• l’année dernière
GRAND DÉBAT / Loi spéciale : un budget a minima... en attendant 2025

« Le récap » par Bruno Donnet

Dans l'optique d'esquiver un « shutdown » à l'américaine et une paralysie administrative, la loi spéciale permettrait de garantir la continuité de l'Etat en terme budgétaire. En l'absence de budget pour l'année 2025, il s'agit d'une solution temporaire permise par l'article 45 de la loi organique relative aux lois de finances. Alors qu'Emmanuel Macron n'a pas encore nommé de Premier ministre depuis le vote de la motion de censure, un projet de loi spéciale a été présenté en conseil des ministres le mercredi 11 décembre. Trois articles constituent le texte proposé. Le gouvernement sera autorisé « à continuer à percevoir les impôts existants » jusqu'à l'adoption d'un budget. Les autres articles permettraient à l'Etat et à la Sécurité sociale de faire des emprunts sur les marchés financiers. Le texte sera soumis au vote de l'Assemblée nationale le 16 décembre pour ensuite être envoyé au Sénat le 18 décembre. La loi spéciale va-t-elle être acceptée dans les mêmes termes par l'hémicycle ou devra-t-elle faire l'objet d'un examen en commission mixte paritaire ?

Invités :
- Daniel Labaronne, député « Ensemble Pour la République » d'Indre-et-Loire,
- Aurélien Le Coq, député « La France Insoumise » du Nord,
- Marc Vignaud, journaliste économique à « L'Opinion »,
- Benjamin Morel, constitutionnaliste, maître de conférences en droit public à l'université Panthéon-Assas.

INTERVIEW FRANC-PARLER / Philippe Brun : parti socialiste, le long cheminement de la non-censure

Lorsque Michel Barnier a été nommé à Matignon et qu'il cherchait des socialistes pour intégrer son gouvernement, Philippe Brun a été appelé plusieurs fois pour devenir ministre de l'Économie, il a toujours refusé. À seulement 33 ans, le député de l'Eure s'est imposé comme l'une des figures clés du parti socialiste. Il est à l'origine de l'idée du « pacte de non-censure ». Comment se sont déroulées les négociations en coulisses et quel est l'objectif final de cet accord ?

Grand invité : Philippe Brun, député socialiste de l'Eure

LA QUESTION QUI FÂCHE / Et si Marine Le Pen était la grande gagnante de la censure ?
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP,
- Stewart Chau, directeur d'études chez Verian.

Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.

Abonnez-vous à la chaîne YouTube LCP - Assemblée nationale : https://bit.ly/2XGSAH5

Suivez-nous sur les réseaux !

Twitter : https://twitter.com/lcp
Facebook : https://fr-fr.facebook.com/LCP
Threads : https://www.threads.net/@lcp_an
Instagram : https://www.instagram.com/lcp_an/
TikTok : https://www.tiktok.com/@LCP_an
Newsletter : https://lcp.fr/newsletter

Retrouvez n

Category

🗞
News
Transcription
00:00Générique
00:02...
00:05Bonsoir et bienvenue.
00:07Très heureuse de vous retrouver dans ça vous regarde.
00:10Ce soir, la loi spéciale,
00:12présentée ce matin en Conseil des ministres,
00:14c'est la deuxième du genre.
00:16Depuis 1979, elle permet aux députés
00:18d'assurer en urgence la continuité de l'Etat,
00:21faute de budget, mais elle a aussi des conséquences
00:24sur le pouvoir d'achat des Français.
00:27On en débat dans un instant
00:28avec mes invités.
00:29Notre invité franc-parlé ce soir est député socialiste.
00:33C'est lui qui, dès l'été, a eu cette idée
00:35d'un accord de non-censure qui fait son chemin à droite
00:39comme à gauche.
00:40Grand entretien avec Philippe Brun tout à l'heure.
00:43La question qui fâche ce soir est si Marine Le Pen
00:46était la grande gagnante de la censure.
00:48Un sondage la place très largement
00:51aux têtes des intentions de vote
00:53au premier tour de la présidentielle.
00:55On s'inspire croisé avec nos chroniqueurs
00:57dans la dernière partie de Ça vous regarde.
01:00Vous savez tout, installez-vous.
01:02Ca commence tout de suite.
01:04Musique rythmée
01:06...
01:15C'est un texte technique et non politique.
01:17Il n'a été utilisé qu'une seule fois
01:19sous la Ve République, nom de code,
01:22la loi spéciale prévue par la Constitution
01:24faute de budget promulgué avant la fin de l'année.
01:27Elle arrive dès demain en commission à l'Assemblée
01:30et dans l'hémicycle ce lundi.
01:32Elle soulève beaucoup de questions,
01:34très concrètes, pour le portefeuille des Français.
01:37On en parle ce soir avec trois députés.
01:39Daniel Labaronne, bonsoir.
01:41Merci d'être là. Deux députés, pardonnez-moi.
01:44Vous êtes député d'Indre-et-Loire,
01:46Ensemble pour la République, le parti présidentiel.
01:49Aurélien Lecoq, deuxième député, bonsoir.
01:51Bonsoir.
01:53Député de la France insoumise du Nord,
01:55Benjamin Morel.
01:56Bienvenue. Constitutionnaliste
01:58et maître de conférences en droits publics.
02:00Marc Vignault.
02:01Ravis de vous retrouver.
02:03Journaliste économique à l'opinion.
02:05Votre journal qui, titré dès septembre dernier,
02:08j'ai vérifié sur l'arme secrète de la loi spéciale
02:10face à la menace de la censure.
02:12Nous y sommes. De quoi parle-t-on ?
02:14Précisément, le recap de Bruno Denet.
02:16Pour commencer.
02:17Générique
02:18...
02:27Bonsoir, Bruno.
02:28Bonsoir, Myriam.
02:29Anatomie d'une loi spéciale, ce soir.
02:31Oui, le gouvernement ayant chuté sur l'autel du budget,
02:34il nous faut impérativement, avant le 31 décembre prochain,
02:38une loi de finances spéciale.
02:41Et c'est donc le ministre démissionnaire
02:43du compte public en personne qui est venu nous expliquer
02:46pourquoi ce matin.
02:48Il s'agit d'assurer, à titre transitoire et exceptionnel,
02:51la continuité de la vie de la nation,
02:53le fonctionnement régulier des services publics
02:56et le respect de nos engagements, notamment financiers.
03:00Voilà. Traduit en français courant,
03:02ça veut tout simplement dire qu'il nous faut une loi
03:05pour permettre à l'Etat, un, de continuer à percevoir
03:08les impôts et deux, de continuer à emprunter
03:11sur les marchés financiers pour financer son train de vie
03:15et celui de la sécurité sociale.
03:17Et c'est tout.
03:19Il n'y aura donc pas de nouveaux investissements
03:22ni de dépenses discrétionnaires
03:24qui pourront être adoptées à travers ce décret
03:29de services votés.
03:30Alors, tant mieux,
03:32parce qu'en dépit de son tout petit périmètre,
03:35figurez-vous que cette loi spéciale
03:37va tout de même nous conduire à continuer de creuser
03:40notre déficit, visiblement assez spécial, lui aussi.
03:44Ce qui est sûr, c'est que sans le PLF et sans le PLFSS à date
03:48et avec cette loi spéciale,
03:50nous estimons que le déficit public sur la fin de l'année 2025
03:54serait au moins supérieur à celui de l'année 2024,
03:58c'est-à-dire au-delà de 6 %.
04:00Pas d'économie en vue, donc, Myriam,
04:02avec cette loi aussi spéciale que minimaliste.
04:05La simplicité que vous décrivez très bien, Bruno,
04:08va-t-elle permettre un examen facile et rapide ?
04:11Non, madame, parce qu'au nom d'un principe
04:13chadoc bien connu,
04:15c'est pas parce que ça a l'air simple
04:17qu'on peut pas faire plus compliqué.
04:19Figurez-vous que le député insoumis, Eric Coquerel,
04:22a identifié une faille dans le dispositif.
04:25Cette loi spéciale prévoit que c'est les impôts existants
04:29qui sont utilisés pour passer l'année, en gros.
04:33Je considère qu'impôts existants,
04:35on doit aussi considérer le périmètre des contribuables touchés.
04:38En d'autres termes, celui qui est aussi un président
04:41de la commission des finances de l'Assemblée nationale
04:44souhaite que l'on indexe le barème de l'impôt
04:47sur celui de l'inflation.
04:48Si vous n'indexez pas les barèmes,
04:50vous ne touchez plus le même périmètre.
04:53Au nom de ça, j'essaye d'expliquer
04:55qu'on est dans la règle constitutionnelle.
04:57Je vais faire passer cet amendement.
04:59Bref, Eric Coquerel va donc déposer un amendement.
05:03Le Conseil d'Etat a déjà répondu qu'il ne serait pas recevable,
05:07mais il va le déposer quand même,
05:08peut-être au nom d'un autre proverbe chadoc,
05:12mais il a été écrit en 1975,
05:13mais on le croirait tout droit créé,
05:16pour décrire la situation politique actuelle.
05:18Plus ça rate, plus on a des chances
05:20que ça finisse par réussir.
05:22Merci beaucoup, Bruno,
05:24et vive les chadocs !
05:26Blague à part, est-ce que vous la voterez,
05:28cette loi spéciale, pour assurer la continuité de l'Etat,
05:31pour payer les fonctionnaires, pour prélever les impôts ?
05:34Alors, d'abord, nous n'allons pas nous y opposer,
05:37ça, c'est certain,
05:38mais le fait d'avoir cette loi spéciale,
05:41le fait d'entendre l'audition, ce matin, du ministre,
05:44montre bien une chose.
05:46Il n'y a pas le chaos qui était annoncé.
05:49On n'est pas dans la situation où plus rien n'est possible,
05:52où plus rien ne fonctionnerait,
05:54où des grenouilles devraient nous tomber sur la tête.
05:57On a encore quelques macronistes
05:59qui font le tour des plateaux, se transformant en vampires
06:02pour nous expliquer que ça va être la catastrophe.
06:05Non, la réalité, c'est qu'avec cette censure,
06:08et, de fait, ce projet de loi spéciale,
06:11les Françaises et les Français s'en sortent mieux
06:14que si nous n'avions pas fait opposition
06:16à ce budget d'austérité.
06:17On ne va pas refaire le match du budget et de la censure,
06:20vous êtes d'accord que si vous ne la votez pas,
06:23s'il y avait un problème, là, il y a un problème.
06:26Le fameux shutdown, si, au 31 décembre,
06:28l'Etat n'a pas cette loi spéciale, il est en panne.
06:31Vous ne vous opposerez pas à ça, on est d'accord.
06:33Qu'on soit clair pour tout le monde,
06:35la loi spéciale va être adoptée, les impôts vont être perçus,
06:40et c'est bien ce que je vous dis, il n'y a pas de catastrophe.
06:43Le fait d'avoir voté la censure, que le budget soit tombé,
06:46c'est un grand soulagement pour tout le monde.
06:49Par contre, je veux le dire aussi,
06:51avant que M. Labaronne vienne faire la liste
06:53de toutes les horreurs qu'il peut imaginer,
06:56il y aura un projet de loi de financement
06:58dès le début de l'année prochaine.
07:00Et il aurait pu...
07:01Un budget discuté à partir de janvier.
07:04Il y aura un budget en début d'année prochaine
07:06et nous aurions déjà pu avoir, aujourd'hui, un budget.
07:09On va en parler.
07:10Encore faut-il réussir, pour l'année prochaine,
07:13ce que vous n'avez pas réussi à faire avant.
07:16Pour bien comprendre, parce que c'est important,
07:18le 31 décembre, il faut que cette loi spéciale soit adoptée.
07:22Vous faciliterez les choses, vous la voterez,
07:24et vite, Daniel Labaronne ?
07:26Oui, bien sûr, moi, je la voterai,
07:28parce que c'est nécessaire pour lever l'impôt
07:30et pour respecter nos engagements financiers,
07:33c'est-à-dire lever de la dette pour permettre de financer
07:36la dette de l'Etat et la dette du budget de la Sécurité sociale.
07:41Allez dire aux agriculteurs,
07:43allez dire aux promoteurs immobiliers,
07:46à ceux qui veulent se loger,
07:48allez dire aux retraités que c'est merveilleux
07:50qu'il n'y ait pas de loi de finance.
07:53On va y venir dans un instant, aux gagnants et aux perdants.
07:56Allez leur dire ça sur le terrain.
07:58Je vous invite à le faire.
07:59Moi, j'y suis régulièrement,
08:01et je leur explique, et ils ont très bien compris
08:04qu'en s'agissant des subventions
08:06pour l'investissement des collectivités locales,
08:09pour le moment, aucune visibilité.
08:11S'agissant des agriculteurs, aucune des mesures
08:14envisagées dans la loi de finance...
08:16On a prévu un sujet sur les gagnants et les perdants.
08:19Vous étiez prévenu, d'ailleurs,
08:20donc respectez mon calendrier de débat.
08:23Une petite question, il faut que l'Assemblée et le Sénat
08:26votent dans les mêmes termes.
08:28Si ça se trouve, tout sera voté dans les mêmes termes
08:31d'ici la semaine prochaine.
08:32Le texte peut être promulgué jeudi ou vendredi.
08:35C'est ce que vous souhaitez, 19-20 décembre.
08:37Le texte de la loi fait sept pages.
08:40Donc, c'est très simple.
08:42Il y a quelques articles,
08:44et je crois qu'il est de l'intérêt,
08:46à la fois de notre pays,
08:47mais également de la représentation nationale,
08:50d'être en responsabilité par rapport à la nécessité absolue
08:53d'avoir cette loi de finance spéciale.
08:56Benjamin Morel, trois articles,
08:58pas un de plus, pour organiser en urgence
09:01le fonctionnement financier de la France.
09:04C'est bien ça, fonctionnement provisoire,
09:07vous en parliez, monsieur Lecoq,
09:09avant que la France se dote d'un budget,
09:11essaye, en tout cas, à l'Assemblée,
09:13de le faire en début d'année.
09:15C'est le principe d'une loi spéciale.
09:17Ca vous permet de gagner du temps.
09:19On n'a pas de budget le 31 décembre,
09:21c'est un tantinet embêtant.
09:22Il y a un principe fondamental dans notre droit,
09:25on ne peut pas prélever mes impôts si,
09:27directement ou indirectement,
09:29par mes représentants, je n'y ai pas consenti.
09:32Le 31 décembre, il faut qu'il y ait quelque chose qui soit voté.
09:35La loi spéciale permet d'assurer
09:37qu'il y a un consentement à l'impôt
09:39et qu'on peut emprunter sur les marchés,
09:42ce qui nécessite l'aval du Parlement.
09:44Une fois fait, les dépenses, on peut les exécuter
09:46sur la base du budget de l'année précédente.
09:49C'est pas fondamentalement dysfonctionnel.
09:52Si ça dure peu de temps...
09:53Si jamais on a un budget qui est voté en janvier-février,
09:56il n'y a pas de cataclysme.
09:58En revanche, ça met plus de temps, c'est un problème.
10:00L'article 45 qui prévoit la loi spéciale,
10:03c'est temporaire, c'est un palliatif,
10:05c'est en attendant.
10:06Reste que l'outil n'est pas parfait.
10:09Marc Vignot, on entendait Eric Coquerel,
10:11il ne permet pas d'indexer sur l'inflation
10:14le barème de l'impôt sur le revenu.
10:16Ca veut dire que ça va, oui ou non,
10:18avoir des conséquences très concrètes.
10:20Le gouvernement dit 380 000 ménages
10:22deviendraient imposables.
10:24Ceux-là vont payer des impôts l'an prochain
10:28qu'ils ne payaient pas jusqu'à présent.
10:30Est-ce que c'est vrai ? Est-ce que c'est faux ?
10:33C'est à la fois vrai et faux.
10:35C'est pas une conséquence immédiate.
10:37S'il n'y a pas de loi de finances
10:39qui vient corriger la loi spéciale,
10:41alors, à ce moment-là, oui,
10:43le barème de l'impôt sur le revenu ne sera pas indexé.
10:46Et donc, à partir de septembre,
10:48quand on actualise le taux de prélèvement
10:50à la source de l'impôt,
10:51eh bien, ça sera sur la base des revenus de 2024
10:54avec le barème de 2024,
10:56et à ce moment-là, les impôts augmenteront.
10:58Le scénario le plus probable,
11:00c'est qu'il y ait un accord politique pour un budget.
11:03Sur quelle base ? On est toujours face
11:05à l'équation politique à laquelle ont été confrontés
11:08les parlementaires jusqu'à présent,
11:10c'est-à-dire quelles concessions ils peuvent faire
11:13pour qu'un budget soit adopté.
11:14Ce que je trouve assez savoureux, quand même,
11:17c'est qu'il y a eu cette censure,
11:19et en fait, tous les impôts qui devaient toucher
11:22les grandes entreprises et les plus aisées
11:25sont tombés, et en fait, il y a un député socialiste
11:28que vous invitez juste après, Philippe Brun,
11:31qui est en commission, ce matin,
11:33qui s'est dit que ce n'était pas idéal
11:35de voter cette loi spéciale,
11:37parce que si on négocie la loi de finances
11:39à partir de 2025, on ne pourra plus faire
11:42des impôts rétroactifs sur l'année 2024
11:44sur les grandes entreprises et les très riches.
11:46Pour ceux qui nous regardent,
11:48ça veut dire qu'en gros, s'il y a des impôts,
11:51sur les grands groupes ou les grandes fortunes,
11:53dans un budget en janvier, février,
11:55mettons qu'ils soient votés,
11:57comme ces impôts-là ne seront pas rétroactifs,
12:00parce que la loi fiscale n'est pas rétroactive,
12:02qu'est-ce qui se passe ?
12:04C'est une jurisprudence très compliquée
12:06du Conseil constitutionnel,
12:08mais a priori, on ne pourra pas reprendre
12:10les impôts prévus par Michel Barnier,
12:12qui convenaient plutôt à la gauche,
12:14et donc, il sera beaucoup plus difficile
12:16de réduire le déficit par les augmentations d'impôts
12:19sur les cibles que voulait viser la gauche,
12:22et donc, quelque part, par un espèce de jusqueboutisme,
12:25de vouloir avoir absolument tout ce que les partis voulaient,
12:28chacun avait ses lignes rouges...
12:30Tout le monde est un peu perdant.
12:32A la fin, tout le monde va être un peu perdant.
12:35On va y venir, mais restons un instant
12:37sur l'impôt sur le revenu, l'indexation sur le barème,
12:40parce que c'est vrai que le taux d'imposition
12:42a régulé sur l'année précédente.
12:44L'impôt dû au titre des revenus de 2024
12:47ne commencera à être acquitté pas avant septembre 2025.
12:52Est-ce que quand vous dites aux Français
12:54qu'il y a 400 000 contribuables nouveaux
12:57dans l'impôt sur les revenus,
12:58où il y aura davantage de recettes fiscales,
13:0217 millions de Français,
13:04imposés au titre de l'impôt sur le revenu,
13:07est-ce que c'est pas tout simplement politique
13:10comme argument ?
13:11Avec ce système de décalage,
13:13on se rend compte qu'il y a le temps, peut-être,
13:16de pallier à ce problème.
13:17Mais non, mais c'est factuel.
13:20C'est factuel.
13:21C'est-à-dire que voilà une situation,
13:23à un instant T,
13:24nous avons enregistré de l'inflation,
13:27nous avions prévu d'indexer le barème
13:30de l'impôt sur le revenu sur l'inflation.
13:32Quelqu'un qui avait eu 3 % d'augmentation
13:35de rémunération, 3 % correspondant en gros à l'inflation,
13:39eh bien, cette personne-là,
13:40si elle n'était pas imposable l'année dernière,
13:43elle ne l'était pas en 2025.
13:46Mais comme nous n'avons pas pu...
13:48-"Sauf si c'est corrigé".
13:49Marc Vignot vient de nous l'expliquer.
13:52Non, mais parce que sur le plan fiscal,
13:54il n'y a pas de rétroactivité possible.
13:57C'est ça, la difficulté.
13:58-"Comme on paye plus tard".
14:00Quand sont calculés les impôts, M. Labaronne ?
14:03Pardon ?
14:04Quand est fait le calcul des impôts ?
14:06Vous avez un principe constitutionnel.
14:08Il veut que...
14:09C'est le ministre du Budget qui l'a dit tout à l'heure.
14:13Nous avons jusqu'à... Je sais que ça vous embête,
14:15mais ce sont des mensonges.
14:17Nous avons jusqu'à la fin du 1er trimestre,
14:19c'est-à-dire environ aux alentours d'avril,
14:22pour voter une loi pour faire en sorte
14:25que personne de non-imposable devienne par ce fait imposable.
14:29Par ailleurs, nous avons une 2e solution.
14:31L'impôt de 2024 doit être acquitté avant septembre 2025.
14:34Si ce que vous dites est vrai...
14:36C'est ce que dit le ministre.
14:38Pourquoi Eric Coquerel voudrait déposer un amendement
14:41dans la discussion de cette loi spéciale ?
14:43Quand on creuse un peu, c'est très technique.
14:46Mais ça a des effets concrets pour les contribuables.
14:49Certains ne payaient pas...
14:51Certains ont peur de...
14:5217 millions de Français vont payer plus d'impôts.
14:55Certains ont peur d'entrer dans l'impôt sur le revenu.
14:58S'il y a des arguments politiques, c'est de bonne guerre,
15:01mais il faut voir ce qui est concret en conséquence.
15:04Vous venez de dire qu'on va trouver une solution
15:06en début d'année.
15:07Pourquoi Eric Coquerel ne renonce pas
15:09à ce qui doit être un constitutionnel ?
15:12C'est ce qu'a dit le Conseil d'Etat,
15:14amender la loi spéciale sur ce point précis.
15:16J'essaie de démonter les mensonges de la Macronie
15:19car ils s'accumulent jour après jour.
15:21Vous me répondez.
15:22Une fois qu'on en a évacué un, ils finissent par en réinventer un autre.
15:26Donc, la première chose, c'est ce que j'ai dit.
15:30Nous avons jusqu'à avril prochain, pour indexer le Barème,
15:33et personne de non-imposable deviendra imposable.
15:36Maintenant, comme ça suscite un sujet d'inquiétude,
15:40comme c'est instrumentalisé par des macronistes
15:42comme M. la Baronne pour essayer d'effrayer tout le monde,
15:46alors que ce n'est pas vrai, nous proposons,
15:48avec la France insoumise et le président de la Commission,
15:51de sécuriser les choses et de rassurer tout le monde
15:54dès maintenant, dès demain,
15:56car c'est demain qu'a lieu l'examen en commission,
15:59et d'inclure un amendement dans ce projet de loi spéciale
16:02permettant d'indexer le Barème sur l'inflation.
16:04Alors, on nous dira...
16:06-"Le Conseil d'Etat dit que ce n'est pas le droit."
16:09-"Le Conseil d'Etat n'a pas rendu une décision,
16:11le Conseil d'Etat a rendu un avis."
16:13Nous, nous ne sommes pas du même avis que le Conseil d'Etat.
16:17Nous considérons effectivement que lorsqu'il s'agit
16:20de permettre de lever l'impôt dans les mêmes conditions,
16:23eh bien, lever l'impôt, les mêmes impôts dans les mêmes conditions,
16:27c'est les lever sur les mêmes personnes qu'avant,
16:29et c'est ce que dit l'amendement d'Eric Coquerel.
16:32J'espère que ceux qui nous regardent arrivent à suivre.
16:35On voulait éclaircir ce point.
16:37Vous ne saisirez pas le Conseil constitutionnel.
16:40Peu de chance que les macronistes le fassent aussi.
16:42Je vous donne la parole,
16:44mais, Benjamin Morel, on est dans une situation,
16:47en gros, pas de saisine, pas de censure.
16:49C'est ça, c'est-à-dire que je veux bien qu'on discute
16:52de manière péremptoire de ce que dirait en tant que juriste
16:55le Conseil constitutionnel, mais on n'en sait rien,
16:58à l'avis du Conseil d'Etat.
16:59Le Conseil d'Etat, ce n'est pas le Conseil constitutionnel.
17:03Sans jurisprudence, aucune certitude.
17:05Deuxième élément, eh bien, vous avez, en la matière,
17:08une situation qui fait que le Conseil constitutionnel
17:11ne sera pas saisi, très probablement.
17:13Aucune des forces politiques à l'assemblée.
17:16Peut-être, mais a priori, pas de saisine,
17:18la censure apparaît relativement peu envisageable.
17:21Ensuite, dernier élément.
17:22Je veux préciser quelque chose,
17:24c'est qu'il y a quelqu'un qui peut, avant de déclarer l'article,
17:27déclarer l'article irrecevable.
17:29C'est Yann Le Pen.
17:31C'est une volonté politique.
17:32Troisième élément.
17:33Vous allez pouvoir le dire.
17:35Si jamais on s'était arrêté à ça en 1979...
17:39Je rappelle qu'en 1979,
17:41les lois spéciales, elles n'existent pas.
17:43C'est une création ad hoc, parce qu'on est embêté.
17:46Le Conseil vient de censurer le budget.
17:48Il faut trouver quelque chose.
17:50Si on s'était arrêté à ça, on aurait eu un shutdown en 80.
17:53Il faut aussi un peu de créativité juridique.
17:56Il y a une possibilité de déclarer l'amendement irrecevable,
17:59mais c'est un choix fait par la présidence de l'Assemblée.
18:02On a un manque de créativité juridique
18:04qui, aujourd'hui, borne tout ça.
18:06Je ne suis pas sûre que ce soit la meilleure façon.
18:09On parle de choses importantes en termes concrets.
18:12Il s'agit de payer ou pas l'impôt sur le revenu.
18:14Même si c'est technique, ça a des conséquences.
18:17Le Conseil constitutionnel pourrait faire évoluer,
18:20créer une jurisprudence,
18:21mais en l'état actuel des choses,
18:23le Conseil d'Etat est assez sérieux.
18:25La présidente de l'Assemblée nationale,
18:27comme le président de la Commission des finances,
18:30sont quand même censés suivre l'avis juridique.
18:33Ils font déjà de la politique.
18:35S'ils ne le font pas, les deux côtés de l'argument
18:39peuvent s'entendre.
18:40Si c'est faire de la politique
18:43pour y avoir une rôle pivée de bloquer ces articles,
18:46c'est aussi de faire de la politique de ne pas le bloquer.
18:49C'est à elle qu'il revient, à la fin de la procédure,
18:52ce pouvoir.
18:54Elle a un rôle très important.
18:55Elle a, d'un côté, une pression,
18:57car pour les gens, c'est mieux qu'on ne leur relève pas
19:00leur impôt sur le revenu, et en même temps,
19:03elle est gardienne des institutions
19:05en tant que présidente de l'Assemblée nationale.
19:07Il ne faut pas avoir une vision trop rigide du droit.
19:10Prenez l'application de l'article 40.
19:12On a beaucoup discuté, il y a un an,
19:14de l'utilisation de l'article 40 sur les propositions de loi
19:18relative à la réforme des retraites.
19:20Pendant des années, on a considéré
19:22qu'on ne l'utilisait pas jusqu'à ce que le contexte...
19:25-...créait une charge supplémentaire.
19:27Là, tout d'un coup, pour cette réforme des retraites,
19:30parce que le climat politique a changé,
19:32on l'emploie sur les propositions de loi.
19:34C'est une nouvelle interprétation.
19:36Il en va du consensus politique.
19:38Sur le barème de l'impôt sur le revenu,
19:40peut-être qu'on peut en trouver d'autres solutions
19:43sur les autres perdants de cette loi,
19:45comme les agriculteurs ou les futurs propriétaires.
19:48Tour d'horizon des perdants et des gagnants
19:51de l'Assemblée nationale.
19:52...
19:55Le Premier ministre doit remettre
19:57au président de la République la démission du gouvernement.
20:00Les travaux de l'Assemblée nationale
20:03sont ajournés. La séance est levée.
20:06Quelques jours après la censure,
20:08l'heure du bilan.
20:10Parmi les gagnants de l'absence de budget,
20:13les retraités, les grandes entreprises
20:15et les foyers les plus aisés,
20:17les pensions de retraite seront revalorisées
20:20de 2,2 % au 1er janvier.
20:23C'est bien plus que ce qu'avait prévu le gouvernement.
20:26Les grandes entreprises
20:28échappent-elles à une taxation exceptionnelle ?
20:31Les foyers les plus riches
20:33devaient également être mis à contribution.
20:36Ils sont épargnés pour le moment.
20:38Côté perdants, les ménages,
20:40les agriculteurs et la Nouvelle-Calédonie.
20:43Pour l'instant, le barème de l'impôt sur le revenu
20:46n'est pas indexé sur l'inflation.
20:49Les agriculteurs aussi sont mécontents.
20:51Dans le budget, il y avait des mesures
20:53pour réduire le coût du travail des saisonniers
20:56ou encore baisser les taxes sur le gazole.
20:59Enfin, le gouvernement avait ajouté dans le budget
21:02une enveloppe pour la reconstruction
21:04de la Nouvelle-Calédonie.
21:06Toutes ces mesures devront être rediscutées
21:09dans un futur budget.
21:11On commence avec les agriculteurs,
21:13qui sont extrêmement en colère
21:15de voir ces mesures avantageuses
21:17leur passer sous le nez, faute de budget.
21:19Qu'est-ce que vous leur répondez,
21:21aux agriculteurs, qui saccagent vos permanences
21:24avec parfois de la violence ?
21:26Je réponds aux agriculteurs qui ont raison
21:28d'être en colère contre le gouvernement
21:31et contre les macronistes qui avaient la possibilité
21:34d'adopter un budget qui les aurait aidés.
21:36Il faut qu'on se souvienne de l'ensemble
21:39de l'histoire sur le budget.
21:40On nous a proposé un budget insupportable
21:43qui, pour les agriculteurs,
21:45coupait de près de 400 millions d'euros,
21:47les crédits d'aide aux agriculteurs.
21:49Nous, nous avons amendé ce budget.
21:51Nous avions réussi à faire passer
21:53plus de 800 millions d'euros d'aide aux agriculteurs.
21:57Ce sont bien les macronistes,
21:58main dans la main avec le RN,
22:01qui se sont alliés pour faire tomber ce budget.
22:03Un autre budget était possible,
22:05mais Emmanuel Macron a voulu tenir à tout prix
22:08à son budget d'austérité,
22:10qui s'en prenait à tout le monde,
22:12y compris aux agriculteurs, aux ménages.
22:14Je voudrais juste faire un petit ajout
22:16dans les gagnants et les perdants.
22:18Les ménages n'y sont pas perdants,
22:20puisque l'impôt sur le revenu est réglé.
22:22Les agriculteurs ne sont pas perdants non plus,
22:25parce que, d'une part, ils évitent des coûts budgétaires
22:28et que, d'autre part, des aides
22:30pourront être mises en place de nouveau.
22:33Il y a des pensions de retraite
22:34qui devraient être valorisées pour les agriculteurs.
22:37Il y a aussi d'autres gagnants, les retraités,
22:40mais il y a toutes celles et ceux
22:42qui ne vont pas se faire dérebourser
22:44les médicaments ou le médecin.
22:45Il y a toutes celles et ceux qui vont avoir des profs
22:48dans leur classe, car les 4 000 postes de profs
22:51ne seront pas supprimés.
22:53La taxe sur l'électricité sera augmentée.
22:55Ce débat, on l'a suivi sur LCP minute par minute,
22:58il a abouti à la censure du projet de loi
23:00de financement de la Sécurité sociale.
23:03Ce que vous allez faire, peut-être avec cet amendement
23:06sur le barème de l'impôt sur le revenu,
23:08est-ce que vous pensez le faire
23:10sur la loi spéciale ?
23:11Ou est-ce que vous refusez d'ouvrir cette boîte de Pandore ?
23:14La loi spéciale est très délimitée dans son périmètre.
23:17Pour les gens qui l'ont gardée, ça compte.
23:20Ce sont les conséquences de la censure.
23:22La loi spéciale est là pour éviter la paralysie du pays.
23:26Bon. Et donc, elle est extrêmement limitée
23:29dans ses moyens d'action.
23:31Elle permet de lever l'impôt
23:33et elle permet de lever l'endettement.
23:36Point. C'est tout.
23:37Il n'y a aucune disposition d'ordre fiscal
23:40ou liée à des subventions...
23:42Pour tous les perdants, on renvoie au budget.
23:45On renvoie au budget.
23:46Par exemple, un élu vient me voir en me disant
23:49que je vais avoir, l'année prochaine,
23:51des subventions pour la rénovation de mon école.
23:54Je lui dis que je ne sais pas, on n'a pas adopté le budget.
23:57Une association, est-ce que je vais avoir des subventions
24:00dans le fonds de développement de la vie associative ?
24:03On n'a pas adopté de budget.
24:05Est-ce que je vais pouvoir bénéficier du prêt à taux zéro
24:08si je veux acheter un appartement ?
24:10On ne sait pas, puisqu'on ne l'a pas adopté cette fois-ci
24:13et c'était dans le budget qu'on avait prévu.
24:15Et si les mêmes qui nous disent qu'il n'y a pas de carreau,
24:19tout va bien, madame la marquise,
24:21ne votent pas ce dispositif ?
24:22On a compris l'incertitude dans laquelle ça plonge.
24:25On est dans une situation d'incertitude.
24:27En revanche, pardonnez-moi de reprendre la main,
24:30c'est que Bernard Aranault et Vincent Bolloré
24:33ne seront pas taxés, surtaxés,
24:36ni leur groupe sur un impôt exceptionnel,
24:39ni leur grande fortune avec une surtaxe.
24:41Vous le reconnaissez ?
24:43Encore une fois,
24:44je voudrais que les responsabilités soient établies.
24:47Le budget est arrivé à l'Assemblée nationale.
24:50C'était un budget uniquement fait
24:52pour permettre aux plus riches de continuer à s'en sortir,
24:55car on ne leur prenait rien,
24:57et pour taper dans les poches des plus pauvres.
25:00C'est la réalité.
25:01M. Labaronne nous parle, là,
25:03des collectivités territoriales.
25:05Je ne vais pas pleurer avec vous
25:06sur l'argent qu'on ne donne pas aux collectivités territoriales,
25:10car dans votre budget, c'était 11 milliards
25:12que vous vouliez prendre aux collectivités territoriales.
25:16Ca avait baissé, c'était 5 milliards.
25:18Lorsque vous prenez l'intégralité des mesures,
25:21c'est 11 milliards, c'est pas mes chiffres.
25:23C'est ça, le problème du débat avec vous.
25:25Laissez-moi terminer.
25:27Donc, près de 11 milliards pris aux collectivités territoriales.
25:30Où est-ce que vous les sortez, ces 11 milliards ?
25:33Je les sors de l'Association des maires de France
25:36et de celles et ceux qui ont accumulé l'ensemble des calculs.
25:39Et oui, car il n'y a pas que vous qui essayez de faire des calculs.
25:42Ca, par exemple, on l'a supprimé.
25:44Et pour ce qui est de la contribution...
25:47Aux AMF et au budget sur les collectivités,
25:49j'avais 5 milliards sur les collectivités.
25:52Après, il y avait peut-être autre chose dans le budget.
25:55C'est passé, encore une fois.
25:56On essaie d'avancer.
25:58Pour répondre sur la question des plus riches,
26:00nous avions... Vous inquiétez pas.
26:02Vous n'êtes pas crédible, vous inventez des chiffres.
26:05Il n'y a aucune conséquence de la censure.
26:08Messieurs, si vous parlez tous en même temps,
26:10on ne va pas y arriver.
26:11Ou est-ce que la Macronie va continuer à bordéliser le plateau ?
26:15Je voudrais juste, d'un mot, terminer là-dessus.
26:18Vous avez l'habitude de parler énormément
26:20et de prendre beaucoup d'espace.
26:22Terminez, parce que je voudrais qu'on parle des déficits.
26:25Vous êtes d'un républicain et un démocrate.
26:27Vous ne voulez pas entendre ce que je veux dire.
26:30Faire payer les plus riches,
26:33on l'avait fait dans un budget
26:35qui devait rapporter 72 milliards d'euros à l'Etat.
26:3872 milliards, c'est ce budget que vous avez rejeté.
26:41Vous avez raison, je suis d'accord avec vous.
26:43On a 500 familles qui, aujourd'hui,
26:46totalisent un patrimoine de 1 228 milliards,
26:48qui a doublé depuis que M. Macron est là.
26:51Il faut, effectivement, qu'on les taxe.
26:53Ce sera notre objectif dans la prochaine loi de finances.
26:56Il y a deux sujets que je voudrais qu'on aborde
26:58dans les cinq minutes qui nous restent dans ce débat.
27:01C'est d'abord la possibilité ou pas d'arriver à un accord
27:05sur le budget de la France, début d'année 2025, 149-3.
27:09Vous suivez ces sujets très précisément.
27:12En l'état actuel des trois blocs,
27:14est-ce que c'est encore possible ?
27:16Je pense que c'est extrêmement difficile à dire.
27:19Je pense que la situation actuelle fait
27:21qu'effectivement, les députés réalisent
27:23qu'il y a un vrai problème si on reste sur cette loi spéciale
27:27jusqu'à la fin de l'année.
27:28Si on reste sur la loi spéciale jusqu'à la fin de l'année,
27:31il n'y a pas assez d'argent pour payer les avancements de carrière.
27:35Ca a peut-être rappelé quelques personnes à la raison.
27:38Expliquez-nous ça précisément.
27:41Chaque année, même si vous ne revalorisez pas
27:43le point d'indice des fonctionnaires,
27:46si le gouvernement ne le décide pas,
27:48il y a une augmentation de la masse salariale
27:50que doivent payer l'Etat, la Sécurité sociale
27:53et l'activité locale pour payer leurs fonctionnaires
27:56parce qu'ils ont des avancements de carrière automatiques
27:59au bout d'une certaine ancienneté.
28:01Ils doivent être payés davantage.
28:03Avec les impôts de l'année dernière,
28:05il n'est pas possible d'assumer,
28:07ou avec des mesures de régulation extrêmement fortes...
28:10Cette loi spéciale donne un pouvoir discrétionnaire
28:13au gouvernement qui est assez impressionnant
28:15pour exécuter les dépenses d'une manière
28:18compatible avec l'exécution minimale
28:20pour maintenir l'exercice du service public.
28:22C'est la formule qui est utilisée.
28:24En fait, assurer les services publics
28:28dans leur expression minimale,
28:30c'est un peu à l'appréciation du gouvernement.
28:33Il peut faire un peu ce qu'il veut.
28:35Et donc, là, il y a un vrai problème.
28:38Et donc, si ce problème peut ramener
28:40les partis politiques à la raison et dire
28:43que dans une démocratie parlementaire
28:45où le Parlement a retrouvé du pouvoir,
28:47on essaie de faire des compromis.
28:49On apprend qu'Eric Coquerel,
28:51président insoumis de la Commission des Finances,
28:53propose, pour essayer de surmonter
28:55la question budgétaire à la rentrée,
28:57plusieurs propositions de loi thématiques
29:00plutôt qu'un projet de loi, ou les deux,
29:02ce qui n'empêcherait pas un projet de loi gouvernemental.
29:05Si...
29:06Si toutes ces difficultés que vous avez rencontrées,
29:10tous, dans l'Assemblée,
29:12ne se reposent pas,
29:14c'est un peu un doux rêve.
29:16Vous savez bien que les problèmes...
29:18Vous voulez moins d'impôts, pas plus d'impôts,
29:21vous voulez plus d'impôts.
29:22Donc, on est dans les mêmes impasses qu'hier.
29:26Qu'est-ce que vous dites aux Français qui nous regardent ?
29:29Qu'est-ce qui va se passer sur le budget ?
29:31Vous réclamez que le prochain Premier ministre,
29:33qui devrait être nommé dès demain, puisse le voter par 49-3 ?
29:37C'est la mer des batailles.
29:38Personne ne parviendrait à un accord sans passage en force.
29:42Est-ce que vous souhaitez ça ?
29:43Je crois qu'il y a des députés responsables
29:47qui savent ce que c'est que l'intérêt général
29:50et qui ont conscience qu'il faut s'entendre,
29:54et pour s'entendre, il faut faire des compromis.
29:57Nous, nous sommes très attachés à la baisse des impôts,
30:00parce que nous considérons que c'est un moyen
30:02de favoriser le travail,
30:05de favoriser l'engagement, l'activité économique.
30:08En face, nous avons des partisans de l'augmentation des impôts.
30:12Les Français l'ont bien compris.
30:14Il faut qu'on essaie de trouver un accord
30:17qui arrive à satisfaire
30:19les engagements politiques des uns et des autres.
30:22Dans l'arc républicain qui exclut le RR et la France insoumise,
30:27on peut y arriver.
30:28On voit bien le comportement de la France insoumise,
30:32représenté par mon collègue,
30:34qui est de dire n'importe quoi en ce qui concerne les chiffres.
30:37Il nous reste peu de temps. C'est la fin du débat.
30:40Benjamin Morel, Marc Bignot.
30:41Vous avez beaucoup parlé, M. Lecoq.
30:44C'est un vrai défi.
30:45Quand on s'amuse à faire des comparaisons
30:47en sciences politiques et qu'on classe les groupes politiques,
30:50il y a un point.
30:52Si vous votez le budget, vous êtes dans la majorité.
30:54Si vous ne votez pas, vous êtes dans l'opposition.
30:57Or, là, sans majorité et sans 49 à 1 à 3, c'est compliqué.
31:01Pourquoi est-ce qu'on crée le 49 à 1 à 3
31:03après la Quatrième République ?
31:04La plupart des Premiers ministres ne tombent pas sur une motion de censure.
31:08Regardez ce qui est arrivé au Los Angeles.
31:11Pas de budget, pas de gouvernement.
31:13Il y a un vrai risque, si on n'utilise pas le 49 à 1 à 3,
31:16d'avoir toutes les peines du monde à se mettre d'accord.
31:19Marc Bignot, on n'a pas parlé des conséquences
31:21pour les déficits.
31:22Ce qui me frappe, c'est que les gens semblent oublier
31:25qu'il y a un enjeu extrêmement important et grave,
31:28c'est la réduction du déficit public,
31:30qui est impérative à partir de maintenant sur plusieurs années.
31:34Il faut l'étaler pour que la dette cesse d'augmenter.
31:37C'est dans une phase de crise aiguë.
31:39Au niveau de déficit qu'on a atteint,
31:41et la loi spéciale pourrait le faire maintenir au niveau qu'on a atteint,
31:45un niveau extrêmement important,
31:46il faut réduire ce déficit aux environs de 3 %
31:49pour stabiliser la dette publique.
31:51Il va bien falloir, je crois que tous les partis politiques
31:54sont d'accord pour dire qu'ils ne veulent pas
31:57que la dette publique ne puisse plus être financée
31:59sur les marchés financiers,
32:01que ce soit par les augmentations d'impôts ou les réductions de dépenses.
32:05Sinon, c'est racier de la crise à la crise.
32:07Dans les cinq à sept ans, personne ne réalise les efforts
32:10qu'il va falloir faire pour arriver à cette somme.
32:13C'est pour ça qu'on vous invite régulièrement
32:16pour faire passer ce message de vérité.
32:18Marie Vignot, merci à vous.
32:20Merci d'être venu débattre en direct sur LCP.
32:23Et bonsoir, Philippe Brun.
32:25Vous êtes mon invité, Franck Parley,
32:27pour évoquer cet accord de non-censure
32:29qui fait son chemin à droite comme à gauche
32:31pour sortir de la crise politique.
32:33C'est vous qui en avez eu l'idée.
32:35Vous l'aviez même déjà formalisé l'été dernier.
32:37Pourquoi ? Comment ?
32:39On en parle juste après l'invitation de Maïté Frémont.
32:42Si on vous invite, Philippe Brun,
32:44c'est parce que vous avez été le premier
32:46à parler d'accords de non-censure,
32:50et ce, dès cet été.
32:52Nous voilà donc quatre mois après votre proposition
32:56et l'idée a fait son chemin.
32:58Réunion inédite hier à l'Elysée,
33:01autour d'Emmanuel Macron,
33:02tous les partis ou presque pour écrire la suite politique.
33:06A la sortie, on croit d'abord deviner
33:09qu'au sein de votre groupe, le Parti socialiste,
33:12les lignes bougent.
33:14Nous avons re-suggéré le fait
33:16qu'il y ait un échange du bon procédé,
33:19que le gouvernement renonce au 49-3
33:21et donc renonce à tout passage en force,
33:24et en échange de quoi,
33:25les oppositions renonceraient à une censure.
33:30Alors, Philippe Brun,
33:31votre idée de non-censure semble plutôt bien engagée,
33:34mais voilà, cela aurait été un peu trop simple.
33:37Toute la difficulté sera de mettre en place
33:40un programme consensuel à minima,
33:42difficile quand on voit les discussions
33:45qui ont eu lieu sur le budget,
33:46et puis le choix d'un Premier ministre aussi compliqué.
33:51Le jeu n'est pas bloqué,
33:52mais il faut choisir quelqu'un
33:54qui soit issu de la gauche
33:56et qui s'engage à mettre en oeuvre
33:58les chantiers du Front populaire,
34:00avec, derrière, l'obligation pour celui ou celle-là
34:03d'aller chercher des compromis au Parlement.
34:05-"Mission vraiment possible,
34:07ce projet de non-censure, Philippe Brun ?
34:09Vous, le député socialiste de l'heure,
34:12prêts à bousculer le NFPI-IPS que vous jugez,
34:16pas assez proche des classes populaires,
34:18trop déconnecté de la réalité,
34:21pour rassembler ces Français qui n'ont,
34:23comme vous le dites, que leur travail pour vivre,
34:26vous lancez votre propre mouvement transpartisan.
34:30A vous la parole."
34:32Bienvenue sur ce plateau, Philippe Brun.
34:35Merci d'être là.
34:36Comment vous est venue, précisément,
34:38cette idée, fin août, d'un accord de non-censure ?
34:41Vous en aviez même fait une tribune dans Le Monde,
34:44un accord pour gouverner 149.3
34:46et pour ne plus dépendre du Rassemblement national,
34:49alors que, je le précise, ce soir,
34:51nous apprenons qu'un sondage élable pour nos confrères de BFM TV
34:54met cet accord de non-censure à 69 % des Français.
34:57C'est une situation assez simple, cet été.
35:00On voyait bien qu'il y avait une majorité pour personne.
35:03Quand on prolongeait les projections,
35:05on voyait bien que ça allait tomber sur le budget.
35:07À la fin, Benjamin Morel le disait tout à l'heure,
35:10sur votre plateau, quand on vote un budget,
35:13c'est qu'on est dans la majorité.
35:15Quand vous êtes un gouvernement
35:16où il y a plus de gens que dans la majorité,
35:19le gouvernement tombe à la fin.
35:20C'est à ce moment-là que j'ai écrit,
35:22on ne souhaite pas faire de coalition,
35:24être ensemble, droite et gauche confondus,
35:27ce qui est compliqué.
35:28Il faut laisser un camp gouverner contre la non-censure de l'autre.
35:31Celui qui ne gouverne pas,
35:33obtient des concessions en l'échange de sa non-censure.
35:36C'est une forme de coalition à la française.
35:38Pas de censure, pas de 49.3.
35:40C'est ça, les concessions réciproques.
35:42Non, je pense qu'il faut un 49.3 sur le budget.
35:45Pourquoi ? Parce que c'est impossible
35:47d'avoir une discussion budgétaire sans 49.3
35:49compte tenu de l'éclatement des différents groupes.
35:52C'est ce que j'ai vu en première lecture.
35:54On n'a pas eu de 49.3 sur le budget en première lecture.
35:57Ce que vous nous dites, la fille des bruns,
35:59c'est qu'en gros, il y a cet accord de non-censure
36:02qui a été discuté sur la méthode à l'Elysée.
36:04Il fait assez consensus, de la gauche sans LFI,
36:07à la droite sans le RN,
36:09mais que ça pourrait être le début d'un travail
36:13sur une plateforme législative, mais hors budget.
36:16Là, le budget, il faudrait quand même un 49.3.
36:19L'accord de non-censure sert à se mettre d'accord sur le budget.
36:22Je renonce à censurer le gouvernement sur le budget
36:25contre, je ne sais pas quand on est de gauche,
36:27une taxation sur le patrimoine,
36:29la préservation de budget pour les services publics
36:32et l'éducation, un investissement en la transition écologique.
36:35C'est ça, le sens de l'accord de non-censure.
36:38A l'inverse, si nous sommes la gauche aux responsabilités,
36:41ce que nous souhaitons, c'est avec le Bloc central
36:43pour dire qu'il faut la crédibilité budgétaire,
36:46on est en son temps sur une trajectoire
36:48de réduction des déficits, on en a besoin.
36:50Peut-être qu'un certain nombre de hausses d'impôts
36:53que nous proposions, il faudra les revoir.
36:55Une discussion qui permet la stabilité du pays.
36:58On a majorité pour personne et en même temps,
37:00il y a peu de volonté d'être tous dans le même gouvernement.
37:04Il vaut mieux laisser l'un des deux camps gouverner,
37:07l'autre renonce à gouverner et à censurer de la même manière,
37:10mais contre un certain nombre de propositions.
37:13Olivier Faure, votre président de groupe
37:15défend seulement aujourd'hui cette idée.
37:18Pourtant, on est quatre mois plus tard
37:20avant sa formalisation, il a été dur à convaincre.
37:23Il y a eu plusieurs phases.
37:24Au lendemain de l'élection législative,
37:26il y a eu deux analyses différentes.
37:28Il y avait une partie de l'hémicycle
37:30qui pensait que c'était la gauche qui avait gagné,
37:33qu'il fallait à tout prix demander un Premier ministre de gauche
37:37qui applique tout le programme du NFP.
37:40Moi, j'avais pas tout à fait le même sentiment.
37:42Je suis dans une région totalement dominée
37:45par le RN.
37:46J'ai eu le plaisir de battre le RN en faisant un meilleur score
37:49qu'en 2022, mais j'ai vu à quel point le pays était fracturé.
37:53Grâce au Front républicain.
37:54Grâce au Front républicain.
37:56J'ai vu à quel point le pays était fracturé,
37:58les gens nous demandaient d'essayer de nous entendre
38:01pour débloquer les choses.
38:03Notre camp, la gauche, a mis du temps à évoluer.
38:06Nous ne sommes pas isolés.
38:07Les écologistes, les communistes nous suivent
38:10dans cette idée d'un accord de non-censure.
38:12Il y a eu une réunion du groupe socialiste
38:14avant de décider la position des 66 députés
38:18sur la censure de Michel Barnier.
38:20Vous avez discuté de ça, déjà,
38:22de la non-censure avant la censure ?
38:24Oui, c'est-à-dire que la condition
38:26que nous avons mise pour voter la censure,
38:29c'est de dire qu'on ne va pas lancer une pièce en l'air
38:32et attendre de voir comment ça va retomber.
38:34On vote la censure en proposant un chemin pour les Français.
38:37Nous disons que nous ne sommes pas d'accord.
38:40Il y a eu l'emploi d'un 49-3 et on ne nous a pas entendus.
38:43Nous proposons une nouvelle méthode.
38:45Vous rompez avec les insoumis ?
38:47En tout cas, il y a une divergence stratégique assez majeure.
38:50Il y a les socialistes, les écologistes, les communistes
38:53qui disent qu'il faut trouver la voie d'un gouvernement
38:56qui ne tombe pas toutes les trois semaines.
38:59C'est un gouvernement qui tombe toutes les trois semaines.
39:02C'est des problèmes importants sur les marchés financiers,
39:05pour les gens qui ne savent pas ce qui va se passer,
39:08les entreprises, quel niveau de fiscalité.
39:10C'est le plus sûr moyen de la victoire de l'extrême droite
39:13dans les prochaines élections.
39:15Emmanuel Macron devrait nommer d'ici demain
39:18un nouveau Premier ministre.
39:20Dans cette liste-là, on va la voir s'afficher à l'écran,
39:23Bernard Cazeneuve, Jean-Yves Le Drian,
39:25François Bayrou, mais il y a aussi Sébastien Lecornu
39:29et Catherine Vautrin.
39:31Vous souhaitez que ce soit Bernard Cazeneuve ?
39:34Parmi cette liste, nous souhaitons...
39:36Pour les noms qui reviennent.
39:38...un Premier ministre qui partage les valeurs de la gauche.
39:41Vous souhaitez que ce soit Bernard Cazeneuve ?
39:43Je souhaite que ce soit Bernard Cazeneuve.
39:46Il a l'air d'avoir une cote un peu remontée,
39:48est-ce que vous nous le confirmez ?
39:50Je ne sais pas ce que ça veut dire.
39:52Les journalistes disent ça.
39:54Je n'ai aucune information à vous donner.
39:56Est-ce que Bernard Cazeneuve serait prêt, par exemple,
39:59à défendre le gel de la réforme des retraites ?
40:02C'est ce que les socialistes proposent ?
40:04Est-ce que l'ancien Premier ministre est prêt ?
40:06Qu'est-ce que nous allons faire ?
40:08Nous allons aller le voir avec nos présidents de groupe,
40:11Boris Vallaud, Patrick Cannaire, Olivier Faure,
40:14pour négocier un accord.
40:15Parmi nos revendications, il y a une avancée
40:18sur la question des retraites.
40:20Le plus injuste dans cette réforme des retraites,
40:23c'est le passage de 62 à 64 pour ceux qui ont commencé à travailler tôt
40:26et qui cotisent deux années de plus alors qu'ils ont leur trimestre
40:30et peuvent partir à la retraite à taux plein.
40:32Notre travail, c'est de travailler sur la question du passage.
40:36Est-ce que le déficit,
40:37Bernard Cazeneuve serait prêt à dire
40:39qu'on suspend jusqu'à la présidentielle
40:42cette réforme ?
40:43Il faut en discuter.
40:44Je rappelle que cela, ça ne coûte que 4,5 milliards,
40:47et que la dissolution du président de la République
40:50a fait augmenter les taux d'intérêt.
40:52On est passé de 50 à 70 milliards de charges de la dette.
40:55Il y a des économies à faire sur d'autres endroits.
40:58Il faut qu'il y ait ce geste pour respecter le vote des Français.
41:02Dans l'hémicycle, il y a 70 % de l'hémicycle
41:04défavorable à la réforme des retraites.
41:06On l'a vu dans la rue avec des millions de Français
41:09qui ont défilé pendant plusieurs mois.
41:11Pour bien comprendre la démarche, l'accord de non-censure,
41:15vous dites, quel que soit le nom
41:17qui sera choisi par Emmanuel Macron,
41:20demain, vous vous engagez
41:24à ne pas le censurer s'il ne gouverne pas par 49-3.
41:27Racontez-nous cette méthode,
41:29parce que ce n'est pas forcément Bernard Cazeneuve.
41:32Vous pensez qu'il est capable de nommer Bernard Cazeneuve ?
41:35Je ne suis pas expert en psychologie du président de la République.
41:39Si c'était un autre, il faudrait le même accord de non-censure ?
41:42Dans l'accord de non-censure, il y a non-censure et accord.
41:45L'accord, ce sont des concessions réciproques.
41:48Il n'y a pas qu'il faut discuter point par point
41:51de l'ensemble des sujets.
41:52Je rappelle que les socialistes ne sont pas seuls.
41:55Si seuls les socialistes signent un accord de non-censure...
41:58Il n'y a pas de majorité.
42:00Il faut que les écologistes et les communistes à minima
42:02nous suivent. Les concessions devront être importantes
42:05pour préserver la stabilité du pays.
42:07Vous avez parlé des dialogues de l'asset
42:10dans un article que j'ai pu lire.
42:12Vous souhaitez que l'un de ceux-là, qui sera nommé ou pas,
42:15qui aura une surprise, peut-être un Jean Castex,
42:18on a mis ses noms, mais ça pourrait être quelqu'un d'autre,
42:21le futur Premier ministre, qu'on connaîtra sans doute demain,
42:24devrait, selon votre méthode, réunir à huis clos
42:27l'ensemble des chefs de groupe à l'Assemblée
42:29pendant 2-3 semaines, et non pas à l'Elysée.
42:32Ca doit se faire à l'Hôtel de la Saie ?
42:34Ca doit se faire à l'Assemblée.
42:36Il faut redonner une centralité au Parlement.
42:38La méthode que je propose, c'est qu'on s'enferme
42:41pendant une semaine, deux semaines, sur le budget.
42:44Il faut qu'on adopte un budget très vite.
42:46Vous en avez débattu sur votre plateau.
42:48Il faut qu'on ait un budget si possible avant la fin de l'année,
42:52un mini-budget qui nous permette de lever les impôts
42:54sur les grandes entreprises et les hauts revenus.
42:57Ca, c'est pas le chemin qu'on prend.
42:59Le président de la République a décidé que ce serait la loi spéciale.
43:03C'est lui qui l'a déjà présentée en Conseil des ministres.
43:06On va pas mettre des impôts nouveaux sur les grandes fortunes.
43:09Là, tout de suite, c'est pour changer.
43:11Un chemin est encore possible.
43:13Normalement, on devait débattre la semaine prochaine
43:16de la première partie du projet de loi de finances.
43:19Le calendrier permettrait encore, si quelqu'un était nommé demain,
43:22d'engager un dialogue budgétaire.
43:24C'est mieux que la loi spéciale,
43:26parce qu'on va avoir de gros problèmes d'exécution entre les deux.
43:29Il faut qu'on trouve un accord sur le budget
43:31pour adopter un budget d'ici la fin janvier.
43:34Il faut le faire et se mettre à travailler.
43:36Ca veut dire qu'on va probablement pas avoir de vacances d'hiver.
43:39Entre Noël et le jour de l'an,
43:41il faudra être à l'Assemblée nationale
43:43pour discuter, discuter, discuter et trouver un accord.
43:46D'accord. Pas de vacances à Noël,
43:48deux, trois semaines de discussion,
43:50et on met les sujets qui fâchent
43:52dans la balance de cette coalition à la française,
43:55je vais mettre des guillemets,
43:56où on dit simplement, on va parler logement,
43:59santé, ça ne s'affache pas,
44:00mais on met les retraites et l'immigration à part.
44:03Comment vous voyez cette méthode ?
44:05Il faut voir sur quoi on parle.
44:07La question de l'immigration, c'est un vrai sujet.
44:09On a voté une loi il y a un an.
44:11Est-ce qu'il y a besoin de faire une nouvelle loi ?
44:14Il y a aujourd'hui 130 000 au QTF qui sont prononcés chaque année.
44:17Peut-être qu'il faudrait d'abord exécuter la loi
44:20sur la question des retraites.
44:22C'est un point dur pour nous.
44:23Il y a une injustice dans cette réforme.
44:25On est prêts à ouvrir une conférence de financement.
44:28Les enjeux ne sont pas immenses.
44:30Sur une dette de 3 000 milliards,
44:32on a 4,5 pour rétablir de la justice.
44:34Nous pouvons la compenser par des économies sur d'autres postes.
44:38Tout cela, il faut en discuter.
44:39Il ne faut pas mettre les sujets qui fâchent de côté.
44:42Mais ça reste difficile.
44:44C'est difficile, mais le vote des Français a amené cela.
44:47Moi, je n'ai pas été élu
44:48pour négocier avec les macronistes.
44:50Ce n'est pas ça, le mandat que m'ont donné les gens.
44:53Il y a une situation où il faut trouver une solution.
44:56Dernière question. Emmanuel Macron serait prêt à,
44:59dit-il, renoncer à dissoudre jusqu'en 2027
45:01pour garantir la stabilité.
45:03Ce n'est pas une promesse, mais il pourrait s'y engager
45:06pour favoriser ce dialogue entre les forces politiques.
45:09Vous lui dites quoi ? Chiche ? Bonne idée ?
45:11Je pense que ça simplifie les choses.
45:14Si chacun prépare l'élection qui a lieu dans trois mois,
45:17personne ne prendra des décisions difficiles,
45:19ne servira à l'intérêt du pays,
45:21mais à des intérêts partisans.
45:23Il faut se mettre dans la perspective
45:25qu'il n'y aura pas une élection dans trois semaines.
45:28Il faut échanger, discuter et contribuer à l'avenir du pays.
45:31Bon courage. Vous restez avec moi, Philippe Reyn,
45:34parce que pour la dernière partie de l'émission,
45:37on va parler de Marine Le Pen,
45:39qui n'en finit pas de se frotter les mains
45:41depuis la censure.
45:42Il y a un sondage qui va vous faire réagir
45:45et qui nous a inspiré cette question qui fâche
45:47signée ce soir de Clément Perrault.
45:49Musique intrigante
45:52-"Notre question qui fâche se penche aujourd'hui
45:55sur le Rassemblement national.
45:56La semaine dernière, Marine Le Pen a tranché dans le vif
46:00en choisissant de censurer le gouvernement de Michel Barnier."
46:03-"La politique du pire serait de ne pas censurer un tel budget,
46:08un tel gouvernement, un tel effondrement."
46:12Quelques jours après cette décision,
46:15des signaux négatifs surgissent.
46:17Défaite surprise du candidat RN à une élection législative
46:20partielle dans les Ardennes,
46:22dégratation des permanences de plusieurs élus
46:24par des agriculteurs mécontents.
46:26Sur le terrain politique aussi,
46:28les conséquences se font sentir au centre du jeu
46:31depuis plusieurs mois.
46:32Le RN semble retourner d'où il venait,
46:35aux marges du système.
46:36Hier, il était avec la France insoumise
46:38le seul parti à ne pas être convié à l'Elysée.
46:42A la sortie, les participants s'accordaient sur un point,
46:45le RN ne doit pas revenir au premier plan.
46:47-"Personne ne voulait être dans la dépendance
46:50du RN."
46:51-"Éviter que ce soit les sommeurs de chaos
46:54qui mettent et qui fassent tomber des gouvernements."
46:57-"Mais Marine Le Pen estime au contraire
46:59que cette mise à l'écart pourrait lui profiter."
47:02-"Emmanuel Macron nous donne, en quelque sorte,
47:05la médaille de l'opposition.
47:08Je l'en remercie en ne nous invitant pas.
47:10Et on verra bien si tout ce beau monde,
47:12ce parti unique, arrive à se mettre d'accord."
47:15-"Le premier sondage réalisé après la censure
47:19semble lui donner raison.
47:21Marine Le Pen reste largement en tête
47:23des intentions de vote pour la présidentielle,
47:2636 à 38 % au premier tour,
47:29deux points de plus qu'en septembre.
47:31Alors voici notre question qui fâche.
47:33Marine Le Pen est-elle la grande gagnante de la censure ?
47:37Pour y répondre, ce soir,
47:39les infos coulisses d'Elta Mondingava,
47:41fin l'âme politique de la chaîne parlementaire
47:44et le spécialiste de l'opinion.
47:46Directeur d'études de l'Institut de sondage Vérian.
47:49On commence avec ce sondage.
47:51Ce n'est pas Vérian, mais c'est vos collègues de l'IFOP
47:54dont tout le monde parle.
47:5636 à 38 % d'intentions de vote
47:58au premier tour de l'élection présidentielle
48:01pour Marine Le Pen, c'est énorme.
48:03Ca veut dire quoi, franchement ?
48:04Elle avait fait le bon choix ?
48:06Les Français ne lui tiennent pas rigueur de la censure ?
48:09Ca recontextualise un peu la manière
48:11dont les Français appréhendent la censure.
48:14Il n'y a pas un non-événement,
48:16qui a été suivi avec beaucoup d'intérêt par les Français,
48:19mais je pense que ça n'a pas été forcément un tournant.
48:22Dans une certaine manière,
48:24on voit que l'opinion s'est stabilisée
48:26sur le Ration national.
48:27On publiait des chiffres, là aussi, juste avant la censure,
48:30qui montraient déjà une évolution très favorable
48:33en termes d'images, de crédibilité,
48:35de Ration national. Je vous donne deux chiffres.
48:38Le premier, pour la première fois depuis 1984,
48:40le lancement de notre baromètre sur l'URN.
48:43On avait une majorité de Français
48:44qui considéraient que l'URN ne constituait plus
48:47un danger pour la démocratie.
48:49Le deuxième chiffre, c'est qu'on n'a jamais eu autant de Français
48:52qui adhéraient au constat et aux solutions
48:55portées par le Ration national.
48:57Les chiffres de mes confrères de l'IFOP
48:59montrent finalement que la censure
49:01n'a pas vraiment fragilisé
49:03le pacte électoral, le socle électoral...
49:06-...de Marine Le Pen.
49:07-...et il faudra voir et attendre pour essayer de comprendre
49:10si ou pas ça l'a fragilisé.
49:12Moi, il y a...
49:13-...ça l'a renforcé. -...ça l'a renforcé.
49:16Il y a deux éléments qui m'interrogent.
49:18Le premier, c'est que, dans un sondage,
49:20quand on demande aux Français quel est le parti d'opposition
49:23à Emmanuel Macron, on voit que le NFP
49:26a commencé à surpasser de très peu le Ration national.
49:28Ca veut dire quoi ? Ca veut dire, finalement,
49:31soit que le NFP est beaucoup plus offensif
49:33dans sa manière de s'opposer,
49:35soit que les Français ont le sentiment
49:37qu'il y a de plus en plus de concessions
49:40qui sont faites par le gouvernement
49:41au Ration national et, par conséquent,
49:44qu'on ne pourrait pas donner la médaille d'or
49:46d'opposition au Ration national.
49:48Ce que vous nous dites ce soir, c'est qu'elle ne perd pas,
49:51ça, c'est clair, mais il faut attendre encore
49:54pour savoir si c'est la grande gagnante de la censure.
49:57Elzamanda Gaba, vous avez pu recueillir
49:59quelques confidences de Marine Le Pen hier.
50:01Elle dit très clairement
50:02merci à Emmanuel Macron après la censure,
50:05merci de me mettre dans la position de seule contre tous.
50:08Oui, déjà, elle assume son choix,
50:10elle ne le regrette pas, et beaucoup de députés
50:12du RN ont partagé en masse ce premier sondage
50:15qui semble, en tout cas, dire que, pour l'instant,
50:18il n'y a pas de condamnation de son socle électoral.
50:21Elle explique, et ça, il y a eu aussi,
50:23c'est intéressant, une petite division sur la ligne.
50:26Jordan Bardella considérait que c'était un manque de respect.
50:29Heureusement qu'Emmanuel Macron ne m'a pas invité,
50:31je n'ai rien à faire autour de cette table
50:34où il n'y a que des gens qui sont là pour discuter de poste, etc.
50:37Donc, elle dit, en fait, par cela, il me donne, finalement,
50:41la médaille de la première opposante,
50:43l'opposante en chef, rappelant qu'à l'FI,
50:45elle a été invitée, même s'ils ont refusé de venir,
50:48et justement, là-dessus, je pense qu'elle a bien senti
50:51qu'il fallait qu'elle regagne cette première place d'opposante.
50:55Et pour elle, la censure, ça l'a montré par un acte fort
50:58en disant, je ne suis pas dans le soutien au gouvernement,
51:01et là, de ne pas être autour de cette grande table
51:04avec tous ces dirigeants, ça la replace
51:06comme principale opposante à Emmanuel Macron.
51:09En même temps, avant, elle avait une place de choix, également.
51:12Être l'arbitre, être celle dont dépendait le sort
51:17du gouvernement, c'était très enviable,
51:19puisqu'elle montrait qu'elle était au centre du jeu.
51:22Il y a aussi un coût à perdre cette place-là, non ?
51:25Il y a un coût, et puis, on le disait tout à l'heure,
51:27sur le fait qu'elle ait peut-être perdu cette pole position
51:31sur l'opposition, vous avez raison de signaler
51:33qu'elle essaie de regagner cette première place,
51:36d'être la première opposante à Macron,
51:38ce qui lui permettrait de consolider son socle électoral.
51:41Je vois un deuxième écueil, c'est finalement,
51:44oui, on voit les sondages, c'est du premier tour,
51:47quelle est la capacité à Marine Le Pen d'élargir son socle électoral ?
51:51Le plafond de verre de Marine Le Pen...
51:53Pour le deuxième tour.
51:54C'est un sort...
51:55François Mitterrand n'avait pas fait autant,
51:58je parle sous votre contrôle, premier tour, 36-38.
52:01Il fait plus, en 1974, et il perd au deuxième tour.
52:03Il faut remonter très loin. C'est énorme,
52:06comme socle de premier tour. Elle est dans l'élargissement.
52:09Elle est dans la consolidation d'un socle
52:11qui, effectivement, commence à prendre et à grappiller,
52:14je dirais, dans des catégories
52:16qui étaient historiquement plutôt hermétiques,
52:19notamment, par exemple, des retraités,
52:21des salariés à le plaindre, etc.
52:23Par contre, là où il y a une question qui se pose,
52:26et la censure peut être un élément, là, pour le coup, de fracture,
52:29c'est sur cet électorat
52:31qui reste quand même un électorat LR modéré
52:33pour qui la censure n'était pas du tout enviable
52:36et il n'y avait pas d'aspiration du tout de l'électorat LR
52:39qui n'a pas basculé encore au RN sur cette censure.
52:42Il y a encore un plafond de verre.
52:44Même très haut au premier tour, elle aura du mal à...
52:47En tout cas...
52:48...à élargir davantage.
52:49Pour, effectivement, gagner une potentielle présidentielle,
52:53il va falloir élargir et l'électorat LR
52:55n'est pas forcément celui qui est très attentif
52:59et en aspiration à ce qui se passe actuellement.
53:01Il y a des mécontents dans son électorat,
53:04je pense aux agriculteurs.
53:05Elle, pour l'instant, est persuadée que ce qu'on a vu
53:08sur des permanences qui avaient été murées,
53:11tout ça est orchestré par les syndicats agricoles,
53:13la FNSEA notamment, et ne pense pas que la base pense là-dessus.
53:17Ils ont surveillé attentivement cette question
53:19parce que ça fait partie de leur électorat,
53:22ils parlent de l'agriculture, de leur opposition au Mercosur.
53:25Maintenant, l'étape de la censure étant passée,
53:28c'est comment la page, après, à l'Assemblée va s'écrire.
53:31Vous l'aviez dit, Marine Le Pen, depuis le début,
53:34elle a les clés, elle place le gouvernement sous surveillance,
53:37elle négocie, elle prend la décision finale.
53:40Si les socialistes, Philippe Brun et les écologistes
53:43font un pacte de non-censure, elle n'a plus les clés.
53:45Elle se réinvente un rôle, elle n'aura pas les clés
53:48de dire, si je vote la censure, ça y est, vous tombez.
53:51C'est une position qui peut la mettre en difficulté.
53:54Elle dit ne pas croire à ce pacte,
53:56mais s'il existe, les voix du RN
53:58sont beaucoup plus démonétisées s'il y aura une censure.
54:01Et ce qu'après ça...
54:03Elle ne s'interdit pas de censurer à nouveau,
54:05même si ça ne sert à rien ?
54:07Elle ne s'interdit rien, mais je pense que la censure,
54:10quand on a censuré une fois et on a vu qu'il a fallu
54:13au RN un chemin pour y arriver,
54:15on ne va pas le censurer tous les quatre matins.
54:17Il faut une opportunité politique.
54:19Elle a écrit son premier récit
54:21et on a le sentiment qu'elle en sort peut-être un peu renforcée.
54:25Quelle place va-t-elle avoir ?
54:26Comment va-t-elle être perçue,
54:28comme l'éternelle opposante qui ne participe jamais ?
54:31C'est aussi ce rôle qu'elle doit réinventer.
54:34Je vous donne la parole dans un instant.
54:36Ca m'intéresse de vous avoir en conclusion de ce ping-pong.
54:39La censure, c'est un fusil à un coup ?
54:41C'est un fusil à un coup.
54:43Et le fait que si jamais il y a un gouvernement
54:45avec un pacte de non-censure,
54:47ça la repositionnerait dans un argumentaire,
54:50dans une sémantique anti-système.
54:52C'est-à-dire que ce sont des personnes qui gouvernent sans nous.
54:55Ca la remettrait dans cette posture-là,
54:58qui est peut-être un peu contre-productive
55:00par rapport à cette théorie de la respectabilité
55:03qu'elle a essayée, en tout cas, et qu'elle a réussi,
55:06finalement, à mettre en place depuis un certain temps,
55:09depuis 2022, très justement.
55:10Donc là, le fait d'être replacé du côté de l'opposition
55:14avec un argumentaire qui va être certainement,
55:16je pense, un argumentaire anti-système,
55:19ça peut aussi lui faire perdre des points.
55:21Votre intime conviction, vous êtes acteur politique,
55:24mais vous êtes aussi observateur, elle gagne des points.
55:27Ce sondage est-il particulièrement spectaculaire ?
55:30J'ai une conviction, c'est que le RN,
55:32c'est un peu la mauvaise herbe de la politique.
55:35Ca pousse sur les terrains qu'on laisse en jachère.
55:37Vous avez six mois de bazar à l'Assemblée nationale,
55:40un gouvernement qui tombe.
55:42On essayait de faire un budget 149-3,
55:44on adopte des amendements,
55:46puis à la fin, les macronistes ont voté contre avec le RN.
55:49Bref, on a un sentiment de grand bazar,
55:51et naturellement, elle prospère là-dessus.
55:53La tâche du prochain gouvernement, ça va être de réussir,
55:56comme jamais aucun autre gouvernement avant.
55:59Si ce gouvernement ne réussit pas, alors elle aura gagné.
56:02On a une immense responsabilité,
56:04et c'est très difficile ce qu'on fait,
56:06de s'ouvrir à nos adversaires, c'est terriblement difficile.
56:09On le fait parce qu'il y a l'extrême droite en face,
56:12parce qu'on sait que c'est l'intérêt du pays,
56:14qu'il y a l'effondrement économique avec les industrialisations.
56:18Bref, tout ça, il faut l'avoir en tête,
56:20et on aura un seul devoir, si c'est nous ou le nouveau gouvernement,
56:23c'est de réussir.
56:25Merci, et bon courage. On s'arrête ici.
56:27Merci. On comprend tous qu'elle ne perd pas,
56:29c'est un peu tôt pour savoir si vraiment elle gagne.
56:32Merci à vous d'être venus sur le plateau d'LCP,
56:35Philippe Brun, et bon courage pour ces dialogues de lacets.
56:38On attend tous, évidemment, la nomination
56:40du futur Premier ministre, sans doute demain.
56:43LCP y reviendra en longueur, bien sûr,
56:45émission spéciale, sans doute.
56:47Très belle soirée. A demain.

Recommandations