• il y a 2 mois
Avec Arnaud Bazin, sénateur LR du Val-d'Oise ; Fabrice Epelboin, spécialiste des médiaux sociaux et enseignant à Sciences Po.

Retrouvez Poulin sans réserve le vendredi de 12h à 13h sur #SudRadio.
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##POULIN_SANS_RESERVE-2024-09-20##

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News
Transcription
00:00:00SUDRADIO, midi 14h, Alexis Poulin, sans réserve.
00:00:06Et on est ensemble pour deux heures sur SUDRADIO, pour Poulin sans réserve, ce vendredi.
00:00:11On va parler bien sûr de ce nouveau gouvernement Barnier, que faut-il en attendre ?
00:00:16On va parler également du scandale McKinsey, McKinsey, en marche, en marche, McKinsey.
00:00:21Un scandale qui fait toujours couler beaucoup d'encre, avec bien sûr une émission sur le service public.
00:00:26Mais on va avoir au micro de SUDRADIO, Arnaud Bazin, le sénateur LR du Val-d'Oise,
00:00:30qui était président de la commission d'enquête parlementaire au Sénat sur ce scandale McKinsey.
00:00:35Et puis, en deuxième partie d'émission à 13h, et vous pourrez poser vos questions à notre invité,
00:00:41c'est Fabrice Epelboin, spécialiste des médias sociaux et enseignant à Sciences Po,
00:00:45pour parler bien sûr du bras de fer entre Elon Musk, Pavel Durov et l'Union européenne-Breton qui démissionne,
00:00:53mais aussi la place de la technologie dans la guerre, que ce soit en Ukraine ou encore entre les Palestiniens et les Israéliens.
00:01:02Tout ça bien sûr au micro de SUDRADIO. Pour joindre leurs standards, c'est 0826-300-300.
00:01:09A tout de suite pour Poulain Sans Réserve.
00:01:23Au programme de cette 13e édition, concours nationaux de Beauvau, village gourmand, exposition de tracteurs anciens,
00:01:29concerts, jeux pour enfants, restaurations et bien d'autres.
00:01:32Les Pyrénéennes, du 19 au 22 septembre, c'est 4 jours de fêtes en plein air au pied des Pyrénées,
00:01:37au parc des Expositions du Cominge à Saint-Gaudens.
00:01:40Entrée gratuite, infos et programmes complets sur www.pyreneennes.fr, Facebook et Instagram.
00:01:46SUDRADIO Antibes.
00:01:4797.9.
00:01:49SUDRADIO.
00:01:50Carrefour.
00:01:51Quand vous me dites « une bonne viande rouge, ça se saisit à feu vif »,
00:01:54eh bien je vous réponds que le bon plan du week-end, c'est le Beefsteak 2 étoiles à griller origine France,
00:01:59au prix garanti le plus bas de 11,89 euros le kilo seulement.
00:02:03Et si vous trouvez moins cher ailleurs, on vous rembourse 10 fois la différence.
00:02:07Et c'est jusqu'à dimanche chez Carrefour et Carrefour Market.
00:02:09Carrefour, on a tous droit au meilleur, au meilleur prix.
00:02:12Cassette de 800 grammes environ, détail sur carrefour.fr.
00:02:17Qu'est-ce qui vous fait aimer le vélo électrique ?
00:02:19C'est que ça devient un plaisir d'aller au boulot à vélo.
00:02:22Ce qui n'était pas gagné car après 3 semaines de vacances, le retour aux réunions, ça pique un peu.
00:02:26Et si ce qui allait vous faire adorer le vélo électrique,
00:02:28c'était l'autonomie jusqu'à 70 kilomètres du vélo qu'on a sélectionné.
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00:02:46Leclerc, bonjour !
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00:03:22Eh oui, 279 euros, car rien n'est trop beau pour vous pendant l'anniversaire Conforama.
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00:03:33C'est la rentrée pour toute la famille, mais entre les appels visio et les séries à regarder,
00:03:37je crois que leur Wi-Fi a déjà besoin de vacances.
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00:04:02Oui, c'est le tailleur, pour votre costume à la mode italienne.
00:04:05Je peux pas, j'ai grands frais.
00:04:07Ils ont un panettone italien moelleux à souhait.
00:04:10Alors, coup de chance, il me reste quand même un costume en 44.
00:04:12Vous faites du 38, ok, mais l'oversize, c'est ultra tendance.
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00:04:21Régalez-vous, faites vos courses.
00:04:24Grand Frais !
00:04:25Le meilleur marché.
00:04:26Soit 5,28 euros le kilo. Oversize égale grande taille.
00:04:28Pour votre santé, limitez les aliments gras, salés et sucrés.
00:04:31Alexis Poulin, sans réserve, l'édito.
00:04:35Ça y est, il semblerait que nous ayons un gouvernement.
00:04:39Le gouvernement Barnier, qui n'attend plus que l'assentiment présidentiel pour être installé.
00:04:45Il aura fallu deux mois après une trêve imposée par Emmanuel Macron,
00:04:50empereur des Jeux Olympiques, pour aboutir, après de nombreuses consultations,
00:04:53à la nomination de Michel Barnier à Matignon.
00:04:57On se rappelle de la passation de pouvoir plutôt froide entre le plus jeune
00:05:01et le plus vieux Premier ministre de la Ve.
00:05:03Michel Barnier qui envoyait quelques piques à son prédécesseur Gabriel Attal.
00:05:08Et Michel Barnier qui maintenant va se mettre au travail et former son gouvernement.
00:05:12Mais c'était sans compter sur la volonté farouche d'Emmanuel Macron
00:05:17de ne rien lâcher du pouvoir.
00:05:19Outre le braquage démocratique,
00:05:21celui dont la formation politique a perdu deux élections coup sur coup,
00:05:25les élections européennes et les élections législatives anticipées,
00:05:28dont la politique a conduit à la faillite actuelle,
00:05:31n'entend pas être un président de cohabitation.
00:05:35Non, non, non, attention, on ne dit pas cohabitation.
00:05:38En Macronie, on paye McKinsey qui propose un élément de langage environ à 100 000 euros
00:05:42et on appelle ça coexistence exigeante,
00:05:45ce qui en français signifie tout simplement remaniement.
00:05:48Et voilà, on a donc un nouveau gouvernement.
00:05:51Michel Barnier qui était inconnu de la foule il y a de ça une quinzaine de jours
00:05:55est propulsé dans le top 10 des personnalités politiques préférées des Français
00:06:00et il va être incapable de faire un gouvernement
00:06:03indépendamment de la toute puissante volonté du président de la République française.
00:06:08Résultat, Michel Barnier a tenté de dévoiler l'ampleur du désastre financier
00:06:13qui a été escamoté, maquillé par son actuel directeur de cabinet,
00:06:17il s'appelle Jérôme Fournel.
00:06:19Et alors ce Jérôme Fournel, figurez-vous qu'il était ancien directeur de cabinet à Bercy
00:06:23de Bruno Le Maire, le capitaine du naufrage depuis 2017
00:06:27et avant ça il était bien sûr à la tête des comptes publics
00:06:29donc il sait de quoi il parle, Jérôme Fournel.
00:06:32Et puis voilà le gouvernement tel que Michel Barnier nous l'a dévoilé.
00:06:37Un gouvernement composé, on ne peut pas dire des gagnants des législatives,
00:06:41de cet entre deux en fait.
00:06:43Les Républicains, le MoDem, l'UDI, En Marche.
00:06:46Alors En Marche a changé de nom, on ne sait plus si ça s'appelle Guacamole
00:06:49ou Ensemble pour la République ou je ne sais plus, Horizon, Dédouard Philippe.
00:06:54Au total, 38 ministres dont 16 ministres de plein exercice,
00:06:597 qui sont issus d'Ensemble pour la République,
00:07:03donc la formation d'Emmanuel Macron,
00:07:053 des Républicains, 2 du MoDem, Horizon, UDI, etc.
00:07:09Alors on retrouvera M. Lecornu à la Défense, Rachida Dati peut-être à la Culture
00:07:15et d'autres noms que vous connaissez qui vont rester
00:07:18puisque oui, ça ressemble fortement quand même à un remoniement.
00:07:21Seule nouveauté, des sénateurs LR comme Bruno Retailleau
00:07:25qui vont prendre le ministère de l'Intérieur
00:07:27et puis il y en a un qui n'est pas fou, c'est Laurent Wauquiez
00:07:30Laurent Wauquiez qui a refusé le ministère des Finances, Bercy.
00:07:35Et oui, lui, il voulait l'Intérieur et il s'est dit que Bercy quand même,
00:07:38ça ressemble fortement à ces petits appareils du Mossad
00:07:41qui ont explosé dans la poche.
00:07:42Donc il est quand même assez prudent, Laurent Wauquiez,
00:07:44il ne voudrait pas tout flinguer ses chances pour 2027.
00:07:48C'est pour Emmanuel Macron assurer l'équilibre des pouvoirs
00:07:52que fait cette coalition de droite au gouvernement
00:07:55en niant totalement le vote des électeurs du Nouveau Front Populaire
00:07:58et puis le Rassemblement National qui va regarder ce gouvernement
00:08:01qui ressemble quand même fortement à l'ancien gouvernement.
00:08:04Une continuité dans la catastrophe donc
00:08:06et de quoi assurer une obéissance sans faille au traité européen
00:08:10avec Michel Barnier, l'Européen absolu.
00:08:13Austérité, démantèlement et tout ça dans un budget
00:08:16où tout va être vu à la baisse.
00:08:19Parce que oui, l'austérité va arriver.
00:08:20Est-ce que tout va être vu à la baisse ?
00:08:22Ben non.
00:08:23Figurez-vous que la contribution française au budget de l'Union Européenne augmente.
00:08:27Et ce n'est pas la première fois.
00:08:29On va passer de 21,6 milliards de contributions à l'Union Européenne en 2024
00:08:34à 23,3 milliards en 2027.
00:08:37Tout ça pour récupérer moins en retour
00:08:39puisqu'il faut savoir que la France est un des contributeurs nets
00:08:42du budget de l'Union Européenne.
00:08:44Mais c'est sans compter sur l'aide à l'Ukraine
00:08:46emmenée par la tombola de Mme Ursula von der Leyen
00:08:49qui continue de plus belle.
00:08:50Des nouvelles lois génialissimes.
00:08:52Vous avez peut-être entendu ici sur Sud Radio
00:08:54des primes à l'arrachage des vignes
00:08:56mais aussi à l'arrachage des champs de la vente.
00:08:58Et puis il y aura sans doute d'autres choses qui vont arriver.
00:09:00Et puis si on regarde en fait la situation politique du pays tel qu'il est aujourd'hui,
00:09:06on se rend compte que peu de choses ont changé.
00:09:09Regardez, quand Attal prenait la suite d'Elisabeth Borne,
00:09:12c'était en début d'année,
00:09:14ses priorités, c'était l'agriculture, la sécurité, le budget,
00:09:19le pouvoir d'achat et les Outre-mer.
00:09:22Figurez-vous qu'après quelques mois du génie Attal avec le génie Macron,
00:09:28tous les problèmes sont les mêmes.
00:09:29Et quand Michel Barnier succède à Gabriel Attal,
00:09:32qu'est-ce qu'il récupère ?
00:09:34Eh bien tout simplement l'agriculture, la sécurité, le budget,
00:09:38le pouvoir d'achat et les Outre-mer.
00:09:40Alors on va dire évidemment, rien d'étonnant,
00:09:43deux présidences McKinsey où la Communication et l'Esbrouf
00:09:46ont remplacé l'action stratégique et politique.
00:09:49Et puis une classe politique qui reste là depuis tellement longtemps,
00:09:53qui est la même, qui n'a pas changé.
00:09:55Alors il y en a un qui est parti,
00:09:57qui a décidé, voyant l'ampleur du désastre,
00:10:00de quitter le navire et de trouver refuge en Suisse,
00:10:02un pays neutre, pour aller y donner des cours.
00:10:04C'est Bruno Le Maire.
00:10:05Alors il a été accueilli sur le campus de l'université
00:10:08où il doit donner des cours avec des tags en disant
00:10:10« Bruno casse-toi » ou « Bruno, l'écrivain qui écrit des livres avec son zizi
00:10:14et qui plombe son économie ».
00:10:16On écoute Bruno Le Maire, vous allez voir, c'est une archive.
00:10:19Quand il était candidat à la présidence,
00:10:22enfin à la candidature pour être candidat à la présidence de la République,
00:10:26excusez-moi, vous voyez, c'est compliqué, il avait perdu évidemment.
00:10:30Écoutez ce qu'il disait et comment il critiquait François Fillon
00:10:33qui avait fait de la dette.
00:10:35Vous allez voir, ça a très mal vieilli.
00:10:36Je me souviens du Premier ministre de l'époque,
00:10:39assis sous un olivier en Corse,
00:10:42et nous disant « je suis à la tête d'un État en faillite »
00:10:47et qui cinq ans plus tard laisse 600 milliards d'euros de dettes supplémentaires à la France
00:10:54et qui revient aujourd'hui, tranquille comme Baptiste,
00:10:56nous dire « comptez sur moi, je vais réduire la dette et je vais réduire les déficits ».
00:11:01Eh bien il aurait été temps de le faire quand il était Premier ministre,
00:11:03qu'il avait le pouvoir, qu'il avait la possibilité de le faire.
00:11:06Incroyable.
00:11:07C'est vrai que Bruno Le Maire n'a pas eu le pouvoir pendant sept ans.
00:11:10Sept ans où la dette a explosé, vraiment.
00:11:13Un État en faillite, eh bien c'est encore pire.
00:11:15Après ces sept années, des faillites en cascade,
00:11:17une pression fiscale qui est devenue totalement incompréhensible
00:11:21au vu de l'état des services publics qui sont en ruine
00:11:24et cette Union Européenne triomphante
00:11:26qui maintenant a l'air de nous emmener gentiment vers une guerre tout simplement.
00:11:31On est quand même bien en France dans cet État en faillite
00:11:33et je souhaite bon courage, oui sincèrement, à Michel Barnier
00:11:37pour essayer de faire ce qu'il pourra
00:11:39et il ne fera rien de plus qu'un budget austéritaire, malheureusement.
00:11:42Alexis Poulin, sans réserve, l'invité.
00:11:46Et on se retrouve sur Sud Radio avec notre invité Arnaud Bazin,
00:11:49sénateur LR du Val-d'Oise,
00:11:51qui a été président de la commission d'enquête sur McKinsey.
00:11:54McKinsey qui fait encore parler de lui cette firme de conseil américaine
00:11:59qui est au cœur du scandale.
00:12:01À la fois une collusion d'intérêts évidentes entre la République En Marche,
00:12:05fondée par des consultants McKinsey,
00:12:07mais ensuite la façon dont Emmanuel Macron a distribué les marchés publics
00:12:11avec l'aide de Thomas Cazenave aux mêmes McKinsey
00:12:14qui rentraient eux dans les cabinets ministériels,
00:12:16sans compter bien sûr les réunions au sommet à l'Elysée
00:12:19avec les grands patrons comme Mark Zuckerberg et autres
00:12:22pour faire en sorte que l'État disparaisse au profit des cabinets de conseil.
00:12:27Monsieur le sénateur, bonjour.
00:12:29Bonjour.
00:12:31Avez-vous regardé d'ailleurs le reportage qui est passé cette semaine sur McKinsey ?
00:12:34J'imagine qu'il ne vous a rien appris,
00:12:36mais est-ce que par curiosité vous avez regardé ?
00:12:38Bien sûr.
00:12:39Et alors, vous avez trouvé de nouvelles informations ou rien de nouveau sous le soleil ?
00:12:45Disons qu'il y a eu des approfondissements sur la période
00:12:50qui a précédé l'ambition présidentielle d'Emmanuel Macron
00:12:53et l'influence de McKinsey sur cette période-là.
00:12:56Puisque nous, je me permets de préciser un peu ce que vous avez dit,
00:12:59notre commission d'enquête n'était pas une commission d'enquête sur McKinsey
00:13:03ni sur le président de la République évidemment,
00:13:05mais une commission d'enquête beaucoup plus large.
00:13:08Il ne faudrait d'ailleurs pas que l'arbre McKinsey cache la forêt du sujet des consultants.
00:13:14Notre commission d'enquête portait sur l'influence de ces cabinets de conseil,
00:13:18tous les cabinets de conseil, dans la détermination des politiques de l'État.
00:13:21C'était là le sujet.
00:13:23On va en parler parce qu'évidemment, McKinsey, c'est le nom public que tout le monde reconnaît,
00:13:28mais derrière, il y a des cabinets français d'influence et de conseil,
00:13:31des cabinets comme Bain ou d'autres qui font exactement le même travail.
00:13:35Ce qui ressort quand même de votre commission d'enquête,
00:13:38c'est que l'État a doublé les montants dédiés aux conseils privés.
00:13:44Le montant dépensé en prestations privées a doublé entre 2018 et 2021
00:13:48pour atteindre plus d'un milliard d'euros en 2021.
00:13:51C'est de l'argent public.
00:13:52Des cabinets de conseil qui travaillent sur des thématiques comme les retraites,
00:13:56l'assurance chômage, l'aide au logement.
00:13:59Ce qu'on apprend également, c'est que McKinsey,
00:14:02encore eux parce qu'ils n'ont payé aucun impôt sur les sociétés en France entre 2011 et 2020.
00:14:09Karim Tajeddin, qui était auditionné par vos soins à Manti également,
00:14:14à propos de cet acquittement de l'impôt.
00:14:17Votre rapport parlait, à propos de ces cabinets de conseil, d'un phénomène tentaculaire.
00:14:23On est là à utiliser un vocabulaire qui rappelle celui des mafias presque.
00:14:27Oui, c'est un dessin que nous avons choisi, ce qualificatif.
00:14:32Même si on n'est quand même pas dans un monde mafieux,
00:14:35on est en tout cas dans un monde, on a affaire à un monde
00:14:39que la transparence dérange beaucoup.
00:14:41D'ailleurs, quand on a entendu un certain nombre de cabinets de conseil,
00:14:45on a bien compris, je crois que c'est d'ailleurs McKinsey qui l'avait dit,
00:14:49qu'il souhaitait agir en permanence, ce qu'ils disent toujours en anglais
00:14:52parce qu'ils ne savent pas parler français, behind the scenes.
00:14:55C'est-à-dire se voir comme des metteurs en scène, derrière la scène,
00:14:59surtout pas visibles et qui font bouger des acteurs un peu comme des pantins.
00:15:03C'est peut-être un peu caricatural, mais c'est un point qui nous a beaucoup choqués.
00:15:10Vous avez dit que la dépense avait doublé pendant la présidence Macron,
00:15:15au premier mandat, 2018 ou 2021.
00:15:18En effet, ce qu'il faut dire surtout, c'est que nous avons pu mettre cela en évidence
00:15:23parce que nous avons fait la collation nous-mêmes de tous ces chiffres.
00:15:27On a fait les additions nous-mêmes, avec l'aide de nos collaborateurs du Sénat,
00:15:31parce que le cas ne disposait d'aucune statistique,
00:15:34d'aucun cumul budgétaire qui nous permettait d'y voir clair.
00:15:38Donc c'est la première chose qui est sortie de l'audition
00:15:41de la direction de la transformation publique,
00:15:44c'est qu'il n'y avait pas ces chiffres à disposition.
00:15:48C'était déjà fort surprenant de là à dire que c'était intentionnel.
00:15:53Est-ce que la Cour des comptes n'a pas sa responsabilité dans cette opacité ?
00:15:57Ce n'est pas le boulot de la Cour des comptes de faire ce travail-là ?
00:16:00La Cour des comptes a fait paraitre son rapport à peu près un an de mémoire après le nôtre.
00:16:06En 2018.
00:16:07Il confortait, il confortait.
00:16:09Il y avait un premier rapport, ensuite il y avait un deuxième,
00:16:11mais il a conforté les conclusions de la commission d'enquête du Sénat.
00:16:14De toute façon, c'était difficilement contestable.
00:16:16Donc le travail a été fait par l'institution comme elle devait le faire.
00:16:22Mais cette dérive qu'on a qualifiée de tentaculaire,
00:16:26on la qualifie ainsi parce que, comme vous l'avez rappelé,
00:16:29elle concerne toutes les thématiques pratiquement d'intervention de l'État
00:16:35dans la définition de ses politiques publiques.
00:16:37On peut comprendre que pour définir une stratégie informatique
00:16:43dans tel ou tel ministère, il soit utile d'avoir l'appui de compétences extérieures
00:16:49parce que l'État ne peut pas avoir toutes les compétences.
00:16:51Mais quand il s'agit de réfléchir à l'avenir du métier d'enseignant
00:16:54et de dépenser pratiquement 500 000 euros qui sont allés là aussi à l'équipe McKinsey
00:17:00pour un rapport qui n'a eu aucun intérêt de l'aveu même du ministère de l'Éducation,
00:17:05là on voit qu'il y a dérive et en effet il y a extension dans tous les domaines des actions publiques.
00:17:10On va écouter d'ailleurs, c'était votre collègue Eliana Sassi
00:17:15qui posait la question de ce rapport sur l'éducation à Karim Tadjedine lors de son audition.
00:17:20On va l'écouter parce que ça montre quand même cette difficulté qu'ont les cabinets de conseil
00:17:25à répondre à des questions et à assumer en fait ce qui ressemble quand même fortement
00:17:29à de la dépense d'argent de manière immodérée et stupide.
00:17:33Et on va écouter Karim Tadjedine qui était au Sénat.
00:17:36Vous avez obtenu un contrat d'un montant de 496 800 euros pour, je cite,
00:17:42évaluer les évolutions du métier d'enseignant.
00:17:46Vous pouvez nous dire à quoi aboutit cette mission ?
00:17:49Oui, Madame la rapporteure, nous avons été sollicités dans le cadre du contrat cadre de l'ADITP
00:17:55par le ministère de l'Éducation et par l'ADITP
00:18:00et notre rôle a été d'accompagner l'ADITP pour organiser un séminaire qui était prévu
00:18:05par le ministère en lien avec le Centre d'organisation internationale
00:18:08pour réfléchir à quelles étaient les grandes tendances d'évolution de marché,
00:18:13des évolutions du secteur de l'enseignement,
00:18:16quelles étaient les évolutions si attendues du marché d'enseignant
00:18:19et à ce titre quelles pouvaient être les réflexions autour du métier d'enseignant.
00:18:23Incroyable cette réponse, on sent sa bafouille.
00:18:26Oui, alors c'était un rapport, la réunion n'a jamais eu lieu,
00:18:29c'est les 500 000 euros dépensés pour ce rapport sur le futur du métier d'enseignant.
00:18:33On voit que c'est très laconique, qu'on a l'impression qu'il n'y a rien derrière tout ça
00:18:39et qu'on n'assume pas d'avoir récupéré 500 000 euros d'argent public
00:18:42pour ce travail qui n'en est pas un.
00:18:45Je crois que c'était tout à fait clair pour tout le monde
00:18:47et même quand on n'est pas au fait de toutes ces affaires,
00:18:51l'audition des quelques phrases que vous avez passées à l'antenne là je crois suffit.
00:18:55M. Tajedi n'était pas horriblement gêné,
00:18:57il sait bien qu'il n'y a aucune plus-value dans le travail qui a été fourni
00:19:00et aucune plus-value pour 500 000 euros, ça fait chère.
00:19:03C'est incroyable.
00:19:04Mais comment se fait-il que les garants des deniers publics,
00:19:10les serviteurs de l'État, sont capables de dépenser autant dans des rapports inutiles
00:19:15auprès de cabinets de conseil dont le travail est quand même de s'aborder les services publics
00:19:19puisque chaque recommandation c'est de donner plus au privé,
00:19:22de faire en sorte de faire moins et de ne pas faire confiance à leur propre administration.
00:19:26Alors de l'aveu de Jean-Michel Blanquer,
00:19:27c'est parce que l'administration française n'a pas une vision internationale, c'est faux.
00:19:31Il y a des gens qui peuvent très bien faire des benchmarks européens et internationaux.
00:19:35Pourquoi aujourd'hui les responsables de la chose publique
00:19:38sont aussi un FEOD au cabinet de conseil ?
00:19:42Je ne vais pas répondre à leur place,
00:19:44mais ce que je peux vous dire c'est que nous au Parlement et particulièrement au Sénat,
00:19:50nous avons la volonté donc d'une part de rendre toutes ces interventions plus transparentes,
00:19:56d'autre part d'en assurer le contrôle parce que là c'est parti tout azimut,
00:20:00comme vous le soulignez, on ne peut pas accepter en effet qu'on dépense autant d'argent
00:20:04et notamment pour des missions inutiles dont la plus-value en tout cas est discutable.
00:20:10Et puis de l'autre part, il y a des questions déontologiques aussi.
00:20:12Vous avez un peu fait allusion au départ sur le rapprochement entre certains pouvoirs politiques
00:20:18et certains cabinets de conseil.
00:20:21La déontologie là, jusque là, elle n'était pas assurée, il faut qu'elle le soit.
00:20:25Il y a aussi des données sur la sécurité justement, des données de l'État qui sont posées.
00:20:31Donc je voulais juste vous ajouter que pour remédier à tout ça,
00:20:34parce que le déplorer c'est une chose, mais il s'agit d'avancer maintenant,
00:20:38nous avons déposé au Sénat une proposition 2 en 19 articles
00:20:42pour assurer la transparence, la déontologie, le contrôle, la sécurité des données, etc.
00:20:47qui a été votée à l'unanimité du Sénat.
00:20:49Elle est revenue gravement mutilée de l'Assemblée nationale
00:20:52parce que de nouveau ces cabinets de conseil ont fait valoir une puissance de lobbying
00:20:57auprès de l'Assemblée nationale qui a profondément dénaturé la proposition 2.
00:21:02Elle a été remise d'aplomb au Sénat et aujourd'hui, il faut que vos auditeurs sachent
00:21:07que cette proposition 2 elle attend à l'Assemblée nationale d'être votée.
00:21:12Le gouvernement a fait du dilatoire déjà pour le premier examen à l'Assemblée nationale.
00:21:16J'espère que le gouvernement qui arrive poussera les choses pour qu'on en termine avec ça
00:21:20parce qu'encore une fois il ne s'agit pas d'empêcher l'État d'avoir recours à des prestations de conseil
00:21:25quand il en a besoin, quand c'est justifié,
00:21:28mais il s'agit de rendre les choses transparentes, déontologiques,
00:21:32qu'on en assure le contrôle et puis surtout qu'on prenne le contrôle de la dépense en la matière.
00:21:36C'est vrai, vous parlez de transparence et de déontologie, il y en a zéro si on regarde la chronologie.
00:21:43Emmanuel Macron qui fait partie de la commission Attali, on est en 2007,
00:21:47il rencontre le président de McKinsey à l'époque, Eric Labbe et Karim Tajeddin
00:21:51qui était chef des consultants McKinsey.
00:21:53Ensuite il travaille avec Karim Tajeddin dans un think tank en 2010.
00:21:58Il travaille ensuite avec Thomas Cazenave, ils font un livre « L'État en mode start-up » en 2016.
00:22:03Qu'est-ce qui se passe ? Dès qu'Emmanuel Macron est élu,
00:22:07en 2017 Emmanuel Macron va nommer Thomas Cazenave à la tête de la direction interministériale de la transformation publique.
00:22:13C'est donc lui qui supervisait les missions qui étaient attribuées au cabinet de conseil privé.
00:22:18Et puis en 2018, que fait Emmanuel Macron ?
00:22:20Il nomme Eric Labbe, l'ancien directeur de McKinsey, président de Polytechnique.
00:22:24On est là quand même dans quelque chose qui ressemble davantage à de la collusion
00:22:28qu'à du travail pour l'intérêt public.
00:22:31Deux choses sur ce sujet, d'abord il y a une procédure judiciaire en cours là-dessus.
00:22:37Évidemment on ne va pas anticiper les conclusions de la justice.
00:22:40La justice fait son travail à sa vitesse, on peut regretter que ce soit un peu long,
00:22:45mais enfin elle fait son travail, on va la laisser compte.
00:22:47Ensuite je ferai observer que les élus des collectivités territoriales
00:22:52savent tous que ce genre de comportement est répréhensible pénalement.
00:22:58On peut s'étonner qu'un aussi haut responsable, que d'aussi haut responsable
00:23:02que le président de la République et des ministres, se soit laissé à l'aise ce genre de comportement.
00:23:06Parce que là il y a effectivement, vous parlez de procédures,
00:23:10le parquet national financier qui a ouvert une enquête préliminaire
00:23:13pour blanchiment aggravé de fraude fiscale à propos de McKinsey,
00:23:16dont le siège a été perquisitionné le 24 mai 2022.
00:23:19Et puis le PNF en octobre 2022 a ouvert deux nouvelles enquêtes
00:23:23sur les conditions d'intervention de McKinsey dans la campagne de 2017 et 2022 d'Emmanuel Macron
00:23:28avec tenue non conforme de compte de campagne,
00:23:30minoration d'éléments comptables dans un compte de campagne
00:23:33et favoritisme et recel de favoritisme.
00:23:36Alors comme vous le dites, le temps de la justice étant ce qu'il est, il est très long,
00:23:39mais il est important de rappeler à nos auditeurs qu'aujourd'hui,
00:23:41le scandale McKinsey, il est réel et il est au cœur de l'État.
00:23:46Tout à fait, alors c'est davantage, contrairement peut-être à l'image médiatique qui est au début,
00:23:51c'est un scandale lié à la déontologie, au comportement d'attribution de marché public
00:23:57qu'un scandale lié à la fiscalité, puisque là aussi on va avoir un temps très très long
00:24:02pour savoir si McKinsey était en droit d'exporter en quelque sorte ses bénéfices
00:24:08dans le Délaware où ils ne sont pratiquement pas taxés ou pas.
00:24:12Ça c'est les services de Bercy qui sont au travail là-dessus,
00:24:17et là aussi malheureusement, entre les possibilités d'appel d'Acoramiam,
00:24:23ensuite d'appel contentieux, ensuite de liens entre les deux pays
00:24:30au niveau des ministères des économies, ça va être très très long,
00:24:33peut-être 8 à 10 ans avant qu'on sache si McKinsey va devoir payer
00:24:37enfin l'impôt sur les sociétés qu'il a évité pendant 10 ans.
00:24:40Toutes ces procédures ont malgré tout lieu actuellement.
00:24:43Oui, parce que McKinsey lui se défend en disant que c'était tout à fait légal
00:24:47cet évitement de l'impôt du fait des lois du Delaware et de son statut de corporation internationale,
00:24:54et que les consultants McKinsey qui ont participé à la campagne d'Emmanuel Macron
00:24:59l'ont fait sur leur temps personnel et non pas professionnel en tant que consultants McKinsey.
00:25:03Ça c'est l'axe de défense.
00:25:05Alors il y a deux choses, en ce qui concerne l'application des lois fiscales,
00:25:09certes il y a des lois fiscales qui permettent ce qu'on appelle les prix de transfert,
00:25:12c'est-à-dire la facturation par une maison mère assez succursale à l'étranger de prestations
00:25:18qui aiment diminuer le bénéfice, mais la question est de savoir
00:25:21si elles ont été appliquées correctement, loyalement ces lois.
00:25:24Ce que j'ai observé moi, c'est que parmi tous les grands cabinets de conseil,
00:25:29les grands et moyens qui sont intervenus notamment au service de l'État,
00:25:35McKinsey est le seul à n'avoir rien payé pendant dix ans en matière d'impôts sur les sociétés,
00:25:41alors qu'il est une des plus grosses signatures sur le marché en la matière.
00:25:44C'est quand même étonnant.
00:25:46Quand vos confrères de France 2 m'ont demandé si c'était atypique,
00:25:51c'est même pas atypique, c'est unique.
00:25:54Donc ça interpelle forcément.
00:25:56Ensuite, pour ce qui est des comportements juridiquement possiblement répréhensibles,
00:26:05encore une fois c'est la justice qui le dira,
00:26:07mais là aussi il y a quand même des faits un peu troublants,
00:26:10c'est le moins qu'on puisse dire.
00:26:12À propos, vous parliez de déontologie tout à l'heure,
00:26:15on a l'impression qu'avec Emmanuel Macron,
00:26:19toutes les lignes rouges de la déontologie ont explosé.
00:26:22On apprend cette semaine que l'ancienne ministre Aurore Bergé
00:26:25aurait elle aussi menti sous serment
00:26:27à propos de ses rapports avec le monde des crèches privées.
00:26:31C'est vraiment une pratique du lobbying particulier
00:26:34qui est rentrée dans les institutions
00:26:36avec cette entrée d'Emmanuel Macron en politique, non ?
00:26:39Je crois que le mensonge ne peut pas être une modalité de gestion
00:26:43des politiques nationales, c'est clair.
00:26:46Je pense que c'est d'autant plus paradoxal
00:26:49que la culture déontologique s'impose maintenant progressivement.
00:26:53Elle a fait beaucoup de progrès au Parlement,
00:26:56à l'Assemblée nationale ou au Sénat,
00:26:58où on fait attention à accorder beaucoup d'importance
00:27:01à la transparence et à la prévention des conflits d'intérêts notamment.
00:27:06C'est plus que paradoxal qu'au niveau gouvernemental,
00:27:09on a eu en effet affaire à des comportements tels que ceux-ci.
00:27:13Surtout que c'est à l'initiative d'Emmanuel Macron
00:27:16que la loi de 2017 a été votée justement
00:27:19pour assurer déontologie et transparence à l'année publique.
00:27:22Oui, on est loin du compte en réalité.
00:27:25Et d'ailleurs, il y avait dans le reportage sur McKinsey,
00:27:30Stanislas Guérini, qui était ministre de la Fonction publique,
00:27:33qui expliquait avoir mis fin par exemple aux missions pro bono
00:27:36qui ont eu lieu largement.
00:27:38Alors le pro bono, c'est quand ces cabinets de conseil
00:27:40travaillent gratuitement pour organiser des grands événements,
00:27:45ou d'autres choses comme ça.
00:27:46Et ça leur permet en fait d'avoir accès à de grands chefs d'entreprise,
00:27:49à tous les ministres.
00:27:51Et on voyait les consultants McKinsey épauler les ministres
00:27:55lors de tables rondes.
00:27:56Tout ça se passait sous les ordres de l'Elysée.
00:27:58Est-ce qu'il y a là aussi des pratiques qui sont en train d'évoluer
00:28:02du fait à la fois de la justice et puis de ces commissions d'enquête
00:28:06et de dire un peu qu'il y a eu beaucoup trop d'abus ?
00:28:11M. Guérini a mis fin au pro bono, comme il le prétend.
00:28:14C'est bien évidemment sous la pression très très forte du vote
00:28:18de notre opposition qui l'interdit et sur le scandale global
00:28:21que nous avons dénoncé.
00:28:23Donc ça n'est pas vraiment une bonne intention de la part de M. Guérini.
00:28:26C'est une action contrainte et forcée.
00:28:29Pourquoi est-ce qu'on ne veut pas du pro bono ?
00:28:31Parce que c'est le principe du don et du contre-don.
00:28:33Quelqu'un vient chez vous, s'installe et vous faites le ménage, etc.
00:28:36Et ensuite, gratuitement, il attend le juste retour de ses bons services
00:28:43et une forme de favoritisme dans l'attribution du marché public.
00:28:46C'est évident.
00:28:47D'autant que dans l'administration, on le connaît.
00:28:50Peut-être est-ce qu'on l'a apprécié, pourquoi pas.
00:28:52Mais de toute façon, quelque part, on en est redevable.
00:28:55C'est une situation totalement malsaine.
00:28:57Ça fait partie des questions déontologiques qu'on traite dans nos propositions de loi
00:29:02en interdisant purement et simplement le pro bono.
00:29:04Et concernant M. Guérini, j'ajouterais qu'il n'a eu de cesse de dire
00:29:08que cette proposition de loi répondait à des questions fondamentales,
00:29:11que ça fait formidable travail qu'on avait fait.
00:29:13Et dans le même temps, lui et ses amis du gouvernement ont tout fait
00:29:18pour que cette proposition de loi ne soit pas examinée à l'Assemblée nationale.
00:29:22Et quand elle l'a été, sous la pression et tardivement,
00:29:25et par l'inscription dans une niche d'un groupe politique d'opposition,
00:29:29en influence du Parti communiste.
00:29:32Non, c'était en fait après, plutôt dans une semaine transpartisane,
00:29:36mais sous pression après ce genre de tentative.
00:29:38Bref, quand ça s'est fait, ils ont ensuite déployé tout leur bilingue en séance publique
00:29:42pour désosser, pour dévitaliser cette proposition de loi.
00:29:46Donc moi, je suis très, très en colère de ce comportement.
00:29:51On ne peut pas dire que cette proposition de loi est nécessaire,
00:29:55qu'il faut moraliser ces interventions,
00:29:57sans les interdire bien évidemment encore une fois,
00:30:00mais les moraliser et en même temps faire tout pour que ça ne parvienne pas à ses fins.
00:30:04On a vu également la façon dont le gouvernement a fait mariner anticor
00:30:10cette association qui pouvait porter partie civile dans les affaires de corruption,
00:30:14pour son agrément.
00:30:15Il a fallu attendre le départ de Gabriel Attal,
00:30:17forcer les contrats encore une fois pour rendre l'agrément à anticor.
00:30:20Il y a quand même beaucoup d'indices qui montrent
00:30:23qu'il y a un problème de transparence vis-à-vis du gouvernement actuel
00:30:27ou du moins du parti présidentiel,
00:30:30qui se rend compte qu'il ne va pas avoir le pouvoir toute sa vie
00:30:33et que peut-être les affaires vont le rattraper.
00:30:36Un des intérêts aussi de la commission d'enquête,
00:30:39c'est d'avoir levé un certain nombre de pistes.
00:30:43Et nous avons évidemment suggéré,
00:30:46si tant est qu'il était besoin de le suggérer à vous-même et à vos confrères,
00:30:50de demander des documents que nous avons mentionnés dans notre rapport.
00:30:54Il faut savoir que dans une commission d'enquête,
00:30:58on peut obtenir toutes les pièces que l'on demande auprès de l'administration.
00:31:01Mais nous n'avons pas le droit, c'est la loi qui nous l'interdit,
00:31:04de les communiquer en public.
00:31:06Ce que nous pouvons faire, c'est en publier des extraits dans notre rapport
00:31:10ou nous appuyer sur un certain nombre de conclusions qui émanent de ces pièces.
00:31:14Mais on ne peut pas évidemment les fournir au public malheureusement.
00:31:18Mais il n'empêche, comme ces pièces existent et sont listées dans notre rapport,
00:31:23vous-même, la presse, les associations que vous avez mentionnées,
00:31:27les ONG qui s'occupent de transparence de vie publique,
00:31:30peuvent les demander aux administrations.
00:31:32Et là, ce qu'on constate, ça a été rappelé dans le reportage de France 2,
00:31:35c'est que là aussi, ce n'est que contraint et forcé,
00:31:38après jugement de tribunaux, que l'administration se décide à les communiquer.
00:31:42C'est totalement anormal.
00:31:44Eh bien, on va continuer de parler de ces anomalies,
00:31:47pour ne pas dire de ce système McKinsey au cœur du projet d'Emmanuel Macron,
00:31:53avec notre invité Arnaud Bazin, sénateur LR du Val-d'Oise,
00:31:57qui était président de la commission d'enquête sur les cabinets de conseil.
00:32:00Si vous souhaitez poser vos questions 0826 300 300,
00:32:04on se retrouve tout de suite sur Sud Radio.
00:32:10Et notre invité c'est Arnaud Bazin, sénateur LR du Val-d'Oise,
00:32:13qui était président de la commission d'enquête sur les cabinets de conseil.
00:32:17On parle bien sûr beaucoup de McKinsey, vous l'avez dit,
00:32:20mais ce ne sont pas les seuls.
00:32:22Aujourd'hui, est-ce que cette pratique, en fait,
00:32:24de recours à l'expertise des cabinets de conseil privés
00:32:28est le lot commun des collectivités locales aussi,
00:32:33des régions, des départements ?
00:32:35Est-ce qu'il n'y a pas que l'État qui abuse de ces cabinets de conseil ?
00:32:40Nous n'avons pas enquêté sur ce périmètre des collectivités territoriales,
00:32:44puisque l'intitulé de la commission d'enquête,
00:32:46c'était sur les politiques publiques de l'État,
00:32:49donc nous n'avons pas eu à le regarder.
00:32:52La situation est quand même fondamentalement différente,
00:32:54me semble-t-il, dans les collectivités territoriales.
00:32:56D'abord, en matière de transparence,
00:32:58il y a des oppositions dans chacune des assemblées,
00:33:02que ce soit les communes, les départements, les régions,
00:33:04qui peuvent demander l'ensemble des documents
00:33:08concernant un certain nombre de dépenses,
00:33:10qu'ils peuvent repérer à travers les comptes administratifs,
00:33:12les budgets, etc.
00:33:14Donc il y a cette fonction de transparence et de contrôle,
00:33:17elle trouve à s'opérer, si vous voulez,
00:33:23par la structure même de la vie démocratique dans ces collectivités.
00:33:27Ça, c'est une première chose, alors que pour l'État, on n'avait rien.
00:33:31J'ajoute que nous avons demandé,
00:33:34et on a mis ce point-là dans notre proposition de loi,
00:33:37un document budgétaire tous les ans, de la part de l'État,
00:33:40qui nous permette de retracer ces dépenses réelles.
00:33:43Il a été fourni un document tout à fait incomplet, lacunaire,
00:33:48et qui n'est pas exploitable en fait.
00:33:50Donc aujourd'hui, l'objet de la bataille,
00:33:53c'est toujours de faire voter cette proposition de loi
00:33:55pour obtenir cette transparence.
00:33:57C'est incroyable parce qu'on voit exactement la même chose
00:34:00avec ces notes plafonds qui ont été réclamées
00:34:03par Charles de Courson et Éric Coquerel
00:34:05de la Commission des Finances de l'Assemblée,
00:34:07qui n'ont pas été transmises à temps.
00:34:09Il y a une opacité organisée au sommet de l'État
00:34:12et puis une démocratie faible,
00:34:15plus faible que dans les collectivités territoriales finalement,
00:34:18quand on voit comment l'Assemblée nationale
00:34:22a lutté pour la proposition de loi
00:34:24pour être finalement du côté des cabinets de conseil
00:34:27plutôt que du côté de l'intérêt public.
00:34:29C'est inquiétant pour les citoyens français de voir ça.
00:34:33Tout à fait.
00:34:34Et le deuxième point de différence,
00:34:36pour compléter le propos sur les collectivités territoriales,
00:34:39c'est que les collectivités territoriales
00:34:42ne font pas la loi.
00:34:44Dans notre pays, la loi est votée par le Parlement
00:34:46à l'initiative le plus souvent
00:34:48et pour les textes les plus importants du gouvernement.
00:34:50Donc l'impact des cabinets de conseil,
00:34:52évidemment complètement différent,
00:34:54c'est plus opérationnel
00:34:56pour mettre en oeuvre justement ces politiques
00:34:58dans les collectivités territoriales,
00:35:00tandis qu'il s'agit de la définition même
00:35:02des politiques de l'État
00:35:04qui nous intéresse.
00:35:06Voilà la différence fondamentale.
00:35:08L'autre sujet est gravissime,
00:35:11c'est aussi la standardisation
00:35:13du fait de l'utilisation de ces cabinets de conseil
00:35:15qui promulguent les mêmes conseils
00:35:17quel que soit le pays.
00:35:19On se rappelle bien sûr de la crise du Covid.
00:35:22C'était M. Castex, Premier ministre,
00:35:25qui récitait les différentes présentations
00:35:27Mackenzie tous les jeudis
00:35:29qui étaient des copiés-collés
00:35:31des mêmes préconisations,
00:35:34pays par pays,
00:35:36tout ça multiplié par X budgets publics.
00:35:40Est-ce qu'il n'y a pas là un risque aussi
00:35:42de dérive où il y aurait
00:35:44une sorte de gouvernement mondial,
00:35:46alors ce n'est pas mondial de facto,
00:35:48mais les mêmes pratiques
00:35:50qui aboutiraient aux mêmes erreurs dans tous les pays
00:35:52parce que les cabinets de conseil ont trop d'influence ?
00:35:54Oui, vous signalez un risque
00:35:56évident que nous avons relevé
00:35:58et dans notre rapport nous avons donné
00:36:00des pièces qui montrent concrètement,
00:36:02qui prouvent ce que vous venez de dire,
00:36:04c'est-à-dire qu'en Australie ou en France
00:36:06on avait exactement le même PowerPoint
00:36:08modulo quelques très légères modifications,
00:36:11lequel PowerPoint d'ailleurs
00:36:13avait pu être produit en Inde pendant la nuit
00:36:15sur les directives qui étaient données
00:36:17dans tel ou tel pays.
00:36:19Donc c'est une organisation internationale
00:36:21qui vise à en effet vendre manifestement
00:36:23plusieurs fois la même chose
00:36:25et utiliser les données qui sont transmises
00:36:27par chaque état pour créer de la valeur.
00:36:29Donc c'était aussi
00:36:31un sujet d'importance.
00:36:33Parce que derrière,
00:36:35l'idée c'est,
00:36:37comme le disait Jean-Michel Blanquer,
00:36:39c'est que McKinsey a une expertise
00:36:41internationale, mais en réalité
00:36:43c'est du vol de données.
00:36:45Vous avez des états qui payent une société
00:36:47pour donner des données sensibles
00:36:49pour qu'ensuite ces sociétés puissent faire
00:36:51un business à l'étranger en disant
00:36:53nous on a une vision à 360 de ce qui se passe.
00:36:55A quel moment un responsable
00:36:57de l'état se dit que c'est normal
00:36:59et que c'est la chose à faire ?
00:37:01Moi ça me choque.
00:37:03Mais ça a choqué tout le monde dans la commission
00:37:05d'enquête également.
00:37:07Je signale aussi qu'il y a
00:37:09un autre problème
00:37:11lié à ces interventions, notamment dans le domaine
00:37:13sanitaire, on va prendre un exemple,
00:37:15c'est le conflit d'intérêt
00:37:17outre l'utilisation des données.
00:37:19Pour l'utilisation des données, nous avons prévu
00:37:21les dispositions de la proposition de loi pour
00:37:23remédier à ce que vous venez de dénoncer,
00:37:25mais il y a aussi purement et simplement
00:37:27les conflits d'intérêt. Vous avez
00:37:29un cabinet de conseil qui d'un côté
00:37:31va conseiller l'état
00:37:33pour la logistique et la mise en place
00:37:35de sa politique vaccinale, et de l'autre côté
00:37:37va conseiller un laboratoire qui est celui qui va
00:37:39fournir les vaccins. Alors on va vous
00:37:41expliquer que bien évidemment il n'y a pas
00:37:43d'interférences, que les consultants ne sont pas
00:37:45les mêmes et qu'on fait très attention parce que
00:37:47dans les cabinets de conseil on a aussi
00:37:49une déontologie. Nous on ne peut pas
00:37:51accepter évidemment cet aspect
00:37:53purement déclaratif et il nous faut des garanties
00:37:55sérieuses, qu'il n'y a pas de conflit
00:37:57d'intérêt, et pour ça il faut des
00:37:59déclarations d'intérêt auxquelles
00:38:01manifestement les
00:38:03cabinets de conseil étaient très réticents
00:38:05et qui ont été d'ailleurs
00:38:07assez limités dans la version
00:38:09du texte que nous avons proposé
00:38:11par l'Assemblée Nationale, alors nous y sommes revenus,
00:38:13il faut que ces déclarations d'intérêt
00:38:15soient complètes et concernent tous les intervenants
00:38:17parce que c'est pas
00:38:19acceptable de penser que
00:38:21d'un côté un laboratoire
00:38:23va être conseillé par un cabinet de conseil
00:38:25qui va conseiller l'état dans la définition
00:38:27de sa politique vaccinale, ça c'est quand même
00:38:29extrêmement choquant. Oui c'est choquant et
00:38:31scandaleux et ça rappelle un autre cas de figure
00:38:33cette opacité organisée
00:38:35c'est celle de la Commission Européenne
00:38:37on se rappelle bien sûr de Mme von der Leyen
00:38:39qui échangeait des textos avec M. Bourla
00:38:41président de Pfizer
00:38:43textos que la justice n'a jamais vus
00:38:45ces contrats qui étaient caviardés pour savoir
00:38:47pourquoi tant de milliards auprès d'un
00:38:49seul fournisseur
00:38:51le travail qu'ont fait
00:38:53les élus français par rapport
00:38:55à l'influence des cabinets de conseil en France
00:38:57il est salvateur pour la France
00:38:59est-ce qu'au niveau européen
00:39:01on a des chiffres également
00:39:03de l'ampleur du désastre ?
00:39:05Non, nous n'avons pas
00:39:07évidemment porté nos travaux
00:39:09puisque nous nous sommes cantonnés
00:39:11à notre pays, à la France
00:39:13pour des raisons institutionnelles
00:39:15évidentes, mais
00:39:17ce que je sais c'est que nos travaux
00:39:19ont inspiré aussi des collègues
00:39:21dans d'autres pays, notamment au Canada
00:39:23si on veut regarder de près l'influence
00:39:25de ce cabinet de conseil
00:39:27je me permettrais de leur conseiller de regarder
00:39:29l'influence de tous les cabinets de conseil
00:39:31parce qu'encore une fois il ne faut pas que l'arbre McKinsey
00:39:33cache la forêt du cabinet de conseil
00:39:35ce serait une erreur stratégique fondamentale
00:39:37le sujet est beaucoup plus vaste
00:39:39et il doit être traité dans les démocraties
00:39:41alors il y a quelques pays en effet
00:39:43qui ont fait ce travail, le Canada me revient en tête
00:39:45mais je sais qu'il y en a quelques autres
00:39:47Au niveau européen peut-être ?
00:39:49Je n'ai pas de données
00:39:51le comité de déontologie parlementaire
00:39:53du Sénat que je préside par ailleurs
00:39:55a fait un travail
00:39:57sur la représentation
00:39:59d'intérêts
00:40:01les améliorations
00:40:03on a aussi à cet égard
00:40:05les améliorations nécessaires
00:40:07on a McKinsey
00:40:09qui cache
00:40:11la forêt du cabinet de conseil
00:40:13et
00:40:15le comité de déontologie parlementaire
00:40:17du Sénat me revient en tête
00:40:19mais je sais qu'il y en a quelques autres
00:40:21je n'ai pas de données
00:40:23le comité de déontologie parlementaire
00:40:25du Sénat
00:40:27que je préside par ailleurs
00:40:29on a McKinsey
00:40:31qui cache
00:40:33la représentation d'intérêts
00:40:35les améliorations
00:40:37on a McKinsey
00:40:39qui cache
00:40:41la représentation d'intérêts
00:40:43les améliorations
00:40:45j'espère qu'elle sera d'ailleurs prochaine
00:40:47le comité de déontologie parlementaire
00:40:49du Sénat
00:40:51le comité de déontologie parlementaire
00:40:53du Sénat
00:40:55la commission européenne en particulier
00:40:57le comité de déontologie parlementaire
00:40:59le comité de déontologie parlementaire
00:41:01le comité de déontologie parlementaire
00:41:03le comité de déontologie parlementaire
00:41:05le comité de déontologie parlementaire
00:41:07le comité de déontologie parlementaire
00:41:09le comité de déontologie parlementaire
00:41:11le comité de déontologie parlementaire
00:41:13le comité de déontologie parlementaire
00:41:15le comité de déontologie parlementaire
00:41:17le comité de déontologie parlementaire
00:41:19le comité de déontologie parlementaire
00:41:21le comité de déontologie parlementaire
00:41:23le comité de déontologie parlementaire
00:41:25le comité de déontologie parlementaire
00:41:27le comité de déontologie parlementaire
00:41:29le comité de déontologie parlementaire
00:41:31le comité de déontologie parlementaire
00:41:33le comité de déontologie parlementaire
00:41:35le comité de déontologie parlementaire
00:41:37le comité de déontologie parlementaire
00:41:39le comité de déontologie parlementaire
00:41:41le comité de déontologie parlementaire
00:41:43le comité de déontologie parlementaire
00:41:45le comité de déontologie parlementaire
00:41:47le comité de déontologie parlementaire
00:41:49le comité de déontologie parlementaire
00:41:51le comité de déontologie parlementaire
00:41:53le comité de déontologie parlementaire
00:41:55le comité de déontologie parlementaire
00:41:57le comité de déontologie parlementaire
00:41:59le comité de déontologie parlementaire
00:42:01le comité de déontologie parlementaire
00:42:03le comité de déontologie parlementaire
00:42:05le comité de déontologie parlementaire
00:42:07le comité de déontologie parlementaire
00:42:09le comité de déontologie parlementaire
00:42:11le comité de déontologie parlementaire
00:42:13le comité de déontologie parlementaire
00:42:15le comité de déontologie parlementaire
00:42:17le comité de déontologie parlementaire
00:42:19le comité de déontologie parlementaire
00:42:21le comité de déontologie parlementaire
00:42:23le comité de déontologie parlementaire
00:42:25le comité de déontologie parlementaire
00:42:27le comité de déontologie parlementaire
00:42:29le comité de déontologie parlementaire
00:42:31le comité de déontologie parlementaire
00:42:33le comité de déontologie parlementaire
00:42:35le comité de déontologie parlementaire
00:42:37le comité de déontologie parlementaire
00:42:39le comité de déontologie parlementaire
00:42:41le comité de déontologie parlementaire
00:42:43le comité de déontologie parlementaire
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00:42:47le comité de déontologie parlementaire
00:42:49le comité de déontologie parlementaire
00:42:51le comité de déontologie parlementaire
00:42:53le comité de déontologie parlementaire
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00:42:57le comité de déontologie parlementaire
00:42:59le comité de déontologie parlementaire
00:43:01le comité de déontologie parlementaire
00:43:03le comité de déontologie parlementaire
00:43:05le comité de déontologie parlementaire
00:43:07le comité de déontologie parlementaire
00:43:09le comité de déontologie parlementaire
00:43:11le comité de déontologie parlementaire
00:43:13le comité de déontologie parlementaire
00:43:15le comité de déontologie parlementaire
00:43:17Alors, quand on voit ce qui s'est passé au Brésil
00:43:19Alors, quand on voit ce qui s'est passé au Brésil
00:43:21la vision de la liberté d'expression américaine
00:43:23elle ne vaut pas dans tous les pays
00:43:25ni la France, ni le Brésil
00:43:27Je rappelle qu'un juge a censuré
00:43:29Je rappelle qu'un juge a censuré
00:43:31interdit X parce que c'était
00:43:33discours de haine d'extrême droite, etc.
00:43:35Il y avait un rapport de force
00:43:37qui n'est pas sans rappeler
00:43:39les passes d'armes entre Thierry Breton et Elon Musk
00:43:41si ce n'est que là, ça a dégénéré
00:43:43Là, à un moment, ça s'est vraiment aggravé
00:43:45Le juge Alexander
00:43:47a censuré Twitter
00:43:49et Elon Musk a commencé
00:43:51à faire fuiter des informations
00:43:53sur les requêtes faites par la justice
00:43:55brésilienne pour censurer
00:43:57tout un tas d'opposants politiques
00:43:59Un camp politique, en l'occurrence, Bolsonaro
00:44:01Non, non, non, c'est ce que je pensais au début
00:44:03Il a censuré Bolsonaro
00:44:05après tout, c'était un juge de gauche
00:44:07ça paraissait logique
00:44:09mais en fait, on s'aperçoit à travers ces fuites
00:44:11que c'est loin de se cantonner au camp Bolsonaro
00:44:13C'est vraiment un...
00:44:17Podemos, qui n'est pas le même
00:44:19que le parti espagnol, mais c'est vraiment
00:44:21ce centre droit qui dénonçait les violences policières
00:44:23qui a été censuré aussi, donc ce n'est pas du tout exclusif
00:44:25à Bolsonaro, visiblement
00:44:27la justice brésilienne a totalement outrepassé ses droits
00:44:29et s'est mise à censurer tout un tas de politiques
00:44:31et on parle d'élus, ce n'est pas juste
00:44:33citoyens de base, donc on
00:44:35imagine qu'il n'y a pas qu'au Brésil et aux Etats-Unis
00:44:37que ça a eu lieu, mais pour l'instant
00:44:39les fuites n'ont lieu qu'au Brésil et aux Etats-Unis
00:44:41Mais ce qu'on voit là
00:44:43aujourd'hui, c'est quand même une lutte
00:44:45assez... pas nouvelle
00:44:47parce qu'elle existe, mais plus intensifiée
00:44:49entre les régulateurs
00:44:51les censeurs, ceux qui vont dévoyer
00:44:53la justice et la démocratie, la liberté d'expression
00:44:55et les plateformes qui sont
00:44:57obligées d'obéir, sous peine de
00:44:59lourdes amendes, ou sous peine de voir
00:45:01des marchés se fermer derrière elles.
00:45:03Ce n'est pas des régulateurs. Quand on a un juge de la Cour suprême
00:45:05de la... je ne sais plus quelle instance
00:45:07brésilienne, qui outrepasse et viole
00:45:09la loi brésilienne, il ne se comporte pas en régulateur
00:45:11il n'est pas non plus élu. Thierry Breton...
00:45:13Mais il n'est pas inquiété aujourd'hui le juge Alexander ?
00:45:15Non mais ça c'est la justice brésilienne, c'est leur problème.
00:45:17Thierry Breton n'est ni élu
00:45:19alors il est certes régulateur, mais très clairement
00:45:21dans ses menaces, et dans les menaces que faisait Elon Musk
00:45:23de révéler des demandes de censure
00:45:25on n'était pas dans le cadre
00:45:27d'une application de la loi. Donc on n'est pas
00:45:29dans le cadre d'un rôle de régulateur.
00:45:31Que ces gens-là soient des régulateurs ou des juges, très bien
00:45:33mais ils ne se comportent pas comme tels
00:45:35ils n'obéissent pas aux lois
00:45:37c'est des gens qui sont censés...
00:45:39La loi sur la liberté d'expression, la règle de droit
00:45:41on a vu...
00:45:43Mais ils outrepassent la règle de droit.
00:45:45La censure de RT France par exemple
00:45:47qui était hors cadre de toutes les règles de droit
00:45:49qui était également totalement hors cadre
00:45:51mais qui avait le mérite d'être relativement
00:45:53claire et transparente, là on a des choses
00:45:55qui se passent sous le manteau. C'est-à-dire qu'on censure
00:45:57sans que le grand public soit au courant. RT News
00:45:59tout le monde était au courant, on peut être pour ou contre
00:46:01cette interdiction, mais toujours est-il que ce n'était pas quelque chose
00:46:03fait en douce à l'insu de tout le monde.
00:46:05Là on parle vraiment de choses qui sont faites
00:46:07derrière le dos, sans que
00:46:09qui que ce soit ne puisse en avoir conscience.
00:46:11C'est bien plus pervers comme censure.
00:46:13C'est un débat aussi qui revient souvent
00:46:15la question de la démocratie. Est-ce qu'on est
00:46:17vraiment dans des démocraties ?
00:46:19Qu'est-ce que ça veut dire démocratie aujourd'hui ?
00:46:21Est-ce qu'on n'est pas dans un simulacre ?
00:46:23Est-ce qu'on n'est pas dans quelque chose de très limité en termes de liberté ?
00:46:25Et en termes de choix aussi, puisqu'on voit
00:46:27bien que la censure de certains
00:46:29camps politiques, et c'est je crois
00:46:31Meta qui a censuré pas mal
00:46:33d'influenceurs d'extrême droite.
00:46:35Ils sont revenus entre temps.
00:46:37Il y a quand même eu une première vague de censure. On voit bien que
00:46:39ces plateformes internationales
00:46:41jouent avec les opinions
00:46:43politiques nationales.
00:46:45Typiquement sur Meta,
00:46:47tout ce qui n'est pas aligné
00:46:49avec le gouvernement est censuré. On va
00:46:51censurer aussi bien des élus d'extrême droite,
00:46:53des médias d'extrême droite, des influenceurs
00:46:55d'extrême droite que
00:46:57tout ce qui touche Gaza, donc plutôt l'extrême gauche.
00:46:59Tout ça est censuré et on ne
00:47:01voit que ce qui est
00:47:03conforme à la DOXA, ainsi que des petits chats,
00:47:05et ce qui en fait une plateforme
00:47:07aujourd'hui d'entertainment. Mais il ne faut pas imaginer un
00:47:09instant qu'on puisse refaire les gilets jaunes
00:47:11sur Facebook. Non, ça c'est impossible.
00:47:13D'ailleurs, quand il y a eu les émeutes de
00:47:15banlieue en juin, c'était Snapchat
00:47:17qui était montré du doigt, et TikTok.
00:47:19Et là, les deux services ont
00:47:21fait un blackout à la demande des autorités
00:47:23immédiatement. Alors pas pendant
00:47:25les émeutes, parce qu'ils ont mis du temps à s'apercevoir
00:47:27qu'il y avait un problème, et puis c'est
00:47:29bien gentil de faire un blackout, mais encore
00:47:31faut-il le prévoir à l'avance.
00:47:33Là où il y a eu un blackout, c'était plutôt
00:47:35en Nouvelle-Calédonie.
00:47:37Ah là, ils ont carrément débranché Internet.
00:47:39Ils ont
00:47:41imaginé dans un premier temps
00:47:43débrancher des antennes.
00:47:45Parce que la façon la plus propre de faire un blackout
00:47:47dans ce genre de situation, c'est de débrancher les antennes
00:47:49qui sont sur les lieux d'émeutes. Vous ne perturbez
00:47:51pas quoi que ce soit aux alentours,
00:47:53c'est juste la cité qui est en train de faire une émeute,
00:47:55vous n'avez plus de 4G,
00:47:57et donc vous n'avez plus de possibilité de vous coordonner
00:47:59vu que Snapchat servait à la coordination.
00:48:01En Nouvelle-Calédonie, visiblement,
00:48:03techniquement, ce n'est pas possible. Donc ils y sont allés
00:48:05de façon plus brutale, comme n'importe quelle dictature.
00:48:07On coupe Internet
00:48:09à l'occasion des meutes depuis
00:48:11quasiment 4 mois.
00:48:13On ferme carrément le pays.
00:48:15Mais là, ils ont essayé
00:48:17de jouer la subtilité.
00:48:19Ils ont probablement anticipé
00:48:21le fait de pouvoir le faire un jour
00:48:23en métropole. C'était techniquement pas possible.
00:48:25C'est un test, là, encore ?
00:48:27Non, on n'en est pas au niveau du test.
00:48:29Ils se sont dit que
00:48:31la façon la plus
00:48:33propre de faire ça, c'est vraiment de couper
00:48:35une antenne. Les antennes, ce n'est pas
00:48:37des antennes comme les antennes RATO
00:48:39pour recevoir la télé ou la TNT.
00:48:41C'est un ordinateur avec un dispositif pour émettre.
00:48:43On peut en prendre contre la distance
00:48:45et on peut très précisément
00:48:47éteindre certaines antennes.
00:48:49Ça a un inconvénient, c'est que du coup, on se coupe
00:48:51d'un moyen de référencer qui participe aux émeutes.
00:48:53Après, il y a ce qu'on appelle
00:48:55les simcatchers, qui sont des dispositifs
00:48:57de renseignement pour
00:48:59intercepter tous les numéros qu'il y a à proximité.
00:49:01Vous n'allez pas intercepter
00:49:03typiquement ce qui se passe sur Snapchat avec du simcatcher.
00:49:05Non, ce n'est pas très utile
00:49:07dans ce cas de figure. Ça a
00:49:09d'autres intérêts, mais ce n'est pas très utile dans ce cas de figure.
00:49:11Là, dans l'absolu,
00:49:13pendant les émeutes de l'été dernier,
00:49:15les antennes GSM ont servi
00:49:17à référencer tous les participants.
00:49:19Parce que comme tout le monde est parti avec un téléphone dans la poche,
00:49:21c'était extrêmement simple de repérer
00:49:23ceux qui se baladaient à 3 heures du matin.
00:49:25Ça a servi
00:49:27sans doute à nos renseignements
00:49:29d'établir des listes.
00:49:31En Calédonie, la situation était
00:49:33plus grave, vu qu'on s'en prenait pas seulement
00:49:35aux biens, mais aussi aux personnes. Là,
00:49:37ils ont coupé tout.
00:49:39Mais si on regarde aussi le précédent, en Grande-Bretagne,
00:49:41avec les émeutes qu'il y a eues après l'assassinat
00:49:43des fillettes à Southampton,
00:49:45pour un post Facebook,
00:49:47vous faites de la prison maintenant.
00:49:49Est-ce que ça va venir chez nous ?
00:49:51En Grande-Bretagne,
00:49:53depuis qu'on
00:49:55emprisonne pour un statut Facebook,
00:49:57il n'y a pas loin de 5000 personnes
00:49:59qui ont connu ces déboires.
00:50:01Ça n'a rien de nouveau en Grande-Bretagne, ça a juste été l'occasion
00:50:03de s'apercevoir qu'effectivement,
00:50:05la liberté d'expression n'existait plus du tout en Grande-Bretagne.
00:50:07Alors que, rappelons-le, c'est quand même
00:50:09beaucoup plus proche de la Constitution américaine,
00:50:11même s'ils n'ont pas de Constitution,
00:50:13c'est beaucoup plus proche de l'esprit de la Constitution américaine
00:50:15que nous. Mais la Grande-Bretagne,
00:50:17c'est fini depuis belle lurette.
00:50:19Nous,
00:50:21il y a eu une tentative,
00:50:23vous vous rappelez, d'une fille qui avait posté
00:50:25un statut insultant vis-à-vis du Président
00:50:27de la République, qui s'était retrouvée en garde à vue,
00:50:29c'est pas allé plus loin que ça, étant donné le scandale
00:50:31que ça a fait.
00:50:33Ça viendra peut-être...
00:50:35Pour l'instant, on n'en est pas là.
00:50:37Les Anglais
00:50:39ont pris une longueur d'avance sur nous là-dessus.
00:50:41Et nous, on voit bien qu'il y a quand même
00:50:43cette lutte de la censure,
00:50:45la liberté d'expression, avec un cadre
00:50:47qui est de plus en plus contraint. On a eu la loi
00:50:49Avia d'abord, qui n'est pas passée,
00:50:51mais qui est revenue par la fenêtre.
00:50:53Et on continue de vouloir
00:50:55censurer, pour le bien des populations,
00:50:57les discours de haine
00:50:59et la désinformation.
00:51:01Vous parliez tout à l'heure des tiers de confiance
00:51:03dans le DSA, des signaleurs de confiance.
00:51:05C'est encore pire, c'est-à-dire qu'on a
00:51:07l'ARCOM, chez nous, qui régit
00:51:09le paysage audiovisuel et
00:51:11numérique,
00:51:13et l'Union Européenne va demander
00:51:15aux uns et aux autres de
00:51:17trouver des signalers de confiance,
00:51:19des censeurs politiques, en quelque sorte,
00:51:21des internets.
00:51:23Aujourd'hui, on ne sait toujours pas qui sont ces
00:51:25signalers de confiance.
00:51:27L'idée du DSA, c'est de permettre à tout un chacun de signaler
00:51:29quelque chose qui pose problème.
00:51:31Le problème, c'est que si vous filez ce genre d'outils
00:51:33à 400 millions d'utilisateurs européens,
00:51:35ils vont s'organiser en meute, ça va être un bordel
00:51:37incroyable. On peut toujours, chacun,
00:51:39de son côté, signaler, mais ça n'a aucune chance
00:51:41de remonter aux oreilles des réseaux sociaux
00:51:43parce qu'ils ne sont pas en mesure
00:51:45de gérer une telle quantité d'informations.
00:51:47Et du coup, le DSA a prévu, à travers
00:51:49les autorités de régulation locale,
00:51:51l'ARCOM en France, de nommer
00:51:53des signalers de confiance, qui peuvent être
00:51:55des associations, des ONG, un peu ce qu'on veut,
00:51:57qui, eux, auront vraiment
00:51:59un poids dans leur signalement. Et effectivement,
00:52:01ça donne une espèce de privatisation
00:52:03de shérif, de la liberté d'expression.
00:52:05Le commissaire politique, là, on est quasiment, c'est
00:52:07plutôt sociétique.
00:52:09Le commissaire politique, il juge.
00:52:11C'est vraiment le shérif qui ramène le juge.
00:52:13Le juge, c'est les réseaux sociaux
00:52:15qui ont toujours cette tâche de...
00:52:17Sauf que, si c'est signalé par un signaler de confiance
00:52:19et que les réseaux sociaux n'obtempèrent pas
00:52:21au signaler de confiance, là, il peut y avoir une procédure
00:52:23juridique, et là, il peut y avoir une méchante amende.
00:52:25Donc, on imagine que les réseaux sociaux
00:52:27vont quand même regarder de façon très attentive
00:52:29ce que les shérifs de la liberté
00:52:31d'expression vont leur amener dans leur filet.
00:52:33Et le problème, c'est qu'on n'a pas la moindre
00:52:35idée de qui sont ces signalers de confiance.
00:52:37Et même de qui va les nommer.
00:52:39C'est l'ARCOM.
00:52:41Mais par quel processus ? Un vote ?
00:52:43Un processus qu'on voit
00:52:45par exemple au Vatican avec la petite fumée blanche.
00:52:47C'est selon le bon joueur
00:52:49un conclave de l'ARCOM
00:52:51qui va nommer... Alors, on ne sait pas qui.
00:52:53Ils sont vraisemblablement...
00:52:55J'ai une petite idée. Oui, on a tous une petite idée.
00:52:57Et du coup,
00:52:59cette petite idée explique
00:53:01la raison de ce silence. Parce qu'effectivement,
00:53:03le jour où les shérifs
00:53:05de liberté d'expression sont connus,
00:53:07ça risque... Ah, il faudra respecter
00:53:09la petite étoile du shérif
00:53:11qui va être là pour dire comment ça se passe.
00:53:13Non, mais c'est terrible.
00:53:15On va parler de cette privatisation
00:53:17à la fois de la liberté d'expression
00:53:19sur Internet, aussi de l'évolution
00:53:21d'Internet depuis les débuts. Deux mondes
00:53:23qui signoraient la politique et la technologie
00:53:25aujourd'hui, qui sont en train de s'imbriquer
00:53:27et pas pour le meilleur des mondes,
00:53:29ou plutôt pour le meilleur des mondes, mais pas celui-là.
00:53:31Au sens le moins bien du terme.
00:53:33Et puis, bien sûr, on reviendra sur la technologie
00:53:35au cœur des conflits.
00:53:37Pour nous joindre, réagir, poser vos questions,
00:53:390 826 300 300
00:53:41au standard de Sud Radio, on se retrouve avec notre invité
00:53:43Fabrice Epelboin.
00:53:45Alexis Poulin, sans réserve.
00:53:47Et on se retrouve
00:53:49avec notre invité Fabrice Epelboin pour
00:53:51parler de cette
00:53:53guerre à bas bruit entre les
00:53:55Etats et les réseaux sociaux.
00:53:57La façon dont la parole est de plus en plus
00:53:59contrainte, finalement. Là où la promesse
00:54:01d'Internet était quand même un espace de liberté,
00:54:03un nouvel espace de liberté. On se retrouve
00:54:05avec des enclos numériques, finalement,
00:54:07avec des règles de la communauté,
00:54:09avec des DSA, des réglementations
00:54:11internationales, qui poussent
00:54:13à contraindre toujours davantage
00:54:15la parole. Et puis, il y a eu
00:54:17l'émergence des messageries,
00:54:19cryptées ou non,
00:54:21qui ont vu aussi une nouvelle
00:54:23façon de faire de l'influence et de libérer
00:54:25la parole, dont Telegram.
00:54:27Telegram, fondée par Pavel Durov,
00:54:29un citoyen russe, qui a obtenu
00:54:31la nationalité française, mais aussi
00:54:33Emirati, qui avait fondé
00:54:35V-Contact, qui était une sorte de Facebook russe
00:54:37et puis qui est parti de Russie.
00:54:39Et ce Pavel Durov,
00:54:41eh bien, c'était à la fin du mois
00:54:43d'août, il me semble, a été arrêté par les autorités
00:54:45françaises, parce que
00:54:47Telegram, la plateforme qu'il avait fondée,
00:54:49ne collaborait pas suffisamment
00:54:51avec les différents enquêteurs,
00:54:53notamment au sujet de crimes organisés,
00:54:55de pédocriminalités.
00:54:57Oui, oui, c'était très long.
00:54:59La liste était très longue. Il y avait un des chefs
00:55:01d'inculpation qui était honnêtement tout à fait
00:55:03valable, il ne coopère pas avec la justice.
00:55:05Ça s'entend.
00:55:07Et on peut comprendre que la justice française
00:55:09lutte sur les doigts là-dessus.
00:55:11Par contre, il y avait onze autres chefs d'inculpation
00:55:13qui étaient extrêmement, extrêmement discutables.
00:55:15De mémoire, il y en avait trois
00:55:17qui concernaient la cryptographie
00:55:19utilisée sur sa plateforme.
00:55:21Ce qui veut dire, la cryptographie,
00:55:23ça semble absurd, mais ça veut dire concrètement
00:55:25la capacité à préserver
00:55:27la vie privée. C'est un fondamental
00:55:29de la démocratie. Les plus hautes instances
00:55:31judiciaires européennes le reconnaissent
00:55:33elles-mêmes. Sans vie privée, il n'y a pas de démocratie.
00:55:35Et puis, il y avait neuf
00:55:37autres chefs d'inculpation
00:55:39qui concernaient la complicité de toute
00:55:41forme de crime présent sur la plateforme.
00:55:43Avec un milliard d'utilisateurs, il y en a.
00:55:45C'est impossible en réalité, mais à ce moment-là,
00:55:47tous les propriétaires de plateformes,
00:55:49tous les mêmes de fournisseurs d'accès Internet
00:55:51pourraient se retrouver en garde à vue.
00:55:53Tous les mêmes hommes d'hébergeurs peuvent se retrouver en garde à vue demain.
00:55:55C'est impossible. Pourquoi la justice française
00:55:57a fait ça à Pavel Durov ?
00:55:59Alors ça, j'en ai
00:56:01aucune idée, parce que d'un point de vue
00:56:03strictement judiciaire,
00:56:05c'est...
00:56:07c'est pas très sérieux.
00:56:09Ou alors c'est vraiment un message d'intimidation ?
00:56:11C'est pour dire, regardez, on peut
00:56:13aller jusque là, si vous voulez.
00:56:15Le truc, c'est que la justice française
00:56:17a préparé l'arrestation de Pavel Durov
00:56:19dans le plus grand secret. C'est ce qu'a révélé
00:56:21les canards enchaînés dans les jours qu'on suivait l'arrestation.
00:56:23De façon à éviter les interférences
00:56:25de l'exécutif.
00:56:27Sinon, Emmanuel Macron aurait pu
00:56:29prévenir Pavel Durov et lui dire d'éviter
00:56:31de passer par Paris. En plus,
00:56:33il a l'immunité, donc il ne risquait rien.
00:56:35Oui, et puis c'est Emmanuel Macron qui a fait le
00:56:37forcing pour que Pavel Durov
00:56:39ait la nationalité française contre l'abri des services
00:56:41à l'époque. Tout à fait.
00:56:43Emmanuel Macron voulait
00:56:45absolument que Telegram s'installe
00:56:47à Paris, parce qu'il était en train de construire
00:56:49la start-up nation au début de son mandat.
00:56:51Pavel Durov a dû jeter un oeil
00:56:53aux codes des impôts. Il s'est dit que ce n'était pas une bonne idée.
00:56:55Il s'est plutôt installé aux
00:56:57Émirats arabes unis, ce qui d'un point de vue
00:56:59fiscal était beaucoup plus malin.
00:57:01Mais malgré tout, il était preneur
00:57:03d'un passeport que lui avait proposé
00:57:05Emmanuel Macron et puis qu'il a fini par
00:57:07obtenir de mémoire en 2021
00:57:09ou 2022. Oui, de manière accélérée.
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00:59:37La réalité du chiffrement sur Telegram, c'est qu'on peut, si on étalue une communication entre deux personnes,
00:59:42en option, si on le demande, chiffrer la communication,
00:59:45mais que pour le reste, absolument rien n'est chiffré, tout est sur les serveurs de Telegram.
00:59:49Alors chiffré sur les serveurs de Telegram, mais c'est un autre type de chiffrement, et Telegram y a accès.
00:59:53Et donc ça pose question sur la capacité qu'a Telegram à jouer les Wikileaks.
01:00:00Et ça pourrait tout à fait arriver parce que Pavel Durov a un frérot
01:00:03qui est son associé dans Telegram, qui est le cerveau en matière de technologie dans le duo,
01:00:10et qui lui est plus proche, il faut savoir que les Émirats d'un point de vue géopolitique se déchirent,
01:00:15notamment à travers le conflit israélien, entre ceux qui veulent s'accrocher aux accords d'Abraham,
01:00:22des accords de paix entre le monde arabe et Israël,
01:00:24dont la tête de Proulx et Mohamed Ben Zayed, qui est aujourd'hui le grand patron des Émirats arabes unis,
01:00:31et puis un autre camp qui lui verrait plutôt d'un bon oeil le fait d'aller voir du côté des Chinois et accessoirement des Russes,
01:00:39considérant comme l'essentiel du Moyen-Orient que l'Empire américain c'est fini,
01:00:44que désormais il faut se tourner vers la Chine,
01:00:47et c'est dans ce mouvement d'abandon de l'Empire américain pour aller vers la Chine, qui est déjà largement entamé,
01:00:53c'est comme ça qu'on leur a vendu des Rafales plutôt que des F-16,
01:00:56que les Français se sont incrustés dans cette économie qui est extraordinaire et extrêmement généreuse,
01:01:01c'est comme ça qu'on leur a vendu des Rafales,
01:01:04c'est comme ça qu'on leur a vendu tout un tas de choses extrêmement obscures dans le monde du cyber,
01:01:09et qu'on a profité de la place vacante laissée par les Américains pour se faire une petite place au soleil qui au final est assez précaire,
01:01:17parce que plus la guerre à Gaza dure, plus les accords d'Abraham se fragilisent.
01:01:22S'ils se fragilisent au point de se rompre,
01:01:24si par exemple Kamala Harris venait d'être élue présidente à la prochaine élection présidentielle américaine,
01:01:29là on a vraiment un risque, et c'est un risque pour l'équilibre de la France,
01:01:33que les accords d'Abraham s'effondrent, et que du coup les Français se fassent dégager comme des malpropres.
01:01:38Et dans ce cas de figure, on aurait certainement les conversations de la Macronie disponibles sur Wikileaks.
01:01:43Ce qui serait très drôle, soyons pas hypocrites, mais ça aurait des conséquences dramatiques sur l'équilibre de la France.
01:01:49Comme on a eu les Macronleaks, qui étaient taxés de dossiers conspirationnistes,
01:01:54où on avait toutes ces affaires entre McKinsey et La République En Marche,
01:01:58qui étaient réelles et qui étaient bien dans ces Macronleaks.
01:02:01Ça a été au tout début, pendant la campagne, et c'était déjà là, public, dans ces documents.
01:02:07Ah oui, compétent.
01:02:08Les Macronleaks, alors moi j'ai vu ça à l'époque, c'était drôle,
01:02:12parce que j'avais organisé des ateliers à Sciences Po,
01:02:15où j'avais donné un exercice à mes élèves qui consistait à essayer de déstabiliser le régime français
01:02:22en utilisant des sources Wikileaks.
01:02:24De façon à ce qu'ils comprennent quel était le rôle géopolitique de Wikileaks,
01:02:28et comment on pouvait, à travers de l'information, déstabiliser un régime.
01:02:32Et quelques mois plus tard, on a eu les Macronleaks.
01:02:35Les Macronleaks, pour les gens qui s'intéressent à la politique,
01:02:39étaient surtout une occasion de voir des comptes de campagne,
01:02:42et la façon dont géraient, notamment à travers les emails de Cédrico,
01:02:46une campagne politique.
01:02:48Et c'était objectivement très intéressant, d'un point de vue strictement pour des élèves de Sciences Po.
01:02:53En dehors de la participation de McKinsey, qui à l'époque, n'avait pas choqué plus que ça.
01:02:59C'est rien d'extraordinaire, malheureusement, c'est pas nouveau.
01:03:03Là maintenant on en sait un peu plus, donc ça commence à être de plus en plus choquant.
01:03:06À l'époque, ce n'était pas ce qui choquait le plus.
01:03:08Et il n'y avait pas grand-chose de si choquant dans les Macronleaks à l'époque.
01:03:11Non, il y avait juste les deux arbres qui se rambalaient, des fraises tagada, mais pas plus.
01:03:14Oui, rien d'extraordinaire, mais surtout une fantastique opportunité
01:03:17de regarder des comptes de campagne en vrai.
01:03:19Comment ça se passe en vrai, en ayant les tableurs Excel, les échanges,
01:03:22pour récupérer la moindre note de frais, parce que Cédrico était très rigoureux.
01:03:26Il avait un rôle de directeur financier de campagne,
01:03:29donc il avait une vraie rigueur.
01:03:31Et ça permettait vraiment à des gens qui apprennent ce métier-là
01:03:35de se projeter dans la réalité d'une campagne avec des vrais documents,
01:03:38plutôt que des cours théoriques.
01:03:40On parlait, juste avant de parler des Macronleaks,
01:03:43de la place de la France au Moyen-Orient
01:03:46et de la diplomatie française de ce siège éjectable sur lequel on est.
01:03:50Il y a eu l'attaque, qui n'est pas revendiquée,
01:03:53des pagers, de ces petits appareils,
01:03:56du SBOLA 3000 blessés, puis ensuite des appareils électroniques
01:04:03qui ont été piégés et qui ont explosé au visage,
01:04:07dans la poche des militants.
01:04:09Opération incroyable, mais aussi extrêmement inquiétante.
01:04:17Incroyable, oui, inquiétante en quoi ?
01:04:20Sur la sécurité de ces appareils.
01:04:23Ah non, ces appareils ont été piégés,
01:04:26ce n'étaient pas des pagers ordinaires,
01:04:28ils avaient mis de l'explosif dedans.
01:04:31D'ailleurs, Israël avait monté des entreprises
01:04:35totalement fictives pour fabriquer ces pagers
01:04:38et les revendre au SBOLA.
01:04:40En Hongrie, notamment, mais certainement pas qu'eux.
01:04:43Ils avaient monté toute une série d'entreprises
01:04:45et ils avaient des commandes d'autre chose que le SBOLA.
01:04:48Ils fournissaient des pagers tout à fait ordinaires
01:04:51aux clients tout à fait ordinaires,
01:04:53et ceux du SBOLA étaient truffés d'explosifs
01:04:55avec un système de détonation complètement modifié.
01:04:58Mais ce n'est pas comme s'ils avaient
01:05:00disséminé aux quatre coins du monde
01:05:02des pagers explosifs qui pouvaient
01:05:04nous péter à la gueule à tout moment.
01:05:06Mais là, ce que dit, parce qu'on peut y voir
01:05:08la marque d'Israël dans la guerre
01:05:10que mène l'État hébreu face aux groupes terroristes,
01:05:13c'est que, finalement, un État justifie
01:05:16le terrorisme contre les terroristes.
01:05:18Alors, le terrorisme, si on s'en tient aux définitions,
01:05:21ça consiste à attaquer des populations civiles.
01:05:23Là, on attaque des combattants du SBOLA.
01:05:25Alors, effectivement, il y a des dégâts collatéraux.
01:05:27Mais pas de manière traditionnelle, on va dire.
01:05:29Pas de manière traditionnelle, ça c'est clair.
01:05:31C'est vraiment pas traditionnel, mais on attaque
01:05:33de façon ultra-ciblée, avec forcément
01:05:35quelques dégâts collatéraux, des combattants
01:05:37d'une force ennemie qui, elle-même,
01:05:39vous balance des missiles.
01:05:41On n'est pas dans le cadre de terrorisme.
01:05:43On est dans le cadre d'une guerre
01:05:45avec une méthode tout à fait
01:05:47originale, innovante et bluffante
01:05:50d'attaquer de façon ultra-ciblée
01:05:52des combattants.
01:05:54Une très grosse proportion des combattants
01:05:56en un temps record.
01:05:58Donc, c'est spectaculaire, mais ce n'est pas du terrorisme.
01:06:00Le terrorisme aurait consisté à attaquer
01:06:02de façon indifférenciée de la population libanaise.
01:06:04Pour vous, pas du terrorisme, mais une guerre
01:06:06non-conventionnelle.
01:06:08C'est la définition officielle du terrorisme.
01:06:10Là où c'est, pour moi,
01:06:12inquiétant, c'est la façon
01:06:14dont, justement, la guerre est en train de changer.
01:06:16On n'a pas du tout
01:06:18sur des combattants face-à-face,
01:06:20y compris, d'ailleurs, si on parle du front ukrainien,
01:06:22on a eu ce moment
01:06:24de combattants face-à-face, de colonnes de chars, etc.
01:06:26Aujourd'hui, on est quand même sur
01:06:28de la donnée, des drones.
01:06:30On voit des images assez terribles de drones
01:06:32qui vont aller chercher jusque dans leur cachette
01:06:34des combattants du camp adverse,
01:06:36que ce soit côté russe ou ukrainien.
01:06:38Des drones qui sont à la fois
01:06:40du côté maritime, aérien
01:06:42et de l'infanterie.
01:06:44Et puis, l'importance des données.
01:06:46Starlink, par exemple,
01:06:48compagnie d'Elon Musk,
01:06:50qui fait que l'Ukraine a des données
01:06:52et peut organiser, justement, cette guerre des drones.
01:06:54C'est quand même incroyable
01:06:56de voir la place qu'a prise la technologie,
01:06:58on en parlait et dans la politique,
01:07:00et aussi dans les combats,
01:07:02ou du moins les guerres hybrides
01:07:04du XXIe siècle.
01:07:06Il faut savoir que dans les premiers jours
01:07:08du conflit en Ukraine,
01:07:10les russes avaient détruit toutes les infrastructures de communication ukrainienne.
01:07:12Ce qui est classique, c'est comme ça qu'on commence une guerre.
01:07:14Et que la seule solution
01:07:16pour disposer de moyens de communication,
01:07:18c'était Starlink.
01:07:20C'est ce que Elon Musk a fourni
01:07:22du Starlink gratuitement pendant les premiers mois du conflit.
01:07:24Au bout de 4-5 mois,
01:07:26la facture commençait à s'alourdir,
01:07:28donc il a demandé au Pentagone de prendre le relais.
01:07:30Mais c'est vraiment lui qui a fourni toute l'infrastructure
01:07:32de communication. Sans Starlink,
01:07:34il n'y aurait pas eu de guerre en Ukraine.
01:07:36Les chars russes seraient arrivés à Kiev
01:07:38et ça aurait été la fin de l'histoire.
01:07:40Grâce à Starlink, il y a pu avoir
01:07:42non seulement des communications au sein de l'armée ukrainienne,
01:07:44mais aussi les fameux drones,
01:07:46qui seraient totalement inutilisables
01:07:48sans moyens de communication,
01:07:50et qui ont permis d'arrêter ces colonnes de chars qui allaient vers Kiev.
01:07:52Vous vous souvenez, au tout début du conflit,
01:07:54il y avait une énorme colonne de chars,
01:07:56et ils ont bousillé 2-3 chars
01:07:58et quelques matériels de ravitaillement,
01:08:00ce qui fait que la colonne de chars s'est arrêtée net.
01:08:02Et là, la guerre a commencé à radicalement changer
01:08:04et on a pris conscience de l'importance des armes.
01:08:06C'est concentré sur
01:08:08le Donbass.
01:08:10Et c'est devenu très compliqué.
01:08:12Tout d'un coup, le fait de disposer de chars
01:08:14qui valent pour certains
01:08:16des centaines de millions en pièces
01:08:18est devenu très accessoire
01:08:20par rapport à des drones qui valent
01:08:22quelques milliers de dollars pièces.
01:08:24Les iraniens, par exemple, qui sont
01:08:26gros fabricants de drones
01:08:28low cost ?
01:08:30Low cost par rapport à un missile.
01:08:32Mais un missile, ça vaut une fortune.
01:08:34Donc forcément, un drone à quelques milliers
01:08:36ou quelques dizaines de milliers de dollars,
01:08:38qui certes est moins rapide qu'un missile,
01:08:40mais qui arrive à destination, ça fait très bien l'affaire.
01:08:42Et ça permet d'en balancer
01:08:44100 pour le même prix qu'un missile.
01:08:46Donc effectivement,
01:08:48la guerre a changé de nature.
01:08:50L'avantage technologique
01:08:52brut
01:08:54à l'américaine, des gens qui ont
01:08:56des milliards de dollars et qui investissent dans
01:08:58un char Abraham, je ne me souviens plus du prix
01:09:00d'un char Abraham, mais ça coûte une fortune.
01:09:02Un F-16 ?
01:09:04Dégommer un F-16 avec un drone, on n'en est pas encore là.
01:09:06Mais un char Abraham, typiquement, c'était
01:09:08l'un des fleurons de l'armée américaine.
01:09:10Mais si vous avez un char qui vaut
01:09:12100 millions de dollars et que vous vous faites
01:09:14péter par un drone qui en vaut 2000,
01:09:16tout d'un coup, la nature de la guerre
01:09:18change. Et puis effectivement,
01:09:20pour revenir à Israël, si vous êtes
01:09:22capable de monter une opération
01:09:24qui permet d'être...
01:09:26Je ne sais pas combien il y a de combattants
01:09:28du Hezbollah, mais ils en ont
01:09:30plusieurs milliers,
01:09:323 000 environ.
01:09:34Ça représente une proportion importante de la
01:09:36capacité du Hezbollah en termes de combattants.
01:09:38Et ça sans engager un seul combattant ?
01:09:40Sans engager le moins de combattants.
01:09:42Avec une opération dont le coût,
01:09:44surtout pour Israël qui a quand même
01:09:46certains moyens financiers, est ridicule.
01:09:48Absolument ridicule.
01:09:50On est vraiment dans cette période où la guerre,
01:09:52qui finalement avait des méthodes
01:09:54qui étaient établies depuis
01:09:56les tout débuts du XXe siècle.
01:09:58Le char, ça date de la Première Guerre mondiale.
01:10:00L'aviation de façon fraîche,
01:10:02ça a apparu à la Première Guerre mondiale,
01:10:04mais ça vraiment, ça s'est déployé
01:10:06durant la Seconde Guerre mondiale.
01:10:08Au final, entre ça et la bombe atomique,
01:10:10depuis la Seconde Guerre mondiale,
01:10:12on vit un peu sur des acquis. Il y a eu des progrès.
01:10:14Mais les principaux éléments
01:10:16qui faisaient qu'une armée
01:10:18était puissante ou pas, étaient acquis.
01:10:20Là, l'arrivée du drone,
01:10:22des satellites Starlink,
01:10:24du cyber,
01:10:26qui n'est pas tout nouveau,
01:10:28tout ça a radicalement changé les choses.
01:10:30Ça a apparu à la Première Guerre mondiale,
01:10:32mais ça a vraiment...
01:10:38...
01:10:40mais les principa...
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01:11:00Oui, on a vu
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01:11:06C'est conventionnel, on t'appelait...
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