Les premiers pas du gouvernement Barnier / Le Proche-Orient - Poulin sans réserve

  • il y a 3 jours
Avec Benjamin Morel, politologue et maître de conférences en droit public à l'Université Paris II, David Rigoulet-Roze, Chercheur associé à l'IRIS, rédacteur en chef de la revue, François-Xavier Pietri, journaliste, auteur du livre « Voiture électrique : ils sont devenus fous ! » (Éditions Litos)

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##POULIN_SANS_RESERVE-2024-10-04##

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Transcription
00:00:00SUD RADIO, midi 14h, Alexis Poulin, sans réserve.
00:00:06Et on est ensemble jusqu'à 14h sur SUD RADIO pour cette nouvelle édition de Poulin sans réserve.
00:00:11On va parler aujourd'hui des premiers pas du gouvernement de Michel Barnier avec notre invité Benjamin Morel,
00:00:16politologue et maître de conférence en droit public.
00:00:18On va parler évidemment de la situation au Moyen-Orient et notamment au Liban, en Iran, en Israël,
00:00:25avec David Rigouleros, chercheur associé à l'IRIS, rédacteur en chef de la revue Orient Stratégique,
00:00:31qui sera avec nous par Zoom.
00:00:33Et puis, en deuxième partie d'émission, à 13h, on va parler de la voiture, les voiturephobes,
00:00:40ceux qui en veulent vraiment à la voiture, avec François-Xavier Pietri, qui est un journaliste
00:00:46et qui sort un livre, Rendez-nous la liberté de rouler.
00:00:50Si vous souhaitez nous contacter, poser vos questions ou réagir,
00:00:540826 300 300, le standard de Sud Radio, à tout de suite.
00:00:58Alexis Poulin, sans réserve, l'invité.
00:01:01Trois priorités, élever le niveau, élever le niveau, élever le niveau, c'est ça la priorité.
00:01:05Qu'est-ce que c'est ?
00:01:06Sud Radio.
00:01:06Sud Radio.
00:01:07Parlons vrai.
00:01:08Parlons vrai.
00:01:08Sud Radio.
00:01:09Parlons vrai.
00:01:11Chez Auchan, on sait que vous adorez quand vos produits préférés sont à petit prix.
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00:01:52Vérifiez vos capacités de remboursement avant de vous engager.
00:02:01Et notre invité, c'est Benjamin Morel, politologue, mec de conférence en droits publics à l'Université Paris II.
00:02:07Bonjour.
00:02:08Bonjour.
00:02:09Alors, vous êtes avec nous par téléphone pour parler des premiers pas du gouvernement Barnier.
00:02:13On a eu cette semaine la déclaration de politique générale,
00:02:17une interview à la télévision publique,
00:02:19et puis des déclarations.
00:02:21L'heure est grave, le budget, comment faire, vu ce que récupère Michel Barnier ?
00:02:27A votre avis, y a-t-il des solutions ?
00:02:30Ou est-ce là des gesticulations difficiles pour Michel Barnier et son équipe ?
00:02:36Alors, est-ce qu'il y a des solutions économiques ?
00:02:38Je serais bien en peine de vous répondre, je ne suis pas économiste.
00:02:40En revanche, politiquement, le jeu de Michel Barnier est un jeu qui, pour l'instant, est relativement habile.
00:02:45Il faut voir qu'au sein de cet hémicycle, personne n'a vraiment intérêt, pour l'instant, à la chute de Michel Barnier.
00:02:51La majorité présidentielle, on sait que la majorité présidentielle est prise dans une impasse stratégique.
00:02:55Les LR sont sous-euphorisants avec 40 députés, ils ont Matignon.
00:02:58Le RN a plutôt intérêt à cette situation parce que ça lui permet de désactiver, peu à peu, le front républicain,
00:03:06tout en aménageant la période médiatique compliquée du procès de Marine Le Pen.
00:03:11Quant à la gauche, elle se retrouve unie contre ce gouvernement et contre une politique d'austérité
00:03:16qu'évidemment, elle aura beau jeu de dénoncer.
00:03:18Donc, dans ce cadre-là, Michel Barnier donne ce qu'il faut aux différents groupes qui ne le soutiennent pas,
00:03:24il leur donne des raisons pour ne pas le censurer.
00:03:27Par exemple, quand vous écoutez les signaux envoyés au RN,
00:03:30en fait, fondamentalement, il n'y a pas grand-chose, en tout cas, pas grand-chose de crédible.
00:03:33Marine Le Pen avait besoin d'une raison, d'un alibi pour ne pas censurer Michel Barnier,
00:03:37ce qu'elle a trouvé dans le cadre de ce discours politique général, annonçant qu'elle ne censurerait pas.
00:03:42Donc, pour l'instant, ça peut tenir.
00:03:44Michel Barnier envoie des signaux extrêmement clairs concernant la taxation des grandes entreprises,
00:03:50des plus riches, pour masquer des coupes budgétaires qui probablement toucheront d'autres catégories de la population,
00:03:55notamment des catégories plus précaires.
00:03:57Mais ça permet, entre guillemets, d'entretenir le sentiment d'un gouvernement qui est dans une perspective de justice,
00:04:04ce qui, d'un point de vue médiatique, pour l'instant, a relativement pris.
00:04:07Donc, c'est une première semaine plutôt bien gérée, au moins du point de vue de la Compol.
00:04:11Mais, au-delà de la Compol, on a quand même Carole Delga, du Parti Socialiste,
00:04:15qui a annoncé la censure le plus rapidement possible de ce gouvernement,
00:04:18le NFP qui veut jouer le jeu de la censure.
00:04:21Est-ce que la présentation du budget, Michel Barnier l'évoquait lors de son interview jeudi soir,
00:04:26pourrait passer par 49-3 ?
00:04:28Est-ce que ce n'est pas là un risque d'une vraie motion de censure qui pourrait faire tomber le gouvernement ?
00:04:33Alors, ça va passer par 49-3, très probablement, pour tout un tas de raisons procédurales qu'on pourrait décrire.
00:04:39Mais c'est un budget qui est très tardif, et comme c'est un budget qui est très tardif,
00:04:41la plupart des modifications devront passer par amendement.
00:04:43Si le gouvernement veut tenir son budget, il devra passer par 49-3, par ailleurs.
00:04:48Eh bien, il n'y a pas de majorité pour voter ce budget.
00:04:50Mais il risque d'y avoir une majorité pour ne pas censurer le gouvernement.
00:04:54Comment est-ce qu'on peut estimer que ça va se passer, si on essaie de faire un peu le teasing du budget ?
00:04:58La gauche veut dire que ce budget est horrible.
00:05:00Ce budget est enfame, il est en scie sociale.
00:05:02Donc, nous déposerons évidemment une motion de censure.
00:05:04Marine Le Pen va dire, écoutez, moi, je ne veux pas le chaos dans le pays.
00:05:07Je ne veux pas le chaos et, objectivement, si Michel Barnier tombe, on va avoir du mal à trouver un nouveau Premier ministre.
00:05:13Donc, j'ai envie de ne pas renverser Michel Barnier sur un 49-3.
00:05:16Mais la gauche a raison.
00:05:18Sur tel ou tel point, ce budget est inacceptable.
00:05:20Donc, je censurerai si Michel Barnier ne retire pas les points en question.
00:05:24Marine Le Pen va menacer de censure jusqu'au dernier moment.
00:05:28Jusqu'au dernier moment, Michel Barnier va dire, non, non, je retiens.
00:05:30Et finalement, on lâchera quelques petits éléments.
00:05:32Et si le budget passe, ce sera parce que Marine Le Pen n'aura pas voté la censure.
00:05:36Si les grands héritants de ce budget ont été retirés, c'est aussi parce que Marine Le Pen aura fait qu'ils ont été retirés.
00:05:43Et donc, Marine Le Pen et le RN ont tout intérêt à cette situation.
00:05:47Ce qui est un peu la surenvie de Michel Barnier.
00:05:49En fait, ce que vous dites, c'est que Michel Barnier a été choisi après deux mois d'atermoiement par Emmanuel Macron.
00:05:55Mais finalement, ça arrange tout le monde de se dire que c'est lui qui récupère des finances publiques catastrophiques et un budget impossible.
00:06:01Là, vraiment, tous les partis sont soulagés, y compris les LR, d'une certaine façon.
00:06:05D'une certaine façon, oui. Le RN y a intérêt pour la raison qu'on a donnée.
00:06:09La gauche refait son unité et apparaît comme étant le camp politique qui lutte et contre l'austorité,
00:06:16et contre un gouvernement de facto soutenu par le RN.
00:06:19Donc ça, évidemment, quand vous voulez incarner l'opposition, c'est plutôt positif.
00:06:22Quant aux macronistes, de toute façon, ils sont pris dans une impasse stratégique.
00:06:25C'est-à-dire qu'ils ont été élus grâce au report du voix de la gauche contre le RN,
00:06:29et ils soutiennent un gouvernement soutenu par l'Assemblée Nationale.
00:06:31Donc la situation actuelle fait que, un, ils ne s'allient pas avec le NSP,
00:06:35que, deux, ils ne peuvent pas sortir de leur alliance avec LR,
00:06:37et que le Premier ministre a été nommé par un Président de la République issu de leur rang.
00:06:40Donc leur impasse stratégique les oblige à se contorsionner en disant
00:06:43« Nous ne voterons pas le budget », ce que dit Gérald Darmanin.
00:06:46Et donc, ce faisant, nous refusons les hausses d'impôts qui, par ailleurs, touchent aujourd'hui essentiellement leur électorat.
00:06:53Vous comprenez bien qu'ils ne voteront pas la motion de censure.
00:06:56Donc ils se contorsionnent pour exister.
00:06:58Est-ce que ce n'est pas même un coup de maître de la part d'Emmanuel Macron
00:07:01de transformer sa majorité d'hier en opposition d'aujourd'hui,
00:07:05pour finalement les protéger jusqu'en 2027,
00:07:08où ils passeront pour une opposition raisonnable,
00:07:11où va se reconstruire une social-démocratie centriste,
00:07:15alors qu'ils sont responsables de la situation dégradée des comptes publics
00:07:19et de l'état des finances publiques ?
00:07:22Alors, c'est ce qu'ils vont tenter de faire entendre,
00:07:25mais ça risque tout de même d'être relativement difficile.
00:07:27Il faut voir qu'aujourd'hui, ceux qui sont dans une situation la plus problématique,
00:07:31c'est justement ces députés macronistes.
00:07:33Ils n'auraient pas été élus.
00:07:34Le Fonds républicain a très peu profité à la gauche en termes électoraux.
00:07:37Il a surtout profité aux députés macronistes.
00:07:39Que va faire Marine Le Pen ?
00:07:41Marine Le Pen va dire « Écoutez, la prochaine fois que vous faites,
00:07:43vous électeurs de gauche, Fonds républicain,
00:07:45n'oubliez pas que les centristes tiennent grâce à nous.
00:07:47Donc, eux, ils n'ont pas de problème.
00:07:49Ils sont portés par le Rassemblement national.
00:07:51Que va dire la gauche ?
00:07:52La gauche va dire « Oui, en effet, Marine Le Pen a raison.
00:07:56Ce gouvernement est soutenu par le RN. »
00:07:58Donc, le côté Fonds républicain,
00:08:00avec un report des voix de gauche sur les députés centristes,
00:08:03va être très très compliqué la prochaine fois.
00:08:05Et donc, aujourd'hui, il y a une volonté de se sortir de cet espace stratégique
00:08:08pour les macronistes,
00:08:09mais si demain, il devait y avoir une élection législative,
00:08:12le RN, probablement, montrer,
00:08:14la gauche, notamment la France insoumise,
00:08:16baisserait assez peu.
00:08:17C'est des circo-fiefs.
00:08:18En revanche, les circo-macronistes,
00:08:21elles sont très très en danger.
00:08:23Ils sont fragiles.
00:08:24Quelles sont les priorités,
00:08:26ou du moins les sujets brûlants sur la table de Michel Barnier ?
00:08:30On a bien sûr le budget, l'agriculture,
00:08:32qui reste toujours un sujet d'importance,
00:08:35et puis les Outre-mer.
00:08:36Est-ce qu'il y a d'autres sujets
00:08:38qui doivent préoccuper au plus haut point Michel Barnier actuellement ?
00:08:42Alors,
00:08:43moins Michel Barnier ne légifère,
00:08:45plus il a de chances de survie.
00:08:47Évidemment, c'est-à-dire que
00:08:49la loi immigration, par exemple,
00:08:51potentielle qu'on pourrait envisager d'abord,
00:08:53elle serait majoritairement censurée par le Conseil constitutionnel,
00:08:55donc au bout du compte, dans le meilleur des cas,
00:08:57vous votez une loi un peu pour rien,
00:08:59et dans le pire des cas, et un cas assez probable,
00:09:01trouvez-moi la loi immigration commune
00:09:03entre le Modem et le RN.
00:09:04Or, il faudrait que les deux soutiennent.
00:09:06Eh bien, elle apparaît totalement improbable.
00:09:08Si vous voulez faire exploser votre majorité,
00:09:09il n'y a rien de tel.
00:09:10Donc, les sujets les plus clivants
00:09:12risquent d'être
00:09:14mis de côté,
00:09:16parce qu'ils feraient exploser la majorité.
00:09:18Donc, il faut faire passer les budgets, on n'a pas le choix.
00:09:20Il faut trouver une solution à la Nouvelle-Calédonie,
00:09:21on n'a pas le choix, et on a beaucoup tardé,
00:09:23et cette dissolution a été totalement irresponsable sur ce sujet.
00:09:25Et il faut, parce qu'il y a en effet
00:09:27une crise agricole, parce qu'on va avoir
00:09:29des sujets qui vont être des sujets
00:09:31brûlants à court terme,
00:09:33il faut faire passer des textes qui permettent
00:09:35de traiter ces sujets pour le reste.
00:09:37On va avoir un retour de textes, je pense par exemple,
00:09:39à la fin de vie, etc., qui peuvent être clivants,
00:09:41mais qui sont interpartisans.
00:09:43Vous trouvez des opposants et des détracteurs
00:09:45dans à peu près tous les camps politiques.
00:09:47Ce qui permet d'avancer sur des sujets
00:09:49qui sont des sujets peut-être clivants,
00:09:51mais pas dangereux pour un gouvernement.
00:09:53Donc, ça va probablement être la typologie
00:09:55des textes qu'on va exéminer pendant les 10 prochains mois.
00:09:57Oui, donc des textes... Là, on est en plein
00:09:59dans la communication politique, ce que vous disiez.
00:10:01Finalement, est-ce que le gouvernement
00:10:03Barnier, ce n'est pas une mosaïque
00:10:05de couleurs pour
00:10:07contenter un peu tout le monde
00:10:09dans un attentisme qui fait qu'on va
00:10:11aller vers toujours plus de dettes
00:10:13et toujours plus de dépenses sans apporter
00:10:15les solutions ?
00:10:17Si vous voulez, Michel Barnier tient sur 5 personnes.
00:10:19Laurent Wauquiez, Gabriel Attal,
00:10:21François Bayrou, Edouard Philippe et Marine Le Pen.
00:10:23Ils veulent tous devenir présidents de la République.
00:10:25Ça veut dire deux choses. Pour l'instant,
00:10:27leurs intérêts convergent. Et tant que leurs intérêts
00:10:29convergeront, Michel Barnier, quelle que soit
00:10:31sa qualité ou son absence de qualité, tiendra.
00:10:33Et le jour où Michel Barnier s'aventure
00:10:35sur des terrains qui
00:10:37gênent l'une de ses personnalités,
00:10:39il tombe. Donc, il a tout intérêt, en réalité,
00:10:41à légiférer à minima, à ne pas
00:10:43être trop eugène pour ceux
00:10:45qui, aujourd'hui, tiennent son
00:10:47destin entre ses mains. Donc, en effet,
00:10:49il ne faut pas attendre grand-chose de Michel Barnier
00:10:51du point de vue de l'ambition législative. Pas parce qu'il ne veut
00:10:53pas, je ne juge pas la personne, mais parce qu'il n'a
00:10:55pas les marges de manière parlementaire.
00:10:57Alors, certes, là, c'est pour lui en ce qui le concerne,
00:10:59mais pour des personnes
00:11:01comme Bruno Retailleau, par exemple, qui va
00:11:03utiliser le ministère de l'Intérieur, là aussi, comme
00:11:05un tremplin de visibilité,
00:11:07une mise en avant.
00:11:09Est-ce qu'il n'y a pas un risque de voir des ministres
00:11:11vouloir aller plus loin et faire éclater
00:11:13un consensus déjà difficile à tenir ?
00:11:17C'est un peu comme les députés
00:11:19macronistes qu'on évoquait tout à l'heure.
00:11:21C'est-à-dire qu'il va y avoir un jeu
00:11:23rhétorique, parce que chacun doit
00:11:25exister. Et puis, il faut bien comprendre que
00:11:27que ce soit pour les LR ou les
00:11:29macronistes, encore une fois,
00:11:31ils ne concourent pas, a priori, pour l'instant,
00:11:33dans des écuries communes
00:11:35pour 2027. Donc, il va falloir se
00:11:37distinguer les uns des autres et surjouer
00:11:39ce qui peut les différencier, alors qu'ils vont
00:11:41assumer un commun bilan. C'est évidemment
00:11:43très compliqué. Donc, en effet,
00:11:45que Bruno Retailleau monte
00:11:47dans les tours sur un certain nombre de sujets,
00:11:49pour expliquer que les
00:11:51macronistes sont les macronistes que LR
00:11:53c'est LR. De même,
00:11:55quand Michel Barnier dit, lors de son discours de politique
00:11:57générale, nous ne remettrons pas en cause les lois
00:11:59veille. Quand Gabriel Attel dit
00:12:01attention, attention, il y a un danger sur la loi
00:12:03veille. C'est évident que personne
00:12:05n'a eu envie de remettre en cause la loi veille.
00:12:07Donc là, vous êtes strictement dans la communication
00:12:09politique, à l'essai de se différencier
00:12:11au sein de cette majorité. Comme ils n'assument
00:12:13pas un même bilan et qu'ils n'ont pas un même avenir,
00:12:15ils doivent montrer qu'ils ne sont pas d'accord,
00:12:17qu'ils sont en divergence, et pour ça, surjouer
00:12:19sur leur divergence.
00:12:21On a l'impression, quand même,
00:12:23d'un monde à part, où tout le monde est en train
00:12:25de se préparer pour 2027. En réalité,
00:12:27sans le dire, sauf Édouard Philippe, qui le dit tous les jours,
00:12:29quasiment. Mais
00:12:31aujourd'hui, l'urgence
00:12:33est telle que ces petits jeux politiques
00:12:35devraient être mis de côté, non ?
00:12:37Probablement.
00:12:39Mais malgré tout, quand vous gouvernez
00:12:41avec une majorité relative, vous
00:12:43devez gérer au jour le
00:12:45jour vos déséquilibres parlementaires. Et si vous êtes
00:12:47un parlementaire et que vous voulez demain être réélu,
00:12:49vous ne pouvez pas ignorer ces jeux politiques.
00:12:51Encore une fois, ils sont dans des situations
00:12:53excessivement précaires.
00:12:55Donc, pour avancer en vue de l'intérêt général,
00:12:57il faut quand même arriver à tenir
00:12:59votre majorité, et pour tenir votre majorité,
00:13:01il faut jouer le petit jeu politicien.
00:13:03Après, il ne faut pas non plus caricaturer
00:13:05les politiques. C'est-à-dire que
00:13:07si jamais je m'engage en politique
00:13:09dans un parti, quel qu'il soit, je défends
00:13:11une vision de l'intérêt général. J'ai envie demain
00:13:13d'arriver au pouvoir, parce que je pense que cette vision est bonne.
00:13:15Si jamais je me tire une balle
00:13:17dans le pied et que j'ai une position sacrificielle,
00:13:19demain, je donne le poids
00:13:21à mon adversaire, qui appliquera une autre vision
00:13:23que je n'ai pas. Donc, ils se préparent
00:13:25tous en 2027, parce qu'ils sont persuadés qu'ils ne pourront
00:13:27agir qu'à partir de 2027.
00:13:29Et qu'en attendant, bon an, mal an,
00:13:31les institutions sont un peu bloquées.
00:13:33Un peu bloquées, et puis, il y en a un qu'on n'a pas évoqué
00:13:35ce matin, c'est
00:13:37Emmanuel Macron. Finalement,
00:13:39lui qui était toujours devant
00:13:41la scène,
00:13:43à parler au français quasiment tous les jours,
00:13:45à prendre des positions sur tous les sujets
00:13:47devant les ministres de ses
00:13:49anciens gouvernements,
00:13:51finalement, il est à l'étranger,
00:13:53il prend du champ, il se tait, il a rencontré Michel Bernier,
00:13:55mais on a l'impression que lui aussi
00:13:57souffle et se dit, ah, j'ai bien
00:13:59choisi, et maintenant, attendons
00:14:01de voir ce que ça donne, mais je vais les laisser s'entretuer.
00:14:03Alors,
00:14:05il y a cette idée, probablement, après, Emmanuel
00:14:07Macron ne peut pas se présenter à sa propre succession,
00:14:09donc le prochain coup qu'il peut jouer,
00:14:11c'est dans 10 mois, s'il dissoit nouveau
00:14:13l'Assemblée nationale. Mais ces troupes ne lui répondent
00:14:15plus, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, ce qu'on appelle le
00:14:17macronisme, ça n'existe plus. Le groupe
00:14:19pour la République, il est ataliste. Éventuellement,
00:14:21il y en a quelques-uns qui sont en rupture de banc par rapport à
00:14:23Gabriel Attal, mais il est majoritairement ataliste,
00:14:25et les relations sont très froides entre les deux.
00:14:27Donc, Emmanuel Macron a, en fait, très
00:14:29peu de marge de manœuvre. Il a une marge de manœuvre
00:14:31qu'il tentera de retrouver,
00:14:33probablement, à certains moments, notamment
00:14:35sur l'international, sur un certain nombre de domaines,
00:14:37mais, bon an, mal an,
00:14:39les capacités, aujourd'hui,
00:14:41d'action d'Emmanuel Macron, au-delà des
00:14:43tabous Larrazin, typiquement une nouvelle
00:14:45dissolution, sont quand même très, très
00:14:47restreintes. La question qui va se poser politiquement,
00:14:49c'est combien de temps il pourra
00:14:51supporter ça ? Combien de temps il pourra se mettre
00:14:53en retrait ? Ça, c'est une affaire de tempérament.
00:14:55Le problème, c'est que Michel Barnier doit déjà
00:14:57gérer les cinq hurons que j'évoquais
00:14:59tout à l'heure et les groupes politiques aux divergences
00:15:01idéologiques et stratégiques absolues.
00:15:03Et, en plus, il doit avoir Emmanuel Macron qui
00:15:05parasite son fragile
00:15:09équilibre. Eh bien, ça risque d'être
00:15:11encore plus compliqué pour Michel Barnier.
00:15:13Moins Emmanuel Macron intervient dans le débat
00:15:15public, plus la vie de Michel Barnier sera
00:15:17pas trop difficile. – Oui, mais justement,
00:15:19ça va être toute la
00:15:21difficile de la tâche
00:15:23qu'arrivait à gérer
00:15:25Emmanuel Macron. Et on l'a vu, d'ailleurs,
00:15:27dans la construction du gouvernement,
00:15:29les allers-retours et le temps que ça a pris.
00:15:31Est-ce qu'il n'y a pas
00:15:33une autre carte que peut jouer Emmanuel Macron
00:15:35qui serait tout simplement de démissionner si jamais
00:15:37une crise politique continuait
00:15:39et le budget
00:15:41arrivait à une motion de censure ?
00:15:43– Alors, vous me posez des questions qui sont
00:15:45compliquées parce que je ne suis pas dans sa tête.
00:15:47Je ne suis pas sûr que toutes les attitudes d'Emmanuel Macron
00:15:49sont fondamentalement rationnelles. La dissolution
00:15:51en est une preuve. A priori,
00:15:53rien ne l'oblige à démissionner.
00:15:55Les acteurs politiques actuellement,
00:15:57pour l'instant en tout cas,
00:15:59n'ont pas vraiment intérêt à le pousser à la démission,
00:16:01au-delà des procédures de destitution, mais qui sont
00:16:03plus politiques, si vous voulez. Tout le monde sait très bien
00:16:05que ça n'arrivera pas au bout. Donc, on est dans une logique
00:16:07qui est une logique plutôt d'affichage politique.
00:16:09Pour l'instant, le temps de latence que permet
00:16:11la présidence d'Emmanuel Macron arrange un peu
00:16:13tout le monde. Donc, si lui, en revanche,
00:16:15ne supporte plus son rôle et veut
00:16:17partir en coup d'éclat,
00:16:19c'est une possibilité. Après, il est
00:16:21très, très abîmé dans l'opinion.
00:16:23Le fait de se refaire
00:16:25une forme de popularité en gérant
00:16:27l'international en étant dans une forme de retrait
00:16:29serait, en vue de l'avenir, qu'il veuille
00:16:31revenir en politique ou qu'il veuille faire autre chose,
00:16:33probablement la meilleure sortie, au vu des
00:16:35cartes qu'il a aujourd'hui en main. Ensuite, il y a une
00:16:37question de tempérament. Chaque fois qu'Emmanuel Macron
00:16:39a voulu se mettre en retrait et
00:16:41tenter de jouer,
00:16:43je dirais, un Jupiter
00:16:45relativement silencieux en haut de son Olympe,
00:16:47quelques semaines plus tard, ça capotait
00:16:49et il y avait de nouveau une offensive
00:16:51de communication qui devenait
00:16:53hyperactive. Et ça, c'est du tempérament.
00:16:55Et ce tempérament-là, il est
00:16:57évidemment très dur à apprécier.
00:16:59On va l'apprécier dans les jours qui viennent,
00:17:01sans doute avec délectation.
00:17:03Merci, Benjamin Morel, d'avoir répondu
00:17:05à nos questions sur Sud Radio.
00:17:07On va se retrouver dans un instant pour l'édito
00:17:09et puis on parlera du Proche-Orient,
00:17:11proche de l'embrasement, avec
00:17:13cette incursion israélienne au Liban
00:17:15et le bombardement de Beyrouth. Où va
00:17:17l'Iran, Israël et tous les acteurs
00:17:19du conflit dans la région avec David
00:17:21Rigoulet-Rose. A tout de suite sur Sud Radio.
00:17:23On a un nouveau gouvernement,
00:17:25ça y est, et je sais
00:17:27que la plupart d'entre vous ne connaissent
00:17:29pas les nouveaux ministres, c'est vrai.
00:17:31Ils sont nombreux et, pour beaucoup,
00:17:33très peu médiatiques, mais il y a quelques
00:17:35figures quand même qui se détachent du lot.
00:17:37Bruno Retailleau et
00:17:39Anne Gentay, la ministre de l'éducation
00:17:41nationale. On l'a connue
00:17:43députée,
00:17:45elle était aussi à Singapour
00:17:47prodiguant des conseils sur comment traiter
00:17:49son personnel de maison lorsqu'on était
00:17:51un expatrié ou une expatriée français.
00:17:53Et aujourd'hui, elle est
00:17:55ministre de l'éducation nationale
00:17:57et sa priorité, on l'écoute, c'est ça.
00:17:59Trois priorités, élever le niveau, élever le niveau,
00:18:01élever le niveau, c'est ça la priorité.
00:18:03Trois priorités qui n'en sont qu'une.
00:18:05Élever le niveau, élever le niveau, élever le niveau.
00:18:07Alors on se demande, où va l'argent
00:18:09et à quoi servent tous les rectorats, les réformes
00:18:11successives pour l'éducation nationale
00:18:13où le niveau ne fait que baisser,
00:18:15mais, heureusement, Anne Gentay veut élever le niveau
00:18:17et patatra ce matin,
00:18:19en voulant élever le niveau, elle
00:18:21déclarait sur une autre radio qu'il y aurait
00:18:23lundi un moment de recueillement
00:18:25et d'explication pour revenir
00:18:27sur l'anniversaire
00:18:29tragique du 7 octobre.
00:18:31On l'écoute.
00:18:33On parlera du 7 octobre et de l'attentat ?
00:18:35On en parlera, on ne peut pas
00:18:37laisser ça tomber dans les oubliettes
00:18:39de l'histoire, ça n'est pas possible.
00:18:41Samuel Paty, Dominique Bernard, toutes les atteintes
00:18:43à laïcité, le nombre de cas qui ont
00:18:45progressé, c'est inacceptable.
00:18:47Et que c'est inacceptable, évidemment,
00:18:49la laïcité, elle en a parlé en longueur
00:18:51ce matin également, seulement
00:18:53voilà, une heure après cette interview,
00:18:55et bien, il y a un démenti du
00:18:57ministère de l'Education nationale.
00:18:59Anne Geneté a annoncé qu'à un moment de recueillement
00:19:01et de discussion seraient organisées
00:19:03dans les établissements scolaires
00:19:05pour le premier anniversaire des attentats
00:19:07du 7 octobre en Israël,
00:19:09mais depuis, le ministère de l'Education
00:19:11nous a précisé qu'elle s'était trompée,
00:19:13qu'elle parlait d'un hommage à Samuel Paty
00:19:15et Dominique Bernard, les professeurs assassinés,
00:19:17hommage qui est prévu à la mi-octobre.
00:19:19Voilà, donc, un peu
00:19:21de... on met les pinceaux,
00:19:23comme on dit, difficile évidemment
00:19:25quand on est dans une position comme celle-là, mais
00:19:27heureusement qu'on va parler de la laïcité,
00:19:29on pense évidemment à nos chères têtes blondes
00:19:31à l'école, soumises
00:19:33à toutes sortes d'idéologies,
00:19:35de questionnements, et ces
00:19:37pauvres professeurs face à élèves qui ne savent plus
00:19:39comment faire réforme après réforme.
00:19:41En tout cas, c'est un couac de plus au gouvernement
00:19:43Barnier, on se rappelle bien sûr
00:19:45des autres ministres qui avaient fait des déclarations
00:19:47qui avaient été ensuite
00:19:49revues et corrigées, notamment
00:19:51Antoine Armand, qui ne souhaitait pas recevoir
00:19:53les membres du RN à Bercy, et puis qui avait été
00:19:55obligé de s'excuser et de dire, non, non, mais si, si,
00:19:57tout à fait, excusez-moi, je m'étais trompé.
00:19:59Encore une belle équipe de champions
00:20:01avec les meilleurs supporters, on croirait les Verts.
00:20:03Merci.
00:20:05Alexis Poulin, sans réserve,
00:20:07l'invité. Et notre invité
00:20:09pour cette deuxième partie de
00:20:11la première heure, c'est David
00:20:13Rigouleros, chercheur associé à l'IRIS,
00:20:15rédacteur en chef de la revue Orient
00:20:17Stratégique. Bonjour monsieur.
00:20:19Bonjour. Merci d'être avec nous. Alors,
00:20:21la situation
00:20:23au Liban, évidemment,
00:20:25est une de l'actualité.
00:20:27Après la mort
00:20:29du chef du Hezbollah, tué par
00:20:31les frappes israéliennes,
00:20:33l'incursion limitée selon l'armée
00:20:35israélienne dans le Sud-Liban,
00:20:37on voit que les accrochages
00:20:39sont nombreux et que, finalement,
00:20:41les combats font de nombreux morts,
00:20:43de part et d'autre, sans
00:20:45savoir exactement quel est le
00:20:47niveau. Alors, je ne sais pas si on est
00:20:49avec nous.
00:20:51Oui ? Oui. Vous pouvez
00:20:53nous faire un point sur la situation ?
00:20:55Oui, là, il y a
00:20:57la modalité terrestre qui est
00:20:59engagée, effectivement, et
00:21:01la situation est complexe.
00:21:03De toute façon, ça explique la présence des Israéliens,
00:21:05parce que, même si la campagne
00:21:07de bombardement, d'attrition,
00:21:09sur les sites du Hezbollah
00:21:11se poursuit, on l'a vu
00:21:13cette nuit avec Beyrouth, notamment,
00:21:15pour ce qui est de l'opération au sol,
00:21:17c'est déjà coûteux, puisque
00:21:19il y a neuf tués
00:21:21qui ont été recensés,
00:21:23dès les premiers jours, ce qui explique
00:21:25qu'il y a bien eu résistance des combattants
00:21:27du Hezbollah. Et c'est ce qui explique
00:21:29aussi que Tzahal est demandé l'évacuation
00:21:31de nombreux villages,
00:21:33justement, à proximité de la zone,
00:21:35dans la perspective
00:21:37de combats accrus.
00:21:39Surtout que ces morts de l'armée israélienne
00:21:41faisaient partie d'une unité d'élite
00:21:43qui avait déjà au Péra-Gaza
00:21:45des combattants aguerris
00:21:47qui se sont fait tuer
00:21:49par les membres du Hezbollah, donc on voit que c'est assez
00:21:51difficile. Quel est
00:21:53l'objectif aujourd'hui de Netanyahou ?
00:21:55L'objectif
00:21:57déclaré, ça a été
00:21:59établi il y a une dizaine de jours
00:22:01de manière officielle, un nouveau but de guerre,
00:22:03par-delà ceux qui avaient été proclamés
00:22:05pour Gaza, c'est
00:22:07de favoriser une situation
00:22:09qui permette le retour des quelques
00:22:1170 000 Israéliens
00:22:13qui ont été délocalisés dès le 8 octobre,
00:22:15puisque c'était le début
00:22:17des frappes du Hezbollah sur le nord d'Israël,
00:22:19qui ont été délocalisés depuis un an
00:22:21dans le reste du pays
00:22:23et qui souhaitent regagner leur foyer.
00:22:25Donc c'est aujourd'hui un but de guerre
00:22:27déclaré, qui passe évidemment par un
00:22:29plan de modalité, c'est la
00:22:31sécurisation du nord d'Israël qui implique
00:22:33évidemment une
00:22:35guerre d'attrition contre le Hezbollah
00:22:37au sud Liban, notamment
00:22:39pour instaurer une forme de zone de sécurité
00:22:41qui permettrait d'éviter
00:22:43à nouveau des tirs
00:22:45justement sur le nord d'Israël
00:22:47pour permettre la réinstallation
00:22:49de ces quelques 70 000 Israéliens.
00:22:51Mais est-ce que
00:22:53au-delà de l'opération
00:22:55des pagers piégés,
00:22:57l'assassinat du leader
00:22:59et de son second, qui apparemment
00:23:01selon Axios aurait été tué également,
00:23:03Hassan Nasrallah pour le Hezbollah
00:23:05et les autres coups durs
00:23:07portés à l'arsenal du Hezbollah,
00:23:09est-ce que le Hezbollah
00:23:11est encore en capacité
00:23:13d'inquiéter Israël ?
00:23:15Il ne représente pas
00:23:17la menace qu'il était avant
00:23:19effectivement le lancement de cette opération.
00:23:21Puisque vous le rappelez,
00:23:23il y a d'abord eu l'affaire des beepers
00:23:25et des talkie-walkies
00:23:27qui a conduit, dont les conséquences
00:23:29ont été de blesser un grand
00:23:31nombre, plusieurs centaines,
00:23:33de membres du Hezbollah,
00:23:35notamment des cadres intermédiaires qui forment
00:23:37la colonne vertébrale de la transmission
00:23:39en termes de communication et d'ordre
00:23:41sur l'opérationnelle. Mais dans un deuxième temps,
00:23:43ça a été la décapitation de tout
00:23:45le staff de la force radouane.
00:23:47La force radouane sont les forces spéciales
00:23:49justement du Hezbollah qui mettaient
00:23:51une pression très forte sur la frontière.
00:23:53Et puis évidemment,
00:23:55l'élimination
00:23:57des principaux commandants et puis
00:23:59l'élimination de Nasrallah lui-même.
00:24:01Donc il y a un affaiblissement évidemment en termes de structure
00:24:03organisationnelle qui est avérée
00:24:05et qui est conjoint avec
00:24:07la guerre d'attrition qui est menée
00:24:09justement sur les
00:24:11dépôts de munitions. Mais
00:24:13le Hezbollah se représentait avant de toute façon
00:24:15une quasi-armée de quelques
00:24:1750 000 miliciens avec
00:24:19des taux très très importants qui étaient estimés
00:24:21à entre 120 000 et 150 000 missiles
00:24:23et roquettes. On vient de trouver d'ailleurs des
00:24:25armes d'origine russe, semble-t-il.
00:24:27Donc de toute façon, il y a
00:24:29une culture militaire du Hezbollah
00:24:31et on le voit avec justement les
00:24:33premiers morts, les premiers
00:24:35soldats qui sont tombés
00:24:37au niveau du Sullivan.
00:24:39Mais est-ce qu'il n'y a pas un risque de voir
00:24:41se multiplier des opérations terroristes
00:24:43non contrôlées, de groupuscules
00:24:45plus radicaux encore
00:24:47au sein du Hezbollah ? On a eu l'attentat
00:24:49à Tel Aviv. Est-ce que là, dans les jours
00:24:51qui viennent, les semaines qui viennent, on risque pas d'avoir
00:24:53une campagne d'actes terroristes en réponse
00:24:55aux frappes israéliennes ?
00:24:57Oui, ce serait pas surprenant.
00:25:01C'est tout à fait possible.
00:25:03C'est une manière, effectivement, de contourner
00:25:05la guerre d'attrition qui est menée
00:25:07contre les cultures établies,
00:25:09on va dire. Il y a certainement
00:25:11l'événité de multiplier
00:25:13ce type d'attentat
00:25:15terroriste, même si
00:25:17c'est pas ça qui hypothéquera, évidemment,
00:25:19la poursuite des opérations militaires.
00:25:21Parce que l'objectif du gouvernement
00:25:23de Dessal, c'est de faire que
00:25:25le Hezbollah ne représente plus la menace
00:25:27qu'il était avant le 7 octobre.
00:25:29Il y avait de la part de Dessal
00:25:31une surveillance
00:25:33presque plus importante sur la frontière nord
00:25:35que sur Gaza, ce qui explique
00:25:37pour partie, d'ailleurs, une forme d'aveuglement
00:25:39sur la situation
00:25:41qui prévalait au sud.
00:25:43Mais, en l'occurrence, on est dans
00:25:45une deuxième séquence, c'est la séquence libanaise.
00:25:47Il s'agit d'écraser,
00:25:49effectivement, du point de vue des Israéliens,
00:25:51le mandataire principal de Téhéran,
00:25:53c'est-à-dire le joueur de la couronne,
00:25:55en l'occurrence le Hezbollah, qui a été façonné
00:25:57par l'Iran, et qui servait
00:25:59de projection géopolitique
00:26:01à Téhéran en termes de dissuasion.
00:26:03Il s'agit, justement, d'amoindrir
00:26:05cet axe
00:26:07de groupes dites de la résistance
00:26:09à Israël qui
00:26:11constituait une partie de la dissuasion
00:26:13iranienne.
00:26:15Et selon certaines sources,
00:26:17Hassan Nasrallah avait signé un cessez-le-feu,
00:26:19était prêt à cela avant
00:26:21son élimination ?
00:26:23C'est pas du tout établi.
00:26:25Il y avait le problème très important, justement,
00:26:27de la ligne autour
00:26:29de la ligne bleue, c'est-à-dire la résolution
00:26:311701. Il y avait
00:26:33un plan du binôme
00:26:35franco-américain, notamment c'était un plan français,
00:26:37qui prévoyait un retrait
00:26:39du Hezbollah au moins à 10 km de la frontière,
00:26:41alors que
00:26:43Sahel demandait
00:26:45jusqu'au fleuve Litany, 30 km.
00:26:47Et il se trouve que ce plan français qui avait été
00:26:49présenté en février dernier, d'ailleurs,
00:26:51n'avait pas pu, malgré tous les efforts,
00:26:53à la fois français et américain, puisqu'il y avait un envoyé
00:26:55spécial à Mossenstein du président
00:26:57Biden, n'avait pas pu être
00:26:59concrétisé et les Israéliens
00:27:01avaient prévenu les Occidentaux
00:27:03que, faute d'options
00:27:05diplomatiques,
00:27:07ce serait l'option militaire
00:27:09qui s'imposerait, ce qui semble évidemment le cas aujourd'hui.
00:27:11Justement, la diplomatie française,
00:27:13on a eu
00:27:15Jean-Yves Le Drian qui était envoyé spécial,
00:27:17on a eu le nouveau ministre
00:27:19des Affaires étrangères, Jean-Noël Barraud, qui bégayait
00:27:21par rapport à la mort de deux Français à
00:27:23Beyrouth lors des bombardements. La France,
00:27:25Emmanuel Macron, qui avait eu
00:27:27des déclarations importantes vis-à-vis du
00:27:29Liban après l'explosion du port de Beyrouth et après
00:27:31l'opération des pagers.
00:27:33Où en est la diplomatie française dans ce
00:27:35conflit ?
00:27:37La diplomatie française
00:27:39prend acte d'une situation
00:27:41qu'elle ne maîtrise pas, au même titre que
00:27:43d'autres pays d'ailleurs, puisque quand on voit
00:27:45que le monde des Etats-Unis
00:27:47ont des difficultés à faire par rapport à
00:27:49un certain nombre de vues,
00:27:51ce n'est pas surprenant que la France ait
00:27:53des difficultés encore plus importantes,
00:27:55puisqu'on n'est pas quand même en termes de puissance
00:27:57au même niveau, même s'il y a une coordination,
00:27:59bien sûr. Dans le cas du Liban, c'est très spécifique
00:28:01comme vous le rappelez. C'est un attachement
00:28:03français particulier, évidemment, avec le
00:28:05pays du Sèdre. Mais vu la configuration
00:28:07actuelle, on n'est pas en mesure du tout
00:28:09de peser suffisamment pour
00:28:11non pas imposer, mais convaincre
00:28:13les acteurs de finaliser cette option
00:28:15diplomatique. Et c'est nouveau
00:28:17le fait que même les Etats-Unis n'aient plus
00:28:19de prise sur
00:28:21les dirigeants israéliens, puisqu'on voit
00:28:23très bien que Netanyahou profite de la
00:28:25fenêtre de tir avant les élections américaines.
00:28:27Est-ce que c'est inédit ou est-ce que c'est déjà
00:28:29arrivé par le passé ?
00:28:31Oui, ça a pu arriver,
00:28:33même s'il y a un calendrier
00:28:35très contraignant pour les Américains,
00:28:37qui induit une forme de
00:28:39tétanie institutionnelle, et donc
00:28:41peut profiter Netanyahou. Mais je dis
00:28:43souvent qu'il y a un biais cognitif,
00:28:45un effet d'optique.
00:28:47L'opération au Nord n'est pas
00:28:49uniquement le fait de Netanyahou.
00:28:51Paradoxalement,
00:28:53d'ailleurs, jusqu'à présent, il y avait des réticences
00:28:55de Netanyahou. En réalité,
00:28:57des contradicteurs, des ennemis politiques
00:28:59de Netanyahou, comme
00:29:01Benny Gantz, qui est sorti du cabinet de guerre,
00:29:03voulaient que cette opération
00:29:05soit lancée depuis longtemps.
00:29:07Et elle fait l'objet
00:29:09d'un consensus, y compris de Yair Lapid,
00:29:11qui est probablement l'opposant le plus
00:29:13déclaré
00:29:15à Netanyahou,
00:29:17qui considère que cette opération est une
00:29:19nécessité, faute d'options
00:29:21concrétisées. Donc, il y a
00:29:23un vrai consensus. Il n'y a pas du tout les clivages
00:29:25pour cette opération au Nord,
00:29:27qui pourtant risque d'être coûteuse,
00:29:29en homme notamment, que pour le Sud,
00:29:31parce qu'à Gaza,
00:29:33il y avait la problématique des otages,
00:29:35qu'il n'y a pas sur le Nord, pour le Front Nord.
00:29:37Donc là, il n'y a pas ce type de division.
00:29:39Au contraire, il y a une
00:29:41forme de consensus,
00:29:43sinon d'unanimité,
00:29:45sur la nécessité
00:29:47de l'impératif sécuritaire.
00:29:49Mais du coup, Netanyahou est
00:29:51assuré d'un soutien populaire par rapport à ça,
00:29:53parce qu'on avait vu de grosses manifestations
00:29:55sur le sort des otages, notamment.
00:29:57Aujourd'hui, ce n'est plus le cas
00:29:59et le pays est rentré en guerre,
00:30:01le sait, et donc reste
00:30:03derrière le leader Netanyahou ?
00:30:05Oui, c'est le paradoxe de la situation.
00:30:07Netanyahou, c'est un animal politique.
00:30:09Il sent très bien son pays. Il a fait coincider
00:30:11son agenda personnel, que vous évoquiez tout à l'heure,
00:30:13avec des attentes
00:30:15de la société israélienne. En l'occurrence,
00:30:17il a très bien compris qu'effectivement,
00:30:19ça, c'était quelque chose qui pouvait
00:30:21justement être moins inconfortable
00:30:23pour lui. Et le fait est que quand
00:30:25il y a quelques sondages qui viennent d'être faits,
00:30:27à propos justement, dans le prolongement
00:30:29du début de l'opération sur le Front Nord,
00:30:31qui redonnent un certain crédit
00:30:33justement au Likoud
00:30:35pour éventuelles élections,
00:30:37précisément parce qu'il n'y a pas le clivage
00:30:39qu'il pouvait s'exprimer
00:30:41comme pour Gaza,
00:30:43où les oppositions étaient
00:30:45beaucoup plus marquées. Et donc, il y a
00:30:47de la part de Netanyahou une forme d'opportunisme
00:30:49effectivement. Il peut profiter
00:30:51de la conjoncture pour effectivement
00:30:53se maintenir dans un premier temps
00:30:55au pouvoir.
00:30:57Ça peut aussi
00:30:59très vite changer si
00:31:01jamais les pertes sont trop importantes,
00:31:03ou si les résultats ne sont pas là ?
00:31:05Absolument. C'est toujours le problème
00:31:07de ce type d'opération. Même si la société
00:31:09israélienne considère que c'est un enjeu existentiel
00:31:11vis-à-vis du Hezbollah, parce que
00:31:13derrière c'est l'Iran,
00:31:15la question des modalités terrestres est centrale.
00:31:17C'est d'ailleurs pour ça qu'on a pu voir
00:31:19qu'il n'y a pas eu d'invasion,
00:31:21comme certains pouvaient le craindre.
00:31:23On n'est pas dans le modèle de 1982
00:31:25avec une invasion du Liban
00:31:27jusqu'à Beyrouth.
00:31:29C'est par étapes. On voit bien
00:31:31qu'il y a une forme logique prudentielle
00:31:33qui prévaut, d'abord avec des incursions,
00:31:35mais il y a un moment où
00:31:37l'empreinte terrestre va être
00:31:39nécessairement plus forte.
00:31:41Et donc, évidemment, l'exposition
00:31:43des soldats sera plus importante
00:31:45avec les pertes qui peuvent être craintes.
00:31:47Très bien. On se retrouve
00:31:49dans un instant avec vous, David Rigoleros,
00:31:51pour continuer de parler de cette
00:31:53situation assez floue
00:31:55aujourd'hui au Proche-Orient,
00:31:57avec le risque de l'escalade. On parlera bien sûr
00:31:59aussi de l'Iran et de la Syrie,
00:32:01qui est maintenant sous le viseur d'Israël.
00:32:03A tout de suite, si vous souhaitez réagir,
00:32:050826 300 300, le standard de Sud Radio.
00:32:07Sud Radio,
00:32:09votre avis fait la différence.
00:32:11Alexis Poulin,
00:32:13sans réserve, l'invité.
00:32:15Et on se retrouve avec notre invité,
00:32:17David Rigoleros, chercheur associé
00:32:19à l'IRIS, rédacteur en chef de la revue Orient
00:32:21stratégique, pour parler de la situation
00:32:23au Moyen-Orient. On a parlé des incursions
00:32:25israéliennes au Liban.
00:32:27Maintenant, la question
00:32:29qui se pose, au-delà de la réponse
00:32:31avec les tirs de roquettes
00:32:33de l'Iran, que peut faire l'Iran ?
00:32:39Je crois que nous avons perdu
00:32:41David, qui n'est plus avec nous.
00:32:43On va le retrouver dans un instant.
00:32:45Si vous souhaitez poser vos questions, je vous redonne
00:32:47le numéro du standard. C'est 0826
00:32:49300 300
00:32:51et voilà.
00:32:53On vous a retrouvé.
00:32:55Oui, je vous écoute.
00:32:57La question que je posais,
00:32:59c'était, au-delà des réponses
00:33:01qui ont été apportées par l'Iran
00:33:03avec des tirs de roquettes
00:33:05suite à la mort de Nasrallah
00:33:07et aux attaques contre le Hezbollah,
00:33:09que peut faire de plus
00:33:11l'Iran dans la région ? A-t-elle les capacités
00:33:13pour répondre
00:33:15à Israël ?
00:33:17L'Iran
00:33:19est pris dans un dilemme
00:33:21parce qu'effectivement, il y a eu des hésitations
00:33:23sur la nature de la réponse
00:33:25iranienne.
00:33:27Elle a été faite en différé
00:33:29par rapport à la situation
00:33:31justement de ce qui s'est passé
00:33:33au Liban. Et l'Iran
00:33:35a hésité jusqu'au dernier moment
00:33:37à faire une réponse directe.
00:33:39Finalement, elle s'est imposée
00:33:41au regard de ce que l'Iran considérait
00:33:43comme une nécessité de restauration
00:33:45de dissuasion, d'où le lancement
00:33:47de près de 180
00:33:49missiles balistiques, cette fois, et pas
00:33:51comme la première fois, justement,
00:33:53qui sont certains
00:33:55personniques. C'était un message,
00:33:57on va dire un signalement stratégique pour montrer
00:33:59qu'ils étaient en situation de frapper
00:34:01le cœur de l'État hébreu.
00:34:03D'ailleurs, il y a des bases militaires
00:34:05qui ont été visées, le siège
00:34:07du Mossad. Et donc,
00:34:09évidemment, Téhéran
00:34:11sait qu'en faisant
00:34:13cette opération, on sait
00:34:15que l'Iran s'expose à une réplique
00:34:17israélienne qui va venir, et qui
00:34:19sera certainement bien plus importante
00:34:21que la première réplique qui avait lieu
00:34:23le 19 avril, lors du
00:34:25premier lancement des 350 drones et missiles.
00:34:27Parce que là, effectivement,
00:34:29comme on est dans une logique de dissuasion
00:34:31de part et d'autre, les Israéliens
00:34:33voudront également restaurer
00:34:35une dissuasion
00:34:37qui est partiellement
00:34:39érodée avec ce tir iranien.
00:34:41Mais oui, et donc ça peut être
00:34:43une réponse beaucoup plus lourde
00:34:45que lors des premières salves,
00:34:47avec l'attaque d'infrastructures
00:34:49stratégiques, et aussi peut-être les infrastructures
00:34:51pétrolières. Est-ce que là, il n'y a pas un risque
00:34:53de bloquer aussi
00:34:55toute la région et les exportations ?
00:34:57Oui, mais de toute façon,
00:34:59il y a une logique de piège pour tous les
00:35:01acteurs. Ça explique
00:35:03la grande inquiétude
00:35:05américaine, et le fait que l'administration
00:35:07américaine ait déclaré que
00:35:09la réponse israélienne, qu'ils savent
00:35:11inéluctable, devra
00:35:13être coordonnée avec les Américains.
00:35:15Ils ont déjà mis leur veto
00:35:17à des frappes sur les cibles nucléaires,
00:35:19puisque d'aucuns considèrent qu'il pourrait y avoir
00:35:21un calcul des lignes éternelles pour profiter
00:35:23de la situation et bombarder
00:35:25les cibles nucléaires. Et donc, il y a un débat sur
00:35:27justement les cibles éventuelles,
00:35:29éventuellement pétrolières
00:35:31ou d'infrastructures critiques.
00:35:33Et ça fait l'objet d'intenses
00:35:35discussions, justement, avec l'administration
00:35:37américaine. Il y a le Yémen également,
00:35:39qui utilise de nombreux missiles
00:35:41pour attaquer les navires.
00:35:43Est-ce que là aussi, il y a un agenda
00:35:45sur le Yémen ?
00:35:47Pas en tant que tel, mais en tout cas,
00:35:49il y a déjà eu des frappes, à deux reprises,
00:35:51israéliennes sur le Yémen, sur le port d'Odaïda,
00:35:53qui était au dire
00:35:55de l'establishment militaire,
00:35:57un message adressé à tout le Moyen-Orient,
00:35:59qui a été renouvelé, d'ailleurs, par
00:36:01le chef d'état-major, Herzia Levy,
00:36:03en disant qu'Israël était en capacité de frapper
00:36:05partout. Donc,
00:36:07c'est effectivement l'idée qu'aucun
00:36:09endroit
00:36:11d'où peuvent provenir des ciblages
00:36:13contre Israël
00:36:15ne sont à l'abri,
00:36:17justement, d'une réplique israélienne.
00:36:19Mais c'est le risque,
00:36:21d'ailleurs, c'est la logique de l'escalatoire
00:36:23qui est sous-jacente, évidemment,
00:36:25qui préoccupe tout le monde, et elle est d'autant
00:36:27plus importante qu'aujourd'hui, elle met aux prises
00:36:29directement, en réalité, Israël,
00:36:31l'État hébreu et l'Iran.
00:36:33Et l'Iran, et aussi
00:36:35la Syrie de Bachar el-Assad,
00:36:37qui a été aussi
00:36:39visée. Est-ce qu'elle a
00:36:41aussi une volonté de toucher
00:36:43tout le monde et de montrer que, attention,
00:36:45ce n'est pas le moment de venir en support à l'Iran ?
00:36:47Pour Bachar el-Assad,
00:36:49c'est très clair. Ça a été dit de manière
00:36:51explicite
00:36:53en off à Damas
00:36:55qu'il s'agissait que Damas
00:36:57ne soit pas partie prenante de ce qui
00:36:59est en train de se développer au niveau régional,
00:37:01parce que le régime risquerait
00:37:03d'être anéanti.
00:37:05Donc, c'est très clair. Et d'ailleurs,
00:37:07il y a deux cas qui sont
00:37:09significatifs. C'est que le 6
00:37:11septembre dernier,
00:37:13il y a eu une opération terrestre de
00:37:15TSAL, avec les commandos Chaldag,
00:37:17sur un site très
00:37:19spécifique, qui est le centre
00:37:21de recherche scientifique de
00:37:23Damas, mais qui servait aussi
00:37:25justement aux
00:37:27gardiens de la Révolution,
00:37:29pour le développement des missiles de précision.
00:37:31Et il se trouve que les frappes
00:37:33aériennes précédentes n'avaient pas été
00:37:35jugées suffisamment efficaces,
00:37:37et il a fallu qu'il y ait une opération militaire
00:37:39pour sauter les infrastructures souterraines.
00:37:41On retrouve le dilemme, justement, des infrastructures
00:37:43souterraines, comme avec
00:37:45l'Hezbollah au Liban. Et puis,
00:37:47dernièrement, il y a eu une frappe également d'une villa
00:37:49du frère de Maher el-Assad,
00:37:51chef de la 4e division, qui est très liée
00:37:53justement à Téhéran, notamment
00:37:55aux gardiens de la Révolution, à la force Al-Qodd,
00:37:57qui est justement la projection des guillemins
00:37:59en Syrie. Donc, tout ça, ce sont des
00:38:01messages qui se multiplient, effectivement,
00:38:03vis-à-vis de tout ce qu'on appelle l'acte de la Goukawama,
00:38:05c'est-à-dire de la dite résistance à Israël,
00:38:07qui regroupe cette myriade de groupes,
00:38:09d'organisations, justement,
00:38:11qui entourent Israël, et que
00:38:13Israël a décidé
00:38:15effectivement d'affaiblir sur
00:38:17un plan stratégique, de manière durable.
00:38:19Est-ce qu'il n'y a pas aussi une opportunité,
00:38:21puisque la Russie n'est plus
00:38:23non plus en capacité, avec les efforts
00:38:25sur l'Ukraine,
00:38:27d'être derrière Téhéran ?
00:38:29Oui, mais en fait, il y a un partenariat, quand même,
00:38:31qui est de plus en plus poussé, entre
00:38:33Téhéran et Moscou, justement,
00:38:35d'états pariats, en fait,
00:38:37qui ont l'un ayant besoin de l'autre, on le voit,
00:38:39et d'ailleurs, il y a une articulation, en fait,
00:38:41du conflit au Proche-Orient
00:38:43avec le conflit en Ukraine.
00:38:45L'Iran est aussi un acteur indirect
00:38:47du conflit en Ukraine, puisqu'il a transféré
00:38:49non seulement des drones, mais dernièrement
00:38:51des centaines de missiles,
00:38:53qui sont susceptibles de servir sur
00:38:55le théâtre ukrainien,
00:38:57et en contrepartie,
00:38:59Moscou, effectivement, aiderait, notamment,
00:39:01sur la question de la problématique nucléaire,
00:39:03et serait susceptible, effectivement, aussi
00:39:05de livrer des Sukhois, des avions,
00:39:07pour pallier l'état de délèbrement
00:39:09de la flotte aérienne
00:39:11régulière, justement, de l'armée régulière
00:39:13iranienne.
00:39:15Eh bien, une situation
00:39:17assez volatile,
00:39:19où l'escalade est tout à fait possible.
00:39:21Merci d'avoir répondu à nos questions, David Rigolero.
00:39:23Je rappelle, vous êtes chercheur associé
00:39:25à l'IRIS et rédacteur en chef de la revue
00:39:27Orient Stratégique. On aura l'occasion
00:39:29de reparler, bien sûr, de la situation
00:39:31au Moyen-Orient, compte tenu
00:39:33de l'évolution, évidemment, des combats
00:39:35et de l'intensité des combats.
00:39:37On se retrouve pour
00:39:39une deuxième partie d'émission,
00:39:41pour un tout autre sujet. On recevra
00:39:43François-Xavier Pietri,
00:39:45journaliste, qui sort
00:39:47un livre, Rendez-nous
00:39:49la liberté de rouler.
00:39:51Oui, est-ce que, comme lui,
00:39:53vous vous inquiétez sur les attaques perpétuelles
00:39:55contre la voiture ?
00:39:57Faut-il avoir peur pour nos bagnoles ?
00:39:59Eh bien, on en parle tout à l'heure.
00:40:010826 300 300, si vous souhaitez
00:40:03réagir ou poser vos questions à notre invité,
00:40:05à tout de suite sur Sud Radio.
00:40:07Parler de la voiture, avec notre invité
00:40:09François-Xavier Pietri,
00:40:11qui publie à l'édition de l'Observatoire
00:40:13Rendez-nous la liberté
00:40:15de rouler, parce que, sans doute,
00:40:17vous vous êtes rendu compte que c'était de plus en plus
00:40:19difficile d'utiliser sa voiture.
00:40:21Alors, à Paris, évidemment,
00:40:23où le stationnement est impossible, où même circuler
00:40:25devient impossible. Circuler au-delà de 30
00:40:27ou 50 km heure, c'est impossible.
00:40:29Les taxes, évidemment, sur le carburant,
00:40:31sur la voiture, bref, beaucoup de choses
00:40:33à dire sur cette situation
00:40:35assez tragique de la voiture individuelle.
00:40:37Si vous souhaitez réagir
00:40:39par rapport à votre expérience,
00:40:41ou poser vos questions à notre invité,
00:40:430826 300 300.
00:40:45Bonjour François-Xavier Pietri.
00:40:47Bonjour Alexis Poulin. Merci d'être avec nous.
00:40:49Je rappelle les chiffres qui sont dans votre livre,
00:40:51c'est assez intéressant.
00:40:53En 2023,
00:40:55sur le parc automobile français,
00:40:5741,6 millions de voitures
00:40:59particulières roulaient sur nos routes
00:41:01et seulement 1,8
00:41:03million de voitures neuves
00:41:05qui étaient vendues cette année-là.
00:41:07Seulement 2% sont des électriques
00:41:09et 1% des hybrides rechargeables.
00:41:11Et c'est bien sûr les diesels
00:41:13qui sont très loin devant.
00:41:15Alors, il y a quand même une grosse différence
00:41:17entre la vie rêvée d'Anne Hidalgo
00:41:19et de nos chers leaders politiques
00:41:21qui rêveraient que tous roulent en électrique
00:41:23et ce que font les Français.
00:41:25Ah oui, il y a même une énorme différence.
00:41:27Ce qui est frappant, si vous voulez,
00:41:29c'est que, justement, on a l'impression
00:41:31qu'on ne tient pas vraiment compte
00:41:33de ce que vivent les Français au quotidien.
00:41:35C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les Français,
00:41:37c'est l'INSEE qui le dit, 60%
00:41:39des trajets se font en voiture.
00:41:41Et ils se font en voiture
00:41:43pas pour la gaudriole,
00:41:45ils se font en voiture essentiellement
00:41:47pour aller au travail, puis après, derrière,
00:41:49pour aller chercher des enfants à l'école, pour faire les courses, etc.
00:41:51Et effectivement,
00:41:53l'usage aujourd'hui, c'est de la voiture thermique.
00:41:55Massivement.
00:41:57Le parc des occasions est
00:41:59évidemment le plus important.
00:42:01Et dans ce parc des occasions, les diesels sont
00:42:03de loin les premières voitures.
00:42:05Et à côté de ça, on nous dit
00:42:07« Bah écoutez, en 2030, 2035,
00:42:09on interdira
00:42:11la vente de voitures thermiques. »
00:42:13Donc ça, c'est la première chose,
00:42:15qui est une folie absolue, on y reviendra sans doute.
00:42:17Et la deuxième chose, c'est qu'on fait en sorte
00:42:19que les Français utilisent de moins en moins
00:42:21leurs voitures. On leur interdit les centres-villes.
00:42:23Vous avez parlé de Paris,
00:42:25il y a les fameuses ZFE,
00:42:27les zones à faible émission aussi, où ça pose problème.
00:42:29Donc il y a un discours, si vous voulez,
00:42:31où on est en train de classer,
00:42:33comment dire, d'instaurer
00:42:35une société française
00:42:37à deux vitesses.
00:42:39D'un côté, j'allais dire les vertueux,
00:42:41qui sont en général ceux qui ont le plus de moyens,
00:42:43qui, eux, ont le droit de rouler
00:42:45en centre-ville, et si possible en voiture électrique
00:42:47ou en hybride. Et puis, de l'autre côté,
00:42:49les Français, j'allais dire ordinaires,
00:42:51pardon, mais la classe moyenne
00:42:53qui a besoin de sa bagnole pour rouler
00:42:55et qui se retrouve face
00:42:57à un mur d'interdiction.
00:42:59– Excusez-moi de l'expression, mais est-ce que
00:43:01le législateur ne prendrait pas pour des cons,
00:43:03puisqu'il y a quand même d'un côté
00:43:05poussé à l'achat de voitures électriques
00:43:07qui sont hors de prix pour la plupart des Français,
00:43:09difficiles, avec le prix de l'électricité,
00:43:11on n'en reparlera qu'à doubler, pour faire un plein.
00:43:13Et de l'autre côté, des ZFE
00:43:15qui empêchent les voitures de plus de 12 ans,
00:43:17on va dire, critère 3,
00:43:19de rentrer dans les villes. Or, le parc automobile français
00:43:21aujourd'hui, il a en moyenne 12 ans.
00:43:23– Il a 12 ans d'âge,
00:43:25le parc automobile français,
00:43:27et il vieillit à grande vitesse.
00:43:29Pourquoi est-ce qu'il vieillit à grande vitesse ?
00:43:31Parce qu'en fait, les gens n'ont plus les moyens
00:43:33de s'acheter des voitures neuves.
00:43:35Donc, ils gardent leur voiture le plus longtemps possible.
00:43:37– Et il y a un marché de l'occasion assez énorme.
00:43:39– D'ailleurs, quand on regarde le marché de l'occasion,
00:43:41c'est assez frappant, un quart des recherches
00:43:43aujourd'hui sur les voitures d'occasion,
00:43:45c'est des voitures de plus de 100 000 km.
00:43:47C'est-à-dire que le critère du prix
00:43:49est le critère principal.
00:43:51Et à côté de ça, on nous dit effectivement,
00:43:53comme vous le dites,
00:43:55messieurs, mesdames, ne venez pas rouler dans les villes.
00:43:57Alors, sur les ZFE,
00:43:59il y a quand même une chose à dire,
00:44:01le gouvernement s'est rendu compte
00:44:03qu'il était en train d'amorcer une bombe à retardement
00:44:05assez spectaculaire,
00:44:07c'est-à-dire que la grande crainte,
00:44:09c'est les bonnets rouges de 2013,
00:44:11les gilets jaunes de 2018,
00:44:13et donc les ZFE sont petit à petit transformés
00:44:15en ce qu'on appelle des zones de vigilance.
00:44:17C'est-à-dire que finalement,
00:44:19l'imprimatur du 1er janvier 2025,
00:44:23toutes les voitures interdites
00:44:25en dessous des critères 3,
00:44:27ça ne sera valable aujourd'hui que pour Paris et Lyon.
00:44:29Pourquoi ? Parce qu'ils se sont rendus compte
00:44:31que c'était de la folie, de la folie absolue.
00:44:33– Oui, parce que les ZFE, c'est pas que les grandes villes.
00:44:35Rouen, Rhin, Strasbourg, Saint-Etienne,
00:44:37Grenoble, Toulouse, Montpellier, Nice,
00:44:39Lille, Dunkerque, Béthune,
00:44:41Brest, Rennes, Le Mans,
00:44:43toutes les villes sont concernées.
00:44:45– 43 agglomérations,
00:44:49parce qu'on ne parle pas que des centres-villes dans les ZFE,
00:44:51on parle des agglomérations.
00:44:53On arrive à des aberrations,
00:44:55des choses absolument extraordinaires.
00:44:57Par exemple, Grenoble,
00:44:59qui était en ZFE,
00:45:01ça voulait dire quoi ?
00:45:03Ça voulait dire que l'autoroute qui traverse Grenoble,
00:45:05vous ne pouviez pas la traverser
00:45:07avec une voiture en dessous des critères 3.
00:45:09Donc il fallait sortir l'autoroute,
00:45:11faire le tour de la ville, reprendre l'autoroute
00:45:1310 ou 15 kilomètres.
00:45:15Enfin, il y a des choses.
00:45:17Par exemple, la région parisienne,
00:45:19où la ZFE va être en vigueur au 1er janvier 2025,
00:45:21vous avez une ville comme Drancy
00:45:23qui est coupée en deux.
00:45:25C'est-à-dire que vous avez une moitié autorisée,
00:45:27l'autre moitié pas autorisée.
00:45:29Tout ça est complètement aberrant.
00:45:31Ce qui est frappant,
00:45:33c'est que tout ce qui était prévu,
00:45:35les amendes,
00:45:3768 euros par véhicule,
00:45:39135 euros pour les poids lourds,
00:45:41il n'y a pas un préfet qui veut mettre ça en place.
00:45:43Vous imaginez de recevoir
00:45:45des amendes automatiques,
00:45:47par caméra,
00:45:49je ne vous dis pas l'accueil public
00:45:51de ce sujet.
00:45:53On doit cette généralisation des ZFE
00:45:55à la Convention citoyenne
00:45:57pour le climat.
00:45:59150 citoyens tirés au sort
00:46:01qui se sont mis d'accord pour faire
00:46:0339 mesures qui sont
00:46:05toutes plus géniales les unes que les autres,
00:46:07comme celle-là par exemple, mais il y en a d'autres.
00:46:09Celle-là est merveilleuse,
00:46:11mais il n'y a pas que les citoyens.
00:46:13Effectivement, le premier
00:46:15jet sur la Convention citoyenne
00:46:17sur les ZFE,
00:46:19c'était une vingtaine de villes qui étaient concernées.
00:46:21En fait, le sujet
00:46:23a été aggravé, si je puis dire,
00:46:25deux ans plus tard, par une loi.
00:46:27Chaque fois, ce sont des lois qui ont été
00:46:29votées, la première au mois d'août,
00:46:31la deuxième au mois de décembre, fin décembre.
00:46:33En gros, au moment où tout le monde était en vacances.
00:46:35La deuxième a aggravé,
00:46:37donc il y avait vraiment une volonté politique.
00:46:39Elisabeth Borne disait
00:46:41à cette époque que c'était incontournable,
00:46:43que c'était fini. Et maintenant,
00:46:45on est en train de s'apercevoir que, bah si,
00:46:47c'est contournable. Et d'ailleurs, ce qui est intéressant,
00:46:49pourquoi c'est contournable,
00:46:51la raison qui est donnée, qui est quand même
00:46:53qui manque pas de sel, c'est de dire que
00:46:55les villes en question sont beaucoup plus
00:46:57vertueuses d'un point de vue
00:46:59d'émission de gaz à effet de serre
00:47:01qu'elles ne l'étaient. C'est-à-dire qu'elles rentrent maintenant
00:47:03dans des critères d'acceptabilité.
00:47:05Donc, en fait, on a fait des progrès sur la pollution
00:47:07et c'est très bien. Et donc, comme on a
00:47:09fait les progrès, on n'a plus besoin
00:47:11d'interdire les centres-villes
00:47:13ou les périphéries des villes.
00:47:15Est-ce que c'est pas, en fait,
00:47:17assez hypocrite, et juste que les pouvoirs
00:47:19publics se rendent compte que c'est complètement stupide
00:47:21et impossible, en réalité, d'aller dans
00:47:23ces mesures de privation de liberté,
00:47:25d'aller sur des bases
00:47:27folles de critères ?
00:47:29Je crois que le fond du sujet, c'est celui-là.
00:47:31C'est-à-dire qu'à partir du moment où
00:47:33il y a eu une décision qui a été prise
00:47:35dans un premier temps par la Convention citoyenne,
00:47:37ensuite par le gouvernement, et puis après
00:47:39il y a les élus. Et les élus des grandes
00:47:41villes ont commencé à
00:47:43en parler avec leurs administrés.
00:47:45Il y a un peu des municipales qui arrivent en 2026.
00:47:47Et là, je peux vous dire que
00:47:49ils ont tous tiré
00:47:51la sonnette d'alarme.
00:47:53C'est intéressant parce que, du coup,
00:47:55le gouvernement a créé un comité interministériel
00:47:57sur les aides des feux, etc.
00:47:59Et on a confié la direction
00:48:01à des élus.
00:48:03Le maire de Toulouse et d'autres.
00:48:05Et les élus, évidemment, ont fait en sorte
00:48:07que ce sujet un peu fou
00:48:09soit tranquillement enterré.
00:48:11Les élus. Il y a Ali Dalgo
00:48:13qui a fait de ce combat
00:48:15contre la voiture, visiblement
00:48:17la marque
00:48:19de son règne à Paris.
00:48:21Il y a eu quand même cette parodie
00:48:23assez incroyable du vote
00:48:25des parisiens. C'était le 4 février 2024.
00:48:2742 000 parisiens, sur 1,3
00:48:29million de personnes quand même,
00:48:31qui ont simplement répondu à quelques
00:48:33questions. Notamment pour
00:48:35dire que les voitures qui pèsent plus
00:48:37de X kilos
00:48:39devraient payer plus cher pour stationner dans Paris.
00:48:41Ce
00:48:43référendum, entre guillemets,
00:48:45est un scandale absolu.
00:48:47Il faut voir la question, comment elle était formulée.
00:48:49Je vous la lis parce que c'était vraiment génial.
00:48:51Vous n'êtes pas orienté du tout. Êtes-vous pour ou
00:48:53contre la création d'un tarif spécifique
00:48:55pour le stationnement des voitures individuelles
00:48:57lourdes, encombrantes, polluantes ?
00:48:59On aurait dû rajouter
00:49:01qui sentent mauvais et qui écrasent les enfants.
00:49:03Ça aurait été encore plus probant.
00:49:05C'est assez délirant.
00:49:07En fait, on l'a vu avec la décision
00:49:09du périphérique.
00:49:11La maire de Paris a un objectif
00:49:13effectivement, c'est de sortir
00:49:15l'automobile
00:49:17de Paris.
00:49:19Et ce qui est extraordinaire, c'est qu'elle le fait
00:49:21de façon
00:49:23extrêmement coercitive.
00:49:25La décision sur le périphérique,
00:49:27après tout, qu'il y ait
00:49:29des raisons de baisser la vitesse, moi, c'est pas ce qui
00:49:31me choque le plus. Si c'est pour
00:49:33effectivement polluer moins,
00:49:35si c'est effectivement pour avoir moins d'accidents,
00:49:37pourquoi pas ? Mais qu'on en discute.
00:49:39Qu'on en discute avec les gens concernés.
00:49:41Vous savez que le périphérique, il n'y a que 8%
00:49:43de Parisiens qui
00:49:45circulent sur le périphérique. En fait,
00:49:47Anne Hedjelgaud a fait le choix
00:49:49de ces administrés qui ne sont absolument
00:49:51pas concernés. Donc évidemment, eux, ils ne sont
00:49:53pas contre. Donc là,
00:49:55c'est ça qui me choque dans ces décisions,
00:49:57c'est qu'elles sont totalement arbitraires. L'histoire
00:49:59du stationnement à Paris, où on est
00:50:01maintenant, pour les gros véhicules, à 18 euros
00:50:03de l'heure. A 18 euros de l'heure.
00:50:05Enfin, c'est même pas...
00:50:07C'est impossible en réalité. C'est impossible.
00:50:09Moi, l'autre jour, j'ai laissé une voiture dans un parking
00:50:11une nuit. Pour la nuit, pour une petite
00:50:13voiture, j'ai payé 45 euros.
00:50:15Je veux dire, je n'en revenais
00:50:17pas. Donc, ça devient
00:50:19quand même...
00:50:21Ce qui est inquiétant là-dedans,
00:50:23c'est que les gens qui passent par Paris ne sont pas
00:50:25des Parisiens. Les Parisiens ne roulent plus en
00:50:27voiture. On parle des gens qui vivent dans l'île
00:50:29de France. La ZFE qui va être mise en
00:50:31place au 1er janvier 2025, elle va
00:50:33exclure de la ville 600 000 véhicules
00:50:35de plus, là, d'un seul coup.
00:50:37Bon, qui utilise ces
00:50:39véhicules ? Alors évidemment, c'est plutôt la
00:50:41banlieue Est, c'est plutôt les gens les moins
00:50:43fortunés. Ce n'est pas Saint-Germain-en-Laye
00:50:45ou au Vézinay.
00:50:47– Où il y a de la voiture électrique. – Voilà, où il y a de la voiture électrique, etc.
00:50:49Donc, ce sont les
00:50:51plus modestes et ce sont en général
00:50:53des artisans, des gens qui ont besoin de leur
00:50:55bagnole pour aller bosser. On ne prend pas
00:50:57sa voiture à Paris pour rigoler, ça se
00:50:59saurait. – Ah, ça se saurait, surtout que c'est
00:51:01vraiment difficile de rouler. On ne va pas parler
00:51:03bien sûr que de Paris.
00:51:05Dans cet échange avec vous,
00:51:07François-Xavier Pietri, rendez-nous
00:51:09la liberté de rouler.
00:51:11On va continuer de parler bien sûr de
00:51:13ces plans 2030 sur la
00:51:15voiture électrique, sur le climat, etc.
00:51:17On se retrouve
00:51:19dans un instant. 0826-300-300
00:51:21si vous souhaitez réagir, posez vos questions
00:51:23à tout de suite.
00:51:25– Sud Radio, midi 14h,
00:51:27Alexis Poulin,
00:51:29sans réserve. – Et on se retrouve
00:51:31pour parler de la voiture
00:51:33l'ennemi public numéro 1, quasiment avec
00:51:35François-Xavier Pietri pour
00:51:37« Rendez-nous la liberté de rouler » aux éditions
00:51:39de l'Observatoire.
00:51:41Évidemment, on a l'impression
00:51:43que ce soit les taxes
00:51:45sur l'essence, les malus CO2,
00:51:47les taxes sur le stationnement,
00:51:49les assurances,
00:51:51le fait de ne pas pouvoir rouler avec des critères,
00:51:53des petites vignettes, que la voiture est
00:51:55quand même une belle
00:51:57vache à lait pour tout ce qui est taxes
00:51:59et pour attaquer l'usager.
00:52:01– C'est une superbe vache à lait.
00:52:03Vous savez que simplement, les taxes
00:52:05sur les carburants, ça rapporte
00:52:07à peu près 40 milliards par an à l'État.
00:52:09– Bien. – 40 milliards par an.
00:52:11– Elles vont sans doute augmenter.
00:52:13– Elles vont sans doute augmenter, d'ailleurs, on va y revenir,
00:52:15parce que ça aussi, le malus, c'est encore une nouvelle histoire.
00:52:17Mais c'est ce qui me fait aujourd'hui rigoler,
00:52:19on sait très bien que sur un litre d'essence,
00:52:21vous avez pratiquement 60% de taxes.
00:52:23Aujourd'hui, sur une facture d'électricité,
00:52:25vous avez 30% de taxes.
00:52:27Ce que je crains, c'est que dans quelques années,
00:52:29ces 40 milliards, il faudra bien les trouver
00:52:31quelque part, donc ceux qui rêvent
00:52:33d'un prix bas sur l'électricité, en dehors
00:52:35de l'envolée des prix de l'électricité,
00:52:37je pense qu'il y aura beaucoup de taxes.
00:52:39– Mais c'est déjà le cas sur les bornes de recharge
00:52:41sur les autoroutes, où les tarifs sont
00:52:43déjà prohibitifs, en réalité, pour la recharge.
00:52:45– Ça, c'est une des promesses qui n'a absolument
00:52:47pas été tenue sur la voiture électrique,
00:52:49c'est le prix de la recharge. Effectivement,
00:52:51quand vous rechargez chez vous, ça a déjà
00:52:53pas mal augmenté, puisque quand même, les prix
00:52:55de l'électricité ont augmenté de 40% en 2 ans,
00:52:57et de 70% en 10 ans,
00:52:59c'est-à-dire beaucoup plus que les prix du carburant.
00:53:01On s'est aperçu que l'électricité,
00:53:03avec la guerre en Ukraine,
00:53:05c'était pas si simple que ça, c'était pas une énergie
00:53:07pas chère, ça c'est le premier sujet.
00:53:09Mais quand on… pour les gens
00:53:11qui ont la chance de pouvoir
00:53:13recharger chez eux,
00:53:15ça représente à peu près 40% des Français,
00:53:17donc 60% des Français, ils sont obligés,
00:53:19s'ils passent à l'électrique, de charger ailleurs que chez eux.
00:53:21Et alors là,
00:53:23sur l'autoroute, c'est simple,
00:53:25les prix ont triplé, quadruplé,
00:53:27en 2 ans, c'est spectaculaire.
00:53:29Aujourd'hui, pour
00:53:31faire 100 kilomètres,
00:53:33100 kilomètres sur l'autoroute,
00:53:35c'est à peu près 15 euros, en moyenne,
00:53:37sur une voiture, une Clio,
00:53:39c'est 10 euros de d'essence
00:53:41ou de diesel. Donc en fait,
00:53:43les prix de l'électricité
00:53:45en termes d'énergie,
00:53:47dès qu'on sort de chez soi,
00:53:49et ce qui est vrai sur l'autoroute est vrai dans les
00:53:51parkings des supermarchés, enfin…
00:53:53partout où il y a des bornes payantes,
00:53:55c'est assez spectaculaire,
00:53:57c'est un point qui est quand même…
00:53:59c'est une des promesses, si vous voulez, de l'électrique.
00:54:01Oui, parce que l'idée c'était que la voiture électrique
00:54:03coûtait cher à l'achat, mais peu cher
00:54:05à la recharge, et donc on s'y retrouvait
00:54:07au bout de quelques années.
00:54:09Elle était censée baisser le prix de la voiture électrique, c'est ce qu'on nous a annoncé quand même,
00:54:11elle est toujours 30 à 40%
00:54:13plus chère qu'une voiture thermique.
00:54:15Prix moyen d'une voiture électrique en France,
00:54:17c'est 46 000 euros.
00:54:19Prix moyen d'une hybride rechargeable,
00:54:21on est à plus de 50 000 euros,
00:54:2355 000 euros. C'est-à-dire qu'on est dans des niveaux
00:54:25de prix qui sont totalement
00:54:27impossibles pour les Français.
00:54:29Et alors ce qui est frappant,
00:54:31c'est qu'à côté de ça,
00:54:33on va probablement
00:54:35alourdir les malus,
00:54:37le gouvernement l'a annoncé,
00:54:39le malus va augmenter,
00:54:41mais il va augmenter dans des proportions
00:54:43qui sont considérables, c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:54:45le malus automobile,
00:54:47il concerne à peu près 50% du parc
00:54:49automobile, déjà.
00:54:51La moitié des voitures…
00:54:53La moitié des voitures.
00:54:55Il est basé sur quoi ce malus, en fait ?
00:54:57Il est basé sur quoi, le malus ?
00:54:59Sur les émissions de CO2.
00:55:01Aujourd'hui, on est à 118 grammes,
00:55:03il démarre à 118 grammes d'émissions de CO2
00:55:05au kilomètre. L'an prochain,
00:55:07on va descendre à 113 grammes.
00:55:09113 grammes,
00:55:11c'est une 208,
00:55:13une Citroën
00:55:15C1, on y est à 113 grammes.
00:55:17Donc vous voyez, ce ne sont pas du tout des voitures de riches,
00:55:19c'est des voitures de tout le monde.
00:55:21Ça veut dire qu'en fait,
00:55:23on est en train de transformer le malus
00:55:25en taxes généralisées.
00:55:27Si on va jusqu'au bout de ce que veut faire
00:55:29le gouvernement, plus de 70%
00:55:31des véhicules neufs seront concernés par le malus.
00:55:33Ça devient une taxe
00:55:35comme la carte d'Aïs.
00:55:37À part entière, il faut arrêter de nous raconter.
00:55:39Tout simplement pour reflouer les caisses de l'État qui sont vides.
00:55:41Et à côté de ça, le bonus baisse.
00:55:43L'excuse écologique de la planète,
00:55:45les pays qui, actuellement,
00:55:47sont les plus fous sur la voiture électrique,
00:55:49sur le malus,
00:55:51ils sont très peu nombreux en réalité.
00:55:53Je vais vous dire,
00:55:55l'Europe est même le seul continent
00:55:57à avoir adopté
00:55:59cette règle complètement folle
00:56:01de l'obligation de vente
00:56:03de voitures électriques en 2035.
00:56:05L'Europe est le seul continent.
00:56:07Les États-Unis ont fixé un objectif.
00:56:09Ils ont dit, en 2035,
00:56:11ça serait bien qu'on arrive à 65% à peu près.
00:56:13Et le message, c'est
00:56:15vous vous débrouillez.
00:56:17Les constructeurs, on leur laisse, d'une certaine façon,
00:56:19la liberté de s'organiser.
00:56:21On met sur la table, le gouvernement américain, l'administration Biden,
00:56:23a quand même mis sur la table 1000 milliards de dollars
00:56:25d'investissement pour
00:56:27permettre à ces constructeurs de se transformer.
00:56:29Avec des primes à l'achat,
00:56:31avec des mesures de protection commerciale
00:56:33sur la production américaine.
00:56:35Et des barrières douanières à 100%
00:56:37sur les voitures chinoises.
00:56:39Les voitures chinoises, elles n'entrent pas aux États-Unis.
00:56:41Parce qu'en fait, les mesures européennes
00:56:43sur 2035, la voiture électrique,
00:56:45c'est un cadeau fait à la Chine.
00:56:47C'est un incroyable cadeau fait à la Chine.
00:56:49D'ailleurs, c'est intéressant parce que
00:56:51la cour des comptes européennes,
00:56:53qui ne sont pas franchement des rigolos,
00:56:55ils ont sorti un rapport
00:56:57en avril dernier
00:56:59qui fustige complètement la politique
00:57:01européenne en matière de voitures électriques
00:57:03sur ce thème-là.
00:57:05C'est-à-dire qu'en disant, en quelque sorte,
00:57:07on ouvre le marché européen
00:57:09de l'automobile aux Chinois.
00:57:11C'est très simple.
00:57:13Aujourd'hui, on connaît les chiffres,
00:57:15on les connaît par cœur. 80%
00:57:17des batteries fabriquées dans le monde
00:57:19sont chinoises. 1 voiture électrique
00:57:21sur 2 fabriquée dans le monde,
00:57:23vendue dans le monde, est chinoise.
00:57:25Et à Paris, en France,
00:57:276 véhicules électriques
00:57:29sur 10 ont un passeport chinois.
00:57:31C'est-à-dire que
00:57:33soit ce sont des voitures chinoises,
00:57:35soit ce sont des voitures construites en Chine.
00:57:37La Dacia Spring est construite en Chine.
00:57:39La Mini électrique est construite en Chine.
00:57:41La Volvo électrique est construite en Chine.
00:57:43On est en train
00:57:45d'offrir sur un plateau
00:57:47un marché entier.
00:57:49On avait, si vous voulez,
00:57:51une barrière technologique
00:57:53avec le thermique,
00:57:55avec le savoir-faire européen,
00:57:57Volkswagen, BMW, Daimler,
00:57:59Renault, Peugeot, etc.
00:58:01Il y avait un vrai savoir-faire automobile.
00:58:03On a fait s'effondrer
00:58:05ces barrières.
00:58:07Et le plus drôle, si je puis dire,
00:58:09parce que tout ça n'est pas très drôle en réalité,
00:58:11c'est que la Commission européenne dit aujourd'hui
00:58:13« Ah mais au fait,
00:58:15ces Chinois sont quand même très aidés
00:58:17par le gouvernement chinois. »
00:58:19Ils ont mis plus de 250 milliards en quelques années
00:58:21pour pousser l'électrification en Chine.
00:58:23Donc on va faire une enquête
00:58:25et on va mettre des taxes sur les voitures chinoises.
00:58:27Alors on met des petites taxes,
00:58:29sauf que les Allemands
00:58:31ne sont pas d'accord.
00:58:33Parce que les Allemands vendent énormément en Chine.
00:58:35Sauf que les Espagnols
00:58:37ne sont pas d'accord parce qu'ils vendent
00:58:39énormément de porc aux Chinois.
00:58:41Sauf que nous, on a le problème
00:58:43du cognac. Enfin, on est en train de s'apercevoir
00:58:45qu'on est pieds et poings liés
00:58:47avec ça et on a
00:58:49offert ce marché aux Chinois.
00:58:51Vous allez voir au Mondial de l'Automobile
00:58:53qui ouvre dans quelques jours, vous allez voir les stands
00:58:55de BYD, IMG, etc.
00:58:57C'est spectaculaire.
00:58:59Parce qu'il y a eu une volonté stratégique
00:59:01de faire ça et des responsables
00:59:03européens, en dessous de tout, qui ont été incapables
00:59:05de comprendre que leurs mesures n'étaient pas
00:59:07faites pour un marché qui n'était pas prêt.
00:59:09Ursula von der Leyen,
00:59:11quand elle s'est installée,
00:59:13quand la décision a été prise
00:59:15en 2021, c'était le pacte
00:59:17vert européen et elle a bâti toute son élection
00:59:19là-dessus.
00:59:21C'est uniquement politique.
00:59:23Ce choix a été politique et les gouvernements ont suivi
00:59:25mais vraiment avec une...
00:59:27Et maintenant, si vous voulez, tout le monde
00:59:29est en train de se rendre compte de la folie
00:59:31que ça représente. Donc vous avez la
00:59:33Commission européenne qui dit, attention,
00:59:35il faudrait peut-être mettre des taxes.
00:59:37Vous avez les
00:59:39gouvernements français,
00:59:41allemands, etc. qui disent, on pourrait peut-être repousser
00:59:43cette date de 2035
00:59:45à plus tard. Il y a une prise
00:59:47de conscience mais c'est trop tard.
00:59:49A partir du moment où on a demandé aux industriels
00:59:51de changer complètement leur modèle,
00:59:53on ne demande pas à des industriels
00:59:55de changer du jour au lendemain.
00:59:57Justement, les industriels européens
00:59:59sont dans la souffrance, que ce soit
01:00:01les constructeurs français, Volkswagen
01:00:03ou les licenciés des milliers de personnes.
01:00:05C'est une catastrophe.
01:00:07Ça c'est la nouveauté, c'est-à-dire que
01:00:09les ventes de voitures électriques s'effondrent
01:00:11en ce moment parce que les français
01:00:13et tous les européens ont compris
01:00:15que toutes les promesses n'étaient pas tenues.
01:00:17Les promesses sur les bornes de recharge,
01:00:19les promesses sur les prix,
01:00:21on en évoquait tout à l'heure.
01:00:23Sur l'usage de la voiture, sur l'autonomie,
01:00:25rien n'est tenu. Donc les français et les européens
01:00:27au sens large n'en veulent pas.
01:00:29Donc les ventes s'effondrent,
01:00:31les groupes automobiles sont en difficulté.
01:00:33Stellantis vient d'annoncer des bénéfices
01:00:35qui se sont littéralement écroulés.
01:00:37Ses marges sont divisées par trois.
01:00:39Vous avez Volkswagen qui va
01:00:41effectivement fermer deux usines en Europe,
01:00:43ce qui n'est jamais arrivé dans l'histoire
01:00:45de Volkswagen. Mercedes se pose
01:00:47aussi des questions. BMW est dans le même sujet.
01:00:49Et à côté de ça,
01:00:51toute l'industrie
01:00:53de la batterie qu'on était en train de créer
01:00:55en Europe, on n'a pas arrêté de nous parler
01:00:57de l'Airbus.
01:00:59Vous avez la batterie ACC qui est en fait
01:01:01le regroupement de Peugeot, Citroën,
01:01:03Mercedes et Total qui créent
01:01:05des usines de batterie. Ils sont en train
01:01:07de se poser. Ils devaient faire
01:01:09lancer trois ou quatre usines.
01:01:11Il y en a une qui est construite, qui n'arrive
01:01:13pas encore à produire. Il y a à peu près 5%
01:01:15de déchets quand ils produisent
01:01:17parce que c'est difficile à fabriquer les batteries.
01:01:19Sur les deux autres projets, ils sont
01:01:21aujourd'hui en suspension. On ne sait pas encore
01:01:23s'ils vont être faits. Norvolt
01:01:25qui est suédois, on a mis 15 milliards
01:01:27dans cette usine
01:01:29de batterie en Suède.
01:01:31L'usine est tout simplement aujourd'hui
01:01:33au bord du dépôt de bilan.
01:01:35BMW a annulé une commande de 2 milliards
01:01:37d'euros parce qu'il n'arrive pas à vendre.
01:01:39Donc on est devant
01:01:41un espèce
01:01:43d'entonnoir. C'est-à-dire qu'on a raté,
01:01:45on a ouvert le marché
01:01:47aux Chinois et
01:01:49en plus, les ventes de voitures électriques
01:01:51ne suivent pas. Donc en ce moment,
01:01:53on est dans un horizon qui est effectivement très sombre.
01:01:55C'est créé par la puissance publique
01:01:57qui a été en dessous tout en termes de législateurs.
01:01:59C'est quand même incroyable d'avoir
01:02:01des gens qui sont aussi peu
01:02:03malins en matière stratégique.
01:02:05Que pensent les constructeurs de ça ? Parce qu'à un moment,
01:02:07les constructeurs voient bien que les politiques font
01:02:09n'importe quoi. Ils n'ont pas de recours
01:02:11direct ?
01:02:13Les constructeurs se sont battus avant.
01:02:19Pas tellement les Allemands.
01:02:21Volkswagen a eu
01:02:23l'histoire du Dieselgate qui a un peu
01:02:25démonétisé sa parole.
01:02:27Donc ils se sont dit que finalement, avec
01:02:29l'électricité, ça leur remettrait
01:02:31une vertu.
01:02:33Mais les Français se sont beaucoup battus
01:02:35mais ils n'ont pas été entendus. Il n'y a qu'un
01:02:37commissaire européen qui a écouté
01:02:39tout cela, c'est Thierry Breton. C'est lui
01:02:41qui a dit, d'ailleurs, qu'il y aurait
01:02:43une clause de revoyure
01:02:45en 2026.
01:02:47Il s'est fait dégager.
01:02:49Et assez violemment.
01:02:51Alors, on va continuer de parler
01:02:53de ce sujet brûlant qu'est
01:02:55l'attaque permanente sur la voiture
01:02:57individuelle. Si vous souhaitez témoigner,
01:02:59posez vos questions. 0826 300
01:03:01300. On se retrouve dans un instant avec notre invité
01:03:03François-Xavier Pietri.
01:03:07Et sans réserve, on continue de parler
01:03:09de « Rendez-nous la liberté de
01:03:11rouler », le livre de François-Xavier
01:03:13Pietri avec son auteur aux éditions
01:03:15de l'Observatoire sur la difficulté
01:03:17aujourd'hui de simplement prendre
01:03:19sa voiture pour faire ses courses, pour
01:03:21aller d'un point à un point B, surtout
01:03:23en ville. Il y a aussi
01:03:25quand même un
01:03:27trou noir des législateurs
01:03:29qui ne prennent pas en compte la vie quotidienne
01:03:31des gens, j'ai l'impression, dans ces mesures qui sont
01:03:33toutes plus idéologiques les unes que les autres.
01:03:35Oui, ça, je pense
01:03:37que c'est le sujet de fond.
01:03:39Aujourd'hui, la voiture
01:03:41devient de plus en plus inaccessible
01:03:43aux classes moyennes. C'est-à-dire qu'il n'y a pas seulement
01:03:45– on a beaucoup parlé de la voiture électrique –
01:03:47la voiture au sens large
01:03:49devient de plus en plus inaccessible
01:03:51d'abord par le prix. Aujourd'hui,
01:03:53le prix moyen d'une voiture
01:03:55neuve en France est 36 000 euros.
01:03:57Il y a 10 ans,
01:03:59c'était 20 000. On est passé de 20 000
01:04:01à 36 000. C'est énorme.
01:04:03C'est incroyable. Qu'est-ce qui explique ce saut ?
01:04:05Une Twingo, par exemple, il y a
01:04:07une dizaine d'années, ça valait 8 000 euros.
01:04:09Aujourd'hui, ça vaut 17 000 euros.
01:04:11Évidemment, tout ce qui est
01:04:13autour, du coup, augmente.
01:04:15C'est-à-dire que vous avez, bien sûr,
01:04:17des assurances qui augmentent, puisque le prix de la voiture augmente.
01:04:19Vous avez
01:04:21le prix du stationnement, on en a parlé.
01:04:23Vous avez le prix des réparations
01:04:25qui, évidemment, augmente aussi.
01:04:27Les occasions, l'Argus, par exemple,
01:04:29a été obligé de revoir sa cote, vous savez,
01:04:31la fameuse cote Argus. – Pour tout faire monter.
01:04:33– Pour tout faire monter, plus 30 % en deux ans.
01:04:35Donc, la voiture devient inaccessible.
01:04:37C'est-à-dire que ça, c'est un...
01:04:39Il y a eu des raisons, si vous voulez, qui étaient des raisons.
01:04:41On a expliqué que c'était la crise
01:04:43du semi-conducteur, avec
01:04:45le Covid.
01:04:47Et puis, après, il y a eu l'Ukraine.
01:04:49Donc, ça, c'était les raisons un peu tangibles.
01:04:51Il y a eu aussi le fait que,
01:04:53compte tenu de cela,
01:04:55les constructeurs en ont profité pour
01:04:57concentrer les ventes sur les voitures les plus rentables,
01:04:59celles qui leur rapportent le plus d'argent.
01:05:01Stellantis a fait des résultats, des bénéfices
01:05:03absolument extraordinaires l'an dernier. Là, ça va
01:05:05beaucoup moins bien, mais l'an dernier, c'était
01:05:0718 milliards de bénéfices.
01:05:09Donc, on a éloigné progressivement.
01:05:11Et alors, je parlais de 36 000 euros.
01:05:13Je le disais, la voiture électrique, c'est 46 000 euros.
01:05:15Et l'hybride rechargeable,
01:05:17c'est plus de 55 000 euros.
01:05:19Donc, il y a une distance
01:05:21qu'on est en train d'organiser.
01:05:23Ce qui est vrai, c'est que
01:05:25les Français ont toujours autant besoin de leur voiture
01:05:27qu'avant. Vous ne pouvez pas
01:05:29vous déplacer en région dans les
01:05:31communes de France
01:05:33autrement qu'en voiture.
01:05:35Et tout ce qu'on nous a promis
01:05:37comme amélioration en matière de transport
01:05:39en commun. Je ne sais pas
01:05:41si vous vous souvenez, le fameux plan
01:05:43d'Emmanuel Macron
01:05:45d'installer des RER dans 10
01:05:47grandes villes de France. On ne l'a jamais vu.
01:05:49On ne l'a jamais vu. On attend
01:05:51toujours. Donc, si vous voulez, il y a
01:05:53un message incantatoire
01:05:55d'un côté. L'autre côté,
01:05:57il n'y a rien qui suit. Donc,
01:05:59ça crée aujourd'hui un schisme qui est
01:06:01franchement très compliqué
01:06:03à franchir.
01:06:05Donc oui, on est dans une espèce de
01:06:07corner qui a été organisée
01:06:09par les politiques de façon
01:06:11complètement... Par des raisons idéologiques.
01:06:13Mais sur lesquelles, d'ailleurs,
01:06:15ils sont en train de...
01:06:17Ceux qui sont un peu raisonnables,
01:06:19de se rendre compte de l'erreur.
01:06:21Au Sénat, on y réfléchit.
01:06:23C'est une erreur majeure.
01:06:25Mais comment on peut,
01:06:27à ce moment-là, faire un tel déni
01:06:29sur le besoin de voiture,
01:06:31sur effectivement le fait qu'il y ait uniquement
01:06:33l'Union européenne qui soit dans ses
01:06:35mesures de restriction,
01:06:37de punition,
01:06:39impossible à tenir, en réalité,
01:06:41quand on voit le reste du monde
01:06:43qui avance tout à fait
01:06:45différemment et qui ne pense pas...
01:06:47Et pourquoi particulièrement la voiture ?
01:06:49Parce que ça, c'est quand même la vraie question.
01:06:51C'est le sujet.
01:06:53C'est-à-dire qu'en fait,
01:06:55la voiture, si je puis dire,
01:06:57est une cible facile parce que c'est simple.
01:06:59Tout le monde en a.
01:07:01Et puis, demander au constructeur,
01:07:03si vous voulez, imposer au constructeur
01:07:05de passer à l'électrique
01:07:07en 2035, finalement,
01:07:09c'est une décision
01:07:11assez simple à prendre parce que
01:07:13l'électrique, il ne faut pas se tromper,
01:07:15c'est une régression technologique
01:07:17qui n'est pas plus simple qu'un moteur électrique.
01:07:19Ça existe depuis 100 ans. Donc, c'est pas une révolution
01:07:21technologique. On s'est dit, ben voilà,
01:07:23on va passer à l'électricité, ça va simplifier les choses.
01:07:25À côté de ça,
01:07:27par exemple, aujourd'hui,
01:07:29l'élevage bovin
01:07:31représente 9%
01:07:33des émissions
01:07:35de gaz à effet de serre, c'est-à-dire la moitié
01:07:37de la voiture. La moitié de la voiture.
01:07:39On ne va pas interdire
01:07:41de manger du bœuf en 2035.
01:07:43Il y a quand même un peu cette petite musique qui commence à arriver
01:07:45sur manger des insectes.
01:07:47Vous avez l'industrie,
01:07:49vous avez par exemple
01:07:51l'autre secteur qui aurait pu être ciblé,
01:07:53c'est évidemment tout ce qui est le logement,
01:07:55on s'aperçoit qu'en fait, tout ce qui est mis en place
01:07:57sur
01:07:59l'amélioration des logements
01:08:01n'arrive pas à se faire.
01:08:03La voiture, c'est simple. Il y a eu un choix
01:08:05facile à expliquer,
01:08:07sur lequel
01:08:09il était facile de communiquer.
01:08:11Et pour toucher un maximum
01:08:13de gens qui vont
01:08:15payer.
01:08:17Sauf qu'aujourd'hui, on s'aperçoit
01:08:19qu'il y a derrière ça une erreur.
01:08:21Ce qui est frappant aussi, c'est que ça ne tient pas
01:08:23compte du tout
01:08:25des efforts qui ont été faits
01:08:27en matière d'évolution de la pollution.
01:08:29Par exemple, sur les gaz
01:08:31à effet de serre,
01:08:33ça a été confirmé d'ailleurs par
01:08:35Agnès Pannier-Runacher il y a quelques jours,
01:08:37on est sur une forte baisse en ce moment. L'an dernier,
01:08:39les émissions en France ont baissé de 5,8%.
01:08:41C'est beaucoup.
01:08:43Si on poursuit
01:08:45sur ce rythme-là, c'est
01:08:47je crois à peu près 12 millions de tonnes
01:08:49de gaz à effet de serre.
01:08:51Est-ce que ce n'est pas à cause des faillites ?
01:08:53Non, c'est grâce aux efforts
01:08:55qui ont été faits. Et si on poursuit
01:08:57simplement sur ce rythme-là,
01:08:59on arrive à l'objectif
01:09:010% d'émissions en 2050.
01:09:03On y arrive naturellement
01:09:05parce que les industries sont en train
01:09:07de se transformer, parce que l'automobile
01:09:09était en train de se transformer. Par exemple,
01:09:11les émissions de NOx, vous savez,
01:09:13toutes les particules fines
01:09:15très mauvaises pour la santé, etc.,
01:09:17elles ont, et ce n'est pas moi qui le dis, c'est les chiffres
01:09:19du ministère de l'Écologie,
01:09:21elles ont chuté de 56%
01:09:23entre 2009
01:09:25et 2019. Donc,
01:09:27il y a, si vous voulez, un effort
01:09:29qui est produit par l'industrie. Il suffisait
01:09:31de dire en quelque sorte
01:09:33et quitte d'ailleurs...
01:09:35Continuer à innover, en réalité, sur le thermique.
01:09:37Oui, quitte d'ailleurs à sortir ça
01:09:39d'obligation. Mais de demander
01:09:41aux constructeurs de continuer à travailler
01:09:43dans cette direction, on y arrivait
01:09:45tranquillement. Avec des moteurs moins gourmands, avec des filtres...
01:09:47Dans le secteur
01:09:49de l'automobile, on m'expliquait qu'on était en train
01:09:51de travailler sur des moteurs, par exemple, à essence
01:09:53avec une consommation de 2 litres au cent.
01:09:552 litres au cent, vous n'êtes pas très loin
01:09:57du 0% en émission.
01:09:59Tous ces investissements ont été arrêtés.
01:10:01Puisqu'on dit, vous passez à l'électrique...
01:10:03Pourquoi on a fait
01:10:05le choix de l'électrique alors qu'on n'avait pas les filières ?
01:10:07Alors qu'on n'a pas les terres rares pour faire les batteries ?
01:10:09Alors qu'on n'a pas les usines de batteries ?
01:10:11Alors que les constructeurs savaient
01:10:13qu'il y avait une concurrence farouche
01:10:15de la part des Américains et des Chinois ?
01:10:17Pourquoi on fait ce choix-là de l'électrique avec, en plus,
01:10:19tous les défauts de la batterie, qui ne supportent pas
01:10:21le froid, l'humidité, le transport...
01:10:23C'est un choix débile !
01:10:25Excusez-moi, mais...
01:10:27Non, mais il y a, si vous voulez,
01:10:29l'idée européenne
01:10:31que l'électricité, finalement, c'est
01:10:33une énergie facile à obtenir.
01:10:35C'est pas vrai !
01:10:37Et on l'a vu notamment avec
01:10:39l'Ukraine.
01:10:41Il se trouve que pour faire de l'électricité, il faut
01:10:43beaucoup de gaz, et évidemment,
01:10:45sans le gaz russe, on s'est aperçu que c'était pas vrai du tout.
01:10:47Donc ça, c'est le premier sujet.
01:10:49Deuxième sujet, on a cru aussi que
01:10:51le...
01:10:53la transformation des modes de production
01:10:55d'électricité allait se faire facilement.
01:10:57Quand vous voyez l'Allemagne aujourd'hui, elle produit
01:10:59au charbon, très largement.
01:11:01La Pologne, aujourd'hui, est 80%...
01:11:03Quand vous faites votre plein électrique
01:11:05d'électricité au charbon,
01:11:07en Pologne, vous le faites
01:11:09à 80% en charbon, ce qui est quand même
01:11:11complètement aberrant. Donc il y a
01:11:13eu ce choix de se dire,
01:11:15finalement, on a une énergie
01:11:17qu'on peut produire nous-mêmes,
01:11:19donc allons-y sur celle-là.
01:11:21C'est une erreur
01:11:23manifeste, et on est en train de s'en rendre compte.
01:11:25Oui, mais c'est un peu tard,
01:11:27déjà, compte tenu du temps
01:11:29perdu et maintenant de ce qu'est la réalité
01:11:31du marché. Et puis il y a aussi, moi,
01:11:33ce qui me pose question, c'est la filière hydrogène, par exemple.
01:11:35On apprend, c'était cette semaine dans
01:11:37l'Opinion, qu'il y a plus de 7 milliards
01:11:39qui ont été fléchés en France sur l'hydrogène,
01:11:41mais les budgets, finalement, n'ont pas
01:11:43été débloqués. Tout le monde attend
01:11:45en se disant, qu'est-ce qu'on fait ?
01:11:47C'est vraiment de la gestion
01:11:49catastrophique, calamiteuse, sans
01:11:51planification stratégique sur aucun secteur.
01:11:53Oui, c'est un problème de
01:11:55priorité. C'est-à-dire qu'effectivement, l'hydrogène
01:11:57est une solution, est une bonne solution.
01:11:59Alors, complexe à mettre en œuvre
01:12:01parce que c'est... Il faut produire l'hydrogène, bien sûr.
01:12:03Il faut produire l'hydrogène, et puis c'est pas
01:12:05toujours facile à manipuler. Une station
01:12:07à hydrogène, ça se monte
01:12:09pas facilement.
01:12:11On a fléché l'hydrogène
01:12:13en se disant que ça serait beaucoup plus utile, par exemple
01:12:15pour les poids lourds, pour les...
01:12:17Et on s'aperçoit que c'est compliqué à mettre en œuvre.
01:12:19Sur les batteries, ce qui est
01:12:21aujourd'hui complètement délirant, c'est qu'on s'aperçoit
01:12:23qu'en fait, on est
01:12:25absolument incapable de maîtriser la fabrication
01:12:27des batteries en Europe. C'est-à-dire que
01:12:29comme vous le disiez, 80%
01:12:31du cobalt, il est produit
01:12:33en République démocratique du Congo
01:12:35par des intérêts chinois.
01:12:37Le lithium, il est
01:12:39produit essentiellement
01:12:41dans les pays d'Amérique du Sud
01:12:43en asséchant des
01:12:45millions d'hectares
01:12:47de plans d'eau pour pouvoir
01:12:49transformer la semure en lithium. Et on nous
01:12:51dit, mais attendez, il y a du lithium
01:12:53en Europe. C'est vrai, il y a plein de lithium
01:12:55en Europe. Mais allez le chercher.
01:12:57Quand on voit ce qui se passe aujourd'hui avec
01:12:59les bassines, par exemple,
01:13:01vous avez un groupe
01:13:03qui s'appelle Imerys, qui est en train
01:13:05de transformer une usine de Kaolin
01:13:07en...
01:13:09une mine de Kaolin en
01:13:11mine de lithium. Il rencontre des
01:13:13difficultés énormes, parce que les associations
01:13:15écologiques disent, on n'en veut pas, nous.
01:13:17C'est-à-dire que les écologistes disent,
01:13:19OK, il y a du lithium, mais on ne veut pas l'exploiter.
01:13:21Donc, on marche sur la tête,
01:13:23et c'est quand même un peu dommage.
01:13:25On marche sur la tête, effectivement, en Europe, ça pose
01:13:27vraiment beaucoup de questions. 0826
01:13:29300 300, si vous souhaitez réagir,
01:13:31poser vos questions sur votre utilisation
01:13:33de la voiture, vos questions aussi sur
01:13:35le choix de l'électrique et la réalité aujourd'hui
01:13:37tragique du secteur automobile
01:13:39et de l'usager.
01:13:41A tout de suite sur Sud Radio.
01:13:43Sud Radio, midi
01:13:4514h, Alexis Poulin
01:13:47sans réserve.
01:13:49On se retrouve avec François-Xavier
01:13:51Pietri pour parler de la voiture
01:13:53Rendez-nous la liberté de rouler aux éditions
01:13:55de l'Observatoire.
01:13:57Ses difficultés de gérer
01:13:59le marché automobile, les taxes, etc.
01:14:01Et puis, la voiture électrique
01:14:03qui est en fait aujourd'hui
01:14:05un modèle chinois, on peut le dire,
01:14:07puisque ce sont eux les constructeurs
01:14:09numéro un sur la planète de véhicules
01:14:11électriques. Combien de voitures
01:14:13chinoises sont produites chaque année ?
01:14:15Alors, chaque année, il y a 28 millions
01:14:17de voitures produites.
01:14:19Pour vous dire, sur toute l'Europe, on est à 15 millions.
01:14:21Donc c'est presque, pour un seul pays,
01:14:23presque le double
01:14:25de l'Europe. Et c'est des voitures
01:14:27pour le marché intérieur chinois ou pour l'export ?
01:14:29C'est le sujet, c'est-à-dire que
01:14:31comme aujourd'hui, la Chine
01:14:33rencontre une crise économique assez importante,
01:14:35toute l'industrie
01:14:37s'est mise en marche pour exporter.
01:14:39Parce que justement, ils ont
01:14:41un marché intérieur qui s'essouffle.
01:14:43Et le choix, par exemple,
01:14:45sur l'automobile,
01:14:47ça a été un choix qui a été fait
01:14:51dans les années 2009-2010
01:14:53par Xi Jinping,
01:14:55le président chinois,
01:14:57qui a décidé de faire
01:14:59de l'électrique le modèle
01:15:01de l'automobile chinoise et un modèle mondial.
01:15:03Donc il y a eu des investissements massifs
01:15:05qui ont été produits pendant ces années-là.
01:15:07On parle de 250 milliards de dollars
01:15:09qui ont été mis sur la table pour aider justement
01:15:11les constructeurs chinois. Non seulement ça,
01:15:13mais toutes les villes à la chinoise.
01:15:15C'est-à-dire qu'en gros,
01:15:17vous aviez des
01:15:19plaques d'immatriculation
01:15:21gratuites si votre voiture électrique
01:15:23est payante cher
01:15:25si elle n'était pas électrique. Donc du coup,
01:15:27une production chinoise
01:15:29qui est aujourd'hui phénoménale,
01:15:31des voitures qui sont de qualité,
01:15:33les voitures chinoises aujourd'hui vendues en France
01:15:35sont garanties 8 ans.
01:15:37C'est mieux que les voitures françaises.
01:15:39Les voitures européennes,
01:15:41la batterie est souvent garantie 10 ans.
01:15:43Avant, vous savez, on disait des automobiles chinoises
01:15:45que c'était un peu des cercueils ambulants.
01:15:47Problème de pièces détachées, de maintenance...
01:15:49Et puis de fiabilité.
01:15:51Aujourd'hui, dans les crash-test
01:15:53européens,
01:15:55elles sont toutes 5 étoiles.
01:15:57J'ai vu...
01:15:59La différence, si vous voulez,
01:16:01c'est que ces voitures sont
01:16:03vendues chez nous 20 ou 30%
01:16:05moins chères
01:16:07que nos voitures européennes.
01:16:09Et il y a de la marge. Je vous donne un exemple.
01:16:11BYD, qui est l'un des plus gros
01:16:13constructeurs, qui a dépassé Tesla d'ailleurs,
01:16:15qui est devenu numéro 1 mondial de la production
01:16:17de voitures électriques chinois,
01:16:19produit une voiture en Chine qui s'appelle
01:16:21la Seagull. Ils la vendent en Chine
01:16:23l'équivalent de 9000 euros.
01:16:25Ils vont la lancer en France à 20 000 euros.
01:16:27Vous voyez la marge qu'il y a ?
01:16:29Loin des 36 000 euros et des 50 000 euros des hybrides.
01:16:31Et puis, pour eux, ça veut dire
01:16:33qu'en fait, ils sont hyper gagnants.
01:16:35Ils sont toujours gagnants même avec les taxes.
01:16:37L'autre malice, c'est que pour contourner
01:16:39les taxes européennes,
01:16:41ces mêmes Chinois
01:16:43sont en train d'installer des usines
01:16:45en Europe.
01:16:47C'est-à-dire, BYD
01:16:49va installer une usine de production de voitures
01:16:51en Hongrie. Donc, ils vont produire
01:16:53en Hongrie. Ils ont un projet aussi
01:16:55en Pologne. Vous avez un autre constructeur
01:16:57qui s'appelle Chéri, qui a repris
01:16:59une usine de Nissan en Espagne
01:17:01et qui, là, va produire
01:17:03dans les mois qui viennent des voitures chinoises
01:17:05en Espagne. Vous avez Djili
01:17:07qui est, en fait, le propriétaire de Volvo
01:17:09qui va produire en Pologne.
01:17:11Et puis, vous avez même un Français,
01:17:13Stellantis, qui a passé un accord
01:17:15avec un Chinois,
01:17:17Lipmotor, pour produire des petites voitures
01:17:19en Pologne.
01:17:21Et donc, Stellantis
01:17:23va vendre des voitures chinoises
01:17:25dans toutes ses concessions
01:17:27et dans toute l'Europe.
01:17:29Merci les Chinois.
01:17:31Merci l'Europe, l'Union Européenne.
01:17:33C'est surtout les Chinois qui peuvent dire merci à l'Union Européenne.
01:17:35Avec nous, on a
01:17:37Mohamed Dorléan. Bonjour, Mohamed.
01:17:39Oui, bonjour.
01:17:41Je vous remercie pour la qualité
01:17:43de votre émission.
01:17:45Je vous écoute souvent également sur Youtube.
01:17:47J'ai deux questions
01:17:49pour votre invité.
01:17:51La première est relative à l'extraction
01:17:53des matières premières en Afrique
01:17:55par les enfants. Comment est-ce que les constructeurs
01:17:57automobiles
01:17:59essayent de faire passer
01:18:01cela aux clients ?
01:18:03Et ma deuxième question est relative
01:18:05à la destination des voitures
01:18:07à carburant dans le futur.
01:18:09C'est qu'à partir de 2035,
01:18:11nous devons acheter que des voitures électriques.
01:18:13Que va-t-il advenir
01:18:15des véhicules à carburant ?
01:18:17Je vois bien que je vois
01:18:19des camions berliers
01:18:21encore dans certains pays d'Afrique
01:18:23alors que ça n'existe plus ici.
01:18:25Il suffit d'aller en Afrique du Nord
01:18:27pour voir un parc automobile
01:18:29tout à fait différent. Merci beaucoup, Mohamed.
01:18:31Très bonne question. Qu'est-ce qu'on va faire de ces
01:18:33voitures thermiques ?
01:18:35Il y a une chose qui est assez simple.
01:18:37La voiture thermique,
01:18:39elle est assez facilement recyclable.
01:18:41Un moteur thermique,
01:18:43un moteur de diesel,
01:18:45vous le transformez en bloc de métal
01:18:47assez facilement.
01:18:49Le vrai sujet,
01:18:51pour moi, c'est qu'est-ce qu'on va faire
01:18:53demain des batteries ?
01:18:55C'est un autre sujet.
01:18:57Démanteler une batterie,
01:18:59il faut complètement la désosser,
01:19:01isoler les matières premières.
01:19:03C'est dangereux parce que c'est extrêmement flammable.
01:19:05Quand une batterie prend feu, on ne peut plus l'éteindre.
01:19:07Il faut une box particulière.
01:19:09Les pompiers sont formés actuellement
01:19:11par des feux de forêt, il y a de ça deux ans,
01:19:13provoqués par une batterie
01:19:15d'une voiture électrique.
01:19:17Quand une batterie
01:19:19prend feu, c'est très grave parce qu'on a beaucoup
01:19:21de mal à l'éteindre. Le vrai sujet,
01:19:23ça va être le problème du recyclage
01:19:25des batteries, qu'on a évidemment totalement
01:19:27ignoré. Est-ce que les Chinois ont déjà la filière ?
01:19:29Non, mais par exemple,
01:19:31on avait un projet en France, Stellantis
01:19:33avait passé un accord avec
01:19:35Ornano, c'est
01:19:37l'ancien arriva.
01:19:39Absolument.
01:19:41Ce projet est abandonné parce que
01:19:43Stellantis ne veut plus investir,
01:19:45compte tenu du marché électrique
01:19:47aujourd'hui.
01:19:49Le vrai sujet,
01:19:51ça va être le recyclage des batteries.
01:19:53Plutôt que du thermique, qui seront faciles à recycler.
01:19:55Et sur le travail des enfants,
01:19:57est-ce qu'il concerne l'extraction des matières premières,
01:19:59lithium, etc., pour les voitures ?
01:20:01On l'a vu sur le diamant, sur d'autres sujets,
01:20:03mais est-ce que c'est le cas aussi ?
01:20:05Sur le cobalt, c'est un scandale
01:20:07absolument. Toutes les ONG
01:20:09sont remontées là-dessus. Aujourd'hui,
01:20:11le cobalt qui est exploité
01:20:13au Congo, en République démocratique
01:20:15du Congo, est exploité
01:20:17dans des mines
01:20:19vétustes, où vous avez des enfants qui sont
01:20:21payés un dollar par jour
01:20:23pour ça.
01:20:25Ce qui me frappe
01:20:27dans l'électrique, c'est qu'en fait, on est
01:20:29dans un égoïsme
01:20:31absolu. C'est-à-dire que quand vous entendez
01:20:33l'argumentation des
01:20:35promoteurs de l'électrique, ils vous disent
01:20:37« Mais rendez-vous compte, ça veut dire
01:20:39moins de bruit dans les villes,
01:20:41moins de pollution dans les villes. »
01:20:43Ça oublie complètement
01:20:45ce qui se passe ailleurs. Et tout le problème
01:20:47de la voiture électrique, c'est ce qui se passe ailleurs.
01:20:49Aujourd'hui, quand une voiture électrique
01:20:51sort de l'usine, elle a
01:20:53un déficit écologique considérable.
01:20:55C'est pas moi qui le dis, c'est l'ADEME,
01:20:57l'Agence Gouvernementale de l'Environnement.
01:20:59Il lui faut 5 ans
01:21:01pour arriver au
01:21:03même niveau
01:21:05d'émissions de CO2 qu'une voiture
01:21:07thermique. C'est-à-dire que
01:21:09l'utilisation du cobalt,
01:21:11des matières premières, des terres rares,
01:21:13du graphite, de tous ces sujets-là, c'est
01:21:15évidemment beaucoup de CO2 émis.
01:21:17Le fait que les batteries, on les fait venir de Chine en général,
01:21:19c'est bien sûr beaucoup de CO2.
01:21:21Donc ça veut dire qu'en fait, les voitures électriques
01:21:23accumulent un déficit
01:21:25écologique considérable, et ça n'est qu'à partir
01:21:27de 5 ans qu'elles deviennent plus vertueuses que des
01:21:29thermiques. Donc en plus, sur le plan
01:21:31écologique, on marche aussi sur la tête.
01:21:33Incroyable. Merci François,
01:21:35Xavier, Piétri, je rappelle votre livre
01:21:37« Rendez-nous la liberté de rouler » aux éditions
01:21:39de l'Observatoire. Un vrai sujet, cette voiture
01:21:41électrique et puis toutes ces taxes,
01:21:43ces attaques contre la voiture.
01:21:45Merci d'avoir répondu à nos
01:21:47questions. Merci à vous d'avoir
01:21:49participé également. On se retrouve dans un instant sur
01:21:51Sud Radio avec Brigitte Lalec qui va parler du
01:21:53slow sex, la lenteur. Alors peut-être
01:21:55que les zones à 30 sont
01:21:57érogènes, je ne sais pas.
01:21:59On se retrouve sur Sud Radio avec
01:22:01Brigitte Lalec.

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