelle ?
00:00:14Je croyais qu'il y avait un verre d'eau mais il n'y en a pas.
00:00:16Est-ce que je suis jamais intervenu dans cette affaire comme dans d'autres affaires judiciaires ?
00:00:22La réponse est non, jamais.
00:00:24Oh là là, c'est dissimulé dans le tréfonds des Burger King.
00:00:28M. Marbeau, vous n'avez pas la parole.
00:00:32Bon, allez, stop. Merci, je vous enlève la parole.
00:00:35C'est le même eau que la dernière fois.
00:00:37Elle est toujours avec des métabolites de chlorothalonil à l'intérieur.
00:00:40Mais maintenant, elle s'est devenue potable par un petit coup de baguette magique.
00:00:43Le burleau, dans 20-30 ans, il n'aura plus.
00:00:47Voilà un sommaire où on a fait la part belle à François Bayrou.
00:00:50Un prix dans l'affaire Betaram où ces mensonges commencent à être dévoilés les uns après les autres
00:00:55par les gendarmes, les juges qui témoignent devant la commission d'enquête
00:00:57et qui expliquent que, oui, il a raconté n'importe quoi.
00:01:00On en parlera en première partie d'émission avec Arnaud Gallet,
00:01:04cofondateur de Mouve Enfant, ancien membre de la Civise,
00:01:07puisque François Bayrou doit être entendu par cette commission d'enquête au mois de mai.
00:01:11On parlera bien sûr du scandale des eaux contaminées.
00:01:14Nestlé Waters qui avait accès finalement au gouvernement.
00:01:18Encore Alexis Collère, pris dans une affaire de conflit d'intérêt.
00:01:21Vous me direz, on a l'habitude.
00:01:23Le sénateur Alexandre Ouzil sera avec nous pour parler de ce scandale des eaux en bouteille et de Nestlé Water.
00:01:30Et puis à 13h, notre invité Claude Hardy, de Grand Reporter, auteur de La Fabrique du Malheur,
00:01:35aux éditions de l'Observatoire, sera avec nous pour parler des dysfonctionnements,
00:01:39de l'aide sociale à l'enfance.
00:01:40Cette fabrique du malheur, comme lui-même en parle, avec le procès de Châteauroux.
00:01:46Un livre choc sur ces dysfonctionnements nombreux.
00:01:50On est ensemble jusqu'à 14h.
00:01:52On est sur Sud Radio 0826 300 300.
00:01:55Si vous souhaitez réagir ou poser des questions à nos invités, à tout de suite.
00:01:58Alexis Poulin, sans réserve, l'invité.
00:02:02Et on reçoit avec nous Arnaud Gallet, auteur de J'étais un enfant aux éditions Flammarion,
00:02:06cofondateur de Mouv'enfant et ancien de la Civise.
00:02:09Bonjour.
00:02:11Bonjour Alexis.
00:02:11Alors, affaire Bétaram, la commission d'enquête avance et d'audition en audition.
00:02:19On découvre l'ampleur des mensonges du Premier ministre François Béroux.
00:02:23Un juge qui explique que non, ils ne se sont pas vus sur un chemin par hasard,
00:02:28que François Béroux est bien venu le voir au courant des sévices sexuels
00:02:31qui avaient lieu dans l'institution privée.
00:02:33Un gendarme également qui témoigne contre les mensonges de François Béroux.
00:02:37Lui doit être auditionné au mois de mai.
00:02:39Mais est-ce que François Béroux peut s'en tirer ou est-ce qu'enfin on va dire qu'il a menti
00:02:45et que c'est insupportable d'avoir un Premier ministre dans un tel déni ?
00:02:50C'est sûr que le mensonge en politique, il n'y a rien de pire.
00:02:52Après, on est habitués malheureusement.
00:02:54Donc après, moi je suis sûrement d'accord avec vous.
00:02:56C'est une vraie question de fond.
00:02:57Moi, ce que je souhaite surtout, c'est que l'affaire Bétaram ne devienne pas l'affaire Béroux
00:03:01et que derrière, on puisse répondre quand même.
00:03:03Aujourd'hui, il y a plus de 200 plaintes, il faut quand même le rappeler.
00:03:06Et se dire, qu'est-ce qu'on fait en fait de ces personnes-là ?
00:03:08Vous savez, Bétaram, et ça, ça passe quasiment, c'est quasiment silencié.
00:03:11Aujourd'hui, vous avez la congrégation Bétaram qui a quand même annoncé mettre en place une commission indépendante.
00:03:16C'est hallucinant.
00:03:17Je veux dire, vous avez des gens qui ont les mains pleines de sang.
00:03:20Et eux, ils mettent un professeur d'université en haut de cette commission indépendante.
00:03:23Et ce professeur d'université, publiquement, j'étais présent, c'était le 15 mars dernier à Bayonne,
00:03:27dit qu'il s'est passé à Bétaram et dans l'église, c'est un crime contre l'humanité.
00:03:32Donc moi, je me dis, en tant plus que victime de pédocriminalité dans l'église, je me dis, ah bon ?
00:03:36Et c'est comme ça, en France, qu'on résout les crimes contre l'humanité.
00:03:38C'est par une commission qui met en place les personnes qui sont directement impliquées dedans.
00:03:42C'est un scandale sans nom.
00:03:44Et c'est pour ça, moi, je suis entièrement d'accord.
00:03:45François Béroux ment.
00:03:47Beaucoup de gens mentent, en fait, dans cette histoire-là.
00:03:49La congrégation ment.
00:03:50Ils mettent en place une commission, ils disent eux-mêmes qu'ils découvrent les faits.
00:03:53Tout le monde découvre le diocèsement.
00:03:55Et dans ce pays, en fait, il n'y a aucun problème.
00:03:56Et donc, effectivement, il faut qu'il y ait une justice d'exception.
00:03:59Il faut que les personnes qui mentent arrêtent de mentir.
00:04:01Il faut que les gens soient aussi dignes que les victimes.
00:04:03Et c'est ça, en fait, qui est insupportable.
00:04:05Et là, on a l'impression, en fait, tout le monde est dans une opération.
00:04:07C'est le service après-vente, cette histoire-là.
00:04:09Tout le monde essaie de sauver sa peau.
00:04:11Mais il y a d'ailleurs la ministre de l'Éducation, Elisabeth Borne,
00:04:15qui annonce simplement le lancement d'une enquête administrative
00:04:17pour maintenant ce qui s'appelle l'établissement catholique privé,
00:04:22le Boramo, anciennement en Bétharame.
00:04:25Ça aurait dû avoir lieu il y a longtemps, en fait.
00:04:27On a l'impression qu'ils font un truc aujourd'hui
00:04:30qui aurait dû avoir lieu il y a très longtemps.
00:04:33Vous avez des condamnés qui sont toujours à Bétharame,
00:04:37au contact des enfants.
00:04:38Vous le dénonciez lors d'une de ces réunions.
00:04:42On a vu la masse.
00:04:43Et rien ne change ?
00:04:45Non, mais nous, c'est pour ça qu'on dit que ça suffit,
00:04:46ce simulacre, à un moment donné,
00:04:48ce type d'établissement, il faut les fermer, point barre.
00:04:51Ça s'arrête une bonne fois pour toutes.
00:04:52Et pourquoi il faut les fermer ?
00:04:53Tout simplement par volonté pour les victimes.
00:04:55C'est-à-dire qu'on ne peut pas se dire
00:04:56qu'on a autant de victimes qui ont été,
00:04:58autant de personnes qui ont été victimes dans un établissement
00:05:01et se dire aujourd'hui,
00:05:02on va vérifier maintenant si tout va bien.
00:05:04Vous imaginez pour les victimes qui passent juste à côté,
00:05:06c'est insupportable.
00:05:07On pourrait parler du village d'enfants de Riaumont.
00:05:10Nous, on a demandé le village d'enfants de Riaumont,
00:05:13à un moment donné,
00:05:15il faudrait peut-être qu'il soit fermé.
00:05:16C'est-à-dire qu'il y a eu des fermetures successives
00:05:17sur l'espace entre 1970 et 2019,
00:05:21parce qu'en 2019, ils ont fermé leur internat scolaire.
00:05:25Mais on se dit à un moment donné,
00:05:26il faut combien de fermetures administratives
00:05:28pour que ce soit fermé définitivement ?
00:05:30Ben non, ils peuvent aujourd'hui accueillir des enfants,
00:05:32des scouts, etc.
00:05:33C'est un scandale sans nom qu'on arrête un peu en France.
00:05:35Les enfants, en fait, on s'en moque royalement.
00:05:38C'est ça le sujet.
00:05:39Et donc derrière, on a des adultes politiques
00:05:41qui sont soi-disant responsables.
00:05:42Ils se font responsables de rien,
00:05:44qui n'ont aucune dignité,
00:05:45qui mentent éhontément.
00:05:46Et ça, c'est un scandale.
00:05:47C'est un scandale par rapport au pseudo,
00:05:51parce qu'on appelle ça le courage des victimes.
00:05:53En fait, il faudrait juste qu'on ait des hommes politiques
00:05:54et des femmes politiques courageuses
00:05:56qui montent un peu au créneau,
00:05:57qui disent au bon moment,
00:05:58arrêtez ce cirque pour les victimes.
00:06:00C'est une peine...
00:06:01Vous savez, pour moi,
00:06:02c'est une victimisation secondaire.
00:06:05C'est ce qu'appelle la Cour européenne des droits de l'homme.
00:06:08C'est-à-dire qu'on inflige une peine supplémentaire aux victimes,
00:06:10et ça, c'est insupportable.
00:06:12Avec, bien sûr,
00:06:14plus de 200 victimes pour Bétarame
00:06:17qui attendent justice,
00:06:19et pourtant,
00:06:21elle va tarder à venir.
00:06:22On a l'impression qu'il n'y a pas d'accélération
00:06:24du temps judiciaire
00:06:26par rapport à ce scandale.
00:06:28C'est surtout que parmi...
00:06:29Je crois que vous avez 200 plaintes aujourd'hui.
00:06:31Il y en a, a priori, 5 uniquement
00:06:33qui ne sont pas prescrites.
00:06:34Donc, un, la première question qui se pose,
00:06:36c'est de se dire,
00:06:36à quel moment est-ce qu'on France,
00:06:37on en a un peu ras-le-bol d'entendre les faits qui sont prescrits.
00:06:40Donc, à quel moment est-ce qu'on rend
00:06:41imprescriptible, en fait,
00:06:42tous ces crimes et délits ?
00:06:43Parce que c'est insupportable, en fait,
00:06:44sur les enfants,
00:06:45quand on voit en plus les conséquences psychotraumatiques
00:06:47que ça a sur les personnes.
00:06:48Évidemment, ça suffit.
00:06:49Il faut qu'on arrête un peu avec ce...
00:06:51C'était une des recommandations de la civise
00:06:52qui a été mise à la poubelle, malheureusement.
00:06:54Mais c'était une des premières recommandations,
00:06:56revenir sur cette prescription,
00:06:58parce qu'il faut du temps,
00:06:59quand on est victime enfant,
00:07:00pour accepter d'en parler
00:07:02et avoir le courage d'en parler.
00:07:04Oui et non.
00:07:07Parce que quand on entend les victimes de Bétharame
00:07:09et les victimes, par exemple, de Saint-Dominique, etc.,
00:07:11tous les enfants,
00:07:12enfin, tous les enfants devenus grands,
00:07:14vous disent quoi ?
00:07:14Qu'ils ont parlé quand ils étaient...
00:07:15Oui, à l'époque.
00:07:16Et donc, ça veut dire qu'on les...
00:07:17Exactement.
00:07:18Donc, ils n'ont pas été entendus.
00:07:19Ce qui justifie d'autant plus la prescriptibilité.
00:07:22C'est-à-dire qu'enfant,
00:07:23on ne peut pas avoir justice.
00:07:24Et quand on grandit et qu'on ose dire,
00:07:25vraiment, j'ai été victime,
00:07:26j'ai parlé à quelqu'un,
00:07:27les personnes qui n'ont pas dénoncé,
00:07:29pareil, les faits sont prescrits.
00:07:31Grâce à Dieu, les faits sont prescrits.
00:07:33Rappelez-vous, c'est le cardinal barbarin,
00:07:34pas de problème.
00:07:34On n'en fait rien de ça.
00:07:35Ben oui, on n'en fait rien.
00:07:37Donc, ça veut dire que maintenant,
00:07:38il faut un allongement de délai de prescription
00:07:39à minima à 30 ans, je pense.
00:07:41Et il faut que les gens, en fait,
00:07:42il faut que les bouts retremblent.
00:07:43On rend imprescriptibles, en fait, les crimes.
00:07:45Et moi, je suis favorable aussi au délit.
00:07:47Comme ça, au moment où on se dit,
00:07:48en fait, dès qu'on touche à un enfant,
00:07:49là, on parle d'actes de torture et de barbarie,
00:07:52quand même.
00:07:52Il faut qu'on arrête à un moment donné.
00:07:54Et puis, pareil, sur les violences sexuelles.
00:07:55Et puis, il faut aussi que les complices,
00:07:57parce que je suis désolé que les gens,
00:07:59il faut nommer un chat un chat,
00:08:00quand les gens, en fait, ne signalent pas,
00:08:02ils sont complices,
00:08:02ça veut dire qu'il faut les traduire
00:08:03devant la justice et qu'il faut qu'ils arrêtent.
00:08:06Ça ne nous suffit pas,
00:08:07les appareils à Bépierre, etc.
00:08:08Non, on est toujours dans un truc,
00:08:09on va les chercher à comprendre.
00:08:11C'est même pire que ça,
00:08:12parce que vous parlez des complices,
00:08:13mais quand vous avez des lanceurs d'alerte,
00:08:15ils sont mis au banc,
00:08:17ils sont empêchés.
00:08:19Cette professeure qui a témoigné,
00:08:20à l'époque, immédiatement,
00:08:22qui était une des rares adultes
00:08:23à prendre les enfants au sérieux
00:08:25et à alerter,
00:08:26tout est fait pour faire taire
00:08:27les lanceurs d'alerte.
00:08:29Ah bah oui, on leur demande de se taire,
00:08:31on les menace aussi,
00:08:32je pense au village d'Enfants de Réaumont,
00:08:34une dame qui s'appelle Françoise,
00:08:35ses enfants ont été menacés, etc.
00:08:37Et là, il n'y a aucun problème, en fait.
00:08:39Donc voilà, et c'est bien ce que je dis,
00:08:41c'est-à-dire qu'on est dans un régime d'impunité,
00:08:43et donc les bourreaux et leurs complices,
00:08:45en fait, font la loi dans ce pays,
00:08:47donc il n'y a pas de justice.
00:08:48Et tant qu'il n'y aura pas de justice,
00:08:49il n'y aura pas de paix,
00:08:50ça veut dire que des associations
00:08:51comme Mouv'Enfants se mobiliseront,
00:08:53vous savez, nous, on apprend encore des choses
00:08:54sur le village d'Enfants de Réaumont et ailleurs,
00:08:56et bien on continuera, en fait,
00:08:57à un moment donné,
00:08:57tant qu'il y aura...
00:08:58Et en fait, il faut une justice d'exception.
00:09:00C'est-à-dire que,
00:09:00peut-être pour clarifier mon propos,
00:09:02si vous me permettez,
00:09:03vous savez, sur Bait-Taram,
00:09:04donc ils mettent en place une commission,
00:09:05ils mettent à la tête de cette commission
00:09:07un professeur d'université,
00:09:08tenez-vous bien,
00:09:09un professeur d'université,
00:09:09on ne parle pas,
00:09:11on n'est pas au café du commerce,
00:09:12on va se le dire gentiment,
00:09:13professeur d'université,
00:09:14on est à l'université de Bayonne,
00:09:16devant un parterre de 300 personnes,
00:09:18et ce professeur d'université
00:09:19qui s'appelle Jean-Pierre Macias,
00:09:20qui prend la tête de la commission indépendante,
00:09:23nous dit publiquement,
00:09:24c'est un crime contre l'humanité.
00:09:26Et donc, on se dit,
00:09:27crime contre l'humanité,
00:09:28dans ces cas-là,
00:09:29il faut une justice d'exception.
00:09:30Moi, je vois bien qu'on emploie
00:09:31les termes comme ça,
00:09:32mais là, pour le coup, c'est pesé,
00:09:33c'est quelqu'un qui travaille dans le droit,
00:09:34qui dit crime contre l'humanité.
00:09:36Donc, ça veut dire quoi ?
00:09:37Ça veut dire qu'à un moment donné,
00:09:38crime contre l'humanité égale
00:09:39imprescriptibilité égale
00:09:40on traduit toutes les personnes
00:09:41qui sont en lien avec ça,
00:09:43et pas égale commission,
00:09:44on va vous donner de l'argent
00:09:45parce que ça correspond au prix du silence.
00:09:48C'est insupportable,
00:09:48on se moque de nous.
00:09:49Les victimes parlent
00:09:50pour protéger les enfants.
00:09:52Et c'est ça, en fait,
00:09:53le message qui est porté.
00:09:54C'est assez terrible.
00:09:55Et combien de bêtas rames
00:09:56en gestation, on va dire,
00:09:59où d'anciennes victimes
00:10:01commencent à prendre conscience
00:10:03de l'ampleur,
00:10:03à se réunir aussi,
00:10:04et à se dire,
00:10:05bon, on va peut-être aussi
00:10:05nous passer à l'action
00:10:06compte tenu de la libération
00:10:09de la parole.
00:10:10Nous, aujourd'hui,
00:10:11avec nos enfants,
00:10:12moi, je suis en lien directement
00:10:13avec des victimes
00:10:15d'une vingtaine d'établissements
00:10:16sur le territoire national.
00:10:17Vingtaine d'établissements privés.
00:10:18Alors, c'est important.
00:10:19Pourquoi privés ?
00:10:20Parce que je pense
00:10:20qu'il y a quand même
00:10:21quelque chose qui est particulier
00:10:22au privé,
00:10:22notamment à l'enseignement catholique,
00:10:24qu'on le voit ou non.
00:10:24Bien sûr qu'il y a des violences
00:10:25dans l'enseignement public,
00:10:26mais il y a une place particulière
00:10:27de nos privés.
00:10:27Vous savez, le privé,
00:10:28ça serait la voie un peu noble
00:10:30pour que son enfant arrive
00:10:31à avoir un bon métier plus tard.
00:10:34Ou ça serait aussi la case
00:10:35quand votre enfant
00:10:36a une scolarité chaotique,
00:10:39etc.
00:10:39Vous allez jamais dans le privé,
00:10:40machin.
00:10:41Donc, culturellement,
00:10:42et d'ailleurs,
00:10:42c'est intéressant
00:10:43si vous me permettez
00:10:44que ça arrive dans le Béarn,
00:10:45parce qu'avec Béteram,
00:10:47on est bien dans le Béarn,
00:10:48c'est aussi,
00:10:49au-delà de la terre
00:10:49de François Béroux,
00:10:51c'est aussi la terre
00:10:52de Pierre Bourdieu.
00:10:53Et Pierre Bourdieu,
00:10:54il y a quand même
00:10:54beaucoup produit
00:10:55sur la question
00:10:55de la reproduction,
00:10:56etc.
00:10:57Donc, il faut qu'on arrête
00:10:58de reproduire maintenant.
00:10:59Il faut qu'on se dise,
00:10:59il faut agir
00:11:00et on peut arrêter de reproduire
00:11:02si et seulement si.
00:11:03On a des politiques
00:11:03qui sont courageux
00:11:04et qui font des choses
00:11:05et qui ne sont pas dans le verbe,
00:11:06qui arrêtent de mentir,
00:11:07etc.
00:11:07comme pas possible.
00:11:08Et au-delà,
00:11:09avec des actions concrètes.
00:11:10Moi, vous savez,
00:11:10j'ai été entendu
00:11:10par la commission d'enquête,
00:11:12j'ai commencé par leur dire
00:11:13à Candé,
00:11:14il y a un rapport
00:11:14qui a été remis
00:11:15au président de la République
00:11:16en 2021
00:11:16qui s'appelle
00:11:17Le rapport sauvé.
00:11:18On a dit
00:11:18330 000 victimes
00:11:19de pédocomminalités
00:11:20dans l'église
00:11:20en 70 ans,
00:11:2113 enfants par jour.
00:11:22On a dit
00:11:23108 000 enfants
00:11:24victimes
00:11:25dans des établissements privés.
00:11:27Qu'a fait
00:11:27le président de la République ?
00:11:28Rien.
00:11:29Qu'a fait l'éducation nationale ?
00:11:30Rien.
00:11:31Qu'a fait le ministre de la Justice ?
00:11:32Rien.
00:11:33Qu'a fait le ministre
00:11:33de l'Intérieur de l'époque ?
00:11:34Rien.
00:11:35Parce que c'est le ministre
00:11:36des cultes,
00:11:36quand même,
00:11:36accessoirement.
00:11:37Et donc,
00:11:37ça veut dire qu'aujourd'hui,
00:11:38on découvre Béteram.
00:11:39Non, on découvre surtout
00:11:40que François Béroux
00:11:40était en lien avec ça
00:11:41et donc on se dit machin.
00:11:42Et c'est pour ça
00:11:42que je dis qu'il y a un risque derrière.
00:11:44Il y a bien,
00:11:44en fait,
00:11:45une affaire Béteram
00:11:46et il y a surtout
00:11:47une affaire,
00:11:47en fait,
00:11:48de la manière
00:11:48dont les enfants
00:11:49sont traités dans ce pays
00:11:50mais qui a été décrite
00:11:51ni plus ni moins
00:11:52dans le rapport sauvé.
00:11:53Vous voyez ce que je veux dire ?
00:11:53Et je pense que
00:11:54là-dessus,
00:11:55l'État faillit
00:11:56et même,
00:11:56je dirais même
00:11:57qu'il y a une faute lourde
00:11:58d'Emmanuel Macron.
00:11:59J'emploie les termes,
00:11:59je les pèse.
00:12:00Quand on lui remet un rapport,
00:12:01on lui dit
00:12:02qu'il y a 330 000 victimes
00:12:03de pédocriminalités
00:12:04dans l'église
00:12:04et qu'il ne fait
00:12:05absolument rien
00:12:06contrairement à ce
00:12:07que d'autres pays ont fait
00:12:08comme notamment
00:12:09l'Australie,
00:12:09la Belgique,
00:12:10etc.
00:12:10et bien d'autres,
00:12:11c'est une faute lourde
00:12:12en fait qui a imputé
00:12:13à l'État français
00:12:14et en premier chef
00:12:15à Emmanuel Macron
00:12:16et donc moi,
00:12:17j'implore aujourd'hui
00:12:17le président de la République
00:12:18d'agir et de sortir du silence
00:12:20parce que le président
00:12:20de la République,
00:12:21aujourd'hui,
00:12:21il brille une fois de plus
00:12:22par son silence
00:12:23alors qu'il devrait dire lui aussi
00:12:24qu'il est informé
00:12:25et qu'en 2021
00:12:26quand il a reçu
00:12:27Jean-Marc Sauvé
00:12:28qui était donc
00:12:28le vice-président
00:12:29du Conseil d'État
00:12:30et qui lui a remis
00:12:31et donc président
00:12:31de la Commission indépendante
00:12:32sur les abus sexuels
00:12:33dans l'église,
00:12:34il aurait dû agir
00:12:34et là,
00:12:35il n'a rien fait.
00:12:36Donc c'est un scandale
00:12:37sans nom
00:12:37et c'est vraiment
00:12:38inacceptable.
00:12:40Inacceptable
00:12:40mais il y a aussi
00:12:41au-delà de l'enseignement privé
00:12:43c'est peut-être un problème
00:12:44avec tous ces métiers
00:12:45au contact d'enfants
00:12:46puisque dans l'enseignement public
00:12:47on a aussi
00:12:48une plainte
00:12:49qui va être lancée
00:12:51contre l'État
00:12:51puisque c'était
00:12:53là encore
00:12:53une professeure lanceuse d'alerte
00:12:55Marie-Pierre Jacquard
00:12:56qui dépose plainte
00:12:56contre l'État
00:12:57puisqu'elle avait alerté
00:12:59des faits pédocriminels
00:13:00d'un de ses collègues
00:13:01Pascal Vey
00:13:02professeur de français
00:13:02qui s'est suicidé
00:13:03suite aux accusations
00:13:04ça c'était dans un lycée public
00:13:08à Châlons-en-Champagne
00:13:09il y a aussi
00:13:10beaucoup d'omerta
00:13:11dans l'éducation nationale
00:13:13Oui mais regardez
00:13:15prenez même l'affaire
00:13:15Le Squarnack
00:13:16à l'hôpital
00:13:17pareil
00:13:18à l'hôpital pareil
00:13:18mais je veux dire
00:13:19ce qui manque
00:13:20c'est très simple en fait
00:13:21il faudrait qu'il y ait
00:13:22une obligation de résultat
00:13:23dans tous les lieux
00:13:23qui accueillent des enfants
00:13:24ça veut dire quoi
00:13:25si vous faites le parallèle
00:13:26avec le droit du travail
00:13:27aujourd'hui
00:13:27vous êtes employeur
00:13:28vous avez des salariés
00:13:29vous avez une obligation
00:13:30de résultat
00:13:30en matière de santé au travail
00:13:32pourquoi est-ce que
00:13:32quand on accueille des enfants
00:13:33il n'y a pas d'obligation
00:13:34de résultat en fait
00:13:35au niveau de leur sécurité
00:13:36c'est-à-dire qui vise à dire
00:13:37quelles actions concrètes
00:13:39j'ai mis en place
00:13:39pour lutter contre les violences
00:13:40et donc on pourrait imaginer
00:13:42que tous les établissements
00:13:42d'accueil des enfants
00:13:43que ce soit des écoles
00:13:44que ce soit l'hôpital
00:13:45que ce soit les centres de loisirs
00:13:46bref l'église
00:13:47ce que vous voulez
00:13:48les scouts
00:13:48on peut tout imaginer
00:13:49peu importe
00:13:50listent évidemment
00:13:51toutes les violences
00:13:51c'est celle dont on parle
00:13:52tous les jours
00:13:53le harcèlement
00:13:54la discrimination
00:13:56les violences sexuelles
00:13:57bref le truc
00:13:58qu'on entend tous les jours
00:13:59parler et les gens
00:14:00ne sont pas découverts
00:14:00à chaque fois
00:14:01ben non en fait
00:14:02il faudrait lister
00:14:02et il faudrait dire
00:14:03qu'est-ce que vous avez mis
00:14:04en place pour limiter
00:14:05cette violence
00:14:05c'est ça le sujet
00:14:06on arrête de nous raconter
00:14:07des histoires
00:14:08non eux ils préfèrent dire
00:14:09ah non moi je ne savais pas trop
00:14:10j'ai vaguement entendu
00:14:11on est en mode de ça en fait
00:14:13agissez arrêtez
00:14:14François Vérou
00:14:14je vais vous dire un truc
00:14:15s'il voulait vraiment
00:14:16faire le truc bien
00:14:17ben même s'il ne reconnait pas
00:14:18l'effet j'en sais rien
00:14:18au moins il devrait dire
00:14:19j'agis
00:14:20qu'est-ce qu'il fait aujourd'hui
00:14:21il fait rien en fait
00:14:21il dit juste
00:14:22maintenant que t'es très courant
00:14:23je découvre c'est terrible
00:14:24il découvre
00:14:25moi ça m'a rendu dingue
00:14:26quand je l'ai entendu parler
00:14:27il découvre un océan
00:14:30comment dire
00:14:30inconnu
00:14:32un continent par exemple
00:14:33inconnu
00:14:34parlant des violences sexuelles
00:14:35il a eu quand même
00:14:3640 000 témoignages
00:14:38entre les 33 000 témoignages
00:14:39de la commission indépendante
00:14:40sur l'inceste
00:14:41et les violences sexuelles
00:14:41faites aux enfants
00:14:425 500 à la CEAS
00:14:44et lui il découvre
00:14:45en tant que premier ministre
00:14:45en 2025
00:14:46il faut voir que son gouvernement
00:14:48n'avait pas de ministère
00:14:49dédié à l'enfance
00:14:50donc déjà c'est un aveu
00:14:51c'est un point
00:14:53un angle mort total
00:14:55de la politique en France
00:14:56on est bien d'accord
00:14:58sauf que François Bérou
00:14:59il est mis en France
00:15:00on a eu MeToo
00:15:00on a eu MeToo 1-16
00:15:01etc etc
00:15:02donc c'est un peu lui
00:15:03qui découvre quelque chose
00:15:04c'est un peu fou
00:15:04rien que ça c'est une ineptie
00:15:05c'est d'une gravité sans nom
00:15:06de dire ça
00:15:07et c'est même
00:15:08une culture du déni
00:15:09et une violence supplémentaire
00:15:10pour les victimes
00:15:11qui parlent
00:15:11quand on a quelqu'un
00:15:12qui a occupé
00:15:13de telles responsabilités
00:15:14que ce soit dans son fief
00:15:15dans le sud-ouest
00:15:16ou que ce soit aujourd'hui
00:15:17donc au niveau
00:15:18comment dire
00:15:20en tant que premier ministre
00:15:22c'est inacceptable
00:15:23de l'entendre
00:15:24tenir de tels propos
00:15:25c'est insupportable
00:15:26et d'ailleurs
00:15:27il se félicitait
00:15:28d'être le premier
00:15:29à avoir rencontré
00:15:29ces 200 victimes
00:15:30où il a passé
00:15:31plus de 3 heures
00:15:32avec eux
00:15:32c'était son moment
00:15:34de bravoure
00:15:34pour dire qu'il prenait
00:15:36à bras le corps
00:15:37ce sujet
00:15:38c'est quand même
00:15:38assez hypocrite
00:15:40de sa part
00:15:40nous on ne tarie pas
00:15:43de politiques
00:15:44qui aiment bien
00:15:44prendre des photos
00:15:45avec nous
00:15:45il n'y a pas de problème
00:15:46par contre
00:15:46on tarie de politiques
00:15:48qui agissent
00:15:48ou qui sont à nos côtés
00:15:49pour être en capacité
00:15:50de demander
00:15:50donc moi
00:15:51on pense à lui et certains
00:15:52pour donner des noms
00:15:52ça peut être intéressant
00:15:53mais par contre
00:15:54nous ce qu'on va faire
00:15:55maintenant avec nos enfants
00:15:55on va regarder
00:15:56vous savez
00:15:56les politiques qui votent
00:15:57par exemple
00:15:57contre l'imprescriptibilité
00:15:59on va les nommer
00:16:00on va dire
00:16:00lui par exemple
00:16:01il a voté
00:16:01contre l'imprescriptibilité
00:16:03et on va leur demander
00:16:03des comptes
00:16:04pourquoi
00:16:04parce que quand vous discutez
00:16:05avec eux
00:16:05ils ne sont même pas foutus
00:16:07souvent que vous donnez
00:16:07des arguments
00:16:08c'est une opposition
00:16:09de principe
00:16:10voire même
00:16:10parce que ce n'est pas
00:16:11quelqu'un de non-parti
00:16:12qui porte un projet de loi
00:16:13c'est un truc primaire
00:16:14même c'est des discussions
00:16:17entre différents partis politiques
00:16:18qui ne sont pas d'accord
00:16:19je veux dire
00:16:19l'enfance
00:16:21c'est cause commune
00:16:21en fait
00:16:22qu'on arrête
00:16:22à un moment donné
00:16:23de nous baratiner
00:16:25on reviendra bien sûr
00:16:26sur cette commission d'enquête
00:16:28merci Arnaud Gallet
00:16:30d'avoir été
00:16:30avec nous
00:16:31pour parler
00:16:32de ce scandale
00:16:34Bétarame
00:16:35qui n'est pas
00:16:35que le scandale
00:16:36du premier ministre
00:16:38qui ment
00:16:38François Bayrou
00:16:39mais surtout
00:16:39de cette maltraitance
00:16:41faite aux enfants
00:16:41on en parlera à 13h
00:16:42avec les dysfonctionnements
00:16:44de l'ASE
00:16:44également
00:16:45on va marquer une courte pause
00:16:46et se retrouver pour l'édito
00:16:47à tout de suite
00:16:47Alexis Poulin
00:16:49sans réserve
00:16:50l'édito
00:16:51et on va parler
00:16:54d'argent
00:16:55d'argent public
00:16:56parce que figurez-vous
00:16:57que
00:16:58nos chers élus
00:17:00notre cher gouvernement
00:17:01Amélie de Montchalin
00:17:02en l'occurrence
00:17:02cherche quand même
00:17:04à faire des économies
00:17:05alors ce n'est pas
00:17:05les idées qui manquent
00:17:06mais visiblement
00:17:06si
00:17:07et elle a lancé
00:17:08quasiment un appel public
00:17:10c'était à l'Assemblée
00:17:11on l'écoute
00:17:11nous sommes ouverts
00:17:13évidemment
00:17:13à lire
00:17:14toutes les propositions
00:17:15si certains français
00:17:17ont des propositions
00:17:18pour que nous réduisions
00:17:19efficacement
00:17:20la dépense publique
00:17:20nous les regarderons
00:17:22ah
00:17:22écoutez
00:17:23je pense que
00:17:24certains français
00:17:24et vous qui nous écoutez
00:17:25sur Sud Radio
00:17:26vous avez bien des idées
00:17:28pour réduire la dépense publique
00:17:29ne serait-ce que
00:17:29réduire le nombre d'élus
00:17:31députés
00:17:31et sénateurs
00:17:32par rapport
00:17:33à ce qu'ils sont
00:17:34aujourd'hui
00:17:34je rappelle que depuis 1975
00:17:36pas un seul budget
00:17:38n'a été voté
00:17:38en équilibre
00:17:39par le Parlement français
00:17:40qui ensuite
00:17:41nous explique
00:17:42qu'il faut travailler plus
00:17:43alors que les impôts
00:17:44continuent d'augmenter
00:17:45même si
00:17:46les ministres
00:17:47qui se succèdent
00:17:47essayent de ne pas
00:17:48les augmenter
00:17:49c'est étonnant
00:17:49et puis ça travaille
00:17:51le Sénat par exemple
00:17:52a lancé
00:17:53le 5 février dernier
00:17:54une commission d'enquête
00:17:55pour scruter
00:17:55les missions
00:17:56des agences
00:17:57opérateurs
00:17:58et organismes
00:17:59consultatifs
00:18:00de l'État
00:18:00alors là
00:18:01c'est tout un programme
00:18:01il faut savoir
00:18:02qu'il y avait deux rapports
00:18:03qui datent de 2012
00:18:04l'un du conseil d'État
00:18:06l'autre de l'inspection générale
00:18:07des finances
00:18:08qui avait essayé
00:18:08de savoir
00:18:09combien d'agences
00:18:11et d'opérateurs
00:18:12et organismes consultatifs
00:18:14de l'État
00:18:14existaient
00:18:15alors l'un avait
00:18:16recensé
00:18:16103 entités
00:18:17et le second 1244
00:18:20parce qu'en fait
00:18:20l'État n'a pas
00:18:21de définition précise
00:18:22et aujourd'hui
00:18:23personne ne sait
00:18:24vraiment
00:18:24combien d'agences
00:18:25existent
00:18:26et combien elles coûtent
00:18:27et ce qu'elles recouvrent
00:18:28alors
00:18:29il y a bien des idées
00:18:3010% de ces 313 commissions
00:18:33et instances consultatives
00:18:34ne se sont pas réunies
00:18:36une seule fois
00:18:36par exemple en 2022
00:18:37comme l'Observatoire
00:18:39des espaces naturels
00:18:40agricoles et forestiers
00:18:41ou la commission consultative
00:18:43des polices municipales
00:18:44et donc l'idée
00:18:45c'était Gabriel Attal
00:18:46lorsqu'il était premier ministre
00:18:47qui avait dit
00:18:48si elles ne se sont pas réunies
00:18:49ce serait bien de les dissoudre
00:18:50puisque visiblement
00:18:51elles ne servent à rien
00:18:52le conseil constitutionnel
00:18:54les sages par exemple
00:18:54qui sont payés
00:18:5516 000 euros par mois
00:18:56il n'y a pas de loi
00:18:58qui stipule
00:18:59qu'ils doivent être payés
00:19:0016 000 euros
00:19:00la loi organique
00:19:01c'est 6 500 euros
00:19:02mais ils ont eu droit
00:19:03à une petite ristourne
00:19:04lors d'une loi
00:19:06qui a été votée
00:19:07en 2011
00:19:08en plus bien sûr
00:19:09de leur retraite
00:19:09puisqu'ils sont tous
00:19:10à la retraite
00:19:11ces sages du conseil constitutionnel
00:19:12ou quasiment
00:19:13prenons le train de vie luxueux
00:19:15par exemple
00:19:15de l'ancien directeur
00:19:16de l'Opéra de Lyon
00:19:17établissement financé
00:19:19à 80%
00:19:20par des fonds publics
00:19:22alors lui
00:19:22il était payé
00:19:23avec un énorme salaire
00:19:24déjà
00:19:24il avait des nuits d'hôtel
00:19:26dans des hôtels de luxe
00:19:27des trajets en taxi
00:19:28alors qu'il avait
00:19:29une voiture de fonction
00:19:29des cadeaux
00:19:30des notes de frais
00:19:31etc
00:19:31et puis
00:19:32la chambre régionale
00:19:33des comptes
00:19:34d'Auvergne-Rhône-Alpes
00:19:35n'a rien fait
00:19:36c'était en 2021
00:19:36on ne parle pas bien sûr
00:19:38du président de la région
00:19:39Auvergne-Rhône-Alpes
00:19:40qui cherche lui aussi
00:19:41à faire des économies
00:19:43Laurent Wauquiez
00:19:43et qui mangeait
00:19:44grassement aux frais
00:19:45du contribuable
00:19:47les frais de bouche
00:19:48justement
00:19:48tiens
00:19:48prenons un ministère
00:19:49comme celui des Outre-mer
00:19:50et bien figurez-vous
00:19:51qu'entre mai 2017
00:19:53et novembre 2020
00:19:54il y a plus de 726 599 euros
00:19:58qui ont été dépensés
00:19:58en frais de bouche
00:19:59ça fait 15 800 euros
00:20:00par mois
00:20:01pour 10 à 15 conseillers
00:20:03voilà
00:20:03bon
00:20:04alors vous allez me dire
00:20:04c'est quand même pareil
00:20:05on ne va pas faire
00:20:06des économies avec ça
00:20:06mais on a
00:20:07le super logiciel de paye
00:20:09vous avez oublié
00:20:10c'était en 2007
00:20:11ça s'appelait
00:20:12l'ONP
00:20:13l'opérateur national de paye
00:20:14qui devait gérer
00:20:16la paye
00:20:16des 2,7 millions d'agents
00:20:18dans les ministères
00:20:19un logiciel
00:20:21pour faire des économies
00:20:22lancé en 2007
00:20:24abandonné en 2014
00:20:25qui a coûté entre temps
00:20:26346 millions d'euros
00:20:29voilà
00:20:29et puis
00:20:29il y a la carte bancaire magique
00:20:31de France Télé
00:20:31c'est le dernier scandale
00:20:33qui a été éventé
00:20:35certains cadres
00:20:37de France Télévisions
00:20:38avaient accès
00:20:38à une carte bancaire
00:20:39du CIC
00:20:40qui leur permettait
00:20:41d'effectuer
00:20:424000 euros d'achat par mois
00:20:43et 1000 euros
00:20:44de retraite d'argent liquide
00:20:45par semaine
00:20:46qui était soi-disant
00:20:47réservé aux grands reporters
00:20:49etc
00:20:49c'était pour
00:20:51ces journalistes
00:20:52envoyés en reportage
00:20:53à l'étranger
00:20:53bon
00:20:53France Télé
00:20:55s'est dit
00:20:55bon effectivement
00:20:56il faut peut-être
00:20:56qu'on revoie
00:20:57cette carte magique
00:20:58le budget de France Télévisions
00:20:59c'est un déficit
00:21:00en 2025
00:21:01de 41,2 millions d'euros
00:21:04voilà
00:21:04alors Amélie de Mochardin
00:21:05nous explique
00:21:05attention
00:21:06les économies
00:21:07c'est pas facile
00:21:08parce que derrière
00:21:08on paye des services publics
00:21:10maintenant je pense
00:21:10qu'il faut que nous ayons
00:21:11ensemble un discours de vérité
00:21:13la dépense publique
00:21:14elle sert les français
00:21:15elle paye l'école
00:21:17elle paye les hôpitaux
00:21:18elle paye les policiers
00:21:20elle paye les douaniers
00:21:21et donc
00:21:22il n'y a pas de réduction
00:21:23de la dépense publique magique
00:21:25alors si par exemple
00:21:26prenons le cas de l'hôpital
00:21:27je vais prendre que celui-là
00:21:28mais on pourrait
00:21:29on pourrait faire une émission
00:21:30en fait
00:21:31de deux heures
00:21:32et bien figurez-vous
00:21:33que c'est le canard enchaîné
00:21:34qui révélait ça
00:21:35en 2023
00:21:36l'APHP
00:21:37premier groupe hospitalier français
00:21:38avait passé un appel d'offre
00:21:40d'un million d'euros
00:21:41pour les goodies
00:21:43que l'APHP
00:21:44va distribuer
00:21:45dans les 38 hôpitaux
00:21:46franciliens
00:21:47qu'elle gère
00:21:47alors au programme
00:21:49de ces goodies
00:21:50des gourdes vintage
00:21:51des mugs
00:21:51siglés
00:21:52des cendriers
00:21:53de poche en aluminium
00:21:54des médailles sportives
00:21:55avec tour de cou
00:21:56des sacs au canton
00:21:57des mousquetons promotionnels
00:21:58des cartes à planter
00:21:59contenant des graines de fleurs
00:22:01et oui
00:22:01et pour les patients
00:22:02ils ne sont pas oubliés
00:22:03figurez-vous
00:22:04qu'il y avait
00:22:05des 2500 balles
00:22:07anti-stress
00:22:08qui étaient donc
00:22:09distribuées
00:22:09aux patients
00:22:10des urgences
00:22:11qui attendent parfois
00:22:12pendant des heures
00:22:12des jours
00:22:13sur un brancard
00:22:14voilà où va notre argent
00:22:15moi j'ai bien des idées
00:22:16quand même
00:22:17pour faire des économies
00:22:18et je pense que
00:22:18vous aussi
00:22:19n'hésitez pas à nous le dire
00:22:20sur Sud Radio
00:22:21Alexis Poulin
00:22:22sans réserve
00:22:23l'invité
00:22:25et notre invité
00:22:26est le sénateur
00:22:27Alexandre Ouzil
00:22:29sénateur PS de l'Oise
00:22:30bonjour
00:22:31bonjour
00:22:32vous m'entendez bien
00:22:32très bien merci
00:22:33vous êtes avec nous
00:22:35pour parler
00:22:36de la suite
00:22:37donnée au scandale
00:22:38des eaux contaminées
00:22:39le scandale
00:22:40Nestlé Waters
00:22:41est-ce que vous pouvez
00:22:42nous rappeler
00:22:42les faits
00:22:43qui sont assez graves
00:22:44puisque la multinationale
00:22:47avait
00:22:47avec l'aide de l'Etat
00:22:49finalement
00:22:49masqué le fait
00:22:50qu'elle vendait
00:22:50de l'eau minérale
00:22:52qui n'en était pas
00:22:52alors les faits
00:22:54ils sont en effet
00:22:55assez simples
00:22:56à être rappelés
00:22:57si vous voulez
00:22:58à partir de août 2021
00:23:01Nestlé Waters
00:23:02vient devant l'Etat
00:23:03pour expliquer à l'Etat
00:23:04qu'il utilise
00:23:05des traitements
00:23:05illégaux interdits
00:23:06des lampes à UV
00:23:07des filtres à charbon
00:23:08qui sont des traitements
00:23:09qui sont utilisés
00:23:10pour l'eau du robinet
00:23:11mais comme vous l'avez dit
00:23:12l'eau minérale naturelle
00:23:13elle est minérale
00:23:14et elle est aussi naturelle
00:23:15et donc c'est pas
00:23:16de l'eau traitée
00:23:17c'est de l'eau
00:23:17qui vient de sources
00:23:18souterraines
00:23:18réputées protégées
00:23:20et donc on se retrouve
00:23:21dans cette situation
00:23:22où cette chose-là
00:23:24n'est pas portée
00:23:25à la connaissance du public
00:23:26il a fallu attendre
00:23:27janvier 2024
00:23:28et par voie de presse
00:23:30le fait que
00:23:31tout ça soit révélé
00:23:32donc le cœur du scandale
00:23:34c'est celui-là
00:23:34et puis ce qu'il y a dessous
00:23:35c'est quoi ?
00:23:36c'est la question
00:23:36de la qualité
00:23:37de la source elle-même
00:23:38en fait on se retrouve
00:23:39avec des eaux
00:23:40dans certains endroits
00:23:41ces traitements
00:23:42ils avaient pour but
00:23:43de purifier l'eau
00:23:45parce qu'il y avait
00:23:46des sujets
00:23:46sur la qualité
00:23:47de la ressource elle-même
00:23:48sur aussi des questions
00:23:49de vétusté des infrastructures
00:23:50bref voilà ce qui était
00:23:52voilà ce qui avait cours
00:23:53chez Nestlé
00:23:54et Nestlé
00:23:56l'autre scandale
00:23:57dans le scandale
00:23:58on apprend que
00:23:59Nestlé en fait
00:24:00avait tapis rouge
00:24:01dans tous les ministères
00:24:02au plus haut niveau
00:24:03de l'état
00:24:03pour couvrir ses agissements
00:24:06alors pour couvrir ses agissements
00:24:09je ne peux pas dire
00:24:11les choses de cette manière
00:24:11ce que je peux vous dire
00:24:12c'est qu'en effet
00:24:12il y avait des discussions
00:24:15à différents niveaux
00:24:16avec des surprises aussi
00:24:18c'est-à-dire que
00:24:18quand je rencontre
00:24:20par exemple
00:24:21Roland Lescure
00:24:21qui est auditionné
00:24:22il nous explique
00:24:23que lui-même
00:24:23ministre de l'industrie
00:24:24n'a jamais rencontré Nestlé
00:24:26en revanche
00:24:27Nestlé a été
00:24:27un certain nombre de fois
00:24:28du côté
00:24:29de l'Elysée
00:24:30avec des rencontres
00:24:32régulières
00:24:33avec des rencontres
00:24:35téléphoniques
00:24:36avec des rencontres
00:24:37sur place
00:24:38au sommet de Chousse France
00:24:39par exemple
00:24:39avec M. Colleur
00:24:41donc il y a eu
00:24:41une ligne directe
00:24:42ça s'est clairement établi
00:24:44avec l'Elysée
00:24:45dans cette affaire
00:24:47oui
00:24:47il y a eu une ligne directe
00:24:48Encore une fois
00:24:48c'est le nom d'Alexis Colleur
00:24:49qui ressort
00:24:50dans un scandale
00:24:52et l'ex-secrétaire
00:24:54général de l'Elysée
00:24:55qui va se retrouver
00:24:56à la tête
00:24:57de la Société Générale
00:24:59refuse de venir témoigner
00:25:01devant votre commission d'enquête
00:25:03C'est ça
00:25:03si vous voulez
00:25:04ça c'est ce qui est pour moi
00:25:05relativement incompréhensible
00:25:06parce qu'il refuse
00:25:07de venir témoigner
00:25:08sur le fondement
00:25:09de la séparation des pouvoirs
00:25:10en s'appuyant
00:25:12sur l'irresponsabilité
00:25:14article 67
00:25:15de notre constitution
00:25:15du président de la république
00:25:16or qu'est-ce qu'on constate
00:25:18plusieurs choses
00:25:19d'abord un
00:25:19qu'il y a des conseillers
00:25:21des conseillers partagés
00:25:23notamment un
00:25:23qui s'appelle M. Victor Blonde
00:25:25partagé entre l'Elysée
00:25:26et Matignon
00:25:27qui sont venus déposer
00:25:28donc il se peut
00:25:29que des conseillers politiques
00:25:31de l'Elysée
00:25:31viennent déposer
00:25:32ça a été fait
00:25:33dans le cadre
00:25:33de notre commission
00:25:34je ne vois pas pourquoi
00:25:34M. Keller
00:25:35serait différent des autres
00:25:36deuxième élément
00:25:37l'Elysée a accepté
00:25:39de nous transmettre
00:25:4075 passes de documents
00:25:41qui relatent
00:25:42les rapports
00:25:43les échanges de mails
00:25:44les notes
00:25:45qui ont été produites
00:25:45je ne vois pas comment
00:25:46le fait de nous donner
00:25:48ces documents
00:25:49ne peut ne pas être couvert
00:25:51par la séparation des pouvoirs
00:25:52et le fait de venir
00:25:52en discuter devant nous
00:25:53le serait
00:25:54donc il y a vraiment
00:25:55une incompréhension
00:25:56sur ce refus
00:25:57un désaccord
00:25:58sur l'argument
00:25:59qui est mentionné
00:26:00de la séparation des pouvoirs
00:26:01parce que
00:26:01si vous voulez
00:26:02à ce compte là
00:26:03il suffit que tous les conseillers
00:26:04soient partagés avec l'Elysée
00:26:05et plus personne ne pourra venir
00:26:06devant des conditions d'enquête
00:26:07donc l'irresponsabilité
00:26:09c'est celle du président
00:26:10de la République
00:26:11dans le cours
00:26:12de ses fonctions
00:26:13elle n'est pas extensible
00:26:15aux gens qu'il a autour de lui
00:26:17sinon ça ne veut plus rien dire
00:26:18Mais pourquoi il évite
00:26:20cette commission d'enquête
00:26:21M. Coller ?
00:26:23Écoutez moi
00:26:23je ne veux pas faire
00:26:25des hypothèses
00:26:26des hypothèses trompeuses
00:26:28ce que je sais
00:26:29c'est qu'en tout cas
00:26:29on avait beaucoup de questions
00:26:30à lui poser
00:26:31on avait beaucoup de questions
00:26:32à lui poser
00:26:32on avait notamment le fait
00:26:34que l'Elysée
00:26:35de manière établie
00:26:36est au courant
00:26:37du scandale
00:26:38à partir
00:26:39de la mi-2022
00:26:40et donc à partir
00:26:41de ce moment là
00:26:41il y a la possibilité
00:26:42de révéler des choses
00:26:43aux Français
00:26:44dans ce dossier
00:26:45j'avais des questions
00:26:47à lui poser
00:26:47sur un certain nombre de données
00:26:48qui sont remontées
00:26:49dans des notes de l'Elysée
00:26:50l'Elysée
00:26:51dans ses notes
00:26:52on parle de risque virologique
00:26:54or Nestlé nous assure
00:26:55qu'il n'y a jamais eu
00:26:56de risque viral
00:26:57alors que dans ses notes
00:26:58ces questions sont évoquées
00:26:59donc si vous voulez
00:27:00on avait des questions
00:27:01et puis des questions
00:27:02de mise sous pression
00:27:03potentiellement de l'Etat
00:27:04par rapport à l'emploi local
00:27:05on avait beaucoup de questions
00:27:07à lui poser
00:27:07puisque je vous le dis
00:27:08encore une fois
00:27:09finalement c'est du côté
00:27:10de l'Elysée
00:27:10qu'il y a eu
00:27:11le nombre d'échanges
00:27:12quasiment le plus fourni
00:27:13dans tout
00:27:14l'appareil d'Etat
00:27:15et puis quand même
00:27:16dans cette commission
00:27:16on a toute une question
00:27:17des dysfonctionnements
00:27:18si vous voulez
00:27:19on a l'impression
00:27:19que l'Etat local
00:27:20est ensablé
00:27:21les ARS sont prévenus
00:27:23très tard du scandale
00:27:24il y a même une ARS
00:27:25en Occitanie
00:27:26pour vous raconter
00:27:26où c'est pas l'Etat
00:27:27qui est prévenu
00:27:28mais c'est Nestlé
00:27:29qui vient les prendre par la main
00:27:30en leur disant
00:27:31tenez on va vous montrer
00:27:32comment on a fraudé
00:27:33pendant des années
00:27:33maintenant on a arrêté
00:27:34mais on va vous montrer
00:27:34comment on a fraudé
00:27:35vous voyez c'est quand même
00:27:36alors que l'Etat est au courant
00:27:37depuis 2021
00:27:3814 mois plus tard
00:27:39c'est Nestlé
00:27:40qui les prévient
00:27:41et non pas l'information
00:27:42qui est redescendue
00:27:43donc tout ça
00:27:44on avait aussi envie
00:27:45de poser toute cette question
00:27:46sur la manière
00:27:47dont l'administration
00:27:48a aussi fonctionné
00:27:49parce que le boulot
00:27:50d'une commission d'enquête
00:27:50c'est aussi de faire
00:27:51le contrôle de l'action publique
00:27:52c'est ça qu'on essaie de faire
00:27:54mais on voit bien
00:27:55que c'est difficile
00:27:56et qu'il y a beaucoup d'entraves
00:27:57est-ce que vous avez
00:27:57des moyens juridiques
00:27:59de le faire venir témoigner ?
00:28:01alors il encourt un risque
00:28:03il encourt pénalement
00:28:05un certain nombre de choses
00:28:06il encourt
00:28:07j'ai plus les termes exacts
00:28:09excusez-moi de ça
00:28:10mais il encourt
00:28:11les peines d'amende
00:28:12et aussi des peines de prison
00:28:13mais on n'a pas
00:28:14de moyens juridiques
00:28:15si vous voulez
00:28:17autres que en effet
00:28:18il peut être lui
00:28:19sanctionné pénalement
00:28:20ce qu'on a fait nous
00:28:21on a fait deux choses
00:28:22si vous voulez
00:28:23un
00:28:23ce qui était
00:28:24en notre pouvoir immédiat
00:28:25un
00:28:26on s'est engagé
00:28:27à publier
00:28:27l'ensemble des documents
00:28:29vis-à-vis du public
00:28:30vous ne voulez pas
00:28:31venir parler de ces documents
00:28:32et bien tout le monde
00:28:33y aura accès en public
00:28:34en ligne
00:28:35sur le site du Sénat
00:28:36on fera ça
00:28:36deuxième élément
00:28:37pour moi
00:28:37qui est essentiel
00:28:38c'est que
00:28:39moi pour ma commission d'enquête
00:28:40si vous voulez
00:28:41une commission d'enquête
00:28:41ça dure au maximum
00:28:42six mois après
00:28:42vous disparaissez
00:28:43c'est comme ça
00:28:43les textes sont écrits comme ça
00:28:44donc quoi qu'il arrive
00:28:46je ne vais pas pouvoir
00:28:47auditionner Alexis Colleur
00:28:48en revanche pour les suivants
00:28:49je veux que les textes
00:28:50ils soient clairs
00:28:51donc il y a une ordonnance
00:28:52de 58
00:28:52qui est mal écrite
00:28:53qui permet donc
00:28:55d'arguer de la séparation
00:28:57des pouvoirs
00:28:57pour ne pas venir
00:28:58j'ai été
00:28:59juste pour vous dire aussi
00:29:00cette commission
00:29:00elle a duré cinq mois
00:29:01je ne suis pas passé un mois
00:29:02sans que j'ai reçu
00:29:03un courrier de Nestlé
00:29:04me disant que
00:29:04je n'avais pas de légitimité
00:29:06à exister
00:29:06que cette commission
00:29:08n'avait pas lieu d'être
00:29:09je veux qu'on conforte
00:29:11le Parlement dans son rôle
00:29:12et dans son action de contrôle
00:29:12donc je vais proposer
00:29:13dans le rapport aussi
00:29:14ça déborde un peu
00:29:15le sujet des eaux
00:29:15mais je vais proposer
00:29:16qu'on conforte
00:29:17l'ordonnance de 58
00:29:18pour qu'on sorte de ça
00:29:20avec ceux qui ne viennent pas
00:29:21ceux qui vous disent
00:29:21que vous n'avez pas lieu
00:29:22d'exister etc
00:29:23ça c'est pas acceptable
00:29:23Oui c'est un peu trop facile
00:29:24effectivement
00:29:25de se cacher derrière
00:29:26cette irresponsabilité
00:29:27du président de la République
00:29:28et ensuite de faire
00:29:30tout ce qui est possible
00:29:31et imaginable
00:29:32à l'Elysée
00:29:33on va marquer une courte pause
00:29:34monsieur le sénateur
00:29:36et on se retrouve
00:29:36dans un instant
00:29:37pour parler plus en détail
00:29:39de ce scandale
00:29:39d'un des eaux
00:29:40Nestlé Waters
00:29:40Alexis Poulin
00:29:42sans réserve
00:29:43l'invité
00:29:44et notre invité
00:29:46le sénateur de l'Oise
00:29:47Alexandre Ozil
00:29:48pour parler de ce scandale
00:29:49Nestlé Waters
00:29:50avec donc
00:29:52votre commission d'enquête
00:29:53qui va prochainement
00:29:54rendre ses conclusions
00:29:56quels ont été
00:29:57les principaux
00:29:58dysfonctionnements
00:29:59que vous avez pu
00:30:00voir
00:30:01lors des différentes auditions
00:30:03Écoutez donc là
00:30:04moi je suis en train
00:30:05de finaliser les choses
00:30:06il me reste
00:30:07en fait
00:30:08un mois
00:30:08pour le faire
00:30:09puisque le rapport
00:30:09sera rendu
00:30:10à la mi-mai
00:30:11ce que je peux dire
00:30:12pour moi
00:30:13sur les différents points
00:30:14qui m'ont le plus marqué
00:30:15mais il faut me laisser
00:30:15le temps d'aller au bout
00:30:16pour les recommandations
00:30:17le premier point
00:30:19c'est la question
00:30:20de la qualité
00:30:21de nos ressources en eau
00:30:22et de leur protection
00:30:23vous êtes dans une situation
00:30:24où vous avez
00:30:26une détérioration
00:30:27de la qualité
00:30:28de ces ressources
00:30:28qui sont réputées protégées
00:30:29et donc
00:30:30comment on fait face
00:30:31comment on protège
00:30:32ce qu'on appelle
00:30:33les impluriums
00:30:33qui sont les zones
00:30:34si vous voulez
00:30:35où l'eau percole
00:30:36dans le sol
00:30:37et s'infiltre
00:30:37et puis qui ensuite
00:30:38produit de l'eau minérale
00:30:39naturelle
00:30:39donc on a tout le sujet
00:30:40de la protection
00:30:40de la ressource
00:30:41sur lequel il y a eu
00:30:42des défaillances
00:30:43puisqu'aujourd'hui
00:30:43dans les Vosges
00:30:45il y a 4 puits sur 8
00:30:46qui sont fermés
00:30:47chez Nestlé
00:30:47dans le Gard
00:30:49il y a un rapport
00:30:49des hydrogéologues
00:30:50qui vient de sortir
00:30:51qui dit que
00:30:51dans 4 ou 5 puits
00:30:54sur les 8
00:30:54la pureté originelle
00:30:56ne peut plus être garantie
00:30:58donc ça veut dire
00:30:58que l'eau n'est plus pure
00:30:59à l'origine
00:31:00ce qui est un des critères
00:31:00fondamentaux
00:31:01de l'eau minérale naturelle
00:31:02donc vous avez ce point là
00:31:03ensuite vous avez
00:31:04deux l'attitude
00:31:04de l'industriel
00:31:05moi je me suis retrouvé
00:31:06alors il y a eu
00:31:07un changement d'attitude
00:31:08dans la dernière audition
00:31:09ce qu'on appelait nous
00:31:09l'audition de la dernière chance
00:31:10on a convoqué
00:31:11le patron de Nestlé
00:31:12tout court
00:31:12c'est à dire Nestlé
00:31:13dans l'ensemble du monde
00:31:15mais avant ça
00:31:16on a eu les patronnes
00:31:17successives de Nestlé Waters
00:31:19qui se muraient
00:31:20dans le silence
00:31:20toutes les personnes interrogées
00:31:22qui venaient
00:31:22avec leurs avocats
00:31:23ce qui n'est pas du tout
00:31:24la pratique en commission d'enquête
00:31:25et il n'y a que Nestlé
00:31:26qui a fait ça
00:31:27dans cette commission
00:31:29qui était dans le silence
00:31:30et avec des questions
00:31:31qui sont toujours en suspens
00:31:31nous on leur dit
00:31:32mais depuis combien de temps
00:31:33il y a eu une triche
00:31:34combien de temps
00:31:35tout ça a duré
00:31:36parce que l'estimation minimale
00:31:37de l'autorité
00:31:39de la direction générale
00:31:41de la répression des fraudes
00:31:41c'est une estimation minimale
00:31:42d'un montant
00:31:43de 3 milliards d'euros
00:31:44de fraudes
00:31:45c'est énorme
00:31:45c'est des fraudes aux consommateurs
00:31:48qui sont colossaux
00:31:49ensuite les sujets
00:31:50c'est pourquoi le consommateur
00:31:51a été le grand absent
00:31:52de cette affaire
00:31:52c'est-à-dire que
00:31:53pourquoi l'État
00:31:53quand il est mis au courant
00:31:54en 2021
00:31:55il ne décide pas
00:31:57de faire une information
00:31:58digne de ce nom
00:32:00auprès du public
00:32:01quitte à ce qu'on peut faire
00:32:02c'est-à-dire déclasser les eaux
00:32:03c'est-à-dire qu'ils n'ont plus
00:32:04le droit de la vendre
00:32:05sous l'appellation
00:32:05aux minérales naturelles
00:32:06ils peuvent la vendre
00:32:07ce qui d'ailleurs
00:32:08ils vont commencer à faire
00:32:08un certain nombre de cas
00:32:09chez Perrier
00:32:10maintenant il y a une nouvelle marque
00:32:11qui s'appelle Maison Perrier
00:32:12Maison Perrier
00:32:13c'est plus de l'eau minérale naturelle
00:32:14c'est autre chose
00:32:14c'est d'eau traitée
00:32:15donc ils contournent
00:32:16l'appellation
00:32:17d'une certaine façon
00:32:18pour faire de l'eau
00:32:21non minérale
00:32:21en tout cas
00:32:22il faut que le consommateur
00:32:23le sache
00:32:23c'est-à-dire que Maison Perrier
00:32:25ce n'est pas Perrier
00:32:25Perrier c'est encore
00:32:26une eau minérale naturelle
00:32:27même s'il y a des débats
00:32:28aujourd'hui en cours
00:32:29sur la qualité des eaux
00:32:31mais en tout cas
00:32:31Maison Perrier
00:32:32ils savent que ça n'en est plus
00:32:33mais aujourd'hui
00:32:34il y a en effet
00:32:35cette question-là
00:32:36qui est posée
00:32:36ensuite il y a les services
00:32:37de l'Etat
00:32:37j'évoquais le sujet
00:32:39la lenteur
00:32:40qui a eu cours
00:32:42la torpeur presque
00:32:43j'ai envie de dire
00:32:44des ARS
00:32:45qui ont réagi différemment
00:32:46il y a une ARS
00:32:47une directrice d'ARS
00:32:49il faut lui rendre hommage
00:32:50qui quand elle a su les faits
00:32:51a fait un article 40
00:32:52un signalement au procureur
00:32:53qui a mis en place
00:32:54un contrôle sanitaire renforcé
00:32:55de l'autre côté
00:32:56il y a un directeur général d'ARS
00:32:58qui n'a fait
00:32:59l'article 40
00:33:00qui a tardé
00:33:01à mettre en place
00:33:02un contrôle renforcé
00:33:03par rapport à ce qui s'est passé
00:33:04dans les Vosges
00:33:05donc voilà
00:33:06il y a eu des dysfonctionnements
00:33:07aussi dans la manière
00:33:08dont l'Etat
00:33:08et puis la question politique
00:33:11par exemple
00:33:11dans notre affaire
00:33:12il y a un rapport
00:33:13à un moment
00:33:13de l'inspection générale
00:33:14des affaires sociales
00:33:15qui est commandé
00:33:15le fait de publier
00:33:16ou non un rapport
00:33:18est une décision ministérielle
00:33:19d'un ministre
00:33:20et on sait que ce rapport
00:33:21qui d'ailleurs
00:33:22demande plus de transparence
00:33:24dans le secteur
00:33:24lui-même ce rapport
00:33:25n'est pas publié
00:33:26et aujourd'hui
00:33:27je cherche à comprendre
00:33:27quel est le ministre
00:33:28qui a demandé
00:33:29la non-mobligation de ce rapport
00:33:30je n'ai pas la réponse
00:33:31par exemple à cette question
00:33:32vous voyez
00:33:32donc vous voyez
00:33:33il y a tout ça
00:33:34il y a tous ces dysfonctionnements
00:33:35à la suite
00:33:35et on va évidemment
00:33:37faire des propositions
00:33:38des recommandations
00:33:39pour essayer de parer
00:33:40à un nouveau scandale
00:33:42Nestlé-Watters
00:33:42Mais est-ce qu'il n'y a pas aussi
00:33:43parce que là
00:33:44vous faites état
00:33:45de tous les dysfonctionnements
00:33:46dans la chaîne de l'État
00:33:48mais avant ça
00:33:48une proximité aussi
00:33:50d'Emmanuel Macron
00:33:52avec Nestlé
00:33:52puisqu'il a été le banquier
00:33:54lorsqu'il était chez Rothschild
00:33:55de Nestlé
00:33:56qui avait racheté
00:33:57la division nutrition
00:33:58de Pfizer
00:33:59ce qui lui a permis
00:34:00d'être millionnaire
00:34:01à l'époque d'ailleurs
00:34:02le patron de Nestlé
00:34:03lui avait proposé
00:34:04un poste à la direction
00:34:05de Nestlé France
00:34:06qu'il avait décliné
00:34:06donc cette proximité-là
00:34:08de Macron
00:34:09avant qu'il soit
00:34:10le candidat
00:34:11et le président pose question aussi
00:34:13Alors moi je vous laisse
00:34:15ces propos-là
00:34:15parce que je n'ai rien
00:34:16dans le dossier
00:34:17qui m'a été transmis
00:34:18qui me permet
00:34:19d'établir
00:34:20un circuit direct
00:34:21avec le président de la République
00:34:22donc je n'ai rien
00:34:23qui me permette
00:34:24de le caractériser
00:34:27et je veux être droit
00:34:28dans mes bottes
00:34:28dans la manière
00:34:29dont je construis ce rapport
00:34:30donc voilà
00:34:30vous vous signalez
00:34:32cet environnement de fait
00:34:34ce que je peux vous dire
00:34:35moi et ce que je sais
00:34:36c'est que le dossier
00:34:37a fait l'objet
00:34:38d'un traitement à l'Elysée
00:34:39c'est-à-dire
00:34:40s'il a été suivi
00:34:41c'est-à-dire
00:34:41ça je peux vous l'affirmer
00:34:43avec certitude
00:34:44pour le reste
00:34:45M. Poulin
00:34:45je vous laisse vos propos
00:34:46et les rapprochements
00:34:48que vous faites
00:34:48vous en avez le droit
00:34:49J'espère bien
00:34:51et vous je sais
00:34:53que vous êtes en qualité
00:34:54de sénateur
00:34:55avec une parole tenue
00:34:56et un rapport
00:34:56qui doit être inattaquable
00:34:57en l'occurrence
00:34:58quelles vont être
00:35:01les suites
00:35:01de ce rapport
00:35:02est-ce qu'on va avoir
00:35:03davantage d'études
00:35:05sur les différents
00:35:07puits d'eau minérale
00:35:08est-ce qu'on va avoir
00:35:09aussi une revue
00:35:11des ARS
00:35:12qu'est-ce que vous
00:35:13attendez de ce rapport ?
00:35:15Les suites de ce rapport
00:35:16ça va être déjà
00:35:16en effet
00:35:17de proposer des évolutions
00:35:18du système de contrôle
00:35:19pour qu'il ne soit pas
00:35:20fragilisé
00:35:21embourbés
00:35:21comme il a pu l'être
00:35:23les suites de ce rapport
00:35:24ça va être aussi
00:35:25de réfléchir à comment
00:35:26on protège mieux
00:35:26nos eaux
00:35:27et nos eaux minérales
00:35:28quand même
00:35:28propos terrifiant
00:35:29tenu par M. Salomon
00:35:32qui est venu devant nous
00:35:33à un moment
00:35:34qui a été auditionné
00:35:35dans ce dossier
00:35:35qui nous dit
00:35:36dans les 5 ans
00:35:37ça déborde l'eau minérale naturelle
00:35:38mais qui nous dit
00:35:39dans les 5 ans
00:35:40dans les grandes villes françaises
00:35:41il y aura un moment
00:35:42un épisode
00:35:43où il n'y aura plus d'eau
00:35:43au robinet
00:35:44parce que la qualité
00:35:45sera plus au rendez-vous
00:35:46vous imaginez une situation
00:35:47dans une grande ville
00:35:49où parce qu'il y a
00:35:50un épisode de sécheresse
00:35:50ou des questions de qualité
00:35:51où vous vous retrouvez
00:35:53dans une situation
00:35:53où il n'y a plus d'eau au robinet
00:35:54voilà donc c'est aussi ça
00:35:55qu'on doit demain réussir à apparaître
00:35:57On a déjà ça
00:35:58à Mayotte
00:36:00à la Guadeloupe
00:36:01dans les Dom Tom
00:36:03c'est déjà une situation
00:36:04extrêmement chaotique
00:36:06pour ce qui est de l'eau publique
00:36:07Tout à fait
00:36:08et d'ailleurs
00:36:08on a eu tout un sujet
00:36:09qui est venu dans la commission
00:36:10que nous n'attendions pas
00:36:11qui était la question de Mayotte
00:36:12parce que si vous voulez
00:36:13l'État a des stocks stratégiques
00:36:15d'eau en bouteille
00:36:16mais la manière
00:36:17dont il les transporte
00:36:18peut poser des difficultés
00:36:19c'est-à-dire
00:36:19qu'il peut y avoir
00:36:20des transferts
00:36:21avec le milieu
00:36:22et on sait qu'à Mayotte
00:36:23il y a eu des cas
00:36:24où l'eau
00:36:24les stocks stratégiques
00:36:26de l'État
00:36:26qui ont été envoyés
00:36:27posaient problème
00:36:28du point de vue
00:36:29de ce qui sentait l'essence
00:36:31etc.
00:36:32qui ont été ensuite retirés
00:36:34donc vous voyez
00:36:34qu'il y a aussi la question
00:36:35de comment on gère
00:36:35nos stocks stratégiques
00:36:36comment on gère
00:36:37la question de l'eau
00:36:38donc il y a tout ça aussi
00:36:40qui était au cœur
00:36:41de cette commission
00:36:42Et la qualité de l'eau
00:36:43donc aussi du robinet
00:36:44puisque de plus en plus
00:36:46d'études sur
00:36:48notamment les polluants éternels
00:36:49les différents pesticides
00:36:51on se rend compte
00:36:52que l'eau du robinet
00:36:53même si elle est consommable
00:36:55parfois peut être délicate
00:36:58enfin dépasser
00:36:59certains seuils
00:36:59et là est-ce qu'il y aura
00:37:01aussi une enquête
00:37:03ou quelque chose
00:37:04de ce côté-là ?
00:37:05Ce n'est pas dans le périmètre
00:37:06à proprement parler
00:37:07de la commission d'enquête
00:37:08puisque vous savez
00:37:09quand on définit
00:37:10une commission d'enquête
00:37:10on met un périmètre
00:37:11le périmètre c'est le scandale
00:37:12des eaux minérales naturelles
00:37:13telles qu'ils nous étaient réveillés
00:37:14je ne pouvais pas faire
00:37:15quelque chose
00:37:16sur tout le secteur de l'eau
00:37:17c'était bien trop vaste
00:37:18par rapport au temps
00:37:18qui était le nôtre
00:37:19mais en revanche
00:37:19il y a des recommandations
00:37:20qu'on aura
00:37:21qui s'appliqueront
00:37:21et vous avez raison
00:37:22de souligner
00:37:23que la question des PFAS
00:37:24aujourd'hui il y a une liste
00:37:25de PFAS mais qui est limitée
00:37:26il y a des seuils
00:37:27qui sont anciens
00:37:28donc il faut sans doute
00:37:30avoir un questionnement
00:37:31sur les seuils
00:37:31voilà donc tout ça
00:37:33c'est ce qu'on a devant nous
00:37:34sur la qualité de l'eau
00:37:34qui est quand même
00:37:35enfin si vous voulez
00:37:36moi l'eau minérale naturelle
00:37:37c'est aussi en tant que parent
00:37:39que je m'en suis saisi
00:37:39j'ai des enfants en bas âge
00:37:41et moi on me dit
00:37:41que pour mes enfants en bas âge
00:37:43il faut que je leur donne
00:37:43de l'eau minérale naturelle
00:37:44et si on me dit
00:37:45que l'eau minérale naturelle
00:37:46en fait
00:37:46il y a des questions
00:37:48exactement
00:37:49il y a des questions
00:37:49qui se posent
00:37:50évidemment que c'est aussi
00:37:51un problème
00:37:52de ce point de vue là
00:37:53donc voilà pour vous dire
00:37:54un petit peu
00:37:54tout ce qui a animé
00:37:56le travail qu'on a fait
00:37:57sur cette commission
00:37:57Au delà de Nestlé Waters
00:37:59et ses malversations
00:38:00est-ce qu'il y a quand même
00:38:01des pratiques
00:38:01qui sont à souligner
00:38:04du bon côté des choses
00:38:05auprès des sources
00:38:07et des autres marques
00:38:08d'eau minérale naturelle ?
00:38:10Il y a en effet
00:38:11quand même
00:38:12et même dans une certaine mesure
00:38:14sur certains points
00:38:15chez Nestlé
00:38:16il y a quand même
00:38:17la volonté d'essayer
00:38:18de protéger
00:38:20la ressource
00:38:21moi j'ai été visiter
00:38:21trois sites d'embouteillage
00:38:23j'ai été donc
00:38:24dans le Gard
00:38:25j'ai été à Evian
00:38:26j'ai été
00:38:27aussi
00:38:28chez Alma Source
00:38:29et donc
00:38:30dans ces usines là
00:38:31donc oui
00:38:32il y a quand même
00:38:32tout un travail
00:38:33qui est fait
00:38:33pour protéger la ressource
00:38:34parce que malgré tout
00:38:35il y a aussi
00:38:36un intérêt patrimonial
00:38:37parce que si cette ressource
00:38:38n'en est plus une
00:38:39vous voyez la situation
00:38:40dans laquelle se retrouve Nestlé
00:38:41de ne pas être parvenu
00:38:43à avoir cette eau de qualité
00:38:45et d'être pris la main
00:38:46dans le sac
00:38:46sur les traitements illégaux
00:38:47qu'elle a pratiqués
00:38:48donc oui
00:38:49il y a quand même
00:38:50des gens
00:38:51qui font attention
00:38:51à la manière
00:38:52qui se posent la question
00:38:54de qu'est-ce qui est bâti
00:38:55comment on bâtit
00:38:56sur des zones
00:38:57comme ça
00:38:57essayer de garder
00:38:58le maximum de prairies
00:38:59le minimum
00:39:02des zones aussi
00:39:03forestières
00:39:04bref
00:39:04des systèmes
00:39:05sur le sol
00:39:07qui permettent
00:39:08que l'eau soit de qualité
00:39:08à la fin
00:39:09voilà c'est aussi tout ça
00:39:09l'enjeu
00:39:10merci beaucoup
00:39:11monsieur le sénateur
00:39:12Alexandre Ozil
00:39:12à la tête de cette commission
00:39:14d'enquête sur le scandale
00:39:15des eaux contaminées
00:39:16on va marquer une courte pause
00:39:17et se retrouver pour la deuxième partie
00:39:19de l'émission
00:39:20on va parler de l'aide sociale
00:39:22à l'enfance
00:39:23la fabrique du malheur
00:39:24selon Claude Hardy
00:39:25le grand reporter
00:39:26qui publie ce livre
00:39:28aux éditions de l'Observatoire
00:39:29à tout de suite sur Sud Radio
00:39:30merci Rémi André
00:39:31Sud Radio
00:39:33midi 14h
00:39:34Alexis Poulin
00:39:36sans réserve
00:39:37et notre invité
00:39:39est Claude Hardy
00:39:40grand reporter
00:39:42auteur de
00:39:43la fabrique du malheur
00:39:44aux éditions
00:39:45de l'Observatoire
00:39:46cette fabrique du malheur
00:39:47bonjour
00:39:48Claude Hardy
00:39:49c'est l'aide sociale
00:39:51à l'enfance
00:39:51l'ASE
00:39:52on en entend tout le temps
00:39:53parler dans les médias
00:39:55pour des scandales
00:39:56de maltraitance
00:39:57prostitution
00:39:59des mineurs
00:40:00suicides
00:40:01des enfants mal suivis
00:40:03et là
00:40:03ce livre sort
00:40:04concomitamment
00:40:06à la commission d'enquête
00:40:07sur l'ASE
00:40:08qui a rendu son rapport
00:40:09cette semaine
00:40:10quelles sont
00:40:10les grandes conclusions
00:40:12de ce rapport
00:40:13bon d'abord
00:40:14les grandes conclusions
00:40:15c'est que
00:40:16c'est un rapport
00:40:17qui fait quand même
00:40:18592 pages
00:40:19avec 92 préconisations
00:40:22c'est-à-dire de solutions
00:40:23c'est un rapport
00:40:25qui tape fort quand même
00:40:26parce qu'il parle de scandale
00:40:27il parle de gouffre
00:40:28c'est-à-dire comme si
00:40:29l'ASE
00:40:30s'était précipité
00:40:31dans un puits sans fond
00:40:32et ensuite
00:40:33il préconise
00:40:34notamment
00:40:35de pouvoir contrôler
00:40:36régulièrement
00:40:37les conseils départementaux
00:40:38qui gèrent
00:40:39ce qui est quand même
00:40:40un comble
00:40:40qui gèrent
00:40:41les structures
00:40:42de l'aide sociale
00:40:43à l'enfance
00:40:43de contrôler régulièrement
00:40:45les structures
00:40:47de l'aide sociale à l'enfance
00:40:48c'est-à-dire
00:40:48les foyers
00:40:49les familles d'accueil
00:40:51les maisons d'enfants
00:40:52à caractère social
00:40:53qu'on appelle les mecs
00:40:53qui sont théoriquement
00:40:54je dis bien théoriquement
00:40:56visitées régulièrement
00:40:57mais en fait
00:40:58tous les deux ans
00:40:59mais en fait
00:40:59c'est très très rare
00:41:01et c'est pour ça d'ailleurs
00:41:01qu'on tombe sur des affaires
00:41:04de maltraitance régulièrement
00:41:05elle préconise aussi
00:41:07cette commission
00:41:08quelque chose
00:41:09qui paraît tellement simple
00:41:11et qui est d'ailleurs
00:41:12préconisé
00:41:12depuis des lustres
00:41:14par d'autres commissions
00:41:15la loi Taquet
00:41:16de 2022
00:41:17la loi de 2016
00:41:19et d'autres préconisations
00:41:20d'associations
00:41:21notamment
00:41:21préconisent aussi
00:41:23le parcours individuel
00:41:25de chacun des enfants
00:41:26parce que vous avez des enfants
00:41:27qui rentrent dans
00:41:28une famille d'accueil
00:41:29quand ils ont 4 ans
00:41:305 ans
00:41:30puis d'une famille d'accueil
00:41:31ils passent à un foyer
00:41:32puis d'un foyer
00:41:33à un autre foyer
00:41:33puis comme ils fuguent
00:41:35on les retrouve
00:41:35dans une autre famille d'accueil
00:41:36etc
00:41:37en fait on ne sait jamais
00:41:38où sont ces enfants
00:41:39alors on les appelle
00:41:40des incasables
00:41:40on les appelle des invisibles
00:41:41là pour le coup
00:41:42ils disparaissent complètement
00:41:44des radars
00:41:44de l'aide sociale à l'enfance
00:41:45donc la préconisation essentielle
00:41:47c'est de dire
00:41:47on suit les enfants
00:41:49mais pas simplement
00:41:50pour savoir
00:41:51où ils sont
00:41:52dans quelle famille
00:41:53dans quel foyer
00:41:53dans quelle maison
00:41:54à caractère social
00:41:56mais aussi
00:41:56on les suit
00:41:57au niveau de leur santé
00:41:58parce que le grand paradoxe
00:42:00c'est que ces enfants
00:42:01on n'a aucun suivi médical
00:42:03de ces gosses
00:42:05que ce soit
00:42:06des enfants
00:42:07de 4-5 ans
00:42:08que ce soit des adolescents
00:42:09que ce soit des filles
00:42:10ou des garçons
00:42:10finalement au niveau
00:42:11de leur santé
00:42:12aussi bien physique
00:42:14que psychologique
00:42:15que mentale
00:42:16on ne sait rien
00:42:17donc vous avez parfois
00:42:18des enfants
00:42:19qui entrent
00:42:20à l'ASE
00:42:21quand ils sont nourrissons
00:42:22qui en sortent
00:42:23à 18 ans
00:42:24quand ils sont majeurs
00:42:24et on ne sait rien
00:42:26de ces personnages-là
00:42:27comme si c'était
00:42:28des fantômes
00:42:29des zombies
00:42:30de l'aide sociale
00:42:30dans l'enfance
00:42:31donc la préconisation
00:42:32essentielle
00:42:33c'est de dire
00:42:33on les suit
00:42:34et puis surtout
00:42:34il y a une préconisation
00:42:36parce qu'il se trouve
00:42:37que je suis resté
00:42:38très proche
00:42:39de certains gamins
00:42:40qui ont été victimes
00:42:41de violences
00:42:42on en parlera
00:42:43je suppose
00:42:43des enfants de Châteauroux
00:42:45qui ont été victimes
00:42:47d'atrocités
00:42:48et qui ont révélé
00:42:50justement
00:42:50les maltraitants
00:42:51dont ils avaient été
00:42:52les victimes
00:42:52c'est que maintenant
00:42:53on doit en être aussi
00:42:54au stade de la réparation
00:42:55c'est-à-dire que
00:42:56ces gamins-là
00:42:57mais je dis
00:42:58tous les gamins
00:42:59là je parle
00:43:00des gamins
00:43:00que je connais
00:43:01de Châteauroux
00:43:01ce que j'appelle
00:43:02dans le livre
00:43:03la bande des sept
00:43:04ces gamins-là
00:43:04aujourd'hui
00:43:05ils sont tous majeurs
00:43:06ils sont tous
00:43:07dans les situations
00:43:08sociales
00:43:09psychologiques
00:43:10psychiatriques
00:43:12ils n'ont pas de logement
00:43:14ils ont du boulot
00:43:15mais c'est très délicat
00:43:16alors ils sont formidables
00:43:18ils sont même parfois géniaux
00:43:20parce qu'ils ont
00:43:21un besoin d'amour
00:43:22d'affection
00:43:23qui vous offre
00:43:25et en échange
00:43:25vous leur donnez aussi beaucoup
00:43:26mais ces gamins-là
00:43:27ils n'existent pour personne
00:43:29donc quand je discute
00:43:31j'étais sur un autre plateau
00:43:32notamment avec
00:43:33Liesse Loufoque
00:43:33qui est un ancien
00:43:35un enfant placé
00:43:36etc
00:43:36et les gamins m'ont appelé
00:43:38les gamins de Châteauroux
00:43:39m'ont appelé hier soir
00:43:40en disant
00:43:40Claude parle de réparation
00:43:41parce que la réparation
00:43:43nous on en a besoin
00:43:44on a souffert
00:43:45pendant 2, 3, 4, 5, 10 ans
00:43:47etc
00:43:48mais qu'est-ce qu'on devient
00:43:49aujourd'hui ?
00:43:49on existe pour personne
00:43:50donc là la commission
00:43:52travaille là-dessus
00:43:53la sortie aussi
00:43:54de cette aide sociale
00:43:55à l'enfance
00:43:55où on se retrouve
00:43:57à 18 ans
00:43:57à la rue
00:43:58avec un sac poubelle
00:43:59et ses affaires dedans
00:44:00et il n'y a aucun suivi
00:44:02c'est effectivement
00:44:03beaucoup de profils
00:44:05d'ailleurs
00:44:05finissent SDF
00:44:07ou bien rentrent
00:44:08dans des filières
00:44:09de prostitution
00:44:10enfin il y a un vrai lâchage
00:44:12à partir de 18 ans
00:44:14même si déjà
00:44:15pendant le parcours
00:44:16à la ZE
00:44:17on a l'impression
00:44:17que c'est un parcours
00:44:18extrêmement chaotique
00:44:19pour beaucoup
00:44:19ce sont des parcours
00:44:20qui sont chaotiques
00:44:21je pourrais vous en parler
00:44:22pendant des heures
00:44:23parce qu'on a
00:44:24hélas
00:44:25on a encore discuté
00:44:27hier
00:44:27avec des gens
00:44:28de l'intérieur
00:44:29de la société d'enfance
00:44:31qui m'ont beaucoup informé
00:44:32en prenant des risques
00:44:33avec des gamins
00:44:34etc
00:44:34vous avez un taux
00:44:35de prostitution
00:44:36chez les gamines
00:44:38de moins de 15 ans
00:44:39là on ne parle pas
00:44:39de 15-18 ans
00:44:41de moins de 15 ans
00:44:41on a sorti
00:44:42Nadia Juber
00:44:43un bouquin précédemment
00:44:44il n'y a pas très longtemps
00:44:45sur la prostitution
00:44:46des minaires
00:44:46quand on enquête
00:44:48à Marseille
00:44:49on fait 5 jours
00:44:51à la brigade Proxo
00:44:52ça s'appelle comme ça
00:44:53brigade Proxenet
00:44:54de Marseille
00:44:55et
00:44:55entre guillemets
00:44:57on a eu la chance
00:44:57parce qu'on tombe
00:44:58sur 3 gamines
00:44:59de prostituées
00:45:00qui ont 13 et 14 ans
00:45:01qui sont des gamines
00:45:03issues de l'être
00:45:04sociétaire en France
00:45:04alors qui fuguent
00:45:05qui sont dans le déni
00:45:06qui imaginent
00:45:08qu'elles vont pouvoir
00:45:09s'en sortir
00:45:09en gagnant beaucoup d'argent
00:45:10qui sont dans l'ultra
00:45:11consommation permanence
00:45:13mais ce sont des victimes
00:45:14et puis après
00:45:15non seulement
00:45:16elles sont victimes
00:45:16mais en plus
00:45:17elles sont victimes
00:45:17de viol
00:45:18puisqu'elles ont moins
00:45:18de 15 ans
00:45:19et que quand un client
00:45:20les paye pour avoir
00:45:22une prestation sexuelle
00:45:23c'est un viol
00:45:23et on a affaire aussi
00:45:25à 2 Proxenet
00:45:26qui sont auditionnés
00:45:27par les enquêteurs
00:45:28enquêteries
00:45:29de la brigade des mineurs
00:45:29qui ont 15 ans
00:45:30et 16 ans
00:45:31donc qui eux-mêmes
00:45:32qui sont aussi mineurs
00:45:32oui qui sont aussi mineurs
00:45:34et d'ailleurs
00:45:34eux aussi
00:45:35ils ont été placés
00:45:36en guerre des vieux
00:45:37pendant 96 heures
00:45:38et donc
00:45:40pour Proxenet
00:45:41ils se m'aggraver
00:45:41au début
00:45:42ils font les fanfarons
00:45:43y compris d'ailleurs
00:45:44les gamines
00:45:44qui sont victimes
00:45:45non c'est pas moi
00:45:46oui c'est moi
00:45:47mais je fais ça
00:45:48pour m'amuser
00:45:48etc
00:45:49mais on se rend compte
00:45:51qu'en fait
00:45:51les prédateurs
00:45:52à Marseille
00:45:54rôdent autour
00:45:55des foyers
00:45:56de l'être social
00:45:57en France
00:45:57ou à la gare Saint-Charles
00:45:58quand ils récupèrent
00:45:59des fugueuses
00:46:00qui viennent d'autres foyers
00:46:02de l'être social
00:46:03dans l'enfance
00:46:04et qui d'autres villes
00:46:06et ils les placent
00:46:07immédiatement
00:46:08sur leur emprise
00:46:09et quand on passe
00:46:10au stade dessus
00:46:11quand on va
00:46:12dans les couloirs
00:46:13du tribunal
00:46:14de Marseille
00:46:15à la fois
00:46:16pour assister
00:46:16à des audiences
00:46:18de l'être social
00:46:18dans l'enfance
00:46:19enfin des juges
00:46:20pour l'être social
00:46:21dans l'enfance
00:46:22et en même temps
00:46:22pour la protection
00:46:23des mineurs
00:46:23on tombe sur des juges
00:46:25et sur la chef
00:46:25du parquet mineur
00:46:26Agnès Rostocker
00:46:27qui a créé
00:46:28une cellule de lutte
00:46:29contre justement
00:46:29la protection des mineurs
00:46:30au sein de la ZE
00:46:31mais pas que de la ZE
00:46:32elle me dit
00:46:33mais Claude
00:46:34l'immense majorité
00:46:35des foyers de Marseille
00:46:36donc de la grande métropole
00:46:37sont des centres
00:46:38de recrutement
00:46:38de prostituées mineures
00:46:42et donc
00:46:42quand la parole
00:46:43vient de quelqu'un
00:46:44qui a un poste
00:46:45très élevé
00:46:45au sein du tribunal judiciaire
00:46:47vous ne pouvez la croire
00:46:48et nous
00:46:48on a planqué
00:46:49on a
00:46:50passé des heures
00:46:52devant certains foyers
00:46:53et on a vu
00:46:53on a vu ça
00:46:54que fait la police
00:46:55alors
00:46:55le problème
00:46:58c'est que
00:46:58c'est toujours
00:46:59la même histoire
00:47:00dans un livre précédent
00:47:01sur la brigade des mineurs
00:47:02les flics
00:47:03aujourd'hui
00:47:04ne prennent plus aucun risque
00:47:05ils travaillent beaucoup
00:47:05notamment
00:47:06quand ils allaient
00:47:07de prostitution
00:47:07de maltraitance
00:47:08etc
00:47:08le comble du comble
00:47:10et ça
00:47:11je n'arrive pas
00:47:12à comprendre pourquoi
00:47:13c'est que
00:47:13quand on voit
00:47:14ces gamines
00:47:15sortir des foyers
00:47:16de l'association
00:47:17de l'enfance
00:47:17à 23h
00:47:18que vous voyez
00:47:19deux bolides
00:47:20une Mercedes
00:47:21une Audi
00:47:22avec trois mecs à bord
00:47:23qui sont des proxénètes
00:47:24vous voyez
00:47:25ces enfants
00:47:27elles ont
00:47:27encore une fois
00:47:2813-14 ans
00:47:29qui sont pomponnés
00:47:30qui ont mis des fossiles
00:47:31qui sont coiffés
00:47:32elles ont des jupes courtes
00:47:33elles montent
00:47:34dans ces voitures-là
00:47:35et elles disparaissent
00:47:36pendant 24h
00:47:3748h
00:47:38nous on a essayé
00:47:39de les suivre
00:47:40ma petite voiture
00:47:41on n'a pas réussi
00:47:42parce qu'ils ont semé
00:47:43ils ont compris
00:47:44qu'on était là
00:47:45pour essayer
00:47:45de les choper
00:47:46et puis
00:47:47elles reviennent
00:47:48trois jours après
00:47:49et donc là
00:47:51le personnel
00:47:52de l'aide sociale
00:47:53à l'enfance
00:47:53c'est-à-dire
00:47:54la directrice
00:47:54que je rencontre
00:47:56pour leur raconter
00:47:57ce que moi j'avais vu
00:47:58elle me dit
00:47:58mais Claude
00:47:59nous on peut rien faire
00:48:00ces gamines
00:48:01si elles sortent
00:48:02elles sortent
00:48:02on n'a pas le droit
00:48:03de rétention
00:48:04on n'a pas le droit
00:48:05de sortie
00:48:05de les retenir
00:48:08on n'a pas le droit
00:48:09de fermer
00:48:10même les portes
00:48:11mais ce qui est grave
00:48:12ce qui est gravissime
00:48:13mais pas simplement
00:48:13d'ailleurs pour la prostitution
00:48:14c'est qu'à partir de 22h
00:48:16jusqu'à 6h du matin
00:48:17il n'y a pas d'éducateur
00:48:18au sein des foyers
00:48:19de l'aide sociale
00:48:19à l'enfance
00:48:20vous avez ce qu'on appelle
00:48:20un concierge de nuit
00:48:21et c'est tout
00:48:22voilà et c'est tout
00:48:23la plupart du temps
00:48:24d'ailleurs nous on l'avait vu
00:48:24à Marseille
00:48:25il a son casque
00:48:26sur les oreilles
00:48:26il joue au jeu vidéo
00:48:28les gamines elles sortent
00:48:29elles font un coucou
00:48:30et d'ailleurs on est allé le voir
00:48:31après le concierge
00:48:32ils m'ont dit
00:48:33mais moi je suis là
00:48:33au cas d'incendie
00:48:34d'un accident
00:48:35une fuite d'eau
00:48:36simplement pour le bâtiment
00:48:37pas pour les enfants
00:48:38qui sont dans le bâtiment
00:48:39et donc la Marion
00:48:41que je cite
00:48:42dans un précédent livre
00:48:43mais après
00:48:44dans d'autres
00:48:46dans d'autres passages
00:48:47de la fabrique du malheur
00:48:48tous nous disent
00:48:49mais nous on n'a pas le droit
00:48:50donc la seule chose
00:48:51qu'on peut faire
00:48:51c'est recevoir les gamines
00:48:52quand elles reviennent
00:48:53faire des visites médicales
00:48:55des visites gynécologiques
00:48:57parce qu'on sait
00:48:58qu'elles sont en souffrance
00:48:59et donc je vais voir
00:49:01mes copines enquêteries
00:49:03de la brigade des mineurs
00:49:04je leur dis
00:49:04mais vous
00:49:04mais nous
00:49:05qu'est-ce qu'on fait
00:49:06nous on arrive
00:49:07après la bataille
00:49:08parce qu'on sait
00:49:09qu'on ne peut
00:49:10on peut choper les proxos
00:49:12si jamais
00:49:12ils commettent un délit pénal
00:49:14mais ces gamines
00:49:15on ne peut pas les arrêter
00:49:16donc tous les filles de France
00:49:18aujourd'hui
00:49:18ceux qui s'occupent
00:49:19de la prévention
00:49:19de la délinquance
00:49:21de la protection
00:49:21souhaitent qu'il y ait
00:49:22une loi qui soit votée
00:49:23et qu'ils disent
00:49:24à partir de 22h
00:49:25on ferme
00:49:26on ferme
00:49:27oui tout simplement
00:49:27après c'est très compliqué
00:49:29parce qu'il y aurait
00:49:29il y aurait toujours
00:49:31des moyens de contourner
00:49:32tout ça
00:49:32c'est très compliqué
00:49:33en même temps
00:49:34parce que nous
00:49:34on a interrogé
00:49:35c'est ce qu'on raconte
00:49:36dans le livre
00:49:37on a interrogé
00:49:37ces gamines
00:49:38et ces gamins là
00:49:39ils sont quand même
00:49:40inferneaux
00:49:40ils sont intenables
00:49:41et donc il y a une gamine
00:49:42qui me dit
00:49:43mais moi si tu me feras
00:49:43la porte
00:49:44je sors par la fenêtre
00:49:45je sors par la cheminée
00:49:47et donc parce qu'ils sont
00:49:48dans une espèce
00:49:49d'ivresse
00:49:50une espèce
00:49:51d'inconscient
00:49:51puis ce sont des ados
00:49:53après
00:49:53et donc
00:49:54quand on voit ça
00:49:56on se dit
00:49:57les flics
00:49:59on a discuté
00:50:00avec la rapporteure
00:50:01de la commission parlementaire
00:50:02les flics
00:50:03on leur dit
00:50:03faites des tournées
00:50:05de la BAC
00:50:05devant les foyers
00:50:07mais bon
00:50:07quand vous avez
00:50:0870-80 foyers
00:50:09à Marseille
00:50:10je ne sais pas combien
00:50:10à Paris
00:50:11on va demander aux flics
00:50:12de faire des
00:50:13alors qu'ils ont autre chose
00:50:14à faire pour essayer
00:50:15de choper des jeunes filles
00:50:16dont on sait en plus
00:50:18qu'elles ne pourront pas
00:50:19t'arrêter
00:50:19enfin c'est la quadrature
00:50:20du cercle
00:50:21on va marquer une courte pause
00:50:22et se retrouver avec vous
00:50:23Claude Ardide
00:50:24pour parler de
00:50:25la fabrique du malheur
00:50:26le scandale
00:50:27de l'aide sociale
00:50:27à l'enfance
00:50:28à tout de suite
00:50:29sur Sud Radio
00:50:30sans réserve
00:50:31l'invité
00:50:33et on se retrouve
00:50:33avec le journaliste
00:50:34Claude Ardide
00:50:35auteur de
00:50:36la fabrique du malheur
00:50:37le scandale au coeur
00:50:38de l'aide sociale
00:50:39à l'enfance
00:50:39aux éditions de l'Observatoire
00:50:41une enquête
00:50:42qui met la lumière
00:50:43sur les graves
00:50:44dysfonctionnements
00:50:44de cette aide sociale
00:50:45à l'enfance
00:50:46avec notamment
00:50:46au coeur du livre
00:50:47ce procès de Châteauroux
00:50:49qui a été un procès
00:50:51qui a montré
00:50:52au grand public
00:50:54ce qui se passait
00:50:55réellement
00:50:56et ses vies brisées
00:50:57totalement ignorées
00:50:59par ceux
00:51:00qui devaient
00:51:01les protéger
00:51:01alors
00:51:03quand on est arrivé
00:51:04à Châteauroux
00:51:05on ne savait pas
00:51:05vraiment à quoi
00:51:06s'attendre
00:51:06vous savez
00:51:07un procès en correctionnel
00:51:09c'est comme une pièce
00:51:09de théâtre
00:51:10avec
00:51:10ça se termine
00:51:12toujours en général
00:51:13par une tragédie
00:51:14mais on ne pouvait pas
00:51:14imaginer que ça allait être
00:51:15aussi grave
00:51:16pourquoi ?
00:51:17parce qu'en fait
00:51:17si vous voulez
00:51:18trois avocats
00:51:20Jean Sagné
00:51:21Pauline Loira
00:51:22et Myrene Benayoun
00:51:23ont réussi un exploit
00:51:25ils ont réussi
00:51:26les trois
00:51:27avec l'association
00:51:29Innocence en danger
00:51:30de Mère Asselier
00:51:31de trouver ces gamins
00:51:32qui avaient complètement
00:51:33disparu depuis 2017
00:51:35c'est-à-dire
00:51:35quand ils avaient connu
00:51:36qu'étaient les familles
00:51:38d'accueil
00:51:38de Châteauroux
00:51:39ou de l'Inde
00:51:40ou de la Haute-Vienne
00:51:42ou de la Creuse
00:51:43etc
00:51:43donc on les retrouvait
00:51:44ces sept gamins
00:51:45qui ne s'étaient pas
00:51:46revus depuis des années
00:51:48se retrouvent d'un coup
00:51:49sur le banc
00:51:49des partis civils
00:51:50ils étaient juste devant moi
00:51:52ils étaient serrés
00:51:53les uns contre les autres
00:51:54il y avait trois filles
00:51:56et quatre garçons
00:51:56et ces gamins-là
00:51:59on s'est dit
00:52:00à un moment donné
00:52:01qu'ils allaient créer
00:52:02quelque chose
00:52:03d'assez exceptionnel
00:52:04parce que leurs avocats
00:52:05les recevaient tous les soirs
00:52:07et j'étais avec eux d'ailleurs
00:52:08ils débriefaient
00:52:08et préparaient
00:52:09leurs déclarations
00:52:11et leurs auditions
00:52:12et vous aviez
00:52:13c'est là où c'était exceptionnel
00:52:14vous aviez sur le côté
00:52:15évidemment
00:52:15les bandes éprevenues
00:52:16vous aviez deux familles
00:52:18qui étaient les créatrices
00:52:20de l'association
00:52:20Enfance et Bien-être
00:52:21qui avaient cherché
00:52:22des familles d'accueil
00:52:23pour recueillir
00:52:24pendant 5-6 ans
00:52:25une centaine de gamins
00:52:27qui étaient dans le déni absolu
00:52:31qui avaient créé
00:52:32l'association
00:52:32qui s'appelle
00:52:32Enfance et Bien-être
00:52:33quand même
00:52:34ce qui est un clin comble
00:52:35et dont on se rend compte
00:52:36très très vite
00:52:36et je le raconte dans le livre
00:52:37qui vont chercher
00:52:39des familles d'accueil
00:52:40qui ont été
00:52:42exfiltrées
00:52:43du département du Nord
00:52:45que la sociale d'enfance
00:52:47et le conseil général du Nord
00:52:49n'ont jamais accordé
00:52:50d'agrément
00:52:51aux familles
00:52:52qui recevaient les enfants
00:52:53et que quand on essaye
00:52:55de comprendre
00:52:55à plusieurs reprises
00:52:56pourquoi le conseil départemental
00:52:58pourquoi la zone du Nord
00:52:59n'ont pas fait leur boulot
00:53:00pourquoi ces familles
00:53:01n'avaient pas d'agrément
00:53:02pourquoi ces familles
00:53:03n'avaient pas de formation
00:53:04pourquoi ces familles
00:53:05tenez-vous bien
00:53:06parmi deux familles
00:53:08il y avait des agresseurs sexuels
00:53:10c'est-à-dire que
00:53:11la zone n'a même pas
00:53:12essayé de voir
00:53:13si elles avaient
00:53:14un degré d'honorabilité
00:53:15suffisant
00:53:15pour pouvoir recueillir
00:53:17ces enfants
00:53:17donc il y avait deux personnes
00:53:18qui avaient été agressées
00:53:20donc on est au cœur
00:53:22d'une pièce de théâtre
00:53:23avec quelque chose
00:53:25qui est scandaleux
00:53:25et que je n'arrive pas
00:53:26à comprendre
00:53:27et que d'ailleurs
00:53:27les avocats
00:53:28n'ont pas réussi à comprendre
00:53:29et je vous dirai pourquoi
00:53:30après
00:53:30c'est que l'aide sociale
00:53:32de l'enfance
00:53:32ni le conseil départemental
00:53:34ne sont sur le bon
00:53:35des prévenus
00:53:35alors qu'ils sont responsables
00:53:37de la situation
00:53:38et à la pire des limites
00:53:40et je l'ai dit
00:53:41il y a un président
00:53:41du conseil départemental
00:53:43ça a un peu chauffé
00:53:44sur un plateau
00:53:44pourquoi ils ne se sont
00:53:47pas portés
00:53:48pour le moins
00:53:49un parti civil
00:53:50pourquoi ils n'ont pas
00:53:51accompagné les enfants
00:53:52puisque ces enfants
00:53:53sont majeurs
00:53:54pourquoi ils auraient pu dire
00:53:55bon ben voilà
00:53:55on a fauté
00:53:56on a fait une gaffe
00:53:57on n'a pas fait
00:53:58notre boulot
00:53:58ils sont passés
00:53:59à travers les mailles du filet
00:54:00pourquoi pas
00:54:00on reconnaît ces erreurs
00:54:01et là on dit
00:54:02on va les accompagner
00:54:03on va leur payer
00:54:04au moins le gîte
00:54:05et le couvert
00:54:05pendant toute la durée
00:54:06du procès
00:54:065 jours
00:54:07on va les accompagner
00:54:08ils ne sont même pas là
00:54:09et d'ailleurs
00:54:10le président
00:54:11du conseil départemental
00:54:12du nord
00:54:13quand il va être entendu
00:54:14par Isabelle Santagou
00:54:15à la commission parlementaire
00:54:16il va dire
00:54:16mais nous
00:54:16nous on n'était pas au courant
00:54:19bon
00:54:19personne n'est jamais au courant
00:54:20c'est ça qui est formidable
00:54:21c'est-à-dire
00:54:21le conseil départemental
00:54:23direction de l'Aise
00:54:25tous les échelons
00:54:28administratifs
00:54:28se renvoient la balle
00:54:29oui
00:54:29mais ce qui est dramatique
00:54:30c'est que
00:54:31certaines familles d'accueil
00:54:32qui pour le coup
00:54:33certaines d'entre elles
00:54:33ont fait le boulot
00:54:34c'est-à-dire qu'ils ont
00:54:35vraiment accueilli les enfants
00:54:35et les enfants
00:54:36parfois le reconnaissaient
00:54:37il y en a qui ont fait
00:54:38des actes absolument dégueulasses
00:54:41mais ces mêmes familles
00:54:42ne savaient même pas
00:54:43qu'elles auraient dû
00:54:44avoir un agrément
00:54:45qu'elles auraient dû
00:54:46être formées
00:54:46etc
00:54:47mais ça va plus loin
00:54:48d'ailleurs dans le rapport
00:54:48de la commission
00:54:49elles le disent
00:54:49on les a placés
00:54:51ces enfants
00:54:52pour faire soi-disant
00:54:52des parcours de rupture
00:54:54dans des fermes
00:54:55dans des endroits
00:54:55qui sont très bucoliques
00:54:56autour de Châteauroux
00:54:57de la Creuse
00:54:58de Guéret
00:54:58vous tapez sur Google
00:55:00et c'est ce qu'a fait
00:55:01Isabelle Santagou
00:55:02c'est tout bête
00:55:02vous tapez sur Google
00:55:04ferme à tel endroit
00:55:05la ferme n'existe pas
00:55:06la ferme n'existe pas
00:55:07c'est une maison
00:55:08comme une autre
00:55:09et donc déjà
00:55:10ils mentaient même
00:55:11dans le principe
00:55:12de l'action
00:55:13c'est-à-dire
00:55:13on va les mettre
00:55:14dans des endroits
00:55:15on voit alors
00:55:16les chevaux
00:55:17les poneys
00:55:18les animaux
00:55:18pas du tout
00:55:19il n'y avait pas d'animaux
00:55:20il n'y avait rien
00:55:20c'était des appartements
00:55:22ou des maisons
00:55:23comme les autres
00:55:24etc
00:55:24et une de ces enfants
00:55:26de la zoo
00:55:26explique qu'elle
00:55:27n'avait pas le droit
00:55:28de dormir dans la maison
00:55:29elle dormait dans une caravane
00:55:30devait faire ses besoins
00:55:31à l'extérieur
00:55:32c'était
00:55:33c'est incroyable
00:55:34parce que là
00:55:35si vous voulez
00:55:35quand les enfants témoignent
00:55:37enfin je dis les enfants
00:55:38bon ils ont maintenant
00:55:39entre 19 et 23 ans
00:55:40c'est le jeudi
00:55:42dans la salle
00:55:44il y a 20-25 juin
00:55:45il y a toute la presse
00:55:46sur du visuel
00:55:46toutes les chaînes d'info
00:55:48il y a Le Monde
00:55:48Libération
00:55:49il y a France Info
00:55:50il y a tout le monde
00:55:50on est sidéré
00:55:52par les propos
00:55:53qui m'ont rien tenu
00:55:53et donc on sait tous
00:55:55qu'on va en prendre
00:55:55plein la tête
00:55:56on le sait
00:55:57moi je me mets à côté
00:55:58d'une psychiatre
00:55:59qui me dit
00:55:59moi t'inquiète pas
00:56:00j'ai l'habitude
00:56:00des souffrances des enfants
00:56:01je pleurerai pas
00:56:03donc reste à côté de moi
00:56:04je te tiendrai la main
00:56:05et tu pleureras pas
00:56:06parce que c'était quand même lourd
00:56:07au moment où les enfants
00:56:09notamment Angélina
00:56:10et Maéva
00:56:11les deux gamines
00:56:11commencent à témoigner
00:56:12et qu'elles racontent
00:56:14les souffrances
00:56:14qu'elles ont vécues
00:56:15la psychiatre
00:56:17se met à pleurer
00:56:17je me mets à pleurer
00:56:18je regarde mes confrères
00:56:20dans le monde pleure
00:56:21et là ce qui est
00:56:22je l'ai dit
00:56:23je suis dans la trajectoire
00:56:24de la procureure d'un république
00:56:25qui est une jeune magistrate
00:56:26elle est debout
00:56:28elle est accrochée
00:56:28à son pupitre
00:56:29et on voit les larmes
00:56:30qui tombent
00:56:30elle pleure
00:56:31pendant les témoignages
00:56:32des gamines
00:56:32et le président du tribunal
00:56:34qui a bien fait son boulot
00:56:35a des sanglots dans la voie
00:56:36pourquoi ?
00:56:38parce que
00:56:38quand Maéva
00:56:39ou Angélina
00:56:40racontent qu'elles dorment
00:56:41dans une caravane
00:56:42sans eau
00:56:42sans électricité
00:56:43que la nuit
00:56:44elles se lèvent
00:56:44pour faire leurs besoins
00:56:45dans un champ
00:56:46qui fait
00:56:47moins 5
00:56:48ou moins 10 degrés
00:56:49qu'en plus
00:56:51elles vont
00:56:52comprendre
00:56:53que le gars
00:56:54qui les héberge
00:56:55qui fait partie prenante
00:56:57de l'enfance
00:56:58et bien-être
00:56:59de l'association
00:56:59que ce gars là
00:57:01pendant que ses gamines
00:57:02sont dans la caravane
00:57:03il viole sa propre fille
00:57:04de 12 ans
00:57:05avec plus ou moins
00:57:07l'assentiment
00:57:08de sa mère
00:57:09de sa femme
00:57:10et qui
00:57:10et qui lève les bras au ciel
00:57:12et qui va même dire
00:57:13à un moment donné
00:57:13pendant le procès
00:57:14mais ne vous inquiétez pas
00:57:15monsieur le président
00:57:15je donnais des préservatifs
00:57:17à ma fille
00:57:18sous-entendu
00:57:19voilà
00:57:19elle faisait ce qu'elle voulait
00:57:20dans la chambre
00:57:21avec mon mari
00:57:22moi je dormais
00:57:22à l'étage de tout
00:57:23etc
00:57:24et ce sont les gamins
00:57:26ce sont les gamins
00:57:27qui ont compris
00:57:28que cette gamine
00:57:29de 12 ans
00:57:29qui a plus ou moins parlé
00:57:31qui a discuté avec eux
00:57:32ce sont eux
00:57:33qui comprennent
00:57:33qu'en fait
00:57:34leur hébergeur
00:57:35le gars
00:57:35famille d'accueil
00:57:37viole sa propre fille
00:57:38et donc les gendarmes
00:57:39vont l'arrêter
00:57:40il va être jugé
00:57:41il va prendre 20 ans
00:57:42de prison
00:57:42mais là on le revoit
00:57:44cette fois-ci
00:57:45à la barre du tribunal
00:57:46pour les actes
00:57:46qu'il a commis
00:57:47pendant les séjours
00:57:49des gamins
00:57:50tout autour au château
00:57:52et après c'est la litanie
00:57:54les gamines qui disent
00:57:56mais Bruno
00:57:56le grec qui violait sa fille
00:57:58tous les jours
00:57:58il passait ses mains
00:58:00entre nos cuisses
00:58:01parce qu'il nous interdisait
00:58:02de porter le sous-vêtement
00:58:03parce que soi-disant
00:58:04on les souillait
00:58:04ou il touchait nos seins
00:58:06parce qu'on n'avait pas le droit
00:58:07de porter le soutien-gorge
00:58:08donc c'était une agression sexuelle
00:58:09le drame
00:58:10le drame
00:58:11c'est que les faits
00:58:13d'agression sexuelle
00:58:13ne sont pas dans le dossier
00:58:15mais les gamines le disent
00:58:16et elles le répètent
00:58:18une fois
00:58:18deux fois
00:58:19trois fois
00:58:19et puis vous en avez un autre
00:58:21qui arrive et qui dit
00:58:22mais moi
00:58:22j'ai été terrorisé
00:58:23parce que
00:58:25Bruno Claude
00:58:25avait une cravache
00:58:26et que pour nous recadrer
00:58:28c'est le terme d'ailleurs
00:58:29qu'il utilise
00:58:29il dit mais moi
00:58:30je le recadrerai
00:58:30parce que c'est quand même
00:58:31un sentier au bilan
00:58:31il est cravaché
00:58:32il y en a un autre
00:58:34Mathias
00:58:35qui est le premier à parler
00:58:36qui est le premier lanceur d'alerte
00:58:38Mathias
00:58:39au bout de deux trois jours
00:58:40il tombe sur sa famille d'accueil
00:58:42celui qui a créé
00:58:44l'élément principal
00:58:45à la pierre angulaire
00:58:46du système
00:58:46qui est inventé
00:58:47à Châteauroux
00:58:49il dit
00:58:49je ne sais pas pourquoi
00:58:50avec Bruno Claude
00:58:52ils avaient
00:58:52celui qui violait sa fille
00:58:54ils avaient picolé
00:58:55ils m'ont commencé
00:58:56à m'insulter
00:58:57ils m'ont sauté dessus
00:58:58et puis
00:58:58le quadragèneur
00:59:00qui s'appelle
00:59:00Martinez
00:59:01Julien
00:59:01il saute dessus
00:59:03il commence à l'étrangler
00:59:05il baisse son pantalon
00:59:06et il le pille sur le visage
00:59:07et il raconte ça
00:59:08devant tout le monde
00:59:10et puis les autres
00:59:11racontent encore
00:59:12d'autres histoires
00:59:12il y a un gamin
00:59:13Carl
00:59:13avec qui j'étais
00:59:14il y a deux jours
00:59:14Carl il dit
00:59:15la nuit
00:59:15je ne descendais pas
00:59:16je préférais
00:59:17il avait 12 ans
00:59:18me pisser dessus
00:59:19parce que
00:59:20j'avais peur
00:59:21de ce qui m'attendait
00:59:22en bas
00:59:23et puis il y en avait
00:59:23d'autres qui disent
00:59:24nous un jour
00:59:25on nous a amenés
00:59:26dans une grange
00:59:27où il y avait des cochons
00:59:28et puis
00:59:29les propriétaires
00:59:30de la maison
00:59:32ont pris des fusils de chasse
00:59:33et ont commencé
00:59:33à tirer sur les cochons
00:59:34pour faire peur aux gamins
00:59:36en leur disant
00:59:37tiens
00:59:37prends le fusil de chasse
00:59:38et tue à ton tour
00:59:39du cochon
00:59:40et ensuite
00:59:41ils voyaient donc
00:59:41des cochons agonisés
00:59:42dans des mars de sang
00:59:43donc ils ont vécu ça
00:59:45ces gamins
00:59:45certains pendant des années
00:59:48certains pendant des mois
00:59:49là où c'est
00:59:50heureusement
00:59:50parfois il y a un mal
00:59:52pour un bien
00:59:53c'est que le fameux Mathias
00:59:54un jour
00:59:55il est poussé probablement
00:59:57par un membre
00:59:58de la famille d'accueil
00:59:59il tombe
00:59:59et il tombe dans le comar
01:00:00et quand il se réveille
01:00:01il dit la première chose
01:00:02qu'il dit aux infirmiers
01:00:03je ne veux plus retourner
01:00:05chez ma famille d'accueil
01:00:06donc les gendarmes arrivent
01:00:07et ça démarre de là
01:00:08et on s'aperçoit
01:00:09qu'en fait
01:00:09ce gamin
01:00:10qui a eu une fracture du crâne
01:00:12et qui ne s'en est pas remis
01:00:13d'ailleurs des années après
01:00:14s'il ne parle pas
01:00:15rien ne débat
01:00:16et puis lui
01:00:17a fini à l'hôpital
01:00:18mais on parlera
01:00:19dans un instant
01:00:20de tous ces enfants
01:00:21qui se suicident
01:00:21parce que passé par la ZE
01:00:23personne ne les écoute
01:00:25et le mal-être psychologique
01:00:26est tel
01:00:26que la seule porte de sortie
01:00:28est le suicide
01:00:29on va marquer une courte pause
01:00:30et se retrouver dans un instant
01:00:31avec Claude Hardit
01:00:32pour continuer de parler
01:00:33de ce scandale
01:00:35de l'aide sociale à l'enfance
01:00:36et de ses destins brisés
01:00:37à tout de suite
01:00:38on se retrouve avec
01:00:39Claude Hardit
01:00:40d'auteur de La Fabrique du Malheur
01:00:42sur les graves dysfonctionnements
01:00:44de l'aide sociale à l'enfance
01:00:46aux éditions L'Observatoire
01:00:47on parlait de ce procès de Châteauroux
01:00:49où toutes ces horreurs
01:00:50ont été dévoilées
01:00:51par les sept
01:00:52sept enfants
01:00:53qui ont été maltraités
01:00:54et violés
01:00:55par la famille
01:00:57qui devait les accueillir
01:00:58et puis dans ce livre
01:00:59vous utilisez
01:01:00un moyen romanesque
01:01:03une façon de montrer les choses
01:01:05de manière moins crue
01:01:06qu'elles ne le sont au procès
01:01:07et vous donnez les noms
01:01:09en fait
01:01:09de nombreux enfants
01:01:10qui ont été victimes
01:01:12de la ZEU
01:01:13et une chose qui m'a choqué
01:01:14c'est le nombre de suicides
01:01:15en réalité
01:01:16qui auraient pu être évité
01:01:17si la ZEU avait fait son boulot
01:01:19alors il y a deux choses
01:01:21en 2022
01:01:23Adrien Taquet
01:01:24qui est secrétaire d'Etat
01:01:25à l'enfance
01:01:26il avait d'autres attributions
01:01:27il réussit
01:01:29il fait quand même
01:01:29avancer les choses
01:01:30pour l'aide sociale
01:01:31à l'enfance
01:01:31notamment sur les parcours
01:01:33des gamins
01:01:34sur la rémunération
01:01:35il y avait une sorte
01:01:35de grenelle
01:01:36des travailleurs sociaux
01:01:38qui était un peu mieux payée
01:01:39etc.
01:01:40et puis surtout
01:01:40il avait sorti une loi
01:01:41qui devait être appliquée
01:01:43dès qu'elle a été inventée
01:01:46par Adrien Taquet
01:01:47qui interdisait
01:01:49l'aide sociale à l'enfance
01:01:50de placer
01:01:51des mineurs
01:01:52de moins de 15 ans
01:01:53ou 16 ans
01:01:53dans des autres
01:01:54ce qu'on appelle
01:01:55des hébergements sociaux
01:01:56ou des hôtels
01:01:57le seul problème
01:01:58c'est qu'entre le moment
01:01:59je crois que c'était
01:01:59le début de l'année 2022
01:02:01et le moment
01:02:02où la loi a été appliquée
01:02:03il s'est passé deux ans
01:02:04alors ne me demandez pas pourquoi
01:02:06est-ce que c'est le travail législatif
01:02:07est-ce que les parlementaires
01:02:08sont dépassés
01:02:09est-ce qu'on a oublié
01:02:11en route
01:02:11enfin c'est souvent comme ça
01:02:12c'est toujours très long
01:02:14le seul problème
01:02:16c'est qu'entre le moment
01:02:17où donc
01:02:17elle a été
01:02:18votée
01:02:19cette loi
01:02:20et le moment
01:02:20où elle a été appliquée
01:02:21il y a plein de gamines
01:02:23et de gamins
01:02:23qui sont suicidés
01:02:24dans des hébergements sociaux
01:02:25alors des hébergements sociaux
01:02:27la plupart du temps
01:02:28ce sont d'anciens
01:02:30hôtels de tourisme
01:02:31ça peut être des formules 1
01:02:32ça peut être des classes
01:02:33numéro 1
01:02:34ça peut être
01:02:35des hôtels
01:02:36de province
01:02:37avec des auberges
01:02:38générales dessous
01:02:39donc c'est pas forcément
01:02:40des hôtels abominables
01:02:41et je vous expliquerai
01:02:42pourquoi après
01:02:43et là où c'est intéressant
01:02:45c'est que je me suis dit
01:02:46bon le cas
01:02:47qui a ému toute la France
01:02:48c'est celui de Lili
01:02:49qui est morte à 15 ans
01:02:51à Clermont-Ferrand
01:02:52qui s'est pendu
01:02:53dans sa douche
01:02:54dans un hôtel
01:02:56à Aubière
01:02:57un petit village
01:02:57qui est à 10 km
01:02:58de Clermont-Ferrand
01:02:59et donc moi
01:03:00j'ai utilisé
01:03:01le style romanesque
01:03:03parce que je savais
01:03:04que j'allais m'en prendre
01:03:05plein la gueule
01:03:06et que si je ne me mettais
01:03:07pas un peu à rêver
01:03:08à me mettre
01:03:09quasiment dans la peau
01:03:10d'une espèce
01:03:11d'enquêteur
01:03:12journaliste
01:03:13d'Albert Londres
01:03:14des années 2020
01:03:15etc
01:03:15je pense que je serais pas
01:03:17arrivé sur le bout de ce livre
01:03:18et que je savais
01:03:19qu'en plus
01:03:19il fallait que je fasse
01:03:20des heures et des heures
01:03:21et des heures de train
01:03:22pour arriver à destination
01:03:23et quand vous êtes dans le train
01:03:24vous gambergez
01:03:25et donc j'arrive à Clermont-Ferrand
01:03:26et puis les gens
01:03:28de l'aide sociale
01:03:28d'enfance me parlent
01:03:30je vais rencontrer
01:03:31dans la même soirée
01:03:32en l'espace de 4 heures
01:03:33les deux éducatrices
01:03:35qui ont géré
01:03:37la vie de Lili
01:03:3815 ans
01:03:39la première
01:03:40qui est directrice
01:03:41donc du foyer
01:03:42qui a un carisme
01:03:43qui a une vocation
01:03:44vraiment sociale
01:03:45et qui aime son métier
01:03:46et au bout de 10 minutes
01:03:48mais tout bêtement
01:03:49j'ai l'enregistrement
01:03:50là sur mon portable
01:03:51je lui dis
01:03:51mais quand apprenez-vous
01:03:52et dans quelles conditions
01:03:54apprenez-vous
01:03:54la mort de Lili
01:03:55et là elle se met à pleurer
01:03:56toutes les lances
01:03:57encore
01:03:58c'est ce que je dis
01:03:58je me lève même
01:03:59pour la consoler
01:04:00parce que je me dis
01:04:01mais je suis en train
01:04:01de faire pleurer cette femme
01:04:02et elle dit
01:04:03en fait
01:04:03qu'est-ce que j'ai raté
01:04:05alors quand elle la prend
01:04:06il y a sa fille à côté
01:04:07sa fille lui dit
01:04:08mais non
01:04:08maman c'est pas toi
01:04:09etc
01:04:10bon elle pleure
01:04:10et elle pleure
01:04:11et elle pleure
01:04:12et elle dit
01:04:13c'était très compliqué
01:04:13avec Lili
01:04:14parce que la première rencontre
01:04:15qu'on avait eue avec elle
01:04:16elle était rentrée
01:04:18dans mon bureau
01:04:20et je crois que je le dis
01:04:21dans le livre
01:04:22elle dit
01:04:22toi sale pute
01:04:23tu vas pas m'emmerder
01:04:24je fais ce que je veux
01:04:25donc Lili
01:04:25c'était une enfant
01:04:26qui était délicate
01:04:27mais c'était une victime
01:04:28abandonnée par sa mère
01:04:30son père SDF
01:04:31qui était tombée
01:04:33sous l'emprise
01:04:33d'un proxénète
01:04:34d'un sale type
01:04:36qui avait une douzaine
01:04:37d'années de plus
01:04:38qu'elle
01:04:39et donc
01:04:39voilà
01:04:40elle dit
01:04:40c'était compliqué
01:04:41et en même temps
01:04:42Lili
01:04:42on essayait de lui donner
01:04:43de l'affection
01:04:44mais on n'y arrivait pas
01:04:45elle était ingérable
01:04:46et puis
01:04:47elle sortait
01:04:48elle rentrait
01:04:48elle fuguait
01:04:49elle revenait
01:04:49et puis donc
01:04:50elle est passée
01:04:51dans un autre foyer
01:04:51juste à côté
01:04:52sur l'espace de groupement
01:04:53d'immeubles
01:04:53avec un autre foyer
01:04:54et je vais voir Véronique
01:04:55qui est un peu plus jeune
01:04:56qui est éducatrice spécialisée
01:04:58qui m'explique
01:04:59la situation de Lili
01:05:00la vie de Lili
01:05:01les difficultés
01:05:02de parler avec Lili
01:05:03etc
01:05:03et à un moment donné
01:05:05même question
01:05:05j'ai dit
01:05:05mais comment vous apprenez
01:05:06et là elle s'effondre
01:05:08elle me dit
01:05:08on n'a pas su
01:05:10on n'a pas réussi
01:05:10à la gérer
01:05:11on est passée
01:05:12elle est passée
01:05:12à travers les mailles du filet
01:05:14en même temps
01:05:15il y avait 12 gamines
01:05:16dans le même foyer
01:05:17et elle se met
01:05:18un peu le désordre
01:05:19le chaos
01:05:20et donc
01:05:21troisième solution
01:05:22elle passe
01:05:24par une autre association
01:05:25qui est une MEX
01:05:26je crois
01:05:26une maison d'enfants
01:05:27à caractère social
01:05:28et je vais rencontrer
01:05:29la troisième directrice
01:05:30de ce foyer
01:05:31mais dans la même soirée
01:05:32c'était crépusculaire
01:05:33crépusculaire
01:05:35parce qu'en plus
01:05:36j'avais l'impression
01:05:37je voyais à travers
01:05:38les fenêtres
01:05:38je voyais les ombres
01:05:40des jeunes filles
01:05:40à travers les rideaux
01:05:41de leur chambre
01:05:43et je me disais
01:05:43peut-être que Lily
01:05:44aurait pu être encore là
01:05:45et cette femme
01:05:46qui dirige le foyer
01:05:47qui s'appelle Parenthèse
01:05:49me dit
01:05:50mais il y a parfois
01:05:50des enfants
01:05:51qui ne veulent pas
01:05:52être sauvés
01:05:52parce qu'on a tout tenté
01:05:54y compris de la rapprocher
01:05:55de son père
01:05:56il y a une scène
01:05:57d'ailleurs qui est abominable
01:05:57que je préfère pas raconter
01:05:59mais que je dis
01:05:59dans le livre
01:06:00où on la confronte
01:06:01à son père
01:06:02et il y a
01:06:03son proxénète
01:06:04qui est à côté
01:06:05elle se jette
01:06:05dans les bras
01:06:06de son proxénète
01:06:06elle met sa main
01:06:07dans le pantalon
01:06:08du proxénète
01:06:08devant le père
01:06:09pour humilier le père
01:06:11donc c'était une gamine
01:06:13délicate
01:06:13le seul problème
01:06:15c'est que
01:06:15comme on ne sait plus
01:06:16quoi faire d'elle
01:06:16on prend la décision
01:06:18stupide
01:06:19qu'on aurait jamais dû
01:06:20prendre de la placer
01:06:21dans un hébergement social
01:06:22donc on l'envoie à Aubière
01:06:23dans cet hôtel
01:06:24on se retrouve seul
01:06:25et moi je vais à Aubière
01:06:27et je rencontre
01:06:28le patron
01:06:28de l'hébergement social
01:06:29alors quand vous arrivez
01:06:30dans l'hôtel
01:06:30c'est un petit hôtel
01:06:31de Tourisme
01:06:32qui est avec trois étages
01:06:33plutôt joli
01:06:34vous êtes en face d'un parc
01:06:35avec une rivière
01:06:36le restaurant qui est en dessous
01:06:37vous avez toutes les spécialisées
01:06:38du Puy-de-Dôme
01:06:39la Ligo
01:06:40l'Andouillette
01:06:40donc c'est plutôt un bel endroit
01:06:42mais le directeur
01:06:44de cet établissement
01:06:46ne voulait pas me voir
01:06:47et moi je vais vers lui
01:06:48je le raconte dans le livre
01:06:48j'ai écouté Claude Hardy
01:06:50je vous ai envoyé dix e-mails
01:06:51il m'avait dit
01:06:52dix fois non
01:06:53mais là je suis là aujourd'hui
01:06:54je me suis tapé 700 bandes
01:06:55pour venir vous voir
01:06:56donc il faut que vous me parliez
01:06:58et là il me dit
01:06:58mais j'en ai marre
01:06:59parce que la presse
01:07:00m'a assassiné
01:07:00la presse m'a flingué
01:07:01tout le monde a dit
01:07:02que c'était la faute
01:07:03de mon hôtel
01:07:03si Lili était morte
01:07:04mais Lili elle n'est pas morte
01:07:05à côté de ça
01:07:06Lili elle est arrivée
01:07:07en bout de parcours
01:07:08elle aurait été sur un pont
01:07:09elle serait jetée du pont
01:07:10elle aurait été dans la mer
01:07:11elle se serait noyée
01:07:12elle se serait pendue
01:07:13n'importe où
01:07:14dans n'importe quel foyer
01:07:15etc
01:07:15c'est pas mon hôtel
01:07:16ils se dédouanent pas
01:07:18et donc je vois des copains
01:07:19de Lili
01:07:20qui étaient plus ou moins
01:07:21tous amoureux d'elle
01:07:22parce que c'était
01:07:23une jolie fille intelligente
01:07:24qui était plutôt gai
01:07:25qui alternait
01:07:26la dépression
01:07:27la colère
01:07:28et la bonne humeur
01:07:29et tous me disent
01:07:31on n'imaginait pas
01:07:32que Lili puisse
01:07:33alors qu'est-ce qui s'est passé
01:07:34donc je continue
01:07:35mon enquête
01:07:36je ne devrais pas vous le dire
01:07:37mais je vous le dis
01:07:38je vais
01:07:39je fouille dans le dossier
01:07:40judiciaire de Lili
01:07:41parce qu'il y avait un suicide
01:07:42et on s'aperçoit
01:07:43qu'en fait
01:07:43le jour où Lili se suicide
01:07:45son proxénète
01:07:47qui avait été arrêté
01:07:48par la brigade des mineurs
01:07:50qui avait été relâchée
01:07:51au bout de 48 heures
01:07:52de garde à vue
01:07:52qui devait être
01:07:53jugée
01:07:55quelques semaines plus tard
01:07:56son proxénète
01:07:57la traite de tous les noms
01:07:58d'oiseaux
01:07:59de sales putes
01:08:00je te hais
01:08:01plus jamais
01:08:01on sera ensemble
01:08:02mais comme elle
01:08:03elle était fou à la mort
01:08:03de ce type
01:08:04qui était un monstre
01:08:05elle rentre à l'hôtel
01:08:06et elle se pend
01:08:07et donc
01:08:08et c'est là la fabrique du malheur
01:08:10c'est-à-dire que tout le monde
01:08:11a échoué
01:08:12les éducateurs ont échoué
01:08:14les psys ont échoué
01:08:15les référents ont échoué
01:08:16les flics ont échoué
01:08:17et évidemment
01:08:18ils ont tous
01:08:20une part de culpabilité
01:08:21par rapport à ça
01:08:22sauf qu'après
01:08:22je vais à Pierrefond
01:08:23dans l'Oise
01:08:24il y a une gamine de 12 ans
01:08:25qui se suicide
01:08:26dans sa chambre
01:08:27parce qu'elle était harcelée
01:08:28par ses copines
01:08:30et ses copains
01:08:3112 ans
01:08:32et qu'elle va se pendre
01:08:33aussi dans sa chambre
01:08:3412 ans
01:08:35et que donc
01:08:35quand je vais à Pierrefond
01:08:36j'essaie de comprendre
01:08:37et bon
01:08:38je m'inspire des lieux
01:08:39en me disant
01:08:39mais le foyer
01:08:41dans lequel elle est
01:08:41plutôt jolie
01:08:42c'est pas quelque chose
01:08:43d'abominable
01:08:44c'est pas le site
01:08:45qui est en question
01:08:46c'est que ces enfants
01:08:47deviennent
01:08:47quasiment totalement invisibles
01:08:50et que les éducateurs
01:08:51éducatrices
01:08:51moi je leur jette
01:08:52pas la pierre
01:08:53ils sont dépassés
01:08:54c'est ce que vous dites
01:08:55en fait
01:08:55ces gens-là
01:08:56ont une vocation
01:08:57quand même
01:08:57de travailler au contact
01:08:58d'enfants difficiles
01:08:59d'essayer de faire bien
01:09:01leur travail
01:09:01il y a un manque
01:09:02de moyens criants
01:09:03particulièrement
01:09:04sur le volet psy
01:09:05oui alors
01:09:07sur le volet psy
01:09:07alors c'est vraiment
01:09:08quand ces gamines-là
01:09:10elles souffrent
01:09:11on essaye de
01:09:12on essaye de leur faire
01:09:14faire des visites
01:09:15de psychologues
01:09:16de psychothérapeutes
01:09:17ou de psychiatres
01:09:17etc
01:09:18là on touche le fond
01:09:19pourquoi ?
01:09:20parce que vous le savez
01:09:21aujourd'hui
01:09:21c'est d'ailleurs
01:09:22dans le rapport
01:09:22l'état de la pédopsychiatrie
01:09:24aujourd'hui en France
01:09:25est vraiment
01:09:26lamentable
01:09:27un gamin
01:09:28par exemple
01:09:28de l'ASE
01:09:29qui va voir
01:09:31un juge
01:09:31des enfants
01:09:32qui va prendre
01:09:32une mesure
01:09:33pour lui
01:09:33et ça
01:09:33j'ai assisté
01:09:34à ses osanceurs
01:09:35il va dire
01:09:37à l'enfant
01:09:37on va t'envoyer
01:09:38voir un psychiatre
01:09:39mais selon
01:09:40les départements
01:09:41le délai d'attente
01:09:42c'est entre
01:09:439 mois
01:09:44et 2 ans
01:09:45donc quand vous dites
01:09:46un enfant
01:09:46de 10 ans
01:09:4711 ans
01:09:4812 ans
01:09:48qui ne sait pas
01:09:49très bien
01:09:49de quoi il souffre
01:09:50la psychologie
01:09:52le trouble psychiatrique
01:09:52il ne sait pas
01:09:53ce que c'est
01:09:53c'est un enfant
01:09:54ou c'est un ado
01:09:55et qu'on lui dit
01:09:56tu vas voir un médecin
01:09:57qui va essayer
01:09:58de te guérir la tête
01:09:58mais je ne peux pas
01:09:59le faire avant
01:10:0012 mois
01:10:0115 mois
01:10:0218 mois
01:10:032 ans
01:10:03etc
01:10:03parce que je n'ai pas
01:10:05de place
01:10:05donc ça pose
01:10:06un vrai
01:10:07vrai problème
01:10:08et ce que moi
01:10:10j'ai vu aussi
01:10:11notamment à Marseille
01:10:12parce que
01:10:13j'étais beaucoup
01:10:14à la brigade des mineurs
01:10:15brigade Proxo
01:10:15avec les foyers
01:10:16de l'ASE
01:10:16etc
01:10:17tenez-vous bien
01:10:18mais c'est partout
01:10:19en France
01:10:19c'est que les psychiatres
01:10:20les psychologues
01:10:21qui font des expertises
01:10:22médico-légales
01:10:23à la demande des juges
01:10:25du parquet des mineurs
01:10:26depuis 10 mois
01:10:28ils ne sont pas payés
01:10:29c'est-à-dire qu'ils font
01:10:30des expertises
01:10:31ils ont l'obligation
01:10:32de faire des expertises
01:10:33pour que les juges
01:10:35aient un dossier
01:10:36d'expertise médico-légale
01:10:38de l'enfant
01:10:39quel que soit l'enfant
01:10:40sinon
01:10:41il n'y a pas de dossier
01:10:43mais ils ne sont pas payés
01:10:44parce que
01:10:45et quand je leur demande
01:10:46je dis
01:10:46mais pourquoi vous n'avez pas payé
01:10:47ils me disent
01:10:48mais parce qu'il y a eu
01:10:49tellement de la dissolution
01:10:50des changements de gouvernement
01:10:51changements d'administration
01:10:52changements
01:10:53ça ne correspond pas
01:10:54entre les différents ministères
01:10:57dont on dépend
01:10:58etc
01:10:58l'action sociale
01:10:59le ministère de la justice
01:11:01le ministère de l'intérieur
01:11:02et donc
01:11:03ils sont tous obligés
01:11:04des gars qui ont fait
01:11:0510 ans d'études
01:11:06ils sont obligés
01:11:06d'emprunter
01:11:07pour vivre
01:11:08pour vivre
01:11:09donc l'état
01:11:09de la psychiatrie
01:11:11est tel
01:11:11mais
01:11:11quand j'assiste
01:11:13et c'est ça
01:11:14qui est incroyable
01:11:15c'est pour ça
01:11:16que ça fabrique du mal
01:11:16alors c'est pas que la ZEU
01:11:17c'est pas que les conseils départementaux
01:11:19quand vous allez
01:11:20assister à des audiennes
01:11:21j'assiste à une dizaine d'audience
01:11:22comme s'ils m'ont présenté
01:11:24comme un stagiaire
01:11:25bon je faisais un peu vieux
01:11:25pour être stagiaire
01:11:26mais j'étais présenté
01:11:27comme un stagiaire
01:11:28et j'ai eu deux juges
01:11:29Eric et Sama
01:11:30qui m'ont permis
01:11:31d'assister à ces
01:11:33à ces audiences-là
01:11:35vous avez 10 personnes
01:11:36vous avez
01:11:37l'assistante sociale
01:11:38vous avez les référents
01:11:39du foyer
01:11:39vous avez les éducateurs
01:11:41vous avez parfois
01:11:41les avocats de l'enfant
01:11:42vous avez les parents
01:11:43etc
01:11:43et le juge doit prendre
01:11:44une décision
01:11:45soit
01:11:46il continue
01:11:47les éducateurs
01:11:48restent à domicile
01:11:50pour suivre les enfants
01:11:51soit on place l'enfant
01:11:52qui est maltraité
01:11:53dans un foyer
01:11:53ou dans une famille d'accueil
01:11:55qu'est-ce qui se passe ?
01:11:57c'est qu'au bout de 3h
01:11:584h de discussion
01:11:58parce que les juges
01:11:59font plutôt bien
01:12:00leur boulot
01:12:01ils vont dire à l'enfant
01:12:02ben écoute
01:12:03je vais te placer
01:12:04parce que tu ne vas pas bien
01:12:05dans ta famille
01:12:05parce que tu as été frappé
01:12:06voire les filles
01:12:08vous avez été agressé
01:12:09sexuellement
01:12:09on n'est pas très loin
01:12:10parfois de l'inceste
01:12:11mais l'inceste
01:12:12n'est pas prouvé
01:12:13donc ce sont encore
01:12:14d'autres affaires
01:12:15mais je ne pourrai pas
01:12:17te placer
01:12:18avant 12 mois
01:12:1914 mois
01:12:19ou 2 ans
01:12:20parce que je n'ai pas
01:12:21de place de foyer
01:12:21parce que je n'ai pas
01:12:22de place de famille d'accueil
01:12:23donc vous avez un gamin
01:12:24je le dis dans le livre
01:12:25qui était plutôt
01:12:26plus malin que les autres
01:12:27et qui dit à un moment donné
01:12:29mais qui dit donc
01:12:30je vais continuer
01:12:30de me prendre
01:12:31des tartes dans la gueule
01:12:32alors que théoriquement
01:12:33il faut que vous me sortiez
01:12:35du capier dans lequel je suis
01:12:36il y a d'autres exemples
01:12:38parce que parfois
01:12:38il y a aussi des parents
01:12:39qui sont maltraitants
01:12:40et qui font vraiment
01:12:41n'importe quoi
01:12:42on va en parler bien sûr
01:12:43de ce manque de moyens
01:12:45criant
01:12:46on se retrouve dans un instant
01:12:47pour continuer
01:12:49sur cette radioscopie
01:12:51assez glaçante
01:12:52de l'aide sociale
01:12:52à l'enfance
01:12:53Alexis Poulin
01:12:54sans réserve
01:12:55l'invité
01:12:56et on se retrouve
01:12:57avec Claude Hardy
01:12:58d'auteur
01:12:59de la fabrique du malheur
01:13:01ce livre sur les scandales
01:13:03au coeur de l'aide sociale
01:13:04à l'enfance
01:13:04c'est plus de 400 000
01:13:06mineurs
01:13:06chaque année
01:13:07le chiffre ne fait
01:13:08qu'augmenter
01:13:09mais ce sont surtout
01:13:10des destins personnels
01:13:11brisés
01:13:12des familles aussi
01:13:14brisés au-delà des enfants
01:13:15avec des décisions de justice
01:13:16parfois incompréhensibles
01:13:17alors ce qu'il faut savoir
01:13:19c'est que ces gamins
01:13:20qui ont de 0 à 18 ans
01:13:23cette génération là
01:13:24sont des enfants
01:13:25qui sont cabossés
01:13:26maltraités
01:13:26souvent agressés
01:13:27harcelés
01:13:28il y a beaucoup d'incestes
01:13:29aussi moi
01:13:29quand j'étais à la brigade des mineurs
01:13:31j'ai craqué à un moment donné
01:13:32parce qu'il y a eu 4 affaires
01:13:34d'incestes
01:13:34mais alors plutôt d'ailleurs
01:13:35dans les milieux bourgeois
01:13:36et c'est épouvantable ça
01:13:37parce que c'était des gamins
01:13:38des petites filles
01:13:39qui étaient très jeunes
01:13:40donc vous avez ça
01:13:42donc ces gamins là
01:13:43mais le seul problème
01:13:44c'est que quand vous regardez
01:13:45les familles
01:13:46qui les ont maltraités
01:13:47elles aussi
01:13:48elles sont complètement cabossées
01:13:49c'est-à-dire qu'il y a une espèce
01:13:50de lien entre la famille
01:13:52comme si
01:13:52il était presque naturel
01:13:54que ceux qui ont souffert
01:13:55fassent souffrir
01:13:56leurs propres enfants
01:13:56une assignation en fait
01:13:57résidence dans le malheur
01:14:00il y a presque un pédopsychiatre
01:14:02enfin j'ai rencontré
01:14:03un pédopsychiatre
01:14:03qui travaille là-dessus
01:14:04en ce moment
01:14:04mais qui me dit
01:14:05c'est comme s'ils transmettaient
01:14:06leur gène de violence
01:14:07à leurs propres enfants
01:14:08alors je ne suis pas médecin
01:14:09donc je ne m'aventurerai pas
01:14:10sur ce terrain-là
01:14:11mais quand vous voyez souvent
01:14:12les familles maltraitantes
01:14:15elles sont souvent
01:14:16elles-mêmes maltraitées
01:14:17voire si on remonte
01:14:19une génération plus tôt
01:14:20les grands-parents
01:14:20moi ce qui m'a beaucoup
01:14:22et j'en parle dans le livre
01:14:23et je tiens à vous en parler
01:14:24merci de me poser
01:14:25cette question-là
01:14:26c'est qu'il y a des moments
01:14:27il y a une jeune femme
01:14:28notamment qui s'appelle
01:14:29Jennifer Habitbol
01:14:30qui est éducatrice spécialisée
01:14:32et qui est partie
01:14:33un peu en croisade
01:14:34contre l'ASE à Marseille
01:14:36notamment contre
01:14:37l'histoire de prostitution
01:14:38ou du laisser-aller
01:14:40des foyers
01:14:40où vraiment
01:14:41c'était quasiment
01:14:43devenu certains des portoirs
01:14:44donc cette jeune femme
01:14:45à un moment donné
01:14:45elle a tapé un peu
01:14:46sur l'ASE
01:14:48sur ces structures-là
01:14:49et puis
01:14:49pour des raisons
01:14:52que j'ai enquêté
01:14:53à fond
01:14:53je me suis fâché
01:14:54avec tout le monde
01:14:55je me suis fâché
01:14:55avec des juges
01:14:56des juges d'affaires familiales
01:14:57des juges pour enfants
01:14:58on lui a retiré sa fille
01:14:59qui s'appelle Romy
01:15:00il y a un chapitre
01:15:01qui lui est consacré
01:15:02il faut sauver Romy
01:15:03et pendant des semaines
01:15:05et des mois
01:15:05et encore ce matin
01:15:06on a parlé au téléphone
01:15:07je ne comprends pas
01:15:08pourquoi on a retiré Romy
01:15:10à sa mère
01:15:10et qu'on l'a remis
01:15:11entre les mains
01:15:12de son ex-compagnon
01:15:13qui était considéré
01:15:14comme quelqu'un de violent
01:15:15bon
01:15:16et des histoires comme cela
01:15:17il y a celle
01:15:18d'une grand-mère
01:15:19qui se bat pour sa gamine
01:15:20qui a disparu depuis 15 jours
01:15:21elle m'a encore envoyé un message
01:15:22parce que ses parents
01:15:24étaient l'un toxico
01:15:26l'autre alcoolique
01:15:26etc
01:15:27la gamine a disparu
01:15:28et l'ASE
01:15:28la gamine elle a 15 ans
01:15:30l'ASE ne fait rien
01:15:32pour retrouver cette gamine
01:15:33elle est quelque part
01:15:34probablement
01:15:34avec un proxénète
01:15:35en Haute-Savoie
01:15:36et donc
01:15:37et les flics
01:15:38et les juges
01:15:39et enfin
01:15:40les éducateurs
01:15:42de l'aide sociale à l'enfance
01:15:43je ne sais pas
01:15:44s'ils ne font rien
01:15:45parce que c'est compliqué
01:15:46toujours est-il
01:15:47que Marie-Laurence
01:15:48elle m'a appelé hier
01:15:49en me disant
01:15:50et ce matin
01:15:50en me disant
01:15:50je ne sais pas
01:15:51où ma petite fille
01:15:52vous avez une autre histoire
01:15:53de Guillaumette
01:15:53le père
01:15:55son ex-époux
01:15:56avait agressé
01:15:57sexuellement sa fille
01:15:58et donc moi
01:15:59j'assiste à l'audience
01:16:00parce que
01:16:01qu'est-ce qu'on fait
01:16:02le père a fait
01:16:03deux ans de prison
01:16:03mais est-ce qu'on déchoile
01:16:05le père
01:16:06de ses droits paternels
01:16:07ou est-ce qu'on lui laisse
01:16:08ses droits paternels
01:16:09et cette mère dit
01:16:11à un moment donné
01:16:12il dit
01:16:12mais moi ma fille
01:16:13si elle va voir
01:16:14mon ex-mari
01:16:15tous les 15 jours
01:16:17avec un droit de visite
01:16:18etc
01:16:18mais ça va être l'horreur
01:16:20ça va être l'horreur
01:16:21tous les dimanche soir
01:16:22quand elle va rentrer
01:16:23je vais aller voir
01:16:24un médecin gynécologue
01:16:25etc
01:16:25et ce qui est fou
01:16:26dans cette histoire-là
01:16:27ce qui est complètement délirant
01:16:29c'est qu'on lui a laissé
01:16:30les droits paternels
01:16:32et que Guillaumet
01:16:34dit à un moment donné
01:16:34je ne comprends pas
01:16:36je suis dans la terreur absolue
01:16:38et donc à un moment donné
01:16:39dans l'audience
01:16:40à laquelle j'assiste
01:16:40il s'est passé
01:16:41une sorte de miracle
01:16:42ça fait parfois
01:16:43du bien au coeur
01:16:44vous avez la juge
01:16:45pour enfance
01:16:45qui s'avance près
01:16:47de cette gamine
01:16:48et qui lui dit
01:16:49elle le fait souvent
01:16:49elle lui dit
01:16:50bon voilà
01:16:50je suis une fée
01:16:51tu es une petite fée
01:16:52je te remets une baguette magique
01:16:53qu'est-ce que tu fais ?
01:16:54et cette gamine-là
01:16:55elle a fait pleurer tout le monde
01:16:57enfin on était trois
01:16:57dans le bureau
01:16:58elle dit
01:16:59si j'avais une baguette magique
01:17:00ce que je voudrais
01:17:01c'est que mon père
01:17:02et ma mère m'aiment
01:17:03je veux qu'on m'aime
01:17:05je veux du lien
01:17:06je veux de la tendresse
01:17:07etc
01:17:07bon et d'autres affaires
01:17:08il y a l'affaire
01:17:09de Cécile Myra
01:17:11qui elle a perdu
01:17:11ses trois enfants
01:17:12c'est incompréhensible
01:17:14j'ai essayé de voir
01:17:15les juges à faire famille
01:17:16les juges pour enfants
01:17:17les éducateurs
01:17:18les membres de la ZEU
01:17:19je suis allé voir
01:17:20les lieux où ont lieu
01:17:22se rendre
01:17:23les parents
01:17:24les enfants
01:17:24ce qu'on appelle
01:17:25les visites médiatisées
01:17:26et je ne comprends pas
01:17:27je vous jure
01:17:28c'est la croix
01:17:29du tout au siècle
01:17:30pourquoi ces mères
01:17:31on les a privées
01:17:31de leurs enfants
01:17:32c'est vraiment incompréhensible
01:17:33on a avec nous
01:17:35une auditrice
01:17:35Sandrine
01:17:36qui nous appelle
01:17:36du Gers
01:17:37bonjour Sandrine
01:17:37bonjour
01:17:39on vous écoute
01:17:40bonjour
01:17:40alors bonjour
01:17:41écoutez
01:17:41je vous écoute
01:17:42attentivement
01:17:43depuis tout à l'heure
01:17:44ou j'ai loupé
01:17:46ou peut-être
01:17:46je ne sais pas
01:17:47mais vous avez oublié
01:17:47de parler de la formation
01:17:48des éducateurs spécialisés
01:17:50et du contenu
01:17:51de la formation
01:17:52des éducs aujourd'hui
01:17:52et du profil
01:17:54des jeunes
01:17:55qui rentrent
01:17:56à l'école d'éduc
01:17:57moi j'ai 50 ans
01:17:58donc ça fait longtemps
01:17:59que je roule ma bossée
01:18:01que je suis dans le social
01:18:02aujourd'hui
01:18:04les jeunes éduc
01:18:04ne disent jamais
01:18:06non
01:18:06ils achètent la paix sociale
01:18:08à l'école d'éduc
01:18:09on leur apprend
01:18:09que le gamin
01:18:10et bien si tout le fait marron
01:18:11c'est pas toi qui frappes
01:18:13c'est l'image parentale
01:18:14que tu représentes
01:18:15donc c'est pas grave
01:18:16on leur apprend
01:18:17à ces gosses
01:18:18ils arrivent sur le terrain
01:18:19ils ont 22-23 ans
01:18:21ils rentrent à l'école des experts
01:18:21à 18 ans
01:18:23et vous croyez
01:18:25qu'à un moment donné
01:18:26quand même
01:18:26il y a une logique
01:18:27quelque part
01:18:28le jeune
01:18:28il n'a pas fini
01:18:29de grandir lui-même
01:18:29il n'est pas encore un adulte
01:18:30qu'on lui demande
01:18:31de s'occuper
01:18:31d'autres mômes derrière
01:18:33le bas blesse
01:18:34à un moment donné
01:18:35parce que cette histoire
01:18:37de parcours sup aussi
01:18:38est vraiment aussi
01:18:39entrée dans la danse
01:18:40et c'est aussi
01:18:41à cause de ça
01:18:42mais qu'est-ce qu'on attend
01:18:43qu'est-ce qu'on attend
01:18:44à un moment donné
01:18:45pour dire au gamin
01:18:45non tu vas d'abord
01:18:46faire autre chose
01:18:47et après
01:18:47si c'est vraiment ta vocation
01:18:49tu viendras faire ce métier
01:18:50merci Sandrine
01:18:51on fout des mômes
01:18:51au carton
01:18:52et en souffrance
01:18:53on va donner la parole
01:18:54à notre invité
01:18:55justement Claude Ardide
01:18:56vous dites qu'il manque
01:18:5770 postes
01:18:58de travailleurs sociaux
01:18:5970 000 pardon
01:19:0070 000
01:19:01ce serait pas grave
01:19:02non non ce serait
01:19:03parfait
01:19:04mais cette question
01:19:06de la formation
01:19:06des éducateurs
01:19:07de l'âge des éducateurs
01:19:08de l'expérience
01:19:09elle est centrale aussi
01:19:11comme vient de le dire Sandrine
01:19:12ouais alors il y a
01:19:13le problème de la formation
01:19:14mais moi ce que j'ai constaté
01:19:15si vous voulez
01:19:16parce que j'ai fait
01:19:16des interviews
01:19:17parce que sans
01:19:18les gens de la ZEU
01:19:19qui sont venus me parler
01:19:20ce livre
01:19:21n'aurait pas été possible
01:19:21quand vous allez voir
01:19:23une puricultrice
01:19:24qui a 10-12 ans
01:19:25d'expérience
01:19:26qui vous raconte
01:19:27cette erreur la nuit
01:19:28parce qu'elle a 6 bébés
01:19:30sous sa responsabilité
01:19:31normalement
01:19:32et qu'en fait
01:19:33elle en a 7
01:19:33parce qu'il y a un bébé
01:19:34d'urgence qui est arrivé
01:19:35voire 8
01:19:35et que les 8 enfants
01:19:36se mettent à pleurer
01:19:37qui sont terrorisés
01:19:39et qu'elle est toute seule
01:19:40et que le seul
01:19:40qui pourrait l'aider
01:19:41c'est le concierge de nuit
01:19:42et qu'elle vous dit
01:19:43une fois, deux fois
01:19:44trois fois, quatre fois
01:19:45et que je sens que c'est bébé
01:19:46parce qu'elle lui dit
01:19:47les bébés
01:19:47quand tu les as dans les bras
01:19:48et qu'il te regarde
01:19:49avec son regard terrorisé
01:19:52tu sens qu'ils sont
01:19:53soit ils vont sombrer
01:19:55dans une espèce de folie
01:19:56soit ils vont devenir
01:19:59boulimiques, anorexiques
01:20:00soit tu les mets sur le lit
01:20:01puis ils ne vont pas bouger
01:20:02pendant 3 heures
01:20:03etc
01:20:03donc au bout de X
01:20:04mauvaise expérience
01:20:05elle a fait un burn-out total
01:20:07mais elle, elle était
01:20:08là depuis 10 ans
01:20:09et quand elle est allée
01:20:10voir sa directrice
01:20:11sa directrice
01:20:12dit
01:20:12tu savais à quoi t'attends
01:20:13et bien de toute façon
01:20:14on va prendre des intérimaires
01:20:16lesquels intérimaires
01:20:17restent 3, 4, 5, 6 jours
01:20:18etc
01:20:18donc il ne crée aucun lien
01:20:20d'attachement
01:20:20aussi bien pour les nourrissons
01:20:21que pour les enfants
01:20:22ou pour les adolescents
01:20:23j'ai fait l'interview
01:20:25d'une assistante sociale
01:20:27de l'ASE
01:20:27qui m'a dit
01:20:28un jour
01:20:28j'étais appelé
01:20:29avec le SAMU
01:20:29et les pompiers
01:20:30je suis arrivé dans un appartement
01:20:31une femme venait d'accoucher
01:20:33elle avait coupé
01:20:33son cordon ombilical
01:20:35elle était dans la salle de bain
01:20:36en train d'écouter la musique
01:20:37se maquillait
01:20:38et le bébé était en train de mourir
01:20:39de geler sur le carrelage
01:20:42et là
01:20:42elle, elle a 12 ans d'expérience
01:20:44donc c'est même pas
01:20:45un problème de formation
01:20:46parce qu'elle a toujours
01:20:47bien fait son boulot
01:20:48il m'a dit
01:20:48mais moi je n'en pouvais plus
01:20:49de voir des cas comme ça
01:20:50donc elle a fait un burn-out
01:20:51elle a dit je stop
01:20:52elle est redevenue secrétaire
01:20:54enfin devenue secrétaire
01:20:55à l'aide sociale
01:20:56enfin je suis devant un ordi
01:20:57je ne suis plus embêté
01:20:59parce que moi le malheur
01:20:59je n'en veux plus
01:21:00mais des histoires comme ça
01:21:01c'est vrai que c'est des carrières
01:21:03difficiles
01:21:04il y a une histoire
01:21:05que je raconte
01:21:06qui est assez drôle
01:21:06c'est-à-dire qu'il y a quelqu'un
01:21:08qui a été éducateur spécialisé
01:21:09qui maintenant est à la retraite
01:21:10il dit un jour
01:21:11je suis venu
01:21:12pour occuper un poste
01:21:13d'éducateur spécialisé
01:21:15je croise un jeune
01:21:16de l'ASE
01:21:16et le mec
01:21:18ce gamin là
01:21:20qui a 14 ans
01:21:21il parle à ce futur éducateur
01:21:23il parle mal
01:21:24et donc l'éducateur
01:21:25lui dit
01:21:25mais tu n'as pas
01:21:26parlé comme ça
01:21:26il lui dit
01:21:27toi fils de pute
01:21:28ta gueule
01:21:28et il lui crache au visage
01:21:30et que fait
01:21:30celui qui venait chercher
01:21:32un poste d'éducateur
01:21:33il lui met une torniole
01:21:34dans la gueule
01:21:34et donc quand il monte
01:21:36voir celui qui allait l'engager
01:21:38il se dit
01:21:38bon ça va
01:21:39je suis mort
01:21:39on parle de ça
01:21:40il y a 30 ans
01:21:41il dit je suis mort
01:21:42et le gars lui dit
01:21:44je suis au courant
01:21:44de ce que tu as fait
01:21:45tu as mis une tarte
01:21:45dans la gueule du mec
01:21:46et que ça t'as bien fait
01:21:47je t'engage tout de suite
01:21:48bon évidemment
01:21:49ça ne se fait absolument plus
01:21:51parce qu'aujourd'hui
01:21:52elle a raison
01:21:52cette femme
01:21:54les éducateurs
01:21:56quand ils éboulent
01:21:57c'est
01:21:57on laisse faire
01:21:58et vous savez
01:21:58qu'il y a un truc
01:21:59qui est incroyable
01:22:00je ne l'ai jamais dit
01:22:00mais je le dis dans le livre
01:22:01vous ne pouvez pas
01:22:03entrer
01:22:04comme ça
01:22:05visiter la chambre
01:22:06d'un enfant
01:22:07sans demander
01:22:08l'autorisation à l'enfant
01:22:09ou sans demander
01:22:09l'autorisation aux parents
01:22:10c'est-à-dire que si vous voulez faire
01:22:11savoir si le gosse
01:22:12il a du chit
01:22:13de l'alcool
01:22:14s'il a un couteau
01:22:15parce que souvent
01:22:15ça bataille
01:22:16vous êtes obligés
01:22:17de demander l'autorisation
01:22:18à des gamins
01:22:18qui ont 14 ans
01:22:19qui n'ont rien à foutre
01:22:20ou des parents
01:22:20qui n'ont rien à foutre
01:22:21et donc vous ne pouvez pas
01:22:22visiter comme ça
01:22:23faire une espèce d'intrusion
01:22:25pour aller vérifier
01:22:26ce qu'il y a dans la chambre
01:22:27des gosses
01:22:28Merci Claude Hardy
01:22:29on peut en parler encore
01:22:30des heures
01:22:31mais je vous conseille
01:22:31la lecture de ce livre
01:22:32La fabrique du malheur
01:22:33et scandale au coeur
01:22:35de l'aide sociale à l'enfance
01:22:36aux éditions de l'Observatoire
01:22:37avec de nombreux témoignages
01:22:38et un style romancé
01:22:40qui permet de faire passer
01:22:42l'horreur
01:22:43deux salles, deux ambiances
01:22:44vous allez retrouver
01:22:45dans un instant
01:22:45Brigitte Lahaye
01:22:46pour parler de la masturbation
01:22:48si utile
01:22:48pour entretenir la libido
01:22:49Je peux vous remercier
01:22:50c'était vraiment très bien
01:22:51Merci à vous surtout
01:22:52pour ce travail
01:22:53et pour ces témoignages
01:22:56bouleversants
01:22:57Merci