ON REFAIT LE MONDE- Avec Anne-Charlène Bezzina, Tugdual Denis et Pierre Jacquemain

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On refait le monde avec : Anne-Charlène Bezzina, constitutionnaliste, maître de conférences des Universités en droit public, Tugdual Denis, directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles et Pierre Jacquemin, rédacteur en chef du journal Politis.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 05 septembre 2024.

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00:00Yves Calvi. On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:04C'est le moment où jamais de refaire le monde puisque nous avons un nouveau Premier ministre et on le refait ce soir avec Anne-Charlène Bézina,
00:10constitutionnaliste, maître de conférence des universités en droits publics,
00:14Pierre Jacquemin, rédacteur en chef du journal Politices et Tuc du Haldenie, directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles.
00:18Bonsoir et bienvenue à vous trois.
00:20Bonsoir.
00:21J'ai une première question.
00:22Est-ce qu'il était vraiment nécessaire d'aller chercher un homme de 73 ans pour diriger notre gouvernement ?
00:31Je ne sais pas si je dois lire la réponse de votre regard.
00:36Vous lisez.
00:37Il y a eu ce sentiment un petit peu que la semaine de consultation puis la semaine d'attente après les consultations
00:42avait un petit peu érodé de toute façon notre faculté à nous surprendre.
00:46On retombe sur l'idée que les partis politiques n'ont pas beaucoup aidé à la manœuvre et qu'il faudra tester quelque chose.
00:53Est-ce que ça tiendra ? On est sur une grande expectative.
00:56Le plus jeune Premier ministre donne la place au plus vieux de la Ve République.
01:00C'est ça qui est quand même assez original.
01:02Je fais un tour rapide.
01:03Pierre Jacquemin, comment vous percevez cette nomination ?
01:05Moi, je voudrais avoir une pensée pour les hommes et les femmes de gauche et de droite.
01:09Xavier Bertrand, Bernard Cazeneuve, David Guisnard, Thierry Baudet, Catherine Vautrin qui auraient pu devenir Premier ministre.
01:14C'est un peu le mal de l'ère d'Emmanuel Macron, c'est-à-dire toutes ces personnes qui auraient pu devenir Premier ministre
01:19sur des orientations politiques totalement différentes, qui montrent un peu la cohérence.
01:23Je suggère à nos confrères des grands médias d'ouvrir une page dans leur colonne.
01:26J'aurais pu devenir Premier ministre, ce jour où j'aurais pu devenir Premier ministre.
01:29C'est drôle, Tuck Duhaldeny, une première réaction ?
01:31Un choix un peu inéluctable.
01:33Moi, ce qui m'a étonné, si vous voulez, tout l'été, c'est que la France Insoumise ou le Nouveau Front Populaire
01:38ait pu croire qu'ils aient pu installer Lucie Castex à l'Elysée,
01:43que Bernard Cazeneuve ait pu croire que, alors qu'il est ultra minoritaire dans son camp,
01:48qu'il ait pu être le candidat d'une FP,
01:50que David Guisnard ait pu croire qu'il avait ses chances pour Matignon,
01:54alors que ça paraissait quand même assez improbable, vu que son manque d'expérience parlementaire,
01:57vu qu'il s'était quand même incourant de la droite en particulier,
02:00c'est pas celui qui me déplait le plus.
02:02Donc, le choix de baragner est finalement assez logique.
02:06Marie-Bénédicte Tallère, vous revenez-vous sur l'essentiel de la presse de parole de notre nouveau Premier Ministre, donc Michel Barnier.
02:11Oui, il a promis des changements et des ruptures.
02:14Ça dit ce que ça veut dire s'il n'a pas prononcé le mot « cohabitation ».
02:17Ça veut bien dire qu'à ses yeux, on n'est plus dans la même époque.
02:20Donc, de ce point de vue-là, c'est assez clair.
02:24Parmi les sujets sur lesquels il veut se pencher en priorité,
02:28il a cité l'école, ça c'était une demande de Gabriel Attal,
02:32mais aussi la sécurité, l'immigration, le travail et le pouvoir d'achat.
02:36Ça, ce sont les grands dossiers.
02:38Et puis, il a aussi dit qu'il voulait agir plus que parler
02:44et dire la vérité sur la dette financière et écologique.
02:48Ça, ça va être un des gros dossiers, les finances publiques,
02:51et puis aussi la transition écologique.
02:54Il a montré son intention, c'est une de ses phrases,
02:58de répondre aux défis, aux colères, aux souffrances,
03:01aux sentiments d'abandon et d'injustice,
03:03et de trouver des solutions avec tous ceux qui voudront résoudre
03:07les difficultés nombreuses et profondes du pays.
03:09Ça, c'est une des raisons pour lesquelles Emmanuel Macron l'a nommé,
03:13parce qu'il pense que c'est un homme de consensus
03:15et qu'il pourra essayer de créer du lien avec tous ceux
03:17qui voudront résoudre les difficultés du pays.
03:20Voilà, en gros, les trois lignes de force de son discours.
03:23Eh bien, nous avons, grâce à vous Marie-Bénédicte,
03:25de quoi refaire le monde, en tout cas,
03:27la vie politique française aujourd'hui.
03:29On va dire qu'il y avait à la fois un aspect un petit peu déceptif,
03:34parce qu'on voit réapparaître un homme politique
03:37qu'on connaît depuis toujours et qui a 73 ans
03:39sans lui faire le procès de son âge.
03:41Et puis en même temps, moi je l'ai trouvé dans une forme d'aisance
03:44assez étonnante dans sa prise de parole
03:46et même sa liberté de parole vis-à-vis du très jeune
03:49Gabriel Attal qui était à ses côtés.
03:51Comment vous avez vécu ça, Pierre Jacquemin ?
03:53Il y a un enjeu, en tout cas pour Michel Barnier,
03:56lors de cette passation, c'est de montrer qu'il n'est pas
03:58à la continuité de la Macronie.
04:00Et d'ailleurs, les remontrances, ou en tout cas les petites piques
04:02qu'il a lancées à Gabriel Attal, qui étaient assez surprenantes
04:04pour cet homme d'État et d'expérience,
04:06parce qu'il a lancé quand même quelques piques
04:08à Gabriel Attal en lui expliquant qu'il avait
04:108 mois d'expérience de Premier ministre,
04:11il ne fallait pas non plus trop qu'il lui fasse la leçon,
04:13même s'il savait qu'il y avait plein de dossiers
04:14qu'il attendait à Matignon.
04:15Et il a eu cette phrase qui disait
04:17« Je peux, Monsieur le Premier Ministre,
04:19avoir mes propres priorités, mes propres dossiers ».
04:21Donc il a voulu marquer le fait que
04:23ce n'était pas la politique de Gabriel Attal
04:25et d'Emmanuel Macron qui serait mise en place par Matignon.
04:27Et je pense que c'est là l'enjeu pour lui,
04:29c'est-à-dire d'imposer, ou de faire croire en tout cas
04:31qu'il fera une cohabitation.
04:33En tant que Premier ministre,
04:35il sera un Premier ministre de cohabitation.
04:37C'est en tout cas le sentiment que j'ai entendu
04:39dans cette passation.
04:41Maintenant, on a bien entendu, moi j'ai entendu
04:43quelle était la priorité de Michel Barnier,
04:45qui est la question de la dette, il a dit,
04:47la dette financière et écologique.
04:49Moi je pense surtout que sa dette financière
04:51est la priorité des priorités.
04:53Donc il a voulu dire « Je serai le ministre
04:55qui fera l'austérité budgétaire dans ce pays ».
04:57Moi j'ai le sentiment que de jour en jour
04:59et non en non, on en est arrivé à un réalisme,
05:01c'est que la situation parlementaire
05:03ne nous amènera pas forcément
05:05à beaucoup de stabilité dans les mois à venir
05:07et qu'il fallait raisonner par priorité.
05:09La priorité, vous l'avez dit,
05:11c'est essentiellement ce budget,
05:13cet automne budgétaire.
05:15Sa prise de parole manifeste en tout cas
05:17cette urgence-là, c'est-à-dire cette idée de dire
05:19qu'au moins la non-motion
05:21de censure sera recherchée
05:23par un discours de réalisme
05:25qui situe en tout cas
05:27ce moment
05:29de la Macronie sur la droite.
05:31Donc, à mon avis, on ne peut pas vraiment
05:33parler de cohabitation quand on n'a pas en face de soi
05:35un parti politique à 300 sièges qui vient vous imposer
05:37un lit naturel façon Mitterrand,
05:39Chirac 86. Mais,
05:41entre les deux hommes, il y aura forcément
05:43quelque chose à chercher à ce niveau-là.
05:45Bonsoir Dominique Bussereau, merci beaucoup de nous rejoindre.
05:47Ancien ministre de l'Agriculture et proche
05:49de notre nouveau Premier ministre Michel Barnier.
05:51Qu'est-ce que vous avez envie de nous dire de lui ?
05:53Écoutez, moi je le connais depuis
05:55les années 110, en étant
05:57très très jeune en politique. Moi, je suis légiscardien,
05:59lui, je suis légauliste.
06:01J'ai toujours une passion
06:03dès sa sortie de l'ASCP
06:05où il était camarade
06:07de promotion de Jean-Pierre Raffarin.
06:09Pour la politique, il a été
06:11le plus jeune conseiller général de France
06:13en septembre 1973,
06:15le plus jeune député en 1978.
06:17Chacun souvient
06:19naturellement des Jeux d'Aberville,
06:21sa complicité d'ailleurs avec le président Mitterrand
06:23pour les organiser.
06:25Donc, c'est un profondément
06:27modéré,
06:29profondément gaulliste
06:31et profondément européen.
06:33Vous décrivez un homme, on va dire,
06:35dont on sent qu'il est
06:37habité par la fonction, il n'y a aucun doute là-dessus.
06:39Est-ce que vous comprenez qu'on s'étonne aussi
06:41qu'on nous retrouvait avec un Premier ministre de 73 ans,
06:43même si je ne vais pas faire toute l'émission là-dessus ?
06:45Bon, écoutez, moi j'en ai 72,
06:47je suis en pleine pension.
06:49Ah, je vous présente mes excuses.
06:51Si je suis moins
06:53sportif et skieur
06:55que Michel,
06:57si vous voulez, on est dans une situation
06:59qui était indébrouillable.
07:01On a bien vu Bernard Cazeneuve,
07:03si le PS s'était comporté intelligemment,
07:05on serait à Matignon.
07:07Xavier Bertrand a fait l'objet
07:09d'un refus du RN.
07:11Donc c'est une solution
07:13de compromis avec quelqu'un
07:15qui est expérimenté, qui connaît bien
07:17les collectivités locales, et ça c'est important parce que
07:19dans l'ADN du Macronisme,
07:21il n'y a pas toujours eu une très bonne relation
07:23avec les collectivités locales,
07:25qui jouent un rôle important dans notre vie quotidienne.
07:27Vous avez tout à fait raison et votre remarque est fondée.
07:29Mais comment ça va se passer ?
07:31Les deux, le Premier ministre,
07:33qui a une expérience très importante
07:35dans bien des domaines,
07:37et notamment le domaine européen,
07:39et un Emmanuel Macron,
07:41dont on connaît à la fois l'intelligence,
07:43la compétence et la forme d'autorité.
07:45C'est-à-dire qu'on ne peut pas dire qu'ils mettent
07:47toujours vraiment en valeur ces premiers ministres.
07:49Comment vous voyez fonctionner ce couple ?
07:51Ils vont s'entendre sur le fond.
07:53Je pense que sur la politique étrangère,
07:55sur la politique européenne,
07:57sur les discussions que nous devons avoir
07:59au plan budgétaire, sur le plan européen,
08:01ils vont fonctionner bien en tandem.
08:03Après, il y aura des choix communs,
08:05certainement, de ministres régaliens,
08:07comme ça a toujours été le cas dans les périodes de cohabitation,
08:09défense, intérieur, affaires étrangères.
08:11Et puis après, il y aura la patte
08:13barniée dans le choix des ministres,
08:15en souhaitant d'ailleurs que ce soit un choix
08:17très diversifié, avec beaucoup de formation politique,
08:19afin que ce gouvernement
08:21puisse tenir dans une assemblée
08:23intenable, avec trois groupes, dont
08:25qu'un est la majorité.
08:27Vous êtes en train de nous dire qu'on a le chef de gouvernement
08:29dont on avait besoin dans une pareille situation, s'il faut résumer nos choix ?
08:31Tout ceux qui étaient, dont on citait les noms,
08:33enfin les plus importants d'entre eux, il y a eu quelques noms
08:35un peu plus folkloriques,
08:37étaient dans cette capacité de faire.
08:39Ça n'a pas été possible parce que
08:41les équations politiques n'ont pas fonctionné.
08:43Là, Michel Barnier peut le faire
08:45parce qu'il a été respecté sur
08:47tous les bancs de l'Assemblée, du Sénat
08:49et auprès des élus locaux.
08:51Il connaît bien également le monde syndical,
08:53il connaît bien le monde agricole. Il a été mon successeur
08:55au ministère de l'Agriculture, où il a fait un
08:57très bon travail. Donc voilà, moi je lui dis
08:59bon vent, Michel,
09:01mais pas tout chousse, alors que c'est
09:03un bon score, il va falloir qu'il fasse
09:05un peu de godille pour arriver
09:07à l'objectif. La métaphore du ski
09:09et des montagnes est toujours là quand on parle de Michel Barnier.
09:11Merci Dominique Bustrot, ancien ministre
09:13de l'Agriculture et proche de notre nouveau Premier ministre
09:15Michel Barnier. Que va-t-il pouvoir faire
09:17réellement ? Ce sont les questions que nous allons poser
09:19dans un instant avec nos éditorialistes.
09:30Il est 19h31.
09:32RTL Soir, on refait le monde
09:34avec Yves Kelvin. L'essentiel de l'actualité
09:36avec Brandon Warhead. La passation
09:38de pouvoir s'est terminée il y a quelques minutes
09:40à Matignon entre Gabriel Attal et
09:42Michel Barnier. 30 minutes de discussion,
09:4430 minutes de discours,
09:46nous sommes dans un moment grave. J'aborde
09:48cette nouvelle page avec beaucoup d'humilité
09:50à déclarer à Michel Barnier.
09:52Gabriel Attal a fait part de sa
09:54frustration de quitter ses fonctions au bout
09:56de huit mois seulement. La politique
09:58française est malade mais la guérison
10:00est possible, a-t-il affirmé ?
10:02Michel Barnier devient donc à
10:0473 ans le Premier ministre le plus
10:06âgé de la Vème République
10:08et le cinquième locataire de Matignon
10:10sous Emmanuel Macron. Les Jeux
10:12Paralympiques et une nouvelle moisson XXL
10:14pour la France. 10 nouvelles médailles
10:16supplémentaires. De l'argent il y a
10:18quelques minutes pour Timothée Adolphe sur
10:20100 mètres. Deux médailles d'or aujourd'hui en
10:22cyclisme signées Florian Jouani
10:24et Mathieu Bossredon. La France
10:26est cinquième au classement provisoire
10:28avec 60 médailles. Et puis
10:30on a appris aujourd'hui la mort du réalisateur
10:32Laurent Tirard à l'âge de
10:3457 ans. On lui doit notamment le
10:36petit Nicolas qui avait rassemblé en 2009
10:385 millions et demi de spectateurs dans
10:40les salles. Astérix et Obélix au
10:42service de sa majesté. C'était également lui
10:44Molière, un homme à la hauteur
10:46avec Jean Dujardin et Virginie Effira
10:48le retour du héros. Laurent
10:50Tirard est mort des suites d'une longue
10:52maladie. On vous retrouve à 20h
10:54pour d'autres informations.
10:56A tout à l'heure.
10:58Yves Calvi jusqu'à 20h. On refait
11:00le monde sur RTL.
11:02Nous sommes avec Anne-Charlene Bézina,
11:04constitutionnaliste, maître de conférence des
11:06universités en droit public. Pierre Jacquemin,
11:08rédacteur en chef du journal Politice et Tuck Duhaldeny,
11:10directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles.
11:12Et vous aviez envie, cher Tuck Duhaldeny,
11:14de nous parler
11:16aussi de ce personnage
11:18encore peut-être humainement,
11:20en tout cas le nouveau Premier ministre
11:22que nous avons. Ecoutez, c'est vrai que
11:24Michel Barnier, tout le monde a l'impression de le connaître
11:26puisqu'il est dans le paysage depuis des années
11:28sans savoir exactement
11:30qui il est. Vous disiez tout à l'heure
11:32un petit sentiment de déception qu'a traversé
11:34comme ça le pays à l'issue de
11:36ce suspense insoutenable, puisque comme il y avait
11:38un suspense, on s'attendait à une issue
11:40spectaculaire et on ne peut pas parler d'issue spectaculaire.
11:42En revanche, il faut se placer du
11:44point de vue d'un certain nombre d'électeurs
11:46de ce pays et du Président de la République, donc je vais mettre
11:48de côté les nombreux électeurs
11:50du NFP, mais l'idée c'était pas forcément
11:52de rêver, mais d'éviter le cauchemar.
11:54Et c'est à ça que sert Michel Barnier.
11:56Votre cauchemar, tu dis. Oui, non mais mon
11:58cauchemar, celui de tous les électeurs de droite et je pense celui
12:00d'Emmanuel Macron.
12:02Je laisse tout à fait aux gens
12:04le droit de vouloir voter à gauche
12:06mais ça aurait été un cauchemar
12:08pour tous les autres d'avoir
12:10un Premier ministre nouveau front populaire.
12:12Alors Michel Barnier,
12:14ça ne fait pas rêver parce que Michel Barnier
12:16c'est quelqu'un de pas drôle, qui n'a pas de sens de
12:18l'humour, qui a ses ternes.
12:20À valeur actuelle, vous ne riez pas en écoutant...
12:22Non, qui a été
12:24sous-estimé, y compris
12:26par ses amis politiques
12:28toute sa vie. Il vient quand même de
12:30coller quelques tacs
12:32à notre jeune Premier ministre
12:34et il l'a fait avec beaucoup d'humour. La séquence de ce soir
12:36infirme ce que je dis, effectivement.
12:38Mais on ne peut pas résumer les 73 ans
12:40de la vie de Michel Barnier à son bon numéro
12:42de tout à l'heure face à Gabriel Attal.
12:44J'ai découvert un Barnier
12:46que je ne connaissais pas.
12:48Sous-estimé, y compris par ses propres
12:50amis politiques, mais avec une carrière
12:52finalement assez incroyable.
12:54Pourquoi ? Comment ? Parce que déjà c'est quelqu'un qui bosse énormément,
12:56qui a toujours, et ça, tous les gens
12:58à qui j'ai parlé cet après-midi, qui ont
13:00des anciens Premiers ministres,
13:02des adversaires, des amis, etc., m'ont dit
13:04que c'est quelqu'un qui s'est extrêmement bien
13:06entouré. Il a toujours eu des collaborateurs
13:08remarquables, que ce soit dans les ministères,
13:10que ce soit au Parlement,
13:12à la Commission européenne, où il a travaillé.
13:14A Bruxelles, il est assez regretté.
13:16Il a été deux fois commissaire européen, il faut le rappeler.
13:18Et puis, évidemment, négociateur du Brexit.
13:20C'est quelqu'un qui s'est quand même farci,
13:22pardon, excusez-moi le terme, d'aller voir
13:24plusieurs fois les 27 chefs d'État européens
13:26pour négocier le Brexit, qui s'est farci aussi
13:28Boris Johnson, qui était quand même
13:30pas le moins farfelu.
13:32J'aurais voulu les voir tous les deux enfermés dans le bureau.
13:34Qui était quand même pas le moins farfelu de la bande.
13:36Donc, si vous voulez, à la fin, on a quand même le portrait
13:38robot de, justement,
13:40pardon, excusez-moi encore une fois le terme, de quelqu'un
13:42qui est là pour gérer un merdier, pas possible,
13:44une assemblée nationale éruptive, avec
13:46le coffre de Marine Le Pen, le coffre
13:48de Jean-Luc Mélenchon, en tout cas l'ombre
13:50du coffre de Jean-Luc Mélenchon, et
13:52une situation institutionnelle inexplicable.
13:54Anne-Charlene Bézina, il est donc là pour ça ?
13:56Oui, certainement pas pour son sens de l'humour,
13:58même si je comprends tout à fait ce que vous voulez évoquer
14:00de figural, mais je crois en effet qu'il y a
14:02besoin de se rendre compte que, finalement,
14:04chacun a tiré un petit peu à boulet rouge
14:06contre son propre camp, c'est-à-dire que la candidature
14:08de Bernace Cazeneuve, qui avait beaucoup d'attrait
14:10pour justement essayer d'écouter une part du message
14:12du peuple, et bien finalement a été auto-sabrée
14:14par ceux qui étaient censés le soutenir.
14:16Pareillement pour la
14:18droite, on va dire plus actuelle,
14:20bon, Laurent Wauquiez nous dit
14:22« Non, je ne participe pas à une coalition, non, le Premier
14:24Ministre ne peut pas être choisi dans nos rangs ». Donc, il y a finalement
14:26un refus d'obstacle un petit peu partout, et
14:28avec un sentiment qui était parfois gênant
14:30de personnes qui
14:32voulaient aller, alors certes, on est un peu
14:34en ce moment en train de proposer
14:36le poste de Premier Violon du Titanic, donc c'est peut-être
14:38un peu la question, mais je crois
14:40en réalité qu'on a ici désigné
14:42quelqu'un qui aura, en quelque sorte,
14:44le courage d'aller quelque part où il ne tire
14:46pas forcément un bénéfice de buzz
14:48personnel, et c'est peut-être quelque chose
14:50dont on a besoin dans cette période particulièrement
14:52tendue au niveau parlementaire, c'est
14:54maintenant, un enjeu, c'est d'arriver
14:56à exister, c'est-à-dire qu'il lui faut être
14:58Premier Ministre face à un Président, on l'a
15:00dit, qui a tendance à quand même beaucoup incarner,
15:02et il lui faut exister auprès d'une Assemblée
15:04nationale, et franchement,
15:06un chaudron, c'est même plus le terme exact, c'est-à-dire
15:08que là, on est revenu aux méandres de la Troisième République
15:10où c'était presque de la discipline parlementaire
15:12d'arriver à parler jusqu'au bout
15:14d'un discours, donc je crois vraiment
15:16qu'il va falloir de l'autorité,
15:18voire même, en quelque sorte, une manière de convaincre
15:20qu'il aille au-delà des rangs, qu'il soit
15:22de l'ordre de l'homme providentiel, et
15:24est-ce qu'on peut attendre tout ça de lui ? Je crois
15:26en tout cas que c'est ce qui a été placé dans ce nom-là.
15:28Pierre Jacquemin.
15:29Oui, je crois que le fait principal quand même
15:31avec la nomination de Michel Barnier,
15:33c'est qu'Emmanuel Macron fait le choix du Rassemblement
15:35national, je vous explique.
15:37Emmanuel Macron avait deux options.
15:39Il avait une option, d'abord c'était demander à ses
15:41parlementaires macronistes
15:43de s'engager à ne pas voter
15:45de censure en fonction, quel que soit
15:47le Premier Ministre qu'il nommerait, et donc
15:49il avait le choix de nommer Lucie Castex pour le Nouveau Front
15:51Populaire, ou de nommer
15:53quelqu'un qui ne
15:55fasse pas tâche, ou en tout cas qui ne soit pas un
15:57obstacle pour le Rassemblement national, donc de faire un choix
15:59soit avec la gauche, soit avec l'extrême droite.
16:01Emmanuel Macron vient de faire le choix de l'extrême droite.
16:03Et d'ailleurs, l'engagement
16:05qui a été séduit de Michel Barnier...
16:07La gauche n'a pas voulu.
16:09Il y a eu une motion hier.
16:11On laisse terminer Pierre Jacquemin, s'il vous plaît.
16:13Vous savez bien que le nom de Bernard Cazeneuve qui a été sorti
16:15et qui aurait pu être un Premier Ministre
16:17sans doute sur une ligne qui n'est pas la ligne du
16:19Nouveau Front Populaire, ne pouvait pas satisfaire le
16:21Nouveau Front Populaire, à partir du moment où en plus il a eu cette
16:23déclaration aujourd'hui en direct
16:25d'un grand média, où il expliquait qu'il n'abrogerait
16:27pas la réforme des retraites, donc c'est quand même
16:29un handicap pour le Nouveau Front Populaire. Mais je pense qu'Emmanuel Macron
16:31avait effectivement deux choix, soit la gauche, soit l'extrême droite.
16:33Il a fait le choix de l'extrême droite et je trouve que c'est l'effet vraiment majeur.
16:35C'est-à-dire qu'on vient de sortir d'une séquence
16:37où le front républicain
16:39s'est imposé aux élections législatives
16:41et Emmanuel Macron s'assoit sur un choix des électeurs
16:43quand même, qui a été de dire tout sauf l'extrême droite.
16:45Or aujourd'hui, celui qui fait l'arbitre des futures politiques
16:47qui seront celles de M. Barnier, c'est l'extrême droite.
16:49Vous nous faites exposer une petite bombe
16:51à 19h38, Pierre Jacquemin, et on va
16:53voir les dégâts dans quelques instants.
16:55RTL, on refait le monde.
16:57Avec Yves Calvi.
16:59RTL soir,
17:01on refait le monde.
17:03Avec Yves Calvi.
17:05Alors, quelles seront les premières priorités
17:07du Premier ministre ? On y reviendra dans quelques instants.
17:09Mais on va d'abord écouter une
17:11première prise de...
17:13Pardonnez-moi, une de ses
17:15premières priorités. Il s'agira
17:17de répondre autant que nous le
17:19pourrons aux défis, aux colères,
17:21aux souffrances, aux sentiments
17:23d'abandon, d'injustice
17:25qui traversent beaucoup trop
17:27nos villes, nos quartiers, et nos
17:29campagnes. Je pense, mesdames et messieurs,
17:31à l'accès aux services publics, et l'école
17:33restera bien la priorité du gouvernement.
17:35Je pense à la sécurité au quotidien.
17:37Je pense aussi à la
17:39maîtrise de l'immigration. Je pense
17:41évidemment au travail et au niveau de
17:43vie des Français. Bon, ben, on a
17:45un Premier ministre de droite, peut-être qu'on doit dire les choses simplement.
17:47Je ne sais pas. Tu veux que je le donnie ?
17:49Complètement. Enfin, de centre droit, je vous dirais.
17:51Mais il ne fallait pas s'attendre
17:53à autre chose. Michel Barnier, effectivement,
17:55au fur et à mesure de sa vie
17:57politique et de ce que sont devenus
17:59les différents enjeux de la société
18:01française et des sociétés
18:03européennes, ben, effectivement,
18:05a durci son discours sur
18:07l'immigration, a développé aussi
18:09un discours sur l'enracinement,
18:11le sentiment de dépossession
18:13que peuvent ressentir
18:15les peuples européens,
18:17les occidentaux, et
18:19on l'a vu notamment lors de la primaire de la droite
18:21à laquelle il a participé, il a terminé
18:23troisième derrière Valéry Pécresse,
18:25Éric Ciotti, mais devant
18:27Xavier Bertrand, que
18:29effectivement, ceux qui voyaient en lui
18:31un commissaire européen
18:33mou du genou, devaient quand même
18:35un peu actualiser leur fiche. Maintenant,
18:37c'est aussi un candidat idéal
18:39à Matignon pour Marine Le Pen,
18:41parce que ce n'est pas non plus David Lyssenaert qui avait, lui,
18:43mis dans la balance
18:45Emmanuel Macron pour accéder à Matignon,
18:47deux référendums, un sur l'immigration,
18:49un sur les comptes publics. Michel Barnier,
18:51ça sera avec sa méthode habituelle, c'est-à-dire
18:53tout en consultation, en compromis,
18:55et on verra si, avec Michel Barnier, compromis
18:57rime avec renoncement.
18:59Moi, j'aurais pu être d'accord avec vous et de décrire
19:01Michel Barnier comme étant un homme de centre-droit,
19:03un centre, enfin, même une droite modérée
19:05dans la tradition gaulliste
19:07shirakienne, mais enfin, je me souviens de
19:09Michel Barnier au moment des primaires
19:11des Républicains. Il y a un avant et un après
19:13des primaires des Républicains.
19:15Je trouve même qu'il a copié-collé
19:17le programme de
19:19l'extrême-droite. Marion Maréchal se fait un plaisir, d'ailleurs,
19:21de tweeter tout à l'heure en disant
19:23« Vous vous êtes engagé sur le moratoire sur l'immigration,
19:25la limitation drastique du regroupement familial, fin des régularisations,
19:27fin de l'AME ». Enfin, tout ça, c'était
19:29dans le programme de Michel Barnier. Je veux dire, cet homme-là,
19:31c'est pas pour rien, c'est pas pour rien,
19:33aujourd'hui, d'ailleurs, qu'il a accepté la fonction de devenir
19:35Premier ministre, à la condition
19:37qu'il y ait un soutien implicite ou, en tout cas, un regard
19:39bienveillant des députés du Rassemblement national.
19:41Donc, le député,
19:43le Premier ministre de droite-centre-droit,
19:45c'est complètement faux, c'est un Premier ministre.
19:47D'ailleurs, le « en même temps », on l'a trouvé,
19:49c'est le « en même temps de droite » et le « en même temps d'extrême-droite ».
19:53Alors, on va retrouver tout de suite Renaud Muselier,
19:55président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
19:57Merci d'être avec nous, Renaud Muselier.
19:59Dites-moi, vous avez un gros dossier
20:01sur les bras avec votre copain Michel Barnier,
20:03en l'occurrence, les JO d'hiver 2030 en France ?
20:05Oui, la nomination
20:07de Michel Barnier dans le cadre
20:09des JO, ça, c'est la meilleure nouvelle
20:11pour les JO des Alpes
20:13françaises pour 2030,
20:15puisque nous avons la nécessité,
20:17puisque nous avons été choisis par le Comité international
20:19olympique juste avant
20:21le démarrage des JO à Paris,
20:23d'avoir une signature du
20:25PM avant le 1er octobre
20:27et un budget engagé avant
20:29le 30 mars. Donc, je pense que la première partie
20:31va se présenter sans trop de difficultés,
20:33puisque lui-même a toujours
20:35soutenu cette démarche pour les Alpes françaises.
20:37C'est un partenaire sur qui on peut compter ?
20:39Vous, qui travaillez avec lui ?
20:41Moi, je travaille avec lui depuis très longtemps,
20:43je le connais depuis très longtemps, parce que nous étions dans la même famille politique
20:45et j'étais son ministre
20:47quand il était ministre de l'Affaires étrangères
20:49en 2004, j'étais son secrétaire d'Etat
20:51et donc je le connais parfaitement.
20:53Je trouve que les propos
20:55qui auraient été tenus à son endroit avant
20:57que vous me donniez la parole
20:59seront un peu abrupts.
21:01La réalité de la vie politique
21:03fait en sorte que si la gauche
21:05avait eu un autre nom que Cazeneuve a présenté,
21:07ils auraient eu, et qu'ils ne s'y
21:09n'avaient pas été bornés ni braqués,
21:11aujourd'hui, il y en aurait un pour le ministre de gauche.
21:13Moi, je ne vous imaginais pas forcément travaillant tous les deux.
21:15Vous voyez, notre nouveau Premier ministre est un petit peu tristoune
21:17et puis le moins qu'on puisse dire, c'est que vous,
21:19vous maniez l'humour et d'une certaine bonne humeur.
21:21C'est facile de travailler avec lui ?
21:23Oui, parce que, de toute façon,
21:25d'ailleurs, je le fais rire.
21:27Voilà, donc il en a besoin.
21:29Mais, on n'est pas là pour rigoler,
21:31quand même, on est là pour apaiser
21:33et on voit bien que le pays souffre.
21:35Il souffre considérablement
21:37et ce qui a été montré à l'Assemblée nationale
21:39par les différentes politiques en présence,
21:41notamment tout le volet
21:43de l'UNFP, sous l'autorité
21:45des Insoumis, montre bien
21:47qu'il faut apaiser.
21:49Et ça, de ce côté-là, Michel Barnier,
21:51compte tenu de son expérience,
21:53est capable de négocier,
21:55d'échanger et d'apaiser
21:57la situation en parlant à tout le monde.
21:59Donc, ça donne une bonne chance, quand même,
22:01pour un Premier ministre
22:03de traiter cette situation complexe.
22:05Merci beaucoup, Renaud Muselier,
22:07président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
22:09Alors là, on a des éléments
22:11d'appréciation successifs sur cet homme,
22:13parce qu'il est dans notre vie depuis toujours, dans notre vie politique,
22:15mais en fait, on le connaît assez mal
22:17parce qu'il est, à mon avis, plutôt pudique
22:19et qu'il ne se met pas vraiment en avant.
22:21Est-ce qu'il peut y avoir une forme de curiosité
22:23des Français pour leur Premier ministre ?
22:25Et à la fois, quand on vous entend,
22:27Yves, on a l'impression que c'est le parfait Premier ministre
22:29parce que finalement, les Premiers ministres de la Vème République,
22:31précisément, on n'est pas censés
22:33vraiment les entendre rigoler
22:35ou avoir le sentiment
22:37qu'ils incarnent quelque chose de particulier.
22:39Il y a un peu une logique de missionnaire,
22:41voire de messager, dans la fonction du Premier ministre.
22:43Alors, je témoigne du fait que M. Cazeneuve, qui n'est pas devenu Premier ministre,
22:45a fait preuve de beaucoup d'humour, si je puis me permettre.
22:47Alors, je vais rebondir
22:49sur ce que nous disait Renaud Muselier et que je trouve très intéressant.
22:51C'est qu'en effet, on dit aujourd'hui
22:53le RN est devenu faiseur de roi. Déjà, on va parler
22:55arithmétique, c'est-à-dire que c'est un groupe d'opposition.
22:57Donc, tout seul, il ne peut pas grand-chose.
22:59Mais il peut beaucoup, c'est-à-dire qu'il sera forcément
23:01dans les coalitions négatives. Mais ça, c'était vrai
23:03à 20h02, à partir du 7 juillet.
23:05D'accord ? L'autre raison,
23:07c'est que si on se retrouve avec un Premier ministre
23:09de droite, c'est aussi eu égard au fait que
23:11la gauche a choisi l'union avec
23:13le LFI, qu'on a eu ces espèces de
23:15Lucie Castex qui nous dit qu'il y aura des ministres,
23:17puis il n'y en aura plus, que tout le monde a choisi de dire...
23:19Je ne suis pas sûre, d'ailleurs, qu'un président ait à discipliner
23:21sa majorité pour dire si, oui ou non,
23:23il doit y avoir des motions de censure. Est-ce que
23:27du centre droit était censé
23:29tolérer qu'on découse la réforme
23:31des retraites et qu'on ait finalement
23:33un Premier ministre à la gauche de la gauche ?
23:35Je ne suis pas sûre que ça, ça soit complètement quelque chose
23:37qui passe à l'Assemblée Nationale de la Vème République.
23:39Donc, aujourd'hui, si on a la droite, c'est parce que
23:41la gauche n'a pas été dans la motion
23:43qui a été votée hier au Parti Socialiste, qui n'est pas capable
23:45de dire qu'il n'y aura pas de motion de censure contre
23:47Bernard Cazeneuve, Parti Socialiste qui comprend
23:49François Hollande, son ancien président de la République.
23:51Donc, il y a quand même pas mal d'éléments
23:53dans la gauche qui n'ont pas été très clairs. Et je pense
23:55qu'aujourd'hui, on en est là par rapport au fait que c'est
23:57la seule piste qui tienne un peu plus
23:59longtemps que le budget.
24:01On retrouve nos éditorialistes dans un instant sur RTL.
24:03Il est 19h49.
24:15On n'a pas douté, la France éventuellement
24:17et ce soir surtout le gouvernement, parce que nous avons un nouveau
24:19Premier ministre
24:21et qu'on le connaît assez bien cet homme.
24:23Pierre Jacquemin quand même, je me posais
24:25cette question.
24:27D'abord,
24:29à quel gouvernement faut-il s'attendre ?
24:31Et d'aucuns voient la main de Nicolas
24:33Sarkozy dans tout ce qui vient de se passer.
24:35Quelle est votre analyse ?
24:37Nicolas Sarkozy souhaitait
24:39que ce soit un Premier ministre de droite qui soit nommé.
24:41Déjà, première satisfaction, il a un Premier ministre de droite
24:43qui en plus se flirte avec la droite un peu radicale.
24:45L'enjeu pour
24:47Michel Barnier, ça va être effectivement de composer
24:49sans doute une équipe gouvernementale
24:51qui risque d'être serrée, parce que quand même le seul enjeu
24:53pour lui c'est au moins d'aller jusqu'au vote du budget
24:55et donc d'avoir autour de lui
24:57le minimum justement de personnes
24:59qui sont en capacité de porter
25:01les petits textes qui seront à leur dos
25:03du jour d'ici à ce vote du budget.
25:05Je vois mal
25:07Michel Barnier ne pas essayer d'aller chercher
25:09des personnalités de droite, de gauche
25:11comme sans doute lui a demandé Emmanuel Macron.
25:13Sans doute y arrivera-t-il.
25:15Je ne sais pas quels seront leurs mâches de manœuvre, sans doute très faibles
25:17parce que je ne vois pas comment à gauche on pourrait
25:19assumer l'idée que le budget soit un budget
25:21d'hyper-austérité.
25:23Il l'a déjà un peu annoncé Michel Barnier dans son discours
25:25de passation de pouvoir.
25:27Mais au moins
25:29sur l'image peut-être y arrivera-t-il.
25:31Il y a cette option-là, il y a l'option
25:33d'un gouvernement plus technique
25:35pour construire le budget
25:37et peut-être d'ailleurs la nomination de son
25:39directeur de cabinet qui pourrait être l'ancien.
25:41Tout le monde dit que c'est très important.
25:43Oui c'est important parce que d'abord soit il le choisit
25:45et ça veut dire qu'on sait d'ailleurs que Michel Barnier
25:47tout au long de son parcours, il a souvent été
25:49entouré des mêmes équipes et il est fidèle à ses équipes
25:51et là ça va être important de savoir s'il a eu le choix ou pas
25:53de choisir son directeur de cabinet.
25:55Visiblement pas,
25:57ce qui pourrait d'ailleurs laisser entendre qu'on n'est pas dans une cohabitation
25:59qui a quand même l'œil de l'Elysée sur Matignon
26:01et que donc du coup l'enjeu ça va être effectivement de construire
26:03cette feuille de route budgétaire.
26:05Duc Duhaldeny voulait intervenir. Alors il a quand même un
26:07directeur de cabinet droite compatible
26:09même si c'est quelqu'un qui a travaillé avec Bruno Le Maire et
26:11Gérald Darmanin.
26:13Gérald Darmanin au compte public.
26:15Un dire cab étiqueté
26:17à droite. Ensuite,
26:19Michel Barnier va devoir
26:21quand même ménager tout centre droit
26:23ou droite est-il
26:25la partie centre gauche
26:27ou voire la gauche de la Macronie.
26:29Pourquoi ? Parce que vous avez un communiqué de presse
26:31ce soir du parti Renaissance
26:33assez lunaire,
26:35il faut bien le dire, quand on imagine que c'est
26:37le parti d'Emmanuel Macron et de la majorité
26:39présidentielle qui précise
26:41dans ce communiqué, écoutez, on ne
26:43censurera pas a priori
26:45Michel Barnier. C'est le choix du président.
26:47Michel Barnier, on pourrait penser que Ensemble pour la République
26:49va voter comme un seul homme le discours
26:51de politique de général de Michel Barnier.
26:53Non, il est déjà sous surveillance
26:55du parti politique présidentiel.
26:57Michel Barnier qui néanmoins dit qu'il va respecter absolument
26:59tous les partis politiques
27:01et tous les syndicats. Il dit
27:03je vais travailler avec eux.
27:05En même temps je l'imaginais mal.
27:07Il le compterait.
27:09Écoutez, quand même que le parti
27:11présidentiel. L'exprimer n'est pas rien.
27:13En 2017 vous n'auriez jamais eu un communiqué
27:15de la République en marche pour dire
27:17on ne censurera pas a priori
27:19Édouard Philippe, on verra son discours
27:21de politique générale mais on se réserve quand même le droit
27:23de le censurer au cas où. Donc ça c'est quand même
27:25un peu particulier. Et après il y a la question des républicains
27:27et là honnêtement on va bien rigoler dans les jours qui viennent
27:29parce que, ok, ils ont
27:31co-construit avec Emmanuel Macron
27:33ce choix en essayant de pousser
27:35sur l'extérieur le nouveau front
27:37populaire. Ils étaient même prêts à
27:39Xavier Bertrand et puis là ils se retrouvent avec
27:41Michel Barnier, qu'ils préfèrent même
27:43à Xavier Bertrand au fond d'eux, Laurent Wauquiez
27:45Bruno Retailleau. Et qu'est-ce qu'ils vont dire ?
27:47Vous savez de quoi l'angle d'attaque des républicains
27:49dans les prochains jours ? Ça va être de dire
27:51écoutez, on ne participe pas mais en même temps on adore ce mec
27:53et donc c'est quand même
27:55bizarroïde. Donc je vous fais
27:57le pari. Je vous fais le pari.
27:59Je vous fais le pari, écoutez si je peux servir
28:01au moins à ça. Je vous fais le pari
28:03qu'il y aura sûrement des républicains
28:05tentés voire qui vont franchir le pas
28:07d'aller dans ce gouvernement et donc
28:09pour les républicains ça va être très compliqué
28:11de se faire avaler comme ça. Et il me reste une minute trente
28:13à vous donner avant la fin de l'émission. Clarification
28:15vous vous souvenez Yves quand on nous a dit ça pour la
28:17dissolution et bien s'il y en a une c'est au sein du groupe
28:19Les Républicains parce que précisément
28:21la valse macabre autour
28:23de la loi immigration etc. On voyait
28:25bien que ce groupe avait du mal à choisir son identité
28:27parlementaire. Aujourd'hui il aura peut-être fallu
28:29la dissolution pour savoir qu'a priori ils acceptent
28:31d'être en coalition. On va voir
28:33jusqu'à quel niveau. Le
28:35choix des hommes au sein du gouvernement sera
28:37majeur. Le président de la République ne lâchera pas
28:39à mon avis complètement le morceau aussi vite.
28:41N'oublions pas que même en période de cohabitation très
28:43dure, François Mitterrand avait tenu
28:45à garder la défense, les affaires étrangères
28:47et peut-être même un petit peu plus loin tant qu'il
28:49le pouvait. Ça ne paraît absolument pas
28:51anormal et n'oublions pas en effet que
28:53la mission à mon avis, on pourrait
28:55considérer que c'est un peu un premier ministre à mission. La mission
28:57ça va être le budget. Alors vous êtes tous revenus
28:59sur cette notion du directeur de cabinet
29:01qui peut paraître un petit peu extérieur.
29:03Voilà pour nos
29:05auditeurs. En quelques
29:07mots, en quoi est-ce une
29:09importance ? Alors maintenant vous avez 20 secondes.
29:11Un directeur de cabinet c'est celui qui est aussi important
29:13pour le ministre dont il dépend que
29:15pour toutes ses relations. Il s'occupe
29:17de sa cohérence, de son communiqué,
29:19de presse, de la manière dont il va dialoguer
29:21avec le Parlement. Donc c'est la cheville ouvrière.
29:23Elle est secrète mais elle n'est pas pour autant capitale.
29:25Et le directeur de cabinet de premier ministre
29:27il est au-dessus du ministre.
29:29C'est-à-dire que vous êtes directeur de premier ministre,
29:31vous donnez des ordres au ministre des Finances.
29:33Merci à vous trois. Dans un instant
29:35l'essentiel de l'actualité à 20h.
29:37Et Faustine Bollard pour son émission Héro.
29:39Bonsoir Faustine. Qui est votre invitée ce soir ?
29:41Bonsoir Yves. Ce soir
29:43on va avoir du mal à trouver un nom
29:45pour définir ce couple à quatre
29:47qu'on va recevoir. Angèle
29:49et Candice vont nous raconter comment
29:51elles ont décidé d'échanger leur mari.
29:53Ça va vous passionner. A tout de suite.
29:55Ah oui ça me passionne déjà. A tout de suite Faustine.

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