"On refait le monde" avec Rokhaya Diallo, journaliste et éditorialiste, Mathilde Siraud, rédactrice en chef du service politique du "Point", et Philippe Moreau-Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences Po. Au programme : la droite de retour au pouvoir ; le handicap, grand absent du gouvernement ?
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 23 septembre 2024.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 23 septembre 2024.
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00:00On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:05On va commencer par refaire la France, puisque la droite est de retour au pouvoir.
00:09Avec Rockaïa Dialogue, journaliste, éditorialiste, bienvenue Rockaïa.
00:13Mathilde Sirot, rédactrice en chef du service politique du Point Blanc, bienvenue Mathilde.
00:17Et Philippe Moreau-Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences Po.
00:21Merci de nous avoir rejoint Philippe.
00:23Ce gouvernement, il vous intrigue, il vous intéresse, c'est une première.
00:26Comment vous vivez les choses, Philippe Moreau-Chevrolet ?
00:29Je vis ça d'une façon un peu désincarnée,
00:33un peu comme on regarde quelque chose qui ne nous concerne pas vraiment.
00:36Pourquoi ? Parce qu'il y a une forme d'apesanteur dans ce gouvernement,
00:38on ne sait pas combien de temps il va durer.
00:40Il n'est pas sorti d'une logique politique profonde, c'est ça qu'on va dire.
00:43Au moins qu'on puisse dire.
00:45C'est assez artificiel. C'est une construction intéressante.
00:48Mais c'est presque comme si, à titre personnel, je ne me sentais pas encore concerné.
00:51Si ça dépasse Noël, janvier, février, je commencerais à me dire oui, bon peut-être.
00:55Mais là encore, il va se poser la question d'une dissolution en juillet.
00:58Donc c'est un gouvernement en apesanteur.
01:00On va voir comment il atterrit.
01:02Mathilde Sirot, vous imaginiez, il y a encore peu de temps,
01:04cette personnalité de droite autour de la table du Conseil des ministres ?
01:07Non ?
01:08Depuis 2017, Emmanuel Macron a quand même largement recruté de ce côté-là de l'échiquier politique.
01:16En revanche, c'est sûr qu'on peut tirer comme conclusion que ce cycle ouvert par la dissolution
01:23se clôt quand même par une droitisation de l'exécutif.
01:27Avec des personnalités bien sûr comme Bruno Retailleau et avant tout par Michel Barnier à Matignon.
01:34Ensuite, quelle sera la ligne politique portée par ces 40 personnalités si l'on compte Michel Barnier ?
01:41Pour l'instant, on a du mal à le voir.
01:45Est-ce que ce sera purement et simplement un gouvernement LR parce que Michel Barnier veut impulser une politique de droite ?
01:53Ou est-ce qu'on est sur un nouveau en même temps, j'allais dire 2.0, avec beaucoup de personnalités du centre, de la droite,
02:02et cette personnalité de gauche en la personne de Didier Migaud à la chancellerie ?
02:07Alors la question que vous posez en soulève une autre, Kayadialosé.
02:10Est-ce que c'est une forme de cohabitation qu'est en train de subir en ce moment le Président de la République
02:14ou on est dans un autre registre, autre chose, vraiment qu'une page de nouvelles qui se tourne ?
02:19Ça n'a rien d'une cohabitation. Le Premier ministre lui-même ne reconnaît pas ce terme
02:23alors que c'est ce qui avait été demandé par les Français dans l'expression de leur suffrage.
02:27Donc moi j'ai plutôt l'impression d'assister à une mascarade.
02:29On a effectivement énormément de ministres qui sont issus de la droite traditionnelle
02:33mais aussi beaucoup qui sont issus du camp présidentiel qui a été quand même massivement rejeté
02:38lors de deux scrutins consécutifs.
02:40Donc on a aujourd'hui une continuité aussi bien dans les personnes qui incarnent le gouvernement
02:46mais aussi probablement dans la stabilité des politiques qui avaient été amenées par Emmanuel Macron et son camp
02:51et qui je crois ont été rejetées quand même assez fortement par les Français.
02:54Donc là vous venez de nous dire gentiment, ça a toujours été un Président plutôt de droite
02:59contrairement à ce qu'il prétendait et en fait il est un peu confronté à une forme de réalité, c'est ça ?
03:03C'est rare qu'en n'étant ni de droite ni de gauche on soit de gauche.
03:05Généralement quand on est ni de droite ni de gauche on est de droite.
03:08J'ai rarement vu des personnes...
03:10Donc effectivement ce sont des politiques de droite qu'il a menées jusqu'ici, jusqu'alors.
03:14Peut-être qu'il y a effectivement un ancrage à droite qui est plus affirmé
03:17mais en tout cas la formation qui est celle d'Emmanuel Macron est très très bien représentée.
03:25Ce qui est intéressant aussi c'est qu'on fait une entorse à la tradition de la Ve République
03:30puisque finalement on a un Premier Ministre qui n'est reçu d'aucune des formations
03:33qui est arrivée en tête lors des élections législatives.
03:35Donc ça ne correspond à rien par rapport au suffrage qui a été exprimé.
03:38Ça va durer combien de temps cette histoire ?
03:40Mathilde Sirot, c'est une vraie question non ?
03:42C'est une vraie question Yves.
03:43Tous les acteurs ont intégré cette notion d'instabilité.
03:48Michel Barnier dirait lui-même à ses ministres
03:52vous êtes là pour 18 mois, ce qui nous semble quand même particulièrement optimiste.
03:56En réalité tout dépend du Parlement, ça va se jouer dans l'hémicycle.
04:00Au moindre accident parlementaire il peut y avoir une motion de censure qui est adoptée.
04:05On sait que le Rassemblement National est quand même maître des horloges dans cette histoire
04:11puisque le jour où Marine Le Pen décide d'allier ses voix à celle du nouveau Front Populaire
04:18qui est déjà dans une logique de censure et d'opposition,
04:21on sait que les voix seront suffisantes pour faire tomber le gouvernement.
04:24Est-ce que c'est pendant le budget ? Est-ce que c'est après le budget ?
04:28Honnêtement aujourd'hui c'est trop tôt pour le dire.
04:30Pardonnez-moi, je voudrais être sûr de vous avoir bien compris.
04:32Il dit à ses ministres, je parle de Michel Barnier en ce moment,
04:34alors c'est peut-être une information Mathilde Sirot, une information du point,
04:37vous êtes là pour 18 mois ?
04:39C'est ce qu'il leur a dit oui.
04:40C'est ce qu'il leur a dit aujourd'hui ?
04:41Oui absolument.
04:42Il manque pas d'aplomb.
04:44C'est déjà très optimiste effectivement.
04:47En fait il suffirait de vraiment pas grand chose pour qu'on ait une crise institutionnelle vraiment très grave.
04:54Et on ne connaît absolument rien de la stratégie du RN.
04:56Il est tout à fait possible que le RN décide de retirer la prise juste pour provoquer une crise de régime
05:02et pousser le président à une démission, essayer d'avoir une élection présidentielle anticipée.
05:05Il ne faut pas oublier que le RN joue son capital dans cette histoire.
05:08Le piège macroniste, qui est plus habile qu'on ne le pense, pour essayer de dire un peu de bien du président,
05:14c'est un piège qui est assez redoutable parce que ça signifie que le RN certes est placé en position de pouvoir
05:21mais aussi vis-à-vis de ses électeurs comptables de ce gouvernement.
05:24Donc là où la gauche a des chances de reprendre un peu la main vis-à-vis de l'électorat populaire par exemple,
05:28c'est en jouant là-dessus, en disant le RN est en train de soutenir le gouvernement.
05:32Vous voyez bien qu'il y a des politiques qui sont mises en place, notamment de hausse de l'impôt,
05:36qui ne sont pas des politiques sociales, qui ne sont pas des politiques que nous on recommande.
05:39Donc voilà, plus ça dure, plus c'est mauvais pour le RN.
05:43C'est la pression aussi assez nouvelle qu'a Marine Le Pen sur les épaules.
05:46Elle devient comptable d'une partie de la politique gouvernementale,
05:49si ce n'est de la totalité puisqu'on sait qu'elle peut retirer la prise.
05:52Est-ce qu'on peut dire ce soir mission accomplie pour Michel Bernier ?
05:56Si le but est de parler à l'électorat conservateur et au cœur de l'électorat macroniste,
06:00qui comme on le sait est constitué de seigneurs plutôt CSP+,
06:03oui, parce que ça va les rassurer. Il n'est pas inquiétant, Bernier.
06:07En revanche, si c'est donné un sens au vote Macron, essayer de recomposer son corps,
06:12non, c'est l'inverse qui se produit.
06:14En réalité, on risque de rentrer dans une période de très forte instabilité,
06:18à laquelle on ne voit pas vraiment de fin, puisque seul le Président est en mesure de l'arrêter dans dix mois.
06:23Ok, il y a un dialogue, je vous ai vu abonder.
06:25Oui, disons que dans ses déclarations, il n'a pas non plus apporté des précisions extrêmement claires
06:32sur ce qui allait advenir.
06:34Et puis, il y a aussi une orientation qui ne s'est pas traduite dans les nominations,
06:40c'est le front qui s'est dressé aussi contre le RN,
06:42qui s'exprimait très fortement lors de l'élection législative.
06:45Les Républicains ont refusé d'y participer, Michel Bernier est Premier ministre,
06:48de nombreux Républicains du Parti Républicain sont au gouvernement,
06:52et finalement, ce refus du RN n'a pas vraiment trouvé de traduction
06:59dans ce qu'est aujourd'hui le gouvernement.
07:02Et ça, c'est aussi une manière de mettre de côté une volonté populaire qui a été quand même assez importante.
07:07Mathilde Sirot semble abonder.
07:09Il y a effectivement un risque quand même démocratique dans ce casting,
07:14qui est censé être la traduction du vote des Français du 30 juin et 7 juillet.
07:19Parce qu'effectivement, ni le centre macroniste, ni les Républicains
07:24ne sont arrivés en tête de ces élections, bien au contraire.
07:27En revanche, ce que peut-être Michel Bernier a en tête, étant donné cette configuration politique,
07:34c'est peut-être de mettre à l'ordre du jour des priorités, des objets politiques
07:39qui pourraient, selon lui, davantage correspondre aux attentes des Français.
07:43C'est peut-être là, peut-être dans l'action, davantage que dans le casting,
07:47qu'il a peut-être une carte à jouer pour donner à voir et répondre
07:53aux gestes des Français à leur vote les 30 juin et 7 juillet.
07:57Et il a donc dit à ses ministres, ce qui me surprend infiniment, qu'ils étaient là pour 16 mois.
08:0218.
08:0318.
08:04Je commence déjà.
08:06Le président dans tout ça, est-ce qu'il s'amuse ?
08:08On va vous en parler dans un instant.
08:10Yves Calvi, on refait le monde sur RTL.
08:14RTL, s'informer ensemble.
08:18Il est 19h30.
08:20RTL soir.
08:21On refait le monde.
08:22Avec Yves Calvi.
08:23L'essentiel de l'actualité.
08:24Avec Aude Verdouccio.
08:25Le premier conseil des ministres du gouvernement.
08:27Barnier, ils étaient 39.
08:29Autour d'Emmanuel Macron, réunion express de 30 minutes avant un séminaire gouvernemental
08:34vendredi après-midi à Matignon.
08:36L'accident d'un bus scolaire cet après-midi près de Choconin en Seine-et-Marne.
08:40On compte au moins 14 blessés, dont deux graves sur la soixantaine de passagers.
08:43Le véhicule s'est renversé en sortie d'un virage, d'après le journal Le Parisien.
08:47Les circonstances de l'accident restent floues.
08:50Au Liban, le Hezbollah dénonce une nouvelle frappe israélienne sur la banlieue sud de
08:54Beyrouth.
08:55Tzahal dit avoir frappé des infrastructures de combat du mouvement chiite.
08:59Cette escalade de tensions a fait 274 morts et 5000 blessés en moins d'une semaine,
09:04d'après le gouvernement libanais.
09:05Notez que les sirènes d'alerte ont aussi retenti ce soir à Ifa, en Israël.
09:10Aude Verdouccio que l'on retrouve à 20h pour d'autres actualités.
09:14Yves Calvi jusqu'à 20h
09:17On refait le monde sur RTL
09:20Avec Philippe Homme, Aurore Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences Po,
09:23Mathilde Sirot, rédactrice en chef du service politique de l'hebdomadaire Le Point,
09:27et Rokhaya Diallo qui est journaliste et éditorialiste.
09:30Bon alors je vous demandais avant qu'on marque une petite pause, est-ce qu'il s'amuse
09:33en ce moment le Président ? Parce qu'avec lui on ne sait jamais vraiment.
09:35Comment vous percevez les choses Mathilde Sirot ?
09:38Il met en scène une nouvelle posture, celle du surplomb.
09:42On a eu l'habitude depuis 2017 d'avoir un Président qui s'occupait de tout, tout le temps.
09:47Qui était une sorte de micro-manager à s'occuper du moindre détail,
09:51de chaque politique publique, de chaque détail de texte de loi.
09:55Là au contraire, il veut montrer aux Français une forme de distance.
09:59Alors on a vu que ses proches depuis samedi faisaient dire aux journalistes
10:04ce n'est pas le gouvernement d'Emmanuel Macron, c'est le gouvernement de Michel Barnier.
10:08Pour montrer qu'ils se mettaient en distance des choix qui ont pu être faits dans cette équipe-là.
10:15Et le Président finalement, comme à l'image de certains responsables politiques
10:20qui deviennent populaires une fois qu'ils ont quitté le pouvoir,
10:24il espère dans cette période retrouver une forme de virginité
10:30ou en tout cas une meilleure image auprès des Français
10:33en se concentrant sur ses prérogatives internationales et constitutionnelles du Président de la République.
10:38Je précise à nos auditeurs que demain matin à 7h40, c'est justement Maude Bréjon,
10:42porte-parole du nouveau gouvernement Barnier, qui sera l'invité de notre matinale à 7h40.
10:48« Je serai là pour vous aider à réussir », a-t-il dit à ses ministres.
10:52Peut-être l'avez-vous entendu, mais moi j'ai l'immense soupir de Rocaïa Diallo.
11:01C'est déjà le début d'une réponse.
11:03C'est un peu des cadeaux empoisonnés.
11:05Depuis le début de l'été, j'ai quand même l'impression qu'il a beaucoup joué aux apprentis sorciers
11:08avec un résultat qu'il n'imaginait pas, mais qui non seulement a rendu sa majorité,
11:14elle a complètement affaibli, elle a fait passer au second plan à l'Assemblée nationale,
11:18mais en plus ça a vraiment créé de la frustration et du ressentiment chez les Français.
11:22Et je crois que toute la période qu'on vient de vivre, à savoir le Président qui convoque de nouvelles élections,
11:28des personnes qui se mobilisent massivement, qui s'investissent,
11:30et qui montrent vraiment un intérêt pour la démocratie,
11:32puis finalement une espèce de fin de non-recevoir par rapport à l'opinion qu'ils ont exprimée,
11:35je trouve que c'est assez violent.
11:37J'ai entendu hier Michel Barnier dire que la grande cause du quinquennat serait la santé mentale.
11:42Je pense qu'Emmanuel Macron se joue bien de la santé mentale des Français
11:45en créant de la frustration et de l'instabilité psychologique forte.
11:49C'est vraiment compliqué pour tout le monde d'endurer ce qui se passe depuis plusieurs mois.
11:56Oui, je crois que ce n'est pas bon pour la santé mentale des Français.
11:58Et pour le pays ?
11:59Non, pour le moral général du pays.
12:02Quand même, Philippe Moreau-Chevrolet, le Président de la République,
12:05dans la situation qui est la sienne, même s'il semble mettre un peu de surplans
12:09et d'aménité dans ce qu'il fait en ce moment,
12:12quel est son rôle, son espoir, son objectif ?
12:15Juste terminer son quinquennat tranquillement ?
12:17C'est très difficile à dire.
12:20Il faut regarder les actes, pas les discours.
12:22Voilà, absolument.
12:23Si on regarde les actes, qu'est-ce qu'on constate ?
12:25Que le Président a gardé, depuis le début et en dépit de deux défaites quand même vraiment fortes,
12:30sa position centrale.
12:32Et je pense que son objectif est donc de préserver sa position centrale,
12:36d'être en contrôle au maximum de la situation politique,
12:39obéissant en sacrifiant ses propres troupes.
12:41Il l'a fait sans trop d'état d'âme et d'une façon très plastique.
12:45Mais vraiment, c'est frappant chez ce Président.
12:47Il s'adapte absolument à toutes les circonstances.
12:50Donc, il va choisir un alliage avec la droite,
12:52quitte à aller vers la droite dure avec Bruno Retailleau,
12:55qui n'est quand même pas la personne la plus marrante du monde.
12:58On a vu pendant la passation de pouvoir qu'il faisait même un tout petit peu peur.
13:01Enfin, on a vraiment l'impression de voir...
13:03Je ne trouvais pas que vous en rajoutez beaucoup, là.
13:05L'impression qu'il prend l'insécurité sur lui.
13:06Il incarne l'insécurité.
13:08C'est ce qu'on lui demande.
13:09Oui, ça tombe bien, c'est ce qu'on lui a donné comme poste.
13:11Si vous voulez, Gérald Darmanin, il avait ce pas de côté.
13:13Alors, je ne vais pas dire du bien de Gérald Darmanin,
13:15mais il avait plus de légèreté ou d'humanité dans l'approche de Retailleau.
13:20On sent que c'est là.
13:22Et ce que je veux dire par là, c'est qu'il y a un côté anxiogène dans ce gouvernement,
13:26un petit peu, parce qu'il va aller vers le RN.
13:28D'ailleurs, il repose sur un accord implicite avec le RN.
13:31Pour la gauche, c'est comme si on s'était assis sur les votes.
13:34Donc, il y a un problème démocratique.
13:36Et il y a un problème démocratique même pour tout le monde,
13:38puisque 76% des Français jugent que le vote n'a pas été respecté,
13:42toute tendance confondue.
13:43Donc, on est dans une situation quand même très précaire pour tout le monde,
13:46sauf pour une personne qui est à l'Élysée et dont la situation est une situation de contrôle.
13:51On va le voir à l'Élysée pour décider de la prochaine alliance gouvernementale parlementaire.
13:55On va le voir pour passer un casting.
13:57Lucie Castex est allée le voir.
13:58C'est quand même incroyable.
13:59Incroyable.
14:00On est en démocratie.
14:01L'opposition nomme une candidate, Lucie Castex.
14:03Elle va passer un casting à l'Élysée,
14:05chercher son adversaire politique,
14:07pour savoir si elle est digne d'être Premier ministre.
14:09Je veux dire, vous vous rendez compte, Yves, de ce que ça veut dire ?
14:11C'est surréel, quand même.
14:13Donc, le Président, il contrôle absolument tout.
14:16Il a réussi à tout contrôler.
14:17Et là-dessus, il est très fort.
14:19Je vous cite à propos du gouvernement, Mathilde Serrault,
14:21sur X, X Twitter, je le rappelle.
14:23« Aucun chef de parti n'est présidentiable ou grand élu.
14:26Un subtil équilibre du centre macroniste à la droite conservatrice
14:29et un proche du chef de l'État, de sans presser de préciser.
14:32Ce gouvernement n'est pas le choix du Président. »
14:34Franchement, ce n'est pas très fair-play.
14:36C'est lui qui a perdu les élections, quand même.
14:39Non ?
14:40Certains imaginent qu'Emmanuel Macron, désormais, va jouer un petit peu
14:44le chef de l'État de cohabitation, à l'image, à l'époque,
14:48d'un François Mitterrand avec Jacques Chirac.
14:50Il est plus sûr de penser qu'il va se tenir à distance,
14:55d'autant plus qu'il y a des sujets politiques très abrasifs à venir.
14:59On pense à la question budgétaire.
15:02Et pour lui, c'est tout à fait opportun de se dire
15:06qu'il n'aura pas à mettre les mains dans le cambouis, si j'ose dire,
15:09et de se mêler de ce sujet très compliqué,
15:11où il va falloir faire des économies.
15:14Et on voit bien que le débat fiscal est engagé.
15:17Donc, il y a aussi une opportunité pour lui, dans ce nouveau temps,
15:22comme il dit, politique, à une forme de retrait.
15:26Et lui, il est Président, il pense le temps long.
15:30En revanche, il y a un vrai sujet existentiel pour lui,
15:33qui est si cette situation mène à un retour du clivage gauche-droite.
15:37D'ailleurs, c'est ce qu'on pressent.
15:40Il aura quand même effacé ce qu'il a mis en place,
15:44en arrivant, en surgissant dans l'espace politique,
15:47qui est le dépassement politique.
15:49Dans un instant, Michel Barnier, qui invite, on va dire, à la modestie,
15:53c'est le terme qu'il a employé, est-ce le bon ?
15:56Et pourquoi, quand on est à la tête du gouvernement français,
15:58on en débat avec mes camarades ?
16:08Avec Rocaille, journaliste et éditorialiste,
16:10Philippe-Laurent Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences Po,
16:14et Mathilde Sirot, qui est rédactrice en chef du service politique de l'hebdomadaire Le Point.
16:18Michel Barnier a donc réuni ses ministres ce matin,
16:20il les a exhortés à être, je cite,
16:22« irréprochables, modestes, à agir plus que communiqués, pas désebroufs ».
16:26On est rentrés dans le pas désebroufs, Philippe-Laurent Chevrolet ?
16:30Pour l'instant, c'est du...
16:32Je vais presque m'endormir, non ?
16:33C'est du déclaratif.
16:34Donc, on va voir ce qui se passe, là encore.
16:36Ça va être difficile de ne pas communiquer.
16:37D'ailleurs, il y en a qui ont commencé à communiquer.
16:39Le ministre de la Fonction publique a dit qu'il allait dégraisser le mammouth.
16:42Alors, il n'a pas dit ça comme ça, mais il l'a dit un peu.
16:44Donc, il y en a qui ont quand même envie d'exister.
16:46Il va falloir composer avec des gens qui ont quand même des carrières à faire,
16:49des gens jeunes.
16:50Alors, peut-être avez-vous entendu notre nouvelle ministre de l'Agriculture
16:52dans le journal de 19h, Annie Gennevard ?
16:54Elle nous promet des changements dès les prochaines semaines,
16:57dans la cour des fermes, a-t-elle dit.
16:59Et puis, sa consœur de la santé, Geneviève Dariussec,
17:01affiche alors elle, vous allez voir, mais en beaucoup moins d'ambition.
17:04Excusez-moi de vous dire, mais que je ne ferai pas de miracle,
17:06que je ne suis pas une fée,
17:08et que nous devons tous nous retrousser les manches
17:11et travailler en responsabilité.
17:13Comment peut-on avec des budgets qui vont forcément augmenter un petit peu,
17:17mais jamais à la hauteur de ce que tout le monde espérerait,
17:20comment peut-on faire mieux ?
17:22C'est un enjeu qui demande de l'intelligence collective
17:24et il faut que tout le monde travaille ensemble
17:26pour que nous arrivions à relever ces défis.
17:29Je vous promets que je n'ai jamais entendu
17:31un ou une ministre prendre ses fonctions
17:33en tenant de tels propos.
17:35C'est absolument incroyable.
17:37Elle est à la limite de nous dire
17:39bon, on ne peut pas faire grand-chose,
17:41on va bien voir comment ça se passe.
17:43Elle a pris la modestie à la laine.
17:44On peut louer son honnêteté.
17:46C'est vrai que même en étant assez raisonnable
17:54sur ce qu'elle imagine pouvoir faire,
17:56je pense qu'il y a aussi une manière de tourner les phrases
17:57qui pourrait être peut-être plus encourageante et positive.
18:00Elle a pris apparemment l'invitation à la modestie à la lettre.
18:05C'est vrai que c'est possible aussi,
18:09mais c'est vrai que c'est surprenant
18:13par rapport à d'autres qui étaient beaucoup plus offensifs
18:15ou effectivement le ministre de l'économie
18:17qui lui a choisi de parler au JDD aussitôt.
18:20Politiquement, c'est aussi une manière de s'inscrire dans quelque chose.
18:23Je trouve que c'est un signal qui peut être inquiétant
18:25pour des personnes qui craignent les idées
18:27qui sont portées par l'extrême droite,
18:29puisque le tour qu'a pris le JDD est celui-là aujourd'hui.
18:32Donc on voit qu'il y a quand même des gens
18:34qui sont aujourd'hui dans une forme d'ambition personnelle
18:37parce que c'était aussi une manière de se faire connaître,
18:39de faire la une d'un journal dès son arrivée.
18:41Peut-être qu'en Belgique, il y avait une ministre de la Santé
18:45qui avait très bien réussi en disant
18:46je vais prendre six mois pour connaître le dossier dont j'ai la charge
18:50et je reviendrai vous parler quand je saurai de quoi je parle.
18:52Ça, ce serait intéressant.
18:54Mais ça, c'est déjà plus actif.
18:56C'est-à-dire qu'il y a une démarche,
18:57elle dit je vais faire quelque chose,
18:58je ne sais pas ce que je peux faire aujourd'hui,
18:59mais je vais faire quelque chose.
19:00Là, elle ne dit même pas qu'elle va essayer de faire quelque chose.
19:02Surtout, elles ne sont pas sur la même ligne.
19:05Mme Gennevard et Mme Dariussec ne tiennent pas le même propos
19:08sur leur engagement et l'activité qu'elles entendent avoir
19:11à la tête du gouvernement, Mathilde Sirot.
19:13Et pourtant, Michel Barnier a nommé une ministre
19:15qui est chargée de la coordination gouvernementale.
19:18Donc là, il y a peut-être du grain à moudre pour elle.
19:22C'est vrai qu'un casting de 40 personnalités,
19:2539 si l'on exclut Michel Barnier,
19:28avec des sensibilités qui n'ont rien à voir les unes des autres,
19:32si on prend d'un côté par exemple Astrid Panosian-Bouvet
19:36qui vient plutôt du centre-gauche jusqu'à Bruno Retailleau,
19:40là, il va y avoir fort à faire pour tenir tout le monde ensemble.
19:45D'autant que pour l'instant, le gros problème de tous ces ministres,
19:49c'est que la ligne politique n'a pas encore été clairement définie.
19:52On a bien vu quelques prises de parole assez vagues
19:56pour le moment de Michel Barnier,
19:58qui ne s'est pas engagé fortement sur beaucoup d'objets politiques.
20:01Et donc, l'heure de vérité, ce sera le discours de politique générale.
20:05Et on va voir aussi quel type de premier ministre va être Michel Barnier.
20:09Il va falloir qu'il arrive à être un chef.
20:12Et pour ça, il va falloir qu'il arrive à mettre tout le monde d'accord
20:15et qu'il n'y ait pas 39 auto-entrepreneurs
20:17qui nous disent chacun ce qu'ils ont envie de dire
20:20et que tout ça n'est pas de cohérence gouvernementale.
20:22Alors, on avait commencé à l'évoquer tout à l'heure,
20:24mais il y en a quand même un qui ne doute pas de lui,
20:26c'est notre nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
20:28Il promet de rétablir l'ordre.
20:30C'est la première, la deuxième et la troisième priorité, a-t-il dit notamment.
20:33C'est sympa pour Gérald Darmanin, en tout cas.
20:35Oui, c'est sympa.
20:37Ça signifie que Gérald Darmanin, lui, l'avait laissé filer.
20:39Ça ne m'a pas frappé, moi, personnellement.
20:41Gérald Darmanin s'est fait un plaisir en parlant,
20:43en expliquant qu'il était prénommé Moussa
20:47et qu'en gros, on avait l'impression qu'il découvrait
20:49le problème du racisme en quittant la place Beauvau.
20:51Mais il a joué sur son prénom.
20:53Il a beaucoup parlé de ça.
20:54Je pense que c'était vraiment pour marquer la différence avec Bruno Retailleau.
20:57Donc, chacun a joué aussi à être un peu différent de l'autre.
21:01Bruno Retailleau pour arriver avec une certaine légitimité à droite
21:05et pouvoir composer avec l'ORN.
21:07Et puis, Gérald Darmanin, pensant s'ouvrir sans doute à la suite,
21:10pour se démarquer, lui, au contraire, au centre.
21:12Chacun va aller chercher ce qui lui manque ou ce dont il a besoin.
21:15C'était vraiment très intéressant d'observer cette prise de pouvoir.
21:18Mais vous savez, les candidats au poste de premier flic de France,
21:21aujourd'hui, les Français en ont eu tellement.
21:23Rendez-nous Nicolas Sarkozy, finalement.
21:25Il n'est jamais parti, autant qu'il revienne.
21:27– Rocaille Diallo, le petit Moussa qui s'exprime
21:31en disant que ça n'a pas toujours été facile,
21:33ça vous touche, ça vous émeut ou vous trouvez ça inutile ?
21:35– Il aurait peut-être dû le dire avant.
21:37C'est-à-dire que de dire aujourd'hui, avant son départ, évidemment...
21:40– Ça venait un peu tard.
21:41– Oui, c'est assez étonnant.
21:44C'est assez étonnant et on a presque à Thévenot qui a eu le même discours
21:47sur son prénom et son nom de famille d'origine,
21:50en disant qu'elle était fille d'immigrés.
21:52On a quand même une loi sur l'immigration ultra-violente
21:54qui est passée en décembre.
21:55Ces discours-là sur l'immigration,
21:57sur ce que c'est d'expérimenter le passage d'une frontière à l'autre
22:00et l'installation d'un nouveau pays,
22:02on aurait bien aimé l'entendre à un moment où ça avait du sens.
22:05Mais c'est vrai que le dire aujourd'hui,
22:06à un moment où ces gens-là n'ont plus le même pouvoir,
22:08c'est presque cynique, en fait.
22:12Bon, alors on marque une petite pause
22:14et on va repartir sur les impôts avec une auditrice.
22:16À tout de suite.
22:17RTL, on refait le monde.
22:20Avec Yves Calvi.
22:23RTL soir, on refait le monde.
22:25Avec Yves Calvi.
22:28Alors, nous entendions il y a quelques instants...
22:31Enfin, on amenait cette notion, en tout cas,
22:33qu'ils ne pouvaient pas croire au Père Noël ni aux faits.
22:37Écoutez cette auditrice.
22:38On paye des impôts pour avoir des services.
22:41Et si la France est le pays dans lequel on paye le plus d'impôts,
22:44c'est aussi parce qu'il y a le plus de sécurité sociale,
22:48le plus de services gratuits.
22:50Alors, on ne peut pas tout avoir.
22:52Les gens qui disent réduisons les dépenses,
22:55donnez-nous des exemples.
22:56Est-ce que vous allez moins dépenser pour l'éducation ?
22:58Pour les médecins ?
22:59Pour la justice ?
23:00Pour les handicapés ?
23:01Je ne sais pas ce qu'on peut choisir.
23:03Dites-le nous.
23:05Elle est pas mal, hein ?
23:06Elle est beaucoup plus intelligente que les trois quarts des hommes politiques.
23:09De gauche, vous voulez dire, Yves, votre auditrice,
23:11parce qu'elle déplace le terrain là où il faut.
23:13Au lieu de parler de dépenses, elle dit « mais attendez,
23:15de quoi on parle quand on parle de dépenses et de services publics ?
23:18Vous voulez arrêter d'aller à l'hôpital gratuitement ?
23:20Vous savez ce que ça veut dire ?
23:22Moi, j'ai une des amies qui sont tunisiens.
23:24Le papa a été hospitalisé en urgence.
23:26Il ne peut pas aller à l'hôpital.
23:27L'hôpital soigne mal.
23:28Il va à la clinique.
23:2925 000 euros pour lui à payer.
23:30Et une famille qui n'est pas riche.
23:31Est-ce que vous voulez ce modèle-là en France ?
23:33Non.
23:35Elle a raison, cette dame.
23:36C'est comme ça qu'il faudrait poser le débat.
23:37Moins de dépenses, c'est moins de services.
23:39C'est peut-être quand même gratiné de voir que Michel Barnier arrive au pouvoir
23:42en nous laissant entendre qu'il va falloir augmenter les impôts,
23:44alors que c'est toujours, a priori, des politiques auxquelles lui s'est opposé.
23:50Il manque 20 à 30 milliards d'euros pour le budget.
23:53Ça c'est sûr, oui.
23:54Donc, finalement, il y a deux façons de faire pour faire des économies.
24:00Soit on réduit la dépense publique,
24:01soit on revoit la fiscalité.
24:03Visiblement, il va certainement jouer sur les deux tableaux.
24:07Après, la question fiscale, le débat fiscal est forcément explosif.
24:12Puisque de quoi on parle, pour le moment, on ne le sait pas très bien.
24:15Il semble-t-il, il souhaite plutôt taxer le capital.
24:19Jusqu'où ?
24:20Et qu'en est-il de l'ISF ?
24:24Enfin, de plein de mesures.
24:26C'est possible qu'il revienne dessus.
24:28En fait, on ne connaît rien pour l'instant de ce qu'envisage réellement le gouvernement,
24:31notamment sur le plan fiscal.
24:32Et sur la gestion de l'économie française.
24:35C'est vrai qu'augmenter les impôts, ça veut tout et rien dire.
24:38Quels impôts on va augmenter ?
24:40Est-ce qu'on va aller chercher l'argent chez les 10-15% les plus riches
24:44qui se sont enrichis pendant cette période de crise ?
24:47Est-ce qu'on va se poser la question de l'évasion fiscale ?
24:51Il y a énormément de questions qui se posent en termes d'impôts.
24:54Et dire augmenter les impôts, ça fait peur à tout le monde.
24:56Sauf que tout le monde n'est pas nécessairement concerné.
24:58Et l'augmentation des impôts, c'est un vrai choix politique
25:00de se demander de quelle manière on va inscrire la solidarité dans les politiques.
25:04Parce qu'il y a ce principe républicain qui est celui de la fraternité
25:08qui s'inscrit aussi dans la solidarité nationale.
25:10Donc le fait de mettre en place une forme d'équité fiscale,
25:13c'est un vrai choix politique, c'est une démarche politique.
25:15Et c'est une démarche qui, si elle est expliquée, peut avoir du sens.
25:18Y compris pour les Français les plus précaires et les plus marginalisés.
25:21Donc moi je crois qu'augmenter les impôts,
25:23c'est très évasif et ça n'a pas beaucoup de sens si on ne le précise pas.
25:27Alors tout autre chose, mais je crois qu'il faut en parler ce soir.
25:30Parce que pour la première fois depuis bien longtemps,
25:32nous avons un gouvernement sans ministre ou secrétaire d'Etat
25:34ayant en charge le handicap.
25:36Je vous demanderai dans un instant si vous êtes choqués par cet oubli.
25:39En tout cas, vous auditeurs, vous êtes très nombreux à réagir.
25:43Et visiblement ça vous choque.
25:44On écoute par exemple Catherine Deneuville en faire un.
25:46Elle nous appelait depuis le département du Nord.
25:48On a complètement zappé.
25:50On a fait une grande fête pour les Jeux Paralympiques.
25:52Mais alors le quotidien des handicapés, ils ont été complètement oubliés.
25:56On est mis dans un ministère de fourre-tout.
26:00Je trouve ça inadmissible.
26:01Autant pour les gens handicapés comme mon mari à 80%.
26:04Les handicapés invisibles.
26:06Faire des grandes fêtes et de faire des grands discours pour rien.
26:10Beaucoup d'énergie dans ce témoignage.
26:12Vous continuez de nous appeler, vous le savez,
26:1424h sur 24 au 3210 et sur l'application RTL.
26:16Et vous vous retrouverez donc sur l'antenne.
26:18Je vous vois tout de suite réagir.
26:19C'est scandaleux. Honnêtement, c'est tellement choquant.
26:22Déjà on est un pays qui est quand même assez hostile au handicap physique.
26:25C'est la ville de Paris qui est la ville la plus visitée du monde.
26:28C'est une ville qui est extrêmement difficile à appréhender.
26:31À partir du moment où on ne circule pas avec deux jambes debout.
26:34Tout est difficile.
26:35Le métro, les trottoirs.
26:37C'est très compliqué.
26:38Il y a une loi qui avait été mise en place en 2005
26:40qui devait être complètement aboutie sur l'accessibilité.
26:43En 2015, on ne cesse de la repousser.
26:45Les personnes qui sont...
26:47Parce qu'en plus, et je ne dis pas qu'on ne doit plus s'y penser pour ces raisons-là.
26:50Mais le handicap, ça concerne tout le monde.
26:52La plupart des personnes qui sont handicapées le deviennent au cours de leur vie.
26:55Soit parce qu'elles ont des accidents, soit parce qu'elles vieillissent.
26:58On est tous potentiellement concernés.
27:01Et je pense que ce n'est pas la seule raison pour laquelle on devrait être concernés.
27:03Ne serait-ce que par solidarité vis-à-vis des autres.
27:05Mais c'est vraiment cette invisibilisation
27:07après toute la communication qu'on a eue autour des Jeux paralympiques
27:10qui ont contribué à donner une très belle image de notre pays.
27:13Le fait de répondre à cet engouement
27:15par une invisibilisation du handicap
27:17et toutes les politiques qui doivent y être associées.
27:19C'est vraiment hyper choquant.
27:21Et c'est une insulte à tous nos concitoyens qui sont handicapés.
27:23Il n'y a pas que Catherine infurieuse.
27:25Écoutons Philippe Croison qui était notre consultant RTL pendant les Jeux paralympiques.
27:28C'est de la colère, c'est de la tristesse.
27:30Mais qu'est-ce qui s'est passé entre les Jeux paralympiques et ce nouveau gouvernement ?
27:33Moi je me souviens des paroles du Président de la République
27:36à la fin des Jeux paralympiques
27:38quand il dit la flamme que vous avez allumée en chacun de nous
27:41continuera d'éclairer nos vies.
27:43Je pense qu'il a voulu parler d'une étincelle
27:45parce qu'apparemment le feu il n'a pas pris.
27:47Mathilde Sirot, c'est un raté.
27:49Ils ne se sont pas rendus compte.
27:51Ils l'ont fait volontairement.
27:53Je me pose la question.
27:55Je n'imagine pas que Matignon ne revienne pas sur ce sujet
27:58et ne nomme pas quelqu'un qui soit en charge de ce portefeuille ministériel.
28:02C'est clairement un manquement qui politiquement n'est pas tenable.
28:07Donc c'est un enjeu de communication politique.
28:09C'est injustifiable, absolument.
28:11Et pour tout vous dire, lorsque la liste du gouvernement est arrivée à l'Elysée samedi
28:16le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, a prévenu Mathignon
28:21a signalé à Mathignon qu'il y avait deux portefeuilles qui manquaient
28:25celui du handicap et celui des anciens combattants.
28:28Et son interlocuteur qui est le directeur de cabinet du Premier ministre
28:32s'est engagé à pouvoir y remédier, mais visiblement dans un second temps.
28:37C'est choquant, non ?
28:39C'est un problème de communication politique, oui.
28:41Parce que quand on sort des Jeux paralympiques où on a célébré...
28:44On a eu des émotions comme on n'en avait jamais eues.
28:46Oui, et puis pour le coup avec un engouement populaire historique
28:50Jamais la France ne s'est autant passionnée pour les Jeux paralympiques.
28:53Jamais le monde ne s'est autant passionné.
28:55Effectivement, c'est un gros loupé.
28:57Après, le problème c'est que ça va être interprété par les intéressés
29:00non pas comme un problème de communication, mais comme une révélation de la vérité.
29:03Ils n'ont jamais été sincères dans leur démarche.
29:06La preuve, ils nous ont oubliés sur un coin de table.
29:08Comment on lutte contre cette impression ?
29:10Moi je ne sais pas, je pense que les dégâts vont être assez...
29:13Oui, d'autant plus qu'il y a des vrais sujets sur le handicap.
29:16Il y a la question des aidants, la question des couples handicapés,
29:20la question des allocations handicapées,
29:22qui sont des sujets qui sont très difficiles,
29:24sur lesquels le gouvernement a déjà perdu beaucoup de points.
29:27Donc là, ça va encore renforcer le...
29:29renforcer le... enfoncer le clou, si vous voulez.
29:31Et vous nous dites bien Mathilde, je vous ai bien compris,
29:33que ça a été signifié...
29:35Ça a été signalé par l'Elysée, samedi.
29:37Absolument.
29:38Et en plus, on a un pays vieillissant,
29:40donc c'est vraiment une question qui va se poser...
29:42Le handicap est de demain.
29:43Oui, de plus en plus de personnes.
29:44Les anciens combattants sont un peu moins nombreux, vous l'aurez sans doute entendu.
29:47De moins en moins, malheureusement.
29:48Enfin, heureusement, pour...
29:49Enfin, j'espère qu'on ne va pas s'engager dans de nouvelles guerres.
29:51Oulala !
29:53Il y en a toujours régulièrement des anciens combattants, mais...
29:55Mais moins.
29:56Moins.
29:57Merci infiniment, l'Elysée et les autres, d'avoir participé à ces débats.
30:01Dans un instant, l'essentiel de l'actualité, il sera 20h,
30:04et Faustine Bollard pour son émission Héros.
30:06Bonsoir Faustine.
30:07Quel est votre invité ce soir ?
30:09Bonsoir Yves.
30:10Surtout ne ratez pas notre héroïne de ce soir, elle s'appelle Anne France.
30:13Et vous allez l'adorer, elle a 80 ans aujourd'hui,
30:15elle est bourrée d'humour et de franc-parler, vous allez voir.
30:19Et en fait, c'est une femme qui a pris son indépendance dans les années 70
30:23d'une manière extrêmement originale.
30:25C'est un véritable voyage dans le temps,
30:27mais aussi à travers le monde qui vous attend.
30:29A tout de suite.
30:30On vous retrouve dans quelques minutes.
30:31Merci Faustine.