• le mois dernier
Avec Willy Pelletier, sociologue et co-auteur de "la haine du fonctionnaire" aux Editions Amsterdam / Pascal Boniface géopolitologue

Retrouvez Alexis Poulin sans réserve tous les vendredis de 12h à 13h sur #SudRadio.
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##POULIN_SANS_RESERVE-2024-11-01##

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00:00:00...
00:00:06On est ensemble jusqu'à 14h sur Sud Radio pour cette nouvelle émission Poulain sans réserve.
00:00:12Aujourd'hui, au sommaire, nous allons recevoir le porte-parole des Républicains en France pour parler des élections américaines, Philippe Kersanti.
00:00:21Ensuite, on va parler de la haine du fonctionnaire, ce fonctionnaire bashing qui a toujours existé
00:00:27avec Willy Pelletier, sociologue co-auteur de ce livre « La haine du fonctionnaire » pour comprendre d'où ça vient et qu'est-ce qu'il y a à faire.
00:00:35Et puis notre invité à 13h sera le géopolitologue Pascal Boniface pour parler du monde qui change, les BRICS évidemment, mais aussi Gaza et l'Europe.
00:00:46Où va l'Europe ? Voilà, si vous souhaitez nous joindre, le standard 0826-300-300. A tout de suite sur Sud Radio jusqu'à 14h.
00:00:54Le Sud sans réserve, l'invité.
00:00:57Et notre invité pour cette première heure est Philippe Kersanti, porte-parole des Républicains en France.
00:01:05Bonjour. Je voulais vous avoir sur le plateau pour parler de la campagne évidemment présidentielle aux États-Unis qui est dans cette dernière ligne droite.
00:01:12Kamala Harris, Donald Trump qui est favori aujourd'hui. Vous, évidemment, vous représentez les Républicains, le parti de Donald Trump.
00:01:21Est-ce que ça sent bon pour Donald Trump pour l'élection de la semaine prochaine ?
00:01:26Alors bonjour Alexis. Écoutez, oui, mais je tiens à dire avant toute chose que mon but n'est pas d'influencer vos auditeurs.
00:01:32Mon but est simplement d'informer puisqu'on ne va pas toucher des électeurs américains.
00:01:35Donc quand on fait de la politique française en France, on a intérêt à dire un peu n'importe quoi pour pousser son candidat.
00:01:41Là, je n'ai pas d'intérêt politique. C'est pour ça que vous pouvez faire confiance sur ce que je vais vous dire.
00:01:46Écoutez, la dynamique Trump est très forte. On a tant au niveau des États pivots dont on parle, les 7 États pivots, que d'autres États,
00:01:53notamment la Virginie et le New Hampshire, une poussée Trump. Et en fait, on a au niveau de la perception des Américains
00:02:03une possibilité de comparer entre les 4 ans avec Donald Trump et les 4 ans d'administration Biden-Harris.
00:02:09Il voit l'état désastreux dans lequel l'administration Biden-Harris est en train de rendre le pays, c'est-à-dire au niveau de l'immigration,
00:02:16au niveau de la sécurité, au niveau de l'économie, l'inflation, les prix. On vous raconte des chiffres complètement absurdes.
00:02:21L'inflation n'a monté que de 2 % les dernières. C'est faux. Dans le mandat Biden-Harris, l'inflation a augmenté entre 25 % et 50 % pour les habitants.
00:02:32Les salaires n'ont pas augmenté de la même façon. Et surtout, naturellement, la politique internationale des États-Unis a été un désastre,
00:02:38avec la débâcle en Afghanistan où l'administration Biden-Harris, au mois d'août 2021, a abandonné 40 milliards de dollars d'armes sur le terrain.
00:02:47Et à la suite, 6 mois après, Poutine s'est dit « puisqu'on a une administration américaine si faible, pourquoi ne pas s'emparer de l'Ukraine ? ».
00:02:54Donc la guerre en Ukraine. Et derrière, l'Iran qui a été surfinancé par l'administration Biden, qui lui a envoyé 150 milliards de dollars,
00:03:02et donc qui a déclenché la guerre contre Israël par le Hamas et par le Hezbollah.
00:03:06On voit, comme chaque campagne américaine, son lot de manipulations, d'allégeances, de fausses informations.
00:03:15La dernière en date, lors de la première campagne de Donald Trump, c'était les Russes. Et là, on refait le coup. Trump est un agent russe.
00:03:25Il s'est défendu hier en disant que pour un agent russe, c'est quand même lui qui avait mis un stop à Nord Stream,
00:03:31qu'il n'était quand même pas vraiment un super agent russe, qui avait empêché justement les mouvements de chars en Ukraine à l'époque.
00:03:39Pourquoi systématiquement, les démocrates s'acharnent sur les liens entre Trump et la Russie ?
00:03:46– Parce que ça marche. Vous savez, vous avez même en France un monsieur qui s'appelle Antoine Witkin,
00:03:49qui a fait un documentaire sur France 5 il y a deux semaines environ, qui a raconté qu'en gros, Trump était un agent d'influence russe.
00:03:59Alors ce documentaire est complètement absurde, il nous raconte par exemple que dans les années 80,
00:04:03quand Trump a lancé sa Trump Tower en 1983, c'était des oligarques russes qui ont financé sa tour.
00:04:09Parce que le malheureux, ce qu'il a oublié, c'est que les oligarques russes n'existaient pas encore, puisque la chute du mur c'est le 89,
00:04:15la dissolution du RSS c'est décembre 1991, et les oligarques c'est les années qui ont suivi.
00:04:21En fait, tout un tas de choses complètement folles. On a face à nous une campagne de propagande.
00:04:27Vous savez, on a tout eu sur Trump cette année. On a eu le sexe avec une dame qui dit qu'elle l'a violée il y a plus de 30 ans dans une cabine d'essayage d'un grand magasin américain.
00:04:36Sauf qu'elle a dit qu'elle portait une robe ce jour-là, puisque cette robe n'existait même pas quand elle dit avoir été violée.
00:04:41On a eu les histoires d'argent où on l'a condamnée à 400 et quelques millions de dollars pour des malversations qui n'en étaient pas et qui seront naturellement cassées en appel.
00:04:48On en sait certain, tout le monde le sait. On a eu ensuite donc les injurances russes, et naturellement, vous savez ce qu'on appelle le point Godwin,
00:04:57réduction ad Hitlerum, c'est-à-dire que maintenant, Donald Trump c'est un fasciste, c'est Hitler, et on a eu la semaine dernière sur France 5,
00:05:03trois émissions pour nous expliquer que Trump est-il fasciste, le fascisme Trump, et l'Amérique fasciste.
00:05:09– Oui, c'est une caricature qui va très loin. Vous oubliez quand même la tentative d'assassinat, les tentatives d'assassinat, c'est quand même grave.
00:05:16Un candidat ancien président des États-Unis qui se fait tirer dessus, on a l'impression que ça ne s'est pas passé, c'est plus dans la tête des gens.
00:05:23Pourtant, ça a été un moment extrêmement glaçant de voir ça.
00:05:27– Vous avez raison, mais la tentative d'assassinat, c'est le fruit de cette propagande, c'est-à-dire que quand vous dites que quelqu'un est Hitler,
00:05:34et on l'a vu récemment, comme je vous dis sur France 5 la semaine dernière, un homme a dit oui, Donald Trump c'est Hitler,
00:05:39quelqu'un lui pose la question, vous pensez vraiment que c'est Hitler ? Oui, c'est Hitler.
00:05:42Donc si vraiment Donald Trump c'est Hitler, je le dis très concrètement, il est normal de vouloir l'éliminer.
00:05:48Si en 1938 on avait eu tous les deux la possibilité d'éliminer Adolf Hitler, on l'aurait fait.
00:05:52Or, pour un hitlérien, il n'est pas très bon parce qu'il a les latinos qui commencent à basculer de son côté, les blacks basculent de son côté,
00:05:59il a aussi les électeurs juifs qui sont en train progressivement de basculer de son côté.
00:06:04J'insiste bien là-dessus, lors de la convention démocrate, les juifs étaient obligés de se cacher,
00:06:08de ne pas être, ce que j'apprenais, des juifs visibles, à la convention républicaine, les juifs étaient partout, il y avait des drapeaux d'Israël.
00:06:14Mais oui, Donald Trump il est très pro-Israël, beaucoup plus que Kamala Harris, il l'a toujours été, ça aussi c'est un...
00:06:21C'est une absurdité, mais n'oubliez pas aussi que les nazis des temps modernes c'est qui ?
00:06:25C'est l'Iran avec ses bras armés, le Hamas et l'U.S. Bola.
00:06:28Qui sont les grands supporters du Hamas et de l'U.S. Bola aux Etats-Unis ?
00:06:32Ce sont les électeurs démocrates, qui ont fait une campagne et qui vont dans les campus partout.
00:06:37C'est totalement ridicule, Israël n'est pas seulement un ami d'Israël, c'est un ami du monde libre.
00:06:42Et vous savez, la situation aujourd'hui, ce que j'appelle l'islamo-wokisme,
00:06:47qui est en train de détruire nos sociétés, qui est en train de nous affaiblir de tous les côtés,
00:06:52est vraiment la chose contre laquelle on doit lutter.
00:06:54Et pourquoi je suis si engagé dans cette campagne pour faire gagner Donald Trump ?
00:06:58C'est parce que c'est important.
00:07:00Nos sociétés sont sur le point de basculer du mauvais côté.
00:07:02Alors, c'est des sociétés très divisées, comme aux Etats-Unis.
00:07:06On le voit en France avec le débat sur Gaza.
00:07:08Certains vous diront que les fascistes aujourd'hui, c'est Israël qui tue des enfants à Gaza, etc.
00:07:13Donc, on est sur un débat radical.
00:07:15Il y a la question, ce matin, on parlait d'un sondage ici sur Sud Radio.
00:07:2113% des Français souhaitent voir Trump gagner.
00:07:24Alors, ils ne votent pas, mais 13%, c'est très faible.
00:07:28Vous le disiez, il y a un portrait monstrueux qui est fait,
00:07:31notamment sur le service public, de la formation, mais aussi dans d'autres médias,
00:07:35de Donald Trump comme étant, effectivement, l'égal d'Hitler, un fasciste.
00:07:39Ce qui revient à assimiler plus de la moitié des Américains à cette figure-là.
00:07:45Pourquoi ça fonctionne, en fait, cette diabolisation ?
00:07:47Alors, d'abord, je vais vous dire une chose.
00:07:48Je dois faire un mea culpa, parce que ça veut dire que 13% des Français soutiennent Trump.
00:07:51C'est-à-dire que Nicolas Conquer, mon collègue et moi,
00:07:53c'est qu'on ne fait pas un très, très bon travail.
00:07:55Mais il faut reconnaître que quand on va dans les médias dominants,
00:07:56quand nous sommes invités, car nous ne sommes quasiment jamais invités sur le service public,
00:08:01il n'y a que les chaînes BFM, Vous, CNews, et de temps en temps, LCI,
00:08:05et parfois France Télévisions, une petite partie.
00:08:08Eh bien, écoutez, il y a des plateaux uniquement pro-Kamala Harris, en tout cas anti-Trump.
00:08:13Donc, cette propagande fonctionne.
00:08:15La répétition du message est très forte.
00:08:18Et puis, la diabolisation, vous savez, les gens ne fonctionnent plus avec un raisonnement.
00:08:24Il y a vraiment, ce sont des slogans.
00:08:26Il est contre l'avortement, c'est un nazi, tout ce genre de choses.
00:08:28Et tout ça, on peut le démonter et démontrer que c'est faux.
00:08:32Donc, oui, la situation, on ne fait pas un assez bon travail, peut-être.
00:08:36Mais en tout cas, on ne donne pas beaucoup la parole.
00:08:37– Enfin, ce n'est pas en France qu'il va voter pour l'Américain.
00:08:40– Non, mais ce que je veux dire, quand on parle des 13% des Français,
00:08:42c'est une situation regrettable.
00:08:44Parce que, je vais vous dire simplement une chose,
00:08:46quand Donald Trump va être élu le 5 novembre,
00:08:49– Pour vous, c'est sûr, il va être élu.
00:08:51– C'est dur, on n'est jamais sûr de rien dans la vie.
00:08:53Mais mon anticipation, compte tenu de la situation politique américaine,
00:08:56c'est qu'il va gagner largement.
00:08:58On va le savoir assez tôt dans la nuit.
00:09:00Eh bien, il va falloir que nos médias nous expliquent,
00:09:02donc France Info, France Inter, donc voilà.
00:09:04Donc maintenant, les États-Unis ont basculé dans le camp nazi.
00:09:06Qu'est-ce qu'on fait ?
00:09:07On voit un Américain dans la rue,
00:09:08on se dit qu'il y en a un sur deux qui est forcément nazi.
00:09:10Vous voyez ce que je veux dire ?
00:09:11Le président est nazi, donc on rompt les communications.
00:09:15C'est totalement absurde.
00:09:16– Mais ça ne fonctionne pas, cette communication, même aux États-Unis.
00:09:18On a vu, lors du meeting au Madison Square Garden,
00:09:21les supporters de Trump rirent de ça.
00:09:23– Oui.
00:09:24– Où il y avait justement, vous disiez, des Portoricains,
00:09:26des gens qui disaient, voilà, moi je suis nazi, il est nazi.
00:09:28Enfin, il tournait en ridicule, en fait, cette campagne démocrate contre Trump.
00:09:35Et puis lui, c'est un animal de communication aussi, Donald Trump.
00:09:38On l'a vu au McDo, pour critiquer Kamala Harris,
00:09:42qui avait fait état d'un job d'été dans un McDo.
00:09:45– Qu'elle n'avait jamais eu.
00:09:46– Qu'elle n'avait pas eu.
00:09:47Et puis, plus récemment, avant-hier, au volant d'un camion poubelle,
00:09:52puisque Biden avait traité les électeurs de Trump d'ordure, c'est ça ?
00:09:55– Oui, exactement, de garbage.
00:09:57Alors, là-dessus, c'est quelque chose de très intéressant.
00:09:59Vous savez, moi, ça fait plus de 4 ans que j'explique
00:10:03que Joe Biden n'est pas en état d'être président des États-Unis.
00:10:05Il y a encore quelques mois, je débattais face aux démocrates,
00:10:09et je disais tout simplement qu'il fallait qu'il se retire,
00:10:12qu'il ne serait pas candidat.
00:10:13On me disait que j'étais un complotiste.
00:10:14Naturellement, on a vu qu'il n'a pas pu se présenter.
00:10:16Et là, il est président, sauf qu'il a été évincé
00:10:19par une forme de coup d'État interne au Parti démocrate,
00:10:21mené par Nancy Pelosi, Barack Obama, les Clintons,
00:10:25enfin, toute cette clique qui est vraiment la mafia démocrate.
00:10:29– C'est eux qui gèrent, en fait, le parti, à la place de Joe Biden.
00:10:32– D'ailleurs, ce sont eux qui gèrent le pays,
00:10:33puisque vous n'imaginez bien que dans l'État dans lequel est Joe Biden,
00:10:35il n'est pas en mesure de gérer le pays.
00:10:37Quand vous connaissez, et j'invite vos éditeurs
00:10:41à aller écouter Kamala Harris en version originale,
00:10:44allez l'écouter sur YouTube, par exemple.
00:10:46Vous verrez le niveau intellectuel de Kamala Harris.
00:10:49Souvent, je dis Kamala Harris, c'est le niveau intellectuel d'Anne Hidalgo,
00:10:53avec les ricanements en plus, et au niveau économique, c'est Sandrine Rousseau.
00:10:57Et je pense maintenant que c'est insultant pour Anne Hidalgo.
00:10:59C'est pour vous donner le niveau auquel on peut estimer Kamala Harris.
00:11:03Donc, je dis, cette situation est complètement folle.
00:11:09Donc, je pense que Donald Trump va gagner.
00:11:11Et il faudra donc faire cette bascule.
00:11:14– Pourtant, il y a aussi un débat sur la place des médias dans la campagne américaine.
00:11:19La chaîne CBS notamment, qui est sous le feu des critiques
00:11:22parce qu'elle a édité une interview de Kamala Harris,
00:11:25où justement, elle faisait des réponses incompréhensibles
00:11:28et la chaîne a dû couper, tronquer et remonter
00:11:31pour qu'on comprenne ce qu'elle voulait dire.
00:11:34La chaîne se défend en disant que c'était des pratiques normales.
00:11:37Ce n'est pas vrai, c'est la première fois.
00:11:39Kamala Harris a refusé plusieurs émissions de télé,
00:11:41plusieurs débats, on la sent très mal à l'aise.
00:11:44Il y a aussi un rôle fondamental des médias américains,
00:11:48comme en France, sur la diabolisation de Trump
00:11:50et qui pousse aussi d'une certaine façon la candidate démocrate.
00:11:53– Alors, vous avez utilisé du franglais, vous avez dit éditer.
00:11:55En anglais, c'est éditer, mais en français, on dirait plutôt couper, monter,
00:11:59charcuter l'interview parce que c'est très précis pour qu'on comprenne bien.
00:12:03Ils ont pris son interview, ils l'ont charcutée pour qu'elle soit présentable.
00:12:07Et ça, c'est CBS.
00:12:08Oui, c'est un scandale, mais regardez le débat qui a eu lieu sur ABC,
00:12:12que j'appelle ABCD, c'est A, B, C, le D, c'est des démocrates,
00:12:15c'est vraiment la chaîne démocrate.
00:12:16Les deux présentateurs étaient totalement focalisés
00:12:20pour détruire, déstabiliser Donald Trump,
00:12:22tandis que Kamala Harris était tout à fait à l'aise.
00:12:26Il y a même eu une analyse qui a été faite par un ingénieur des images
00:12:32qui a remarqué qu'en fait, l'éclairage de Kamala Harris
00:12:34l'a metté en valeur alors que l'éclairage de Donald Trump était sombre,
00:12:38pour vraiment manipuler.
00:12:39Oui, les médias dominants font une campagne complètement grotesque,
00:12:43mais je veux dire une chose, grâce à vous, grâce à Sud Radio,
00:12:46grâce aux réseaux sociaux, grâce à X, grâce à certaines chaînes de télévision,
00:12:50c'est grâce à cela que les gens ouvrent les yeux.
00:12:52Justement, le fait que le milliardaire de la Silicon Valley, Elon Musk,
00:12:58ait acheté X, anciennement Twitter, qu'il soit un soutien de poids,
00:13:04numéro un, il est dans tous les meetings quasiment de Donald Trump,
00:13:07est-ce que ça, ça a influencé radicalement et changé la campagne ?
00:13:11Alors, vous savez, le qualifier de milliardaire, c'est le réduire.
00:13:16C'est l'homme le plus riche du monde, oui, mais c'est aussi l'homme
00:13:18qui a révolutionné tellement de pans de notre économie au niveau mondial,
00:13:23que ce soit Twitter, c'est lui qui est intervenu pour libérer la parole de Twitter,
00:13:26qui avait été complètement mise sous contrôle par l'époque de Jack Dorsey,
00:13:31qui testa les voitures, les fusées SpaceX, les satellites et la communication Internet Starlink,
00:13:37les Hyperloop, donc les tunnels, les Neuralink, on peut discuter là-dessus,
00:13:44mais les puces posées dans le cerveau, l'intelligence artificielle, il est sur tous les secteurs.
00:13:48Vous avez le capitaliste le plus impressionnant des 100 dernières années,
00:13:54et cet homme, Elon Musk, apporte son image à Donald Trump,
00:13:59et je dirais, rehausse l'image, il faisait déjà partie des gens qui étaient adhulés aux Etats-Unis,
00:14:03parfois par certains détestés, mais surtout, la proximité qu'on crée entre Donald Trump et Elon Musk est exceptionnelle.
00:14:10Regardez aussi le colistier de Donald Trump, qui est exceptionnel, J.D. Vance, voilà.
00:14:15Donc Elon Musk, oui, c'est un atout exceptionnel, et ça fait une chose très importante,
00:14:19si jamais les démocrates s'amusent à tricher ou à mentir lors de cette élection,
00:14:24enfin maintenant, les républicains auront un média pour dévoiler ces tricheries et ces manipulations.
00:14:31C'est pour ça que je suis très confiant, et je me dis qu'ils auront du mal à tricher cette fois-ci.
00:14:35– Est-ce que vous pensez que c'est à craindre, des manipulations d'élections ?
00:14:39– Vous savez, quand on fait venir 15 millions de clandestins aux Etats-Unis sur une période de 4 ans,
00:14:44et que récemment, on a pu voir que de nombreux clandestins se sont inscrits sur les listes électorales
00:14:49sans prouver leur nationalité, oui, je sais, enfin, n'oubliez pas qu'aux Etats-Unis,
00:14:53il y a un grand nombre d'États sur lesquels on peut aller voter sans pièce d'identité.
00:14:57– Oui, alors ça, comment ça se fait ? Comment c'est possible un truc pareil ?
00:15:00– C'est le système américain, et même en Californie, c'est encore pire.
00:15:03Le gouverneur Gavin Newsom, qui est donc vraiment le gouverneur démocrate qui a ruiné l'État,
00:15:07a fait passer récemment une loi qui interdit, j'insiste bien,
00:15:11interdit à un scrutateur de demander une pièce d'identité, donc c'est totalement…
00:15:18– Mais est-ce qu'il va y avoir justement des observateurs ?
00:15:22– Alors, on devrait avoir des observateurs de l'OSC,
00:15:24vous savez, comme on en voit en Ukraine, en Géorgie et tout, ce serait intéressant.
00:15:29– Et non, il n'y a pas d'observateurs.
00:15:31– Vous savez, quand Donald Trump serait élu,
00:15:33je pense qu'il a compris la dernière fois qu'il s'est fait avoir en 2020
00:15:36par tout un tas de choses, par les médias, par toute une sorte d'industrie,
00:15:40et là, je pense qu'il va faire en sorte qu'aux Etats-Unis,
00:15:43on puisse voter un jour un endroit avec une preuve certifiant l'identité des votants.
00:15:51– Oui, on en est loin, et puis on peut voter aussi par anticipation,
00:15:54ça a été le cas de Joe Biden dans le Delaware et d'autres,
00:15:57il y a déjà eu des ballot box qui ont été brûlés.
00:16:00– Dans des comtés républicains.
00:16:02– Oui, oui, donc on peut craindre, évidemment, le pire,
00:16:05on suivra évidemment sur Sud Radio cette élection heure par heure la semaine prochaine,
00:16:10pour savoir qui de Kamala ou de Donald va être le prochain président des Etats-Unis.
00:16:14Merci beaucoup Philippe Kersanti, porte-parole des Républicains en France,
00:16:18merci d'avoir été notre invité,
00:16:19on se retrouve tout de suite dans un instant après une courte pause.
00:16:23– Merci.
00:16:23– Alexis Poulin, sans réserve, l'édito.
00:16:27– Et oui, on va rentrer dans la quatrième dimension,
00:16:31une dimension qui existe déjà, figurez-vous que Matignon va désormais écouter,
00:16:37suivre vos recherches dans Google, TikTok ou Instagram, les recherches internet,
00:16:41c'est le service d'information du gouvernement, le CIG,
00:16:44qui a lancé un appel d'offres pour faire de l'écoute sociale sur internet,
00:16:49c'est comme ça qu'ils appellent cette surveillance, avec deux nouveaux lots,
00:16:53d'abord scruter les requêtes en ligne des Français,
00:16:55identifier les signaux faibles pour savoir un peu qu'est-ce qui intéresse les Français,
00:17:00et si jamais il leur venait l'envie soudaine
00:17:02d'occuper des ronds-points avec des gilets jaunes par exemple.
00:17:04Alors, le budget de ce nouvel appel d'offres est quasiment doublé,
00:17:08puisque cette mission existait auparavant, c'était 2,8 millions d'euros sur 4 ans,
00:17:13là il faut faire des économies, mais pas pour l'écoute sociale,
00:17:165 millions d'euros pour 4 ans qui vont être demandés à ces prestataires,
00:17:22l'idée c'est d'avoir des outils pour l'étude sociale et le search listening,
00:17:27pour savoir de quoi vous parlez, vous les Français, nous les Français,
00:17:31par rapport à l'action du gouvernement,
00:17:33mais l'actualité en général, il s'agit d'étudier les mots-clés,
00:17:36ceux qui sont les plus cherchés pour avoir des stratégies de communication du gouvernement,
00:17:42et puis ils cherchent également, à Matignon, un prestataire pour détecter les signaux faibles,
00:17:48pour savoir ce qui pourrait être pris en considération par l'action publique,
00:17:51on sent quand même la fébrilité d'une période presque pré-révolutionnaire, dirons-t-on.
00:17:55Mais c'est pas tout, vous savez qu'il y a un rapport qui a été publié lundi,
00:18:01par le ministère de l'Intérieur,
00:18:02et qui confirme l'utilisation illégale d'un logiciel de surveillance facial,
00:18:08BriefCam, par la police lors des émeutes en 2023,
00:18:11parce qu'en 2015, les forces de l'ordre ont acquis, en secret,
00:18:14un logiciel d'analyse de vidéosurveillance,
00:18:17c'est une société qui s'appelle BriefCam qui vend ça,
00:18:19et depuis 8 ans, le ministère de l'Intérieur a cet outil qui permet la reconnaissance faciale.
00:18:24Alors vous savez que pendant les JO, on a parlé de caméras algorithmiques
00:18:27qui permettaient de voir des comportements étranges dans la foule,
00:18:30là il est question de reconnaissance faciale,
00:18:32et ça a bien été utilisé,
00:18:34alors une fois documenté lors des émeutes de 2023,
00:18:37ça n'a pas conduit à l'arrestation des meutiers,
00:18:40il faut savoir que le slogan de BriefCam,
00:18:43c'est quand même transformer la vidéosurveillance en intelligence active.
00:18:47En France, une centaine de villes ont équipé leur police de l'application BriefCam,
00:18:52à Nice, Rouen, Aulnay-sous-Bois, Perpignan ou Roubaix par exemple,
00:18:57et puis le Puy-du-Fou également a cette caméra.
00:19:00Et puis on sait que l'écoute est partout,
00:19:04dans les assistants à IA, que ce soit sur Amazon ou autres,
00:19:09vraiment, on se prépare à un chouette meilleur des mondes,
00:19:14avec des radars maintenant équipés d'IA qui permettent de savoir
00:19:17si vous parlez au téléphone ou si vous n'avez pas mis votre ceinture,
00:19:20qu'est-ce qu'on est bien quand même avec cette société qui s'installe
00:19:24où vous serez fliqué en permanence.
00:19:31Et notre invité, c'est Willy Pelletier,
00:19:34qui est le co-auteur d'un livre qui s'appelle La haine des fonctionnaires,
00:19:39aux éditions Amsterdam, la haine du fonctionnaire,
00:19:42puisque c'est la figure du fonctionnaire dont on va parler aujourd'hui.
00:19:44Bonjour, alors c'est un livre que vous avez co-écrit
00:19:47avec Claire Lemercier et Julie Gervais,
00:19:50et qui fait un peu un état des lieux de ce sport national
00:19:55qui est le fonctionnaire bashing,
00:19:56en fait le fait de critiquer la figure du fonctionnaire,
00:19:59la fonction publique, ça coûte trop cher, il y en a trop et ils foutent rien,
00:20:02c'est un peu ça ce qu'on entend actuellement.
00:20:05Quelle est l'idée derrière ce livre ?
00:20:07Qu'est-ce qui vous a poussé à écrire sur cette figure du fonctionnaire
00:20:12et la haine qu'il suscite ?
00:20:13Écoutez, il n'y a pas beaucoup de chansons d'amour
00:20:16concernant les fonctionnaires,
00:20:17alors que fleurissent à bon compte des caricatures faciles.
00:20:22Je note qu'il y a plus d'humoristes qui se moquent des fonctionnaires
00:20:26que d'humoristes qui se moquent par exemple des banquiers
00:20:30ou de Vincent Bolloré.
00:20:32Donc c'est un peu facile,
00:20:34et surtout c'est totalement infondé.
00:20:40Je ne sais pas s'il faudrait chanter
00:20:43« Je l'ai aimé toute la nuit mon fonctionnaire »
00:20:46mais par contre je sais qu'il faudrait chanter
00:20:50« Il m'a aidé toute la vie mon fonctionnaire ».
00:20:54Car les idées à leur endroit sont des idées généralement toutes faites,
00:21:01qui sont toutes fausses.
00:21:02Les fonctionnaires sont d'abord des ouvriers,
00:21:06des ouvriers qui sont sur les routes et qui les rendent praticables.
00:21:10Ce sont des agents d'entretien, 600 000 en France.
00:21:13Ce sont les aides-soignantes, les infirmières.
00:21:17Alors on dit le fonctionnaire bashing,
00:21:21il est là de tout temps, c'est faux.
00:21:24Quand on a besoin sérieusement d'un travail sérieux,
00:21:30je pense à la reconstruction de ce pays après la seconde guerre mondiale,
00:21:35les fonctionnaires ne sont pas critiqués.
00:21:37Lorsque nous sommes en situation pandémique
00:21:41et où l'urgence est absolue,
00:21:43alors oui ce sont les premiers de corvée,
00:21:46on les applaudit aux fenêtres.
00:21:49Et puis ensuite on s'aperçoit
00:21:52qu'une forme de noblesse managériale publique privée
00:21:57qui colonise l'État
00:21:58et qui va et vient du public au privé
00:22:02s'emploie à casser les métiers
00:22:05et les possibilités d'aider pour les fonctionnaires.
00:22:07Alors ce livre, la haine du fonctionnaire,
00:22:09il est touchant parce qu'il y a beaucoup de témoignages
00:22:11de ces ouvriers de la fonction publique puisque c'est le cas.
00:22:15Notamment, il y a un témoignage qui m'avait frappé,
00:22:18c'était ces agents du courrier dans une mairie d'une ville nouvelle
00:22:22qui ont été rudoyés parce qu'il fallait de la performance
00:22:25et qu'ils prenaient trop de postes café,
00:22:27ils prenaient leur temps etc.
00:22:28Et puis arrive la responsable de ce service qui se dit
00:22:31mais je vais peut-être aller voir qu'est-ce qu'ils font en fait,
00:22:33c'est quoi leur travail.
00:22:34Et on se rend compte que les caddies sont cassés,
00:22:36les roulettes ne marchent pas,
00:22:37qu'on se casse le dos à prendre ces courriers qui sont très lourds
00:22:40et que ça prend toute une journée effectivement de distribuer le courrier.
00:22:44Et il y a cette non connaissance en fait du terrain
00:22:48peut-être qu'on voit souvent dans la critique d'un travail inefficace
00:22:52alors qu'en réalité c'est difficile à faire
00:22:55parce que c'est pas équipé, c'est pas adapté
00:22:57et que personne n'est là pour aider.
00:22:58Parce que la fonction publique a été paupérisée
00:23:03et donc en effet les locaux sont vétustes,
00:23:07parfois même impraticables.
00:23:11Il y a parfois dans certaines mairies
00:23:13l'obligation pour les fonctionnaires territoriaux
00:23:16d'amener eux-mêmes leur crayon.
00:23:21Et cet manager de rang intermédiaire que nous citons
00:23:26a au moins le mérite d'aller voir ce qui se passe.
00:23:31Alors que ce qui prévaut dans la politique concernant les fonctionnaires
00:23:35c'est l'extrême cécité concernant non seulement ce qu'endurent les fonctionnaires
00:23:42mais ce qu'endurent les usagers de la fonction publique
00:23:44qui sont empêchés d'aider puisque les fonctionnaires sont empêchés d'aider.
00:23:49Regardez par exemple aujourd'hui
00:23:51qui connaît la fonction publique d'en bas ?
00:23:56Je ne pense certainement pas à le ministre Kasbarian qui vient de l'ESSEC
00:24:00qui ensuite a enchaîné les cabinets de consulting privés,
00:24:04Deloitte puis PMP Conseil
00:24:06et le précédent Stanislas Guerini HEC,
00:24:10Harvard Business School et Air Products.
00:24:13On va écouter justement Guillaume Kasbarian
00:24:16qui était notre invité sur Sud Radio hier matin.
00:24:17Voilà ce qu'il disait sur comment aider le travail des fonctionnaires.
00:24:21En tout cas sur le principe de se dire qu'il y a une part de rémunération
00:24:26qui prend en compte le mérite, l'effort, y compris collectif dans un service,
00:24:30le fait d'atteindre des objectifs
00:24:31et de les rémunérer en tant que tels à la fin de l'année.
00:24:35Ce sont des principes qui me semblent tout à fait sains
00:24:37dans un fonctionnement normal
00:24:40et que beaucoup de personnes connaissent aujourd'hui dans notre pays.
00:24:43Les objectifs, la rémunération et l'objectif,
00:24:45c'était un des thèmes avec aussi le fait de fusionner les catégories de fonctionnaires.
00:24:51ABC, vous en pensez quoi de cette idée ?
00:24:54Ça fait partie de cette méconnaissance absolue du travail des fonctionnaires.
00:24:59Prenez un enseignant.
00:25:01Comment le rémunérer à l'objectif ?
00:25:03En fonction de l'hétérogénéité des populations qu'il a en classe.
00:25:07Ça n'a strictement aucun sens.
00:25:09Comment voulez-vous, suivant les villes, les quartiers
00:25:14que les fonctionnaires territoriaux ont à gérer, les rémunérer ?
00:25:18Suivant quels objectifs ?
00:25:20On voit la part d'arbitraire absolue qui va être instillée dans ce principe
00:25:25et qui est totalement déraisonnable.
00:25:27Mais enfin, Guillaume Kasbarian se caractérise aussi par sa volonté,
00:25:32c'est l'actualité,
00:25:34de passer à trois jours le délai de carence pour, dit-il,
00:25:39l'absentéisme des fonctionnaires.
00:25:41Je pense qu'il faut y revenir.
00:25:42Y compris, même, le terme d'absentéisme est extrêmement choquant.
00:25:45Voilà des personnes qui sont malades.
00:25:48Et donc, elles sont considérées comme étant premièrement fautives
00:25:51ou coupables d'être malades.
00:25:52La plupart du temps, elles sont d'ailleurs malades parce qu'elles ont servi.
00:25:56Elles ont servi la population.
00:25:59Donc, les chiffres qui ont été donnés,
00:26:02je pense qu'il faut le dire,
00:26:05les chiffres qui ont été donnés comparent l'incomparable.
00:26:09Car en fait, pour comparer sur les arrêts maladie,
00:26:15il faudrait non pas juger la fonction publique d'un côté,
00:26:18le privé de l'autre côté,
00:26:19mais les ouvriers de la fonction publique,
00:26:21les ouvriers du privé,
00:26:23alors les aides-soignantes ou les infirmières du public
00:26:27et les aides-soignantes, les infirmières du privé.
00:26:29Là, ça s'appelle effectivement comparer ce qui est comparable.
00:26:34Et puis, il ne faut pas oublier qu'il y a des effets d'âge.
00:26:38Comme on ne recrute pas dans la fonction publique
00:26:41un fonctionnaire sur trois à plus de 50 ans en 2023,
00:26:44bien davantage que l'âge privé,
00:26:48l'âge des salariés du privé qui est de 41 ans.
00:26:52Bon, beaucoup de fonctionnaires sont en contact
00:26:55avec des flux de population continuels
00:26:58et par là même exposés à des rythmes de contamination.
00:27:04Évidemment, et puis il y a la question des performances aussi.
00:27:08Ce passage sur France Travail, anciennement Pôle emploi,
00:27:11où une responsable témoigne,
00:27:14il y a un indicateur pour tout sur la gestion des priorités,
00:27:17le suivi de l'activité, sur la relation entre les usagers,
00:27:19la gestion de ton équipe, agent par agent,
00:27:21des indicateurs pour fliquer l'équipe,
00:27:23tu rapportes les absences, les retards, l'ambiance,
00:27:25ça plongue l'équipe.
00:27:26Et puis tous les mois, le flicage arrive,
00:27:28directeur d'agence, adjoint, directeur territorial
00:27:31qui regarde les indicateurs.
00:27:34Et il y a cette phrase incroyable,
00:27:36donc ils vont gruger parce qu'on leur demande
00:27:39d'aller voir des entreprises privées et de faire un service,
00:27:42en disant France Travail est là pour vous aider à recruter
00:27:45et eux, ce qu'ils veulent, c'est trouver du travail aux chômeurs
00:27:47et pas être consultant pour des entreprises.
00:27:49Et elle dit, en fait, on est obligé à la fin du mois
00:27:53de dire qu'on a rempli les cases.
00:27:55Je n'appelle pas ça gruger, si tu trafiques l'indicateur,
00:27:57j'appelle ça te rendre possible ton métier.
00:28:00Oui, en fait, elle repose sur deux boussoles,
00:28:06la réforme managériale des services publics.
00:28:11La première, c'est ce mantra d'une rentabilité financière
00:28:15immédiate pour les services publics.
00:28:17Alors, on a vu que cela présidait à la réforme de l'hôpital public
00:28:21avec les effets désastreux qu'on fait.
00:28:23Le 11 décembre, le conseil de surveillance du CHU de Nantes
00:28:27vient d'indiquer qu'il y avait 8h15 d'attente aux urgences.
00:28:31Moi, je viens de Picardie, on passe à 9h pour des gens
00:28:35qui sont en souffrance et qui s'en vont.
00:28:37Un jeune garçon de 13 ans qui est mort à Bourges,
00:28:40faute de prise en charge.
00:28:41Alors, c'est ça, la rentabilité financière immédiate, d'une part.
00:28:46Et puis, alors, d'autre part, il y a seconde boussole
00:28:49dans ces réformes qui ne sont jamais évaluées, d'ailleurs,
00:28:53parce qu'il faudrait une évaluation par en bas,
00:28:55c'est-à-dire par les usagers, de ce qu'ils subissent.
00:28:58La caporalisation des agents et l'installation partout
00:29:03de ce qu'on nomme le reporting, c'est-à-dire le fait de donner
00:29:08aux managers, sous des cases façon algorithme,
00:29:12une possibilité de contrôle de tous les gestes de travail.
00:29:17Alors, ça cannibalise le temps de travail.
00:29:18Oui, c'est ça.
00:29:20Il y a ce cas que l'on cite dans la valeur du service public
00:29:25que l'on a fait auparavant avec Julie Gervais et Claire Lemercier,
00:29:29d'une assistante sociale obligée de rentrer l'ensemble de ses actes, etc.
00:29:36et qui s'en va aux toilettes pour pleurer et qui n'endort plus
00:29:41et qui avait pour vocation d'aider.
00:29:45Elle aurait pu faire autre chose de sa vie et elle aidait.
00:29:49Et là, elle se voit confrontée, bien sûr, à des gens qu'elle accueille
00:29:53qu'elle ne peut plus aider, qu'ils l'insultent.
00:29:57Et pour elle, c'est insupportable.
00:29:58Combien de fonctionnaires dans cette situation désormais ?
00:30:02Oui, qui sont face à la colère des usagers.
00:30:04Face à la colère des usagers.
00:30:05Alors, si vous voulez, ce que ce livre dit, c'est qu'il y a en fait
00:30:10une grande nouveauté dans ce pays concernant les fonctionnaires
00:30:14qui se voit affrontée maintenant à trois flours de haine.
00:30:21Il y a le flot que l'on connaît de la haine des fonctionnaires
00:30:26par ceux qui veulent transformer le public en un privé bis.
00:30:30Mais s'il ajoute, et c'est très grave, la détestation des fonctionnaires
00:30:35de plus en plus par des milieux populaires,
00:30:38que seuls les fonctionnaires peuvent aider,
00:30:40mais qu'ils ne peuvent plus aider, faute de temps, faute de moyens,
00:30:43et faute de budget, et faute de personnel.
00:30:47Et ces personnes qui ont un besoin d'aide terrible,
00:30:51vitale, qui prend aux tripes,
00:30:53et bien se retrouvent en situation de rancœur
00:30:59par rapport aux fonctionnalités de la fonction publique.
00:31:01On va en parler dans un instant.
00:31:03On va continuer de parler de cette haine du fonctionnaire
00:31:05avec notre invité, Willy Pelletier.
00:31:07Si vous souhaitez réagir, 0826 300 300.
00:31:09A tout de suite sur Sud Radio.
00:31:11Alexis Poulin, sans réserve, l'invité.
00:31:15Et notre invité est Willy Pelletier,
00:31:17co-auteur avec Claire Lemercier et Julie Gervais
00:31:20de « La haine du fonctionnaire »,
00:31:21un livre aux éditions Amsterdam sur ce désamour,
00:31:26cette haine même jusque-là du fonctionnaire,
00:31:29pour expliquer d'où ça vient.
00:31:30Vous le disiez à l'instant,
00:31:31les populations qui même ont besoin de la puissance
00:31:35de la fonction publique pour les aider
00:31:37en viennent à haïr cette fonction publique
00:31:39parce qu'elle a été rendue impossible
00:31:41par une réorganisation, la recherche de performances, etc.
00:31:46On va écouter un deuxième extrait de Guillaume Casbary,
00:31:49ministre de la fonction publique,
00:31:50qui était notre invité hier sur Sud Radio,
00:31:53qui parle aussi de cette recherche d'efficacité.
00:31:57On l'écoute.
00:31:57Je suis convaincu qu'il y a des marges de progrès
00:31:59dans tous les services,
00:32:01à travers notamment de nouveaux outils informatiques,
00:32:03à travers l'intelligence artificielle,
00:32:05à travers de nouvelles conditions de travail
00:32:07pour diminuer la part de tâches administratives
00:32:10qui pèsent sur tout le monde à l'hôpital.
00:32:12Un peu la pensée magique.
00:32:13Maintenant, ça va être l'intelligence artificielle
00:32:15qui va aider le fonctionnaire à faire son travail.
00:32:18En fait, ce qu'il faudrait, c'est davantage de fonctionnaires,
00:32:21d'une certaine façon, pour l'accueil, pour le suivi.
00:32:23Il y avait ce témoignage aussi de dire que dorénavant,
00:32:28les fiches qui sont numérisées ne permettent plus
00:32:33d'avoir une page pour expliquer une situation particulière
00:32:35où le temps qu'on passe au guichet,
00:32:37qui doit être limité à trois minutes,
00:32:39alors qu'en réalité, c'est des situations graves,
00:32:41de vies brisées et qu'il faudrait beaucoup plus de temps
00:32:43pour accompagner l'usager.
00:32:45Ça, si on écoute le ministre,
00:32:46c'est l'IA qui va résoudre le problème.
00:32:49Oui, mais enfin, il serait bon tout de même
00:32:51que le ministre de la Fonction publique
00:32:53vienne un tout petit peu sur le terrain
00:32:57examiner les conditions de travail des fonctionnaires
00:32:59dans la vraie vie.
00:33:02Ça éviterait de dire à peu près n'importe quoi.
00:33:07Par exemple, les tâches administratives.
00:33:09Les tâches administratives, je suis bien désolé,
00:33:11mais enfin, si c'est comme ça a été le cas
00:33:15dans de nombreuses situations,
00:33:17les infirmières qui doivent remplir les fiches des patients,
00:33:21je vous assure déjà qu'elles sont en pénurie,
00:33:24déjà que ce métier est extrêmement pénible.
00:33:28Eh bien, ça ne va pas fonctionner.
00:33:30Donc, je ne prends que cet exemple.
00:33:32Cet exemple est multipliable par mille.
00:33:36Il y a la volonté de défaire la possibilité
00:33:41pour les fonctionnaires de travailler.
00:33:42Donc, je citais tout à l'heure
00:33:453N des fonctionnaires qui confluent
00:33:48et qui fait de ce moment un moment de basculement,
00:33:52en fait, quant à la légitimité des fonctionnaires.
00:33:55Mais il y a aussi maintenant la N des fonctionnaires.
00:33:59C'est la troisième forme de N,
00:34:00la N des fonctionnaires pour eux-mêmes,
00:34:02pour ceux qu'ils sont devenus.
00:34:03– D'où les arrêts de travail aussi, on va dire.
00:34:06– Pour ceux qu'ils sont, je ne dirais pas nécessairement cela,
00:34:08mais les fuites, pour ceux qu'ils sont obligés de faire.
00:34:12Beaucoup d'infirmières, j'en parlais à l'instant,
00:34:15s'en vont de l'hôpital public dès qu'elles peuvent.
00:34:20Il y a, parce qu'aux urgences, c'est extrêmement tendu.
00:34:23– La difficulté de recruter des professeurs aujourd'hui.
00:34:25– Professeurs, ça signifie tout de même
00:34:27des études supérieures, et les gens pourraient faire autre chose.
00:34:32Donc c'est une vocation que d'enseigner.
00:34:34S'il n'est plus possible d'enseigner, pour mille raisons,
00:34:38alors les gens font autre chose.
00:34:41Et ça prive beaucoup de jeunes, d'enfants, de milieux populaires,
00:34:48souvent d'une aide qui était auparavant
00:34:51celle qui permettait de booster leur vie,
00:34:54qui donnait de l'élan, qui donnait envie de lire,
00:34:57qui donnait envie d'écouter et de voir des films, etc.
00:35:02Donc c'est un appauvrissement.
00:35:04Et les fonctionnaires, si vous voulez, ils font ça gratuitement.
00:35:07Donc rendons-nous bien compte de ce que l'affaiblissement
00:35:12des fonctionnaires signifie.
00:35:14Ça signifie, pour les plus pauvres, devoir payer.
00:35:17Ils ne payent pas déjà assez.
00:35:19Les riches, eux, n'ont pas besoin de fonctionnaires.
00:35:21Ils ont des écoles privées, ils ont des transports privés,
00:35:24ils ont des polices privées.
00:35:25On va écouter, on va avoir avec nous un auditeur, Sébastien,
00:35:29qui est avec nous à l'antenne. Bonjour.
00:35:32Oui, bonjour.
00:35:33On vous écoute.
00:35:36Oui, donc je voulais apporter mon témoignage.
00:35:39Alors, je travaille à France Travail,
00:35:42en ex-Pôle emploi.
00:35:44Et c'était pour, justement, abonder dans votre sens
00:35:48le fait qu'on nous demande à la longueur de journée
00:35:51des chiffres, en fait, de la performance,
00:35:54comme la direction nous le rappelle si souvent.
00:35:58Et je travaille au service du contrôle de la recherche d'emploi.
00:36:03Et il faut savoir que là, dernièrement,
00:36:05on vient de nous imposer une augmentation
00:36:08de la charge de travail de 40 %,
00:36:10c'est-à-dire, jusqu'à présent, on faisait,
00:36:12au niveau national, 600 000 contrôles, environ.
00:36:16Et à l'horizon 2027, on va nous demander
00:36:201,2 million de contrôles sur toute la France.
00:36:23Et là, oui, c'est à tel point qu'on va contrôler
00:36:27absolument tout le monde qui s'inscrit à France Travail.
00:36:30C'est ça, oui.
00:36:31Donc, on perd la notion d'accompagnement
00:36:35des demandeurs d'emploi.
00:36:36On perd l'accompagnement de venir à l'aide
00:36:39des personnes qui perdent leur emploi,
00:36:41parce qu'à la base, les gens qui perdent leur emploi,
00:36:43ça n'est pas de leur faute, il faut le rappeler quand même.
00:36:46C'est des gens qui perdent leur emploi
00:36:47parce qu'ils sont licenciés la plupart du temps.
00:36:50S'ils sont licenciés, c'est de la faute quand même
00:36:53de l'employeur, ce n'est pas de leur faute à eux.
00:36:55S'ils démissionnent, de toute façon,
00:36:56ils n'ont droit à aucune allocation dans un premier temps.
00:36:59Donc, le fait de contrôler...
00:37:01Au départ, ça me pose des problèmes éthiques.
00:37:06Et le fait qu'on nous demande de plus en plus
00:37:09de contrôles à faire.
00:37:11Et là, je vous dis, dernièrement, le mois dernier,
00:37:14on nous a passé à 40% de charges de travail en plus.
00:37:18Et c'est juste invivable.
00:37:19J'ai des collègues qui sont
00:37:22au bord du burn-out, moi, c'est pareil.
00:37:24– Et puis qui refusent de faire ça d'une certaine façon.
00:37:26– Exactement.
00:37:27On nous demande de faire n'importe quoi sur les dossiers
00:37:29parce qu'en fait, c'est de l'abattage.
00:37:33C'est le mot, et voilà, je le dis comme je le retends.
00:37:39– Merci beaucoup de ce témoignage, Sébastien,
00:37:43qui montre bien que ce qui est dit dans le livre
00:37:46est une réalité vécue par de nombreux agents
00:37:48de la fonction publique.
00:37:50C'est de la maltraitance ?
00:37:5140% d'objectifs de plus en deux ans, c'est impossible ?
00:37:57– Dans de nombreux services,
00:37:59les fonctionnaires sont maintenant maltraités.
00:38:02Vous savez, ce qui arrive, les managers,
00:38:05notamment ceux qui vont et viennent du privé au public,
00:38:08comme je l'évoquais tout à l'heure,
00:38:10l'aune de la réussite de leur carrière,
00:38:13c'est de réussir à, entre guillemets, faire performer,
00:38:17que le ministre l'indique,
00:38:18en réorganisant, fusionnant les services.
00:38:22Tout cela désorganise, en réalité.
00:38:25Tout cela fait souffrir et tout cela ne permet pas d'avancer.
00:38:29Mais par contre, eux, pour que leur carrière fonctionne,
00:38:33il faut qu'ils restent deux ans, trois ans, pas plus,
00:38:35en place, et autrement, ils sont des has-beens.
00:38:38Leur carrière stagne.
00:38:39De sorte que les effets des réorganisations qu'ils produisent,
00:38:43ils ne les voient jamais.
00:38:45Ils désorganisent, ils ne le voient jamais.
00:38:48Et cette cécité organisée est en réalité l'une des conditions
00:38:55pour que perdure ce renforcement des réformes qui handicapent.
00:39:01Donc là, on passe désormais,
00:39:04mais vous le citiez, Alexis Poulin, dans l'éditorial tout à l'heure,
00:39:09à une société qui est une société de contrôle généralisé.
00:39:14Gilles Deleuze, le philosophe,
00:39:16l'avait quasi prophétisé dans les années 1980.
00:39:20Nous y sommes, malheureusement, ou nous y allons.
00:39:24Est-ce que nous devons passer à une société où tout n'est que marchandise
00:39:29et où même la fonction publique doit être marchandisée ?
00:39:33Une société d'hyper contrôle ou bien revenir à cette civilisation
00:39:39des services publics qui est une civilisation de l'égalité,
00:39:42car chacun est égal devant le service public,
00:39:45qu'il soit grand ou petit, qu'il soit riche ou pauvre.
00:39:49Et cette civilisation de l'égalité est aussi une civilisation de la gratuité.
00:39:54Donc oui, quand je dis « il m'a aidé toute la vie mon fonctionnaire »,
00:40:00ce devrait être un hymne entonné plutôt que l'écrit de haine
00:40:06que l'on entend à longueur d'antenne de personnes
00:40:10qui n'y connaissent rien à la vie réelle des fonctionnaires.
00:40:13Merci beaucoup. Ce sera le mot de la fin, Willy Pelletier,
00:40:16co-auteur avec Claire Lemercier et Julie Gervais de ce livre
00:40:19qui est un cri d'amour en fait, « La haine du fonctionnaire »
00:40:21pour comprendre le fonctionnaire bashing.
00:40:23On aurait pu évoquer aussi les cabinets de conseil et beaucoup d'autres choses.
00:40:26C'est un sujet clé. Merci d'avoir été avec nous.
00:40:29On se retrouve dans un instant sur Sud Radio.
00:40:32Notre invité pour la deuxième heure, Pascal Boniface pour parler géopolitique.
00:40:350 826 300 300. Si vous souhaitez réagir, posez vos questions.
00:40:39A tout de suite.
00:40:41On se retrouve pour cette deuxième heure où notre invité est Pascal Boniface,
00:40:46géopolitologue, directeur de l'IRIS et dont la bande dessinée « Géostratégie »
00:40:52vient d'être publiée en intégralité. Bonjour.
00:40:55Bonjour.
00:40:56Merci d'être avec nous. Alors, vous avez à nouveau défrayé la chronique récemment
00:41:01avec une citation sur le maire de Saint-Ouen,
00:41:05un nouvel coqueluche médiatique, Karim Bouamrane,
00:41:08que vous avez traité de « muslim d'apparence ».
00:41:10On va rapidement parler de ça, mais après, on parlera géostratégie.
00:41:13Qu'est-ce que vous vouliez dire par là ?
00:41:15Non, je voulais dire quelqu'un qui apparaît comme musulman aux yeux des autres.
00:41:19Donc, parce qu'on ne sait pas si les gens sont croyants ou pas.
00:41:22On désigne comme musulmans des gens qui ne sont pas croyants.
00:41:26Et donc, voilà ce que j'ai voulu dire.
00:41:28Alors, ça a été interprété de façon très différente, de façon négative.
00:41:33Mais ce qui est assez curieux, c'est qu'aucune organisation musulmane ne m'a pris à partie.
00:41:37Chacun, parmi elles, ont compris ce que je voulais dire.
00:41:41Ensuite, il y a des affaires internes au Parti socialiste dans la préparation du Congrès
00:41:44qui a un petit peu agité les choses, où chacun a voulu se positionner.
00:41:48Et puis, des gens qui me poursuivent depuis longtemps
00:41:51du fait de mes positions sur le conflit israélo-palestinien.
00:41:54Ça remonte à un an.
00:41:56C'est ça, en fait. Cette brouille avec le Parti socialiste,
00:41:59elle remonte au début des années 2000, déjà sur cette question palestinienne.
00:42:02C'est ça, 2001-2003.
00:42:04Et donc, ce qui était assez amusant, enfin, pas très amusant, en fait,
00:42:07mais que des gens qui sont très engagés en défense d'Israël,
00:42:11y compris dans la situation présente, viennent me reprocher de m'attaquer aux musulmans,
00:42:16les mêmes qui m'insultent sur le fait que je suis soumis aux Arabes d'habitude, quoi.
00:42:22Donc, l'expression a été maladroite, puisqu'elle a suscité la polémique.
00:42:26C'est que, donc, je l'ai mal maîtrisé.
00:42:28Mais qu'une fois encore, ce que je voulais dire,
00:42:30c'est quelqu'un qui apparaît comme musulman aux yeux des autres.
00:42:33Et d'ailleurs, c'est un peu pour cela qu'il avait été invité par Léa Salabi,
00:42:37qui n'a pas arrêté de dire que c'était quelqu'un qui se différentiait des autres.
00:42:41Donc, dans un cas, l'essentialisation a été vécue comme positive.
00:42:44Dans l'autre, non.
00:42:45Bon, je me suis excusé.
00:42:47Je me suis expliqué.
00:42:48Ça n'a pas suffi.
00:42:50Ce qui est quand même assez irrationnel, c'est l'ampleur de la polémique.
00:42:53Quand il y a des propos qui sont beaucoup plus graves ou des situations qui sont plus graves.
00:42:58C'est vrai aussi, c'est que pendant qu'on a fait cette polémique,
00:43:01on évitait d'interroger les gens sur Gaza.
00:43:04Et il y a des silences sur ce qui se passe sur Gaza ou au Liban,
00:43:08qui sont quand même par rapport à la gravité de la situation,
00:43:11qui me paraissent coupables.
00:43:12Ce que je voulais mettre en avant.
00:43:14Et donc, en fait, vous connaissez le proverbe.
00:43:17« Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt ».
00:43:20Et donc, ça a permis de dévier du sujet.
00:43:22On n'a plus parlé du silence sur Gaza.
00:43:25On a parlé du tweet de Pascal Boniface.
00:43:27– Oui, c'est pour ça que je voulais ouvrir sur ce tweet,
00:43:30cette petite écume des jours.
00:43:32La réalité, c'est que derrière, vous vouliez évidemment critiquer
00:43:36le silence de l'Occident vis-à-vis des crimes de guerre
00:43:39et de la situation humanitaire avec cette question du génocide,
00:43:43qui est en train d'être discutée dans les cours internationals de justice.
00:43:48Il y a un silence volontaire.
00:43:51On voit les pays européens qui demandent des explications,
00:43:54qui s'insurgent, qui sont très choqués par le nombre de morts civiles.
00:43:58Mais aucune sanction, rien, parce qu'Israël a le droit de se défendre.
00:44:02C'est un peu ça, la thématique.
00:44:05Est-ce qu'il n'y a pas là une erreur de calcul fondamentale de l'Occident
00:44:09dans son soutien ouvert à la politique de Benjamin Netanyahou ?
00:44:15– Alors, ce n'est pas une erreur de calcul, c'est un calcul volontaire.
00:44:18C'est un choix volontaire, donc ce n'est pas…
00:44:20– Oui, mais ce choix-là, est-ce que ce n'est pas un choix
00:44:21qui va couper l'Occident du reste du monde ?
00:44:23– Ça, c'est autre chose, ça, effectivement.
00:44:25C'est un choix volontaire de la plupart des pays, c'est un choix civilisationnel.
00:44:29Israël appartient au monde occidental, et les pays occidentaux l'aident.
00:44:34On voit bien qu'il y a un deux poids, deux mesures.
00:44:37Lorsque la Russie bombarde des populations civiles en Ukraine,
00:44:40on prend des sanctions immédiates.
00:44:42Lorsque c'est Israël qui le fait, par rapport à une population
00:44:45qui, par ailleurs, est soumise à un blocus.
00:44:47Donc, il y a une sorte de double peine, parce que non seulement
00:44:50on bombarde des civils, mais des civils qui ne peuvent pas aller ailleurs,
00:44:53qui sont soumis à un blocus.
00:44:54Là, on dit que non, Israël a le droit de se défendre.
00:44:56Et ce deux poids, deux mesures, ce qui est grave,
00:44:58c'est qu'il fait perdre son crédit moral à l'Occident.
00:45:01L'Occident n'arrête pas de donner des leçons de morale au reste du monde.
00:45:05Et au moment où les pays du sud global, qui sont très différents,
00:45:08ceux qui disent que le sud global n'est pas un bloc, ont raison, ce n'est pas un bloc.
00:45:11Mais ils sont unis dans leur volonté de dire
00:45:13on ne peut plus nous traiter comme auparavant.
00:45:15On n'a plus à nous faire des leçons de morale, vous, occidentaux,
00:45:19surtout que vous avez une morale à géométrie variable.
00:45:23Et donc, le fait de soutenir à ce point Israël.
00:45:26Est-ce qu'on peut parler de génocide?
00:45:27Je crois que la définition sur laquelle on peut s'accorder, c'est situation génocidaire.
00:45:31Parce qu'il faudra, la justice tranchera par la suite.
00:45:34Mais une fois que la justice sera tranchée, il sera trop tard.
00:45:37Et la convention de 1948 est une convention sur la prévention du génocide.
00:45:42Donc, en fait, on risque quand même qu'au fur et à mesure, les nouvelles vont arriver.
00:45:47Un jour ou l'autre, Gaza sera réouvert et on va voir des choses horribles.
00:45:51Et bien, effectivement, ceux qui se seront tus, on ne peut pas dire nous ne savions pas.
00:45:55Ceux qui disent nous ne savions pas, en fait, c'est qu'ils ne veulent pas savoir.
00:45:58On a déjà la documentation, les images terribles des enfants,
00:46:04des personnes brûlées vides dans les hôpitaux.
00:46:05Enfin, c'est quotidien quand même, les images.
00:46:09C'est quotidien, oui et non, parce que sur les écrans télévisés de la plupart des médias,
00:46:13on en parle peu.
00:46:14On a beaucoup plus parlé des bombardements russes sur l'Ukraine qu'il faut condamner.
00:46:18Il y a quand même la dernière annonce de la part du gouvernement israélien.
00:46:25C'est d'interdire l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens,
00:46:30l'UNRWA, de pratiquer, de travailler en fait à Gaza.
00:46:35Là, on est contre le droit international encore une fois.
00:46:40Oui, enfin, il y a un conflit ouvert entre Israël et l'ONU de longue date.
00:46:45Le secrétaire général de l'ONU n'a pas le droit d'aller en Israël,
00:46:48ce qui est quand même vraiment une très grande nouveauté.
00:46:53Alors, cette agence a été créée en 1949 pour venir en aide aux réfugiés palestiniens
00:46:57qui avaient fui les combats et donc qui s'occupent de l'éducation, de la santé.
00:47:01Israël dit que des membres de cette organisation ont participé aux attentats du 7 octobre.
00:47:08L'ONU a ouvert une enquête, diligentée par Madame Colonna,
00:47:11qui est l'ancienne ministre française des Affaires étrangères,
00:47:14et qui a demandé des preuves à Israël, qui n'a pas fourni les preuves.
00:47:18Et ce que l'on sait pour l'instant, c'est qu'éventuellement neuf membres de l'UNRWA
00:47:22auraient, peu ou prou, participé aux attentats du 7 octobre.
00:47:26Mais une fois encore, Israël n'a pas fourni les preuves.
00:47:28Mais entre le fait que même si neuf membres sur des milliers de salariés de l'UNRWA
00:47:33auraient participé, cela ne mérite pas que l'on prive l'UNRWA de tous les fonds
00:47:38et que l'on prive en fait d'accès à l'éducation et maintenant à l'alimentation
00:47:43de plus en plus de palestiniens dont la situation devient de plus en plus compliquée,
00:47:46aussi bien à Gaza qu'en Cisjordanie, parce qu'il se passe aussi des choses très très graves en Cisjordanie.
00:47:51Comment vous expliquez cette confrontation entre Israël et l'ONU
00:47:56qui atteint des sommets critiques en ce moment ?
00:47:59Israël ne veut pas qu'il y ait un regard extérieur.
00:48:02Israël estime que l'affaire entre Israël et les palestiniens est une affaire bilatérale
00:48:08et le monde extérieur n'a pas à se mêler de cela.
00:48:11La théorie officielle, la doctrine d'Israël, c'est qu'Israël se défend
00:48:15et que le monde extérieur n'a pas à s'occuper de ces affaires-là.
00:48:20C'est un refus.
00:48:21Bien sûr, c'est toujours quand on est fort, on ne veut pas que le monde extérieur
00:48:25se mêle d'un conflit par rapport à un faible.
00:48:27Mais ce qui se passe, c'est quand même extrêmement grave
00:48:30et va endommager pour très longtemps l'image d'Israël.
00:48:33On a vu dans le débat public des gens très attachés à Israël
00:48:37devenir de plus en plus critiques et des voix aussi en Israël,
00:48:40même si elles sont minoritaires, il faut bien l'admettre,
00:48:42comme le directeur du journal Haaretz,
00:48:45qui appelle même à sanctionner Israël pour lui forcer la main pour qu'il arrête,
00:48:50qu'Israël arrête de bombarder Gaza et le Liban.
00:48:53Justement, ces deux approches très différentes,
00:48:56puisqu'on a vu M. Guterres, secrétaire général de l'ONU,
00:49:00se rendre au sommet des briques, serrer la main de Poutine,
00:49:03ça a choqué beaucoup de commentateurs.
00:49:06Les Russes, en revanche, en appellent souvent au droit international,
00:49:10contrairement à Israël, y compris dans le cadre de l'Ukraine.
00:49:13Oui. Bien sûr, c'est aussi une instrumentation de la part de Poutine,
00:49:18puisque la Russie a gravement violé le droit international
00:49:22en voulant envahir l'Ukraine et en attaquant un pays indépendant
00:49:27sans être en état de légitime défense.
00:49:30Pour Poutine, la guerre de Gaza est une bonne affaire,
00:49:36parce qu'il peut dire « Regardez, les Occidentaux me critiquent toujours,
00:49:39mais Israël fait pire que moi, et les Occidentaux envoient des armes à Israël. »
00:49:45Et donc Poutine met sur le même plan l'Ukraine et Israël,
00:49:49les deux étant aidés militairement, notamment par les États-Unis.
00:49:53Mais effectivement, la guerre de Gaza est venue détourner un peu l'attention
00:49:56de la guerre en Ukraine, et surtout est venue contredire l'argument moral
00:50:01du monde occidental, qui était de condamner l'agression de la Russie.
00:50:05Et les pays du sud global, quand les Occidentaux disent que la Russie
00:50:09a acquis les territoires par la force et qu'elle bombarde des civils,
00:50:12disent « Mais Israël en fait autant, et vous ne dites rien.
00:50:15Donc pourquoi vous nous forcez à vouloir sanctionner la Russie
00:50:18alors que vous ne faites absolument rien contre Israël ? »
00:50:21Donc cette guerre de Gaza est venue se greffer, qui est maintenant
00:50:24une guerre Gaza et Liban aussi d'ailleurs, il ne faut pas l'oublier.
00:50:27Cette guerre de Gaza est venue se greffer sur la guerre Russie-Ukraine
00:50:32et qui est venue prendre à contre-pied l'argumentation morale du monde occidental.
00:50:38– C'est tout le récit qui s'est trouvé contrecarré en réalité par une nouvelle réalité.
00:50:43On va parler avec vous, Pascal Boniface, évidemment du Liban,
00:50:47du risque d'un conflit généralisé, de la situation aussi de l'Iran
00:50:53qui reste très en retrait par rapport à ce qui s'est passé avec le Hezbollah et le Hamas.
00:50:59Et puis on parlera aussi d'Ukraine avec vous.
00:51:02Si vous souhaitez réagir, c'est au standard 0 826 300 300.
00:51:06On se retrouve après une courte pause avec notre invité,
00:51:10directeur de l'URIS Pascal Boniface pour parler de la situation du monde.
00:51:14A tout de suite sur Sud Radio.
00:51:16– Sans réserve.
00:51:18– Et on se retrouve avec notre invité Pascal Boniface, géopolitologue,
00:51:22directeur de l'URIS dont on peut retrouver la bande dessinée
00:51:26« Géostratégie à l'intégrale » qui est actuellement en publication.
00:51:30On parlait à l'instant de la situation au Proche-Orient.
00:51:33Le Liban, il y a eu une conférence la semaine dernière à Paris.
00:51:37La France essaye de revenir dans le jeu diplomatique.
00:51:40Est-ce que ça peut changer la donne ?
00:51:43Ou est-ce que la situation française,
00:51:45comme on l'a vu avec Emmanuel Macron après l'explosion du port de Beyrouth,
00:51:49c'est davantage des mots plus que des actions ?
00:51:52– Le problème c'est que cette conférence était plutôt une conférence humanitaire
00:51:56plus qu'une conférence politique.
00:51:58Israël n'y a pas participé.
00:52:00Donc c'est difficile d'obtenir un résultat politique
00:52:03si l'un des principaux ou le principal protagoniste n'est pas présent.
00:52:06Donc il faut bien sûr venir en aide au Liban et aux Libanais
00:52:09qui étaient déjà dans une situation délicate économiquement et socialement
00:52:13avant le conflit, qui le sont encore plus.
00:52:15Il y a quand même 1,2 million de Libanais
00:52:19qui ont quitté leurs habitations pour se réfugier.
00:52:22Donc la situation est socialement encore plus compliquée.
00:52:25Donc il faut une aide.
00:52:26Mais une fois encore, les États ne sont pas des ONG.
00:52:29Et donc si on ne parvient pas à une solution politique,
00:52:32l'aide ne sera qu'un pansement sur des blessures très vives.
00:52:37Et en fait, tant qu'il n'y a pas une pression réelle sur Israël
00:52:41pour arrêter les bombardements sur le Liban,
00:52:43et aussi pour que l'Ouest-Bolat cesse de bombarder Israël,
00:52:48on pourra faire toute l'aide humanitaire que l'on veut.
00:52:52C'est un puits sans fond.
00:52:54On va continuer à alimenter cela.
00:52:56Donc le tout, c'est qu'il y a un règlement politique.
00:52:58Et ce qui est bien sûr désespérant,
00:53:00c'est que grosso modo, on sait qu'il y a un règlement politique,
00:53:03mais que Netanyahou ne semble pas vouloir rechercher un but politique.
00:53:07Lui, il veut continuer la guerre,
00:53:09notamment pour se maintenir au pouvoir.
00:53:11Il a deux alliés très récalcitrants,
00:53:14Smotriche et Benvir,
00:53:15qui disent que si un cessait le feu, il quitte la coalition.
00:53:18Et donc Netanyahou tombe.
00:53:20Et donc la guerre continue.
00:53:22Et le Liban, qui une fois encore était dans une situation extrêmement délicate,
00:53:28risque d'être entraîné.
00:53:30Enfin, je ne dis pas que ça risque d'être la fin du Liban.
00:53:33Mais certains parlent d'une éventuelle retour à la guerre civile.
00:53:36Parce que s'il y a des chrétiens qui accueillent positivement les chiites
00:53:41qui viennent se réfugier,
00:53:42d'autres estiment qu'ils sont responsables du malheur du pays
00:53:46pour avoir bombardé Israël.
00:53:48Donc les Libanais sont très divisés.
00:53:50Pour l'instant, ils restent unis.
00:53:51Mais il ne faudrait pas que, suite à cette intervention militaire israélienne,
00:53:55il y ait de nouveau aussi des conflits internes au Liban.
00:53:59Et puis, évidemment, l'activité économique est arrêtée.
00:54:02Et donc ce pays qui était déjà en difficulté, l'est encore plus.
00:54:06La facture risque d'être vraiment très forte.
00:54:10Et on peut craindre qu'une grande partie des élites libanaises
00:54:13quitte ce pays qui se vide de ses forces vives.
00:54:16D'ailleurs, il y a un double discours.
00:54:18Puisqu'anciennement, le Hezbollah gérait de nombreuses affaires.
00:54:22Il fallait passer par eux pour faire des affaires.
00:54:27On a l'impression aussi que ce que fait Netanyahou
00:54:30arrange pas mal de monde.
00:54:32Le fait d'éliminer les leaders du Hamas et du Hezbollah,
00:54:35Yassin Noir, Nasrallah.
00:54:37Finalement, l'Iran a très peu réagi.
00:54:41Les différents pays arabes également.
00:54:44En se disant, on ne va pas non plus aller sur ce terrain-là.
00:54:48C'est étonnant, ce retrait de l'Iran par rapport à cette situation.
00:54:53L'Iran ne peut pas faire grand-chose.
00:54:55Il n'en a pas les moyens, tout simplement.
00:54:57L'Iran sait qu'une attaque de sa part contre Israël
00:55:00crée une solidarité totale des États-Unis
00:55:04et des pays occidentaux avec Israël.
00:55:06D'ailleurs, lorsque l'Iran, il y a plus d'un mois,
00:55:09a lancé des missiles sur Israël,
00:55:11alors que les États-Unis et les pays européens
00:55:13commençaient, mezza voce quand même,
00:55:15de critiquer un petit peu le gouvernement israélien,
00:55:18immédiatement, la riposte a été unanime.
00:55:20C'est solidarité avec Israël.
00:55:22L'Iran n'a pas les moyens militaires de lutter contre Israël
00:55:25et encore moins contre une coalition israélo-américaine.
00:55:29Le régime iranien est fragile.
00:55:32Il est contesté de l'intérieur.
00:55:34La population iranienne n'a pas de sympathie particulière
00:55:37pour la cause palestinienne.
00:55:39Elle estime que c'est le régime qui est en faveur des Palestiniens,
00:55:42mais les Iraniens préfèrent qu'on s'occupe des affaires de l'Iran
00:55:45et non pas des autres affaires.
00:55:47S'il y avait une guerre au nom de la Palestine
00:55:50entre l'Iran et Israël,
00:55:52les Iraniens, ça pourrait être la fin du régime.
00:55:55Donc, en fait, Israël a quand même restreint sa riposte contre l'Iran
00:55:59alors qu'elle avait été annoncée comme terrible.
00:56:02Et là, on peut voir que, pour une fois,
00:56:04les pressions américaines ont réussi.
00:56:06Joe Biden a vraiment dit à Netanyahou
00:56:08qu'il ne fallait pas toucher aux installations nucléaires
00:56:11et pétrolières iraniennes.
00:56:13Pourquoi ? Pas pour protéger l'Iran,
00:56:15mais pour éviter une crise économique mondiale.
00:56:17Parce que si les installations pétrolières iraniennes
00:56:20étaient mises hors d'usage,
00:56:22et si l'Iran répliquait pour se venger
00:56:24sur les installations pétrolières ou les outils,
00:56:27se venger sur les installations pétrolières saoudiennes,
00:56:30le baril gagnerait à 200 dollars.
00:56:32Et à quelques jours de l'élection présidentielle,
00:56:34Biden ne veut pas faire ça, évidemment.
00:56:36Donc, ils ont empêché, enfin, ils ont convaincu Israël
00:56:39d'avoir une réplique limitée.
00:56:41Pour l'instant, chacun peut se dire,
00:56:43tant côté israélien que côté iranien,
00:56:45l'honneur est sauf.
00:56:47On va sauver la face.
00:56:49L'Iran a répliqué pour venger la mort
00:56:51sur son territoire d'Ismail Hanieh,
00:56:53le leader du Hamas.
00:56:55Et Israël ne pouvait pas laisser des frappes iraniennes
00:56:57sans réagir.
00:56:59Mais ils ont réagi de façon calibrée.
00:57:01Ce qui fait que l'Iran dira,
00:57:03j'ai pas eu trop mal,
00:57:05donc ce n'est pas à moi de répliquer.
00:57:07Mais qu'une nouvelle réplique iranienne
00:57:09aurait déclenché un feu terrible
00:57:11de la part d'Israël sur l'Iran
00:57:13et peut-être la fin du régime.
00:57:15Alors, bien sûr, certains pourraient dire,
00:57:17finalement, la fin du régime iranien,
00:57:19ça peut être une bonne nouvelle.
00:57:21Les régimes arabes du Guelph
00:57:23ne seraient pas mécontents
00:57:25de voir le régime iranien tomber.
00:57:27Sauf qu'on a vu en Libye,
00:57:29on a vu en Irak,
00:57:31les chutes de régime suite à une guerre
00:57:33n'ont jamais débouché sur des solutions
00:57:35de stabilité, ce qu'on appelle
00:57:37le chaos constructeur,
00:57:39le chaos qui permet de construire
00:57:41la région est suffisamment déstabilisée
00:57:43pour ne pas ajouter une déstabilisation
00:57:45supplémentaire, pour ne pas parler
00:57:47de ce qui s'est passé en Irak en 2003.
00:57:49Il y a un pays qui semble
00:57:51préservé ou du moins
00:57:53qui est en retrait, c'est la Syrie
00:57:55de Bachar el-Assad,
00:57:57qui avait pourtant été
00:57:59déstabilisé, il y avait eu
00:58:01une guerre assez terrible.
00:58:03Actuellement, la Syrie n'est pas vraiment
00:58:05la cible de frappes israéliennes
00:58:07ou vraiment à la marge, c'est pas une priorité.
00:58:09Non, parce qu'en fait,
00:58:11Bachar ne compte plus vraiment dans la donne
00:58:13israélo-syrienne,
00:58:15la Syrie n'existe plus
00:58:17réellement comme acteur du conflit
00:58:19du Proche-Orient. Bachar doit sa survie
00:58:21à l'aide à la fois russes et iraniennes.
00:58:23Sans l'aide de la Russie et des
00:58:25iraniens, mais également d'Uesbola d'ailleurs,
00:58:27qui a envoyé des gens combattre
00:58:29contre ceux qui s'opposent à Bachar,
00:58:31Bachar ne serait plus au pouvoir.
00:58:33Mais il est dans un tel état de faiblesse
00:58:35qu'il ne peut rien faire contre Israël
00:58:37et qu'en fait, de temps en temps,
00:58:39il y a des requêtes qui partent de milices
00:58:41chiites qui sont en Syrie
00:58:43et puis les russes ne permettraient pas
00:58:45la Syrie d'attaquer Israël non plus.
00:58:47Donc en fait, la Syrie
00:58:49n'est plus réellement un acteur
00:58:51important
00:58:53dans ces conflits du Proche-Orient.
00:58:55Et l'Uesbola, après
00:58:57l'attaque
00:58:59inédite des pagers
00:59:01qui ont explosé,
00:59:03après le fait d'avoir tué Nasrallah
00:59:05et les différents leaders,
00:59:07quelle est maintenant
00:59:09la capacité d'Uesbola
00:59:11pour continuer
00:59:13sa guerre contre Israël ?
00:59:15Il est très affaibli, ça c'est clair.
00:59:17Quand vous perdez votre leader,
00:59:19une partie de votre état-major est décapité,
00:59:21parce qu'il y a non seulement Nasrallah,
00:59:23mais d'autres leaders d'Uesbola ont été éliminés par Israël
00:59:25et puis il y a cette affaire des pagers
00:59:27dont vous parlez, qui a porté des coups
00:59:29et puis l'attaque israélienne
00:59:31sur l'installation d'Uesbola au Liban.
00:59:33Donc en fait,
00:59:35Israël est en train de rendre inhabitable
00:59:37la zone sud frontalière d'Israël
00:59:39pour empêcher l'Uesbola
00:59:41de s'y établir et d'envoyer des requêtes
00:59:43sur le territoire israélien.
00:59:45Mais l'Uesbola peut le faire de plus loin
00:59:47et il continue à tirer sur Israël.
00:59:49Donc il affaiblit, mais il n'est pas éradiqué.
00:59:51Et d'ailleurs, l'Uesbola
00:59:53était plus puissant que le Hamas.
00:59:55Au bout d'un an et presque
00:59:57un mois de guerre,
00:59:59au bout de presque 13 mois de guerre,
01:00:01le Hamas n'est toujours pas éradiqué.
01:00:03Donc l'Uesbola ne peut pas l'être en un mois.
01:00:05Et donc il est affaibli,
01:00:07c'est indéniable, mais il reste
01:00:09encore puissant.
01:00:11C'est la rhétorique de la
01:00:13guerre contre le terrorisme de George Bush
01:00:15qu'on retrouve à l'œuvre.
01:00:17On ne peut pas gagner une guerre contre le terrorisme
01:00:19puisqu'il y aura toujours des groupuscules
01:00:21prêts à se réorganiser.
01:00:23En fait, oui, vous posez bien la question.
01:00:25Il faut voir ce qui a conduit
01:00:27à la naissance de l'Uesbola.
01:00:29C'est-à-dire qu'Israël en 1982 au Liban.
01:00:31Avant, l'Uesbola n'existait pas.
01:00:33Et donc il y a aussi une part importante
01:00:35de la population libanaise qui est chiite
01:00:37et qui se reconnaît dans l'Uesbola.
01:00:39Vous n'allez pas éliminer tous les chiites du Liban.
01:00:41Et tant que les chiites
01:00:43se reconnaîtront dans l'Uesbola
01:00:45ou dans le parti Hamas,
01:00:47et estimeront qu'Israël les malmène,
01:00:49en fait,
01:00:51le soutien
01:00:53à un organisme,
01:00:55ça peut être un autre que l'Uesbola.
01:00:57Mais il y aura toujours un soutien au Uesbola
01:00:59ou à un organisme comparable au Uesbola
01:01:01tant que les raisons
01:01:03d'une revendication chiite au Liban
01:01:05existeront.
01:01:07On va continuer de parler de cette situation au Proche-Orient
01:01:09mais aussi en Ukraine et aussi
01:01:11le sommet des briques.
01:01:13Si ça vous intéresse et que vous souhaitez réagir,
01:01:150 826 300 300.
01:01:17On se retrouve dans un instant avec Pascal Boniface.
01:01:19A tout de suite sur Sudrad.
01:01:21Et notre invité, c'est Pascal Boniface,
01:01:23directeur de l'IRIS pour parler
01:01:25de la situation géopolitique mondiale.
01:01:27On parlait du Proche-Orient notamment
01:01:29et on parlait aussi
01:01:31de cette échéance qui arrive la semaine prochaine,
01:01:33l'élection
01:01:35ou de la prochaine présidente
01:01:37des États-Unis.
01:01:39Est-ce que, que ce soit Donald Trump
01:01:41ou Kamala Harris, cette élection
01:01:43va changer beaucoup de choses,
01:01:45que ce soit pour l'Ukraine mais aussi
01:01:47pour Israël ?
01:01:49Alors ça va à la fois changer les choses
01:01:51mais peut-être pas de façon
01:01:53totale. C'est-à-dire que
01:01:55prenons les deux conflits que vous avez cités
01:01:57sur l'Ukraine, il est
01:01:59probable qu'il y ait une diminution
01:02:01de l'aide américaine. Brutale
01:02:03si Trump est élu,
01:02:05graduelle si Kamala Harris
01:02:07est élue. Parce qu'il y a une fatigue
01:02:09des États-Unis, des électeurs
01:02:11et les gens ont entendu ce message
01:02:13et d'ailleurs il y a aussi une fatigue
01:02:15en Europe. Regardez, les Allemands ont décidé
01:02:17de réduire de moitié l'an prochain
01:02:19l'aide à l'Ukraine parce que
01:02:21Olaf Scholz a vu que ça ne voulait pas
01:02:23être populaire dans la partie de l'Est du pays
01:02:25en partie à cause de l'Ukraine.
01:02:27Donc on peut dire que
01:02:29Poutine attend cela avec impatience
01:02:31il préférait j'imagine que Trump
01:02:33soit élu parce que ça serait brutal et net
01:02:35mais même Kamala Harris
01:02:37ne soutiendra pas éternellement
01:02:39l'Ukraine dans les proportions qui sont
01:02:41celles de l'aide aujourd'hui.
01:02:43Quant à Israël, j'inverserais
01:02:45un peu, c'est que
01:02:47Trump accordera tout à Israël
01:02:49mais en fait Kamala Harris
01:02:51et Biden n'ont pas vraiment
01:02:53mégoté leur aide et ça fait
01:02:55déjà plusieurs mois maintenant qu'ils appellent
01:02:57à cesser le feu tout en livrant
01:02:59des armes à Israël donc on voit bien
01:03:01une contradiction et donc
01:03:03il y a dans la politique américaine
01:03:05l'ADN de l'aide à Israël
01:03:07qu'Israël et les Etats-Unis
01:03:09sont deux sociétés
01:03:11mêlées, liées par un destin
01:03:13commun et que
01:03:15même si effectivement c'est désagréable
01:03:17de voir des civils tués
01:03:19on ne peut pas se séparer d'Israël
01:03:21combien de temps durera ce
01:03:23consensus, c'est peut-être une affaire
01:03:25de génération, pour les jeunes
01:03:27démocrates c'est insupportable
01:03:29et peut-être que Kamala Harris
01:03:31pourrait perdre l'élection à partir
01:03:33du vote dans le Michigan
01:03:35qu'un des swing states, un des Etats
01:03:37qui font la décision dans lequel la
01:03:39militaire arabe a décidé de ne pas voter pour elle
01:03:41alors bien sûr quand on leur dit oui mais
01:03:43Trump c'est encore pire, il est encore plus
01:03:45anti-Israël, ils disent oui mais enfin il faut
01:03:47qu'on envoie un message parce que sinon notre loi
01:03:49ne portera jamais, et donc il y a
01:03:51une colère dans les jeunes démocrates
01:03:53contre Kamala Harris pour son
01:03:55soutien jugé inconditionnel
01:03:57à Israël, il faut se rappeler
01:03:59qu'en partie, alors ils ne vont pas voter Trump
01:04:01ils vont s'abstenir, ou voter pour la
01:04:03candidate verte Jill Stein qui
01:04:05elle demande des sanctions contre Israël
01:04:07il faut se rappeler qu'en 2016
01:04:09Hillary Clinton avait perdu à cause
01:04:11de l'abstention des jeunes démocrates
01:04:13qui avait été déçu de ne pas
01:04:15voir Bernie Sanders incarner
01:04:17les espérances et qui avait
01:04:19accusé l'appareil du parti démocrate d'avoir
01:04:21un peu truqué, enfin d'avoir
01:04:23vraiment pesé pour que ça soit
01:04:25Hillary Clinton, donc la
01:04:27candidate pour eau de l'establishment
01:04:29et pas Bernie Sanders plus
01:04:31vindicatif, et d'ailleurs notons
01:04:33que Bernie Sanders est juif et que
01:04:35c'est certainement le sénateur le plus
01:04:37critique d'Israël aux Etats-Unis
01:04:39actuellement. Ce qui est à noter
01:04:41donc cette affaire
01:04:43qui fait générationnel
01:04:45de la question démocrate
01:04:47on en parlait en première partie sur cette élection
01:04:49américaine, il y a aussi
01:04:51la question ukrainienne
01:04:53avec ce plan de paix
01:04:55de Volodymyr Zelensky, le président ukrainien
01:04:57qui a été accueilli très
01:04:59froidement par ses alliés occidentaux
01:05:01C'est le moins qu'on puisse dire
01:05:03son plan de paix
01:05:05c'est donnez-moi plus d'armes et permettez-moi
01:05:07de frapper plus loin, donc ce que refusent
01:05:09de faire les américains
01:05:11Joe Biden est extrêmement prudent
01:05:13à la fois il a beaucoup aidé l'Ukraine
01:05:15mais Joe Biden est obsédé par l'idée
01:05:17de ne pas être entraîné
01:05:19dans un engrenage qui conduirait
01:05:21un affrontement direct entre
01:05:23russes et américains, c'est pour ça que
01:05:25dès le départ il a dit qu'il n'enverrait pas de trous
01:05:27ce qui a pu être vécu d'ailleurs par Poutine
01:05:29comme une sorte de feu vert
01:05:31ou de feu orange pour aller
01:05:33agresser l'Ukraine
01:05:35et quand le président français a émis l'hypothèse
01:05:37d'envoyer éventuellement des troupes
01:05:39en Ukraine, il a tout de suite dit
01:05:41il n'en est pas question et donc
01:05:43il est très prudent là-dessus
01:05:45et Zelensky dit
01:05:47je veux frapper plus loin parce que
01:05:49les russes peuvent se préparer, en fait
01:05:51l'état-major américain estime que ça ne changerait pas
01:05:53la donne
01:05:55et que si on autorisait l'Ukraine à frapper
01:05:57plus loin en profondeur sur le territoire russe
01:05:59les russes frapperaient beaucoup plus fort
01:06:01en Ukraine, parce que
01:06:03il y a des destructions mais
01:06:05l'Ukraine n'est pas rasée
01:06:07les villes ukrainiennes
01:06:09ce n'est pas gazant, on voit bien la différence
01:06:11il y a eu quelques villes quand même
01:06:13qui ont été rasées
01:06:15il y a des crimes de guerre
01:06:17qui ont été commis, mais dans la phase
01:06:19actuelle, il y a des bombardements
01:06:21réguliers, une fois encore
01:06:23dès que vous bombardez les civils, c'est un crime de guerre
01:06:25aucun doute là-dessus
01:06:27mais disons que Biden
01:06:29ne veut pas que le conflit s'embrase
01:06:31et les américains disent
01:06:33plutôt aux ukrainiens en ce moment
01:06:35écoutez, vos territoires, vous ne les récupérez pas
01:06:37vous êtes moins nombreux que les russes et nous
01:06:39on ne va pas envoyer des soldats, donc il faut vous faire
01:06:41à cette idée
01:06:43tourner la page
01:06:45et passer une nouvelle phase en développant
01:06:47votre économie
01:06:49et en pensant à autre chose
01:06:51bien sûr, c'est très grave dans la mesure
01:06:53où la Russie va acquérir les territoires
01:06:55par la force, ce qui est illégal, ce qui est un mauvais
01:06:57exemple, ce qui est un facteur d'instabilité
01:06:59mais la réelle
01:07:01politique, c'est ça, c'est partir
01:07:03des réalités, non pas pour
01:07:05par cynisme
01:07:07mais simplement dans la mesure où il y a 4 fois
01:07:09moins, voire 5 fois moins
01:07:11d'ukrainiens que des russes, il est
01:07:13militairement impossible pour l'Ukraine
01:07:15de regagner les territoires perdus
01:07:17sauf en voie massive
01:07:19de troupes occidentales à son secours
01:07:21ce que ne veulent pas faire les occidentaux
01:07:23ce que ne veulent pas faire les occidentaux, mais on voit quand même
01:07:25une dissonance entre la position de Washington
01:07:27qui est de calmer les
01:07:29gardeurs bellicistes de Zelensky
01:07:31pour frapper en profondeur la Russie
01:07:33et les déclarations récentes
01:07:35de Benjamin Haddad, ministre de l'Europe
01:07:37mais aussi de Jean-Noël Barraud, ministre des Affaires étrangères
01:07:39de la part aussi du ministre des Affaires
01:07:41étrangères britannique, de dire
01:07:43il faut aider davantage l'Ukraine
01:07:45et donner la possibilité avec
01:07:47les armes issues des pays de l'OTAN
01:07:49de frapper la Russie
01:07:51on a l'impression que maintenant c'est l'Europe
01:07:53qui va prendre le relais et qui va vouloir
01:07:55soutenir cette guerre et l'Ukraine
01:07:57encore plus loin
01:07:59alors oui, disons que les responsables français
01:08:01ne peuvent pas vraiment dire l'inverse
01:08:03ils ne demandent pas
01:08:05d'ailleurs
01:08:07ils ne demandent pas à ce que l'Ukraine puisse frapper plus loin
01:08:09ils disent qu'il faut continuer l'aide à l'Ukraine
01:08:11mais pas autoriser l'Ukraine à frapper
01:08:13plus loin en profondeur
01:08:15et donc c'est la politique
01:08:17officielle de la France de dire
01:08:19on continue à aider l'Ukraine, la Russie ne peut
01:08:21et ne doit pas gagner la guerre
01:08:23mais on comprend très bien que le jour où les Etats-Unis
01:08:25vont dire nous on arrête
01:08:27ça va être très compliqué pour les Européens de continuer tout seuls
01:08:29et donc même financièrement
01:08:31enfin là on a
01:08:33des débats budgétaires
01:08:35extrêmement compliqués
01:08:37pour le budget, il faut trouver
01:08:3960 milliards d'économies
01:08:41je ne suis pas sûr
01:08:43que l'augmentation de l'aide à l'Ukraine
01:08:45soit vécue comme une priorité
01:08:47par la plupart des électeurs français
01:08:49alors il y a toujours le fait
01:08:51d'utiliser les bénéfices
01:08:53des avoirs russes gelés
01:08:55pour financer l'aide à l'Ukraine
01:08:57c'est ce qu'a trouvé l'Union Européenne
01:08:59qui risque aussi d'affaiblir
01:09:01la position de l'Union Européenne
01:09:03sur la scène internationale dans les échanges financiers
01:09:05alors disons que moralement
01:09:07ça se défend parce qu'on dit que cet argent va partir aux Russes
01:09:09les Russes commettent des dégâts
01:09:11on va prendre l'argent de ceux qui cassent
01:09:13pour réparer et donc
01:09:15faire l'aide à l'Ukraine
01:09:17mais c'est aussi un peu un piège que les Américains ont tendu aux Européens
01:09:19parce que les Américains avaient peu d'avoirs russes
01:09:21les Européens en ont beaucoup
01:09:23alors c'est pas tellement le problème par rapport à la Russie
01:09:25puisque les relations avec la Russie sont coupées
01:09:27pour très longtemps
01:09:29tant que Poutine sera au pouvoir
01:09:31et même après on ne va pas revenir à des relations normalisées
01:09:33entre la Russie
01:09:35et les pays européens occidentaux
01:09:37mais par contre en fait le signal qui est envoyé
01:09:39c'est aux autres pays qui se disent
01:09:41je vais peut-être pas placer mon argent en Europe
01:09:43parce que si je fais quelque chose
01:09:45qui leur déplaît, ils vont geler mes avoirs
01:09:47et se payer là-dessus
01:09:49et donc normalement
01:09:51il n'y a pas de jugement moraux sur les avoirs
01:09:53et on doit les respecter
01:09:55sauf à perdre sa fiabilité
01:09:57comme place financière
01:09:59comme place économique
01:10:01et pourquoi les Européens ont longtemps hésité avant de faire cela
01:10:03c'est qu'ils n'étaient pas contre
01:10:05les sanctions sur la Russie
01:10:07ils en ont pris beaucoup, il y a 14 ou 15 trains
01:10:09différents de sanctions sur la Russie
01:10:11mais ils disaient surtout, si on fait ça
01:10:13peut-être que
01:10:15les pays du Golfe par exemple
01:10:17je vais y réfléchir à deux fois avant de placer mon argent
01:10:19en Europe parce que si je fais
01:10:21par exemple une guerre au Yémen ou ailleurs
01:10:23je n'aurai plus la couleur de mon argent
01:10:25il va être bloqué
01:10:27donc peut-être que c'est plus prudent de le placer ailleurs
01:10:29donc c'est pour cela qu'on a très longtemps hésité
01:10:31avant de prendre cette décision
01:10:33mais avec cette décision il n'y a pas eu
01:10:35de retrait, de désamour
01:10:37des déclarations à l'encontre de l'Union Européenne
01:10:39non il n'y a pas eu de cela
01:10:41mais disons que c'est un signal sur le long terme
01:10:43il n'y a pas eu un
01:10:45pour retirer leur argent
01:10:47mais c'est plutôt pour les années à venir
01:10:49que ça peut inciter un doute en tous les cas
01:10:51c'est pour cela que les pays européens ont
01:10:53longtemps hésité avant de prendre cette décision
01:10:55qui est quand même une décision très lourde
01:10:57mais justement
01:10:59Zelensky critique ce soutien
01:11:01de l'Occident
01:11:03qui ne va pas assez loin
01:11:05en son sens, ce qui fait que l'Ukraine
01:11:07ne peut pas non plus
01:11:09récupérer ses territoires parce que comme vous le dites
01:11:11la réelle politique fait que
01:11:13l'Ukraine ne va pas plus loin en quelque sorte
01:11:15est-ce que dans les chancelleries
01:11:17c'est acté qu'en 2025
01:11:19il va falloir se mettre autour d'une table
01:11:21et tracer de nouvelles frontières ?
01:11:23Alors pas tracer de nouvelles frontières
01:11:25on ne reconnaîtra pas l'annexion des territoires
01:11:27par la Russie, ça ne sera pas reconnu
01:11:29mais de se mettre autour d'une table
01:11:31et d'arriver à un cessez-le-feu
01:11:33oui c'est de plus en plus, ce sera 2025
01:11:35ou 2026, mais l'idée d'un cessez-le-feu
01:11:37Zelensky auparavant ne voulait pas
01:11:39entendre parler de négociation
01:11:41la négociation était considérée comme une traîtrise
01:11:43comme un renoncement
01:11:45aujourd'hui il emploie le terme
01:11:47de négociation, il ne voulait pas
01:11:49que la Russie participe au sommet de la paix
01:11:51vu pour bientôt
01:11:53enfin prochainement, désormais
01:11:55il l'accepte, donc on voit bien qu'il y a
01:11:57un changement, mais tout simplement parce que
01:11:59cette guerre pourrait, on a le sentiment
01:12:01que cette guerre pourrait continuer longtemps et longtemps
01:12:03ce à quoi
01:12:05on parviendra c'est un grignotage
01:12:07supplémentaire du territoire ukrainien
01:12:09par la Russie, c'est ce qui est en train
01:12:11de se passer d'ailleurs, moi j'ai dit déjà
01:12:13il y a longtemps qu'il fallait mieux arrêter
01:12:15alors quand vous dites ça, vous me faites
01:12:17traiter de pro-Poutine ou de municois
01:12:19mais depuis que j'ai dit qu'il fallait mieux
01:12:21arrêter parce que la guerre n'était pas
01:12:23gagnable, c'est plutôt la Russie qui a pris
01:12:25des territoires supplémentaires
01:12:27et puis il y a des morts supplémentaires
01:12:29des deux côtés, c'est pas le pacifisme
01:12:31c'est pas
01:12:33moi je suis pas pacifiste, des fois
01:12:35les guerres sont nécessaires, mais là on voit
01:12:37qu'elles ne mènent à rien
01:12:39autant il était important
01:12:41d'entrer en guerre pour
01:12:43que Kiev ne soit pas pris, d'aider l'Ukraine
01:12:45mais là on voit bien que
01:12:47dans la mesure où on a décidé
01:12:49je crois à juste titre, de ne pas envoyer
01:12:51de soldats, pendant toute la guerre froide
01:12:53on a toujours évité un affrontement direct
01:12:55entre occidentaux et soviétiques
01:12:57on va pas commencer maintenant entre russes et occidentaux
01:12:59donc à partir du moment où on ne peut pas envoyer
01:13:01de soldats, on sait très bien que
01:13:03le cours de la guerre ne va pas s'inverser
01:13:05et qu'on prolonge une guerre
01:13:07qui fait s'enlever en plus de victimes
01:13:09alors ça permet à des gens de plastroner en disant
01:13:11moi je suis courageux, je suis pour la guerre
01:13:13mais ils la font pas eux
01:13:15et ils n'en subissent pas les conséquences
01:13:17on en voit beaucoup effectivement en plateau, mais est-ce que le fait aussi
01:13:19on entend récemment
01:13:21cet afflux de soldats
01:13:23nord-coréens avec
01:13:25des généraux nord-coréens qui seraient là en renfort
01:13:27est-ce que ça, ça peut pas changer justement
01:13:29est-ce que c'est pas pour pousser l'OTAN
01:13:31à en faire de même et à dire bah puisque les coréens
01:13:33les nord-coréens aident les russes, c'est à nous d'aider les ukrainiens
01:13:35alors vous soulevez une question
01:13:37extrêmement importante qui
01:13:39soulève des questions en cascade en réalité
01:13:41la première, oui, pour répondre
01:13:43directement à votre question, effectivement ça pourrait
01:13:45être le piège et d'ailleurs Zelensky a dit
01:13:47puisqu'il y a des coréens, des nord-coréens
01:13:49envoyez les soldats et en fait
01:13:51ça aurait été le début d'une troisième guerre mondiale
01:13:53donc Biden
01:13:55a dit il n'en est pas question
01:13:57mais par contre, le point que vous soulevez
01:13:59est extrêmement important parce qu'on parle
01:14:01toujours d'un bloc entre la Chine
01:14:03et la Russie, les chinois sont
01:14:05furieux, furieux de voir
01:14:07des nord-coréens venir
01:14:09aider la Russie dans sa guerre
01:14:11parce que ceci ne fait que renforcer
01:14:13l'alliance entre la Corée du Sud
01:14:15le Japon et les Etats-Unis
01:14:17et renforcer la peur
01:14:19que la Corée du Sud
01:14:21et le Japon ont à la fois
01:14:23de la Corée du Nord et de la Russie
01:14:25et donc en fait, les chinois
01:14:27trouvent que c'est catastrophique
01:14:29parce que ça vient
01:14:31renforcer la présence occidentale
01:14:33et américaine avant tout
01:14:35en Asie. Alors en fait,
01:14:37quand on parle de cette alliance, les chinois
01:14:39ne peuvent pas laisser tomber Poutine
01:14:41parce qu'ils n'ont pas envie d'avoir un régime
01:14:43pro-occidental en Russie, à leurs frontières
01:14:45mais ils estiment que Poutine
01:14:47s'est lancé dans une aventure
01:14:49très hasardeuse
01:14:51en lançant la guerre
01:14:53et que son alliance avec la Corée du Nord
01:14:55dessert leurs intérêts régionaux
01:14:57en Asie.
01:14:59On va parler dans un instant avec vous Pascal Boniface
01:15:01de la Chine et aussi de cette
01:15:03guerre commerciale qui commence à venir
01:15:05puisque ça fait partie des BRICS
01:15:07aussi, le sommet à Kazan
01:15:09c'était la semaine dernière
01:15:110826-300-300 si vous souhaitez
01:15:13poser des questions ou réagir
01:15:15à tout de suite sur Sud Radio.
01:15:17Sud Radio, Alexis Poulin, sans réserve
01:15:19l'invité.
01:15:21Et notre invité pour cette deuxième heure
01:15:23est Pascal Boniface, directeur de
01:15:25ce BRICS géopolitologue
01:15:27dont on peut retrouver l'ensemble
01:15:29de la bande dessinée Géostratégie
01:15:31actuellement en librairie.
01:15:33On parlait de la Chine effectivement
01:15:35et de ses liens avec la Russie
01:15:37il y a eu ce sommet des BRICS à Kazan
01:15:39extrêmement suivi
01:15:41avec cette politique de la Russie
01:15:43maintenant de promouvoir le Sud global
01:15:45contre un Occident déclinant
01:15:47est-ce que ça fonctionne ou est-ce que
01:15:49comme vous le disiez tout à l'heure
01:15:51ces pays des BRICS sont trop disparates
01:15:53pour finalement trouver une entente
01:15:55à long terme ?
01:15:57C'est les deux, c'est les deux à la fois.
01:15:59Evidemment ils sont très disparates économiquement
01:16:01politiquement et même
01:16:03diplomatiquement. La Russie est dans
01:16:05une confrontation directe avec le monde occidental
01:16:07ce n'est pas le cas de la Chine.
01:16:09La Chine veut avoir toujours accès
01:16:11aux marchés occidentaux pour sa
01:16:13bonne santé économique et
01:16:15essentielle pour le régime
01:16:17et les pays comme le Brésil et l'Inde
01:16:19ne veulent pas être dominés par l'Occident
01:16:21ne veulent pas être fâchés avec l'Occident
01:16:23donc en fait ils sont dans des positions différentes.
01:16:25Ce qui les réunit, c'est ça, c'est de plus
01:16:27vouloir ne plus être
01:16:29dominés par le monde occidental
01:16:31vouloir pouvoir avoir leur mot
01:16:33et participer à l'élaboration
01:16:35des règles internationales
01:16:37et que le dollar ne soit plus la seule
01:16:39monnaie des échanges économiques
01:16:41mais certains veulent le faire en étant
01:16:43toujours en partenariat, y compris la Chine
01:16:45d'ailleurs, d'autres comme l'Iran
01:16:47la Russie, la Corée du Nord
01:16:49sont en
01:16:51confrontation directe et ouverte
01:16:53avec le monde occidental. Donc c'est pas
01:16:55un bloc, le sud global et encore
01:16:57moins les BRICS, c'est pas un bloc
01:16:59mais c'est un club où les gens
01:17:01viennent parce qu'ils estiment que
01:17:03ensemble ils pourront peut-être mieux
01:17:05faire prévaloir certains de leurs intérêts
01:17:07et effectivement ces pays
01:17:09du sud global prennent une part
01:17:11de plus en plus importante
01:17:13on peut dire que le monde occidental a
01:17:15perdu le monopole de la puissance
01:17:17il n'a pas perdu la puissance
01:17:19les occidentaux restent puissants
01:17:21ils restent les plus puissants mais
01:17:23auparavant ils pouvaient décider de tout pour le reste du monde
01:17:25maintenant ils doivent
01:17:27s'ils veulent parvenir à un résultat
01:17:29négocier avec les autres. Prenons le cas
01:17:31des sanctions que les occidentaux ont prises contre l'armée russienne
01:17:33ils voudraient ensuite que les pays
01:17:35du sud les prennent, ils ont envoyé
01:17:37ils ont violé le droit international
01:17:39on doit les sanctionner, les pays du sud disent
01:17:41mais ça c'est une guerre entre européens
01:17:43vous-même, vous avez bien des fois
01:17:45violé le droit international, rappelez-vous
01:17:47la guerre en Irak, donc en plus vous avez
01:17:49pris les sanctions sans nous consulter
01:17:51donc on ne va pas appliquer les sanctions
01:17:53qui nous sanctionneraient nous-mêmes
01:17:55que si on prend les sanctions on va en payer le prix
01:17:57regardez vous-même, les pays occidentaux vous allez souffrir
01:17:59des sanctions que vous avez prises à l'égard
01:18:01de la Russie. Donc voilà
01:18:03auparavant
01:18:05tous les pays latino-américains
01:18:07se seraient alignés sur les Etats-Unis
01:18:09et tous les pays africains francophones se seraient alignés
01:18:11sur la France, ce n'est plus le cas
01:18:13Justement l'Afrique
01:18:15on voit qu'il y a aussi
01:18:17une
01:18:19un récit décolonial
01:18:21par rapport à ça
01:18:23la France a perdu beaucoup
01:18:25en Afrique ces dernières années
01:18:27et ça continue
01:18:29alors que Wagner est très présent
01:18:31que les chinois aussi sont les
01:18:33premiers présents pour
01:18:35se positionner sur les terres rares, etc
01:18:37et les américains aussi qui restent présents
01:18:39sur le continent africain
01:18:41Oui effectivement, disons que là la France
01:18:43a perdu des positions
01:18:45il y a deux façons de voir les choses, il y a deux raisons
01:18:47il y a une raison je dirais un peu
01:18:49naturelle, enfin sur laquelle on ne peut rien faire
01:18:51c'est que le monde
01:18:53se multipolarise
01:18:55et que l'Afrique n'est plus la chasse gardée
01:18:57des anciennes puissances coloniales
01:18:59et que le Brésil, le Japon
01:19:01la Chine, les Émirats Arabes Unis
01:19:03chacun a de multiples partenaires
01:19:05et puis on a certainement fait
01:19:07l'erreur de trop militariser
01:19:09notre présence en Afrique
01:19:11et de s'appuyer sur des régimes qui étaient
01:19:13rejetés par les populations
01:19:15et donc le rejet de ces régimes s'est allié
01:19:17d'un rejet de la France qui était partenaire
01:19:19de ces régimes et donc là aussi
01:19:21on s'est lancé dans une guerre contre la terreur
01:19:23qui n'a pas de fin, qui n'a pas
01:19:25d'horizon et cette
01:19:27militarisation des relations entre
01:19:29la France et les pays d'Afrique
01:19:31francophone a
01:19:33débouché sur ce rejet
01:19:35puisque Niger, Burkina Faso
01:19:37Mali, nous avons été expulsés
01:19:39les Russes ne font pas mieux parce qu'on ne
01:19:41gagne pas, vous l'avez dit tout à l'heure
01:19:43on ne gagne pas une guerre contre le terrorisme, c'est une guerre sans fin
01:19:45et donc les Russes ne font pas mieux
01:19:47ils commettent des exactions
01:19:49sur les populations civiles mais en tous les cas
01:19:51nous avons perdu le lien avec ces trois pays
01:19:53d'Afrique francophone.
01:19:55C'est un affaiblissement certain
01:19:57et puis si on en vient au cas
01:19:59français, il y a aussi tout ce qui se passe actuellement
01:20:01en Nouvelle-Calédonie
01:20:03dans les dom-toms sur le mouvement contre la vie chère
01:20:05on a l'impression là encore que
01:20:07la métropole
01:20:09perd aussi par rapport
01:20:11à des mouvements d'indépendance
01:20:13qui reprennent de la vigueur.
01:20:15Alors oui, il faut distinguer les deux cas
01:20:17mais il y a une contestation effectivement
01:20:19de la politique de la métropole dans les deux cas
01:20:21qui pourrait conduire à une rupture
01:20:23des liens juridiques
01:20:25de souveraineté dans
01:20:27Nouvelle-Calédonie si on n'y prend pas
01:20:29garde et là il y avait un équilibre qui a été trouvé
01:20:31qui a été rompu manifestement
01:20:33et puis le problème de la vie chère
01:20:35aux Antilles
01:20:37c'est pas un problème nouveau
01:20:39mais effectivement en période d'inflation
01:20:41en période de crise économique
01:20:43ce problème nouveau prend une tournure
01:20:45encore plus insupportable
01:20:47et effectivement on voit bien
01:20:49le fait que
01:20:51les produits et que l'économie
01:20:53soient un petit peu monopolistiques aussi
01:20:55aux mains de quelques familles
01:20:57vient renchérir les coûts.
01:20:59C'est un vrai problème. Alors comment vous voyez-vous
01:21:01cet avènement du monde multipolaire
01:21:03qui est inéluctable
01:21:05aujourd'hui ? Est-ce qu'on va
01:21:07vers davantage
01:21:09de théâtres d'affrontements chauds
01:21:11de déstabilisation
01:21:13que ce soit en Asie
01:21:15au Proche-Orient, en Europe
01:21:17ou est-ce qu'il va y avoir un équilibre
01:21:19qui va se trouver ?
01:21:21Pour l'instant on a plutôt une amplification
01:21:23de la conflictualité
01:21:25il y a de plus en plus de conflits
01:21:27il y a vraiment trois coupures dans le monde aujourd'hui
01:21:29la première c'est la coupure
01:21:31entre la Russie et le monde occidental
01:21:33une fois encore qui est due à la guerre en Ukraine
01:21:35aux crimes de guerre qui ont été commis
01:21:37par les Russes en Ukraine
01:21:39et tant que Poutine sera au pouvoir
01:21:41il n'y aura pas de retour à la normale
01:21:43et c'est un drame pour tout le monde
01:21:45le deuxième c'est entre
01:21:47le monde occidental et le sud global
01:21:49dont on a parlé
01:21:51et là ça va dépendre un peu de nous
01:21:53si nous continuons à vouloir donner des ordres
01:21:55au pays du sud global, ils ne vont pas obéir
01:21:57et ils vont au contraire se crisper
01:21:59contre nous
01:22:01et il faut voir que si la Russie est coupée du monde occidental
01:22:03elle n'est pas coupée du reste du monde
01:22:05parce qu'elle a toujours des liens
01:22:07avec le sud global
01:22:09et là c'est important dans l'élection américaine
01:22:11la troisième coupure c'est entre la Chine
01:22:13et les Etats-Unis
01:22:15c'est le combat pour la suprématie mondiale
01:22:17les Etats-Unis sont la première puissance mondiale
01:22:19depuis 1945
01:22:21la Chine aspire à le devenir
01:22:23ou plutôt à le redevenir
01:22:25la Chine était la première puissance mondiale
01:22:27au début du 19ème siècle
01:22:29mais à l'époque c'était dans un monde
01:22:31non globalisé
01:22:33d'ailleurs on voit avec cet exemple
01:22:35combien la globalisation change les choses
01:22:37au début du 19ème siècle
01:22:39la Chine était la première puissance mondiale
01:22:41elle faisait un tiers du PIB mondial
01:22:43aujourd'hui elle en fait 18%
01:22:45mais il y a deux siècles
01:22:47ça ne comptait pas
01:22:49parce que ce n'était pas un monde globalisé
01:22:51aujourd'hui le fait que la Chine soit passée de 3 à 18%
01:22:53du PIB mondial affole tout le monde
01:22:55parce que effectivement
01:22:57ça change complètement la donne
01:22:59d'une Chine qui a réussi
01:23:01grâce à la globalisation
01:23:03c'est en se lançant dans les échanges économiques
01:23:05en ouvrant son marché
01:23:07en ouvrant son territoire
01:23:09que la Chine est passée
01:23:11d'un pays où les gens avaient faim
01:23:13tout simplement, il y a deux générations
01:23:15à un pays où avant le Covid
01:23:17150 millions de citoyens sont partis
01:23:19en vacances à l'étranger
01:23:21tout ça grâce à l'OMC
01:23:23merci beaucoup Pascal Boniface
01:23:25d'avoir fait ce tour d'horizon
01:23:27géopolitique du monde
01:23:29multipolaire tel qu'il arrive
01:23:31vous restez sur Sud Radio
01:23:33dans un instant vous retrouvez
01:23:35Brigitte Lahaye et je vous souhaite
01:23:37une bonne journée
01:24:22Ça tombe bien, il y a 10 euros offerts en bon d'achat
01:24:24tous les 30 euros d'achat sur tous les alcools
01:24:26même en promotion

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