• il y a 2 mois
Écoutez "On refait le monde" avec Valérie Trierweiler, journaliste à la revue "L'Hémicycle", Carl Meeus, rédacteur en chef au "Figaro Magazine", et Renaud Honoré, journaliste aux "Échos".
Au programme :
- Budget : ces neuf mois qui ont creusé un gouffre de 100 milliards. À qui la faute ?
- Budget 2025 : Attal redoute "trop d'impôts" et "pas assez de réformes"
- Hollande veut faire le ménage au PS
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 09 octobre 2024.

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Transcription
00:00On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:05Et on refait le monde ce soir avec Valérie Trayerweiler, journaliste à la revue L'Hémicycle.
00:09Votre dernier livre, Valérie, c'est pour une amie.
00:12Un manuel à l'usage des quincas paraît demain aux éditions des Arènes avec Constance Vergard.
00:16Merci, vous savez que ça peut aussi être pour un ami qui a envie de connaître les femmes.
00:20J'avais bien compris que nous étions concernés.
00:23Le message est clair.
00:25Karl Meus, rédacteur en chef au Figaro Magazine et Renaud Honoré, journaliste aux Echos.
00:29Bonsoir à vous trois et merci de me rejoindre dans ce studio.
00:31Je commence avec vous, Renaud Honoré.
00:33Vous avez publié aujourd'hui une enquête digne d'un film policier.
00:36Une sorte de thriller d'État.
00:38Celui de nos finances publiques et vous l'avez intitulé
00:40« Budget, ces neuf mois qui ont créé un gouffre de 100 milliards ».
00:44Comment a-t-on pu dérailler à ce point, Renaud Honoré ?
00:47C'est toujours un peu une question qui reste ouverte.
00:49Les 100 milliards, ce n'est pas un déficit à proprement parler.
00:52Ce que je veux dire avec ces 100 milliards, c'est que je suis parti du point de départ.
00:56L'année dernière, Elisabeth Borne fait voter une loi.
00:58Cela doit être la programmation des finances publiques.
01:00Elle dit qu'en 2025, le déficit sera à 3,7%.
01:03Michel Barnier arrive à Matignon et lui dit que le déficit sera à 7%.
01:08De 7% à 3,7%, c'est le double.
01:11C'est quasiment 100 milliards.
01:13Bien sûr, à la fin, on ne sera pas à 7%.
01:15Il y a quand même un écart de 100 milliards
01:17qui s'explique par une conjonction de raisons
01:20mais qui reste totalement inédit sous l'histoire de la Ve République.
01:23100 milliards en neuf mois, c'est possible ?
01:25Visiblement, oui, c'est possible.
01:27Ce que je disais, c'est vraiment un cocktail en général.
01:30Il y a plusieurs explications qui viennent de ça.
01:33D'abord, il y a quelque chose qu'on n'avait pas vu avant.
01:36C'est vraiment des erreurs énormes de prévision.
01:39L'administration de Bercy s'est trompée sur les révisions de recettes
01:45mais vraiment de façon assez large.
01:47Les prévisions de recettes ne sont pas du tout à la hauteur de ce qui était attendu
01:52et forcément, ça provoque un gros trou dans la caisse.
01:54Et qui est responsable et pourquoi ?
01:56Ces erreurs d'analyse ?
01:58Il y a la théorie qui veut que le gouvernement ait été insincère
02:02ou qu'il a truqué un petit peu ses comptes.
02:06Je n'y crois pas du tout.
02:08Je pense qu'il y a vraiment une erreur de modèle.
02:10D'ailleurs, l'administration du Trésor, le Trésor pour les auditeurs,
02:12c'est un peu la Rolls normalement des administrations de Bercy.
02:15C'est un peu l'administration qui fait autorité au sein des services de l'État.
02:20Cette administration du Trésor s'est trompée.
02:22Ça arrive rarement mais là, c'est arrivé dans des proportions assez importantes.
02:25Elle s'est trompée et visiblement, ses modèles ne correspondent plus à la réalité.
02:28Alors, est-ce que c'est dû au Covid qui a un petit peu bouleversé notre économie ?
02:31Est-ce qu'il y a d'autres raisons ?
02:33En tous les cas, toujours est-il qu'aujourd'hui, ces modèles ne sont plus adaptés.
02:36Et encore cet été, il y a eu des erreurs.
02:38On a constaté encore que les recettes fiscales n'étaient pas à la hauteur de ce qu'on attendait.
02:41Ça ne s'arrête pas.
02:43C'est de l'amateurisme, je ne sais pas comment...
02:45J'ai lu, évidemment, votre article qui est passionnant.
02:50J'avais lu aussi le rapport du Sénat, la mission d'information transpartisane sur ces histoires de chiffres.
02:57Et alors, on découvre des choses totalement hallucinantes.
03:00Vous savez qu'effectivement, ils avaient prévu de récolter 12 milliards de taxes sur les surplus,
03:07les super plus-values sur l'électricité.
03:0912 milliards.
03:11Au bout du compte, ils récoltent 626 millions.
03:14Il y a une petite différence.
03:16Il y a une différence de 95%.
03:20Ce n'est pas une erreur de prévision.
03:22C'est vraiment un mauvais calibrage.
03:24Effectivement, là, pour le coup, il y a eu...
03:26Il y a une erreur.
03:28Pardon de le dire comme ça, mais on est dirigé par des pieds nickelés.
03:31C'est quand même insensé qu'il y ait une telle erreur de prévision ou de calibrage.
03:35Appelez ça comme vous voulez.
03:37Mais le résultat est qu'on fait un budget en se disant
03:39« Ah ben tiens, c'est cool, on va récupérer 12 milliards là. »
03:41Et en fait, on a 626 millions.
03:46Ça laisse sans voix.
03:49Là, on est en train de décrire de l'incompétence,
03:51même si on va tous avoir après un contrôle fiscal.
03:54Je vous laisse le contrôle fiscal.
03:58Le problème, c'est que ça a des conséquences politiques.
04:01Et que ça a même, certains disent, des causes politiques.
04:04Parce qu'on parle de l'insincérité.
04:07On l'évacue, mais vous allez voir que politiquement,
04:10il y en a qui ont déjà commencé à mettre en doute la sincérité
04:14du ministre de l'Economie, du ministre du Budget, en disant
04:17« Vous avez en fait fabriqué un faux budget. »
04:20Et ça, ça va forcément monter.
04:22Parce que l'incompétence, pourquoi serait-il devenu incompétent
04:25juste cette année ?
04:27Les gens n'ont pas changé depuis 5-6 ans.
04:30Certes, Emmanuel Macron s'était félicité auprès de ses élus
04:33en disant « Soyez des amateurs. »
04:35Mais depuis 7 ans, ce sont à peu près les mêmes
04:38qui sont à la direction du budget, direction du Trésor.
04:40Ou parfois d'ailleurs, ils passent de la direction du Trésor
04:43à la direction de Cabinet, voire direction de Matignon.
04:47Mais ce n'est pas un autre incompétent qui a succédé.
04:50Donc pourquoi aurait-il soudain été plus incompétent ?
04:53Ce qui est intéressant aussi dans votre article,
04:55c'est qu'on se rend compte que des décisions politiques
04:58inopportunes provoquent ce genre de résultat.
05:01Parce que ce que vous décrivez aussi, c'est que
05:04le changement de gouvernement en janvier,
05:07avec ce délai qui prend du temps
05:10avant que Gabriel Attal ne remplace Elisabeth Borne,
05:13tout ça laisse une administration sans direction politique.
05:17Et de la même façon, la dissolution, le mois de campagne,
05:20plus après tout ce temps perdu avant que Michel Barnier n'arrive,
05:24il n'y a plus de pilotage politique.
05:27Oui, mais vous le dites dans le papier,
05:30il y a quand même eu des alertes,
05:32il y a eu des notes de la direction du Trésor
05:34qui se sont retrouvées sur le bureau de Bruno Le Maire.
05:36Il n'en a rien fait.
05:38Il fallait à ce moment-là un projet de loi de finances rectificatif.
05:42Ils n'en ont pas voulu.
05:44Alors il est visible.
05:46Quand je dis il, c'est vrai que j'englobe plus.
05:49J'ajoute ma question, du coup, comme ça on fait un trio.
05:51Parce qu'en vous lisant très sincèrement Renaud Honoré,
05:53je me suis demandé si la dissolution
05:56n'était pas largement due à cette situation.
05:58On peut se demander.
06:00Ou alors vous êtes très futé,
06:02vous me l'avez suggéré à travers les lignes,
06:04mais il y a un moment où je me suis dit, ben voilà.
06:06J'ai posé la question à mes différentes sources pendant cette enquête.
06:10Ce n'est pas le scénario qui est retenu
06:13par ceux qui ont vécu de l'intérieur.
06:15Je pense que la dissolution est vraiment dictée
06:19par des considérations autres qui appartiennent à Emmanuel Macron.
06:22Mais pour revenir sur la question de fond
06:25qui transparaît dans nos échanges,
06:27est-ce qu'il y avait ou pas volonté de maquiller les comptes,
06:29je pense qu'il y a quand même eu,
06:31je ne suis pas là pour défendre Bruno Le Maire,
06:33mais il y a quand même eu une réaction assez rapide en avril,
06:35en février, avec des plans d'économie qui ont été faits,
06:37et un deuxième au mois d'avril.
06:39Le problème, c'est que ces plans d'économie
06:41sont arrivés face à une situation
06:43qui était déjà difficilement contrôlable.
06:45Parce que c'est une chose de faire des erreurs de prévision,
06:48mais si en plus vous n'avez pas fait d'économie auparavant,
06:52parce que depuis le deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron,
06:56il y a de l'état un peu procrastiné
06:59en termes de consolidation des comptes,
07:01et il n'y a pas eu grand-chose.
07:03Le train s'est encore accéléré avec ses erreurs de prévision,
07:07et concrètement il n'y avait plus de freins
07:09pour arrêter la dérive des comptes.
07:11Et c'est comme ça qu'on arrive à cette situation
07:13où on se retrouve à des déficits
07:15qui ont très largement dérapé.
07:18Un trou de 100 milliards d'euros en neuf mois,
07:20ça fait un beau bébé quand même,
07:22parce que c'est quand même incroyable.
07:24C'est du Molière, parce que là on se dit
07:26c'est caché cette dette que je ne saurais voir,
07:28en tout cas avant les élections européennes.
07:30Et vous mettez le doigt sur effectivement
07:32la période qui explique aussi ça,
07:34c'est-à-dire qu'on est en période électorale
07:36et Emmanuel Macron n'a pas envie
07:38d'un projet de loi de finances rectificative
07:40où on va dire aux français, il faut se serrer la ceinture.
07:42En période électorale, celui qui dit ça
07:44il est sûr de perdre.
07:46Et comme vous rajoutez à cela la dissolution,
07:48le mois de campagne,
07:50ou alors là c'était la foire
07:52aux excellentes idées pour dépenser plus,
07:54puisque le Nouveau Front Populaire y allait
07:56j'allais dire en rase gratis,
07:58ça a l'air d'être très valable.
08:00Non, non, non,
08:02en fait je pensais à autre chose,
08:04sur ce que vous appelez le pardon,
08:06Carl, parce que du coup je t'ai interviewé,
08:08mais vous parliez de, comment ça s'appelle,
08:10le tiroir aux horreurs, la cave aux horreurs,
08:12le musée aux horreurs de Bercy,
08:14où là dans le tiroir
08:16il y a des projets d'économie
08:18qu'on sort, qu'on revoit ressortir
08:20dès qu'il y a panique à bord.
08:22Tout à fait, c'est toutes les mesures
08:24d'économie qui sont largement documentées,
08:26il y a des couloirs entiers de rapports
08:28à Bercy où s'empilent
08:30ces propositions de mesures, on les connaît,
08:32et forcément souvent c'est le courage politique
08:34qui manque au moment de les appliquer,
08:36et là, devant le fossé, devant le trou,
08:38il y a plusieurs de ces mesures
08:40qui ont été évoquées au printemps,
08:42qui ont été remisées au placard du fait de la dissolution
08:44et du blackout total
08:46qu'on a eu pendant 3 ou 4 mois,
08:48et qui là qu'on voit ressurgir dans les propositions,
08:50les ballons d'essai qui commencent à
08:52disséminer à droite et à gauche Michel Barnier
08:54pour son budget qui sera présenté demain.
08:56Dites-moi Carl Meus, c'est fâcheux pour un ancien banquier
08:58de nous cacher nos dettes, non ?
09:00Surtout qu'il était aussi ministre de l'économie, que je sache.
09:02Et qu'on l'a appelé le Mozart de la finance.
09:04Voilà, on parle du président de la République française.
09:06Non, ce que ça révèle,
09:08qui est quelque chose
09:10qu'on voyait à peu près,
09:12mais là vraiment ça saute aux yeux,
09:14c'est qu'Emmanuel Macron
09:16fait peu de cas visiblement de la dépense publique.
09:18Alors que
09:20il n'avait pas cette image-là,
09:22c'est l'impression qu'il donne
09:24là aujourd'hui que
09:26ce n'est pas grave les déficits, on trouvera toujours
09:28un moyen de
09:30rembourser la dette, un Etat
09:32de toute façon n'est pas en faillite, on n'est pas la Grèce.
09:34Et qu'il a lâché...
09:36Je rappelle que c'est la théorie de Jean-Luc Mélenchon
09:38depuis toujours, c'est que nous ne rembourserons
09:40jamais la dette.
09:42Voilà, chacun
09:44a choisi ses sources, mais pardonnez-moi, j'aurais pas dû vous interrompre.
09:46Je vous laisse terminer.
09:48Effectivement, Emmanuel Macron n'est pas du tout
09:50un fétichiste des comptes publics,
09:52pour vraiment le dire avec beaucoup de guillemets,
09:54mais ce n'est vraiment pas son truc.
09:56Lui, son idée, c'était plutôt que
09:58il faut arrêter avec les politiques où
10:00on fait des coups à droite à gauche pour établir des comptes.
10:02Toute sa grande
10:04théorie économique, c'est de dire que c'est la croissance
10:06qu'on veut obtenir avec des réformes de structures,
10:08en réformant l'assurance chômage,
10:10en réformant le droit du travail, etc.
10:12Et donc c'est cette croissance qui va nous permettre
10:14de réduire la dette.
10:16Ça, c'est ce qu'il professe depuis 2017.
10:18Pendant le premier quinquennat, ça a plus ou moins marché
10:20pour Opro. Les comptes étaient quand même
10:22relativement bien tenus.
10:24Bien sûr, la période Covid où ça a explosé, mais ça a explosé partout
10:26en Europe. Par contre, effectivement,
10:28depuis le début du deuxième quinquennat, là,
10:30ça plante sévèrement.
10:45Bonsoir et bonsoir à tous.
10:47La Seine-et-Marne en alerte rouge ce soir
10:49pour cru alors que la dépression querque
10:51et ses très fortes pluies s'abattent en ce moment
10:53sur la France. Une montée rapide des eaux est prévue
10:55avec un pic atteint cette nuit.
10:5732 autres départements sont placés en
10:59vigilance orange par Météo France.
11:01Le gouvernement appelle à la prudence.
11:03L'ouragan Milton de catégorie 5
11:05s'approche des côtes de Floride aux Etats-Unis
11:07selon le président Joe Biden.
11:09Cela pourrait être la pire tempête en un siècle.
11:11Question de vie ou de mort,
11:13l'accueil selon la Maison Blanche
11:15des vents violents sont attendus à partir
11:17de 23h, heure française.
11:19Et puis la CRS 81 spécialisée
11:21dans les violences urbaines
11:23déployée à Cavaillon dans le Vaucluse.
11:25Quatre voitures de police ont été incendiées
11:27la nuit dernière devant le commissariat.
11:29Possible représailles, la police avait
11:31multiplié les saisies de drogue et les gardes à vue
11:33ces dernières semaines.
11:35Sachez que demain à 7h40, c'est Valérie Pécresse,
11:37présidente de la région Île-de-France
11:39et ancienne ministre du budget qui sera
11:41à la matinale d'RTL. Mme Pécresse qui sera
11:43sans doute très attentive à la présentation du budget
11:45prévu demain par Michel Barnier
11:47et son gouvernement.
11:53Avec Renaud Honoré qui est journaliste
11:55aux Echos, Karl Meus, rédacteur en chef
11:57au Figaro Magazine et Valérie Trierweiler,
11:59journaliste à la revue L'Hémicycle et je rappelle
12:01la parution de votre livre, c'est pour une amie
12:03un manuel à l'usage des quinquas qui
12:05paraît demain aux éditions des Arènes
12:07avec Constance Vergara.
12:09Vous décrivez Renaud Honoré des scènes
12:11extraordinaires. Alors il y a Rachida Dati
12:13qui insulte Matignon, Bruno Le Maire
12:15qui se fait porter pâle au moment de présenter
12:17le projet de loi de finances rectificatives.
12:19Là on est séduit de funès quand même.
12:21Désolé mais...
12:23C'est la vie politique, ça ne vous étonne pas complètement ?
12:25A ce point-là quand même et sur
12:27des affaires de ce type, si, ça me surprend un peu.
12:29C'est un moment de grande tension
12:31partout effectivement pour les
12:33ministres qui ont été un peu biberonnés à dépenses
12:35publiques pendant plusieurs années. Du jour au lendemain
12:37effectivement, au mois de février, on commence à leur dire
12:39qu'il va falloir couper dans les dépenses
12:41sévèrement. Forcément ça provoque des frictions.
12:43Alors particulièrement chez Rachida Dati, mais ça
12:45provoque des frictions. Et pour Bruno Le Maire
12:47lui, effectivement,
12:49il joue un petit peu son héritage politique.
12:51Sept ans à Bercy, finir sur
12:53des finances publiques qui se dégradent à ce point-là,
12:55c'est effectivement extrêmement
12:57compliqué à gérer. Donc effectivement
12:59au printemps,
13:01ces questions de finances publiques
13:03se sont cristallisées autour d'une grosse bataille
13:05politique entre Bruno Le Maire,
13:07qui voulait absolument un budget rectificatif pour
13:09imposer vraiment ce thème politique
13:11de la baisse de la dépense, et Gabriel Attal
13:13qui pensait que c'était pas la bonne solution pour
13:15vraiment arriver
13:17au contrôle, au freinage
13:19du dérapage du budget.
13:21Pour moi, votre enquête a vraiment été une découverte dans les échos,
13:23mais je demande à mes deux consoeurs et
13:25confrères spécialistes de la politique,
13:27est-ce qu'on a eu des échos
13:29de cette espèce d'immense
13:31bordel, je ne sais pas comment le qualifier,
13:33mais je trouve que c'est très peu sorti.
13:35Oui, alors on a eu un petit peu justement
13:37quand les rapporteurs de la commission des
13:39finances à l'Assemblée n'arrivaient pas à avoir les chiffres
13:41de la part de Bercy.
13:43Et donc là, ils ont commencé un peu
13:45à sonner l'alarme
13:47et à trouver qu'il y avait des choses
13:49qui étaient... Ils ont commencé à parler de choses.
13:51Alors peut-être pas maquillées, mais en tout cas
13:53masquées.
13:55Ils n'arrivaient pas à avoir les chiffres, on en a parlé ici
13:57avant l'été, c'était quand même hallucinant.
13:59Et donc il a fallu qu'une mission
14:01d'information au Sénat transpartisane
14:03essaie de voir ce qui se passe à ce
14:05moment-là, pour qu'on commence un petit peu à
14:07savoir. Mais ce que je trouve assez truculent
14:09dans votre papier, c'est que
14:11oui, vous imitez beaucoup d'ambiances,
14:13et puis vous taclez au passage le maire
14:15qui écrit quand même combien ? Six romans ?
14:17Sept romans ? Pas que des romans, mais il y a six livres
14:19en sept ans. Oui, voilà, six livres en sept ans.
14:21Et là, il a
14:23fui. Il a fui en Suisse.
14:25Donc l'héritage politique, de toute
14:27façon, je pense qu'il n'en était pas très
14:29fier, quelle carrière il pouvait avoir.
14:31Je rappelle qu'il va enseigner en Suisse. Et il va enseigner
14:33l'économie ! Oui, mais quand vous dites...
14:35L'économie ! Si on se dit
14:37alors ça y est, il a planqué ses sous...
14:39Non, mais ce que je veux dire, c'est que
14:41voilà, je trouve qu'il quitte la scène politique
14:43de manière
14:47peu glorieuse.
14:49Franchement, là, quand on découvre
14:51l'état des comptes et tout ce qui s'est passé,
14:53franchement, c'est pas glorieux.
14:55On avait des échos de ce type, voilà,
14:57ce qui était en train de se jouer au
14:59même moment au ministère de l'économie. On a eu
15:01des échos parce qu'il y a eu tout le
15:03débat sur le projet de loi de finances rectificatif.
15:05Il a occupé
15:07cette période-là sur
15:09est-ce qu'il en faut ? Est-ce qu'il n'en faut pas ? On n'avait pas forcément
15:11tous les détails, mais on savait qu'il y avait
15:13un débat au sein de l'exécutif,
15:15à la tête de l'État, pour savoir
15:17est-ce qu'il en fallait un ? On voit que là,
15:19Bruno Le Maire a perdu son bras de fer
15:21puisque ce que vous racontez
15:23dans l'article, c'est qu'il y a vraiment eu un bras de fer
15:25puisqu'à un moment,
15:27il pousse le bouchon jusqu'à
15:31prévenir, enfin,
15:33avertir un peu tout le monde qui veut un projet
15:35de loi, alors qu'il est arbitré
15:37par le Premier ministre
15:39et par le Président de la République.
15:41Oui, sinon ça serait
15:43pas un bon politique.
15:45Mais là, il était question de corriger sur quoi ?
15:47Sur 10 milliards ? 15 ?
15:49Ce budget rectificatif, c'était effectivement
15:51une façon de corriger de 10 milliards.
15:53Parce que quand ils s'opposaient, il y en avait un qui disait
15:55on peut le faire sans budget rectificatif,
15:57c'était Gabriel Attal et Thomas Cazda,
15:59délégués au compte public, et il y a
16:01Bruno Le Maire qui disait non, il faut un PLFR
16:03et aussi parce que politiquement, ça va nous permettre
16:05d'embarquer LR avec nous.
16:07Et là, bon,
16:09c'est la différence d'appréciation politique entre lui
16:11et Gabriel Attal. Gabriel Attal voyait juste un risque
16:13avec à la clé une motion de censure contre lui
16:15et tant lisse que Bruno Le Maire
16:17était persuadé du contraire.
16:19Ça vous fait réagir Carl Maius ?
16:21C'est le nogordien politique.
16:23Pourquoi ça n'a pas été fait ?
16:25Parce que la crainte de Gabriel Attal et celle
16:27d'Emmanuel Macron, c'était d'avoir une motion
16:29de censure qui ferait tomber le gouvernement Attal.
16:31Et, si on se remet
16:33dans le contexte de l'époque, certains
16:35prêtaient à Bruno Le Maire
16:37cette intention cachée
16:39justement de faire un PLFR
16:41drapé de la vertu en disant parce que moi
16:43je veux des comptes et tout, mais sachant que ça ferait tomber
16:45Gabriel Attal et qu'après,
16:47on ouvrait une nouvelle séquence politique.
16:49Derrière cette
16:51question économique, il y avait quand même une question
16:53politique très lourde qui était
16:55quel pourrait être l'avenir du gouvernement
16:57Attal, de Bruno Le Maire
16:59et ensuite d'Emmanuel Macron.
17:01On a des nouvelles de notre budget 2025. Normalement,
17:03c'est présenté demain ?
17:05Tout à fait, c'est présenté demain. Enfin, je dirais, parce qu'il a
17:07quand même deux semaines de retard ce budget. Il aurait dû être présenté
17:09fin septembre. C'est présenté demain
17:11et, grosso modo, on connaît déjà un petit peu les grandes lignes.
17:13L'idée, c'est, par rapport
17:15à ces fameux 7%, ces risques
17:17dont on parlait au début de l'émission,
17:19c'est d'essayer de ramener le déficit
17:21à 5%. Et pour ça,
17:23il faudra quand même 60 milliards de ce qu'on appelle
17:25un effort budgétaire. Donc, c'est à la fois des baisses de dépenses
17:27pour 40 milliards et
17:29des hausses d'impôts pour 20 milliards. Alors, 60 milliards,
17:31moi, je ne suis pas
17:33archéologue,
17:35mais je pense que ça n'a jamais été fait dans toute la
17:37cinquième république. Non, et quand on voit déjà le mal qu'ils ont eu
17:39pour trouver 10 milliards, donc trouver 60
17:41milliards... Justement, on va marquer une pause
17:43et on va tâcher de trouver les endroits
17:45où ils vont trouver ces 60 milliards dans un instant.
17:47C'est une sorte de piste que nous jouons
17:49ce soir. A tout de suite.
17:51Jusqu'à 20h, Yves Calvi refait
17:53le monde sur RTL.
17:57RTL soir,
17:59on refait le monde avec Yves Calvi.
18:01Avec Valérie Trierweiler,
18:03Karl Meus et Renaud Honoré,
18:05parlons justement de notre
18:07budget 2025.
18:09C'est intéressant parce qu'aujourd'hui, Gabriel Attal a affirmé
18:11craindre trop d'impôts et pas assez
18:13de réformes dans ce projet 2025.
18:15Pardonnez-moi, mais il a largement
18:17créé l'incendie, non ? Enfin, il y a un petit côté
18:19pompier pyromane, non ? Je ne sais pas, Karl Meus.
18:21Quoi ?
18:23Ça me fait rire. Non, mais oui,
18:25ça fait rire, mais c'est pas très drôle.
18:27C'est un côté quand même un peu particulier de cette cinquième république.
18:2960 milliards. De voir que
18:31le chef
18:33de groupe d'un parti
18:35qui est membre du socle majoritaire
18:37soutient le Premier ministre, mais
18:39comme la corde soutient le pendu.
18:41C'est quand même la conférence de presse.
18:43Alors certes, il a pris soin de dire
18:45que le groupe le soutenait et tout ça,
18:47mais c'était quand même beaucoup de critiques.
18:49Et surtout pour dire qu'il ne fallait pas d'impôts et surtout des réformes.
18:51Comment voulez-vous que Michel Barnier
18:53fasse des réformes ? Il n'a aucune majorité.
18:55Et il ne sait pas combien de temps
18:57va durer son gouvernement.
18:59C'est impossible, les réformes, il fallait les faire avant.
19:01Et là, on en revient à votre question.
19:03Pour le coup, Gabriel Attal est-il le mieux placé pour faire ces
19:05critiques ? Moi, j'allais utiliser
19:07une autre image que le pompier pyromane
19:09parce que lui-même a dit, il ne faut pas charger
19:11la barque. Mais qui l'a fait couler
19:13le bateau ? Donc c'est justement
19:15lui qui était capitaine
19:17à ce moment-là du bateau. Donc c'est
19:19vrai que je trouve que là,
19:21le naufrage arrive et puis
19:23il fait comme s'il n'était responsable de rien.
19:25Et c'est tellement facile, une fois qu'on est
19:27à l'extérieur, comme M. Darmanin
19:29et lui-même, de critiquer les choses
19:31en disant, moi je n'aurais pas fait comme ça, alors qu'ils
19:33étaient aux manettes il n'y a quand même pas longtemps
19:35encore. Bon, les choses sont claires.
19:37On va aller trouver où les 60 milliards
19:39d'euros d'efforts budgétaires ?
19:41On va notamment augmenter les impôts dans ce pays ?
19:43Je ne sais pas ce que vous en pensez. Vous, c'est votre métier
19:45Renaud Honoré, journaliste aux échos quand même.
19:47D'augmenter les impôts, non.
19:49D'analyser ça, oui.
19:51Je ne vous accuse pas d'augmenter les impôts, sachant que je trouve
19:53normal de payer des impôts.
19:55Oui, forcément, pour l'instant
19:57il y a une bataille pour savoir exactement quel est le poids
19:59exact de ces hausses d'impôts. Le gouvernement
20:01dit moins de 20 milliards.
20:03Au vu des infos qu'on recueille, on serait plutôt
20:05entre 25 et 30 milliards
20:07pour faire des grosses louches.
20:09Donc ça, ça va être un des points
20:11importants. Et de quelle façon ?
20:13Parce qu'il y a différentes façons de prélever de l'impôt.
20:15Oui, tout à fait. Il y a
20:17des grandes mesures qu'on connaisse,
20:19notamment sur les entreprises, avec
20:21l'impôt supplémentaire que les grandes entreprises
20:23vont devoir payer. Il y a l'impôt minimum
20:25qui va être également
20:27imposé aux plus fortunés,
20:29de 20% minimum de contribution.
20:31Et puis il y a des choses, par contre, là, qui sont
20:33en totale contradiction avec le discours officiel
20:35qui est de dire pas touche aux classes moyennes.
20:37Mais le doublement de la taxe sur
20:39l'électricité, là, clairement,
20:41les classes moyennes n'y comprennent pas. Et donc là, pour le coup,
20:43c'est vraiment, je pense, un des points
20:45les plus sensibles du futur débat parlementaire
20:47sur le budget. Cette taxe sur l'électricité
20:49que, vraiment, le gouvernement
20:51veut augmenter, doubler en tous les cas.
20:53Il aura dû normalement revenir au taux
20:55qui était le sien avant la crise
20:57énergétique. Là, il serait
20:59quasiment doublé par rapport à cette année.
21:01C'est vraiment un point très sensible.
21:03Le président du BTF s'est insurgé contre la baisse
21:05des allègements de charges patronales prévus par le gouvernement
21:07dans le cadre du projet de budget.
21:09Ça les inquiète vraiment ou
21:11il est obligé de le dire ?
21:13Non, c'est quelque chose qui les inquiète vraiment.
21:15C'est un problème pour les PME.
21:17Pour les PME, pour
21:19toutes les entreprises. Là, le patronat
21:21voit une remise en cause de la politique
21:23de l'offre. La baisse
21:25des cotisations sociales, ça faisait
21:27partie des mesures emblématiques
21:29de la politique de l'offre.
21:31À chaque fois que j'entends la politique
21:33de l'offre, j'ai envie de dire à celui qui l'utilise
21:35qu'est-ce que ça veut dire exactement ?
21:37Oui, parce que c'est courant, ça vient dans la conversation
21:39et c'est normal, pour nos auditeurs.
21:41Tout à fait, vous avez raison. La politique de l'offre,
21:43c'est toutes les mesures qui ont débuté
21:45sous François Hollande, dès 2014,
21:47et qui visaient à restaurer
21:49la compétitivité de l'économie française.
21:51En gros, on va faire en sorte que
21:53les prélèvements qui pèsent sur les entreprises
21:55soient moins élevés, on va réformer
21:57le droit du travail, et normalement,
21:59cette politique doit permettre de relancer la croissance.
22:01Et donc, clairement,
22:03les baisses des allégements
22:05de cotisations sur les entreprises,
22:07ça faisait partie de la politique de l'offre.
22:09Là, le gouvernement entend la
22:11redéfinir, c'est-à-dire qu'il estime
22:13qu'il y a des effets qui sont néfastes,
22:15notamment sur la dynamique des salaires.
22:17Il y a une partie des salariés qui sont bloqués
22:19au niveau du SMIC à cause de ce système-là.
22:21Ils veulent le réformer, mais ils veulent le réformer en faisant aussi des économies.
22:23Et c'est là où ça bloque.
22:25Il y a 5 milliards d'économies, c'est autant
22:27de prélèvements en plus pour les entreprises.
22:29Et c'est là, là-dessus, que le MEDEF va
22:31batailler. On va écouter le ministre de la Justice,
22:33Didier Migaud, on lui demande lui aussi un effort.
22:35Près de 500 millions, c'était donc hier soir
22:37à la Commission des Finances.
22:39Le budget qui vous sera présenté
22:41en fin de semaine ne sera pas
22:43satisfaisant pour nous. Les Français
22:45n'ont jamais tant attendu de leur justice.
22:47On ne pourra pas faire plus
22:49de justice avec moins
22:51de moyens pour la justice.
22:53Quelqu'un n'est pas content ?
22:55Après, chaque ministre va être comme ça.
22:57Mais c'est vrai que sur la justice,
22:59on le sait, que ça manque de moyens, ça manque de
23:01personnel. On en a parlé ici.
23:03On a parlé des EQTF,
23:05on a parlé de plein de choses qui augmentent.
23:07Le nombre d'arrestations augmente
23:09et en même temps, ça ne suit pas au niveau
23:11des gens de la justice.
23:13Oui, Valérie Triravelleur, sauf que son
23:15prédécesseur s'est battu
23:17pour avoir vraiment des augmentations
23:19de budget qu'il a obtenues pendant des années.
23:21D'ailleurs, il l'a dit au moment de la
23:23passation de Pouvoir. Il a dit, voilà, j'espère que
23:25vous aurez bien ce que j'avais
23:27obtenu. Grand plan de recrutement.
23:29Tout ça va tomber à l'eau pour
23:31continuer l'image du bateau.
23:33En fait, ça va être lissé sur plusieurs années, forcément ?
23:35C'est surtout que tout le monde
23:37est mis à la contribution.
23:39En fait, la force
23:41peut-être de Michel Barnier,
23:43c'est d'avoir,
23:45sur la dernière semaine,
23:47imprimé quelque chose
23:49dans la tête des Français.
23:51Ça ne va plus. On ne peut plus
23:53continuer comme ça. Il faut arrêter
23:55et il faut que chacun fasse un effort.
23:57Il a peut-être été trop loin, selon certaines
23:59catégories, quand il parle... Alors, ce n'est pas lui
24:01qui en a parlé directement, c'est sorti après sur la
24:03non-indexation des retraites, mais on
24:05voyait bien les plus fortunés,
24:07mot qu'il a utilisé, par rapport aux plus riches,
24:09ce qui avait un sens aussi,
24:11le gouvernement qui va faire des efforts.
24:13Donc, c'est assez compliqué aujourd'hui, je trouve,
24:15pour un ministre de dire, ah mais non, moi, ça ne me va pas
24:17parce qu'on m'avait promis autre chose.
24:19Non, tout le monde va faire des efforts. Et on sait bien que ça va être
24:21difficile, on sait bien que personne ne va être
24:23satisfait. Mais pour l'instant, je trouve que
24:25Michel Barnier a assez réussi
24:27cette première partie-là. Oui, je suis
24:29totalement d'accord avec Carl Méus. C'est vrai
24:31que, dans l'opinion, d'abord, il incarne quelque chose
24:33de sérieux. Et finalement, son âge
24:35est un avantage. Finalement, oui.
24:37Finalement,
24:39il arrive même à
24:41apparaître parfois drôle,
24:43ce qui n'était pas habituel. Ce n'est pas sa spécialité.
24:45Ce n'est pas sa spécialité.
24:47Mais, en même temps,
24:49moi, je trouve que je ne comprends pas
24:51ces anciens ministres qui lui mettent
24:53aujourd'hui des bâtons dans les roues. La situation,
24:55elle est trop grave pour ça. Je ne comprends
24:57pas qu'il n'ait pas davantage
24:59de sens de la responsabilité
25:01présidentielle. Elle est dans trois ans,
25:03ils ont le temps.
25:05Donc, on s'en souviendra
25:07de ce qu'ils font, là, en ce moment.
25:09C'est-à-dire que c'est tellement facile
25:11d'être une fois en dehors,
25:13de se critiquer, alors qu'ils étaient, comme on le disait,
25:15eux-mêmes dans la barque auparavant.
25:17Donc, moi, je crois qu'on se souviendra de leur manque
25:19de sens de l'État, à ce moment-là.
25:21Je crois que vous venez de conclure cette partie de débat.
25:23On se retourne dans quelques instants, puisque François Hollande
25:25veut refaire le ménage à gauche.
25:27RTL. On refait le monde.
25:29Avec Yves Calvi.
25:31Yves Calvi jusqu'à 20h.
25:33On refait le monde
25:35sur RTL.
25:37Renaud Honoré, journaliste aux Echos,
25:39Karl Meus, rédacteur en chef au Figaro Magazine,
25:41et l'éditeur Weiler, journaliste à la Revue L'Hémicycle
25:43sont avec nous. Et si on parlait du parti
25:45socialiste ? François Hollande vient de se rendre
25:47compte qu'Olivier Faure, le premier secrétaire,
25:49était une catastrophe. Alors, voilà ce qu'il a répondu
25:51sur LCP à la question « Olivier Faure
25:53peut-il rester à la tête du PS ? »
25:55Il y aura une confrontation, lui aussi,
25:57dans le cadre d'un congrès, il y aura plusieurs motions.
25:59Je pense qu'après,
26:01il faut une figure, c'est comme ça,
26:03la vie politique est faite comme ça, de
26:05succession, une figure nouvelle.
26:07Nouvelle, on doit la connaître,
26:09dans une nouvelle figure, pour diriger le parti
26:11socialiste, et pour permettre ce rassemblement
26:13et cette ouverture. Rassembler
26:15à l'intérieur, ouvrir à l'extérieur.
26:17Alors, Olivier Faure lui répond « S'ils veulent
26:19tous ma peau, c'est bien que le PS ait redevenu
26:21quelque chose ». Le parti socialiste
26:23freinait, Karl Meus ?
26:25J'ai réussi à vous faire rire, déjà je suis content.
26:27François Mitterrand,
26:29vous voyez, le lapsus.
26:31François Hollande veut faire François Mitterrand.
26:33Si on refait
26:35un peu d'histoire, oui, il veut
26:37revenir à la période
26:391969-1971.
26:41Cette période des congrès du Parti
26:43Socialiste, car c'était encore
26:45la ICFIO puis le nouveau PS,
26:47qui a permis l'émergence du Parti Socialiste
26:49qui gagne après, 10 ans après, en 80.
26:51À la tête
26:53du Parti Socialiste en 69, c'est Guy Mollet.
26:55Guy Mollet, c'est la figure
26:57qui est détestée par les autres,
26:59qui se sont constitués dans multiples
27:01petites chapelles, dont François Mitterrand,
27:03qui a à ce moment-là la Convention des institutions républicaines.
27:05Et en fait, en 69, Guy Mollet
27:07s'en va, est mis
27:09dehors, et c'est Alain Savary,
27:11qui ensuite fait le congrès
27:13d'Épinay, en 1971, où là,
27:15François Mitterrand, avec sa Convention des institutions
27:17républicaines, arrive,
27:19et avec d'autres, des militants de CFDT,
27:21et tout ça, et il prend le Parti Socialiste.
27:23En 71, alors qu'il est
27:25minoritaire.
27:27Mais, c'est ça le schéma
27:29que François Hollande a en tête.
27:31Aujourd'hui, Olivier Faure, c'est un peu, c'est Guy Mollet.
27:33Il bloque tout, de part son
27:35accord avec LFI.
27:37Ça empêche, ça a fait sortir
27:39Bernard Cazeneuve, ça bloque
27:41Raphaël Glucksmann. Donc, pour faire revenir
27:43les gens qui sont partis, il faut d'abord
27:45enlever Olivier Faure.
27:47Guy Mollet, remplacé par Alain Savary. Une fois qu'on a fait ça,
27:49comme la
27:51contraction du temps est beaucoup plus courte,
27:53on va pas pas être deux ans,
27:55on fait des assises,
27:57les socialistes font des assises,
27:59où ils essayent de réunir
28:01tous ceux qui sont sortis. Donc,
28:03Bernard Cazeneuve, place publique
28:05de Raphaël Glucksmann, et après,
28:07ils réfléchissent à un programme, et à ce moment-là,
28:09ils se tournent vers la personnalité qui pourra
28:11incarner le mieux
28:13les sociodémocrates en 2027.
28:15Alors, moi, je ne suis pas
28:17du tout d'accord, cette fois-ci, avec Carl Meus,
28:19parce que, puisque je m'autorise
28:21à parler de François Hollande, François Hollande
28:23fait du François Hollande.
28:25Voilà, il fait exactement
28:27ce qu'il aime faire, et qu'il le fait jubiler,
28:29c'est s'occuper des histoires de
28:31motion du Parti Socialiste. Je vous rappelle
28:33qu'il a été premier secrétaire.
28:35Moi, j'ai suivi le premier congrès du Parti
28:37Socialiste que j'ai suivi, c'était le congrès
28:39de Rennes en 1989. Il était déjà
28:41là, et il était à chaque congrès.
28:43Et donc, il y a
28:45chez lui une jubilation
28:47à être dans ses affaires de parti politique,
28:49et là, je vois bien que
28:51quand il en parle, il fait vraiment du
28:53François Hollande, comme il a fait avant de devenir
28:55premier secrétaire.
28:56Il n'est pas contradictoire avec faire du François Mitterrand ?
28:58Peut-être. Alors, je ne pense pas
29:00qu'il souhaite quand même
29:02revenir à ce poste-là, je ne crois pas.
29:04Mais en tout cas,
29:06c'est mettre un pied pour autre chose.
29:08Et ce qui est assez cocasse, c'est qu'Olivier Faure
29:10a été son ancien attaché parlementaire.
29:12Donc, ils se sont, à un moment,
29:14ces hommes-là, mais c'est bien fini.
29:16Et c'est vrai qu'ils sont sur une ligne totalement différente.
29:18François Hollande
29:20est plus social-démocrate,
29:22et Olivier Faure, plus socialiste.
29:24Pourquoi François Hollande
29:26a-t-il déclenché ces hostilités, selon vous ?
29:28Moi, je partage
29:30un peu l'analyse de Carl Meuss.
29:32Effectivement, il essaie de refaire
29:34le coup de Mitterrand en 71.
29:36Mais est-ce qu'on est encore en 71 ? Est-ce qu'on est encore
29:38dans une France bipartisane ?
29:40Ou la gauche succède à la droite,
29:42la droite succède à la gauche ? Ça, ça reste
29:44à voir au vu de la
29:46situation politique dont on a arrêté.
29:48C'est une façon de dire que le PS a encore un rôle à jouer.
29:50Moi, je l'ai entendu aussi comme ça.
29:52Oui, bien sûr. De toute façon, il y a une gauche dans ce pays.
29:54Non seulement il y a une gauche,
29:56mais il y a un besoin de gauche.
29:58Il y a encore des ouvriers.
30:00Il y en a de moins en moins.
30:02De gouvernement. Oui, bien sûr.
30:04Donc voilà.
30:06Oui, je sais, il n'y en a plus beaucoup.
30:08Mais il y a encore des foyers
30:10qui ont encore le cœur à gauche.
30:12Ça existe encore, Carl.
30:14Ah, mais sûrement, oui.
30:16C'est le pareil de François Hollande.
30:18Il y a une gauche sociale-démocrate.
30:20Le paradoxe, c'est qu'il essaye de recréer
30:22une gauche sociale-démocrate.
30:24Mais s'il est revenu à l'Assemblée, c'est grâce à Olivier Faure.
30:26Bien sûr, mais ça n'empêche pas.
30:28C'est grâce à l'accord qu'Olivier Faure passe
30:30avec la LFI pour créer le nouveau Front populaire
30:32que François Hollande est élu député de la Corrèze.
30:34On est d'accord.
30:36C'est vrai qu'il est tout le temps
30:38à faire de la godille.
30:40Pendant le mois d'août,
30:42cet été, on ne l'entend pas du tout quand il faut soutenir
30:44Bernard Cazeneuve pour Matignon.
30:46Et puis là, il donne un petit taquet à Olivier Faure
30:48pour montrer sa différenciation.
30:50Moi, ce que je comprends, pardonnez-moi de vous interrompre,
30:52c'est qu'il veut élargir le rassemblement
30:54avec Glucksmann et des macronistes
30:56repentis.
30:58Mais là,
31:00on parlait tout à l'heure du budget.
31:02Oui, c'est quoi ?
31:04Ça s'appelle comment ? Faire la synthèse.
31:06C'était ça.
31:08La fin de chaque congrès, à la fin,
31:10on se combattait, on débattait,
31:12et à la fin, on faisait une synthèse.
31:14Je voulais juste vous faire rire.
31:16Je pensais aux macronistes repentis.
31:18Les bourgeois de Calais, il va falloir qu'ils se fouettent en public.
31:20Les macronistes repentis, non ?
31:22L'idée vous plaît ?
31:24Moi, elle me fait rire.
31:26On voit Sacha Houllier
31:28qui était à La Réole,
31:30là où Raphaël Glucksmann a fait sa rentrée politique,
31:32où il y avait aussi Carole Delga.
31:34Donc, on voit qu'il y a
31:36beaucoup de gens qui commencent à vouloir revenir
31:38vers ce pôle.
31:40Alors, c'est vrai que François Hollande adore ça,
31:42mais il adore ça parce qu'il voit qu'il y a un chemin.
31:44Il y a une possibilité.
31:46Si on arrive à recréer quelque chose,
31:48à refaire naître de l'espoir,
31:50il peut y avoir un chemin
31:52qui va faire détacher un certain nombre de gens
31:54de Jean-Luc Mélenchon.
31:56Et à ce moment-là,
31:58dans une élection présidentielle, et là où c'est compliqué,
32:00c'est que lui, il accepte qu'il y ait deux candidats
32:02de gauche à l'élection présidentielle.
32:04Or, dans la tripartition de la vie politique
32:06aujourd'hui, si vous avez le bloc
32:08du RN qui fait ses 30%,
32:10vous ne pouvez pas avoir deux candidats dans votre bloc
32:12parce qu'à ce moment-là, vous n'êtes pas au second tour.
32:14Le dernier mot sera pour vous, Renaud Honoré.
32:16Non, mais effectivement, je pense que
32:18pour François Hollande, ça ne va pas être évident
32:20dans sa tentative. Et pour le coup,
32:22si on boucle avec le début de notre débat,
32:24je pense que le budget, ça pourrait être
32:26aussi une façon de voir exactement, concrètement
32:28comment François Hollande peut s'en sortir. Parce que
32:30quand il y a des mesures où il va devoir
32:32essayer de faire le lien entre les macronistes
32:34repentis, les voix de Calais
32:36dont vous parliez, et la gauche sociale
32:38démocrate, est-ce qu'il va voter
32:40ses textes ? Comment il va se
32:42positionner ? Il a voté la motion de censure.
32:44Il a voté la motion de censure, donc voilà.
32:46On va vraiment voir
32:48pendant le budget si cette volonté
32:50se traduit concrètement en mesure.
32:52Merci à vous trois dans un instant
32:54l'essentiel de l'actualité, puisqu'il sera 20h.
32:56Et Faustine Bollard pour son émission Héros.
32:58Bonsoir Faustine, quel est votre invité ce soir ?
33:00Bonsoir Yves. Surtout restez avec nous puisque
33:02nous allons aborder un sujet important, celui
33:04des dérives sectaires avec le témoignage
33:06rare de deux femmes qui ont vécu
33:08sous emprise d'un gourou, une gourelle
33:10pendant 13 ans. Restez avec nous sur RTL,
33:12on vous attend dans Héros.
33:14Je découvre déjà le terme de gourelle.
33:16C'est une surprise pour moi.
33:18A tout de suite Faustine !

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