Écoutez "On refait le monde" avec David Revault d'Allonnes, rédacteur en chef de la revue "L'Hémicycle", Isabelle Saporta, journaliste et éditorialiste sur RTL, et Emilie Zapalski, éditorialiste politique.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 12 février 2025.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 12 février 2025.
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00:00On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:03Chez les Républicains, les tranchées sont creusées, les fusils sont chargés et Bruno
00:07Rotaillot lance les hostilités.
00:09Le ministre de l'Intérieur annonce dans un courrier aux militants LR qu'il sera bien
00:13candidat à la présidence du parti.
00:15Personne ou presque ne doute de ses ambitions présidentielles et surtout pas Laurent Wauquiez
00:19qui ne compte pas lui laisser le champ libre.
00:21Une guerre des chefs dévastatrice s'ouvre-t-elle à droite comme l'affirme d'ailleurs le patron
00:26des députés LR ? Pour en débattre avec nous ce soir, David
00:29Zappone, rédacteur en chef de la revue L'Hémicycle, le dernier numéro vient de sortir.
00:33Isabelle Saporta, journaliste éditorialiste sur RTL et Émilie Zapalski, éditorialiste
00:38spécialiste en communication politique, bienvenue à vous trois.
00:41C'est donc par un courrier adressé aujourd'hui aux militants LR que le ministre de l'Intérieur,
00:46Bruno Rotaillot, a annoncé sa candidature.
00:48À la tête des Républicains, l'élection devrait avoir lieu au cours d'un progrès
00:52avant l'été.
00:53C'est une surprise comment qualifier la situation Isabelle Saporta ?
00:58Je vous fais rire, tant mieux !
00:59Oui, moi aussi parce que c'est vrai, vous avez raison, cette espèce de guerre des chefs.
01:02Ce qui est sympa avec la droite, c'est que la gauche fait semblant de camoufler ça sous
01:06des motions de censure, c'est qui citera le mieux Blum ou Jean Rennes, après ils peuvent
01:11changer de motion, pas de censure mais de motion, alors que vraiment, à droite c'est
01:16pousse-toi de là que je m'y mette et c'est vrai que ce n'était pas une énorme surprise
01:21étant donné que, malgré tout, pour redevenir un tout petit peu sérieux, quand même, la
01:26droite, ça fonctionne avec une éthique de responsabilité.
01:28À partir du moment où Laurent Wauquiez ne voulait pas aller au gouvernement, ou a fait
01:33mine de vouloir y aller sans y aller, il était évident que Bruno Retailleau marquerait
01:38des points.
01:39Je ne sais pas comment Laurent Wauquiez, quelle naïveté était la sienne de penser
01:42qu'en fait cette espèce de deal qu'il avait fait avec Bruno Retailleau, tu seras
01:47au gouvernement mais c'est moi qui garderai le parti, je ne comprends pas comment il a
01:50pu penser que ça marcherait.
01:51Emile Lesapelsky, qu'est-ce qui se passe ? En fait, on est dans la vie politique la
01:54plus traditionnelle ?
01:55C'est assez traditionnel, on fait des promesses, on ne les tient pas, on fait des accords,
01:58on ne les tient pas, c'est assez classique.
02:00Non, ce que je trouve intéressant chez Bruno Retailleau, c'est qu'il s'impose un petit
02:04peu naturellement cet homme-là.
02:06Il s'est imposé au Sénat avec des thématiques, il est très cohérent d'ailleurs, dans ce
02:10qu'il dit, c'est une droite assez dure sur l'immigration, sur le narcotrafic.
02:15Au Sénat, il avait déjà roulé sa bosse de ce côté-là.
02:17Il a été très cohérent en étant ministre, il a continué sur cet aspect-là et je trouve
02:22que ça marque des points et comme si c'était un espèce de candidat naturel qui était
02:27en train d'émerger.
02:28Laurent Wauquiez, c'est plus quelqu'un de volontaire qui veut y aller, on le sait,
02:31et ce n'est pas très lisible ce qu'il fait, même ce qu'il représente, ce n'est pas
02:35très lisible.
02:36Bruno Retailleau, c'est tout l'inverse.
02:38Il est assez discret, mais il se fait voir, il se fait reconnaître, et il se fait reconnaître
02:42pour ses prises de position et ses fermes.
02:44Et moi, j'ai l'impression que pour Allaire, ce n'est pas mal d'avoir une espèce de
02:47candidat naturel, même s'il parle de primaire ou quoi que ce soit, parce que c'est comme
02:51ça qu'un bon candidat se détermine, c'est quand il arrive naturellement auprès de tous
02:57et qu'il devient l'évidence.
02:58Et moi, j'ai l'impression que Bruno Retailleau, il prend ce chemin, et à côté, on a Laurent
03:03Wauquiez qui est vénère et qui est énervé, et qui voit le train passer, qui a vu le
03:08train passer du ministère, et il se dit, finalement, j'ai fait une erreur, qui a creusé
03:12son sillon à la région, mais finalement, ça ne fait pas beaucoup d'éclats au niveau
03:16national.
03:17Ça ne marque pas de points.
03:19Et voilà, on a l'impression que le dessin, le film, se fait un peu sans lui, naturellement.
03:23David Revodallone ?
03:24Alors, le point positif, c'est qu'il y a une preuve de vie à droite.
03:27Ah oui, mais dit comme ça, c'est juste.
03:29On dit pour les otages, vous utilisez la métaphore initialement, Yves, de la grande guerre.
03:33La droite, c'était quand même un peu Verdun ou la bataille de la Marne ces derniers mois,
03:37après l'opération Ciotti, on s'en souvient, qui avait quand même mis la droite à feu et à sang.
03:43Donc, le point positif, c'est qu'il y a des candidats.
03:45Après, je suis tout à fait d'accord avec ce qui vient d'être dit, Laurent Wauquiez,
03:47il a un peu tout raté ces dernières années.
03:49D'abord, il a joué la retraite, il a fait vœu de silence dans sa région Rhône-Alpes,
03:54se concentrant sur le régional, ça ne lui a pas vraiment réussi.
03:57Puis, il a décidé de faire retour à l'Assemblée en se disant, c'est là que ça va se jouer,
04:01alors qu'en réalité, c'est au gouvernement que ça se joue.
04:03Et en cela, Bruno Retailleau, il est tout à fait fidèle à la méthode Sarkozy.
04:07Et Sarkozy, souvenez-vous, avait dit, on marque des points quand on est au pouvoir, quand
04:11on est aux responsabilités.
04:13Et en cela, il suit tout à fait l'exemple du rue Sarkozy 2002-2007, celui de la place
04:18Beauvau, qui avait construit sa popularité et sa candidature à partir du ministère
04:23de l'Intérieur, sur des cartes postales tous les jours, une communication très très
04:26présente et des propositions musclées, on va sans doute en parler.
04:30Oui, mais je vais revenir sur le cas Sarkozy, parce qu'évidemment, on est obligé d'y
04:33penser, mais pourquoi l'avoir fait aujourd'hui ? Il était l'invité d'une matinale radio
04:37ce matin, il n'en a pas dit un mot, c'est quand même…
04:40Ah non, mais c'était même magistral, c'est-à-dire qu'effectivement, nos confrères et consœurs
04:44lui ont posé à plusieurs reprises la question, il n'y a pas répondu, 5 minutes après
04:49la fin de la matinale, il y avait effectivement la dépêche dans le Figaro.
04:52Donc c'était même, c'était une mauvaise façon quasiment faite à cette matinale.
04:57En même temps, c'était France Inter, vous êtes un homme de droite, très à droite,
05:02est-ce que vous dites à France Inter que vous vous déclarez ?
05:06Mais dans ce cas-là, il ne va pas ! Excusez-moi, je ne vais pas défendre les concurrents,
05:09mais… Pardonnez-moi, mais des hommes politiques
05:11qui viennent à votre micro pour ne rien dire, je crois que vous en avez eu quelques-uns…
05:15Oh dites donc, vous êtes agréable ! Ce n'est pas pour vous que je suis désagréable !
05:18Si, je le prends comme ça ! Ah ben non !
05:19Mais je plaisante ! C'est pour eux !
05:20Il y a un côté aussi quand même, réserver cette décision aux militants, je pense qu'il
05:26y a quand même cet aspect-là, c'est-à-dire que je n'affiche pas dans les médias, d'ailleurs
05:30il l'a dit… Je le dis à ma famille !
05:31Je le dis à ma famille et j'y vais en responsabilité, puisqu'il l'a dit, non mais c'est prévu,
05:36c'est stratégique.
05:37Il l'a dit dans son interview, il ne veut pas, et d'ailleurs il l'a dit dans la lettre,
05:41il ne veut pas créer des débats, donc c'est sa façon d'agir, c'est-à-dire une espèce
05:46de vraie-fausse discrétion et responsabilité pour ne pas faire de remous et essayer d'être
05:51cohérent.
05:52David Rovondalone ? Il a réservé effectivement, c'est la primeur
05:54de son annonce aux militants, ça veut bien dire que non seulement il y a des preuves
05:58de vie à droite, mais il y a aussi une preuve de vie dans la forme partisane, c'est-à-dire
06:01dans les partis, on se disait, vous savez, avec Macron, Mélenchon, c'est fini, maintenant
06:05c'est des mouvements gazeux, on adhère en un clic, etc., on peut construire une entreprise
06:09politique pour une élection présidentielle, ben non, et d'ailleurs c'est la même chose
06:12au PS, puisqu'il y a un congrès qui va se passer avec une lutte héroïque et titanesque
06:17entre Olivier Faure et François Hollande, je plaisante bien sûr, ce que je veux dire
06:22c'est que les partis reprennent du poil de la bête, la gauche, le PS et la droite républicaine
06:28qui avait disparu avec le macronisme, ben, renaissent un petit peu de leur cendre, on
06:31ne sait pas encore si c'est le phénix et si ça va leur permettre de reprendre leur
06:34envol jusqu'au ciel, en tout cas jusqu'à l'Elysée, mais en tout cas, ça montre bien
06:37que ça bouge à nouveau du côté de ces partis traditionnels de la Ve République.
06:42Alors, à l'hémicycle de votre journal, on sait que vous savez tout sur tout, mais
06:45dites-moi, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez ont dîné ensemble la semaine dernière place
06:48Beauvau.
06:49Apparemment, l'ambiance était glaciale, est-ce que vous pensez qu'il l'a annoncé
06:52à Laurent Wauquiez ?
06:53Ça, je ne sais pas, en tout cas…
06:54Vous êtes intuitif, vous êtes intuitif aussi…
06:56Je ne sais pas parce que, on parlait tout à l'heure de son intervention dans une
07:00matinale ce matin, en fait, il avait déjà fait une petite incursion, c'était sur
07:04LCI la semaine dernière, chez Darius Rochemin, et à la question qui lui a été posée
07:08par Darius Rochemin, il avait quand même ouvert la porte.
07:10Donc, si vous lisiez un petit peu entre les lignes, vous constatiez qu'il allait être
07:15candidat.
07:16Moi, je suis tout à fait d'accord avec ce que vous avez dit tout à l'heure, mesdames
07:18toutes les deux, c'est-à-dire que Laurent Wauquiez a fait une grosse erreur en rentrant
07:22froid au gouvernement, alors que Bruno Retailleau, vous voyez qu'en quelques mois, sa cote
07:26de popularité et sa notoriété ont flambé à la bourse de l'opinion, et que l'appétit
07:31venant en mangeant, c'est une loi d'airain de la politique, et bien évidemment, il s'est
07:36vu enchaîner sur la suite.
07:38Donc, évidemment, ce dîner, pour revenir à votre question, il a dû être un peu glacial
07:41puisque notre ami Wauquiez, il a dû s'apercevoir qu'il avait un peu tout perdu, à la fois
07:46sa place au gouvernement, sa cote de popularité ou la possibilité du moins de la faire prospérer,
07:51et puis bien sûr, là, il est en train peut-être potentiellement de perdre le parti, ça veut
07:54dire qu'à l'arrivée, il aura tout perdu.
07:56Ça bouge à droite, et on va continuer de vous expliquer pourquoi.
08:26Le jeune homme dit avoir agi sous le coup de la colère, il explique avoir voulu raqueter
08:30la petite fille pour se calmer, sa petite amie est elle aussi présentée à un juge
08:35pour non-dénonciation.
08:36Donald Trump se positionne en négociateur de paix entre l'Ukraine et la Russie, le
08:41président américain s'est entretenu au téléphone avec ses homologues de Kiev et Moscou, selon
08:46lui, Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine sont ouverts à ses pourparlers de paix.
08:51Du football, le match allé entre Monaco et le Benfica Lisbonne en Ligue des Champions
08:56c'est dans une heure et demie, match des barrages d'accession en huitième de finale
09:00à vivre avec Michael Lefebvre en direct et en intégralité sur rtl.fr et l'application RTL.
09:05Rachel, dans moins de trente minutes, on retrouve Faustine Bollard pour son émission Héros.
09:08En 2018, Edith apprend que trois de ses enfants vont perdre la vue à cause d'une maladie
09:14rare, elle décide alors de partir en voyage pour leur faire découvrir le monde avant
09:18qu'il n'en soit privé, l'histoire intouchante d'une maman très courageuse à découvrir
09:22à 20h avec Faustine Bollard.
09:24Et on vous retrouve vous aussi à 20h pour les titres de l'actualité.
09:55Voilà ce que Bruno Retailleau déclarait lors de son dernier grand jury sur RTL.
09:58Que vous inspirent rétrospectivement ses propos ?
10:02D'abord, ça nous fait rire, Isabelle.
10:03Oui, c'est assez amusant, parce que c'est comme tous les politiques, en fait, tous,
10:07chacun, il ne pense pas à la présidentielle, mais il ne pense qu'à ça.
10:11Effectivement, David Ravaud d'Allonne a tout à fait raison de le rappeler, c'est-à-dire
10:14qu'il a fait une accession à la notoriété totalement fulgurante.
10:19Il était totalement inconnu à part des spécialistes au Sénat où il faisait un travail remarquable.
10:25Vous l'avez souligné tout à l'heure et vous aviez tout à fait raison.
10:28On sait que c'était lui qui avait lancé, notamment, tout ce qui était les questions
10:31du narcotrafic, les débats sur l'immigration.
10:33Donc, on sait que c'est quelqu'un qui a toujours travaillé énormément, mais il
10:36était totalement dans l'ombre.
10:37Il n'apparaissait nulle part et d'ailleurs, il en était fort marié.
10:40Et là, il a sa minute de soleil et il ajoute fausse modestie.
10:44Moi, je trouve qu'il se débrouille comme un chef, si je puis me permettre.
10:48C'est remarquable ce qu'il fait, tout ça avec cet air un peu jésuite.
10:50Oui, c'est le côté jésuitique, vous avez raison.
10:53Oui, vous êtes d'accord de vouloir sans vouloir.
10:55Et il a quand même l'œil qui pétille.
10:56Oui, tout à fait.
10:58Et de regretter, finalement, de faire ce croche-pied à ce pauvre Laurent Wauquiez.
11:02Il ne dira pas de mal, il le dit à plusieurs reprises.
11:04Je ne dirai pas de mal, jamais je ne dirai de mal.
11:06David Revaux d'Allonnes.
11:07L'assassiné, juste.
11:08Oui, sa déclaration, c'est un peu, il pensait toujours en parler jamais.
11:13D'ailleurs, il y a un certain nombre d'autres candidats dont on va sans doute parler tout à l'heure
11:17dans cet espace politique sur ces parts de marché de la droite et du centre-droit
11:20qui sont tous sur la ligne de départ, mais qui disent non, non, pas du tout.
11:24Évidemment, en 2027, on n'y pense pas.
11:26Sur la petite entreprise Bruno Retailleau et sa fulgurante ascension,
11:30c'est un peu, alors il y a la méthode Sarkozy, je le disais tout à l'heure,
11:34il y a aussi un peu cette nouvelle ère qu'a inaugurée Emmanuel Macron en 2017
11:38qui fait qu'une petite entreprise politique, en quelques mois,
11:40peut percer le mur du son, acquérir une certaine notoriété, une certaine popularité.
11:45On en a eu quelques exemples.
11:46Je pense à Gabriel Attal, Gérald Darmanin, il y en a quelques autres.
11:50D'ailleurs, ils sont aussi candidats sur cet espace-là de la droite et du centre-droit.
11:53Absolument.
11:54Mais attention quand même, parce que ça peut durer le temps que durent les roses.
11:58C'est-à-dire que là, ça marche très bien.
12:00Disons que Bruno Retailleau, il commence à être connu du grand public, ça fait quelques mois.
12:04Mais à un moment, il y a quelque chose qui va forcément le rattraper,
12:07c'est-à-dire évidemment la question des résultats.
12:09On va lui demander des chiffres sonnants et trébuchants en matière de lutte contre la délinquance,
12:13en matière de lutte contre le trafic de drogues,
12:15en matière d'immigration, de reconduite des OQTF.
12:18Vous savez, tous les ministres d'intérieur qui arrivent depuis quelques années
12:21arrivent avec leurs petits bras musclés en disant « Vous allez voir avec moi, ça va changer. »
12:24Tous les clandestins vont être raccompagnés chez eux.
12:27Or, c'est bien plus compliqué que ça.
12:28Et dans quelques mois, il pourrait être rattrapé, si j'ose dire, par la patrouille de police.
12:32Alors justement, Émile Issapalski, je suis un homme de droite qui porte des convictions de droite.
12:35Aujourd'hui, je veux faire pour mon parti ce que je fais à la tête de mon ministère,
12:39parler vrai et agir vite, écrit-il.
12:41Ça, c'est dans son courrier aux militants.
12:42Il a besoin du parti pour ça.
12:44Je pense que c'est quand même plus facile, oui, d'être assis sur ce parti
12:50et surtout de prendre le lead.
12:52Et ce qui est intéressant dans cette ascension fulgurante,
12:55c'est qu'il embarque quelque part les ALR dans une position très droite dure,
12:59qui n'était pas tranchée jusqu'à maintenant.
13:01Et c'est ça qui est fou, c'est qu'on a l'impression qu'il enjambe complètement ça
13:04et il les emmène là parce que c'est une position qu'il a depuis toujours
13:08et qu'il a gardée au ministère,
13:10qui marche en plus, parce qu'on sait qu'il y a une majorité de Français qui attendent ça,
13:13c'est-à-dire plus de sécurité, plus de fermeté,
13:16que les questions d'immigration illégales soient traitées,
13:19voire au-delà, qu'on puisse y réfléchir.
13:21Et lui, il porte ça, c'est sincère.
13:23C'est vraiment ce qu'il porte en lui comme conviction.
13:26Et il l'applique à ALR, il les embarque complètement là-dedans.
13:29Et ce qui est étonnant, c'est qu'on voit même que Xavier Bertrand se met à le soutenir,
13:33alors qu'on n'imaginait pas forcément...
13:36Il y en avait un qui semblait être à droite du parti et l'autre à gauche.
13:38Voilà, donc il l'embarque.
13:40Encore une fois, c'est assez naturel
13:42et il arrive à transformer l'essai qui n'avait pas été transformé auparavant.
13:46Vous avez parlé tout à l'heure de la loi immigration.
13:48La loi immigration qui avait été transformée par le Sénat et endurcie par le Sénat,
13:53les ALR n'en avaient récupéré rien du tout comme laurier.
13:56Alors que là, quelque part, il dit ça vient de nous,
13:58c'est pas l'ERN, c'est pas Macron, c'est les ALR qui portent ça.
14:02Émilie, soyons clairs, est-ce que Bruno Retailleau est candidat à l'ERN en 2027 ?
14:07En tout cas, dans sa tête, au moment où on parle.
14:09C'est une évidence, non ?
14:10Oui, je pense que c'est une évidence.
14:11Avec toute sa discrétion et cette façon très dure de voir les Républicains.
14:15David Rodolone ?
14:16Évidemment, il est candidat à la candidature.
14:18Le problème, c'est qu'il y a du monde sur la corde à linge, comme dirait l'autre.
14:20On vient de parler de Laurent Wauquiez, de Bruno Retailleau.
14:24Il y a évidemment David Lysnard, le maire de Cannes, président de l'AMF,
14:27à qui il vient aussi de l'appétit.
14:28Vous venez de citer Xavier Bertrand, il rôde toujours dans le paysage.
14:31On avait parlé de lui pour Matignon.
14:32Souvenez-vous, cet été, ça n'avait pas marché.
14:34C'était un peu Caramba encore raté, mais il est toujours là.
14:37Et puis, il y a les autres, on va dire, ceux du ce qu'on appelle le bloc central macroniste,
14:43mais qui, eux, ont bien compris que, comme Bruno Retailleau,
14:45la France, elle virait à droite et qu'il fallait aussi faire ce petit virage sur l'aile.
14:49Je pense bien sûr à Édouard Philippe, ancien de l'ER, qui lui aussi se redroitise.
14:53Gérald Darmanin, vous avez remarqué quand même qu'il était très macroniste depuis quelques années.
14:57Là, c'est aussi le grand virage à droite.
14:59Il y a une grande offensive de printemps, enfin de fin d'hiver.
15:01Il a fait un certain nombre de médias.
15:03Demain, je crois qu'il est dans le Parisien.
15:05Et d'après ce qu'on m'a dit, c'est du brutal, ça va se couer.
15:07Et puis, il annonce aussi ses ambitions.
15:08Et puis, n'oublions pas le jeune Gabriel Attal qui, lui, est parti du Parti socialiste.
15:11C'était un Strauss-Kanien, mais qui, aujourd'hui, nous parle de justice des mineurs,
15:15avec sa proposition de loi, avec son grand discours sur le travail,
15:21la désmicardisation, l'autorité, la baïa quand il était ministre de l'Éducation.
15:24Donc, oui, il y a quand même une aspiration vers la droite de tout ce petit monde.
15:27La prochaine question n'est pas facile, et je vous la réserve Isabelle Saporta.
15:31C'est quoi le retaillisme ?
15:32Si ça existe au moment où nous parlons ?
15:34Ou est-ce que c'est en train de se construire ?
15:36Est-ce que vous avez une définition qui pourrait nous aider à comprendre, je ne sais pas,
15:38l'homme, ses convictions ou sa place à droite, mais peut-être plus ?
15:42Justement, pour rebondir aussi sur ce que vous disiez tout à l'heure, Émilie,
15:44c'est quand même le hold-up du siècle.
15:46Parce que, pardonnez-moi, mais que les LR soient maintenant dirigés peut-être demain
15:50par un villieriste, c'est quand même extraordinaire.
15:53Un villieriste ?
15:54Oui, pardonnez-moi, il est Vendéen, proche de Philippe Devilliers, très catholique,
15:59fervent catholique, effectivement à droite dure.
16:02C'est aussi pour ça, par exemple, qu'il est tout à fait d'accord avec Bayrou sur le fait que…
16:05Ancien directeur artistique du Puy-du-Fou.
16:07Ancien directeur, et ayant travaillé à la Louette, à Louette FM aussi.
16:12Donc, c'est vraiment quelqu'un qui est très proche des Devilliers.
16:14Il a d'ailleurs dû faire son coming-out gaulliste, gaullien, en disant que non,
16:19il se réfère à De Gaulle alors que ce n'est pas normalement sa première famille politique.
16:24Donc, je trouve que c'est quand même un hold-up incroyable.
16:26Hostile au mariage homosexuel, à l'euthanasie…
16:28Exactement !
16:29Il ne faut pas dire qu'il soit extrêmement moderne, si je peux.
16:32Si tant est que ma définition de la modernité soit acceptée par d'autres…
16:35Et je pense même qu'il en joue, c'est-à-dire que c'est quelqu'un, quand il vient ici,
16:39qui dit « je me suis levé très tôt pour pouvoir avoir le temps de lire ».
16:43Donc, il lit énormément, il est très structuré intellectuellement.
16:46C'est un intellectuel, c'est quelqu'un de très intelligent.
16:49Donc, si vous voulez, moi, ce que je trouve assez extraordinaire,
16:51c'est qu'on a effectivement Philippe Devilliers, soft, enfin soft, faussement soft, à la TATLR.
16:58On se retrouve dans un instant pour parler de l'homme qui fait parler de lui en ce moment, Bruno Retailleau.
17:12Et nous évoquons la guerre des chefs à droite.
17:14En fait, on se concentre beaucoup ce soir sur Bruno Retailleau,
17:17qui est quand même un peu la surprise du moment,
17:19oui, enfin, en tout cas, de ces dernières semaines politiques, à n'en pas douter.
17:23Ce qui est sûr, c'est qu'il a pris une toute nouvelle envergure depuis sa nomination à Beauvau.
17:27Il a d'ailleurs été élu, aujourd'hui, personnalité politique de l'année 2024,
17:31par le jury du prix du Trombinoscope.
17:33C'est un révélateur, on est d'accord ?
17:35Non, mais c'est sûr que là, il occupe une place qui est très claire.
17:38Regardez quand Wauquiez a essayé de l'assassiner,
17:41en demandant à Bayrou, au fond, d'être reçu tout seul, sans Retailleau.
17:45Et qu'il a obtenu ce privilège.
17:46Le lendemain, ou le surlendemain, je parle sous votre contrôle,
17:50Bayrou était obligé de recevoir très longuement, pendant deux heures,
17:54Retailleau, pour voir s'il était bien avec lui.
17:57Il n'a pas eu de doute, Bayrou, sur le fait qu'il avait besoin de Retailleau pour sa majorité.
18:02Je pense pourtant qu'on a découvert Bruno Retailleau,
18:04en tout cas, le grand public, les Français,
18:06depuis qu'il est ministre de l'Intérieur, septembre 2024.
18:09Le costume fait l'homme ?
18:10Enfin, je ne sais pas comment vous présenter les choses, David Revaud-Dallaire ?
18:14Le costume fait, évidemment, le candidat.
18:16En tout cas, j'en reviens à mon point de tout à l'heure.
18:17Isabelle a parfaitement résumé un peu la ligne politique.
18:20C'est la ligne de la droite conservatrice classique.
18:22En gros, c'est un petit peu la ligne de François Fillon.
18:24D'ailleurs, il était proche de François Fillon, notamment pendant la dernière campagne.
18:28Après, sur le style, j'en reviens à mon point de tout à l'heure.
18:31Il y a quand même l'école Nicolas Sarkozy,
18:33c'est-à-dire Nicolas Sarkozy 2002-2007, ministre de l'Intérieur.
18:36Un déplacement par jour, une carte postale par jour,
18:38une proposition clivante par jour, une punchline par jour.
18:43Et donc, le débat s'organise autour de vous,
18:45à tel point que les uns et les autres sont obligés de se positionner
18:48par rapport à ce que vous venez de dire, à votre droite comme à votre gauche.
18:51Et donc, ce qui se passe en ce moment,
18:53c'est qu'il y a une vraie inquiétude au Rassemblement national.
18:58Pourquoi ? Parce qu'en fait, ce positionnement de Nicolas Sarkozy que j'évoquais,
19:03ça a été quand même une méthode qui lui a permis,
19:06et c'est la première fois, enfin, les deux élections présidentielles
19:09auxquelles Nicolas Sarkozy a participé 2007 et 2012.
19:12Vous remarquerez que ce sont les deux élections présidentielles,
19:15aux finales desquelles il n'y a pas eu de candidat FN ou RN.
19:18C'est-à-dire que sur les cinq dernières présidentielles,
19:20on a eu Jean-Marie Le Pen en 2002, puis Marie Le Pen 2017-2022.
19:24La droite est exclue, parce que quelqu'un occupait la place.
19:27Voilà, parce que Nicolas Sarkozy a fait toute une campagne
19:29sur le terrain de l'immigration, de l'identité nationale.
19:32Le problème, c'est qu'encore une fois, il faut des résultats.
19:34Souvenez-vous, les débats sur l'identité nationale, ça avait tourné vinaigre,
19:37ça avait donné lieu quand même à des dérapages,
19:39à tel point qu'on avait dû les arrêter sous Sarkozy.
19:41Le ministère de l'identité et de l'immigration nationale, il a fait long feu.
19:45Et que, pour l'instant, l'ORN est bien embêtée,
19:47parce qu'effectivement, très clairement, Rotaïo bracone sur ses terres.
19:50Bracone lui pique des parts de marché, potentiellement,
19:53ce que fait Sarkozy en 2007.
19:55Mais encore une fois, il attend son heure,
19:57le Rassemblement national et son heure, c'est quoi ?
19:59En expliquant que Bruno Rotaïo, c'est le ministre de la Parole
20:02et qu'il va falloir donner, encore une fois, des résultats sonnants,
20:04des trébuchants, notamment en termes de reconduite d'OQTF,
20:07des obligations de quitter le territoire français.
20:09Et donc, si jamais ça ne marche pas,
20:12comme ça a été le cas pour ses prédécesseurs,
20:13y compris Gérald Darmanin, Gérard Collomb, et j'en reviens,
20:16et même Manuel Valls,
20:17si jamais ça ne marche pas, l'ORN récupèrera ses billes et ses parts de marché.
20:20Et Mélissa Palsky ?
20:21C'est pas tout à fait la même situation.
20:22Déjà, on va voir s'il a le temps de voir son bilan effectué,
20:27c'est pas sûr, on va voir, déjà.
20:29Et il est soutenu, quelque part, par François Bayrou,
20:31ce qui n'était pas le cas de Gérald Darmanin,
20:33parce que Gérald Darmanin, il avait la même stratégie,
20:35c'était Sarkozy junior,
20:36il allait à chaque fois aux endroits où il gagnait.
20:39Il était soutenu par Emmanuel Macron.
20:40Il était soutenu, mais la ligne était beaucoup moins claire.
20:42Il n'est pas ministre de l'Intérieur, quand j'entends ça.
20:44Oui, tout à fait, c'est vrai.
20:46Mais il était, oui, c'était beaucoup moins clair,
20:48la ligne était moins claire.
20:49François Bayrou, il l'utilise quelque part,
20:51il laisse Retailleau s'exprimer sur ces thématiques
20:55pour justement manger du terrain du Rassemblement National,
20:57parce que le Rassemblement National est encore plus menaçant
21:00aujourd'hui qu'auparavant, avec l'Assemblée telle qu'elle est morcelée.
21:04Donc, j'ai l'impression que Retailleau peut vraiment s'épanouir,
21:07s'émanciper dans cette voie-là.
21:11Et puis, il a un autre avantage, parce qu'on parle beaucoup du physique
21:14et de cet aspect, ça compte aussi le charisme ou le non-charisme.
21:18Moi, je pense qu'il fait sincère, il fait sérieux.
21:22On a l'impression qu'il porte vraiment ça
21:25et qu'il est comme Monsieur Tout-le-Monde, presque.
21:27C'est-à-dire qu'on le voit arriver, il ne fait pas d'éclats,
21:31il n'est pas beaucoup dans la communication à outrance.
21:33Il n'a pas inventé un personnage.
21:34Il n'a pas inventé un personnage.
21:36Moi, j'ai l'impression qu'il reste assez authentique.
21:38Et je pense qu'à la période qu'on vit, c'est très utile d'être comme ça.
21:42Et nous avons nous-mêmes été surpris aujourd'hui à RTL
21:44par le nombre de messages très enthousiastes
21:46qu'on a reçus sur le répondeur.
21:47Des auditeurs ont la parole.
21:49Je voudrais vous en faire écouter quelques-uns.
21:50Je vous redonne la parole, justement.
21:51Monsieur Retailleau est un bulldozer, un rouleau compresseur
21:55et nous ne l'arrêterons pas.
21:57Il est parfait.
21:58Il a toutes les qualités.
22:00Il fera tout ce qu'il faut pour sauver la France.
22:03Qu'a fait M. Wauquiez ces dernières années ?
22:06Pas grand-chose.
22:07Donc, il ferait mieux de s'effacer complètement
22:09et de laisser la place à M. Retailleau,
22:11qui a peut-être une chance de remonter ce parti
22:14et d'arriver à la présidentielle de 2027.
22:19Ils le défendent.
22:20De toute façon, l'éthique de la droite,
22:22c'est une éthique de responsabilité.
22:23C'est « il faut y aller ».
22:24Donc, à partir du moment où Laurent Wauquiez n'y allait pas,
22:26ça, ce n'était pas possible.
22:28Moi, je trouve quand même qu'on a en plus…
22:30Là, il y a plusieurs choses.
22:31Politiquement, vous avez raison.
22:32Il peut avoir le temps,
22:33parce que le meilleur allié au fond de Retailleau,
22:34c'est François Hollande.
22:35C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
22:37contrairement au précédent gouvernement,
22:39c'est le PS qui tient la clé du pouvoir, en fait.
22:42Parce que même si le RN est très mécontent
22:44de la place qu'est en train de prendre Retailleau,
22:46et je suis certaine qu'ils en sont très mécontents
22:48parce que Jordan Bardella était très inquiet de ça,
22:51eh bien, en fait, c'est François Hollande qui a les clés.
22:54C'est-à-dire que tant qu'il n'y a pas de motion de censure,
22:56tant qu'il peut rester au pouvoir,
22:57eh bien, il va marteler au fond tous ses messages.
23:02Oui, j'ai l'impression que la seule limite,
23:04c'est, et on l'a vu avec Éric Zemmour,
23:06quand on a une position comme ça,
23:07un peu radicale, un peu dure,
23:09ça marche tant qu'on n'est pas encore candidat,
23:12j'allais dire, officiel.
23:13Et dès qu'on rentre dans le dur,
23:15c'est-à-dire qu'il faut englober d'autres thématiques
23:17que l'immigration, la sécurité,
23:19eh bien là, c'est plus compliqué.
23:21Et on sait que les ALR, pour l'instant,
23:23ne se sont pas positionnés sur beaucoup d'autres sujets que ça.
23:26Lui, il est en train de récupérer ses fondamentaux
23:29et même de les piquer au RN,
23:30mais il va falloir construire d'autres choses.
23:32Évidemment, il est ministre de l'Intérieur,
23:34il n'est pas ministre de l'économie.
23:35Mais ce que je veux dire, c'est qu'il va falloir,
23:37après, ouvrir le champ d'autres thématiques.
23:39Et pour l'instant, les ALR sont assez secs là-dessus.
23:42Et on a vu Éric Zemmour,
23:43quand il est rentré au-delà de ce grand remplacement
23:46et de ses promesses de la grande France,
23:48sur l'économie, sur l'emploi, sur le social,
23:51il ne convainquait pas du tout.
23:52Mais il n'était pas aux manettes, Éric Zemmour.
23:54Il n'était pas au pouvoir.
23:56Alors que lui, il est au pouvoir.
23:57Mais s'il se déclare candidat,
23:58il va falloir qu'il élargisse son champ.
23:59On marque une petite pause
24:01et on continue de s'intéresser à ce personnage
24:03qui s'impose en ce moment dans la vie politique française.
24:19Je reviens à la lettre aux militants
24:21adressée par Bruno Retailleau il y a quelque temps.
24:23Il y évoque, je cite, le laxisme qui tue,
24:25le laxisme qu'Anna Kérabès.
24:27En fait, il est devenu et il assume
24:30le fait d'être un homme de droite très classique.
24:33Et voilà, maintenant, il s'est ancré
24:35et il n'y a plus de surprise.
24:36On sait où on est.
24:37Il ne fait pas semblant.
24:38Il ne fait pas semblant d'être catholique.
24:39Il ne fait pas semblant d'être contre l'euthanasie.
24:42Il ne fait pas semblant d'être d'une droite dure.
24:44Il ne fait pas semblant d'être contre le droit du sol.
24:46Il ne fait pas semblant de...
24:48C'est-à-dire que...
24:49Pour toucher un grand public.
24:51Alors, c'est vrai qu'on commence toujours comme ça.
24:52Et puis après, on élargit.
24:53Ça ne marche pas souvent dans la société française.
24:57Et je pense, ne serait-ce que sur la fin de vie,
24:58puisque vous en avez parlé,
25:00on sait qu'il y a une majorité de gens
25:01qui veulent avancer sur ces sujets,
25:03qui sont même choqués que François Bayrou ait voulu
25:05couper en deux le projet de loi.
25:06Et même dans son gouvernement,
25:07certains ministres ne sont pas d'accord.
25:10Donc ça, je pense que ça peut empêcher
25:12et ça peut provoquer autre chose.
25:13Et vous en avez parlé tout à l'heure, David.
25:15C'est le clivage gauche-droite qui est en train de renaître.
25:18Et je pense que lui ne peut faire que renaître encore plus
25:21parce qu'il va très loin sur la droite.
25:23Et donc, la gauche en face devrait réagir en fonction de ça.
25:27C'est beaucoup plus clair qu'avant,
25:29quand on avait les républicains Valéry Pécresse
25:31ou même Xavier Bertrand,
25:33qui avaient une part plus sociale,
25:34qui ne voulaient pas employer ce terme d'assistant.
25:37Vous avez plus de corps qu'elle a fait, Pécresse.
25:40Oui, mais elle a changé.
25:41Lui, il a beaucoup plus de cohérence
25:43et on sent qu'il est ferme et qu'il est dur sur ses convictions.
25:46Ça va redessiner, à mon avis, le paysage.
25:49Et on voit en face que le PS fait un effort pour se libérer de LFI.
25:53Ça devrait l'aider aussi à se reconstituer
25:56en force d'opposition à ces républicains.
25:58David Rebaudallon.
25:59Après, c'est vrai que c'est une droite
26:01qui n'a pas honte d'être de droite.
26:02Une droite dure, les fondamentaux, classique,
26:05la cistana, le laxisme, le gros rouge quittage, comme dirait l'autre.
26:08Ça a même été théorisé par Nicolas Sarkozy et ses amis en son temps.
26:13Après, ça peut marcher, comme dirait l'autre,
26:15sur un malentendu, le côté très conservateur en 2017.
26:20Alors, c'était en 2017.
26:21Beaucoup d'eau est passée sous les ponts de Puy et ça va très, très vite.
26:24Mais en 2017, François Fillon, s'il n'y avait pas eu cette affaire,
26:26on peut quand même, et je ne vais pas refaire le match,
26:28même si on est sur RTL, mais on peut quand même se demander
26:31s'il n'aurait pas gagné.
26:33Il a quand même fait un très bon score, en dépit de son affaire.
26:37Donc, il y a quand même un public pour ça.
26:39Après, l'autre question, c'est que, j'en reviens à mon point,
26:42sur cet espace de la droite et du centre droit
26:44qui va de la droite dure façon Rotailleau au centre droit un peu plus mou
26:47façon Gabriel Attal, même si lui aussi, il durcit le ton.
26:51Il y a quand même beaucoup de monde et on le sait.
26:53Et Gérald Darmanin lui-même, qui est très malcontent,
26:55on le disait, il s'est fait piquer la place,
26:57pas seulement piquer la place au ministère de l'Intérieur,
26:59mais piquer la place du chouchou, on va dire, de la droite qui monte.
27:02D'ailleurs, il repique lui aussi vers la droite, je le disais.
27:05Et le gros rouge qui tâche, il l'a théorisé lui aussi.
27:08Donc, ça fait quand même pas mal de monde.
27:09Et comment tous ces gens-là vont s'entendre ?
27:12Parce que Gérald Darmanin l'a dit il y a quelques jours, au Figaro, je crois.
27:15Il a dit, si on ne se met pas d'accord, tous beau monde,
27:18on aura une finale Jean-Luc Mélenchon versus Marine Le Pen en 2027.
27:21Et c'est Marine Le Pen qui va gagner.
27:24Le problème, c'est que quand vous avez autant de jeunes premiers
27:28ou de vieux poids lourds ou de vieux piliers de la droite
27:31qui sont sur la même ligne de départ, comment vont-ils se mettre d'accord ?
27:35Est-ce qu'il va y avoir une primaire de la droite et du centre et du centre droit ?
27:38Est-ce que ça va se jouer à l'applaudimètre ?
27:40C'est-à-dire, très clairement, au sondage, au maître.
27:42Est-ce que les uns et les autres auront la responsabilité de s'effacer
27:45devant celui qui est le mieux placé pour éviter, finalement,
27:47ce scénario d'une victoire de Marine Le Pen ?
27:49Ça fait quand même beaucoup de questions et une équation à beaucoup d'inconnus.
27:51Oui, mais David, moi, je pense qu'ils ne gagneront que s'ils sont capables,
27:55justement, presque de faire abstraction de la présidentielle.
27:58C'est-à-dire qu'au fond, là, ils ont une chance historique, la droite,
28:01qui est, tout à fait rappelée tout à l'heure, il y a deux ministres de l'intérieur.
28:06Il y a, effectivement, Gérald Darmanin, qui est un ministre de la justice,
28:11comme, au fond, jamais, on n'a jamais vu ça.
28:14Oui, j'ai l'impression que c'est le ministre de l'intérieur qui l'a.
28:15Et qui, pourtant, semble avoir emporté l'adhésion d'une partie des juges.
28:20On a des voix qui se libèrent, comme celle, par exemple, de Béatrice Brugère,
28:23qui est remarquable, qui ose dire, oui, il faut des sanctions,
28:26il faut des peines courtes, etc.
28:28Et donc, on sent que, pour une partie des juges dont on nous avait vendu
28:31qu'ils étaient tous éléphistes, il y a une partie des juges qui ne l'est pas,
28:34en tout cas, et qui est vraiment en attente, au fond, d'avoir une justice efficace.
28:38Donc, ils ont une possibilité presque historique d'avoir quelque chose
28:41qui avance sur les questions, sur toutes ces questions sécuritaires,
28:46qui est, quand même, la chose qui passionne le plus les Français,
28:48surtout avec tous les drames que nous connaissons en ce moment.
28:51Donc, soit ils travaillent et il se passera quelque chose,
28:53soit ils ne pensent tout ce qu'à la présidentielle, et vous avez raison,
28:55et pourquoi pas Aurélien Pradié, et pourquoi pas David Lyssenaer,
28:59et pourquoi pas tout le monde, ce sera le bal des prétendants.
29:01Mais, soit ils bossent, et il y a une chance,
29:03soit ils commencent déjà à se tirer dans les pattes, et c'est mort.
29:06J'ai l'impression, hélas, que c'est un peu le cas.
29:08Ah oui, oui, ça me semble évident.
29:10Non, puis il y a le risque aussi de la surenchère, justement, de cette droite dure.
29:13On l'a vu avec Ciotti, les primaires des ALR 2022,
29:17il avait gagné un petit peu ses galons d'outsider,
29:21parce qu'il avait une position très, très dure.
29:22Il arrive en tête au premier tour, il fait 33% au deuxième.
29:25Et puis, finalement, on a vu, il est allé jusqu'à s'allier avec le Rassemblement national.
29:31Donc, il y a aussi aménagé ça, parce que, même si je suis d'accord,
29:33c'est vrai que François Fillon, avec ce côté conservateur...
29:37C'était la ligne Retailleau, hein, très clair.
29:38C'était la ligne Retailleau.
29:40Mais, à l'heure actuelle, ça peut, si on frôle trop, quand même, le RN,
29:44on l'a vu même au niveau des ministres macronistes ou quoi,
29:47qui ne sont pas partant là-dessus.
29:49Donc, ça va quand même fracturer une partie.
29:51Ce n'est pas sa plus grande chance, parce que, pardonnez-moi,
29:53si vous voulez, quand on a vu le Front républicain,
29:55c'est qu'au fond, les gens voulaient les idées du RN sans le RN.
29:57Donc, s'ils ont, avec Retailleau, quasiment du RN, du RN Light,
30:01si je puis me permettre, sans le RN,
30:02est-ce que ce n'est pas sa plus grande chance ?
30:03Ça dépend jusqu'où il va, parce que, quand on parle de submersion migratoire
30:07comme l'a fait, ou un ressenti ou un sentiment de submersion migratoire
30:11comme l'a fait Bayrou, ça fait réagir, quand même,
30:14et même au niveau des personnes de la droite, du centre et du centre droit.
30:18Et est-ce que vous pensez que des Français ?
30:19Parce que c'est ça le problème.
30:20Oui, on en revient à la vraie question,
30:21la théorie qui avait été dictée en son temps Jean-Marie Le Pen.
30:24Vous avez donc 40 secondes pour terminer.
30:25Le fondateur et président du RN,
30:27les Français préfèreront toujours l'original à la copie.
30:29Et c'est une vraie question.
30:30Ce n'est pas forcément vrai, mais ce n'est pas forcément faux non plus.
30:33Je citais le cas de Nicolas Sarkozy.
30:35Et encore une fois, j'en reviens au point.
30:36Monsieur Retailleau, s'il veut percer et continuer sa percée vers l'Elysée,
30:40il lui faut des résultats sonnants et trébuchants à présenter
30:43qui lui permettront, c'est la seule chose,
30:44qui lui permettra de contrer le RN.
30:47Merci infiniment, les uns et les autres, d'avoir participé à cette émission.
30:51On va terminer sur un intitulé qui m'a beaucoup amusé dans l'hémicycle.
30:56Elisabeth Borne, je ne suis pas sûr que la dissolution ait conduit à une clarification.
31:01Alors là, je voudrais vous dire...
31:02Une lite sur l'échelle de Richter, de Elisabeth Borne,
31:05ce titre est d'une violence inouïe.
31:08Merci infiniment.
31:10Je vous précise que l'invité de la matinale à 7h40 demain matin
31:12est le coordinateur de la France Insoumise, Manuel Bompard.
31:16Tout de suite, les grands titres de l'actualité avec Rachel Sadodine.
31:18Et puis c'est Faustine Bollard que vous retrouverez pour son émission Héros.
31:21Bonsoir Faustine, qui est votre invitée ce soir ?
31:23Bonsoir Yves.
31:24Ce soir, je vous propose de faire la connaissance d'une maman, une véritable héroïne.
31:28Elle a découvert que ses trois enfants, trois enfants sur quatre,
31:31souffraient d'une maladie dégénérative des yeux.
31:35Et elle a décidé de les emmener faire un tour du monde
31:38pour leur en mettre justement plein leurs yeux.
31:41Un témoignage avec beaucoup de douceur, beaucoup d'émotion
31:44qui va nous faire réfléchir et nous émerveiller à ses côtés.
31:48Je compte sur vous, juste après les infos sur RTL dans Héros.
31:50Merci Faustine, on vous retrouve après le journal de 20h.