Regardez "On refait le monde" avecDidier Leschi, directeur de l'Ofii, l'Office français de l'immigration et de l'intégration, Pablo Pillaud-Viven, rédacteur en chef de la revue "Regards", Olivier Bost, chef du service politique de RTL, et Emilie Zapalski, éditorialiste politique.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 28 janvier 2025.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 28 janvier 2025.
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00:00On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:05François Bayrou donc persiste, signe et se fâche avec la gauche.
00:09Le Premier ministre maintient l'idée d'une submersion migratoire en France.
00:13Ce ne sont pas les mots qui sont choquants, ce sont les réalités à ajouter le Premier ministre.
00:16Mais de quelles réalités parle concrètement François Bayrou ?
00:19Sur quels chiffres fiables s'appuyer pour évoquer ce sujet extrêmement sensible ?
00:24Avec nous ce soir pour en débattre, Émilie Sapalsky qui est éditorialiste politique,
00:28Didier Lesquy directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration,
00:32Pablo Piovivien rédacteur en chef de la revue Regards,
00:35et Olivier Bost qui est chef du service politique d'RTL.
00:38Je pense que la rencontre des cultures est positive.
00:43Mais dès l'instant que vous avez le sentiment d'une submersion,
00:47de ne plus reconnaître votre pays,
00:50de ne plus reconnaître les modes de vie ou la culture,
00:54dès cet instant-là vous avez rejet.
00:57C'est donc la petite phrase qui a mis le feu aux poudres,
00:59hier soir c'était sur le plateau de LCI.
01:02Ces mots ont-ils dépassé sa pensée Olivier Bost ?
01:05Est-ce que ça lui échappe ?
01:07Non, parce que c'est à peu près les propos qu'il avait tenus
01:10lors de sa déclaration de politique générale.
01:12Souvenez-vous quand il avait pris l'exemple d'un village des Pyrénées
01:15où ça allait bien quand il y avait une famille,
01:17mais plusieurs familles d'étrangers, ça commençait à poser un problème.
01:21Donc c'est dans la droite ligne de ces propos-là.
01:24En revanche, le mot « submersion »
01:26effectivement, pour le coup, il ne s'était pas à l'écrit
01:28et il n'était pas nécessairement calculé
01:30parce que c'est un mot qui vient directement de l'extrême droite,
01:34du Rassemblement National et du Front National précédemment.
01:37Et donc c'est un mot, je ne vais pas dire connoté,
01:40mais en tout cas qui a une référence explicite
01:42et qui de toute façon, immédiatement,
01:45dans le débat politique,
01:47dès qu'on parle d'immigration,
01:49c'est un débat déjà compliqué à tenir en général,
01:52qui renvoie soit la gauche à ses dénis,
01:54soit l'extrême droite à ses positions
01:57et qui, parfois, donne des positions ambigües
02:00au centre de l'échec qui est politique.
02:02Et là, on a exactement le cocktail pourri
02:04pour que ce débat, effectivement,
02:06parte immédiatement de travers.
02:08Mais Pablo Piovivien,
02:09« sentiment de submersion », c'est un vocabulaire qu'on entend,
02:11d'habitude au Rassemblement National ou au Chernaissance.
02:14Est-ce que c'est un clin d'œil, d'après vous,
02:16appuyé à l'électorat du LN ?
02:18C'est-à-dire, en fait, un message politique
02:20qui est envoyé par le Premier ministre ?
02:21Je le pense tout à fait.
02:23Effectivement, il y a la question du calcul politique
02:26qui, en l'occurrence, est particulièrement ignoble.
02:29Mais il y a aussi la question de la normalisation
02:32d'une métaphore qui est propagée.
02:34Ça a été rappelé par l'extrême droite
02:37et depuis maintenant de fort nombreuses années.
02:40Et en cela, effectivement,
02:43il essaye à la fois de ne pas que le Rassemblement National
02:48vote une censure éventuelle à son gouvernement
02:51dans les jours ou dans les semaines qui arrivent.
02:54Mais, en vérité, il valide aussi
02:57la puissance de la dynamique de l'extrême droite
03:00dans notre pays en reprenant son vocabulaire,
03:03en validant une métaphore.
03:05En fait, il faut bien se rendre compte de ce que c'est
03:07que le Premier ministre, le chef de gouvernement
03:10qui tient ce genre de propos.
03:12Ce n'est pas juste un député de la nation,
03:15ce n'est pas juste un responsable politique,
03:17c'est le Premier ministre.
03:18Donc, demain, vous allez avoir des responsables
03:20du Rassemblement National, et c'est déjà le cas aujourd'hui,
03:23des responsables de l'extrême droite qui vont dire
03:25« Attendez, on a le droit de le dire,
03:27puisque le Premier ministre lui-même l'a dit sa parole. »
03:30Je ne dis pas que c'est une parole d'évangile
03:31lorsqu'on est Président de la République ou Premier ministre,
03:34mais elle compte plus.
03:35Elle engage.
03:36Elle engage, exactement.
03:37Et elle engage le pays.
03:38Donc, je suis navré, je suis choqué
03:41par ce genre de propos tenus par un Premier ministre.
03:44Elisa Pansky, vous êtes surpris par ces propos
03:46assumés par le Premier ministre ?
03:48Je pense que c'est un peu les limites du grand écart
03:50entre vouloir négocier avec la gauche
03:52et continuer à essayer de satisfaire le RN
03:55pour qu'il ne censure pas.
03:56On voit que ça pose un peu des soucis.
03:58Moi, je suis surprise, en fait, par le lien qu'il a fait,
04:01parce que sur Mayotte, évidemment,
04:02qu'il y a une question d'immigration,
04:04et tout le monde en est conscient,
04:05il a généralisé à la France,
04:07avec en effet ce vocabulaire qui est d'extrême droite.
04:10Moi, je pense que c'est quand même assez pensé,
04:13même si ça a dû être maladroit
04:15de le dire si directement et maintenant.
04:17Mais c'est vraiment des clins d'œil
04:19qui sont fortement appuyés au RN.
04:20Peut-être que maintenant,
04:22Bayrou estime que l'EPS n'est pas assez fiable
04:25pour assurer sa non-censure.
04:27Peut-être que les coups d'œil sont de plus en plus marqués.
04:30On a vu Rotailleau aussi à l'œuvre avec la circulaire.
04:33Donc, il y a quelque chose qui est particulièrement choquant
04:35parce qu'on recommence un peu l'épisode de Barnier
04:37où au dernier moment, on fait beaucoup de concessions,
04:39on fait beaucoup de clins d'œil au RN
04:41et on a vu le résultat que ça avait donné.
04:42Donc là, vous l'accusez d'une opération politique,
04:44strictement politique si je vous comprends bien.
04:46Moi, j'ai l'impression qu'il y a quand même une tendance,
04:49peut-être qu'il a lâché ça un peu tôt hier
04:52sans le vouloir vraiment,
04:53mais il y a cette intention quand même
04:55de répondre aux attentes de l'extrême droite
04:59et de la droite turque qu'incarne Bruno Rotailleau.
05:02Il y a une autre raison aussi,
05:03c'est parce que ça correspond, il le sait,
05:05à une majorité de ce que pensent les Français
05:07en termes de ressenti.
05:08Il a bien précisé après
05:10que c'était la réalité qui comptait,
05:12mais il a bien parlé du ressenti.
05:13Donc, il reste quand même très très flou.
05:15Donc, je pense que oui, il y a des clins d'œil
05:17qui sont officiellement faits auprès du RN
05:20parce qu'il semble plus fiable que l'EPS actuellement
05:23puisqu'on sait qu'il y a une vingtaine d'EPS
05:25qui ne veulent pas voter la censure.
05:28Olivier Boss, en un peu plus de 40 ans de carrière politique,
05:30François Bayrou, n'a pourtant jamais,
05:32je dis bien jamais, surfé, en tout cas de mémoire,
05:35sur les problèmes d'immigration.
05:36Qu'est-ce qui lui a pris ?
05:38Il n'a jamais surfé effectivement sur cette question-là.
05:41Il les a déjà évoqués.
05:43Et quand il les évoque,
05:45quand on discute avec lui directement,
05:48il considère que c'est un sujet l'immigration,
05:50que c'est quelque chose qu'il faut traiter.
05:52Il n'est pas du tout,
05:53ce n'est pas du tout un sujet où il se pince le nez.
05:56Et ce n'est pas du tout, on pourrait penser,
05:58de la part d'un démocrate chrétien,
06:00une approche un peu humaniste là-dessus.
06:02Il n'a pas de discours particulièrement humaniste là-dessus.
06:06Il ne suffit pas d'aller à la messe.
06:08Un charité bien ordonné commence par soi-même
06:10pour reprendre une formule.
06:12C'est un peu ça, François Bayrou.
06:14Il n'a pas, sur ce sujet-là,
06:16il ne faut pas imaginer qu'il ait,
06:18entre guillemets, une sensibilité de gauche
06:20parce qu'il est centriste.
06:21Ce n'est pas du tout le cas.
06:22En tout cas, les réactions étaient très vives
06:24toute la journée.
06:25Dès ce matin,
06:26notamment de la présidente de l'Assemblée nationale,
06:28Yael Broun-Pivet, qui disait
06:29« Ces mots, c'est contraire à ce que nous sommes profondément. »
06:32Elle a raison, Pablo Piovivien,
06:34mais quand elle dit « nous »,
06:35de qui parle-t-elle ?
06:36Parce que c'est ça le problème.
06:37Oui, c'est une vraie question.
06:38La polyphonie, comme ils disent,
06:40au sein du Bloc central,
06:43elle est un peu...
06:45On ne comprend pas tellement à quoi elle fait référence.
06:48On l'a déjà mesurée lors des lois Immigration.
06:51On a vu le camp macroniste se diviser.
06:54C'est une question qui les divise pour de vrai.
06:56Je suis tout à fait d'accord.
06:57Et d'ailleurs, à la question de Darius Rochebin,
07:00sur « Est-ce que vous êtes plutôt Éric Lombard
07:03ou Bruno Retailleau sur les questions d'immigration ? »
07:07Puisqu'ils sont les tenants de deux lignes qui s'opposent,
07:11qui sont en contradiction.
07:13François Berroux a essayé d'aménager la chèvre et le chou.
07:16On n'a pas très bien compris ce qu'il a répondu.
07:18Mais globalement, qui ne dit mot consent.
07:21Et il s'avère que la voix la plus forte,
07:23en fait, dans cet orchestre gouvernemental,
07:28c'est celle de Bruno Retailleau.
07:29C'est Bruno Retailleau qui est le plus actif vis-à-vis des médias.
07:32C'est Bruno Retailleau qui prend le plus de mesures.
07:34Notamment, a été mentionné sa circulaire sur les questions d'immigration
07:39qui revenait sur la circulaire de Manuel Valls de 2012.
07:41Donc, c'est lui qu'on entend le plus fort.
07:43Et quand il dit « Moi, je ne veux pas prendre part à ce débat »,
07:46en vérité, il donne le point à Bruno Retailleau.
07:48Alors, Didier Leschi, je viens vers vous maintenant.
07:50Je rappelle que vous êtes directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration.
07:54Quand vous entendez le Premier ministre utiliser ces termes,
07:57quelle est votre réaction ?
07:59Est-ce que vous estimez qu'il qualifie les choses avec des termes normaux et qu'on peut utiliser ?
08:05Je suis très surpris par la dynamique qu'a prise ce débat.
08:08Et pour moi qui suis maintenant un peu ancien,
08:11j'ai le souvenir d'un autre débat qui était un peu comparable
08:16avec, à la fin, des choses un peu contradictoires par rapport à ce débat-là.
08:20C'était quand certains parlaient du sentiment d'insécurité
08:24pour expliquer qu'il n'y avait pas d'insécurité.
08:26Et là, ils parlent du sentiment de subversion.
08:30Submersion ? Vous avez dit subversion, pardonnez-moi.
08:33Oui, vous allez empêcher le terme de subversion.
08:35Oui, de submersion.
08:37Ça vous a échappé, on est bien d'accord ?
08:39Oui, ça m'a échappé.
08:40Je fais attention à mon lesquip.
08:42Vous avez raison.
08:43Et là, on réduit tout de suite son propos à simplement la submersion.
08:50Et donc, je pense qu'on élude le débat.
08:54C'est une manière encore de ne pas discuter.
08:56Vous voulez dire que discuter du terme est une façon de ne pas débattre du fond ?
08:59Bien sûr, bien sûr.
09:01Puisque le fond, d'abord, il faut se rappeler que les sciences sociales,
09:05régulièrement, il y a des chercheurs qui essayent de tester justement ce sentiment
09:10pour expliquer que ce sentiment se base sur une réalité qui est fausse.
09:14Il y a régulièrement des études comme ça.
09:16En même temps, il y a quelque chose qui est vrai,
09:18c'est l'augmentation en particulier depuis le début du siècle
09:21du nombre d'immigrés dans la population française.
09:23On n'a jamais eu autant en proportion d'immigrés qu'aujourd'hui dans la population française.
09:27C'était 5% à la sortie de la guerre, si vous voulez.
09:30C'était 6,2, 6,3 en 1960.
09:33Aujourd'hui, on est aux alentours de 11%.
09:36Mais ça peut se voir dans les titres de séjour.
09:38En 15 ans, on est passé de 2,2 millions de titres de séjour
09:43de personnes qui n'appartiennent pas à l'Union européenne
09:46à un peu plus de 4 millions.
09:47On a une accélération.
09:50En même temps qu'on a une accélération,
09:55si vous voulez, on oublie deux choses.
09:57D'abord, l'essentiel de l'immigration est d'abord une immigration légale.
10:01Et ce qui est accéléré, c'est une immigration légale
10:04avec un droit au séjour de la famille, du travail, des étudiants.
10:08Mais aussi, on a une très forte augmentation de la demande d'asile.
10:12Elle n'a jamais été aussi forte aussi.
10:14C'est 145 000 personnes en 2023.
10:17En 2023, on n'a pas encore les chiffres de 2024.
10:20Il faut comparer, par exemple, au fait qu'en 1973, c'est 3 000 personnes.
10:23C'est assez simple à retourner.
10:25Et on a une partie de cette immigration qui vit,
10:31légale en particulier, qui vit dans des conditions sociales difficiles
10:35et qui pose un problème social.
10:36Et la manière d'éluder le débat social, c'est de se focaliser sur les maux.
10:40Plus de 30% des immigrés en France vivent en dessous du seuil de pauvreté.
10:44On a une très forte concentration de l'immigration
10:46dans des départements, par exemple, comme la Seine-Saint-Denis.
10:49En 1968, quand la Seine-Saint-Denis se crée,
10:51il y a moins d'immigrés en proportion à la population qu'à Paris.
10:54Aujourd'hui, c'est le département métropolitain où il y a le plus d'immigrés,
10:59avec des villes où on a près de 50% de la population qui est immigrée.
11:02On peut penser à Aubervilliers, la Courneuve.
11:04Et une concentration très forte dans du logement social,
11:08en même temps qu'on a beaucoup de chômage.
11:10C'est ça, le vrai problème.
11:11On marque une première pause dans cette émission.
11:13C'est passionnant, je pense qu'on est au cœur des préoccupations
11:15et des débats de la société française.
11:17Et on se retrouve dans un instant.
11:19Jusqu'à 20h, Yves Calvi refait le monde sur RTL.
11:25RTL, s'informer ensemble.
11:29Il est 19h30.
11:30RTL soir, on refait le monde avec Yves Calvi.
11:34L'essentiel de l'actualité avec Aude Verneau-Tchoum.
11:35La vigilance rouge pour cru maintenue jusqu'à demain
11:38dans trois départements.
11:39L'Île-et-Vilaine, le Morbihan et la Loire-Atlantique.
11:41Plus de 600 personnes ont été évacuées depuis dimanche.
11:44240 députés issus de neuf groupes
11:47appellent le Premier ministre à présenter la version initiale
11:50du projet de loi sur la fin de vie.
11:52Le Premier ministre souhaite lui le couper en deux
11:54avec d'une part les soins palliatifs,
11:56de l'autre le suicide assisté.
11:58Vladimir Poutine prêt à parler de la fin de la guerre en Ukraine
12:01mais sans le dirigeant ukrainien, le président russe
12:03qui ne manque pas de provoquer ce soir sans l'aide occidentale.
12:07Selon lui, le conflit serait terminé en deux mois.
12:09Et puis au sud du Liban, sept blessés dans une frappe
12:12près de la frontière avec Israël malgré le cessez-le-feu.
12:15En vigueur depuis novembre, l'agence de presse libanaise
12:18l'impute à Israël.
12:19Aude Verneau-Tchoum pour le rappel de l'actualité.
12:22Aude, dans moins de 30 minutes, on retrouve Faustine Bollard
12:24pour son émission Héros.
12:25Et ce soir, on parle du combat d'une mère.
12:28En 2022, Vanessa a découvert que sa fille de 13 ans
12:31était sous l'emprise d'un réseau de prostitution.
12:34Une histoire extrêmement touchante à retrouver à 20h
12:37avec Faustine Bollard.
12:38Et on vous retrouve à 20h vous aussi pour d'autres informations.
12:40A tout à l'heure.
12:47François Bayrou a donc persisté.
12:49Le Premier ministre maintient l'idée d'une
12:51« submersion migratoire » en France.
12:53Ce ne sont pas les mots qui sont choquants, dit-il.
12:55Ce sont les réalités.
12:56Nous allons continuer d'en débattre avec Didier Leschi,
12:58Pablo Piovivien et Olivier Bost.
13:01Émilie, pardonnez-moi, j'ai perdu ma...
13:03Ça passe tout ?
13:04Ben oui, ça passe tout.
13:05Vous avez raison.
13:06Bravo.
13:07Heureusement que vous êtes là.
13:08Émilie, tout à l'heure, vous vouliez intervenir justement.
13:11Est-ce que vous pensez que le Premier ministre
13:15porte une idée qu'il accompagne
13:20mais qu'il n'est pas en aucun cas chez lui
13:22d'ordre raciste ou de rejet ?
13:25Comment vous percevez ce propos
13:27dans la bouche de cet homme politique ?
13:30Je reviens sur les propos de Didier Leschi tout à l'heure
13:32qui disait que quand on parle du vocabulaire,
13:34c'est qu'on ne veut pas traiter la question réellement au fond.
13:37Finalement, je me pose la question
13:39pourquoi François Bayrou a utilisé ce vocabulaire-là
13:42qui est très provocateur
13:43parce qu'il appartient encore une fois à l'extrême droite
13:46et surtout, quand on parle d'identité,
13:48c'est-à-dire que là, on fait tout de suite
13:50submersion identité,
13:51on est tout de suite dans le grand remplacement,
13:52c'est-à-dire la peur vraiment
13:54de se voir remplacé par d'autres populations
13:56et que nos cultures, nos rites
13:59ne soient plus à même d'exister
14:01puisqu'ils seraient remplacés.
14:03Et je pense qu'en effet, en déclarant ça,
14:05il empêche d'être vraiment sur les données réelles
14:08et sur les questions qu'on peut se poser
14:10particulièrement à Mayotte,
14:11mais aussi dans d'autres endroits en France,
14:13la question de l'immigration et des flux migratoires.
14:16Moi, il me semble qu'il empêche vraiment
14:18et encore une fois, il a parlé de ressenti
14:20et pas de réalité.
14:21Si on veut parler de la question migratoire,
14:24je ne suis pas sûre que ça a été le bon moment
14:26de lancer cette idée provocatrice
14:29et ça empêche le raisonnement de réalité.
14:32Tout à l'heure, on parlait des titres de séjour.
14:34Moi, je lis simplement que, par exemple,
14:36il y a eu plus de 200% de titres de séjour
14:38pour motifs économiques.
14:40Alors, d'accord, c'est peut-être des personnes
14:42qui sont dans des situations sociales difficiles,
14:44mais c'est des personnes dont on a besoin
14:45et on s'en est bien rendu compte
14:46au moment du Covid, dans les supérettes,
14:48où justement, les gens de Seine-Saint-Denis
14:50ne pouvaient pas arriver,
14:51ou en tout cas, c'était les premiers à être là
14:53et à tenir ces supérettes qui les étaient essentielles.
14:56Donc, je trouve que François Bayrou,
14:58en lâchant cette espèce de bombe
14:59qui vient de l'extrême droite,
15:01empêche de parler raisonnablement
15:03et c'est déjà difficile
15:04de la question migratoire en France.
15:06En tout cas, vous avez été très nombreux,
15:07vous, nos auditeurs, à réagir au 3210
15:09au terme employé par le Premier ministre.
15:11Je dis bravo, Monsieur Bayrou.
15:13Bravo pour les mots que vous avez utilisés
15:15parce que c'est vrai,
15:16ce sentiment de submersion, il existe.
15:18Je trouve que nos politiques
15:20jouent un peu les vierges et farouchés,
15:22tout ça pour essayer d'obtenir des voix.
15:25Je suis entièrement d'accord avec lui.
15:27Enfin quelqu'un qui parle vrai.
15:29J'invite les auditeurs
15:31à venir à Givens-les-Pins,
15:32à passer à ne serait-ce que 24 heures,
15:34et ils se demanderont où nous sommes.
15:37Vous êtes surpris de ces appels
15:38qu'on a reçus d'Ilie Leschi ?
15:39Non, je ne suis pas surpris.
15:41Je suis surpris par justement
15:44la dynamique des débats.
15:45Je rappelle que l'essentiel de l'immigration en France
15:48est d'abord une immigration légale.
15:50Le problème, pas simplement en France,
15:52mais dans beaucoup de pays d'Europe,
15:53c'est qu'à partir, dès lors qu'on accepte
15:55une immigration légale,
15:56on ne peut pas se satisfaire
15:58d'une immigration illégale
16:00qui pose en plus ou qui accélère
16:02des problèmes sociaux qui sont déjà importants
16:04puisqu'il nous faut accompagner
16:05l'immigration légale qui est là,
16:07qui, comme je l'ai dit,
16:09plus de 30% vit en dessous du seuil de pauvreté.
16:12Il faut rappeler quand même
16:13qu'une personne sur deux
16:14qui s'adresse à une banque alimentaire
16:16est une personne immigrée.
16:17Donc, on a un travail à faire
16:19pour ceux qu'on accepte.
16:20Dès lors qu'on commence à sortir,
16:24je dirais, dans des débats
16:26qui sont plus émotionnels que rationnels,
16:28eh bien, on apparaît comme...
16:30Comment voulez-vous être dans des débats
16:32qui ne soient pas émotionnels
16:34quand on aborde ces questions ?
16:35Vous le savez.
16:36Pardon ?
16:37Comment voulez-vous qu'on évite l'émotion ?
16:39Comment voulez-vous qu'on évite l'émotion ?
16:41Moi, je ne fais pas de politique.
16:43Je suis fonctionnaire.
16:45Mais je veux dire que la question,
16:46ce n'est pas de savoir s'il y a des méchants.
16:48La question, c'est de savoir
16:49pourquoi les gentils
16:50ou ceux qui se pensent gentils
16:51ne sont pas entendus.
16:52Vous avez deux auditeurs
16:53qui viennent de parler
16:54et manifestement,
16:55les gentils n'arrivent pas
16:56à convaincre ces auditeurs
16:57qui vivent des réalités sociales
16:59qui sont complexes.
17:00Les réalités sociales complexes,
17:01c'est que la désindustrialisation
17:03sur la longue durée,
17:05la crise de l'emploi,
17:06la crise du logement, etc.,
17:08eh bien, met en particulier les immigrés
17:11parce qu'ils sont dans des situations
17:14beaucoup plus complexes,
17:15eh bien, dans des situations
17:17qui s'aggravent.
17:19Et ça se voit.
17:20Et en plus,
17:21quand on regarde par exemple
17:22sur la question du logement,
17:24qui est la première question
17:25en ce qui concerne le pouvoir d'achat
17:28de l'ensemble des citoyens de ce pays,
17:31eh bien, on a une concentration
17:32très forte de l'immigration
17:33dans le logement social.
17:3557% des subsahariens
17:37vivent dans du logement social.
17:38Près d'une personne sur deux
17:40issues du Maghreb,
17:41Algérie-Maroc,
17:42vit dans du logement social
17:43alors qu'on est en pénurie
17:44de logement social.
17:45Et donc, il y a un ressentiment
17:47qui se fait.
17:48Et on ne peut pas combler ce ressentiment
17:50simplement en disant
17:51je laisse de côté des jeunes
17:53qui sortent de l'école
17:54sans formation
17:55et je vais faire venir des médecins
17:57de l'autre côté de la Méditerranée
17:59qui vont manquer dans les pays
18:00de l'autre côté de la Méditerranée,
18:01qui ici vont être moins bien payés
18:02que les médecins
18:03et qui vont accélérer encore plus
18:05le différentiel
18:06entre les pays de départ
18:07et les pays d'arrivée.
18:08Et ce qu'on peut reprocher
18:10à une partie de ceux
18:11qui se veulent les gentils,
18:12c'est qu'ils n'abordent plus jamais
18:13les questions sociales
18:14pour uniquement être
18:15sur une posture sociétale
18:17qui, à mon avis, ne résout pas.
18:19On n'arrive pas à convaincre les gens.
18:20Est-ce que vous avez envie
18:21de faire le gentil, Pablo Piovivian ?
18:22Non, moi, je ne crois pas
18:23que ce soit une histoire
18:24de gentil ou de méchant.
18:25Monsieur Leschi a tout à fait raison
18:27de rappeler que les problématiques sociales
18:29de l'intégration des personnes étrangères
18:32sur notre territoire
18:33est cardinale.
18:34Il a aussi raison de rappeler
18:37l'importance des chiffres,
18:39notamment de l'immigration légale.
18:41Après, il faut mettre ça en rapport
18:43aussi avec les actions du gouvernement.
18:47Bruno Retailleau n'est pas ministre
18:49que depuis François Bayrou.
18:50Il était déjà ministre
18:51du gouvernement barnier,
18:52de l'intérieur,
18:53et il avait produit une circulaire
18:56qu'on peut résumer en cinq mots
18:59« éloigner plus et régulariser moins ».
19:01C'est-à-dire que, précisément,
19:02via cette circulaire d'octobre dernier,
19:05il entendait réduire
19:07les voies de l'immigration légale.
19:09Car « moins régulariser »,
19:10je suis désolé,
19:11vous faites nom de la tête,
19:13mais la régularisation est un moyen
19:15d'accepter sur notre territoire
19:17légalement des étrangers.
19:19Après, il y a une deuxième chose.
19:20C'est que j'entends « plus de social,
19:22moins de societat ».
19:23Bon, d'accord, je ne suis pas certain
19:25que cette opposition soit très féconde
19:26et très intelligente,
19:27ni très profonde.
19:28Mais au-delà de cette question,
19:30vous savez, il y a des politiques entières
19:33qui sont menées sur la recherche
19:34d'un bouc émissaire.
19:35Or, aujourd'hui,
19:36c'est le travail de l'extrême droite.
19:37Chercher un bouc émissaire,
19:38ils ont fait de l'étranger,
19:39peu importe leur nombre d'ailleurs.
19:41Ils ont fait,
19:42et ça ne vaut pas que pour les étrangers,
19:43ça vaut aussi, par exemple,
19:44pour les personnes trans,
19:45ils ont fait de certaines catégories
19:47de la population,
19:48leur bouc émissaire,
19:49responsable de tous les maux de la terre.
19:51Pour autant,
19:52est-ce qu'il faut les laisser ?
19:53Est-ce qu'il faut les laisser tomber ?
19:54Qu'en bien même,
19:55ils ne seraient que quelques milliers ?
19:56Est-ce qu'il faut les laisser tomber ?
19:57Certainement pas.
19:58Certainement pas parce que
19:59c'est aussi la mission du politique,
20:00c'est aussi la mission d'ailleurs
20:01de notre société toute entière,
20:03que d'avoir des valeurs
20:05et de porter haut ces valeurs.
20:07Moi, je me souviens des mots
20:08de Marielle de Sarnez,
20:09qui faisait partie,
20:10qui est décédée il y a quelques années,
20:12qui faisait partie du groupe
20:13de monsieur Bérou,
20:15une ancienne eurodéputée,
20:17qui défendait précisément
20:18ces valeurs humanistes,
20:19de l'accueil,
20:20notamment au niveau européen.
20:22J'en ai des frissons,
20:23rien que d'en parler.
20:24Et moi, j'aimais beaucoup
20:25les paroles de Marielle de Sarnez,
20:26qui avait une vision
20:27qui était pragmatique,
20:28mais humaniste,
20:29sur la question des migrations
20:30au niveau européen.
20:31Alors, je rappelle qu'elle a été
20:32pendant des années
20:33la collaboratrice de François Bérou
20:35au sein de son mouvement,
20:36Le Modem.
20:37On marque une nouvelle pause
20:38dans cette émission
20:39et on se retrouve dans un instant.
20:40Yves Calvi,
20:41on refait le monde sur RTL.
20:45RTL soir,
20:46on refait le monde
20:47avec Yves Calvi.
20:48Et avec Émilie Zapalski,
20:49qui est éditorialiste politique,
20:51Didier Leschi,
20:52directeur de l'Office français
20:53de l'immigration et de l'intégration,
20:54Pablo Piovivien,
20:55rédacteur en chef
20:56de la revue Regards,
20:57et Olivier Bost,
20:58chef de notre service politique.
21:00Je voudrais qu'on revienne
21:02quand même sur une notion.
21:04Vous nous avez donné tout à l'heure
21:05des pourcentages,
21:06c'était très intéressant,
21:07depuis la seconde guerre mondiale,
21:09de l'évolution de l'immigration.
21:10Mais est-ce qu'on peut les avoir
21:11en chiffres
21:12et pas uniquement en pourcentages ?
21:13Ça fait combien de personnes aujourd'hui ?
21:15Aujourd'hui, en France,
21:16il y a un peu plus
21:18de 7 millions d'immigrés,
21:19c'est-à-dire de personnes nées
21:21étrangères à l'étranger,
21:22dont 2,5 millions
21:23ont acquis la nationalité française.
21:25C'est ça les chiffres.
21:28Et c'est ça qui a augmenté,
21:30en particulier à travers
21:31les titres de séjour,
21:32comme je l'ai dit,
21:33un peu plus de 4 millions
21:34de titres de séjour.
21:36Pourquoi il y a un décalage
21:37entre les titres de séjour
21:38et le reste ?
21:39C'est parce qu'on ne donne
21:40des titres de séjour
21:41qu'à des personnes
21:42qui sont tiers à l'Union européenne.
21:43Il ne faut pas oublier
21:44que dans cette immigration,
21:45il reste 30% d'Européens,
21:48des Portugais,
21:49des Espagnols, etc.
21:50Des Italiens qui ont constitué
21:53jusqu'à la fin des années 80,
21:56début des années 90,
21:57la majorité de l'immigration.
21:58Aujourd'hui, 48%
22:00de l'immigration vient
22:01du continent africain
22:02au sens large,
22:03du Maghreb et de l'ensemble
22:04des Africains.
22:05Et les Européens
22:06sont devenus minoritaires.
22:08Alors, merci
22:09de toutes ces précisions.
22:10Est-ce que sur ce qu'on appelle
22:11l'immigration illégale,
22:17on a des évaluations ?
22:18Il faut avoir des chiffres.
22:19Oui, on a une évaluation
22:21qui est à partir
22:22de l'aide médicale d'État
22:23qui a considérablement
22:24augmenté l'aide médicale d'État
22:26puisqu'aujourd'hui,
22:27on a 450 000 personnes
22:29qui relèvent
22:30de l'aide médicale d'État.
22:31C'est quelque chose
22:32qui a triplé, je dirais,
22:33en quelques années.
22:34Et pourquoi ?
22:36Parce qu'on a en même temps
22:39une très forte augmentation
22:40de la demande d'asile.
22:41Je vous l'ai dit,
22:42145 000 personnes en 2023.
22:44Et que dans cette demande d'asile,
22:46on a les perdants économiques
22:48d'un certain nombre de pays
22:49qui ne relèvent pas de l'asile
22:51et qui viennent ici.
22:52Il ne faut pas oublier,
22:54puisqu'on a un débat
22:55en ce moment sur l'Algérie,
22:56vous avez 10 000 Algériens
22:58qui ont traversé
22:59la Méditerranée
23:00au péril de leur vie
23:01pour rejoindre l'Espagne
23:03en 2024.
23:04Et qui sont ces Algériens ?
23:06C'est souvent des jeunes
23:07qui n'ont pas d'espoir
23:08dans un pays
23:09qui est autoritaire,
23:10comme on le sait,
23:11et qui, par exemple,
23:12dont l'autorité,
23:13c'est l'enfermement
23:14de Boualem-Sensal,
23:15qui est un scandale démocratique,
23:18en particulier
23:19pour un pays comme le nôtre,
23:20puisqu'il faut se souvenir
23:21que le général de Gaulle
23:22avait dit de Jean-Paul Sartre
23:24au moment où il appelait
23:25à la désertion dans l'armée française
23:26qu'on n'emprisonne pas Voltaire.
23:27Et ça avait un rapport
23:28avec la guerre d'Algérie.
23:29Vous voyez bien un peu
23:30la symbolique terrible de tout ça.
23:33Olivier Bost ?
23:34Ce qui va être intéressant,
23:36parce qu'on parle beaucoup,
23:37on parle de ces mots
23:38de François Bayrou,
23:39qui effectivement
23:40posent le débat
23:41de manière délicate
23:42parce qu'elles vont avoir
23:43des conséquences politiques
23:44sur sa survie politique à lui,
23:47avec le Parti Socialiste,
23:49et puis voir comment il se rapproche
23:51du Rassemblement National
23:52et s'il envoie des signaux
23:53au Rassemblement National.
23:54Mais après, ce qu'il faut voir,
23:55c'est la politique.
23:56Ce qu'il va faire
23:57en matière d'immigration.
23:58Il y a Bruno Retailleau
24:00qui est très volontaire
24:02sur le sujet,
24:03mais qui n'a pas non plus
24:04une marge de manœuvre
24:05très très grande.
24:06Je peux vous interrompre
24:07parce que Bruno Retailleau
24:08a eu un propos quand même
24:09assez étonnant.
24:10Il a dit,
24:11le ministre de l'Intérieur
24:12estime, lui,
24:13que François Bayrou
24:14a justifié la politique
24:15qu'il entend mener.
24:16Qu'il entend mener,
24:17lui, Retailleau.
24:18C'était un soutien clair
24:19à Bruno Retailleau
24:20de la part de François Bayrou.
24:22Et il approuve la politique
24:24que veut mener
24:25Bruno Retailleau.
24:26Après, ce qui est intéressant,
24:27ce qui va être intéressant
24:28de voir,
24:29c'est ce que réellement
24:30peut faire Bruno Retailleau.
24:31Il y a des sujets
24:32pour vraiment être concret
24:33qu'a amené François Bayrou.
24:35C'est la restriction
24:37du droit du sol à Mayotte.
24:39Ça, c'est quelque chose
24:40de concret.
24:41Il y a probablement
24:43une majorité politique
24:44pour le voter.
24:46Il y a l'idée aussi
24:47d'accélérer l'application
24:50des EQTF,
24:51des obligations de quitter
24:52le territoire français.
24:53Là, ça va être
24:54beaucoup plus compliqué.
24:55Il faudra voir
24:56ce que ça donne réellement.
24:58Et la difficulté dans tout ça,
25:00c'est que si on termine
25:01avec des mots
25:02et finalement,
25:03assez peu d'action,
25:04parce que Bruno Retailleau
25:07n'a pas aujourd'hui
25:08ni un cadre constitutionnel
25:11illégal,
25:12ni un cadre politique
25:13qui lui permette
25:14de faire grand-chose.
25:15Si à la fin, on ne finit
25:16qu'avec des mots,
25:17là, pour le coup,
25:18on fait avancer
25:19le Rassemblement national
25:20dans ses idées,
25:21mais rien d'autre.
25:22Oui, c'est Mme Le Pen
25:23tout à fait.
25:24Vous partagez cette analyse
25:25même si ce n'est pas
25:26votre propos
25:27dans les fonctions
25:28qui sont les vôtres
25:29d'Ierleski ?
25:32Moi, je pense que
25:33par exemple,
25:34sur la question du droit du sol
25:35comme vous venez de le dire
25:36et sur Mayotte,
25:37je suis très frappé
25:38par le fait que
25:39aujourd'hui,
25:40ceux qui portent le plus
25:41la remise en cause
25:42des droits du sol,
25:43c'est justement
25:44des élus de Mayotte,
25:45on a les élus de La Réunion
25:46et demain,
25:47les élus de Guyane
25:48puisque Saint-Laurent-du-Marigny
25:50va devenir la première ville
25:51des départements
25:52d'outre-mer
25:53du fait de la pression
25:54migratoire
25:55parce que là,
25:56pour le coup,
25:57on est dans des systèmes
25:58sociaux qui sont
25:59en train d'exploser
26:00parce qu'ils sont
26:01frontaliers
26:02de pays
26:03qui sont
26:04économiquement
26:05beaucoup plus
26:06affaissés
26:07que nous
26:08et se pose la question
26:09de leur environnement,
26:10c'est comment on articule
26:11un mode de développement
26:12avec l'environnement immédiat
26:13et c'est ça
26:14qui est aujourd'hui
26:15difficile.
26:16Après,
26:17je crois que le Premier ministre
26:18a dit, lui, pour le coup,
26:19que autant
26:20sur Mayotte,
26:21il était prêt
26:22à discuter
26:23de la question
26:24des droits du sol
26:25mais sa réflexion
26:26n'allait pas
26:27jusqu'à la métropole
26:28mais c'est très frappant
26:29de montrer qu'à partir du moment
26:30où on ne traite pas
26:31le sujet de l'immigration,
26:32eh bien,
26:33il y a quelque chose
26:34qui peut se détricoter
26:35en termes, justement,
26:36de valeur
26:37et dès lors qu'on refuse
26:38de prendre à bras le corps
26:39la question
26:40comme à Mayotte
26:41et qu'on dit, par exemple,
26:42Mayotte, il n'y a pas de problème
26:43comme longtemps
26:44on l'a dit,
26:45eh bien, on finit par avoir
26:46quelque chose
26:47qui rebondit
26:48sur la métropole
26:49elle-même.
26:50François Bayrou
26:51avait été sincèrement marqué
26:53par son déplacement
26:55à Mayotte,
26:56son séjour à Mayotte,
26:57par la situation qu'il a eue.
26:58Moi, je suis allé à Mayotte aussi
26:59et c'est vrai que quand vous y allez,
27:00c'est vraiment une situation
27:02extrêmement difficile.
27:03Un choc physique ?
27:04Oui, extrêmement difficile.
27:05C'est quelque chose
27:08que vous voyez
27:09et qui est vraiment très marquant
27:10pour le coup.
27:11C'est vraiment une immigration
27:12et il y a des rapports
27:14dans la population
27:16qui sont extrêmement compliqués
27:18mais c'est vraiment une situation...
27:20Mayotte, c'était 50 000 habitants en 1974.
27:22Sur un tout petit territoire.
27:24Et aujourd'hui, c'est sans doute
27:26350 000
27:27avec un mode de développement
27:29où tout est embolisé,
27:32parce qu'on ne peut pas
27:34même programmer.
27:35Les collectivités locales
27:36ne peuvent pas programmer
27:37la construction d'écoles,
27:38de collèges, etc.
27:39puisqu'on ne sait pas
27:40demain combien il y aura d'enfants.
27:42Et là, Mayotte,
27:44c'est vraiment l'exemple type
27:46et pour nous,
27:47pour les gentils, si vous voulez,
27:49regardez sur la longue durée.
27:51Jean-Marie Le Pen
27:52ne pouvait pas aller à Mayotte.
27:54L'avion
27:55ne pouvait pas atterrir à Mayotte.
27:57Aujourd'hui, à Mayotte,
27:58vous avez une députée
27:59du Rassemblement National,
28:00vous en avez une à La Réunion
28:02et vous avez un très fort vote
28:04en Guyane,
28:05c'est-à-dire dans les lieux
28:07où la question sociale
28:08est particulièrement aiguë
28:10du fait de la pression migratoire.
28:11On reprend ce débat
28:12dans un tout petit instant sur RTL.
28:18Yves Calvi
28:20On refait le monde
28:21jusqu'à 20h sur RTL.
28:23Si vous gouvernez
28:24avec les préjugés
28:25de l'extrême droite,
28:26nous finirons gouvernés
28:27par l'extrême droite
28:28et vous en aurez été
28:29le complice.
28:30Je n'ai aucune connivence
28:32avec personne
28:33ni avec ceux
28:34qui exagèrent les réalités
28:36ni avec ceux
28:37qui nient les réalités.
28:40Échange vif cet après-midi
28:41dans l'hémicycle
28:42de l'Assemblée Nationale
28:43entre le patron des députés,
28:44PS Boris Vallaud,
28:45et le Premier ministre
28:46François Bayrou.
28:47Émilie Sapalsky,
28:48vous qui êtes éditorialiste politique,
28:50est-ce que vous comprenez
28:52ces tensions
28:53et est-ce que vous pensez
28:54aujourd'hui
28:55qu'elles sont devenues
28:56majeures au sein
28:57quand on aborde
28:58notamment les questions
28:59de l'immigration,
29:00au sein du débat
29:01politique français ?
29:02Oui, je pense qu'il y a
29:03une préoccupation
29:04très importante
29:05des Français
29:06sur ce sujet-là
29:07et au niveau politique
29:08il y a un clivage
29:09qui est assez fort
29:10et ça met la gauche
29:11dans une position
29:12assez délicate
29:13parce que là
29:14c'est probablement
29:15inadmissible pour eux
29:16cette déclaration
29:17qui fait le pont
29:18avec les thèses du RN
29:19et ça les pousserait
29:20à censurer un budget
29:21qui est pourtant
29:22essentiel pour la nation.
29:23Donc ça les met
29:24dans une position
29:25qui est vraiment
29:26très compliquée
29:27de censurer
29:28pour faire payer
29:29ce mot-là
29:30et pour dire
29:31nous on n'embarque pas
29:32même si c'est pour
29:33ne pas être au gouvernement
29:34et on n'embarque pas
29:35avec ces thèses-là
29:36et en même temps
29:37de ne pas participer
29:38à ce budget
29:39qui est essentiel.
29:40Moi c'est là
29:41où je reproche
29:42à François Bayrou
29:43d'utiliser ces mots-là
29:45au moment où
29:46on a un contexte politique
29:47difficile
29:48où on a une économie
29:49qui ne va pas bien
29:50parce qu'on n'a pas de budget
29:51et que les négociations
29:52sont difficiles
29:53ça manque un peu
29:54de délicatesse
29:55de nuance
29:56alors si c'est de la maladresse
29:57d'accord
29:58mais j'ai l'impression
29:59que c'est plus que
30:00de la maladresse.
30:01Pablo Piovivian
30:02dans la foulée
30:03les socialistes ont annoncé
30:04qu'ils suspendaient
30:05les discussions
30:06sur le budget
30:07avec Matignon.
30:08La prochaine étape
30:09c'est la censure ?
30:10Oui je pense que c'est
30:11la censure
30:12et je ne suis pas d'accord
30:13avec ce qu'on dit
30:14par Jordan Bardella
30:15et différents responsables
30:16du Rassemblement National
30:17ils ne voteront pas
30:18la censure
30:19ils attendent même
30:20j'ai écouté
30:21Jacobelli hier
30:23après l'interview
30:24de François Bayrou
30:25Laurent de son prénom
30:26Laurent Jacobelli
30:27et qui parlait
30:28d'une dissolution
30:29au mois de septembre
30:30etc.
30:31sous-entendant que
30:32pendant les 6 mois à venir
30:33il n'y aurait pas de censure
30:34donc ça veut dire quoi ?
30:35ça veut dire que
30:36l'EPS peut voter la censure
30:37sans aucun problème
30:38le gouvernement
30:39ne sera pas renversé
30:40ça n'aura aucun effet
30:41ça n'aura aucun effet
30:42ni sur le budget
30:43ni institutionnellement
30:44sur une éventuelle démission
30:45du gouvernement
30:46en revanche
30:47ça a quand même une conséquence
30:48c'est que ça redonne
30:49un pouvoir
30:50au Rassemblement National
30:51s'il est virtuel
30:52de pouvoir
30:53faire tomber
30:54François Bayrou
30:55et si l'EPS
30:56finit par dire
30:57de toute façon
30:58on vote la censure
30:59et quoi qu'il arrive
31:00on vote la censure
31:01ça veut dire que
31:02François Bayrou
31:03il dépend du Rassemblement National
31:04donc ça a une conséquence politique
31:05qui est quand même
31:06très concrète
31:07Didier Lesquy
31:08la politique française
31:09c'est-à-dire
31:10la politique française
31:11moi la réflexion
31:12qui me vient
31:13c'est que
31:14les contradictions
31:15qu'on voit
31:16elles sont très fortes
31:17par exemple
31:18dans la gauche européenne
31:19et en particulier
31:20aujourd'hui
31:21dans les partis
31:22je dirais
31:23de l'international socialiste
31:24à laquelle
31:25appartient
31:26par exemple
31:27le président
31:28Valot
31:29parce que
31:30qu'on voit
31:31ce que fait
31:32le parti travailliste
31:33en Angleterre
31:34qui est en train de durcir
31:35beaucoup plus
31:36du reste que la circulaire
31:37Retailleau
31:38ce que font
31:39les socialistes
31:40au Danemark
31:41l'évolution
31:42de la social-démocratie
31:43en Allemagne
31:44je ne parle pas
31:45de celle d'Europe du Nord
31:46voilà
31:47il y a quelque chose
31:48qui est différent
31:49de ce qu'on entend
31:50Elle se rédifie ?
31:51Mais considérablement
31:52On ne se rend même pas compte
31:53Oui
31:54c'est-à-dire
31:55qu'on ne se rend pas compte
31:56à quel point on devient
31:57franco-français
31:58et qu'on ne voit pas
31:59ce qui est en train
32:00de se passer en Europe
32:01l'Europe
32:02c'est 13% d'immigrés
32:03dans la population
32:04c'est 3,5 millions
32:05de nouveaux titres
32:06de séjour en 2023
32:07c'est le lieu
32:08de construction nationale
32:09démocratique
32:10et qui prennent
32:11en charge
32:12les personnes
32:13en fonction des cotisants
32:14et de la contribution
32:15à l'impôt
32:16et ce sont
32:17ces modèles-là
32:18qui sont heurtés
32:19par des poussées migratoires
32:20qui sont liées
32:21au dénivellement
32:22mondiaux
32:23Ils sont heurtés
32:24mais est-ce qu'ils sont
32:25une menace pour autant
32:26Didier Leschi ?
32:27Mais ils sont
32:28une menace
32:29au sens où
32:30ça accentue
32:31des difficultés
32:32qu'on peut voir
32:33par exemple
32:34les immigrés
32:35ne sont pas responsables
32:36de nos difficultés
32:37mais ils peuvent apparaître
32:38comme des révélateurs
32:39de nos difficultés
32:40j'ai parlé du logement
32:41on peut parler
32:42de l'hôpital
32:43et je peux parler par exemple
32:44de la concentration
32:45scolaire
32:46qui fait que
32:47on sait par exemple
32:48que d'après
32:49les études de sociologues
32:50que
32:51les mêmes
32:52qui peuvent vous dire
32:53bah oui
32:54l'immigration
32:55c'est un bienfait
32:56sont les premiers
32:57à détourner la carte scolaire
32:58pour que leurs enfants
32:59n'aillent pas
33:00là où il y a
33:01trop d'enfants d'immigrés
33:02ou allophones
33:03c'est ça la réalité
33:04donc il y a une forme
33:05d'hypocrisie dans le débat
33:06et cette hypocrisie
33:07à mon sens
33:08est beaucoup plus forte
33:09en France
33:10pour des raisons
33:11qu'il faudrait comprendre
33:12par rapport à d'autres pays
33:13où il y a
33:14une prise de conscience
33:15de ces difficultés
33:16liées à l'immigration
33:17vous ne le saviez pas
33:18mais vous étiez le dernier
33:19intervenant de cette émission
33:20j'en connais un qui est frustré
33:21oui
33:22parce que je ne suis absolument
33:23pas d'accord
33:24c'est pas la première fois
33:25que les socialistes
33:26feraient des mauvais choix
33:27dans l'histoire
33:28à la fin des années 30
33:29il y en a beaucoup
33:30qui n'avaient pas fait le bon choix
33:31on peut résister debout
33:32et ne pas être majoritaire
33:33vous venez de me dégoupiller
33:34une petite grenade
33:36et il y a malheureusement
33:37des staliniens
33:38qui ont fait pire
33:39merci à tous
33:40je termine cette émission
33:43en adressant
33:44toutes mes félicitations
33:45s'il vous plaît
33:46à Eric Schmidt
33:47qui habite
33:48Montigny-les-Messes en Moselle
33:49c'était une journée
33:50spéciale Tuche sur RTL
33:51aujourd'hui à l'occasion
33:52de la sortie
33:53le 5 février prochain
33:54au cinéma
33:55du nouvel opus
33:56God Save the Tuche
33:57grâce à RTL et au Tuche
33:58donc Eric vous êtes
33:59le regagnant d'un
34:00Cook & Fry
34:01la nouvelle friteuse
34:02sans huile
34:03terrayon
34:04c'est notre première
34:05partie d'émission
34:06j'ajoute enfin
34:07que demain à 7h40
34:08l'invité de la matinale
34:09est Laurent Marcangeli
34:10il est ministre de l'action publique
34:11de la fonction publique
34:12et de la simplification
34:13tout de suite
34:14les grands titres de l'actualité
34:15avec Aude Bernouccio
34:16puis c'est Faustine Bollard
34:17qui vous donne rendez-vous
34:18pour son émission Héro
34:19Bonsoir Faustine
34:20qui est votre invitée ce soir
34:21Bonsoir Yves
34:22ce soir je vous propose
34:23d'écouter
34:24le combat d'une mère
34:25elle s'appelle Vanessa
34:26et sa fille a été enrôlée
34:28à l'âge de 12 ans
34:29dans un réseau de prostitution
34:31c'est le combat d'une maman
34:33pour sauver la vie de sa fille
34:34que vous allez écouter
34:35dans Héro
34:36je vous rappelle que
34:37en France chaque année
34:38entre 7000 et 10 000 enfants
34:40seraient victimes
34:41de prostitution
34:42c'est une émission urgente
34:44à tout de suite sur RTL
34:45Merci Faustine RTL
34:46il est 21h