Budget 2025 : hausse d'impôts, économies, que faut-il en attendre ? Le PFC, un nouveau rival pour le PSG ?

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Écoutez "On refait le monde" avec Anne-Charlène Bezzina, constitutionnaliste, Philippe Moreau-Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences Po et Senior Partner pour l'agence Iconic, et Bruno Jeudy, directeur délégué de La "Tribune Dimanche".
Au programme :
- Budget 2025 : hausse d'impôts, économies, que faut-il en attendre ?
- Immigration : le ministre de l'Intérieur va mettre fin à la circulaire Valls sur les régularisations des sans-papiers. La méthode Retailleau en application ?
- Le Paris Football Club racheté par la famille Arnault et Red Bull : un nouveau rival pour le PSG ?
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 10 octobre 2024.

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Transcription
00:00On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:03Il est 10h15 et on refait le monde avec Philippe Laureau-Chevrolet,
00:07expert en communication politique, soyez le bienvenu Philippe.
00:09Bonsoir Yves.
00:10Et Bruno Jeudy, directeur délégué de La Tribune dimanche.
00:13Bonsoir Yves.
00:14Au moment où nous parlons, le Conseil des ministres
00:16se réunit à un horaire totalement inhabituel
00:18en cause des économies nécessaires pour réduire notre déficit.
00:22Ça ne va pas être triste non ?
00:24On ne va pas avoir de très très très bonnes nouvelles ?
00:26Je vois que je vous fais rire Bruno Jeudy.
00:28Oui non, il ne peut pas y avoir de bonnes nouvelles avec ce budget.
00:31Il n'en aurait pas eu non plus si Gabriel Attal était resté à Matignon.
00:35Il faut le dire.
00:36Simplement, je pense que Michel Barnier lui,
00:39arrivant, il peut vraiment faire le tour du nouveau propriétaire
00:43et regarder l'état des comptes qui est vraiment très mauvais
00:46pour différentes raisons, peut-être qu'on aura le temps d'en parler.
00:48Il y en a une moi qui me scie depuis le début,
00:50c'est comment depuis deux ans Bercy peut passer à côté,
00:53les grands champions de Bercy,
00:55comment ils peuvent passer à côté des recettes fiscales inférieures
00:59à ce qu'ils prévoient en début d'année
01:01pour se retrouver avec des recettes bien plus basses que prévues.
01:03Alors là, il y a un vrai problème.
01:05Et si ça dure, on est très très mal barré.
01:07Parce que jusqu'à présent, ce qui fonctionnait bien dans l'appareil de l'état français,
01:10c'était Bercy justement, le ministère des Finances.
01:12Et là, depuis deux ans, on nous dit
01:14« Ah oui, mais les recettes, c'est plus bas qu'on avait prévu. »
01:17Non mais ça, normalement, ils le prévoient bien.
01:19Donc ça veut dire qu'il y a deux choses.
01:20Soit ils ne sont plus capables de le faire.
01:21Autant plus que, contrairement à ce qu'on raconte,
01:22les Français ne sont pas réfractaires à l'impôt.
01:24On les paye nos impôts.
01:25Donc il y a deux solutions.
01:26Soit ils ne sont plus capables de le faire, mais je n'y crois pas.
01:29Soit ils avertissent les politiques qui étaient en place
01:33et ils n'en ont pas tenu compte.
01:34Ce qui est le cas de Bruno Le Maire et de ses supérieurs.
01:36Vous partagez cette même analyse ?
01:38Ce qu'on est en train de décrire est quand même très inquiétant, je ne sais pas moi.
01:41Philippe-Henri Chevrolet ?
01:42Moi, j'ai une pratique quand même de Bercy pour mes activités professionnelles.
01:46Parce que je fais du conseil en affaires publiques.
01:48Donc on est en quotidien avec eux.
01:49Je ne crois pas du tout à l'hypothèse de l'incompétence, mais vraiment pas.
01:52On a une haute fonction publique en France qui est remarquable.
01:55Et Bercy a tenu vraiment les rênes pendant le Covid.
01:59Ça a été extraordinairement compliqué à gérer.
02:01Ils l'ont fait.
02:02Je crois plutôt qu'ils ont envoyé les signaux,
02:04mais que le politique a décidé de faire autre chose.
02:06Et pourquoi ?
02:07A la limite, moi, ce que je reprocherais, c'est de ne pas défendre
02:10le fait d'avoir fait une relance, une politique de l'offre, etc.
02:14Pourquoi ne pas le défendre ?
02:15Pourquoi ne pas le dire ?
02:16Ne pas l'assumer ?
02:18Maintenant, on a la facture à payer, les collectives.
02:20On a fait le choix de sauver nos entreprises après le Covid.
02:23On a quand même bien fait.
02:24On a fait le choix de les soutenir à fond.
02:26C'est la Startup Nation.
02:27C'était notre piste économique.
02:29On s'est peut-être à tromper.
02:30On a peut-être mal fait.
02:33Assumer un peu plus, parce que ce qui est terrible,
02:35c'est que cette non-alternance ne permet pas de faire un bilan,
02:39ne permet pas de tirer.
02:41On est obligé de faire une fausse continuité.
02:43Vous voyez ce que je veux dire ?
02:44On se critique soi-même.
02:46Donc, on ne le fait pas bien, forcément.
02:48C'est cette situation qui nous piège, quelque part.
02:50Est-ce qu'on a déjà connu de telles pressions autour d'économies
02:53nécessaires pour la tenue du budget, et donc du pays, Bruno Guedet ?
02:59Oui.
03:00Évidemment, je pense que le diagnostic qui est fait,
03:06c'est qu'il y a un moment, il faut passer par une situation qui est simple.
03:11On est à 6% de déficit.
03:13Ce n'est pas arrivé très souvent, ces derniers temps.
03:15C'est arrivé après la crise des subprimes, 2010-2013,
03:19qui entraîne une augmentation des impôts, François Fillon,
03:21puis le choc fiscal Hollande-Hérault.
03:24Il y avait une crise mondiale.
03:25Bien sûr.
03:26C'est arrivé en 1993, où les caisses étaient réellement vides
03:29et le gouvernement Balladur a été obligé de recourir à l'impôt massivement.
03:33Et là, Michel Barnier fait un peu des deux,
03:38une espèce de, en même temps, un peu l'impôt,
03:40sans doute beaucoup pour les plus riches,
03:44et un peu les dépenses publiques.
03:47Moi, je pense que ça pourrait être plus,
03:49parce que c'est vrai que les rapports qui sont faits,
03:51notamment le rapport par le Haut Conseil aux Finances Publiques,
03:54dit que finalement, la copie présentée par Michel Barnier,
03:57il n'y a pas tant d'économies de faite et il y a plus de hausses d'impôts.
04:03Donc, il faudra voir dans le détail.
04:05Mais il n'y a plus tellement le choix,
04:07parce que de toute façon, c'est la signature de la France.
04:09Vous savez, la France, elle emprunte 300 milliards.
04:11Oui.
04:12Il faut quand même qu'on emprunte un détaux qui soit assez raisonnable.
04:15Sinon, on ne va pas y arriver.
04:16Mais les ministres ont bien compris, d'après vous,
04:19qu'on leur demandait de se serrer la ceinture ?
04:22Il y a plusieurs types de ministres.
04:24Il y a les ministres qui jouent une carte personnelle
04:26et ceux qui suivent la règle Barnier.
04:28La règle Barnier, c'est en gros, on ferme sa gueule ou on démissionne,
04:31pour reprendre le terme.
04:32Tout le monde n'est pas sur cette optique-là.
04:34Et puis, il y a des ambitions, quand même.
04:35Il paraît que Rachida Dati est furieuse,
04:37qu'on lui demande des efforts, par exemple.
04:39Ils sont globalement de la même famille politique, initialement.
04:42Aucun ministre n'aime qu'on fasse des efforts budgétaires.
04:45Aucun.
04:46Parce que ça signifie qu'elle doit annoncer des mauvaises nouvelles.
04:48Donc, c'est elle qui va le faire.
04:50La voiture balaie des mauvaises nouvelles.
04:52Ce n'est pas le Premier ministre.
04:53Donc, ils n'ont tous pas envie, quelque part.
04:55Et puis, ça veut dire que leur périmètre diminue,
04:57qu'ils ont moins d'influence, moins de moyens, etc.
04:59Pour eux, c'est abominable à gérer.
05:01Et puis, personne n'a envie d'être le ministre
05:03qui a été le ministre de l'austérité.
05:04La réalité, là, c'est qu'on prépare une cure d'austérité pour le pays.
05:07Pour moi, il y a deux problèmes.
05:09Une cure d'austérité ?
05:10C'est ce qu'on nous annonce.
05:1160 milliards, c'est monstrueux.
05:13Non, ce n'est pas une cure d'austérité.
05:15Enfin, moi, je trouve que ce n'est pas une cure d'austérité.
05:17Puisque les dépenses publiques vont continuer à augmenter.
05:19Elles vont quand même augmenter.
05:20Parce que la population augmente et qu'il y a un effet mécanique.
05:22Donc, l'austérité, ce serait une baisse.
05:25Les gens sont là.
05:26Ce serait une baisse réelle.
05:28Là, on n'est pas sur une baisse.
05:30Moi, je crois.
05:31Je pense que oui, il faut diminuer les dépenses.
05:34Sauf qu'on n'y arrive jamais.
05:36Il y aura toujours un ministre qui vous dira.
05:39Ou une administration.
05:40Ou même des lobbies qui auront parfaitement raison.
05:42Mais non, ça, il faut le garder.
05:43C'est important.
05:44Tout est important, en fait.
05:46Le problème, Bruno Joly, c'est que si on reste sur les fonctionnaires,
05:49si on demande aux organismes de la fonction publique
05:53sur quoi on fait des économies,
05:54ils vous diront tous.
05:55Alors, oui, effectivement, sur quoi ?
05:56Est-ce qu'on fait des économies sur les éboueurs
05:58qui ramassent vos poubelles ?
05:59Sur les gens qui vous soignent à l'hôpital ?
06:01Pardonnez-moi, mais ce que vous êtes en train de nous dire,
06:03c'est désespérant pour ceux qui nous écoutent.
06:05Parce que ça veut dire qu'en gros, on ne peut pas agir.
06:07C'est quand même incroyable.
06:08Je comprends bien que l'austérité est un problème.
06:12Par ailleurs, un problème politique et de communication.
06:14Mais vous êtes en train de nous dire qu'en gros, en France,
06:17on ne peut pas agir pour serrer un peu la ceinture.
06:19Si, on peut le faire.
06:21Je pense que Michel Barnier indique la voie.
06:24Il ne va d'ailleurs pas jusqu'au bout de sa propre logique
06:27parce qu'il est expérimenté.
06:29Il a 50 ans de vie politique.
06:30Il sait bien que dès qu'il dit qu'il monte le doigt,
06:33ça, on pourrait peut-être un peu diminuer.
06:36Vous avez vu ?
06:37Les élus locaux, tout de suite, en début de semaine,
06:38c'était « Ah non, non, pas du tout, pas du tout ! »
06:40Là, vous avez tout le lobby militaire qui va bouger.
06:44Vous allez avoir tout le lobby sécurité qui va bouger.
06:47Parce que s'ils touchent aux lois de programmation...
06:49Le problème, c'est que les lois de programmation,
06:51les fameuses quatre lois de programmation...
06:52Elles ont raté ce qu'on appelle les lois de programmation.
06:54Une autre programmation, c'est qu'on a prévu
06:56une augmentation, une montée en puissance
06:58pour les armées, pour la sécurité, la police, gendarmerie,
07:04pour la justice nécessaire.
07:06Tout ça est nécessaire.
07:07On se projette sur plusieurs années,
07:09avec des hausses successives.
07:10Le problème, c'est que les quatre lois de programmation
07:13dont on vient de parler,
07:14qui ont été votées sur les deux, trois dernières années,
07:16elles ont toutes été bâties sur des informations erronées.
07:19C'est ça, le problème.
07:20Mais comment c'est possible ?
07:22C'est parce qu'on fait des prévisions
07:24de temps de dépenses, de temps de recettes...
07:26Parce qu'on est trop optimistes sur les recettes...
07:28On est optimistes !
07:30On sait qu'en France, les impôts rentrent.
07:32Donc, il y a des raisons que je ne comprends pas.
07:34Mais vous avez des tas de rapports...
07:36A Bercy, ils sont plus...
07:37Ils ont longtemps été très bons.
07:38Vous avez des tas de rapports qui vous disent
07:39qu'il y a plusieurs dizaines de milliers
07:41de fonctionnaires dans les collectivités ont trop.
07:44Après, quand je dis ça,
07:45je pense qu'il y a plein de gens qui doivent hurler.
07:47Mais parce que je résonne de manière macroéconomique
07:49et dans telle collectivité, on ne résonne pas du tout.
07:51L'autre problème, c'est la méthode Macron.
07:53La méthode Macron, c'est toujours la même.
07:56On va annoncer un chiffre, 60 milliards,
07:58et après, on négocie.
07:59Et le problème de négocier après,
08:01c'est que tout le monde va tirer dans son coin.
08:03Ça va créer des situations exacerbées
08:05où tout le monde va être vraiment à fleurs de peau.
08:07Alors qu'on pourrait très bien dire
08:09qu'on va discuter avant,
08:10on va essayer de voir quel chiffre est possible,
08:12on va prendre le temps,
08:13et on va se concerter,
08:14on va avoir un grand débat national
08:15pour voir comment on gère tout ça.
08:17La méthode Macron n'est pas celle-là.
08:19Donc on va passer en force en deux mois
08:21avec un ministre qui a une base politique très faible.
08:23C'est la méthode Barnier en l'occurrence.
08:25Barnier n'est pas sorti de la cuisse de Jupiter,
08:27il est sorti de la décision de Jupiter en l'occurrence.
08:29Il s'est choisi Barnier.
08:31Non, on ne l'a pas choisi.
08:33Il est très sympathique.
08:35Et c'est le troisième ou quatrième choix
08:37du président de la République.
08:39C'est agréable.
08:41Oui, mais je crois qu'en l'occurrence,
08:43il fait un bon diagnostic.
08:45Il est raisonnable et réaliste.
08:47Oui, mais il aurait fallu,
08:49pour une décision de ce type-là,
08:51pour une cure d'austérité comme ça,
08:53il faut quand même avoir un débat national.
08:55La méthode pourrait être différente.
08:57C'est vrai qu'on a vite oublié Thierry Baudet,
08:59ça me revient soudain.
09:01Le patron du CESE, on a complètement oublié
09:03qu'il a failli être l'homme de la cuisse.
09:05Excusez-moi, mais on est quand même
09:07dans une situation infernale.
09:09On a un gouvernement, par définition, instable
09:11et qui doit réduire un déficit abyssal.
09:13Très compliqué, mais c'est peut-être sa chance.
09:15Au fond, Michel Barnier,
09:17il arrive à Matignon,
09:19il y a un peu de le dire,
09:21mais ce n'est pas ironique.
09:23C'est presque un hasard.
09:25C'est un concours de circonstances.
09:27Il n'a pas grand-chose à perdre.
09:29Il arrive, il dit la vérité,
09:31il dit qu'il faut boucher 60 milliards.
09:33On peut dire, oui, il a peut-être un peu noirci la copie.
09:35Non, il n'a pas noirci la copie.
09:37Et il n'a pas d'agenda politique,
09:39il n'est pas dans une bataille
09:41avec Renaissance,
09:43ils se battent entre eux,
09:45Darmanin qui découvre...
09:47Il n'a pas d'arrière-pensée.
09:49Je suis convaincu qu'il en a,
09:51mais bon...
09:53Si on va dans le sens inverse,
09:55je suis d'accord avec Bruno Joly,
09:57mais si on prend l'hypothèse inverse,
09:59jouons un peu, en 2022, il a été candidat
10:01à la candidature à la présidentielle
10:03avec un projet de moratoire sur l'immigration
10:05qui était bien dur.
10:07Retailleau dirait oui.
10:09Après, je ne suis pas sûr que dans les circonstances actuelles
10:11il y ait un projet, parce qu'honnêtement,
10:13quand on annonce un truc comme 60 milliards d'économies,
10:15faire une présidentielle derrière,
10:17ça relèverait de l'exploit aux Olympiques,
10:19c'est quand même très dur.
10:21Je trouve qu'il a une grosse qualité,
10:23c'est qu'il est hyper rassurant,
10:25il parle lentement,
10:27il a l'âge de ses électeurs,
10:29et c'est une qualité,
10:31et il est en même temps capable d'être agressif.
10:33Quand il a la passation de pouvoir avec Attal,
10:35il le remet à sa place,
10:37il l'attaque à l'Assemblée,
10:39c'est hyper rassurant et en même temps agressif.
10:41Il y a un peu de baladur.
10:4393 baladur au début de la rédition.
10:45Un peu plus sympa.
10:47Et là, en quelques mois...
10:49Vous m'intriguez là.
10:51On se retrouve dans quelques instants avec le nouveau baladur.
11:09Bonsoir à tous.
11:11Après le passage de la dépression,
11:13Kerk et ses fortes pluies,
11:1520 000 clients particuliers et entreprises
11:17sont encore privés d'électricité ce soir.
11:19D'après Enedis, deux départements,
11:21l'Eurelloir et la Seine-et-Marne,
11:23sont en vigilance rouge pour crues,
11:25l'Aisne, l'Orne et la Sarthe sont en vigilance orange.
11:27Le dérapage du déficit public en 2024
11:29est absolument considérable et inédit.
11:31Les mots ce soir de Pierre Moscovici,
11:33le président de la Cour des comptes,
11:35alors que le projet de budget 2025
11:37doit être présenté dans la soirée,
11:39le gouvernement barnier va détailler
11:41comment il compte économiser
11:4360 milliards d'euros.
11:45Et puis le tennisman serbe Novak Djokovic
11:47salue Raphael Nadal.
11:49Sa ténacité, son engagement
11:51et sa combativité, l'Espagnol
11:53annonce sa retraite après la Coupe Davis
11:55le mois prochain.
11:57On vous retrouve à 20h pour d'autres informations.
11:59Et puis je vous signale que demain matin,
12:01dans notre matinale, le ministre du budget
12:03Laurent Saint-Martin sera l'invité
12:05de Thomas Sotto avec François Langlais.
12:07Rendez-vous donc à 7h35.
12:09Il sera fortement question de nos finances.
12:11Yves Kelvin jusqu'à 20h
12:13On refait le monde sur RTL
12:15Avec Anne-Charlene Bézina,
12:17constitutionnaliste et spécialiste
12:19de notre vie politique. Bienvenue Anne-Charlene.
12:21Bonne soirée. Philippe Moreau-Chevrolet,
12:23expert en communication politique et Bruno Jeudy,
12:25directeur délégué de la Tribune. Dimanche.
12:27Alors Michel Barnier déclarait
12:29« Je veux que cet effort soit juste
12:31et équilibré ». Ça veut dire quoi ?
12:33Que tout le monde doit contribuer d'une façon ou d'une autre ?
12:35C'est ce que vous comprenez du propos du Premier ministre ?
12:37Philippe Moreau-Chevrolet ?
12:39Ou c'est une phrase qui ne veut rien ?
12:41Vous avez le droit de me dire. On peut dire ça n'importe quand,
12:43ça n'a aucun intérêt. J'ai envie de vous dire ça,
12:45ça ne coûte pas cher.
12:47Donc il vaut mieux dire que ce sera juste et équilibré
12:49parce que si vous commencez à expliquer que ce sera
12:51injuste et déséquilibré comme ce sera probablement
12:53au final, ce n'est pas bon. Alors je vous donne la suite.
12:55Le Premier ministre a même ajouté « La crédibilité
12:57de la signature française doit être
12:59préservée ». Est-ce que c'est une véritable
13:01inquiétude ça ?
13:03Que les marchés nous fassent payer
13:05nos déficits ? Franchement, il y a
13:07une chose qui est certaine, il faut que tout le monde en soit bien
13:09convaincu, c'est que c'est une vraie inquiétude du
13:11gouvernement et de l'exécutif. C'est leur ligne directrice
13:13depuis plusieurs mois. Il y a
13:15des bonnes raisons à ça. C'est que pour emprunter,
13:17il faut avoir des bonnes notes
13:19auprès des organismes qui sont chargés de noter
13:21les états. C'est un petit peu comme
13:23votre Crédit Mutuel ou votre Crédit Lyonnais
13:25quand ils vous attribuent un prêt. C'est un peu le même système.
13:27L'inquiétude est réelle, elle est continue
13:29et elle est là. Après, la façon
13:31de prélever l'argent, c'est ça le vrai
13:33débat. C'est à qui on prend et
13:35la grosse difficulté de communication
13:37du gouvernement, c'est que même si
13:39on dit aux Français, et à n'importe quel
13:41Français, on ne te prendra pas d'argent à toi,
13:43il ne vous croira pas. Il
13:45attendra de voir sa fiche d'impôt et malheureusement,
13:47il a quand même historiquement globalement
13:49raison. Donc la croyance,
13:51la confiance, elle est très
13:53dure à obtenir. Mais Anne-Charlene Bézina,
13:55c'est Mission Impossible.
13:57Je n'ai pas encore vu le côté Tom Cruise
13:59de Michel Barnier.
14:01Est-ce qu'il peut
14:03assumer
14:05des impôts
14:07supplémentaires ?
14:09Est-ce que vous pensez que les Français sont prêts à l'accepter ?
14:11J'ai l'impression que politiquement, on peut
14:13être un petit peu moins alarmiste
14:15qu'en considérant qu'il faudra qu'il
14:17saute d'un hélicoptère en vol parce que
14:19il faut encore qu'il y ait un
14:21intérêt à le censurer et à le faire
14:23sortir dès maintenant. Et ça,
14:25ce n'est pas sûr que du côté des oppositions,
14:27ce soit le bon moment, le bon timing.
14:29Donc, au fond, il peut tout à fait
14:31arriver à faire du borne 2, c'est-à-dire
14:33une espèce de budget par défaut, finalement,
14:35qui passe à travers les mailles du filet.
14:37Néanmoins, en termes d'acceptabilité,
14:39moi, j'ai aussi un peu confiance
14:41dans la capacité des Français
14:43à... C'était moins vrai au sortir
14:45du Covid où on avait un peu le sentiment
14:47que la question de l'austérité budgétaire,
14:49post-réforme des retraites, etc. était absolument inaudible.
14:51Je crois ici qu'un discours de réalité
14:53est quand même bienvenu de la part
14:55de notre classe politique. Est-ce qu'après,
14:57tout le monde acceptera de faire des efforts ? Je pense que ça dépend
14:59aussi d'un certain niveau d'exemplarité.
15:01C'est-à-dire qu'il faudra mettre fin
15:03à ce discours de l'argent magique, ce qu'a dit Michel Barnier
15:05d'ailleurs dans son discours de politique générale.
15:07On peut être dégradé demain par l'agence Fitch.
15:09Non seulement, mais en fait, on a
15:11une question de sincérité budgétaire qui est dans nos comptes.
15:13Donc là, avant le 31 décembre,
15:15il faut qu'on arrive à être crédible. Il faut que la Cour
15:17des comptes certifie nos comptes à l'étranger.
15:19Donc, on a intérêt à faire des efforts
15:21collectifs. 60 milliards,
15:23on les trouve où concrètement ? Parce qu'au menu
15:25du régime, il y a le report de la revalorisation
15:27des pensions, des postes de fonctionnaires
15:29supprimés ou non remplacés.
15:3160 milliards d'euros, excusez-moi, mais ça ne se trouve pas sous le
15:33saleau d'un cheval, même au
15:35RASI d'ailleurs. D'abord, ce qu'il faut dire,
15:37c'est que ce budget, il a une caractéristique,
15:39il a été réalisé en peu de temps.
15:41Michel Barnier a récupéré la copie qui avait été
15:43laissée et préparée pendant l'été.
15:45Il l'a préparée en 15 jours. Et ce budget,
15:47contrairement sans doute au précédent,
15:49c'est un truc qui est très huilé,
15:51qui est très préparé, c'est le grand moment de l'année.
15:53Et là, en fait, ça ne va pas
15:55du tout être ça. C'est-à-dire qu'on va avoir un budget qui va
15:57notamment beaucoup passer. C'est-à-dire que le gouvernement
15:59va lui-même amender,
16:01va procéder par amendement pour
16:03j'allais dire faire rentrer
16:05des choses qui ne sont pas encore dans le budget. Notamment
16:07éventuellement des dépenses qu'il va soumettre
16:09à ceux qui le soutiennent
16:11parce que c'est essentiellement vers eux qu'il va se tourner.
16:13Il va y avoir aussi les
16:15parlementaires qui vont faire des propositions. On va attendre
16:17les propositions de Renaissance, on va attendre les propositions
16:19du groupe La Droite Républicaine
16:21de Laurent Wauquiez. Donc en fait, ce budget
16:23va quand même se co-construire.
16:25C'est le mot qu'emploie Michel Barnier.
16:27Parce que d'abord, il n'a pas eu le temps vraiment
16:29de le préparer, de le peaufiner
16:31dans tous ses aspects.
16:33Et ensuite, il est évidemment
16:35obligé de tenir compte de ce socle commun
16:37qui n'est pas une majorité et qui
16:39doit un peu, il va marier un peu
16:41des demandes contradictoires.
16:43Il paraît que la France emprunte maintenant à des taux d'intérêt très
16:45proches des pays du sud de l'Europe.
16:47Les plus risqués. Il y a 15 jours, on était même
16:49on empruntait un taux plus élevé
16:51que les Portugais et les Grecs.
16:53Les Espagnols également, oui. Anne-Charlene Bézina,
16:55excusez-moi, je pense qu'on n'était pas préparés à ça.
16:57Non, et puis c'est-à-dire
16:59qu'il faut arriver à faire comprendre aussi à nos auditeurs
17:01que c'est une question de dépendance
17:03de notre État. C'est-à-dire qu'au fond,
17:05on perd ici notre capacité
17:07à pouvoir mettre de l'argent ailleurs que dans
17:09le financement de l'endettement.
17:11En fait, cette austérité, elle est peut-être nécessaire
17:13pour en sortir, en fait. C'est ça qui est un peu paradoxal.
17:15Mais c'est que si on a envie demain de pouvoir
17:17avoir des dépenses d'investissement,
17:19il faudrait arriver à sortir de cette logique de dépendance.
17:21Oui, vous venez de nous dire gentiment qu'il faut se mettre
17:23au régime pour pouvoir regrossir. Je crois.
17:25En effet, c'est ce qu'on peut dire. Notamment parce que
17:27en fait, la question des 3%,
17:29tous ces critères-là, ils ont apparu un peu démonétisés.
17:31Mais c'est de la politique
17:33de bonne mère de famille.
17:35Vous savez que Margaret Thatcher disait toujours qu'elle gérait son budget
17:37un petit peu comme elle le faisait pour sa famille.
17:39Et je crois que tous les Français peuvent comprendre ça.
17:41Il y a un moment où on est en fait un petit peu en face du mur
17:43et il faudra qu'on s'en sorte par le haut.
17:45Excusez-moi, mais enfin,
17:47je reprends mon image. On vient de préparer
17:49une extrême urgence avec un retard inédit
17:51dans l'histoire de la République. C'est vrai.
17:53De la Vème République. Un projet de budget
17:55où on doit récupérer 60 milliards.
17:57J'insiste, Michel Barnier, c'est pas Tom Cruise
17:59dans Mission Impossible.
18:01J'arrive pas à croire
18:03qu'ils vont y arriver d'une certaine façon.
18:05Et c'est peut-être ça le plus inquiétant.
18:07Parce que si moi j'arrive pas à croire, les agences
18:09de notation, elles n'ont plus.
18:11Il faut espérer qu'ils sortent un budget pour la France.
18:13Il faut espérer qu'ils parviennent à faire
18:15des vraies économies
18:17de dépenses publiques.
18:19Sur le papier, il y en a
18:21mais il n'y a pas ce qu'il nous a dit.
18:23C'est-à-dire que là, on n'est pas tout à fait
18:25aux 40 indiqués.
18:27On est un peu en dessous. Tout comme les impôts,
18:29on n'est pas tout à fait également
18:31aux 20 prévus. On est plutôt en dessous.
18:33Donc tout ça, ça ne fait pas
18:35la rue Michel, comme on dit.
18:37Je ne sais pas comment il va s'y prendre.
18:39Dans tous les cas, il va devoir avoir
18:41quand même
18:43la coopération de la part des groupes qui le soutiennent.
18:45Pour nos auditeurs, je dois préciser
18:47que la rue Michel est une expression
18:49qui court beaucoup dans la rédaction parisienne.
18:51Parce que nous avons une rue parisienne qui s'appelle la rue Michel-le-compte.
18:53Donc en fait, ça veut dire ça fera le compte.
18:55J'adore vous informer.
18:57Magnifique.
18:59C'est dans le 4ème arrondissement.
19:08RTL Soir.
19:10On refait le monde.
19:12Avec Yves Kelvin.
19:14Et nous continuons de chercher nos 60 milliards d'économies
19:16annoncées par le Premier ministre.
19:18Alors Bercy fait savoir que c'est l'État qui sera le plus gros
19:20contributeur à hauteur de 20 milliards.
19:22Ça veut dire que les fonctionnaires sont dans le viseur ?
19:24Je ne sais pas. Anne-Jarlène Bézina ?
19:26En réalité, on va poursuivre une politique
19:28de réduction de la dépense publique qui est très
19:30présente dans nos discours depuis presque
19:322007.
19:34La seule question, c'est qu'en fait, on en parle beaucoup, mais on n'a jamais
19:36réussi à trouver la solution. Donc est-ce que maintenant
19:38on va y arriver ? C'est la
19:40grande question.
19:42Les ministères doivent fournir 5 milliards d'économies
19:44et la Sécurité sociale doit dégager
19:4615 milliards. Et on est en ligne avec
19:48le docteur Christophe Prudhomme. Merci beaucoup de nous rejoindre
19:50Christophe Prudhomme, médecin urgentif,
19:52je le rappelle, conseiller régional France Insoumise.
19:54La Sécurité sociale,
19:5615 milliards en moins. J'imagine que vous
19:58devez être avis.
20:00Écoutez, c'est catastrophique.
20:02Parce que vous savez, on a un système de santé
20:04qui, effectivement, est en
20:06grande souffrance. Et de nouveau,
20:08nous imposer un plan
20:10d'économie, c'est prendre
20:12la responsabilité de ce qu'on appelle publiquement
20:14des pertes de chances par défaut de moyens.
20:16Mais les pertes de chances par défaut de moyens, ce sont
20:18des morts évitables. Voilà, donc
20:20il faut être sérieux.
20:22Ce dont souffre
20:24aujourd'hui notre système de santé,
20:26c'est pas de trop de dépenses.
20:28C'est d'un manque de recettes. Parce que
20:30on a les exonérations de cotisations sociales
20:32qui ne sont pas compensées. On a des
20:34frais financiers très importants parce que les hôpitaux
20:36sont endettés. On a un impôt qui
20:38s'appelle la taxe sur les salaires, 5 milliards
20:40qui est prélevé sur le budget des hôpitaux
20:42pour aller directement dans les caisses de l'État. C'est un impôt injuste.
20:44Voilà, il y a d'autres solutions
20:46que, de nouveau, nous imposer
20:48un plan d'économie alors
20:50que nous sommes déjà à l'os, à l'hôpital.
20:52J'aimerais bien comprendre. Vous nous dites
20:54c'est l'hôpital qui est abusé
20:56et non l'inverse ?
20:58Aujourd'hui,
21:00tout le monde sait que
21:02l'hôpital manque de moyens. Nous manquons
21:04de lits, nous manquons de personnel
21:06et il va falloir faire encore
21:08des économies. Comment voulez-vous
21:10que nous puissions travailler dans de bonnes conditions
21:12et nous occuper de nos malades ?
21:14Ce n'est pas possible.
21:16Que répondez-vous à ceux qui expliquent qu'en fait,
21:18il y a une très mauvaise organisation dans nos hôpitaux
21:20qui ont pris de mauvaises habitudes ?
21:22À côté,
21:24moi, je dis à ces gens-là
21:26qu'ils viennent voir dans quelles conditions on travaille.
21:28Bien sûr, il y a des problèmes
21:30d'organisation de notre système de santé
21:32mais vous savez, on ferait beaucoup d'économies
21:34si c'était uniquement le service public
21:36et qu'on n'avait pas ces cliniques privées
21:38qui aujourd'hui sont dans les mains de grands groupes
21:40et qui
21:42ponctionnent l'argent de la sécurité sociale.
21:44On a vu ce que donnait le privé dans le domaine
21:46de la santé. C'est hors PA et dans le domaine social
21:48c'est les crèches, c'est les scandales.
21:50C'est les gens qui pensent qu'à rémunérer
21:52les actionnaires qui ont investi dans le système de santé
21:54et qui ponctionnent l'argent public. C'est ça les abus.
21:56Donc les questions d'organisation, oui
21:58mais instaurons un service public
22:00avec un seul financeur qui est la sécurité sociale
22:02en nous débarrassant des assurances maladies complémentaires
22:04et on fera des bonnes économies
22:06et on aura de l'argent pour soigner nos malades.
22:08Il y a d'autres solutions aujourd'hui
22:10organisationnelles et financières
22:12que celles qui nous sont proposées par le gouvernement
22:14et ça serait bien qu'on en discute et je peux vous dire
22:16que non seulement le personnel de santé est en colère
22:18mais nos patients sont en colère. Et quand
22:20vous avez des politiques qui disent, moi je suis urgentiste
22:22que les gens viennent pour rien aux urgences,
22:24je les invite à venir dans la salle d'attente
22:26et qu'ils disent ça aux gens qui sont dans la salle d'attente
22:28qui n'ont pas de médecin traitant ou qui ont essayé de trouver
22:30un médecin qui consulte la journée en urgence
22:32et qui ne l'ont pas trouvé. Et puis je pense
22:34qu'ils repartiront avec le goudron et les plumes.
22:36Merci beaucoup d'avoir pris la parole
22:38dans cette émission, Christophe Podome, un médecin urgentiste
22:40et conseiller régional je le rappelle,
22:42France Insoumise. Bon travail
22:44et bon courage à vous. On vient d'entendre
22:46un témoignage puissant qui nous
22:48interpelle, je lui dis
22:50à Christophe Podome
22:52qu'il y a peut-être besoin d'organiser un petit peu mieux
22:54la vie de nos hôpitaux. Il nous dit non, on se fait piller
22:56en fait, si je résume la situation.
22:58C'est aussi le sentiment, quel que soit la tendance
23:00politique, je dis ça parce que lui est France Insoumise
23:02mais on a la même chose chez les macronistes, les soignants
23:04j'entends. Il y a un problème
23:06d'absence de débat sur cette
23:08austérité ou appelons-la
23:10autrement ces économies qu'on nous propose.
23:12Au fond, on peut tous accepter
23:14qu'il va falloir faire des économies, pourquoi pas
23:16et d'ailleurs il ne dit pas autre chose
23:18ce qui est vraiment frappant dans la séquence
23:20c'est qu'il n'y a pas
23:22de débat sur les modalités
23:24c'est-à-dire qu'encore une fois on est dans un fonctionnement
23:26bonapartiste
23:28vertical
23:30d'autorité alors que le pays a
23:32besoin, et d'ailleurs la Macronie avait
23:34montré l'exemple de ça au début, de participatif
23:36de collaboratif
23:38quand il dit venez dans les urgences, c'est ce que disent
23:40tous les médecins urgentistes de toutes
23:42les tendances politiques de tous les hôpitaux
23:44de France. D'accord pour faire des
23:46économies mais venez voir comment ça se passe.
23:48Qui ont le taux d'administration
23:50un des plus élevés d'Europe aussi
23:52Pourquoi on n'a plus d'administration hospitalière
23:54qu'en Allemagne ?
23:56Le problème Bruno Joly c'est que là
23:58il n'y a pas de débat
24:00et on nous met...
24:02Oui mais c'est
24:04comme ça que ça s'est fait
24:06parce qu'il y a eu une dissolution
24:08on a pris le débat public en otage pendant deux mois
24:10il faut refaire du débat
24:12On n'arrive plus à faire des économies parce qu'il n'y a pas de courage politique
24:14Si, débattons et essayons de parler aux gens
24:16sur le terrain. Moi ce qui me choque c'est qu'il n'y a pas de débat
24:18public. Les français ne sont pas idiots
24:20débattons des solutions. Mais on ne peut pas
24:22leur imposer en force en leur disant il faut aller vite
24:24sinon vous allez voir. Anne-Charlene Bézina
24:26Je pense que le problème de nos économies
24:28c'est qu'on les fait toujours dans l'urgence
24:30et précisément il y a peu de temps
24:32pour débattre. C'est un des inconvénients
24:34du Ségur de la santé
24:36qui avait eu lieu, qui devait justement mettre
24:38sur la table la question de la réorganisation du système
24:40de santé. Vous avez évoqué tout à l'heure des réformes de structure
24:42ça veut dire quoi ?
24:44Peut-être diminuer les étages
24:46c'est-à-dire que notamment dans l'hôpital il y a beaucoup
24:48d'administrations consultatives, d'administrations
24:50qui décident à la place de certaines, etc.
24:52Je pense qu'on peut faire confiance à l'autonomie
24:54qu'on peut essayer de faire des gains d'échelle à ce niveau-là
24:56Il y a une très mauvaise gestion
24:58je rejoins ce qui a été dit, c'est-à-dire très colbertiste
25:00de la France en général. Et d'ailleurs les 20 millions
25:02milliards d'économies
25:04qui sont proposées
25:06sont sur la simplification des structures. Cette fameuse
25:08réforme de l'Etat, il serait temps qu'on s'y attelle
25:10véritablement parce que celle-là
25:12c'est presque une mode
25:14de train de vie à la française
25:16qui est à mon sens presque
25:18toxique. Donc ça fait longtemps
25:20qu'on travaille dessus. L'Union Européenne nous incite
25:22d'ailleurs à essayer de faire des efforts
25:24c'est pas sûrement sur l'hôpital qu'il faut le faire
25:26mais en tout cas sur la manière de gérer nos administrations
25:28et il serait temps qu'on le fasse courageusement.
25:30Je précise que le MEDEF, donc les patrons se plaignent
25:32des coups de sabots sur les allégements de Charles
25:34et prétendent qu'il y a une menace sur
25:36des centaines de milliers d'emplois.
25:38Et ils craignent aussi un effet de récession
25:40ils craignent que ça tue la croissance
25:42économique, il faut le dire aussi.
25:44On continue de refaire le monde et donc la France dans un instant avec
25:46nos intervenants.
25:48RTL, on refait le monde
25:50avec Yves Calvi
25:52Yves Calvi jusqu'à 20h
25:54On refait le monde
25:56sur RTL
25:58Avec Anne-Charlene Bézina, constitutionnaliste
26:00et spécialiste de notre vie politique, Philippe Moreau-Chevrolet
26:02expert en communication politique
26:04et seigneur partenaire de l'agence Iconique
26:06j'ai bien dit. Oui, merci beaucoup.
26:08Je suis assez fier quand même d'avoir un partenaire seigneur
26:10sur mon plateau. Et Bruno Jeudy
26:12directeur délégué de la tribune dimanche
26:14Bruno Retailleau
26:16veut régulariser au compte-goutte
26:18les sans-papiers qui se trouvent sur le sol français
26:20même ceux qui travaillent depuis des années
26:22ça vous choque ?
26:24Vous comprenez ? Comment vous réagissez à ça Anne-Charlene Bézina ?
26:26On a déjà eu ce débat en fait
26:28avec la loi immigration, c'est-à-dire
26:30qu'on s'est posé la question des régularisations
26:32avec les métiers en tension, etc. C'est un débat qui mérite
26:34évidemment d'être mené
26:36Je rappellerai évidemment qu'il y a des critères
26:38des critères de l'état de droit
26:40qui n'est pas très en ce moment cher à Bruno
26:42Retailleau, mais il faut lui rappeler ces limites-là
26:44c'est-à-dire qu'au fond on peut régulariser
26:46à partir du moment où il y a des conditions
26:48de stabilité, au moment où l'employeur le demande
26:50donc il faut aussi qu'on reste quand même dans ce
26:52dialogue-là. La circulaire qui a été faite
26:54de sa part au préfet est quand même d'une dureté
26:56qui interroge sur les limites
26:58du droit. Il y en a des limites, ça ne veut pas
27:00dire qu'on empêche le législateur de faire
27:02mais il y a des limites. J'ai envie de vous dire par définition
27:04ils sont illégaux, on est d'accord, mais on a besoin
27:06d'eux puisque beaucoup sont au boulot
27:08enfin je suis désolé, mais chaque fois que je vais dans un restaurant
27:10et j'adore y aller
27:12je suis désolé, je ne peux pas accuser
27:14tous les restaurateurs d'avoir des gens
27:16sans papier chez eux, mais enfin
27:18on ne peut pas non plus ne pas y penser
27:20je vois que vous réagissez Philippe Moreau-Chevrolet.
27:22Oui c'est d'une très grande hypocrisie parce qu'en fait sans
27:24les immigrés clandestins ou pas
27:26d'ailleurs l'économie française ne tourne pas
27:28si on reste sur l'exemple des hôpitaux
27:30les médecins étrangers c'est eux qui assurent les urgences
27:32aujourd'hui et qui font que vous êtes soigné
27:34il faut le dire aux gens ça quand même, il faut le répéter
27:36ils sont payés trois fois moins que leurs
27:38homologues français. Un médecin français
27:40va gagner 6000 euros par mois, un médecin étranger
27:42pour le même travail voire plus gagnera
27:442000. Donc c'est
27:46juste après 10 ans, 15 ans d'études
27:48à l'étranger certes, mais les mêmes études
27:50donc c'est la réalité de l'économie française
27:52beaucoup de restaurants, de chantiers
27:54beaucoup de notre économie ne tiendrait pas évidemment
27:56sans immigration clandestine ou pas.
27:58Est-ce que c'est une menace pour nos
28:00économies j'ai envie de dire, pour les PME,
28:02les artisans, les restaurants ?
28:04On vieillit Yves, vous disiez je suis seigneur
28:06partenaire. Non pas seigneur partenaire, il y a seigneur
28:08la France est en train de se seigneuriser
28:10Ah j'entends bien, pardon
28:12La vérité c'est que
28:14Bruno Retailleau
28:16pose
28:18un principe, une idéologie
28:20sur la table, il a une conviction, après
28:22il y a la réalité, il y a la loi,
28:24il faudra bien sortir ses décrets aussi sur les métiers en tension
28:26et puis il y a aussi ce que font nos voisins
28:28l'Italie, Georgina Meloni n'est pas
28:30une mollassonne en matière
28:32d'immigration
28:34eh bien, pour
28:36mener sa politique de
28:38fermeture des frontières, elle a aussi
28:40dans le même temps régularisé
28:42plusieurs centaines de milliers
28:44de clandestins qui étaient là depuis longtemps
28:46sur le territoire, c'est aussi le moyen
28:48d'un moment de réguler
28:50cette immigration, donc est-ce que
28:52bon, après, la durée
28:54de vie de ce gouvernement, on ne sait pas
28:56Oui mais on finit toujours par dire ça
28:58donc on est quand même obligé dans un premier temps de les prendre au pied de la lettre
29:00Mais je pense que dans un premier temps, Bruno Retailleau
29:02pose ce qu'il pense, ses principes
29:04et après il y aura la réalité
29:06Alors, le ministre de l'Intérieur évoque sa volonté
29:08de vouloir utiliser la diplomatie
29:10migratoire, est-ce que vous avez compris
29:12ce que ça veut dire ? Moi pas
29:14Oui, c'est les laisser-passer consulaires
29:16c'est-à-dire échanger
29:18vous nous reprenez les OQTF
29:20c'est-à-dire ceux qui sont ici
29:22obligés de quitter le territoire suite à des décisions
29:24de justice
29:26mais souvent, le problème c'est qu'en face
29:28les pays ne veulent pas les reprendre, il faut laisser passer consulaires
29:30donc en fait, ce qui va se passer
29:32c'est que pour avoir des visas
29:34pour délivrer des visas, il y a une discussion
29:36avec les pays
29:38dont des ressortissants
29:40veulent venir en France, et donc on réduit
29:42le nombre de visas
29:44et on ne donne pas plus de visas s'ils n'acceptent
29:46pas le retour sur leur territoire
29:48de clandestins. Ça a déjà été tenté ?
29:50Oui, Darmanin l'a fait. Oui, c'est tenté
29:52ça a eu un peu de succès avec Darmanin
29:54En réalité, c'est vraiment une faillance
29:56On fait des deals en permanent, on vous renvoie à l'égor
29:58Oui, des deals
30:00d'efficacité finalement, c'est-à-dire qu'en fait
30:02on essaye tout simplement que ça fonctionne
30:04ce qui prouve en réalité que
30:06dans le droit existant, on peut faire des choses
30:08il s'agit en fait d'aller l'infirmer
30:10donc moi je crois que l'idée
30:12d'aller faire de la politique à l'international
30:14et au sein de l'Union Européenne en termes d'immigration
30:16c'est ce qu'il y a sûrement de plus efficace. Alors comme je sais
30:18qu'Anne Charlène est une passionnée de foule
30:20Non mais alors, vraiment passionnée
30:22Je voulais absolument vous parler ce soir
30:24du PFC, le Paris Football Club
30:26avec la famille Arnaud
30:28je le précise, en ce moment
30:30leader de la Ligue 2, ce qui est quand même très important
30:32bref, ils peuvent monter en Première Ligue l'an prochain
30:34Est-ce qu'on peut avoir deux équipes
30:36de foot à Paris ? Quel est votre point de vue ?
30:38Vous aimez ça le foot ? Alors moi, moi
30:40j'en rêve. Moi aussi j'en rêve
30:42C'est la seule capitale qui n'a pas plusieurs clubs de foot
30:44Rome en a deux
30:46Madrid en a au moins deux
30:48Londres en a cinq, six au minimum
30:50Berlin en a plusieurs
30:52et Paris, ça n'a
30:54jamais marché. Alors il y a eu le PFC
30:56Ottenegger a été en
30:58le racing, il y a eu le racing
31:00mais là, il n'y en a pas
31:02et donc, moi je trouve ça très très bien
31:04je trouve que c'est une excellente nouvelle
31:06Comment vous réagissez ?
31:08Alors c'est la famille Arnaud, ce qui est de
31:10c'est des propriétaires d'LVMH, attention c'est pas LVMH
31:12mais c'est la famille Arnaud
31:14A titre personnel
31:16Il y a deux choses intéressantes, c'est que les stars du foot
31:18maintenant sont des stars de la mode
31:20C'est des défilés quand ils
31:22entrent à leur centre de formation
31:24C'est vraiment des défilés de mode
31:26Ils sont incroyablement chics, modernes et
31:28transgressifs
31:30On est passé de Claudia Schiffer à Mbappé
31:32donc on a un changement d'icône
31:34et puis on a
31:36la deuxième chose qui est intéressante, c'est que Red Bull
31:38la marque qui est plutôt
31:40normalement en Allemagne et en Autriche a investi
31:42également dans le club, ça veut dire qu'on va aller vers un foot
31:44très spectaculaire, parce que ce qu'aime bien Red Bull
31:46c'est le jeu d'attaquant, le jeu vraiment offensif
31:48donc on va avoir deux clubs
31:50et ça peut être assez fantastique
31:52et il y aura une bataille sur le Parc des Princes
31:54ça va ranimer le sport dans la capitale
31:56J'ai bien compris, donc ça va être la famille Arnaud face au Qatar
31:58C'est ça, on va avoir un match France-Qatar
32:00Oui c'est un peu ça
32:02avec aussi
32:04très vite, parce que si
32:06le PFC monte en Ligue 1
32:08où ils joueront ?
32:10Au moment où le
32:12patron, le président...
32:14Madame Hidalgo là-dedans, elle est donc contente ?
32:16Elle est très contente
32:18C'est vrai qu'il faudra deux stades
32:20peut-être, ou il faudra alterner
32:22au Parc des Princes
32:24mais comme le PSG a un peu envie
32:26de partir, parce qu'il trouve que
32:28le stade n'est plus
32:30...
32:32Est-ce qu'ils peuvent jouer l'un contre l'autre ?
32:34C'est une question que je pose à Bruno Jeudy
32:36Est-ce qu'ils peuvent jouer l'un contre l'autre ?
32:38L'année prochaine, à partir du moment où le PFC
32:40est en L1, il y a des matchs PFC
32:42Les supporters vont avoir un choix terrible
32:44ça va être affreux
32:46Pour les parisiens comme nous...
32:48Suite au prochain épisode alors !
32:50On va adorer dans un instant
32:52l'essentiel de l'actualité
32:54et Faustine Bollard pour son émission Héros
32:56Bonsoir Faustine, quel est votre invité ce soir ?
32:58Bonsoir Yves, ce soir
33:00je vais vous faire vivre un petit peu la famille Bélier
33:02Souvenez-vous de ce film
33:04Ludivine, cette jeune femme de 24 ans
33:06que je vais vous présenter dans un instant
33:08est entrée dans son quotidien d'entendante
33:10au sein d'une famille quasi exclusivement
33:12atteinte de surdité
33:14et vous allez voir que ça soulève plus de questions
33:16qu'on ne peut imaginer. A tout de suite avec Ludivine
33:18A tout de suite Faustine

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