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Écoutez "On refait le monde" avec Valérie Trierweiler, journaliste à la revue "L'Hémicycle", Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic (les Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), Carl Meeus, rédacteur en chef au "Figaro Magazine", et Pierre Herbulot, journaliste au service économie de RTL.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 29 janvier 2025.

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Transcription
00:00Il s'agit de la Réaction du jour, elle est signée de l'homme le plus riche de France,
00:09de retour des Etats-Unis, où il a notamment assisté à l'investiture de Donald Trump.
00:13Le patron de LVMH, Bernard Arnault, dénonce la surtaxe des grands groupes prévus dans
00:17le budget 2025, une taxe sur le « made in France » dit-il.
00:21Alors, cette surtaxe est-elle une nécessité budgétaire ou un mauvais signal pour notre
00:25économie ? Le gouvernement assure qu'il ne s'agit que d'une mesure temporaire
00:29mais pour combien de temps ? Pour débattre de tout cela, avec nous, Valérie Trierweiler,
00:33journaliste à La Reue du Hémicycle, Sophie de Menton, présidente du mouvement patronalytique
00:38qui va nous rejoindre dans quelques instants, Karl Meus, rédacteur en chef au Figaro Magazine
00:41et Pierre Herbulot, chef de… Pardonnez-moi, je fais de vous un… du service économie
00:47d'RTL.
00:48Quand on revient en France, c'est un peu la douche froide.
00:51Aux USA, on vous accueille à bras ouverts, les impôts vont descendre à 15%, donc quand
00:58on vient en France et qu'on voit qu'on s'apprête à augmenter les impôts de 40%
01:03sur les entreprises qui fabriquent en France, à peine croyable, pour pousser à la délocalisation,
01:09c'est idéal.
01:10Alors je ne sais pas si c'est vraiment l'objectif du gouvernement, mais en tout cas, il va l'atteindre.
01:15C'était donc hier soir, lors de la présentation des résultats du groupe LVMH, la colère
01:19froide de Bernard Arnault au micro de l'Istavelay pour RTL, il est très rare qu'il tienne
01:24des propos comme ça aussi brutaux et officiellement d'une certaine façon.
01:28Ce n'est pas souvent que l'homme le plus riche de France s'exprime publiquement dans
01:32les médias.
01:33Est-ce que vous avez été surpris par cette sortie Pierre Herbulot ?
01:36Oui, c'est vrai, on ne l'entend pas souvent Bernard Arnault et surtout pas pour, j'allais
01:41dire, cartonner comme ça une proposition gouvernementale, donc celle de surtaxer les
01:46grandes entreprises.
01:47Donc effectivement, c'était un petit peu étonnant et surtout le ton et cette fermeté
01:50affichée par le patron de LVMH, oui, c'est surprenant.
01:53Il y a une forme d'agressivité, enfin je ne sais pas comment, on le sent, j'allais
01:56vous dire, horripilé par la situation, enfin vous le percevez aussi Valérie Trierweiler ?
02:01Oui, bien sûr, oui, on l'a perçu, même si c'est vrai qu'il ne s'exprime pas souvent,
02:06mais la question c'est, est-ce qu'il a bien fait ? Parce qu'on peut quand même se poser
02:10la question, quand on fait 14 milliards de bénéfices nets, on peut peut-être payer
02:14un petit peu.
02:1512 et demi.
02:1612 et demi, parce qu'il y a eu un petit peu moins, moins 17% cette année, l'année 2025
02:22apparemment sera bien meilleure, les perspectives sont bonnes, donc quand on fait 12,5 millions
02:27de bénéfices nets, on peut peut-être participer à l'effort national.
02:31Vous savez qu'en plus lui, son impôt sur le revenu personnel, lui, il est dans la tranche
02:37des 14%.
02:3814%.
02:39Yves, j'imagine que vous êtes à beaucoup plus ?
02:41Oui, je vous le confirme.
02:42Et on est tous là à beaucoup plus, est-ce que c'est normal ?
02:45Non.
02:46Bon, voilà.
02:47Il est normal que ça choque ?
02:48Oui, il est normal que ça choque.
02:50Bon, il a aussi 200 de ses filiales dans des paradis fiscaux, donc il n'est pas…
02:54Attendez, il faut être très clair, soit il fraude le fisc, soit il y a des possibilités,
02:59parce que ce n'est pas la même chose…
03:00Oui, qui sont à la marge de la légalité, dirons-nous.
03:02Bon, voilà.
03:03Il y a toujours des moyens, vous savez, plus vous avez d'argent, plus vous avez les moyens
03:07de ne pas payer d'impôts, et donc moi je pense qu'il y a, on appelle ça l'optimisation.
03:11On pourrait peut-être d'abord trouver un autre nom, mais moi je…
03:14Mais pardonnez-moi, c'est dans le contexte de la loi française.
03:16Oui, mais c'est peut-être ça qu'il faudrait revoir en premier, parce qu'il y a là, à
03:20mon avis, un véritable scandale.
03:22Que M. Arnault et son impôt sur le revenu dans la tranche des 14 %, moi, me choque profondément.
03:29Et que me dit notre Karl Meus du Figaro magazine ?
03:31Que ce n'est pas exactement le sujet, on ne parle pas de son impôt sur le revenu.
03:35Oui, mais on peut en parler.
03:36Non, non…
03:37Enfin, Valérie a décidé d'en parler.
03:39J'ai décidé d'en parler.
03:40Mais Yves Calvi nous a donné un sujet très précis, qui est ce que dit Bernard Arnault
03:46sur les impôts de ces entreprises.
03:47Oui.
03:48Et en réalité, Bernard Arnault, c'est l'arbre qui cache la forêt et qui fait que tout le
03:53monde se focalise sur lui.
03:55Ah, c'est Bernard Arnault, l'homme le plus riche du monde, c'est scandaleux, il n'a pas le droit.
03:58Non, Bernard Arnault, c'est d'abord un patron d'entreprise.
04:01Qui dit patron d'entreprise, dit des salariés, des gens qui travaillent en France.
04:04Et en fait, ce que nous dit Bernard Arnault, et c'est pour ça qu'il est si dur, c'est
04:09qu'il revient des États-Unis et il montre le contraste qu'il y a, qu'on aime ou
04:15qu'on n'aime pas Donald Trump, c'est complètement autre chose, entre ce qu'il a vu aux États-Unis,
04:21une énergie qui est là depuis l'élection de Donald Trump, des impôts qui vont baisser,
04:28des gouverneurs et une sorte de gouvernement qui leur dit, venez vous installer, vous aurez
04:33des facilités.
04:34Et quand il revient en France, qu'est-ce qu'il voit ? Il voit que le gouvernement du président
04:41de la République, qu'il apprécie, puisqu'il apprécie Emmanuel Macron, on sait qu'il le
04:45soutient, va augmenter les impôts des entreprises, pour rattraper des déficits sur lesquels
04:51les entreprises ne sont pas responsables.
04:53Et en fait, ce qui pose problème, et là j'ai élargi le sujet, vous me couprez, c'est
04:59le problème du consentement à l'impôt, qui est de moins en moins accepté aujourd'hui
05:02en France.
05:03Parce que le gouvernement nous dit, oh là là, c'est la catastrophe, on a un déficit,
05:07il faut le réduire, et il tape sur les entreprises et peut-être parfois sur les particuliers,
05:13et eux, les entreprises et les particuliers disent, mais qui est responsable du déficit ?
05:16Peut-être d'abord vous, vous pourriez commencer à réduire le périmètre de l'État, à
05:21supprimer un certain nombre de dépenses, avant de nous, nous faire payer quelque chose sur
05:26lequel on n'est pas responsable.
05:27Bon alors, c'était l'éditorial du Figaro Magazine.
05:30Oui, mais on va le donner de cette façon-là, et dans une série d'éditorial, Valérie
05:35Guérin a élargi sur le revenu, j'ai élargi sur le consentement.
05:37Mais je peux y aller sur les sociétés.
05:39Sophie de Menton, qui nous rejoint, présidente du mouvement patronal éthique, les entreprises
05:43de taille humaine, indépendantes et de croissance, soyez la bienvenue.
05:46Merci.
05:47On en a parlé dans un instant.
05:48Pierre Herbulot, au total, les prélèvements autour de l'LVMH, est-ce qu'on sait ce que
05:53ça représente aujourd'hui dans notre pays ?
05:55Oui, on sait ce que paye, verse l'LVMH à l'État français, en prenant en compte l'impôt
06:00sur les sociétés et la TVA, parce qu'il y a une étude qui a été faite par le cabinet
06:04Asterès.
06:05L'État social.
06:06Oui, absolument.
06:07Donc, 8 milliards 100 millions d'euros, ça c'est une année normale, c'était pour l'année
06:112023.
06:12Donc, en fait, ce que dit Bernard Arnault, c'est qu'on paye déjà suffisamment d'impôts
06:18en France.
06:19Et donc, ne venez pas nous bassiner avec cette surtaxe exceptionnelle pour redresser les
06:24comptes publics.
06:25En fait, c'est ça que demande le gouvernement.
06:26C'est un effort aux plus grandes entreprises, celles qui pèsent plus d'un milliard d'euros
06:29de chiffre d'affaires.
06:30Et donc, finalement, ce qu'il dit, c'est qu'on paye déjà suffisamment d'impôts comme ça.
06:34Et je suis d'accord, le contraste avec les Etats-Unis et Donald Trump qui proposent
06:38de baisser l'impôt sur les sociétés est assez flagrant.
06:40Combien d'entreprises vont être concernées par cette surtaxe ?
06:46440.
06:47Donc, toutes celles qui pèsent plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires.
06:50Donc, c'est tous les groupes du CAC 40.
06:52Alors, vous avez évidemment Total Energy, L'Oréal, Michelin.
06:54Vous avez les distributeurs Leclerc, Carrefour, les Mousquetaires et évidemment les groupes
07:00de grand luxe comme LVMH.
07:02Alors, toutes ces entreprises, on leur demande de payer combien en pourcentage en plus ?
07:06Alors, on leur demande d'atteindre ce pourcentage de 40,6%, si je ne dis pas de bêtises, pour
07:12l'impôt sur les sociétés qui est de 25% aujourd'hui en France.
07:16En gros, ce qu'il faut voir, c'est ce que ça rapporte à l'État.
07:18C'est comme ça que ça a été chiffré par Bercy.
07:20Et donc, Bercy attend 8,5 milliards d'euros dans son budget en surtaxe sur ces très grandes entreprises.
07:28LVMH a chiffré ce que ça pourrait lui coûter en plus.
07:31700 à 800 millions d'euros.
07:33Ça veut dire que LVMH seule supporterait à peu près 10% de cette surtaxe sur les entreprises.
07:40C'est pour ça que Bernard Arnault n'est pas très content.
07:41Il dit qu'il y a 440 entreprises qui sont sollicitées et nous on représente quasiment 10%.
07:46Sophie de Monton, ça vous semble insurmontable cet effort demandé aux grands groupes ?
07:49Insurmontable, je crois que je suis presque autant en colère que Bernard Arnault.
07:53Parce qu'on a quand même une entreprise extraordinaire qui fabrique en France, qui est une image
07:59dans le monde du luxe et qui crée des emplois partout, etc.
08:03Et je veux dire aussi, ce qui me met en colère, c'est que je peux comprendre le Medef qui a voulu être gentil,
08:10probablement au début, et qui a dit, lorsque le Président est arrivé, oui,
08:14on peut éventuellement faire un effort pour les très grandes entreprises.
08:18Je veux dire, c'était mettre le doigt dans l'engrenage.
08:21Et donc, c'est vraiment très grave et surtout, vous disiez, je vous écoutais,
08:26l'acceptation à l'impôt qui est devenue inexistante.
08:31Et surtout, je ne comprends pas pourquoi les politiques au pouvoir ne font pas un minimum d'économies.
08:39C'est-à-dire qu'on nous dirait, voilà, il va y avoir tant d'économies, voilà,
08:43on va diminuer les agences de l'État, par exemple.
08:45On va arrêter les recrutements de fonctionnaires en essayant de...
08:49On va faire le BBZ, on reprend à zéro certains services pour voir ce qu'on peut faire.
08:54Mais il n'y a pas un geste.
08:56Dans le discours du Premier ministre, il n'y a pas eu l'annonce d'une économie concrète avec une date.
09:02Sauf que vous mettez sur le même plan les services publics de l'État et la vie des entreprises.
09:07Oui, forcément.
09:09Mais parce que...
09:10Excusez-moi, mais on peut en débattre.
09:11Alors, plus il dépense, plus on est en difficulté.
09:15Si les entreprises ferment aujourd'hui, c'est l'État qui les fait fermer.
09:19Et donc, franchement, avec les taxes qu'ils peuvent mettre, les menaces, l'incertitude,
09:24les contrats qui ne se signent pas, les PME...
09:26Parce que vous croyez qu'il n'y a que les grands groupes qui ne font pas pitié.
09:29Mais ces grands groupes, ils ont des fournisseurs, ils travaillent avec des gens.
09:33Donc, tout va diminuer.
09:35Et donc, nous sommes directement liés, il va falloir quand même le comprendre,
09:38que l'économie en France et les entreprises sont directement liées à la gabegie d'État.
09:45La gabegie d'État ?
09:47Gabegie.
09:47On y revient dans un instant.
09:54RTL, s'informer ensemble.
09:58Il est 19h30.
09:59RTL Soir, on refait le monde.
10:02Avec Yves Calvi.
10:03L'essentiel de l'actualité avec Vaude Vernuchio.
10:05Un camouflet pour le ministre de l'Intérieur.
10:07Les avocats de l'influenceur Duhalem obtiennent la suspension de son expulsion.
10:12Ordonné par Bruno Retailleau, l'homme de 59 ans accusé d'inciter à la violence sur TikTok
10:17avait été expulsé vers l'Algérie puis renvoyé le soir même en France.
10:21Incident qui a un peu plus crispé les relations entre Paris et Alger.
10:25Trois skieurs néerlandais sont morts emportés dans une avalanche en Savoie sur le domaine de Valsenie.
10:31Les trois victimes faisaient partie d'un même groupe de skieurs.
10:34Un autre membre a été atteint grièvement.
10:36Et puis ce multiplex XXL en Ligue des champions de football.
10:4018 matchs, 4 clubs français ce soir.
10:42Stuttgart PSG, Brest, Real Madrid, Lille, Feyenoord et Inter 1000 en Monaco.
10:47Soirée à vivre dans RTL Foot dès 20h55 en direct.
10:51Avec Eric Sylvester.
10:52Merci Aude, dans moins de 30 minutes on retrouve Faustine Bollard pour son émission Héros.
10:55Et ce soir un scénario de film hollywoodien.
10:58Séverine a réussi à surmonter une trahison amoureuse et pas des moindres.
11:02Il est notamment question d'un corbeau et de messages anonymes.
11:05Rendez-vous à 20h avec Faustine Bollard.
11:08On vous retrouve à 20h aussi pour d'autres informations.
11:10A tout à l'heure.
11:12Yves Calvi jusqu'à 20h.
11:14On refait le monde sur RTL.
11:17Aujourd'hui il y a une session qui est compliquée, il faut en tenir compte.
11:20Mais il y a également des comptes à rendre au niveau de notre dette.
11:23Et notre dette aujourd'hui c'est un vrai problème.
11:25Il y a un effort temporaire à réaliser, malheureusement.
11:28C'est un mal nécessaire.
11:30Vous venez d'entendre le ministre de la fonction publique.
11:31Il était l'invité d'RTL ce matin à 7h40.
11:34Nous sommes avec Valérie Trierweiler, journaliste à l'heure revue Les Mystiques.
11:37Sophie de Menton, présidente du mouvement patronal Éthique.
11:40Karl Meus, rédacteur en chef au Figaro Magazine.
11:42Et Pierre Herbulot du service Économie d'RTL.
11:45C'est quelque chose qu'on entend beaucoup dans la bouche de nos chefs d'entreprise.
11:49Qu'on vient d'entendre Pierre Herbulot.
11:50Oui, effort.
11:51Effort temporaire surtout, c'est le mot qui est important.
11:54Parce qu'on parlait de cette surtaxe sur les entreprises.
11:58Michel Barnier au début voulait deux années de suite.
12:02Et François Bayrou est arrivé en disant on va arrondir un peu les angles.
12:05Parce qu'on est un gouvernement pro-entreprise.
12:07Alors c'est difficile, il est toujours un peu drôle de dire ça.
12:09Et de créer une surtaxe en parallèle.
12:12Mais finalement ça ne durera qu'un an.
12:14Donc a priori, je veux dire c'est vendu comme ça dans le budget.
12:18La taxe c'est un an.
12:19L'année prochaine, ce ne sera pas le cas.
12:21J'ai l'impression qu'il y a un peu de scepticisme.
12:23Carl Meius a l'air scepticiste.
12:25Et puis l'expression mal nécessaire nous dit Laurent Marcangeli.
12:30C'est la définition de l'impôt ?
12:31Enfin je ne sais pas, c'est bizarre non ?
12:32Surtout quand on dit ça va durer un an.
12:35Et ça nous rapporte 8 milliards et demi.
12:36D'accord.
12:37Et donc au bout d'un an.
12:38Admettons que le gouvernement Bayrou ne tombe pas sur ce budget.
12:41Prépare le budget 2026.
12:44Il va falloir qu'il retrouve encore 8 milliards et demi.
12:46Oui, puisque par définition, ce 8 milliards et demi-là, ils ont dit, on ne le fait pas.
12:50Donc comme moi, vous êtes en train de penser que ce sont ces 8 milliards qui vont rentrer tout simplement maintenant.
12:54Voilà, c'est ça le problème.
12:56C'est ce que dit Bernard Arnault.
12:57Quand vous commencez à du provisoire, il dure longtemps.
12:59Les cherches d'entreprise oublient aussi de dire qu'ils avaient bénéficié de beaucoup d'aides au début du mandat d'Emmanuel Macron
13:05et de baisse d'impôt de 8% sur les sociétés.
13:08Donc aujourd'hui, il y a un réagissement.
13:10Sans compter le Covid.
13:11Et sans compter le Covid.
13:13Bernard Arnault a aussi bénéficié.
13:15Il aurait pu prendre en charge ses salariés.
13:17Il ne l'a pas fait.
13:18Il a bénéficié des aides de l'État.
13:19Bon, ça peut paraître aussi choquant.
13:21Il avait les moyens de les prendre en charge.
13:23Donc là, on leur demande un effort.
13:25Bien sûr, ça n'est pas agréable.
13:26Ça n'est pas agréable pour personne quand on vous dit que vous allez payer plus d'impôts.
13:28Mais peut-être que là, l'intérêt national fait que...
13:31Mais je suis d'accord avec Sophie de Menton.
13:33Je suis d'accord avec tout le monde.
13:34Bien sûr, il faut aussi réduire les dépenses de l'État.
13:37L'État ne peut pas à la fois demander des efforts et ne pas en faire lui-même.
13:40Donc je suis d'accord sur ce...
13:42Mais dès qu'on touche à un secteur...
13:44Regardez, le sport, on a supprimé 200 et quelques millions aussitôt.
13:48Il y a des cris des sportifs.
13:51Là, on a touché à la recherche.
13:53C'est grave de toucher à la recherche.
13:55Tout est grave.
13:57Alors après, oui, il y a peut-être des agences qu'on peut supprimer.
14:00Il y a sûrement des économies qu'on peut trouver.
14:02Mais bon, voilà, c'est un problème.
14:04C'est la clôture du cercle.
14:06Il faut le régler.
14:06On va prendre à chaque côté et on va réduire partout.
14:08Sophie de Menton.
14:10Il y avait une solution, d'ailleurs, c'est de vendre des participations de l'État.
14:13Parce que l'État a des participations dans des grands groupes.
14:15On ne sait pas pourquoi il a des participations.
14:17Vous vous rappelez lesquelles ?
14:19Il y a Orange en particulier.
14:21Il y a...
14:23Lesquelles ?
14:24J'allais dire, les participations, ça peut aussi rapporter des dividendes.
14:27Je crois que dans le budget, il y a 2 milliards d'euros qu'on a de DF.
14:31J'entends bien, mais moi, ça m'a toujours paru étrange.
14:34Je suis d'accord.
14:36La présence de l'État...
14:38Au début, c'étaient des entreprises publiques.
14:40Et en fait, c'est des entreprises publiques qui ont cédé petit à petit, départ au privé.
14:44C'est vrai.
14:46Et parfois, les entreprises publiques étaient dans des difficultés.
14:48Qui étaient en difficulté.
14:50Privées même, qui étaient en difficulté.
14:52Qui ont pu rentrer dans le...
14:54Bon, c'est quand même une idée qui peut surprendre.
14:56Je ne suis pas tellement d'accord sur le mal nécessaire.
14:59Parce que les entreprises sont tout à fait capables de comprendre qu'elles paient des impôts.
15:03C'est évident.
15:05Mais là, on a bien dit le mal.
15:07On a vraiment des impôts qui sont injustes.
15:09Qui ne sont pas justifiés.
15:11Et surtout, on a un État qui ne bouge pas d'Ayota.
15:17C'est-à-dire que qu'est-ce qui va se passer, vous l'avez dit.
15:19Quand on aura prélevé ces impôts...
15:21Enfin, écoutez, nous raconter que c'est pour un an ou deux, ça n'existe pas.
15:25Et je vous promets, moi, je préside un mouvement qui a d'ailleurs 4 ou 5 boîtes du 440.
15:33Qui a des secteurs d'activité différents.
15:35Et les entreprises ne vont pas bien.
15:39C'est gelé. Et si vous gelez tout ce qui peut se passer, elles ferment.
15:43Les commerces ferment.
15:45Que vous craignez des délocalisations d'entreprises françaises ?
15:47Alors, c'est toujours la grande menace.
15:49Effectivement, on pourrait imaginer qu'il ne le fera pas.
15:51Parce que Bernard Arnault est quelqu'un qui adore le pays et qui s'est impliqué pour Notre-Dame, pour les musées.
15:57Il ne le fera pas, mais...
15:59Pardonnez-moi, là, il a menacé de délocaliser certaines activités.
16:01À moins que ce soit du bluff ou que ce soit pour qu'on en parle ce soir.
16:03C'est-à-dire de la communication.
16:05Il peut évidemment le faire, parce que d'abord, il a des entreprises dans le monde entier.
16:08Ensuite de ça, ce qui est très important, c'est qu'il fabrique français.
16:12Il y a un moment où, quand on vous empêche de fabriquer, en plus, parce que les usines sont touchées.
16:17Tout s'y met. L'écologie, enfin, c'est multifactoriel.
16:21Et les boîtes vont mal. Elles vont aller mal.
16:23Une petite parenthèse.
16:25Non pas que je m'acharne sur Bernard Arnault.
16:28Mais lui, qui aime tant la France, a quitté la France en 1980, lorsque Mitterrand est arrivé au pouvoir.
16:34Vous savez, les chars russes qui arrivaient.
16:38Il est parti pour trois ans.
16:40Et c'est à ce moment-là qu'il a rencontré Donald Trump.
16:42Il s'est lancé à ce moment-là dans l'immobilier.
16:44Et en 2012, lorsque François Hollande est arrivé au pouvoir, il a demandé la domiciliation fiscale en Belgique.
16:50Et il a même été condamné pour fraude à la domiciliation.
16:56Donc, on ne peut pas dire qu'il aime toujours la France.
16:59En tout cas, il n'aime pas vraiment payer des impôts.
17:01On aime d'abord son entreprise.
17:03En 2012, il a quand même cherché à partir.
17:05D'abord, il a cherché. Il ne l'a pas fait.
17:08Pourquoi ? Parce qu'il a été condamné.
17:10Non, il n'a pas regardé. Ça lui a été refusé.
17:12Il a été condamné à la domiciliation.
17:15Vous avez travaillé sur ces questions.
17:17Oui, absolument.
17:18Et moi, j'ai l'impression qu'il y a quand même une partie de bluff dans ce que dit Bernard Arnault.
17:23Et notamment parce que LVMH est intimement lié à la France.
17:27Dans ce qui pourrait être délocalisé, il n'y a quoi ?
17:30Certainement pas le cognac, le champagne, les grands vins.
17:34En termes d'entreprise...
17:36Le cuir, quand même, tout ça.
17:37Le cuir, c'est des emplois ultra qualifiés.
17:39Il y a eu des investissements, notamment à Vendôme.
17:42Et je pense que la France est quand même une image de marque aussi.
17:47On a souvent le petit mot Paris sous les marques LVMH.
17:52Et j'ai l'impression que le signal ne serait pas très bon de dire qu'on va tout fabriquer à l'étranger.
17:56Même si c'est vrai qu'il y a une majorité des emplois du groupe LVMH qui est à l'étranger.
18:00C'est 213 000 emplois, 40 000 en France.
18:02C'est un coup de bluff, Carl Meius ?
18:03Ou c'est une menace qui peut s'avérer réelle ?
18:06Non, c'est un message d'alerte.
18:07Et c'est un message d'alerte qui intervient après un premier message,
18:10qui n'est pas de Bernard Arnault, qui a moins fait hurler des gens.
18:14Parce que ce n'est pas le même profil, mais c'est exactement le même constat.
18:17Et c'est la même inquiétude.
18:18C'est le patron de Michelin, Florent Ménégault, qui devant la commission des finances du Sénat,
18:24a expliqué, et c'est exactement le même constat que Bernard Arnault,
18:29alors il n'a pas parlé des impôts comme ça directement,
18:32mais en gros il dit que la production de pneus en France, ce n'est pas rentable.
18:36C'est déficitaire.
18:37Ils ont des usines partout.
18:39Et il explique le coût de production.
18:42Je fais vraiment ce qu'il a dit devant la commission.
18:45Si vous prenez une base 100 d'une usine Michelin en Asie,
18:49ça coûte 100 de fabriquer un pneu en Asie.
18:52En Europe, ça coûte 134 en 2019.
18:56Si vous faites ce ratio sur 2024, c'est 100 en Asie, 191 en Europe.
19:03Le double.
19:04Le double.
19:05Donc vous ne pouvez pas rentabiliser.
19:06C'est lié en partie au coût de l'énergie, mais c'est lié en partie au coût des salaires.
19:13On ne va pas payer les salariés français comme les salariés chinois.
19:16Exactement.
19:17Et on ne va pas les faire travailler 90 heures par semaine.
19:19La sécurité sociale allemande n'est pas connue comme la plus généreuse au monde.
19:22Alors le PDG de Michelin a évidemment anticipé vos réactions.
19:25Et il dit que le salaire brut d'un salarié français,
19:31quand je lui verse 100 brut, il n'a que 77,5 en net.
19:36Et les entreprises payent 142 euros.
19:39Il prend l'exemple de l'Allemagne.
19:41Ce n'est pas les petits chinois, les Allemands, c'est nos voisins.
19:44Sur 100 euros brut versés en Allemagne, le salarié allemand en prend 80.
19:51Déjà, ce n'est pas énorme, mais c'est un petit peu plus.
19:53Et l'entreprise n'en paye que 120.
19:54Le problème, si vous voulez, c'est que vous rajoutez des boulets aux entreprises françaises face à leur concurrence.
20:00C'est ça que disent ces grands patrons.
20:01C'est comme si vous aviez l'équipe de France de rugby qui joue vendredi au Pays de Galles
20:05et vous dites aux éliés français, Bielbert et tous les autres,
20:09oui, tu vas courir face à tes adversaires, mais on va te mettre un poids en plus.
20:13J'ai fait toutes mes études, et je suis plutôt d'un milieu favorisé,
20:20sans avoir à payer quasiment quoi que ce soit toute ma vie.
20:23De l'école communale, puisque c'est comme ça qu'on l'appelait,
20:26jusqu'à Sciences Po et l'université.
20:29Tout cela à un prix.
20:30Et il y avait autour de moi, en effet, beaucoup de jeunes gens et de jeunes femmes
20:35qui elles-mêmes n'étaient pas de milieu aussi favorisé que moi.
20:38Vous devez aussi rajouter à ce que vous dites qu'il y a Total qui avait lancé des alertes.
20:41Oui, enfin bon, le PDG de Total, là encore, avec ses 10 millions d'euros par an.
20:45Total ne gagne pas d'argent en France.
20:46Il est partout dans le monde.
20:48La bourse de New York, il y serait, ça marcherait beaucoup mieux.
20:51Mais on ne va pas critiquer Total, moi je veux bien.
20:53Mais ce sont ces très grosses entreprises qui, quand même, ont des difficultés.
20:57On met une pression terrible sur elles.
20:59Et je ne suis pas sûre qu'on peut continuer comme ça.
21:03Alors, Pierre Herbelot.
21:04Pardon, aussi, c'est l'accumulation de ces taxes.
21:06Parce qu'on parlait tout à l'heure de l'impôt sur les sociétés qui a été réduit sous Emmanuel Macron.
21:11Mais c'est vrai qu'il y a, en plus des charges sur les salaires qui sont très élevées,
21:15il y a un tas d'autres impôts.
21:17La CVAE, la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises.
21:20En fait, finalement, quand vous regardez, il y a un empilement de taxes
21:23qui peut freiner les chefs d'entreprise.
21:25Et c'est vrai qu'en France, on va à l'école gratuitement.
21:29Mais quand on vend des pneus aux Etats-Unis, en Europe de l'Est et en Chine,
21:34finalement, ce n'est pas qu'on s'en fiche.
21:36Mais ça ne rentre pas dans le business.
21:38La comparaison avec les Etats-Unis, c'est quelque chose...
21:42C'est deux univers différents.
21:44Ce que je pense, c'est qu'on peut ne pas aimer Trump et ne pas avoir été contente qu'il soit élu.
21:48Je pense qu'il secoue le cocotier dans le monde entier.
21:51Et qu'effectivement, on ferait mieux de suivre pas mal des décisions qu'il est en train de prendre pour les Etats-Unis.
21:57En tout cas, aux Etats-Unis, on baisse les impôts sur les entreprises
22:00et on subventionne des ateliers de fabrication.
22:02Des ateliers de fabrication, on en reparle dans un instant sur RTL.
22:14Je suis convaincu qu'il a entièrement raison.
22:17J'ai moi-même une petite entreprise dans le bâtiment.
22:20On est asphyxié de charges.
22:23Au point que quand un client me fait un chèque de 1 000 euros,
22:26s'il m'en reste 280 voire 300, c'est le bout du monde.
22:30J'ai envie de vous dire que ça suffit.
22:32Il a entièrement raison d'aller produire ailleurs, là où il sera moins taxé.
22:36Les petites entreprises, les artisans payent vraiment beaucoup trop de charges en France.
22:40Comparé aux entreprises du CAC 40, elles ne payent rien en proportion.
22:44Le combat ne devrait plus être que ces entreprises-là payent à leur juste valeur, comme les petits artisans.
22:50C'est-à-dire une entreprise qui fait un milliard de chiffres d'affaires, il faut qu'elle paie...
22:54Environ 30% comme la plupart des artisans, ce qui n'est pas le cas actuel.
22:58Voilà, vous l'entendez sur le standard d'RTL, vous avez au 32,10 très exactement.
23:02On a reçu beaucoup d'appels et de témoignages comme ceux que vous venez d'entendre.
23:06Ces impôts sont-ils un frein à la compétitivité française et à l'attractivité de la France, Sophie de Menton ?
23:12Je n'ai pas l'impression...
23:15Alors, c'est très étonnant parce que quand on va à l'étranger, ils nous disent
23:19mais vous avez une chance folle de vendre dans un pays comme ça, il y a encore une aura qui reste.
23:25La réalité, c'est qu'on tire sur la corde.
23:27Et vous voyez, je suis désespérée quand j'entends des PME que je représente
23:31qui cherchent un bouc émissaire en disant c'est eux les riches qui ne paient pas assez.
23:36On a donné vraiment de mauvaises explications.
23:40On a fait qu'en France, on n'aime pas les riches.
23:44On n'aime pas les entreprises qui gagnent beaucoup d'argent.
23:47On est jaloux.
23:49On aime bien les riches, ils paient des impôts.
23:51Mais non, on les accuse de défiscaliser.
23:54J'étais scotchée quand René Arnault et Pinault se sont précipités pour donner de l'argent le soir où Notre-Dame brûlait.
24:01Il y avait tous les gens le lendemain qui disaient
24:03ouais mais forcément c'est pour qu'ils défiscalisent.
24:05Je suis d'accord avec vous, ça m'a choqué.
24:07Et puis rappelez-vous, le salaire de Carlos Tavares, il ne passait pas comme une lettre à la poste
24:12quand il gagnait 40 millions ou 70 millions d'euros.
24:15Ce n'était pas quelque chose d'accepté alors qu'aux Etats-Unis, des salaires comme ça...
24:19On est fiers d'eux aux Etats-Unis.
24:21Exactement, c'est des fiertés...
24:23On n'a pas la même mentalité, on n'a pas la même culture.
24:25Les chauffeurs de taxi qui me disaient aujourd'hui qu'ils souffraient énormément,
24:31qu'ils étaient trop taxés, que c'était un scandale que l'Etat était intervenu pour Uber
24:35et que Uber ne payait pas, qu'eux payaient.
24:37Donc c'est à tous les niveaux qu'il y a une injustice ressentie.
24:40Est-il vrai, comme on vient de l'entendre notamment dans un certain nombre des interventions qu'on a écoutées,
24:45que les petites entreprises payent plus d'impôts que les grandes dans notre pays ?
24:49En proportion, en proportion.
24:51Je crois que ce n'est pas faux.
24:53Oui, et comme les classes moyennes payent plus d'impôts, c'est-à-dire au niveau individuel,
24:57où les ménages et les foyers fiscaux payent plus que les grosses fortunes.
25:02Est-ce qu'on n'est pas bon ?
25:04Vous n'étiez pas arrivé.
25:06Bernard Arnault est à 14% dans la tranche d'impôts au niveau de ses revenus personnels.
25:11Là, il devrait passer à 40%.
25:13Non, son entreprise.
25:14Mais lui, personnellement, en tant que foyer fiscal, il est à 14%.
25:17Ça peut vous faire le détail de son patrimoine.
25:20Je rajoute un petit détail parce que dans le projet de budget 2025,
25:24il y a un petit volet sur les particuliers avec un impôt minimum pour les très hauts salaires.
25:30Les personnes qui gagnent 250 000 euros pour une personne seule, 500 000 euros pour un couple.
25:35Bernard Arnault, en France, il est évidemment concerné.
25:38Ça veut dire que par des mesures d'optimisation fiscale, permises par le droit,
25:44il ne pourra pas baisser son seuil d'impôt sous les 20%.
25:47Fatalement, ce n'est pas le cœur du budget,
25:50mais il y a une petite partie pour que les hauts salaires contribuent un peu plus aussi.
25:54Carles Meuss, vous vouliez intervenir.
25:56La différence entre les petites entreprises et les grandes multinationales,
26:02c'est que les petites entreprises ne peuvent pas délocaliser certaines de ses activités.
26:06On sait très bien qu'il y a les grandes entreprises.
26:09Il suffit de mettre le siège social dans un autre pays,
26:12de dire que les filiales gagnent de l'argent, c'est à l'étranger.
26:17Il y a tout un tas de transferts, ce que vous appelez l'optimisation fiscale,
26:21qui leur permettent de moins payer d'impôts.
26:24La petite entreprise, l'entreprise moyenne, qui est forcément sur le territoire français, c'est plus compliqué.
26:29Vous oubliez une chose, c'est qu'autant une entreprise, on n'a pas envie de la délocaliser,
26:34autant, franchement, maintenant, on est quand même mondialisé,
26:38et qu'un riche, il peut mettre son argent où il veut.
26:41C'est bien le problème ?
26:43C'est bien le problème ?
26:44Ce n'est pas un problème.
26:45On gagne de l'argent, on n'est pas forcés d'être dévachelés quand même.
26:48On paye ses impôts en France, on bénéficie des services français,
26:51on va à l'hôpital, il y a des gens domiciliés en Belgique qui viennent se faire soigner en France.
26:56C'est inacceptable.
26:57C'est beaucoup trop généreux.
26:58Je pense que nous avons un système social, pardon de le dire, ça peut être choquant,
27:01qui est, par certains côtés, trop généreux.
27:03Allez à la pharmacie, où c'est open bar, parce que c'est vraiment le cas,
27:07allez même chez le médecin qui vous dit qu'est-ce que je vous mets.
27:10C'est de moins en moins vrai.
27:12On a un système, il m'est arrivé il y a 20 ans,
27:17vous avez besoin de Doliprane.
27:19On a un système qui est trop généreux.
27:21Il m'est arrivé récemment aussi.
27:23On abuse de ça.
27:25Je vous donne l'exemple tout bête.
27:30J'étais très admirative d'un jeune de ma famille,
27:33qui revient, il avait travaillé, il a fini ses études,
27:36et il cherche un boulot.
27:37Il est automatiquement au chômage.
27:39Je lui dis tu vas te mettre au chômage.
27:40Il me dit non, je ne peux pas faire ça en ce moment.
27:42Mais j'ai trouvé ça exceptionnel,
27:44parce qu'il n'y a pas beaucoup de jeunes qui...
27:46On comprend qu'ils prennent ce chômage qu'on leur offre.
27:49Alors s'il n'a jamais travaillé, non.
27:50Il n'a pas le droit à des indemnités.
27:51Il peut s'inscrire, mais il ne touchera rien.
27:53Il a travaillé un petit peu, mais il a le droit au chômage.
27:56Et tous les jeunes ont une facilité à ce chômage.
28:01C'est un droit, et je pense qu'on est trop généreux.
28:03C'est multifactoriel encore une fois.
28:05On entend très souvent que trop d'impôts tuent l'impôt.
28:09Autrement dit qu'augmenter les taxes provoque une baisse de recettes.
28:12Parce qu'in fine, ça décourage l'activité économique.
28:15C'est vrai.
28:17C'est documenté.
28:18C'est documenté dans la courbe de l'affaire.
28:20Je parle sous le contrôle de l'économiste qui est à côté de moi,
28:22qui sait ça beaucoup mieux que moi.
28:23Mais oui, c'est la courbe de l'affaire.
28:25En gros, c'est ce que disent aussi les chefs d'entreprise.
28:27Ils disent, faites attention, parce que la surtaxe sur les résultats de 8 milliards...
28:33Quelqu'un va la payer.
28:34Si on délocalise, si le chiffre d'affaires est moins élevé,
28:38parce qu'on sait bien que dans le luxe, ce n'est pas si simple,
28:40vous aurez moins.
28:41Donc, n'augmentez pas trop les impôts, parce qu'il y a un moment,
28:44vous découragez des initiatives, vous vous encouragez...
28:46Et puis on paie moins nos salariés.
28:48C'est une espèce de chaîne.
28:50Lorsqu'effectivement, une société est plus taxée qu'elle est rentable,
28:54on m'a dit l'autre jour, je voulais recruter quelqu'un, mais je ne recrute pas.
28:58Même si c'est des petits signes,
29:00ce sont des signes qui font que notre pays se dévalue.
29:06Déjà, on a du mal.
29:08Le pouvoir d'achat, on est désespéré de ne pas pouvoir payer plus nos salariés.
29:12D'ailleurs, au moment où il y a eu les gilets jaunes,
29:17je me souviens, en tant que présidente du mouvement éthique,
29:21j'ai dit, il faut absolument qu'on puisse donner une prime à nos salariés,
29:24que les patrons donnent la prime qu'ils veulent,
29:27maximum 1 000 euros, à ceux qui en ont besoin,
29:30parce que le pouvoir d'achat va encore nous dire que c'est nous.
29:32Et que si les gens sont dans la rue, c'est parce qu'on ne les paie pas assez.
29:35J'ai essayé de proposer ça à Geoffroy Roux de Bézeux,
29:38qui m'a dit, mais t'es folle, on ne va pas réparer les bêtises de l'État.
29:42– Qui était le patron des patrons à l'époque. – Absolument.
29:44Et puis, je l'ai proposé.
29:46J'étais tellement sûre qu'il fallait arrêter tout de suite et donner du pouvoir d'achat,
29:49que grâce au Figaro, à qui j'ai envoyé un communiqué,
29:51qu'il a immédiatement mis dans le journal le jour même,
29:54un mouvement patronal propose de donner,
29:56mais je donne 1 000 euros,
29:58mais je veux qu'il y ait 1 000 euros dans la poche de mon salarié.
30:00Et finalement, ça a pris.
30:02Ça s'appelle la prime Macron.
30:04– Oui, c'est ça, parce qu'on râle un peu sur la politique du gouvernement,
30:08sur les entreprises, mais ça fait partie de ces gestes
30:11qu'on pourrait qualifier de pro-entreprise,
30:13parce que ce n'est pas forcément à l'État
30:15de subventionner des primes d'une entreprise à un salarié,
30:18d'autant que c'est peut-être des primes qui retardent des augmentations de salaire.
30:22Donc, l'État français n'est pas que anti-business,
30:25il se revendique plutôt pro-business,
30:27si on met de côté cette dernière surtaxe.
30:29– Ma question est simpliste, mais quand même,
30:31est-ce qu'on peut taxer moins, mais mieux ?
30:33Je ne sais pas si je me fais comprendre.
30:35– Si, si, mais c'est compliqué.
30:37– Ah oui ?
30:38– Taxer moins, mais mieux.
30:40– On peut répartir mieux.
30:42Le problème de…
30:43– Karl Meus.
30:44– Je vais faire bondir Valérie Trier-Wehler,
30:46mais le problème de l'impôt sur le revenu,
30:48c'est qu'il n'est pas payé par tout le monde.
30:50Il est concentré sur un certain nombre de gens.
30:52– Cher Karl, je vais être…
30:53– Je savais que ça ferait rire.
30:54– Non, non, parce que je suis d'accord avec cette idée.
30:56– Ah, moi aussi.
30:57– L'idée est bonne.
30:58– Ça m'a toujours choqué.
31:00– Le problème n'est pas de faire payer les pauvres,
31:02mais c'est que même…
31:03– Non, mais c'est…
31:04– Je pense qu'un euro symbolique est toujours passé par ailleurs.
31:06– Oui, je pense même un petit peu plus d'un euro symbolique
31:08qui pourrait même être prélevé sur des…
31:10– Oui, mais tout ce qu'ils ont gratuit, c'est quand même…
31:13– Oui, mais c'est vrai que ça choque,
31:15parce qu'il y a des gens qui n'arrivent déjà pas
31:17à finir, à acheter à manger, à se chauffer, etc.
31:21Mais je pense qu'on est mieux insérés dans la société
31:24quand on participe également.
31:26Donc moi, oui, je suis pour une répartition pour tout le monde,
31:3044% des ménages, des foyers fiscaux, ce n'est pas beaucoup.
31:33– Il ne faut pas leur donner tout gratuit.
31:35Exemple, on donne indéfiniment gratuitement,
31:39que ce soit, tiens, les tickets restaurant.
31:42Les tickets restaurant, je paie la moitié des tickets restaurant
31:44avec les salariés.
31:45C'est devenu finalement une prime pour se nourrir gratuitement.
31:49Je n'ai pas à nourrir mes salariés qui vont au supermarché.
31:52Mais je comprends qu'ils aient des difficultés,
31:54mais le système est tellement dingue qu'on donne tout gratuit.
31:57Et après, ça rétrécit leur salaire.
31:59– Non, on ne donne pas tout gratuit puisque vous…
32:01– Beaucoup gratuit.
32:02– Oui, mais il reste rare à la charge quand même du salaire.
32:05Il reste à charge quand même pour le salaire.
32:07Je comprends que ça vous coûte.
32:09En tant que chef d'entreprise, je ne polémique pas là-dessus.
32:11Enfin, ce n'est pas du tout gratuit.
32:13– Et surtout, le tout gratuit, c'est de moins en moins vrai.
32:15Et d'ailleurs, dans le projet de budget aussi,
32:17il y a le déremboursement d'un certain nombre de médicaments.
32:19Alors, à la charge des mutuelles, mais on sait très bien
32:21que ça revient sur le particulier.
32:23– On vient de taxer les mutuelles.
32:25– C'est-à-dire qu'il y a de moins en moins ce sentiment de tout est gratuit.
32:28Si on le paye ailleurs, au final, le particulier,
32:32quels que soient ses revenus, il les concerne.
32:34– Vous avez raison, mais j'avais une solution.
32:36Je trouvais que quand on va à l'hôpital,
32:37et c'est formidable que nos hôpitaux soignent gratuitement,
32:40je trouve que quand on sort, on doit avoir l'addition.
32:42Vous avez coûté tant.
32:43– Oui. Savoir combien ça coûte ?
32:44– Absolument.
32:45– Je suis d'accord avec vous, on n'en a pas la perception.
32:47– Non, mais c'est fou ce que ça coûte d'aller à l'hôpital.
32:50Incroyable.
32:52Alors, les hôpitaux et la médecine, ce ne sont pas des entreprises.
32:55Néanmoins, le management, on est fort en management.
32:58Donc, qu'on ait beaucoup plus de fonctionnaires dans un hôpital
33:02que de personnel soignant, ce n'est pas possible.
33:05On en a, je crois que c'est 30% de plus que l'Allemagne.
33:08Donc, tout ça, ce sont des économies qui ne coûtent rien à personne.
33:12Voilà ce que vous disiez, est-ce qu'on pourrait payer mieux les impôts ?
33:15On pourrait économiser sur ça.
33:17– Ça vous laisse songeuse à l'ériter.
33:19– Oui, parce que là, on n'est plus sur l'impôt sur les sociétés,
33:22mais en tout cas sur l'impôt sur le revenu.
33:25D'abord, je rappelle quand même que l'ISF a été supprimé.
33:28– Oui.
33:29– Et donc, la taxe…
33:30– Il y a un impôt sur l'immobilier qui est venu tout de suite.
33:32– Oui, il fallait compenser un peu, mais ça ne rattrape pas autant, je crois.
33:35Parce que je ne sais plus, en termes de milliards, l'ISF…
33:38Enfin, en tout cas, les économies d'impôt, les réductions d'impôt de Macron,
33:42je crois qu'elles sont de 50 milliards.
33:44– Moi, je n'ai pas révisé mes ISF.
33:45– Moi, regardez, j'avais révisé plein de chiffres, là.
33:48Voilà, donc, il faut qu'on se répare.
33:51– Plus de justice, plus de justice fiscale.
33:54– Merci infiniment à vous quatre d'avoir participé à cette émission.
33:58Demain, à 7h40, l'invité de la matinale est Patrick Martin,
34:01justement le président du Medef.
34:03Je pense qu'il a des choses à nous dire sur tout cela.
34:05Dans un instant, les grands titres de l'actualité avec Aude Vernoud Show.
34:08Puis c'est Faustine Bollard que vous retrouverez pour son émission Héro.
34:11Bonsoir Faustine, qui est votre invitée ce soir ?
34:13– Bonsoir Yves, ce soir dans Héro, une véritable success story
34:17avec l'histoire de Mawa McQueen.
34:19C'est une jeune femme qui a grandi à Trappes
34:22et qui aujourd'hui a fait fortune aux Etats-Unis, à Aspen,
34:25en vendant, vous savez quoi ? Des crêpes.
34:27Enfin, en les faisant.
34:28Et vous savez quoi ? Vous savez quel genre de crêpes elle faisait ?
34:30Pour ça, il faut écouter Héro, ça va vous faire sourire.
34:33C'est vraiment le menu de ce soir.
34:34– On vous retrouve à 20h.

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