• il y a 2 semaines
Regardez "On refait le monde" avec Géraldine Woessner, rédactrice en chef au "Point", Benjamin Morel, constitutionnaliste, Jean-Baptiste Djebbari, ancien ministre des Transports, et Christophe Barbier, éditorialiste politique.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 05 décembre 2024.

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00:00RTL, on refait le monde, édition spéciale.
00:05Le Président de la République prend la parole dans 45 minutes, vous pourrez le suivre en direct sur RTL à 20h lors de cette édition spéciale.
00:11Le chef de l'État qui n'annoncera pas ce soir le nom de son futur Premier Ministre.
00:16D'ailleurs, il n'a pas assisté à tout cela aujourd'hui puisqu'il était en Arabie Saoudite.
00:20Nous avons plein de choses à vous raconter dans son Refait le monde, puisque nous sommes ensemble jusqu'à 21h.
00:25Avec Géraldine Vossner qui est rédactrice en chef au Point, je vous rappelle votre dernier livre.
00:29Géraldine, les Illusionnistes, enquête inédite sur les dérives de l'écologie politique publiée chez Robert Laffont.
00:35Benjamin Morel qui est constitutionnaliste, nous rejoindra dans quelques instants.
00:39Jean-Baptiste Djebari, ancien ministre des Transports.
00:41Bonsoir à tous.
00:42Christophe Barbier, éditorialiste politique et ancien directeur de la rédaction de L'Express.
00:47Et Jean-Daniel Lévy qui est directeur stratégie et opinion de l'Institut Harris Interactive.
00:51Bonsoir à toutes et à tous.
00:53Mais tout d'abord, l'un des rares à avoir approché Emmanuel Macron ces derniers jours,
00:57Nicolas Burnan, grand reporter à RTL.
00:59Vous étiez du voyage en Arabie Saoudite, vous avez suivi le chef de l'État.
01:02Le président Macron a échangé librement avec vous.
01:05Dans quel état d'esprit était-il quelques heures avant que la motion de censure ne soit votée ?
01:10Alors, c'est une discussion qui a duré une vingtaine de minutes dans un salon d'un grand hôtel de Riad.
01:15Emmanuel Macron était assis dans un canapé entouré des journalistes français qui avaient fait le voyage.
01:20Je l'ai senti paradoxalement détendu dans ce moment politique historique,
01:24alors même que le gouvernement Michel Barnier qu'il avait nommé était sur le point de tomber.
01:28Le président a dénoncé le cynisme du Rassemblement National, la perte de repère du Parti Socialiste,
01:34mais nous a dit croire à la responsabilité des parlementaires et des partis.
01:38Quand on regarde ce qui s'est finalement passé, on se dit que ces propos étaient déconnectés de la réalité.
01:43Mais j'ai l'impression, c'est le sentiment que cela m'a donné en tout cas,
01:46que le chef de l'État a voulu y croire jusqu'au bout.
01:49Il reste persuadé encore aujourd'hui d'ailleurs que le péché originel,
01:53la dissolution de l'Assemblée Nationale était une bonne décision.
01:56Enfin, quant aux appels à sa démission de la part d'opposants, on a senti le chef de l'État déterminé.
02:02Il a dit ne jamais y avoir pensé, que c'est de la politique fiction,
02:05un peu comme s'il n'était pas le problème et qu'il restait toujours la solution pour la France.
02:10Se présentant comme garant de la stabilité du pays, cela donne peut-être quelques indications sur ce qu'il dira ce soir.
02:16Nicolas, il faut dire que cette visite d'État est arrivée au plus mauvais moment pour lui.
02:20Oui, c'est vrai que les images d'un Emmanuel Macron déambulant à pied, au pied des palais de Riyad,
02:25ou dans le désert avec ses lunettes de soleil,
02:27semblaient en décalage avec la situation à l'Assemblée et la crise politique en France.
02:33Pas facile dans ces conditions pour le chef de l'État de vanter l'attractivité, la stabilité,
02:37la fiabilité de la France face aux investisseurs saoudiens.
02:40Nous, journalistes, avons d'ailleurs été tenus à l'écart des principales séquences de ce voyage.
02:45Et puis, isolé depuis la dissolution, Emmanuel Macron cherche un second souffle sur la scène internationale.
02:51Mais là aussi, en Arabie Saoudite, en tout cas, il ne peut pas s'appuyer sur son bilan.
02:55Sa proximité affichée avec le prince héritier Mohammed bin Salmane
02:59n'a pas amené de grandes avancées sur la consolidation du cessez-le-feu au Liban
03:03et sur les négociations à Gaza, ni ramené de contrats importants aux entreprises françaises.
03:08Merci beaucoup, Nicolas Burnan, grand reporter à RTL.
03:11Alors, Jean-Daniel Lévy, vous nous avez fait une petite livraison.
03:14C'est votre dernière enquête Luna Harris Interactive pour RTL.
03:17Et de fait, la première réaction des Français, après la censure du gouvernement,
03:21en tout cas sont très claires, la moitié des Français approuvent cette censure, on est d'accord.
03:25La moitié, même un tout petit peu plus, 53%.
03:27Si on veut être précis, ce qui est intéressant d'ailleurs, c'est qu'on avait posé la question quelques jours avant,
03:32alors que brissaient l'idée qu'il pourrait y avoir justement cette censure.
03:36Et nous avions 53%, c'est-à-dire exactement la même proportion de Français.
03:40Ça n'a pas bougé.
03:41Et ce qui est assez intéressant, c'est qu'on peut voir qu'aussi bien d'un point de vue d'opinion qu'au sein de l'Assemblée nationale,
03:47les jeux semblaient faits depuis quelque temps.
03:49Quand vous faites l'addition du nombre de députés hier qui se sont prononcés en faveur de la motion de censure,
03:55il n'y a pas un député qui a changé d'avis au cours des derniers jours,
03:58quand bien même il y a pu y avoir un certain nombre d'avertissements qui ont été effectués de la part des proches de Michel Barnier,
04:04quand bien même il est intervenu.
04:06Et je crois que c'est la première fois dans l'histoire de la 5ème République,
04:09et sur TF1, et sur France 2, à 20h,
04:12pour indiquer quelles étaient ses principales orientations
04:15et quelles étaient les critiques qu'il pouvait faire à l'égard de cette motion de censure.
04:19Les Français approuvent la censure, mais ils s'inquiètent des conséquences économiques, c'est ça ?
04:22C'est ça qui est intéressant.
04:23C'est-à-dire qu'il y a un jugement qui est porté à l'égard de Michel Barnier,
04:27il y a cette censure qui est approuvée,
04:29et dans un même élan, il y a un certain nombre d'arguments qui ont été évoqués sur les conséquences que cela pourrait avoir
04:34concernant l'attractivité de la France, concernant l'image de la France au niveau international,
04:38concernant la question de la dette, la question des déficits, la question de la croissance,
04:42et les Français ont entendu tout ça et ils disent
04:43« Oui, c'est vrai que tous ces éléments-là m'inquiètent. »
04:45Mais pour autant, ça n'a pas eu d'incidence sur le regard qu'il pouvait avoir à l'égard de la censure,
04:51peut-être parce que la question ne se posait pas uniquement autour de la question de la censure,
04:56et d'ailleurs on a posé une question,
04:57et on voit bien que le principal destinataire du message qui est exprimé de la part des Français,
05:03ce n'est pas tant Michel Barnier que peut-être le Président de la République,
05:06aujourd'hui, qui apparaît comme étant un peu plus celui qui est la « cause »,
05:11en tout cas c'est perçu comme cela de la part de nos compatriotes,
05:13de la situation que nous connaissons aujourd'hui.
05:15Est-ce que les Français veulent voir l'ORN au pouvoir ?
05:17Alors, oui et non.
05:19Oui dans le relatif et non dans l'absolu.
05:22C'est-à-dire que quand vous demandez aujourd'hui les formations politiques auxquelles les Français sont le plus attachés,
05:27quand on pose par ailleurs la question du Premier ministre idéal qui est perçu par les Français,
05:31c'est Jordan Bardella qui arrive en tête devant les autres acteurs d'un point de vue global.
05:35Ce n'est pas une surprise majeure,
05:36parce que quand vous prenez le premier tour des dernières élections législatives,
05:39vous avez quand même 31% des Français qui a voté pour l'ORN,
05:43assez devant les autres formations politiques,
05:46et qu'en termes de proximité politique, en termes de confiance,
05:48en termes même de jugement à l'égard des différents acteurs qui sont présents à l'Assemblée Nationale,
05:53c'est l'ORN qui arrive en tête devant les autres formations.
05:56J'insiste, une majorité de Français aujourd'hui souhaitent voir Jordan Bardella Premier ministre ?
06:00Majorité relative, c'est-à-dire que vous n'avez pas 50% des Français ou plus de 50% des Français qui le souhaitent,
06:05mais pour autant, on tangente avec les 40-42% de Français qui déclarent qu'aujourd'hui,
06:11leur candidat idéal, ou en tout cas la formation politique qui à leurs yeux devrait être à la tête du gouvernement,
06:16c'est le Rassemblement National.
06:17Et 49% veulent que l'ORN soit associé à la majorité ?
06:20Absolument, ou que la majorité soit associée au Rassemblement National.
06:23Oui, vous avez raison, on peut le mettre dans l'autre sens.
06:25Que ce soit dans ce contexte-là.
06:27Et on voit bien d'ailleurs, dans le cadre de l'enquête qu'on a réalisé pour vous,
06:30que d'une manière globale, les électeurs qui déclarent qu'ils souhaitent en fait que le Rassemblement National soit là,
06:36ont tendance à considérer que même des députés des Républicains pourraient être amenés à rejoindre le gouvernement,
06:43ou en tout cas créer une alliance aujourd'hui avec le Rassemblement National.
06:47Géraldine Vosselin, je vous ai vu réagir quand vous entendiez cette information, en tout cas liée à ce sondage,
06:53où les Français placent Jordan Bardella en tête pour arriver au pouvoir.
06:58Jordan Bardella bénéficie d'une prime à la jeunesse et d'une prime à l'inexpérience.
07:04Il n'a pas de passif, comme peuvent l'avoir, un François Bayrou qui est aussi évoqué, 40 ans de vie politique.
07:10On peine d'ailleurs à définir une mesure qui pourrait lui être associée.
07:15Ce soir il a flingué Sébastien Lecornu, je peux vous le dire.
07:2040 ans de vie politique avec des vraies réussites, celle notamment d'installer durablement son parti politique
07:32dans à peu près tous les gouvernements qui se sont succédés.
07:36Mais je pense que les Français reflètent simplement le résultat de cette élection législative.
07:44C'est un paysage politique éclaté.
07:48Et ils envoient quand même aussi, peut-être via ces sondages, ce message-là
07:53que les postures et le théâtre auquel on assiste depuis des mois entre les différentes formations, ils n'y croient plus.
08:00On a quand même vu, aux dernières législatives, un front républicain se monter sur la promesse
08:06de faire barrage au Rassemblement National.
08:10Des députés socialistes notamment se sont compromis avec une frange très extrémiste
08:16de la France insoumise avec cette promesse.
08:20Et cette promesse, ils la lâchent au moment du vote de la motion de censure
08:24pour conserver leur chance aux prochaines législatives.
08:27Donc c'est un peu gros et pour les Français, la pilule est dure à avaler.
08:31On ne veut plus de vous Jean-Baptiste Djébaré.
08:34C'est terrible. Je rebondis sur ce que disait Géraldine sur le théâtre.
08:38Je pense qu'il y a quand même quelques enseignements sur la séquence des dernières 24 heures.
08:41C'est que dans l'arc modéré, on a quand même beaucoup entendu que si la censure tombait,
08:46ce serait le chaos économique. Le lendemain, la France entrerait en crise financière et économique.
08:50Et ça, c'est quand même un point pour Marine Le Pen.
08:53Parce que, de fait, les marchés ont depuis le 7 juillet très largement déjà intériorisé le fait
08:58que la France était en difficulté politique, que d'ailleurs ce n'est pas un sujet que français,
09:02c'est aussi un sujet européen. Les marchés financiers mis aujourd'hui pour l'allocation des capitaux
09:06sont beaucoup plus sur les US avec Trump qui revient que sur la France et l'Europe.
09:09Donc déjà, je pense qu'il y a quand même soit une mauvaise compréhension,
09:14soit une mauvaise utilisation de ce que les marchés pensent réellement de la politique française.
09:19Deuxième élément sur le budget, ce que disait Jean-Daniel.
09:22Je pense que les français ont raison de s'en inquiéter parce que ce budget,
09:25il a réussi à insatisfaire tout le monde.
09:28C'est-à-dire tous les acteurs politiques, tous les azimuts, mais aussi beaucoup des acteurs économiques.
09:33Et quand vous ouvrez des champs tactiquement avec tous les secteurs, les agriculteurs...
09:38J'ai beaucoup regardé par exemple le secteur de l'aérien, le budget économique sur le secteur de l'air.
09:42C'est un budget un peu calamiteux en vérité.
09:45Donc quand vous montez un budget de compromis dans une période très difficile,
09:49vous ne pouvez pas ouvrir tactiquement des champs avec tout le monde,
09:52avec tous les acteurs politiques et avec tous les acteurs économiques.
09:54Donc ce sera certainement quand même pour le prochain gouvernement
09:57une leçon importante à tenir,
10:00ou en tout cas un enseignement à prendre,
10:03parce qu'on ne peut pas, dans ce contexte-là, à la fois ne pas faire beaucoup d'économie
10:07et s'ouvrir des champs de conflit politique avec tout le monde.
10:10Troisième élément et dernier élément, je pense que sur les enseignements,
10:13les objectifs sont assez largement clarifiés.
10:16Aujourd'hui, LFI veut la destitution du président de la République, c'est clair.
10:20Jean-Luc Mélenchon veut une destitution rapide.
10:23Et certainement qu'il veut aussi utiliser les éléments,
10:26en tout cas les difficultés de Marine Le Pen actuellement.
10:29Marine Le Pen et l'ORN veulent continuer à institutionnaliser le parti.
10:32C'est la politique de la cravate et du rapport de force.
10:34Sur la cravate, ils ont déjà gagné.
10:36Et sur le rapport de force, à mon avis, on verra dans quelques semaines,
10:38mais là aussi, ils ont marqué un point.
10:40Que peut-il nous annoncer à 20h ?
10:42Faute de nous donner un nom de Premier ministre,
10:44puisqu'il ne le fera pas et que c'est désormais officiel,
10:46on en débat dans un instant avec nos invités.
10:54RTL, s'informer ensemble.
10:58Il est 19h30.
11:00RTL Soir, on refait le monde.
11:02Avec Yves Calvi.
11:03L'essentiel de l'actualité avec Aude Vernoucho.
11:05Au lendemain de la censure de Michel Barnier,
11:07Emmanuel Macron doit s'adresser aux Français dans une demi-heure.
11:10Maintenant, allocution à 20h à suivre sur RTL.
11:12Le chef de l'État n'annoncera pas son Premier ministre ce soir,
11:16selon les informations de RTL.
11:18Il envisage une nomination dans le week-end avec une potentielle passation
11:22en début de semaine prochaine.
11:24Pendant ce temps, Marine Le Pen tente de rassurer les marchés
11:26via un entretien à Bloomberg.
11:28Un nouveau budget ? C'est une affaire de quelques semaines,
11:30promet la chef de file des députés RN.
11:32200 000 manifestants selon la CGT,
11:34130 000 selon les autorités,
11:36la fonction publique a défilé dans 160 cortèges
11:39pour dénoncer les conditions de travail et les suppressions de postes
11:42dans l'éducation ou encore la santé.
11:44Et puis en football, tirage au sort imminent
11:46de la Coupe du monde des clubs à Miami.
11:4832 des meilleures équipes du monde doivent s'affronter
11:50du 15 juin au 13 juillet aux Etats-Unis.
11:55Le PSG fait partie des sélectionnés.
11:57Merci beaucoup de Vernouche, on vous retrouve à 20h.
11:59A tout à l'heure.
12:01Et je vous annonce que demain matin, à 7h40,
12:03c'est le député européen Raphaël Glucksmann
12:05qui sera l'invité de notre matinale d'RTL.
12:07Rendez-vous donc à 7h40.
12:09On refait le monde, édition spéciale avec Yves Calvi.
12:13Avec Géraldine Vosner, rédactrice en chef au Point,
12:16Jean-Baptiste Djebari, ancien ministre des Transports
12:18et Christophe Barbier, éditorialiste politique.
12:20Puis nous sommes accompagnés aussi par Jean-Daniel Lévy,
12:22directeur stratégie et opinion de l'Institut Harris Interactive.
12:25Ils sont de quelle humeur les Français en ce moment ?
12:27J'ai l'impression que ce n'est pas formidable.
12:29Non, ils ne sont pas formidables.
12:30Je pense qu'il n'y a pas besoin d'être sondeur pour le savoir.
12:32On le mesure de manière générale.
12:33Oui, mais là, ils vous le disent clairement.
12:35Ils nous le disent depuis de nombreuses années,
12:39et même depuis de nombreux mois.
12:41A l'issue, par exemple, de la séquence législative,
12:44c'était le terme « soulagement »
12:46qui avait été exprimé de la part des Français.
12:49Mais il n'y avait ni enthousiasme,
12:51et même quand vous regardiez de la part du cœur de l'électorat
12:54du Nouveau Front Populaire,
12:56ils ne disaient pas que globalement,
12:58tout ceci allait se manifester positivement.
13:01Et derrière le soulagement, il y avait l'inquiétude
13:03face à une Chambre qui était une Chambre introuvable,
13:05face à une situation politique qui apparaissait d'ores et déjà
13:07comme étant inextricable,
13:09alors même qu'on ne pensait pas qu'il aurait fallu 51 jours,
13:12si je ne me trompe pas, pour le président de la République
13:14pour trouver un Premier ministre.
13:15Dans 28 minutes, très exactement,
13:17le président Macron va prendre la parole.
13:19Christophe Barbier, que peut-il nous dire aujourd'hui ?
13:22On écoute Emmanuel Macron depuis 7 ans.
13:24Comment peut-il mobiliser, je dirais,
13:28la curiosité des Français ce soir ?
13:30Il a d'abord intérêt à tenter de renverser
13:32la charge de responsabilité.
13:34Ceux qui ont renversé Barnier
13:36disent que ce n'est pas eux les coupables,
13:38c'est le président de la République.
13:39Le président de la République qui a dissous l'Assemblée
13:41au mois de juin,
13:42le président de la République qui a précipité
13:44la défense dans la dette,
13:45le président de la République qui n'a pas réussi
13:46à réunir les Français, etc.
13:48Ce procès-là, il monte et il nourrit
13:50la revendication de démission.
13:53Le président doit renverser cela
13:54en renvoyant un peu les parlementaires
13:55à leur responsabilité
13:56et éventuellement les oppositions
13:58à leur irresponsabilité.
13:59Arrivera-t-il à le faire ?
14:01Il faut qu'il fasse attention,
14:02il faut être assez percutant, assez cinglant,
14:04il ne faut pas être excessif non plus.
14:05Il ne faut pas qu'il se mette à parler
14:07à Mathilde Panot et de Mathilde Panot
14:09comme Mathilde Panot.
14:10Sinon, il n'est plus le président de la République
14:12garant des institutions.
14:13Je n'imagine pas cette situation.
14:14Ensuite, il doit rappeler
14:16l'exigence de stabilité
14:18et que du scrutin populaire
14:20des législatives,
14:21doit sortir quand même
14:22une solution de stabilité.
14:23Et que c'est aux partis politiques
14:25et aux groupes qui les représentent
14:26au Parlement,
14:27donc les 11 groupes,
14:28de se mettre d'accord
14:29pour trouver, assurer
14:30une certaine stabilité.
14:31Je pense qu'il rendra un vibrant hommage
14:33à Michel Barnier
14:34parce qu'il aura à cœur
14:36le président de rester sur cette stratégie
14:38de quelqu'un qui peut rassembler
14:40ce qu'on appelle le socle commun
14:41des LR aux macronistes
14:43et qui essaye
14:45ou qui parvient parfois
14:46à neutraliser le RN.
14:47À acheter la paix avec le RN.
14:49À laisser le gouvernement travailler
14:51sous la surveillance du RN
14:53mais une surveillance passive.
14:54Ce que Michel Barnier a réussi
14:55jusqu'aux 15 derniers jours.
14:57Je pense qu'il va rester attaché
14:58à cette stratégie.
14:59Je ne le vois pas changer ce soir
15:00de stratégie pour dire
15:01« Bon ben, j'ai échoué
15:02sur une majorité penchant
15:03plutôt à droite
15:04et négociant la paix avec le RN.
15:05Je vais aller chercher
15:06une majorité penchant
15:07plutôt à gauche
15:08et essayant de négocier la paix
15:09avec El-Effi ».
15:10Je crois que les socialistes
15:11ne sont pas mûrs
15:12au-delà des allusions verbales
15:13pour rompre avec El-Effi
15:15et participer
15:16à un socle commun de gauche.
15:17Je pense qu'il va rester fidèle
15:18à la stratégie
15:19qui a été la sienne
15:20à partir de la fin du mois d'août.
15:21Est-ce qu'il peut se permettre
15:22de nous parler de stabilité ce soir
15:23alors que c'est lui
15:24qui a déclenché tout cela ?
15:25Il doit en tout cas
15:28tenter de rassurer
15:30ne serait-ce que le secteur économique
15:32les marchés financiers
15:33qui ont le regard doublement braqué
15:36sur la France
15:37qui accueillent ce week-end
15:38un événement international
15:39majeur
15:40qui est la réouverture
15:41de Notre-Dame.
15:42Tout le monde nous regarde
15:43et on est quand même
15:44dans une situation
15:45qui est très inconfortable.
15:47Cela dit,
15:49on aurait pu espérer
15:50qu'il annonce
15:51dès ce soir
15:52un nouveau Premier ministre.
15:53Il a intérêt à aller vite.
15:55Toute tergiversation,
16:00s'il devait prendre
16:01encore quelques jours,
16:02laisse la place
16:03à la critique
16:04qui monte.
16:05Les souhaits de démission
16:08qui s'expriment.
16:09Cela permet aussi
16:10à toutes les rancœurs
16:11et aux égaux
16:12de gonfler
16:13et de prendre l'espace.
16:14Donc il doit aller vite.
16:15Et je pense que
16:17Christophe a raison,
16:19il ne se tournera pas
16:22vers la gauche.
16:23Et je pense qu'il va le redire
16:24ce soir,
16:25parmi les responsables
16:26de la situation,
16:27il va pointer
16:28le parti socialiste.
16:30Cette famille politique
16:31dont il vient,
16:32dont il espérait
16:33qu'elle pourrait
16:34se détacher
16:35de la France insoumise
16:36pour rentrer
16:37dans ce socle commun.
16:38Et sans ces socialistes,
16:40ce socle commun
16:41n'a pas
16:42de majorité
16:43à l'Assemblée nationale.
16:44Il n'en a pas.
16:45Et donc il est contraint
16:46de faire des accords
16:47avec celui qui le souhaite.
16:48Et qui le souhaite,
16:49c'est le Rassemblement national
16:50puisque LFI
16:51refuse tout accord.
16:52En tout cas,
16:53Mme Le Pen,
16:54visiblement,
16:55n'envisage pas
16:56que ça puisse être
16:57un Premier ministre
16:58de gauche.
16:59Est-ce que vous croyez
17:00que la majorité
17:01macroniste
17:02et que les LR
17:03vont accepter
17:04qu'un Premier ministre
17:05de gauche
17:06soit à l'esprit
17:07peut-être du Président
17:08de la République ?
17:09Car le Président de la République
17:10n'a évidemment
17:11pas intérêt du tout
17:12à subir une deuxième censure
17:14d'un deuxième gouvernement.
17:15Car dans ces cas-là,
17:16vous entendez bien
17:17que la petite musique
17:18de « La seule solution,
17:19c'est donc la démission »
17:20d'Emmanuel Macron
17:21va commencer à monter.
17:22Est-ce qu'Emmanuel Macron
17:23a intérêt à cela ?
17:24Je ne le crois pas.
17:25Donc je pense
17:26qu'il va réfléchir,
17:27je l'espère,
17:28à un Premier ministre
17:29sauf s'il est encore
17:30dans une de ces fameuses
17:31phases de provocation.
17:32Je pense qu'il va réfléchir
17:33à un Premier ministre
17:34susceptible de parler
17:35à tous.
17:36Marine Le Pen
17:37sur CNews ce soir.
17:38C'est exclu totalement
17:39de nommer
17:40un Premier ministre
17:41de gauche ?
17:42En tout cas,
17:43ça vous semble logique
17:44Jean-Baptiste Gébari ?
17:45Je pense que c'est exclu
17:46parce que les rapports
17:47de force politique
17:48au Parlement
17:49et d'une manière générale
17:50dans l'opinion publique
17:51sont ceux-là.
17:52Je crois,
17:53comme Christophe,
17:54que même si
17:55on l'a vu avec Boris Vallaud,
17:56l'EPS n'a probablement
17:57plus grand-chose
17:58à voir sur le plan
17:59du fond des idées
18:00avec LFI.
18:01Il n'en reste pas moins
18:02qui sont tenus
18:03par Mélenchon,
18:04par leur accord d'appareil
18:05et que les sièges,
18:06s'il veut y avoir
18:07une solution,
18:08c'est très bien que...
18:09Ça va pas s'arrêter un jour ça ?
18:10Oui, mais les bons sièges
18:11sont chez LFI
18:12et les mauvais sièges
18:13sont...
18:14Et donc,
18:15on sait très bien
18:16que s'ils sortent
18:17de cet accord électoraliste,
18:18la vérité,
18:19c'est qu'ils perdront
18:20beaucoup de sièges.
18:21Donc malheureusement,
18:22la politique politicienne
18:23prévaut encore au PS
18:24même si je pense
18:25que la poutre travaille
18:26pour reprendre une allusion.
18:27Je pense que ce que
18:28dira le Président,
18:29c'est qu'il essaiera déjà
18:30d'écarter le débat
18:31sur son maintien ou pas.
18:32Et je pense qu'il essaiera
18:33de convaincre,
18:34de se relancer très rapidement
18:35comme le disait Géraldine
18:36sur la séquence d'après,
18:37nommer une équipe,
18:38bon il ne la dira pas ce soir,
18:39et dire un peu l'ambition
18:40de ce qui peut être fait.
18:41Je pense que l'ambition
18:42est assez modeste.
18:43Faire marcher le pays,
18:44continuer,
18:45assurer la continuité
18:46des services publics,
18:47peut-être dire
18:48comment il entend davantage
18:49maintenir aussi
18:50sa postérité politique
18:51qui est celle d'une France
18:52attractive,
18:53qui innove,
18:54qui investit,
18:55qui doit dépenser moins
18:56et qui doit préparer l'avenir
18:57sur des choses assez basiques.
18:58Le nucléaire pour l'énergie,
18:59la défense pour la sécurité,
19:00un peu back to basics
19:01comme on dit
19:02en mauvais français.
19:03Donc je pense qu'il essaiera
19:04de se projeter là-dessus
19:05et ce qu'il saura dire plus que ça
19:06et se projeter plus loin que ça,
19:07on verra,
19:08mais je crois que...
19:09Quel ancien ministre
19:10est-ce que vous souhaitez
19:11qu'il aille plus loin
19:12à titre personnel ?
19:13Oui, parce que je pense
19:14qu'on est vraiment
19:15sur des impasses.
19:16Si on s'en tient
19:17à la sphère démocratique,
19:18je pense qu'il est assez facile
19:19de voir que la façon
19:20dont nous votons
19:21est devenue complètement amoderne,
19:22que la façon
19:23dont les décisions publiques
19:24sont prises
19:25ne correspondent plus du tout
19:26au temps
19:27et à la façon
19:28dont nous devons fonctionner.
19:29Donc est-ce qu'il essaiera
19:30de se relancer là-dessus
19:31au travers d'un référendum
19:32ou pas ?
19:33Je ne sais pas,
19:34mais je pense qu'on est
19:35aujourd'hui
19:36sur un blocage très profond
19:37et d'ailleurs,
19:38le budget de Michel Barnier,
19:39il est,
19:40à mon sens principalement,
19:41impossibilisé
19:42parce qu'il est
19:43très technocratique
19:44et ça,
19:45c'est une critique
19:46qui est très forte,
19:47très profonde.
19:48Donc je pense qu'il faut aussi
19:49se projeter sur
19:50un mode de décision
19:51moins technocratique,
19:52beaucoup plus politique.
19:53Alors ça revoit à d'autres champs.
19:54L'acteur politique
19:56je ne pense pas que ça se résout ça
19:57ni en un discours de 30 minutes
19:58ni en quelques mois de débat,
20:00mais en tout cas,
20:01il peut essayer de se projeter là-dessus
20:02sur la démocratie
20:03et la façon dont il entend
20:04la faire vivre différemment.
20:05Et pour la faire vivre différemment
20:06et éventuellement sortir le PS,
20:08l'aider à sortir du piège
20:09et les filles,
20:10le Président peut parler
20:11de proportionnel ce soir.
20:12Parce que ce qui fait que
20:13les socialistes...
20:14C'est exactement ce que vient de nous suivre.
20:15Ben voilà,
20:16en creux.
20:17C'est d'aller vers ça
20:18et de proposer éventuellement
20:19d'autres formes
20:20d'innovation démocratique
20:21puisqu'on voit bien
20:22que le jeu institutionnel
20:24commence à se bloquer de partout.
20:25A l'heure où nous parlons,
20:26les constitutionnalistes
20:27ne sont pas d'accord.
20:28Christophe Barbier,
20:29est-ce qu'on règle des problèmes
20:31en instillant de la proportionnelle
20:34à la prochaine élection législative ?
20:35Non.
20:36On permet de tenir
20:37jusqu'à la présidentielle.
20:38C'est-à-dire d'offrir
20:39une possibilité de dissolution
20:40en juillet
20:41dont le résultat
20:42ne serait pas la même chose
20:43que ce qu'on a connu
20:44en juillet dernier.
20:45La présidentielle
20:46brouillerait les cartes.
20:47Mais sinon, non.
20:48Nous avons quelque chose
20:49qui est difficile à gouverner.
20:50Si vous faites la proportionnelle,
20:51vous aurez,
20:52comme en Belgique,
20:53comme en Israël,
20:54comme en Italie,
20:55comme en Allemagne,
20:56quelque chose difficile à gouverner.
20:57Mais où les rapports de force
20:58auront changé.
20:59Parce que le RN
21:00ne pourra pas dire non
21:01à la proportionnelle,
21:02il la revendique.
21:03Et le PS
21:04peut enfin sortir
21:05de la domination des LFI.
21:06Donc c'est un bricolage.
21:07C'est un bricolage.
21:08Mais le but,
21:09c'est quand même
21:10d'essayer d'aller
21:11sans crise majeure
21:12dans ce pays
21:13jusqu'à notre grand rendez-vous
21:14politique de refondation
21:15qui s'appelle
21:16la présidentielle.
21:17En quelques mots,
21:18les Français sont favorables
21:19à la proportionnelle ?
21:20Les Français,
21:21ils sont favorables.
21:22Mais comme ils ne sont pas
21:23exempts de contradictions,
21:24ils attendent qu'il puisse y avoir
21:25aussi leur député local.
21:26Et donc,
21:27il faut qu'on puisse
21:28faire en sorte
21:29qu'il puisse y avoir
21:30cette articulation
21:31entre ces deux dimensions
21:32qui peut être,
21:33un,
21:34une dimension de proportionnelle
21:35et effectivement,
21:36là-dessus,
21:37ils sont favorables.
21:38Et deux,
21:39sans qu'il y ait le sentiment
21:40que les personnes
21:41qu'on va envoyer au Parlement
21:42à Paris
21:43soient décorrélées
21:44de tout ce que peuvent être
21:45les enjeux locaux.
21:46Parce qu'à l'heure actuelle,
21:47s'ils apprécient leur député,
21:48c'est qu'ils ont le sentiment
21:49que même s'ils ne voient pas
21:50ce qu'ils disent,
21:51on peut aller voir notre député
21:52et on imagine
21:53qu'il pourra aller
21:54défendre notre position,
21:55défendre notre territoire,
21:56défendre notre identité
21:57à Paris.
21:58Ce que le scrutin proportionnel
22:00permet moins,
22:01même s'il peut y avoir
22:02potentiellement des aménagements
22:03avec des implantations locales.
22:04On marque une pause très rapide
22:05et je vous le rappelle,
22:06dans moins de 20 minutes,
22:07vous entendrez la locution
22:08du Président de la République
22:09sur RTL.
22:10Il sera 20h.
22:21Dans 15 minutes,
22:22vous pourrez entendre
22:23l'intervention du Président
22:24de la République
22:25en direct sur RTL.
22:26Nous sommes avec Géraldine Vosner,
22:27rédactrice en chef au Point,
22:28Benjamin Morel,
22:29qui est constitutionnaliste.
22:30Merci de nous rejoindre.
22:31Bonsoir.
22:32Jean-Baptiste Djebari,
22:33ancien ministre des Transports,
22:34Christophe Barbier,
22:35éditorialiste politique
22:36et Jean-Daniel Lévy,
22:37directeur stratégie et opinion
22:38de l'Institut Interactif.
22:39Un Premier ministre de gauche,
22:40ça vous semble encore concevable
22:41ce soir ?
22:42Quel est votre avis,
22:43Benjamin Morel ?
22:44Je pense qu'il y a
22:45des choses
22:46qui sont en train
22:47de se passer.
22:48Quel est votre avis,
22:49Benjamin Morel ?
22:50J'ai fait un grand bide
22:51avec ça tout à l'heure.
22:52Je crois que c'est peu probable
22:53pour, au-delà des volontés
22:54d'Emmanuel Macron,
22:55c'est peu probable
22:56pour trois raisons.
22:57D'abord parce que ça impliquerait
22:58de détacher les socialistes
22:59des insoumis.
23:00Or, aujourd'hui,
23:01les socialistes sont
23:02dans une situation
23:03d'alliance structurelle,
23:04tout bêtement,
23:05parce qu'en cas de dissolution,
23:06si vous avez un insoumis
23:07face à chaque député socialiste,
23:08les trois quarts sont morts.
23:09Par ailleurs,
23:10il y a des municipales
23:11dans deux ans.
23:12Et si jamais vous avez
23:13une gauche qui part diviser,
23:15Rennes, Nantes, Marseille,
23:16tout ça tombe.
23:17Donc la France insoumise
23:18fait pression aujourd'hui
23:19en disant,
23:20on va mettre des candidats.
23:21Ce qui montre bien
23:22que là-dessus,
23:23si le PS veut survivre,
23:24il aura du mal.
23:25On pourrait imaginer
23:26une évolution du mode de scrutin,
23:27ça peut être l'un des éléments
23:28pour les tirer,
23:29mais c'est pas tout à fait évident.
23:30L'autre élément,
23:31c'est que vous n'avez pas plus
23:32anti-mélenchonistes
23:33que les électeurs macronistes.
23:34Ils sont plus anti-mélenchonistes
23:35qu'ils sont anti-l'opéniste.
23:36Si jamais vous aviez
23:37une volonté pour les macronistes
23:38de lorgner vers le NFP,
23:42ce serait un suicide électoral.
23:44De l'autre côté,
23:45Jean-Luc Mélenchon
23:46n'en a absolument aucune envie.
23:47Dernier point,
23:48si vous voulez,
23:49encore une fois,
23:50détacher les socialistes
23:52et peut-être les écolos
23:53des insoumis,
23:54il va falloir leur faire
23:55un gros cadeau.
23:56Parce que sinon,
23:57Jean-Luc Mélenchon dira,
23:58regardez ces gens
23:59qui ont trahi la gauche.
24:00Ce cadeau, ça peut être quoi ?
24:01Qu'est-ce qui est identitaire
24:02aujourd'hui au sein
24:03de l'électorat de gauche ?
24:04C'est la réforme des retraites.
24:05Croyez-vous vraiment
24:06que les macronistes diront,
24:07c'est une grosse erreur.
24:08Et donc,
24:09on va la laisser tomber
24:10parce qu'on veut tendre
24:11la main aux socialistes.
24:12Donc pour cette raison-là,
24:13d'un point de vue politique
24:14aujourd'hui,
24:15je ne vois pas vraiment une voie.
24:16Ça ne veut pas dire
24:17qu'à terme,
24:18c'est quelque chose
24:19qui ne peut pas arriver,
24:20que ça n'a pas une logique
24:21idéologique et politique.
24:22Ça veut dire que
24:23d'un point de vue électoral,
24:24à ce stade-là,
24:25c'est peu probable.
24:26Vous qui êtes constitutionnaliste,
24:27si je vous demande
24:28qui gouverne aujourd'hui,
24:29vous me répondez quoi ?
24:30Vous n'avez pas le droit
24:31de me dire le Premier ministre
24:32puisqu'on n'en a pas ce soir.
24:33Le Premier ministre,
24:34c'est-à-dire Michel Barnier
24:35qui gouverne encore
24:36parce qu'en fait,
24:37les manettes de l'État,
24:38il ne faut pas se mentir,
24:39elles sont à Matignon,
24:40elles ne sont pas à l'Élysée.
24:41En revanche,
24:42le choix stratégique
24:43qui va être refait par Emmanuel Macron
24:44d'ici quelques jours
24:45de nommer un Premier ministre,
24:46ça, ça va être un acte fort
24:47parce que par définition,
24:48ça va définir
24:49une réorientation gouvernementale
24:50dont on voit mal aujourd'hui
24:51sur quelle base elle s'appuiera,
24:52probablement sur des bases
24:53pas très différentes
24:54de la précédente.
24:55C'est-à-dire un gouvernement
24:56de centre
24:57qui ne tombera pas
24:58grâce à l'aval de Marine Le Pen.
24:59On va faire un rapide détour
25:00par l'Élysée,
25:01on va retrouver notre journaliste
25:02Thomas Dépré.
25:03Thomas, est-ce qu'on en sait
25:04un petit peu plus
25:05sur ce que pourrait nous dire
25:06le Président de la République
25:07ce soir ?
25:08Alors on n'a toujours pas
25:09le contenu du discours Yves,
25:10sinon ce serait bien sympa.
25:11On sait en revanche
25:12que l'allocution va durer
25:13une dizaine de minutes
25:14à peu près,
25:15Emmanuel Macron
25:16qui l'a déjà enregistré
25:17souvent,
25:18un chef de l'État
25:19l'enregistre
25:20quelques minutes avant
25:21pour éviter
25:22les aléas du direct
25:23comme on dit.
25:24Donc cette allocution
25:25a été enregistrée,
25:26elle dure une dizaine de minutes
25:27et on sait qu'Emmanuel Macron
25:29ne devrait pas annoncer
25:30le nom de son
25:32ou de sa future
25:33Première Ministre
25:34dans ce discours.
25:35En revanche,
25:36il va revenir sur
25:37la censure hier
25:38de Michel Barnier
25:39et expliquer aussi
25:40comment on a pu
25:41en arriver là
25:42et quelle place
25:43il compte occuper
25:44dans les prochaines semaines.
25:45Sachant qu'il a été
25:46très en retrait
25:47au moment
25:48de Michel Barnier,
25:49là il sera peut-être
25:50un peu plus présent
25:51sur la scène nationale.
25:52Voilà ce que m'expliquent
25:53les personnes
25:54qui ont pu échanger
25:55avec lui ces dernières heures.
25:56Thomas Dépré,
25:57en direct de l'Elysée,
25:58ils attendent quoi
25:59les Français ce soir ?
26:00Enfin, tel qu'il s'exprime
26:01dans vos enquêtes
26:02Jean-Daniel Lévy ?
26:03Ils attendent deux choses.
26:04La première chose,
26:05c'est peut-être une explication
26:06sur au fait
26:07pourquoi il y a eu
26:08dissolution.
26:09Et c'est vrai
26:10que sur ce point-là,
26:11il y a
26:12un non-dit
26:13de la part
26:14de l'exécutif
26:15ni au moment
26:16de prononcer
26:17de la dissolution
26:18ni même
26:19depuis
26:20l'été dernier
26:21où le président
26:22de la République
26:23ne s'est pas clairement
26:24exprimé à ce niveau-là.
26:25Et puis,
26:26le deuxième aspect,
26:27l'idée de se dire
26:28on nous a demandé
26:29et on nous a posé
26:30une question
26:31alors que le président
26:32de la République
26:33n'était pas obligé
26:34de nous poser
26:35cette question-là.
26:36Il n'était pas obligé
26:37de dissoudre,
26:38la situation
26:39ne l'imposait pas
26:40et on a l'impression
26:41un peu comme en 2005
26:42après le traité
26:43constitutionnel européen
26:44qu'on nous a posé
26:45une question
26:46et qu'on nous a dit
26:47vous avez mal répondu.
26:48Vous avez mal répondu
26:49et donc,
26:50dans ce contexte-là,
26:51tout continue
26:52qu'avant ou pas loin.
26:53On a une présidente
26:54et un gouvernement
26:55qui donne le sentiment
26:56de ne pas être
26:57en cohabitation complète
26:58et puis également
26:59des messages
27:00qui ont été exprimés
27:01de la part des Français
27:02autour de la thématique
27:03du pouvoir d'achat,
27:04autour de la thématique
27:05de la sécurité,
27:06autour de la thématique
27:07de l'immigration par exemple
27:08sur lesquelles il y avait
27:09des attentes fortes
27:10et sur lesquelles
27:11ils ont le sentiment
27:12de ne pas avoir eu
27:13de réponse claire
27:14de la part du gouvernement
27:15de Michel Barnier.
27:16Mais en quoi Emmanuel Macron
27:17peut-il s'appuyer
27:18sur ce que vous venez
27:19de nous décrire ?
27:20En disant que
27:21c'est un mandat
27:22qu'il a fixé
27:23et en tout cas
27:24qu'il a incité
27:25le futur
27:26ou qu'il va inciter
27:27le futur gouvernement
27:28à tenir compte
27:29des aspirations des Français,
27:30que ceux-ci
27:31se sont exprimés
27:32dans le cadre
27:33des dernières élections législatives,
27:34qu'ils ont exprimé
27:35des messages
27:36qui étaient des messages
27:37relativement clairs
27:38et qu'à ce titre-là
27:39il faut parvenir
27:40à pouvoir répondre
27:41à ces aspirations.
27:42Le président l'applique
27:43souvent,
27:44fixe des injonctions
27:45et après
27:46c'est au Premier ministre
27:47à pouvoir trouver la solution
27:48pour pouvoir la mettre
27:49entre guillemets en musique.
27:50A défaut d'annoncer
27:51à un Premier ministre
27:52cet étrange sport,
27:53ce soir,
27:54Christophe Barnier.
27:55C'est-à-dire rétablir
27:56la Vème République.
27:57En quelque sorte,
27:58absolument.
27:59Avec un président
28:00qui donne le cap
28:01et qui charge
28:02un bon gouvernement
28:03et son chef
28:04de pratiquer
28:05les opérations nécessaires.
28:06Ça serait assez inédit
28:07comme réponse,
28:08ça ne serait pas très macronien,
28:09ça ne serait pas très jupitérien
28:10mais ça peut être en effet
28:11une manière de se mettre à l'abri
28:12aussi des critiques
28:13qui sont émises.
28:14S'il est dans l'hommage
28:15à Michel Barnier
28:16et dans l'idée
28:17de rechercher quelqu'un
28:18qui va pouvoir répondre
28:19aux problèmes concrets
28:20des Français,
28:21ce soir,
28:22quand on donne hommage
28:23au Premier ministre,
28:24il ne reste plus en place.
28:25Bien sûr,
28:26mais rétablir l'ordre
28:27des priorités,
28:28c'est déjà donner
28:29une feuille de route.
28:30Donner une feuille de route,
28:31c'est déjà dresser
28:32un portrait robot
28:33du Premier ministre
28:34qu'il nommera
28:35le lendemain
28:36ou dans les jours qui suivent.
28:37On dit qu'il doit le nommer
28:38absolument vite
28:39parce qu'il y a Notre-Dame
28:40et que les caméras
28:41du monde entier
28:42vont nous filmer.
28:43Bon, on a traversé
28:44les Jeux Olympiques
28:45avec un Premier ministre
28:46qui expédiait
28:47les affaires courantes.
28:48Ce n'est pas du tout ça le problème.
28:49C'est que le Premier ministre
28:50n'a pas le droit
28:51d'expédier.
28:52Donc il faut vite
28:53nommer un nouveau fusible
28:54parce qu'il y a
28:55la colère des parlementaires,
28:56il peut y avoir aussi
28:57la colère de la rue.
28:58Alors Emmanuel Macron,
28:59c'est bien que dans l'histoire,
29:00l'exécutif en France,
29:01il tombe quand il y a
29:02évidemment une action politique
29:03mais quand il y a surtout
29:04une révolte de la rue.
29:05C'est vrai en 1830,
29:06en 1848,
29:07ça a failli l'être
29:08en mai 68
29:09avec le général de Gaulle.
29:10Donc Emmanuel Macron
29:11doit se mettre à l'abri
29:12de ces colères
29:13pour l'instant dispersées
29:14mais qui pourraient être
29:15convergentes.
29:16En tout cas,
29:17on voit bien que c'est
29:20la démission du Président
29:21par action de la rue
29:22puisqu'il n'y a pas
29:23de moyens juridiques
29:24de le faire partir.
29:25Je suis un peu inquiète
29:26quand j'entends
29:27votre reporter
29:28expliquer qu'il veut
29:29peut-être se remettre
29:30un peu plus au centre
29:31de la scène
29:32comme s'il avait dit
29:33j'ai tenté de m'extraire
29:34et vous voyez,
29:35c'est encore plus le bordel,
29:36on a besoin de moi,
29:37j'arrive.
29:38C'est ce qu'il disait
29:39dans l'avion,
29:40je le précise,
29:41pardonnez-moi,
29:42en rentrant à Paris.
29:43Je pense que c'est une erreur
29:44parce qu'il n'a toujours
29:45pas intégré
29:46ce que lui disent
29:47les résultats des urnes
29:48depuis plusieurs années maintenant.
29:49Le « en même temps »
29:50ne fonctionne pas.
29:51Pourquoi il ne fonctionne pas ?
29:52Parce que,
29:53on l'a dit,
29:54les priorités des Français,
29:55mais depuis des années,
29:56pouvoir d'achat,
29:57sécurité,
29:58immigration.
29:59Il a répondu
30:00sur le pouvoir d'achat
30:01en creusant la dette
30:02et sur la sécurité.
30:03Sur l'immigration,
30:04il se met lui-même
30:05depuis le début
30:06de son premier quinquennat
30:07dans l'incapacité
30:08de répondre
30:09en versant un coup à gauche,
30:10un coup à droite.
30:11On ne peut pas
30:12dire
30:13qu'il n'y a pas
30:14de moyens juridiques
30:15de le faire partir.
30:17Il y a des politiques,
30:18notamment sécuritaires
30:19et immigration,
30:20qui nécessitent
30:21qu'on fasse des choix.
30:22Et il n'arrive pas
30:23à faire ce choix.
30:24C'est-à-dire,
30:25il nomme Bruno Retaillou
30:26à l'intérieur
30:27et puis il donne
30:28un garde des Sceaux socialiste
30:29et l'attelage Tang.
30:31Et débrouillez-vous.
30:32Il va falloir
30:33que ces priorités
30:34à un moment
30:35soient fixées
30:36et qu'elles soient fixées
30:37avec l'Assemblée nationale
30:38qu'on a aujourd'hui
30:39et effectivement.
30:40Il y a une logique
30:41dans ce que vient de nous dire
30:42Géraldine Wössner
30:43mais on n'imagine pas
30:44vraiment que ça puisse
30:45atteindre le cerveau
30:46du Président de la République.
30:47Je pense que la difficulté
30:48du moment
30:49c'est que la clé de voûte
30:50des institutions
30:51ça reste le Président
30:52de la République.
30:53Le pouvoir d'action
30:54il est au gouvernement
30:55et le pouvoir de décision
30:56il est au Parlement.
30:57Et ce qui sera intéressant
30:58de regarder
30:59au-delà de la nomination
31:00du Premier ministre
31:01c'est la composition
31:02du gouvernement.
31:03Parce que soit
31:04il essaiera de faire
31:05comme il l'a fait précédemment
31:06avec le gouvernement Marnier
31:07en allant chercher
31:08des équilibres politiques
31:09qui reflètent
31:10ce qui se passe au Parlement
31:11et on a bien vu
31:12que ça posait des problèmes.
31:13Soit il essaiera
31:14d'avoir une composition
31:15peut-être un peu plus
31:16composée d'experts
31:18et d'hybrider ça
31:19avec des figures politiques
31:20sur des postes importants.
31:21Et ça viendra à beaucoup
31:22de l'ambition politique
31:23qu'il a pour cette séquence
31:24de quelques mois.
31:25Dans quelques minutes
31:267 minutes exactement
31:27le Président de la République
31:28s'exprime sur RTL.

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