Avec Christophe Barbier, Valérie Trierweiler et Rodrigo Arenas

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Écoutez les débats entre Christophe Barbier, éditorialiste politique, Valérie Trierweiler, journaliste de la revue "L'Hémicycle", et Rodrigo Arenas, député LFI de Paris, ancien co-président de la Fédération de parents d'élèves FCPE.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi et Agnès Bonfillon du 27 août 2024.

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Transcript
00:00Yves Calvi, Agnès Bonfillon, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:06Bienvenue à vous qui nous rejoignez sur RTL, il est 19h18 dans quelques secondes, on refait
00:12le monde, nous sommes avec notre consoeur journaliste Valérie Trierweiler, Christophe
00:15Barabier, éditorialiste politique, dont le dernier livre, Peuple de colère, est paru
00:19aux éditions Fayard, et Rodrigo Arenas, ancien co-président de la fédération de parents
00:23d'élèves FCPE, aujourd'hui député France Insoumise de Paris, bienvenue à tous les
00:27trois.
00:28Une rentrée scolaire sans ministre de l'éducation, ce n'est pas banal, et pourtant, ça devrait
00:33être le cas la semaine prochaine, quoique.
00:35La ministre des missionnaires de l'éducation, Nicole Belloubet, a tout de même tenu une
00:39conférence de presse ce matin, les expérimentations se poursuivent, a-t-elle dit.
00:44Parmi elles, l'interdiction du portable dans 200 collèges dès lundi, avant une possible
00:49généralisation de cette pause numérique en janvier 2025.
00:53On rappelle bien que l'utilisation des téléphones est d'ores et déjà proscrite, mais pour
00:57éviter toute tentation, cette fois les élèves devront déposer leur smartphone dans une
01:01pochette ou un casier à l'entrée de l'établissement et pourront ne le récupérer qu'à la fin
01:05des cours.
01:06La pause numérique, ce terme abstrait, rend compte d'une véritable angoisse pour beaucoup
01:10de parents.
01:11A quel moment nos enfants, nos ados, sont-ils capables de poser leur portable selon vous
01:15Valérie Trier-Dailer ?
01:16Je ne sais pas, on va faire comme à l'Elysée, vous avez vu, quand ils ont été reçus tous
01:19par le président de la République, ils ont dû laisser le téléphone portable dans un
01:23casier.
01:24Donc oui, ça me semble être une bonne idée.
01:25Si on le fait à l'Elysée, on peut le faire à l'école, c'est ça ?
01:27Exactement.
01:28Alors après, comme vous le disiez, effectivement, l'utilisation du portable est déjà proscrite
01:32et même les tablettes et aussi les montres connectées sont interdites aussi d'utilisation.
01:37Voilà, donc c'est pas compliqué de demander aux élèves de poser leur téléphone, sachant
01:44que chez les 11-12 ans, si mes chiffres sont bons, 80% d'entre eux possèdent un smartphone,
01:50ça fait beaucoup.
01:5195% d'entre eux, j'ai révisé mes chiffres, ont déjà été victimes de cyberharcèlement.
01:56Donc en fait, voilà, il y a beaucoup de choses derrière tout ça, il n'y a pas que le manque
02:00de concentration, c'est déjà un gros problème, mais il y a aussi le fait qu'ils peuvent
02:05être filmés par les camarades en train de faire ceci, cela, notamment dans les toilettes,
02:11il y a eu des cas, etc. et après ils se retrouvent sur les réseaux.
02:13Donc oui, c'est une bonne chose.
02:15Après, si la loi, elle était appliquée aujourd'hui, il n'y aurait pas de problème puisque de
02:19toute façon, l'utilisation est interdite.
02:21Rodrigo Arenas, qu'est-ce que vous pensez de ces propositions ?
02:23C'est pas si évident de mettre en oeuvre, vous avez dit des casiers, mais c'est les
02:27collectivités territoriales qui appliquent, et elles ont des finances parfois un peu exsangues.
02:31Il faut savoir aussi que les enseignants parfois utilisent des outils numériques comme support
02:34pédagogique.
02:35On a vu dernièrement notamment sur l'éducation aux médias, par exemple, où c'était très
02:39utilisé, mais c'est toujours sous l'autorité d'un enseignant, mais surtout, l'intention
02:42contradictoire, c'est que notamment au collège, le lien entre élèves, enseignants et parents
02:46se fait exclusivement par les voies numériques et notamment par les téléphones portables,
02:50avec une application que tous les parents d'élèves qui s'appellent Pronote, qui la
02:53connaissent, et c'est une vraie injonction contradictoire et un casse-tête pour les
02:56parents.
02:57Injonction contradictoire, donc vous nous dites que ça n'a pas de sens.
02:59Si, ça a tout à fait un sens, mais c'est très difficile à mettre en oeuvre.
03:02Et moi, je pense que, alors ça va faire de moi, comme on disait tout à l'heure, peut-être
03:06quelqu'un de vieille école, mais je pense que les parents n'ont pas à donner un téléphone
03:10portable aux enfants pour aller au collège, ils n'en ont absolument pas besoin, sauf
03:13quand l'établissement demande cet usage-là et c'est toujours un problème de parents,
03:19d'élèves, de parents et d'enseignants que de ne pas laisser faire et ça, c'est extrêmement
03:23compliqué à mettre en oeuvre.
03:24Christophe Barbier ?
03:25Je trouve très intéressant qu'on limite l'utilisation du numérique à un acte, à
03:31une démarche active, en effet, on va sur une tablette, on va sur un logiciel éducatif
03:36et donc on est dans une démarche où on sait ce qu'on cherche, on sait ce qu'on veut faire
03:40et on accomplit cette démarche.
03:41C'est très différent, à mon avis, de l'attitude passive de l'enfant qui, dans la cour de
03:46récréation, sort son téléphone et scrolle, comme on dit maintenant, de manière totalement
03:51addictive, des vidéos sur TikTok ou autre chose.
03:54Si on arrive à dire aux enfants, dans un espace où on est dans l'apprentissage, tout numérique
03:59qui vient, tout outil numérique qui est là, il ne s'agit pas de les nier, doit faire de
04:02votre part l'objet d'une démarche active, constructive, vous pilotez le numérique, c'est
04:08bien.
04:09Mais à un moment où vous êtes piloté par le numérique, ce n'est pas bien.
04:11Et je trouve cette démarche assez intéressante, elle est expérimentale, on verra comment
04:14ça se passe immatériellement et intellectuellement.
04:16Et puis Valéry l'a évoqué, il y a quand même la bataille de la concentration, de
04:20l'attention.
04:21Pour apprendre, il faut être capable de se concentrer, là aussi, de manière active,
04:25je vais lire, je vais chercher du savoir et je l'acquière, la passivité ne mènera
04:29à rien.
04:30Soyons honnêtes, parce que là on a l'air de donner des leçons à la terre entière.
04:34Les téléphones, c'est nous qui les avons donnés à nos enfants et parfois d'ailleurs
04:38pour qu'ils nous laissent un petit peu tranquilles.
04:40Oui, et puis aussi parce qu'on était inquiets, parce qu'on se dit, bon, il va sur le chemin
04:44de l'école, il peut me joindre, s'il est tombé, s'il va en vélo, s'il lui arrive
04:50quoi que ce soit, si jamais il s'attarde chez un copain, qu'on s'inquiète, etc.
04:54Donc, c'est vrai qu'il y a eu une espèce, maintenant, avant il y avait les communions,
04:58on offrait une montre, maintenant il y a l'entrée au collège, on offre un smartphone.
05:02Voilà, c'est un peu la limite d'âge, c'est ça, c'est l'entrée au collège.
05:06On ne veut pas que nos enfants soient trop différents des autres et se retrouvent en
05:08situation d'humiliation parce que tout le monde a un téléphone et pas moi.
05:11Et donc, on a aussi cédé pour cette raison-là.
05:14C'est pour ça qu'une interdiction collective, c'est-à-dire le retour d'une pratique
05:17vertueuse pour tout le monde, nous permettra peut-être aussi de se désengager de cette
05:22culpabilité-là.
05:23Vous venez d'entendre Christophe Barbier, nous sommes avec Valérie Trierweiler et Rodrigo
05:26Arenas.
05:27Vous vouliez intervenir, Rodrigo ?
05:28Oui, ce qu'on dit tous, en fait, c'est avant tout un problème d'adultes, une
05:31mison de société aussi que nous avons et la place qu'occupent les outils numériques
05:34et digitaux.
05:35C'est la même chose numérique et digitale.
05:36Le digital appelle au travail, le travail des doigts et c'est important d'approprier
05:40cette nouvelle technologie qui nous fait changer de civilisation.
05:42Et il y a beaucoup de gens qui ont travaillé là-dessus.
05:43Moi, vous l'avez rappelé, quand j'étais président de la FCPE, j'ai beaucoup travaillé
05:46par exemple avec Bernard Stiegler et l'Institut Lyrique a beaucoup travaillé sur ces questions
05:50et notamment les addictions qu'on développe aux enfants mais aussi aux adultes.
05:54Quels étaient leurs conseils ?
05:55Eh bien, écoutez, j'ai fait un forum citoyen à l'Assemblée nationale avec des députés
05:58de tous les groupes politiques, comme quoi c'est possible de travailler collectivement
06:01à l'Assemblée nationale.
06:03Et nous avons évidemment mis en face des citoyens des experts parce que même les
06:07adultes sont confrontés à quelque chose qu'ils ne maîtrisent pas et on a besoin
06:10d'expertise.
06:11Par exemple, quand vous avez une application et que quelqu'un a investi 300 000 euros
06:14pour la développer, il va récupérer son argent.
06:16Et les premières victimes, en tout cas les premiers clients, sont les enfants.
06:19Donc, voyez, c'est tout un système aujourd'hui qu'on vient de réinterroger.
06:22Mais ce qui est certain, c'est que les pédopsychiatres que nous avons auditionnés
06:26disaient que l'interdiction ne servait pas à grand chose, ce n'était pas accompagné
06:29d'une mesure éducative.
06:30C'est-à-dire ?
06:31C'est-à-dire que quand vous avez développé une addiction ou que vous vous transgressez
06:36à la règle, vous trouverez toujours le moyen de le faire.
06:38Je vous prends l'exemple de l'alcoolisme.
06:39Quand vous êtes alcoolique, même si on vous interdit de consommer sur la voie publique,
06:43vous allez trouver le moyen, dissimulé ou pas, d'avoir accès à ce qui provoque justement
06:47cette addiction.
06:48Les enfants, les jeunes en l'occurrence, ne sont pas étrangers à ce phénomène, à
06:51ce comportement qui est aussi celui des adultes.
06:53Donc, quand vous parlez de cyberharcèlement, quand vous parlez d'addiction, qui ont été
06:56beaucoup développées d'ailleurs pendant la Covid, où les enfants ont été confrontés
06:59aux écrans de façon massive et de façon très agressive, et l'éducation nationale
07:03a utilisé ces outils-là pour ne pas perdre le chemin de l'école, comme on disait, il
07:07faut aujourd'hui avoir une attention bienveillante envers les enfants et se dire que c'est le
07:11temps long qui va permettre de le faire, et ça tombe bien, parce que l'école, c'est
07:14le temps long.
07:15Donc, c'est un programme global qui commence dès la maternelle, parce que vous avez aussi
07:18des enfants de maternelle qui sont devant les écrans.
07:20Je pense par exemple, pardon d'être long, mais c'est maman de Saint-Denis qui allaitait
07:28leurs enfants, parce que la luminescence les rassurait, ça leur permettait d'allaiter,
07:33ces enfants ont développé les syndromes de l'autisme, ils ne sont pas autistes, ils
07:35ont développé les syndromes, et ça a été mis en avant par une pédopsychiatre qui s'appelle
07:40Marie-Claude Bossière.
07:41Vous voyez, ça commence très jeune, et ça finit très tard, y compris chez les personnes
07:44âgées.
07:45C'est un problème de société.
07:46Il y a quand même un paradoxe, parce qu'on demande à l'école finalement de régler
07:49un problème qui est d'abord familial et d'éducation, non ?
07:51Je fais mon vieux schnock, excusez-moi, mais depuis des siècles, c'est un peu ce qu'on
07:55demande à l'école.
07:57On demandait déjà à l'école de venir compléter, suppléer le rôle de la famille.
08:01Là, c'est d'autant plus compliqué que, comme on le disait tout à l'heure, les parents,
08:05les adultes, sont aussi dans l'addiction au téléphone portable, sont aussi tout le
08:08temps le nez sur le téléphone portable.
08:09Oui, on leur donne cet exemple aussi, c'est vrai.
08:11Oui, ils ont beau dire qu'il y a leurs enfants qu'eux, c'est pour le travail, qu'ils n'ont
08:14pas le choix, que ce n'est pas pareil, quand même, pour l'enfant, pourquoi m'interdire
08:17quelque chose que l'autre pratique ? Donc, on a beaucoup de mal à gérer cela.
08:20Et puis, ce n'est pas si vieux que ça, l'arrivée du téléphone portable dans les mains de tout
08:24le monde, et notamment du smartphone, parce que ça a été une nouvelle génération,
08:26avec le surf sur Internet, ça a quoi, une quinzaine, une vingtaine d'années ? On est
08:30balbutiant dans le rapport à cet outil.
08:33Après, la vérité, ce n'est pas tant le Spacephone qui pose problème que les réseaux
08:37sociaux, c'est surtout ça, c'est les TikTok, c'est les Instagram, et les jeux aussi, voilà,
08:45c'est tout ça.
08:46Parce qu'il y a des choses formidables aussi qu'on peut retrouver.
08:48On n'ouvre plus un dictionnaire aujourd'hui, on cherche une définition grâce à notre
08:52téléphone.
08:54Si les enfants le font, ils apprennent aussi beaucoup de choses.
08:56Oui, alors vous me dites qu'il faut pondérer ce regard inquiet qu'est le nôtre, alors
09:00que nous sommes par ailleurs les auteurs de tout cela au départ.
09:03Oui, exactement.
09:04Je rejoins mes deux partenaires de dialogue, c'est qu'effectivement, c'est une bonne
09:11chose à condition que tout soit contrôlé tout le temps et accompagné.
09:14C'est vrai qu'à l'école, beaucoup d'enfants travaillent sur des tablettes fournies par
09:18l'école ou le collège.
09:19Je me souviens de certains présidents de régions ou de départements qui fournissent
09:25des ordinateurs ou des tablettes aux élèves.
09:28Merci beaucoup à vous trois, Valérie Trayer-Weiler, Christophe Barbier, Rodrigo Arenas.
09:32Dans un instant, le rappel des titres de l'actualité avec Bandeau Noirette et notre deuxième débat,
09:36recherche premier ministre des espériments, le manège continue de tourner et on se demande
09:40qui va grimper sur le petit cheval.
09:42A tout de suite.
09:50RTL, s'informer ensemble.
09:53Merci à vous qui nous êtes fidèles, RTL, il est 19h30.
09:58Jusqu'à 20h.
09:59Yves Calvi et Agnès Bonfillon refont le monde sur RTL.
10:03Le rappel de l'actualité avec vous, Bande de Noirette.
10:05En Argentine, les avocats d'Arthur Gégou et Hugo Auradou ont déposé deux demandes,
10:10une de retour en France et une de non-lieu.
10:12Les deux joueurs du 15 de France ont été inculpés de viols aggravés en réunion.
10:17Ils nient toujours les faits qui leur sont reprochés.
10:20Ils ont pour l'instant interdiction de quitter l'Argentine le temps de l'instruction.
10:24Emmanuel Macron prêt à recevoir tous ceux qui veulent œuvrer pour l'intérêt supérieur
10:29du pays.
10:30Toujours en quête d'un gouvernement, le chef de l'État a ouvert aujourd'hui un nouveau
10:34cycle de consultations après avoir balayé l'option Lucie Castet.
10:39La France Insoumise réplique et appelle à une grande mobilisation dans la rue le 7 septembre.
10:45On n'a plus rien, les parents de Médine Argissi ont pris la parole ce soir dans une conférence
10:49de presse.
10:50Trois semaines après la disparition du jeune espoir du rugby français, emporté par une
10:55vague en Afrique du Sud, la plage était jugée dangereuse, les parents pointent du doigt
11:00le staff de l'équipe de France.
11:02Ils ont déjà saisi le procureur de la République d'Agen.
11:05Le cap des 2 millions de billets vendus dépassait pour les Jeux Paralympiques, tout proche du
11:11record de Londres en 2012, 2.100.000 à la veille de la cérémonie d'ouverture, il
11:16reste 500.000 billets, notamment pour le para-athlétisme au Stade de France, le tennis, le basket
11:22de fauteuil.
11:23Les Jeux Paralympiques seront à suivre sur RTL jusqu'au 8 septembre.
11:27Merci beaucoup, Bande de Noirettes, on vous retrouve à 20h.
11:29A tout à l'heure.
11:36Et si on continuait à parler du portable, de nos usages et de la façon dont on doit
11:39s'en occuper avec nos enfants, le portable est une caméra et un appareil photo qui peuvent
11:46tout saisir, notamment dans un établissement, les violences, les engueulades, est-ce que
11:49ça aussi, ça a changé l'avis de nos enfants ?
11:51Oui, ça a changé, pas toujours en bien, ça peut être considéré comme un instrument
11:55de protection.
11:56Ça a été aussi souvent un moyen, Valérie le signalait tout à l'heure, de harcèlement.
11:59Et quand l'enfant est filmé dans une situation désagréable pour lui et qu'il retrouve ça
12:04sur les réseaux sociaux, ça participe d'une forme d'agression.
12:08Et puis, ça a cultivé aussi chez ces enfants un défaut quand même qui s'appelle le narcissisme.
12:14On se photographie, on fait des selfies, on met ses vidéos sur TikTok, on essaye de cloner
12:19les stars que l'on aime en faisant des clips, avec d'ailleurs une agilité numérique et
12:23une créativité qui sont époustouflantes.
12:26Mais quand même, au départ, ça participe de mon image que je mets sur les réseaux sociaux
12:31en espérant devenir quoi ? Une star, une célébrité mondiale, je vais faire 10 millions
12:35de vues et ça va être le début d'une carrière de star.
12:37On a nourri aussi ce miroir aux alouettes.
12:40Ça vous fait rire Valérie Trierweil.
12:41Oui, ça me fait rire parce qu'à la fois c'est vrai, mais je reviens quand même sur
12:44l'utilisation qui est interdite.
12:46Donc, elle est interdite au collège, dans les écoles et au collège, y compris dans
12:51les activités périscolaires, y compris pendant les récréations et y compris pendant les
12:56sorties scolaires.
12:57Donc, normalement, ça ne sert pas plus de protection ni de harcèlement pendant.
13:02Si la loi est respectée, nous n'avons pas besoin d'une autre loi.
13:05C'est ça.
13:06Bon, mais après, je rejoins.
13:08Alors, selon une étude faite dans les pays de l'OCDE, le problème, c'est quand on
13:12interdit totalement pendant les périodes des horaires de cours, les enfants se rattrapent
13:17chez eux.
13:18Et la nuit.
13:19C'est-à-dire, ils rattrapent le temps de manquer sur les réseaux sociaux ou à faire
13:23des vidéos d'eux-mêmes ou d'autres choses.
13:25Ils le rattrapent sur le temps de sommeil.
13:27Vous savez ce qu'il y a à la maison.
13:28Il y a des parents.
13:29Oui, mais voilà.
13:30Mais les parents ne sont pas forcément… C'est aux parents d'exiger aussi le casier
13:34le soir.
13:35Je sais que ce n'est pas facile.
13:36Oui, mes enfants sont grands.
13:37Donc, je suis libérée de tout ça.
13:39Bravo.
13:40Mais bien sûr.
13:41Voilà.
13:42Mais le parent doit exiger qu'on lui rende le téléphone quand l'enfant va se coucher.
13:46Sinon, c'est une partie de la nuit.
13:47Je voudrais rapprocher ça d'une autre actualité du même univers.
13:50C'est la garde à vue du patron de Télégramme.
13:53Qu'est-ce qu'on cherche à faire ? Qu'est-ce que la justice cherche ? Elle cherche à dire
13:56qu'il faut réguler Télégramme.
13:57Ce n'est pas normal que ça serve pour les terroristes et les trafiquants de drogue.
13:59On l'arrête.
14:00On l'interroge.
14:01On va voir comment ça se termine.
14:02Mais on est dans ce défi de la régulation.
14:03C'est pareil.
14:04Essayer de réguler l'usage par nos chères têtes blondes du portable pour qu'il ne
14:09tombe pas dans ses abus, c'est un peu la même chose.
14:11La puissance privée, les parents, et la puissance publique cherchent à mettre un peu d'ordre
14:16dans cette jungle du numérique qui nous a, depuis une vingtaine ou une trentaine d'années,
14:20fait basculer dans une nouvelle ère.
14:21Regardez l'invention de l'imprimerie.
14:23Ça a donné quoi ? L'explosion des connaissances.
14:26C'était formidable.
14:27Tout le monde avait accès à la liqueur.
14:28C'est toujours ça.
14:29Et ça a donné aussi les guerres de religion.
14:30Comment éviter les guerres en ayant la vertu et l'apport positif ? On est un peu face
14:36au même défi.
14:37Rodrigo Arenas.
14:38Ça tombe bien.
14:39Pour ça, il y a l'école.
14:40C'est le temps long.
14:41C'est-à-dire qu'une loi, ça change un comportement, mais ça ne change pas de mentalité.
14:44Et changer de mentalité, ça prend deux générations.
14:46On parie sur le fait que quand on prend un enfant en maternelle et qu'il sort du lycée
14:50à 16 ans ou 18 ans, il a reçu une éducation dans laquelle on lui a fait un enseignement
14:55qui lui permet de se maîtriser, de s'affranchir, d'avoir son rapport à soi, aux autres et
14:59au monde.
15:00Et on espère que cet élève qui a été à l'école pendant 16 ou 18 ans, un peu moins
15:05en l'occurrence, 15 ans, il transmettra ses valeurs à ses enfants.
15:08Et aujourd'hui, ce changement de civilisation dans lequel on est fait que c'est extrêmement
15:11compliqué parce que les adultes sont perdus là-dessus.
15:13Et moi, je regrette profondément que, par exemple, pour les lycéens professionnels,
15:18on ait retiré la philosophie parce que c'est précisément la seule discipline qu'on a
15:21pour pouvoir s'interroger sur soi, les autres et le monde.
15:24Et je pense que c'est en cela que l'école est centrale parce que c'est le seul outil
15:27institutionnel que nous avons pour influer sur les mentalités, éventuellement sur les
15:31comportements.
15:32Mais c'est le temps long et la chance qu'on a, c'est qu'on y va tous.
15:34Et c'est justement pour ça que je suis très attaché.
15:36Pas seulement parce que j'ai des enfants, parce que je pense que quand on est un républicain
15:39et qu'on est sur ces valeurs-là, eh bien, il n'y a que cette discipline qui s'appelle
15:42la philosophie, qui se traduit ensuite en principe de droit, à la loi, à l'Université
15:46nationale et ailleurs, qui permet de changer de civilisation dans laquelle nous sommes.
15:49Et il faut c'est de constater que nous sommes un peu tout dépassés parce que ce que nous
15:52reprochons aux enfants, c'est après tout des comportements d'adultes, à l'Assemblée
15:55nationale aussi.
15:56Madame, vous avez raison.
15:57C'est interdit de filmer.
15:58Et pourtant, chacun fait sa petite vidéo TikTok, etc.
16:02Et vous savez, quand on est dans les tribunes de presse, on voit à peu près tous les députés
16:07qui ont leur téléphone sur les genoux et qui envoient des SMS.
16:10On le voit même à la télévision.
16:12On va voir à la télé comme si les journalistes, d'une certaine façon.
16:15Mais nous ne sommes pas journalistes.
16:16C'est un métier.
16:17Non, mais ça vous choque qu'on les voit avec leur téléphone ?
16:19C'est toujours la même chose, ça dépend de ce qu'ils y font.
16:21Les journalistes, ils sont quand même censés écouter les débats, participer.
16:24Vous me rassurez.
16:25Vous êtes un peu mouillé, ils font leurs mails, c'est pareil.
16:29Oui, mais ils devraient le faire pendant les débats.
16:31Non, mais sûr.
16:32Vous avez employé le terme de changement de civilisation.
16:34C'est aussi important, vous le pensez, que cela ?
16:38Je pense que la technologie digitale, qu'on appelle le numérique, qui est un langage avant
16:43tout, on code en 01, qui est un langage universel d'ailleurs.
16:46Quel que soit l'endroit sur la planète, on communique avec le même langage, apporte
16:50le même changement que l'imprimerie que vous avez citée, M. Barbier.
16:52C'est-à-dire que ça change le rapport aux connaissances, ça change le rapport à soi,
16:57le rapport aux autres, le rapport au monde.
16:58Aujourd'hui, nos enfants sont interconnectés avec des élèves qui sont à l'autre bout
17:02du monde.
17:03Et moi, je trouve que c'est bien, par exemple, quand vous avez dans une classe de primaire
17:06des élèves qui communiquent avec des élèves d'un autre pays, mais il y a un adulte, il
17:10y a une éducation, et avec une méthode qui permet aux enfants de comprendre qu'est-ce
17:14qu'on reproche à ces collégiens.
17:16C'est qu'on leur donne une technologie qu'ils ne maîtrisent pas parce qu'ils n'ont pas les
17:19connaissances et les savoirs pour le faire.
17:20Mais ça, ça peut arriver à tout âge.
17:22Quand on a eu notamment, par exemple, sur les personnes âgées, ce débat qu'on leur
17:26donnait un outil qu'ils ne maîtrisaient pas, donc qu'ils étaient victimes de forbans qui
17:31leur vendaient des applications et qui les escroqueraient, pour être clair.
17:34Eh bien, vous voyez, c'est quelque chose qui se pose à tout le monde.
17:37Et quand ça se pose à tout le monde, et en France, mais aussi dans le monde, oui, nous
17:40avons changé de civilisation, mais l'école, elle, continue à protéger des maraudes d'un
17:44monde qui n'existe pas.
17:45Et c'est difficile parce que c'est le temps long.
17:47On va changer de civilisation encore davantage avec l'arrivée de l'intelligence artificielle.
17:51Ce qui nous attend là est bien plus important que l'arrivée d'Internet.
17:55Bien sûr.
17:56Ça n'a rien à voir.
17:57Et là, si on n'apprend pas dès le début à s'en servir et à être accompagné, je
18:01franchement, je ne sais pas où on va aller.
18:02Vous nous ouvrez des horizons.
18:03Ce soir, c'est assez intéressant.
18:04Dites-moi, je vous ramène à la politique.
18:06On a une ministre démissionnaire, Madame Belloubet, qui gère quand même la rentrée
18:11scolaire.
18:12On avait déjà connu ça ?
18:13Non, pas que je sache.
18:15Même s'il y a souvent des gouvernements qui ont été installés pendant l'été et
18:18où on avait des ministres pas forcément expérimentés.
18:20En tout cas, des ministres qui faisaient la rentrée sans l'avoir préparée.
18:22Elle, elle l'a préparée.
18:23Une rentrée réussie ou ratée, ça ne se joue pas fin août, ça se joue en mars.
18:27Donc, Madame Belloubet, elle était là.
18:29Elle a préparé bien ou mal sa rentrée en mars et on verra le résultat.
18:31Mais c'est quand même Mme Belloubet qui a quand même déclaré ce matin lors de sa
18:35conférence de presse qu'elle estimait que le projet budgétaire adressé par Matignon
18:40à son ministère ne répondait pas à l'ensemble des besoins.
18:44Non, mais je veux dire, elle a pris une position, même si elle est une ministre démissionnaire,
18:49ça ne l'a pas empêchée de dire ce qu'elle pensait ce matin lors de cette conférence de rentrée.
18:52C'est normal.
18:53Non, parce que vous savez que parfois on peut estimer qu'un ministre, ça devrait aussi
18:56fermer sa gueule.
18:57Selon une expression ancienne et...
18:59Non, mais...
19:00Ça ferme sa gueule, ça démissionne, mais elle a démissionné, donc elle peut ouvrir sa gueule.
19:04Et puis elle n'est pas en contradiction avec la politique d'avant.
19:06Mais vous avez raison.
19:07Ce qu'on attend d'un ministre ou d'une ministre, c'est défendre un budget pour mettre en place
19:11ses politiques publiques et force à être constaté qu'elle n'aura pas le budget parce
19:14qu'elle n'aura pas les arbitrages à pouvoir le faire pour mettre en place des réformes
19:18que je ne suis pas forcément positive pour l'essentiel, mais pour autant, elle n'est
19:22pas en capacité de préparer cette rentrée autrement qu'avec le fonctionnement de l'administration.
19:26Heureusement que la DGSCO est là.
19:27Valérie ?
19:28On est quand même dans quelque chose de surréaliste là.
19:30C'est-à-dire, dès qu'il y a un nom de ministre, on entend démissionnaire derrière.
19:34Moi, j'attends qu'un collégien dise je suis collégien démissionnaire à la fin.
19:38Non, mais c'est vrai, ça n'a pas de sens.
19:40C'est ridicule.
19:41Et bon, ça tient une semaine, mais là, ça fait 42 jours.
19:45Franchement, il est temps que ça s'arrête.
19:47Vous venez de lancer le prochain débat que nous ferons dans quelques instants.
19:51A tout de suite.
20:10Voilà, Christophe Barbier, éditorialiste politique et le député insoumis Rodrigo
20:14Arenas.
20:15Agnès ?
20:16Emmanuel Macron a définitivement fermé, vous le savez, la porte à un gouvernement
20:19du Nouveau Front Populaire emmené par Lucie Castex et relancé depuis aujourd'hui en
20:24nouveau tour des consultations.
20:26Alors, sans LFI, sans l'ERN non plus, cette fois, le Président de la République souhaite
20:30consulter au-delà du cercle strictement politique, on va dire ça comme ça.
20:35Je vous rappelle ce qu'il a dit ce soir quand même, le Président de la République.
20:38La porte est ouverte.
20:39Que ce soit tous ceux qui veulent bien venir continuer à œuvrer pour l'intérêt supérieur
20:44du pays.
20:45Ça veut dire quoi ? Vous allez nous l'expliquer.
20:46Mais comment peut-on dire que la porte est ouverte quand on a déjà éliminé les deux
20:50morceaux de l'extrême droite et de l'extrême gauche ?
20:53En lisant Alfred de Musset, il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée.
20:56Alors, elle a été fermée hier, fermée sur le nez de Lucie Castex et du Front Populaire.
21:00Elle est ouverte aujourd'hui à tous les autres.
21:02Ceux qui sont autorisés, donc tous sauf LFI et ERN, et ceux qui sont volontaires, puisque
21:06le PS a déjà dit qu'il n'irait pas.
21:08De toute façon, il n'y aura pas de majorité autour de ce gouvernement.
21:12Il n'y aura pas de 289 députés pour ce gouvernement.
21:15Donc il faut chercher quelqu'un qui ait le minimum de gens contre lui et qui n'ait
21:19pas ou tout de suite 289 députés contre lui.
21:23Voilà, il faut chercher cet oiseau rare qui saura être toléré pendant un temps.
21:26C'est-à-dire que pour lequel il n'y aura pas de raison a priori de voter la censure.
21:30Lucie Castex et d'autres ont été déclarés comme a priori censurables par l'ERN, par
21:35Laurent Wauquiez et quelques autres.
21:37Trouvons un personnage, un homme, une femme, dont les partis disent oui, a priori non je
21:42ne censure pas.
21:43Ça dépend de ce qui va être proposé, mais a priori je ne censure pas.
21:46Valérie Trahir-Weidler ?
21:47Je pense aussi que s'il y avait dû y avoir une majorité, elle aurait été faite.
21:50Là on voit bien que personne ne veut s'allier avec personne.
21:53C'est déjà assez miraculeux que la coalition du Nouveau Front Populaire ait tenu jusque-là.
21:58Il y a peut-être des petites fissures, mais en tout cas ça tient, je suis assez étonnée.
22:04On s'attendait quand même à ce que ça se brise.
22:09Le pouvoir d'hypnose de Jean-Luc Mélenchon ?
22:13Je ne sais pas, on a un député France Insoumise ici qui peut peut-être nous en parler davantage
22:18du pouvoir d'hypnose de Jean-Luc Mélenchon.
22:21Moi je ne suis pas sous hypnose.
22:23C'est la question que nous voulions vous poser, rassurez-nous, moi je n'ai pas l'impression
22:28que vous soyez sous hypnose.
22:29Non je ne crois pas, je pense qu'on lui a prêté beaucoup d'intentions qui ne sont
22:31pas vérifiées dans la réalité.
22:33Premier ministre, etc.
22:34Ça ne s'est pas vérifié.
22:35Après ça fait du storytelling comme aujourd'hui Emmanuel Macron qui n'assume pas sa responsabilité.
22:40Sa responsabilité c'est de nommer un ou une Première Ministre, en l'occurrence une avec
22:45celle qui a choisi le NFA, ce n'est pas la première d'ailleurs.
22:47La première orientation c'était Mme Bellot qui était aussi une personnalité qui aurait
22:52fait une excellente Première Ministre.
22:54Donc nous avons pris les nôtres, nous avons gagné l'élection, que ça plaise ou pas,
22:58majorité relative certes, mais majorité tout de même.
23:00Emmanuel Macron et les macronistes ont été relatifs pendant deux ans, ça n'a pas empêché.
23:05La seule responsabilité d'Emmanuel Macron en réalité, pardonnez-moi, c'est de dire
23:08qu'il ne censurera pas un gouvernement qui est issu du groupe majoritaire.
23:12Après nous verrons réforme par réforme, texte par texte, certains seront positifs
23:17au niveau du vote, certains seront négatifs, mais c'est déjà ce que nous avons vécu
23:20pendant deux ans.
23:21C'est sa seule responsabilité et nous n'avons aucune responsabilité en tout cas sur le
23:26fait qu'Emmanuel Macron, un, ne reconnaisse pas sa double défaite, européenne et législative,
23:31et après tout sa défaite dans la société, quand je pense aux retraites notamment où
23:37l'essentiel de nos compatriotes disent qu'il faut mettre un terme à cette chose-là.
23:41Je pense qu'au cœur du débat, au cœur du problème, c'est exactement ça, c'est
23:47les retraites.
23:48Et je pense que Macron ne veut absolument pas qu'on y touche, mais je pense que c'est
23:52vraiment là-dessus que tout le monde s'oppose.
23:53Et je trouve que le Rassemblement National est bien hypocrite, parce que pendant la campagne
23:57ils avaient promis de revenir sur cette réforme des retraites, alors que là, ils annoncent
24:01tout de suite la censure du nouveau Front Populaire, alors qu'ils auraient très bien
24:04pu soutenir au moins pour cette réforme-là, pour casser cette réforme.
24:08Ce n'est pas le cas.
24:09Le RN proposera peut-être l'abrogation de la réforme des retraites dans sa niche parlementaire
24:12puisque c'est le premier groupe qui présentera un texte.
24:14Donc ils veulent récupérer l'avantage, si j'ose dire, de porter l'abolition de
24:19cette réforme.
24:20Ça va être très compliqué.
24:21En 1978, dans la campagne législative, alors qu'il espérait gagner, François Mitterrand
24:25avait dit que le président Gilles Cardestin choisira qui il veut, il n'est pas obligé
24:32de choisir le chef du parti arrivé en tête.
24:34Il ajoutait même que, juridiquement, il n'est pas obligé, mais il y a la politique.
24:40Il a sous-entendu, il y a le rapport de force.
24:42Le rapport de force de la gauche a été perdu parce que 193, c'était trop court.
24:46Ils auraient été à 220, 240, c'était inarrêtable.
24:48Mais 193, ça a été jugé trop court et Emmanuel Macron a expérimenté une motion
24:53de censure in vitro à l'Elysée en recevant les groupes, sans avoir besoin d'attendre
24:56la motion de censure in vivo au Parlement dans quelques secondes.
24:59On peut rester combien de temps encore dans cette situation ? On n'a pas de premier ministre.
25:02C'est déjà trop long.
25:03C'est déjà trop long pour une démocratie mature qui doit avoir un vrai gouvernement.
25:06La trêve olympique, oui, mi-août, oui, mais fin août, non.
25:10Donc en effet, tout le monde est un peu responsable parce que la droite et les macronistes, par
25:13exemple, n'ont pas assez travaillé ensemble.
25:14Macron a procrastiné, il aurait dû être plus actif.
25:17Donc maintenant, il y a véritablement une crise.
25:19C'est une vraie crise.
25:20C'est une vraie crise.
25:21C'est une vraie crise et je pense même que c'est la plus grave de toute la Ve République.
25:24Franchement, il y a eu des cohabitations, elles se sont réalisées, elles ont duré
25:30un certain temps.
25:31Ça s'est fait en bonne intelligence ou pas toujours, mais en tout cas, ça s'est fait.
25:34Ça s'est fait.
25:35Là, franchement, je trouve que c'est une crise.
25:37Effectivement, elle est masquée par les Jeux olympiques, masquée par les vacances à
25:42Brégançon, masquée par l'été, par tout ce qui s'est passé.
25:46Mais franchement, là, on voit réapparaître tous les problèmes.
25:49Le budget doit arriver, l'Assemblée doit reprendre.
25:51Vous vous rendez compte qu'on a quand même des ministres députés.
25:54La Ve République impose une séparation des pouvoirs et là, nous avons des ministres
25:59députés.
26:00Vous avez déjà vu ça ?
26:01Ça a été gênant trois jours en juillet parce qu'ils votaient pour les postes à
26:04l'intérieur de l'Assemblée.
26:05Ça ne portait pas à conséquence.
26:06On a un premier ministre président de groupe.
26:08Si il y a une session extraordinaire, la moitié des députés, je crois, peuvent convoquer
26:11une session extraordinaire.
26:12Si la moitié des députés convoquent une session extraordinaire pour le 10 septembre,
26:16il y a des ministres qui vont être ministres et qui vont être députés.
26:19Mais ils vont se poser des questions eux-mêmes, ils vont proposer des textes, les défendre.
26:24Là, ça sera vraiment une crise de nature de l'institution.
26:27Moi, je voulais juste vous poser une question concernant, visiblement, on se dit peut-être
26:32que le vernis commence un petit peu à craquer du côté du Nouveau Front Populaire.
26:36Je m'explique, cet après-midi, Bureau National du PS et notamment au PS, je pense, sur le
26:41Parti Socialiste.
26:43Olivier Faure, on le voit, dit « ok, moi, je suis mes camarades, il est hors de question
26:48d'aller rencontrer à nouveau Emmanuel Macron ».
26:51Ce n'est pas complètement le son de cloche que l'on entend dans tous les courants au
26:56sein du Parti Socialiste.
26:58Est-ce que vous pensez qu'il y a un vrai risque de dissension au sein du Nouveau Front Populaire ?
27:04Si je peux me permettre, j'ai commencé à suivre le Parti Socialiste en 1988.
27:08Et dès le début, ces dissensions, elles étaient là.
27:11Il y en a toujours eu.
27:12J'ai suivi le congrès de Rennes, c'était le premier.
27:17J'avais du mal à comprendre tout ce qui se passait, tellement c'était compliqué.
27:20Mais parce qu'au sein même des courants, il peut y avoir des dissensions.
27:23Donc, ça a toujours fonctionné de cette façon-là, le Parti Socialiste.
27:26Et puis, au bout du compte, ça finit par se rabibocher.
27:30Mais c'est vrai qu'au Parti Socialiste, là, normalement, il devrait convoquer son
27:33prochain congrès, qui doit avoir lieu en 2025.
27:36Mais la convocation devrait avoir lieu maintenant.
27:38Donc, c'est une période de crise.
27:40On préfère ne pas convoquer de congrès.
27:41On ne sait pas quand ça aura lieu.
27:43On ne sait pas où et pourquoi.
27:45Parce que déjà, Olivier Faure avait déjà été en difficulté lors de son élection
27:50la dernière fois.
27:51Là, il n'est pas sûr, effectivement, d'être reconduit.
27:53Donc, on repousse ça à plus tard.
27:55En tout cas, notre préoccupation, c'est de gouverner la France.
28:00Ce n'est pas de gérer un congrès, comme a rappelé Mme Vanhoenacker.
28:03C'est simplement être à la hauteur des enjeux.
28:06Moi, vous le savez, j'ai été élu à Paris au premier tour, sur un programme.
28:10En face de moi, j'avais un adversaire, un candidat qui était contre moi,
28:14parce que j'étais sortant, qui était de chez Emmanuel Macron.
28:17Et donc, je ne vais pas, évidemment, aller à l'Assemblée Nationale pour dire
28:21que je vais laisser la réforme des retraites,
28:23je vais laisser les gens dans la galère dans laquelle ils sont.
28:27Parce que nous, nous pensons qu'économiquement, il faut relancer par la demande
28:29et non pas en aidant celles et ceux qui ont récupéré l'argent public.
28:32Je pense, évidemment, aux grands groupes et qui, après, n'ont pas redistribué.
28:34C'est que le reçonnement n'a pas eu lieu.
28:36Mais ce qui heurte les Françaises et les Français, je pense,
28:38et notamment celles et ceux qui, comme moi, sont très attachés aux lettres,
28:41on en a parlé tout à l'heure, c'est qu'il y a la Constitution, la lettre,
28:44mais il y a aussi l'esprit de la Constitution.
28:46Et aujourd'hui, on a manifestement un Président de la République
28:47qui s'assoit sur l'esprit de la Constitution
28:49et qui a mis en place un régime présidentiel dans lequel le Premier ministre a disparu.
28:53On ne vous lâche pas sans que vous nous donniez, dans quelques instants,
28:56des noms de femmes ou d'hommes pouvant devenir potentiellement Premier ministre
29:01dans les jours qui viennent. A tout de suite.
29:04On refait le monde dans RTL Soir.
29:09Yves Calvi et Agnès Bonfillon.
29:11On refait le monde dans RTL Soir.
29:14Il est 19h51. Bienvenue à vous qui nous rejoignez.
29:17Merci si vous êtes avec nous depuis le début de cette émission.
29:20Nous ne nous séparons pas sans avoir quelques idées de possible Premier ministre
29:24ou Première ministre arrivant à Matignon.
29:27Ça n'a pas l'air facile, facile.
29:29Vous avez l'air songeur, Christophe Barbier.
29:31Oui, je suis songeur. Ce n'est pas facile, facile.
29:33Et puis pour tout dire, il y a beaucoup de rumeurs,
29:34mais il n'y a pas beaucoup d'informations qui circulent sur des noms vraiment envisagés.
29:38Allez, je vous en donne trois quand même.
29:40L'expérience, la sagesse, prendre quelqu'un qui est au-dessus de la mêlée,
29:43qui a sa carrière derrière lui, qui n'est plus présidentiable.
29:45Libre ? Libre.
29:47Marqué à gauche pour voir si le groupe PS vient un peu le soutenir.
29:50Jean-Yves Le Drian. Macron a confiance en lui.
29:52Les rendez-vous entre les deux seront confortables.
29:54Difficile au PS de dire Le Drian, c'est de l'extrême droite.
29:57En plus, une expérience internationale et il rassurerait au niveau européen.
30:00Deuxième cas de figure, un élu local avec un Macron qui, forçant sa nature,
30:05passe dans une phase girondine et dit au maire des grandes villes, au président de région,
30:09faites une équipe, venez gouverner à Paris en fonction des besoins que vous avez, vous.
30:13Et ça serait populaire, je pense, auprès des Français.
30:15Il faut trouver là aussi un maire de gauche pour ce même effet de levier.
30:18Peut-être que le maire de Montpellier, Mickaël Delafosse,
30:21ou peut-être une présidente de région, Carole Delga.
30:23Elle allait chercher des opposants à Olivier Faure au sein du PS sur la ligne refus de LFI.
30:29Mais quand même, des gens qui sont dans leur ville vraiment de gauche.
30:32Ce n'est pas de la gauche douce.
30:33Et puis, une troisième possibilité, si ces deux-là ne fonctionnaient pas,
30:36aller vers le gouvernement de techniciens,
30:39avec des gens qui connaissent la machine de l'État, qui ne font pas de politique,
30:42qui sont là pour dire aux Français, voilà nos problèmes comptables,
30:45voilà ce que je mets en face.
30:46Alors là, en ce moment, c'est le président de la caisse des dépôts qui a les faveurs de la rumeur.
30:50Il y a quelque temps, c'était plutôt le gouverneur de la Banque de France.
30:53Rien de tout cela ne fait rêver.
30:55Vous voulez nous faire rêver, Valérie Trierweiler, ou il y a des gens qui vous intéressent dans ce qu'on vient de citer ?
30:59Je trouve que l'idée de Christophe Ladin, maire de Grandeville, n'est pas idiote.
31:03Donc, si Emmanuel Macron nous écoute, ou que quelqu'un peut lui rapporter cette idée, qu'il le fasse.
31:08Non, alors moi, je pense qu'Emmanuel Macron, qui est quand même parfois un peu...
31:14qui n'aime pas les partis.
31:16Il faut bien reconnaître, il n'aime pas les partis politiques.
31:18Donc moi, je pense que s'il voulait piéger la gauche, il pourrait nommer Cazeneuve.
31:22Voilà, parce que ça n'est pas le candidat de la gauche.
31:25Mais il vient de la gauche, il est aimé de la droite.
31:28Donc, je pense que ce serait le plus piégeux.
31:32Après, c'est aussi un homme de qualité.
31:33Donc, il a...
31:35Un truc, ils se connaissent bien, ils sont dans le même gouvernement avec Manuel Valls.
31:37Exactement, ils ont...
31:38Avec les résultats qu'on connaît.
31:39Il a déjà été Premier ministre.
31:42Et puis sinon, je pense, oui, à un gouvernement technicien.
31:44Mais peut-être plutôt à quelqu'un comme Didier Migaud, qui a quand même fait de la politique,
31:48qui vient de la gauche aussi, de cette gauche un peu plus centriste.
31:52Et qui a occupé depuis de nombreuses responsabilités.
31:55Bon, là, on est dans le raisonnable.
31:58J'avais une carole...
32:00Une carole qui était, oui, une idée amusante.
32:02Vous avez envie de me citer quelques noms, vous aussi ?
32:04Écoutez, moi, j'ai toujours la cohérence de respecter la parole collective,
32:09qui est madame Castet.
32:10En plus, elle est narque.
32:12Ça tombe bien.
32:12C'est une technicienne.
32:14C'est...
32:14Donc, vous maintenez cette candidature.
32:16Il n'y a aucune raison.
32:18En fait, la responsabilité du refus, elle est chez Macron.
32:21Elle n'est pas chez nous.
32:22Nous, comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
32:23nous nous sommes arrivés en tête à l'Assemblée nationale.
32:25Nous avons une candidate qui a réussi à mettre d'accord
32:27comme une coalition plus importante que celle d'Emmanuel Macron.
32:30Les grands maires, on a déjà essayé avec l'inspirateur du groupe Horizon,
32:33qui est monsieur Edouard Philippe.
32:34Donc, on a déjà fait.
32:35La question qui se pose aujourd'hui,
32:36c'est est-ce qu'on veut sortir de la crise dans laquelle nous a mis Emmanuel Macron ?
32:40Et manifestement, il ne l'est pas d'accord.
32:42Je pense que, fondamentalement, le profil qu'il cherche n'est pas,
32:45peut-être, celui dont on parle,
32:46mais quelqu'un qui soit inféodé à ce nouveau régime qu'il est en train de mettre en place,
32:51qui est un régime présidentiel,
32:52dans lequel le Premier ministre n'a plus d'importance.
32:54Il veut des personnes qui mettent en oeuvre ce qu'il décide à l'Élysée.
32:57Et ça, c'est profondément anti-républicain.
32:59Donc, il y a un problème.
33:00Il y a un choc de valeurs qui est en train de se mettre en place.
33:02Ce n'est pas seulement un casting.
33:04Vous ne pouvez pas parler de dictature.
33:05Vous le suggérez d'une façon ou d'une autre.
33:07Le régime présidentiel, mais c'était déjà le cas.
33:08Vous aviez, dans les gouvernements, des marges importantes.
33:11Et d'ailleurs, vous avez eu en France des cohabitations.
33:14Ça dépend des rapports de force entre le Premier ministre et le Président de la République.
33:17On voit bien qu'Emmanuel Macron n'aime pas qu'un Premier ministre existe.
33:25Dès qu'Édouard Philippe a pris un peu de liberté, il a été dégagé.
33:28Dès qu'Abriel Attal a pris un peu de liberté, il a été mis de côté.
33:32Enfin, on a senti que c'était...
33:33Il est à ce point auto-centré, notre Président de la République ?
33:36Je crois, oui.
33:37Je pense que les faits sont étudiés, comme dirait Macron.
33:38La fonction pousse à cela depuis le quinquennat, quand même.
33:41À être auto-centré, à regrouper les fonctions.
33:44Il y ajoute une disposition psychologique forte, oui.
33:47Mais qu'est-ce qu'on fait, alors ?
33:49C'est qu'il n'y a plus personne à débaucher.
33:50Qu'est-ce qu'il fait ?
33:51Il n'y a plus personne à débaucher ?
33:53Mais les personnes de gauche, qui se réclament de gauche,
33:55moi, je ne considère pas qu'elles le soient, mais c'est un parti pris,
33:58qui l'a débauchée, il l'a déjà fait.
33:59Elle s'appelle Gabriel Attal, elle s'appelle Élisabeth Borne, et tout ce qui va avec.
34:03Ils étaient déjà au Parti socialiste, tous ces gens.
34:04Donc aujourd'hui, qui c'est qui va rester ?
34:06Qui va y aller et qui va assumer la traîtrise ?
34:08C'est compliqué, quand même, de le faire.
34:09Parce que vous avez été élu, que vous le vouliez ou pas, sur un programme qui a rassemblé.
34:13Donc, aller contre ce que vous avez vendu aux électeurs, sur ce quoi vous avez été élu,
34:17et ensuite faire tout le contraire de ce que vous avez porté,
34:20bon, je veux bien que la politique se soit, paraît-il, là où les promesses n'engagent que ceux qui y croient.
34:25Mais la crise dans laquelle nous sommes invite, quand même, au respect de la parole donnée.
34:29Et je pense que celui ou celle qui s'écartera de cette ligne-là au NFP
34:33aura fort à en payer les conséquences sur la suite.
34:37Et ce n'est pas une menace, c'est une réalité politique.
34:39Parce qu'à la fin, je crois profondément que ça va être très compliqué,
34:42par exemple, pour des personnes comme moi qui avons appelé à voter Macron
34:45à chaque élection contre le RN, d'être entendu par la population,
34:49même si je peux toujours le faire.
34:50Mais le dire, et que les électeurs le fassent, contre le RN,
34:54je pense qu'on a loin de la coupe aux lèvres.
34:56Nous sommes en train d'écrire une fin de règne, Valérie Trierweiler.
35:00Et peut-être c'est une fin de règne pour la Ve République, surtout.
35:02Fin de régime.
35:03Oui, fin de régime.
35:05Là, on le voit, elle commence à s'essouffler déjà depuis,
35:10sans doute, on l'évoquait, depuis le quinquennat.
35:12Pardonnez-moi, mais depuis que je suis jeune journaliste,
35:14on m'annonce la fin de la Ve République tous les ans.
35:15Oui, mais ça finira par arriver.
35:17Vous savez, c'est pas parce qu'on...
35:20Ça finira par arriver.
35:22Dans notre pays, les changements de République n'ont eu lieu...
35:24C'est pas la même chose.
35:25Ça finira par arriver.
35:28Oui, vous avez raison, mais c'est d'un autre ordre.
35:30On n'a jamais changé de République qu'après des révolutions,
35:32des guerres civiles ou des invasions.
35:34Côté invasion, je pense que l'armée allemande se tient à peu près tranquille maintenant.
35:37Côté révolution, c'est pas exclu.
35:40C'est pas le premier.
35:41Côté guerre civile, c'est un peu plus éloigné.
35:43Mais tout de même, certains le théorisent, parfois même le souhaitent.
35:46Est-ce qu'on est capable de changer de République à froid,
35:50en réfléchissant aux bonnes institutions que l'on veut ?
35:53On ne l'a jamais prouvé dans notre histoire.
35:54Peut-être que ça serait une sortie par le haut.
35:56Ce qui est certain, c'est qu'Emmanuel Macron a convoqué des grands baroufs
35:59pour prendre la parole de l'opinion publique.
36:01C'étaient les conventions.
36:02Les serveurs ont disparu.
36:04On ne sait plus ce qu'il y a dedans.
36:05Et manifestement, ce qui a été réfléchi et propulsé par les citoyens
36:10n'a pas été mis en œuvre.
36:11Donc, je pense que quand je parle de la parole donnée, c'est ça.
36:13Quand on met en place un procès démocratique, à la fin, il faut s'y tenir.
36:16Et il va falloir se constater qu'Emmanuel Macron en est incapable.
36:18Merci infiniment à vous trois.
36:20Valérie Trahirweiler, Christophe Barbier, Rodrigo Arenas.
36:23Bonsoir Faustine Bollard.
36:25Qui est votre invitée ce soir ?
36:26Bonsoir à tous.
36:27Dans quelques instants, vous allez rencontrer Léni.
36:29Léni, c'est un ancien adolescent qui a été battu
36:32et qui a été harcelé.
36:33Aujourd'hui, il a pris une revanche inattendue.
36:36Je ne vous dis pas tout.
36:37Et vous allez voir que vous allez être surpris.
36:39A tout de suite.
36:39A tout de suite Faustine.
36:41Agnès, on se retrouve demain matin.
36:42Avec plaisir.
36:42Pas demain matin.
36:43Non, aussi, si vous voulez.
36:44Non, mais c'est le cas en ce moment.
36:47Demain à 18h.
36:48C'est un ancien matinalier qui vous parle.
36:51On va tout de suite retrouver Brandon Warhead pour les dernières informations.

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