On refait le monde ce soir avec Jean-Baptiste Djebbari, ancien ministre d'Emmanuel Macron, Gaspard Gantzer, ancien conseiller de François Hollande, Président de Gantzer Agency et Jean-Sébastien Ferjou, directeur du media Atlantico. Au programme :
• Trois mois après la dissolution, Macron consulte toujours et de nouveaux noms circulent pour Matignon. La décision est proche ?
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi et Agnès Bonfillon du 02 septembre 2024.
• Trois mois après la dissolution, Macron consulte toujours et de nouveaux noms circulent pour Matignon. La décision est proche ?
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi et Agnès Bonfillon du 02 septembre 2024.
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00:00On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:05Et de 19h à 20h, vous le savez, nous refaisons le monde avec ce soir Jean-Baptiste Djebari,
00:10ancien ministre des Transports.
00:11Bonsoir.
00:12Jean-Sébastien Fergeau, directeur du site Atlantico et Gaspard Ganser, ancien conseiller
00:15en communication du président Hollande et vous présidez désormais Ganser Agency.
00:20Bonsoir.
00:21Bienvenue à vous trois.
00:22Ça vous manque un chef de gouvernement, Gaspard Ganser ?
00:25On finit presque par s'habituer à cette drôle de situation parce que ça fait 50
00:30jours, on n'a même plus à compter les jours.
00:31Moi, ça ne me manque pas à titre personnel, même si on aura envie de passer à d'autres
00:34sujets.
00:35On n'a pas de sujet de débat possible.
00:36Mais je pense que ça va commencer à manquer aux Français parce que là, on est pendant
00:39les vacances et pendant les Jeux, je pense qu'on pourrait s'en passer.
00:41Mais maintenant, il y a quand même des vrais sujets à régler.
00:42Il nous faut un budget, il faut réussir la rentrée scolaire, il y a des problèmes
00:45de sécurité dans le pays qu'il faut régler et plein de défis à relever.
00:48Et avec un gouvernement démissionnaire, ça pose quand même problème et il faudrait
00:51qu'on ait un vrai gouvernement au travail.
00:52Jean-Sébastien Fergeau ?
00:53C'est moi.
00:55Oui, c'est pour ça que je suis venu en deux temps, pardonnez-moi.
00:59Non, personnellement, pas vraiment.
01:01Mais effectivement, je crois que ce qui me manque plus, c'est d'ailleurs une classe
01:04politique raisonnable des gens qui prennent en compte le résultat.
01:07Mais c'est un problème de devoir avoir pendant 50 jours un chef de gouvernement.
01:09Ça l'est plus qu'en Belgique.
01:10Pendant l'été, ça nous apporte franchement.
01:11Oui, mais souvent, on compare à la Belgique, on me dit, regardez, les Belges ont passé
01:15512 jours.
01:16Enfin, il y a 12 niveaux de gouvernement différents en Belgique, c'est-à-dire que
01:18le niveau de décision qui se prend au niveau fédéral à Bruxelles, il est beaucoup plus
01:22réduit qu'en France, qui est un pays extrêmement centralisé.
01:24Donc, quand il n'y a pas de gouvernement, de facto, la France est un pays où ça ne
01:28bouge pas.
01:29Et il y a quand même des tas de décisions à prendre.
01:30Gaspard Gandzer citait le budget.
01:32J'ai quand même lu la semaine dernière le ministre du budget qui annonçait que les
01:35rentrées fiscales sont moins bonnes que prévues, qu'on dépense beaucoup plus que prévue,
01:38qu'il y a eu des dépenses exceptionnelles, notamment pour calmer la situation en Nouvelle-Calédonie,
01:42et que les collectivités territoriales dépensent aussi beaucoup plus que prévu.
01:45Donc, il vaudrait peut-être mieux que les responsables politiques se mettent d'accord,
01:48arrivent à comprendre que non, il n'y a pas de mandat des Français pour être dans la
01:51radicalité de gauche ou de droite, ou pour faire des virages dans je ne sais quel sens.
01:55Ils veulent que ça ne bouge pas beaucoup.
01:57Ben, faisons quelque chose qui ne bouge pas beaucoup.
01:59Parce que sinon, ça va finir par le FMI et par Tchad-DPT.
02:01Pourquoi ça dure autant ?
02:03Il y aurait peut-être mieux.
02:04On pourrait demander à Tchad-DPT.
02:05On verra.
02:06Peut-être qu'on s'amusera.
02:07Fais-nous ce qu'Alexis Colère...
02:08Je ne sais pas si c'est l'avenir du pays qui ne pourrait pas...
02:09Jean-Baptiste Gébari, pourquoi ça dure autant ? Comment expliquez-vous ça ?
02:14Ça dure autant parce qu'il y a eu une élection, que de cette élection on n'a débouché aucune
02:17majorité absolue.
02:22Il n'y a pas de coalition majoritaire dans le pays, ni à gauche, ni à droite, ni au
02:26centre.
02:27Et quand on n'a ni majorité absolue, ni coalition majoritaire, on doit construire
02:30quelque chose d'une autre nature.
02:32Ce que le Président essaie de construire autour certainement d'une personnalité qualifiée
02:36avec une légitimité qui peut être patronale, syndicale, entrepreneuriale, politique ou
02:40autre.
02:41Et ça prend un peu de temps.
02:42Parce qu'avec cette personnalité autour d'elle, il faudra créer un nouveau projet,
02:46lui donner quand même une forme de légitimité avec des syndicats par exemple, passer un
02:49budget et tenir le temps que ça peut tenir.
02:51On a besoin d'un casting, on a besoin d'une légitimité, c'est de toute façon le défaut
02:55majeur du macronisme depuis le début.
02:56Il n'y a pas de corps intermédiaire, on a besoin de partis.
02:59Mais là, les partis, à mon sens, sont irresponsables.
03:01Depuis deux mois, ils auraient eu le temps de se discuter, de dire « Ok, il n'y a
03:04pas de majorité comme vous le disiez, sur quoi pouvons-nous nous mettre d'accord pour
03:08au moins avancer un peu ? On ne va pas faire semblant de changer le monde ? » Il n'y
03:11a pas de mandat défensif.
03:12Vous nous dites qu'il n'y a eu aucun contact pendant deux mois ?
03:15Mais chaque parti a écrit des lettres, alors il s'envoie des lettres que personne ne lit,
03:18on n'en parle pas.
03:19Qu'ont-ils fait d'autres ?
03:20Je ne sais pas.
03:21J'étais enversé.
03:22Je crois qu'on a entendu Olivier Faure ce matin dire qu'on allait abroger la réforme
03:26des retraites.
03:27Comment on va le financer ? Je ne sais pas.
03:28On fera une conférence après.
03:29Mais pourquoi ils ne le feront pas avant ?
03:30S'ils veulent abroger la réforme des retraites, pourquoi pas ? C'est une proposition politique.
03:33Mais dans ce cas-là, qu'ils se mettent d'accord avec d'autres forces politiques sur une
03:36proposition de financement alternative.
03:37En a-t-il parlé ?
03:38Il y a quand même une question qui se pose, Gaspard Ganser.
03:41Les consultations, ça sert à quoi ? Comment ça marche ? Est-ce que c'est du théâtre
03:45pour monter les marges de Matignon ? Quel est le sens de tout ça ?
03:47Je pense qu'il y a eu un peu deux temps.
03:49Je pense qu'à un premier temps, le président de la République a un peu joué la montre.
03:51On va le reconnaître.
03:52Il a laissé passer les Jeux Olympiques.
03:54Il a pris des vacances à Brégançon.
03:55Il a bien le droit.
03:56Tout le monde était soulagé.
03:57Tout le monde peut-être était content d'être en vacances, d'ailleurs, après cette forme
04:00quand même d'hystérie politique qu'il y avait eu.
04:02La dissolution, c'est tout à fait possible.
04:03Ça, c'est à un premier temps.
04:04Je pense que maintenant, depuis 15 jours, il essaye de mener des consultations.
04:08Mais je pense qu'il prend les choses dans le mauvais sens.
04:11Il pense qu'il est une sorte de deus ex machina et qu'il a un sort de pouvoir suprême qui
04:15va permettre lui-même de faire émerger des coalitions.
04:17Or, on voit bien que c'est ce qu'il porte dans la vie.
04:19C'est ce qu'il pense.
04:20On ne découvre pas la psychologie du président de la République.
04:22Il pense ça.
04:23Et je pense qu'il sous-estime le rejet personnel dont il fait l'objet vis-à-vis des partis
04:27politiques et du reste du pays, et qu'il n'est pas la meilleure personne placée pour
04:32réaliser cela.
04:33Moi, je pense qu'il aurait dû faire les choses dans l'autre sens, c'est-à-dire tenter
04:37de nommer une personnalité.
04:38Ça lui appartient.
04:39C'est l'article 8 de la Constitution.
04:40Et laisser cette personnalité tenter de trouver des compromis.
04:43Y arriver ou ne pas y arriver.
04:44Là, il est en train de rechercher le mouton à neuf pattes qui n'existe pas.
04:48Et en fait, il se met la pression lui-même parce qu'il va finir forcément par sortir
04:51un nom qui sera déceptif, qui ne permettra pas de régler la situation d'un coup de baguette
04:55magique.
04:56Donc, maintenant, il faut que ça cesse.
04:57Il faut qu'il choisisse quelqu'un et que cette personne, femme ou homme, aille devant
05:00le Parlement et les partis politiques pour entamer ce dialogue.
05:03Jean-Raciste Jébarré.
05:04Moi, je suis en désaccord avec Gaspard parce qu'il a tenté de faire ça.
05:06Il a fait parler les partis entre eux.
05:08Les partis ne s'accordent pas entre eux.
05:10Donc, on peut faire émerger n'importe quelle personnalité dans les partis, Lucie Castex
05:12ou d'autres.
05:13Dès lors que les partis ne s'accordent pas entre eux pour un projet majoritaire, il n'y
05:16a pas de possibilité de donner quelqu'un.
05:17Nicolas Demorand.
05:18Mais, Jean-Baptiste, ils ne se mettront jamais d'accord.
05:19On peut le regretter, on peut s'en déjouer, mais ce sera le cas.
05:22Donc, si on suit votre raisonnement, il ne nommera jamais de Premier ministre.
05:25Jean-Baptiste Jébarré.
05:26Si.
05:27Moi, je pense qu'il va nommer un Premier ministre très rapidement.
05:29Mais ensuite, le sujet, quand on n'a pas des partis pour construire une coalition majoritaire,
05:34on fait quoi ? On discute avec les forces vives de la nation.
05:36Je pense que ce sera probablement le moment où le macronisme sera le plus porté vers
05:39les corps intermédiaires, les syndicats, le patronat, mais surtout les syndicats.
05:42Je pense que même une bonne façon de faire passer un budget, c'est de s'accorder sur
05:45une plateforme politique, économique et sociale avec les syndicats pour passer un budget.
05:48Je pense que oui, il va y arriver.
05:50Et que les partis auraient fait le travail, comme le disait Jean-Sébastien, auraient trouvé
05:53une façon d'avoir une coalition, une cohabitation qui soit majoritaire au moins pour un temps,
05:57on n'en serait pas là.
05:58Nicolas Demorand.
05:59Juste, vraiment, dans un mot, je comprends ce raisonnement qui peut se tenir, mais on
06:03semble oublier que c'est quand même le Président de la République qui a créé la situation
06:06dans laquelle on se retrouve aujourd'hui.
06:07Personne ne l'oublie à 17h.
06:08Charline Vanhoenacker.
06:09Ça semble indéniable.
06:10Nicolas Demorand.
06:11Mais il faut le répéter, il s'en cesse.
06:12Charline Vanhoenacker.
06:13Oui, oui, oui.
06:14Nicolas Demorand.
06:15Aujourd'hui, c'est assez facile de le dire, c'est les partis politiques.
06:16Charline Vanhoenacker.
06:17Attendez, attendez.
06:18Nicolas Demorand.
06:19Il l'a créé, mais les autres le souhaitaient aussi.
06:20Le Rassemblement national a réclamé une dissolution au soir des élections européennes.
06:21C'est le bal des hypocrites.
06:22Charline Vanhoenacker.
06:24Et le metteur en scène commence à nous lasser, on la connaît la pièce et c'est une sorte
06:29de mauvais théâtre de boulevard.
06:30Sauf que l'amant n'est pas dans le placard, c'est d'ailleurs le Premier Ministre.
06:33Je suis désolé.
06:34Nicolas Demorand.
06:35Vous avez ouvert la porte du placard ?
06:36Charline Vanhoenacker.
06:37On me parle d'un certain Thierry Baudet, mais je ne connais pas ce monsieur.
06:42Nicolas Demorand.
06:43Cela dit, il y a le Parlement avec les deux chambres et le Conseil économique, social
06:47et environnemental qui représentent la société civile, les intérêts constitués de la société
06:52civile, qui ne sert pas à grand-chose de manière générale.
06:55Pourquoi pas ? Ce serait la première fois qu'Emmanuel Macron essaierait d'aller vers
06:58des corps intermédiaires.
06:59Maintenant, j'entendais M.
07:00Baudet qui disait qu'il y avait une condition que ce soit un vrai coup de barre à gauche,
07:04mais il n'y a pas de mandat pour ça dans le pays, pas plus qu'il n'y aurait de mandat
07:07pour l'inverse.
07:08Encore une fois, il faut travailler sur des projets et des projets modestes.
07:11Les Français ont souhaité cette situation.
07:13Ils ont l'impression d'être au bord du précipice dans le brouillard.
07:16Vous ne mettez pas au volant quelqu'un qui va vous faire désembarder dans un sens ou
07:19dans l'autre.
07:20Surtout si vous ne voyez pas de quel côté est le précipice.
07:21Mais sur un sujet qui vous tient à cœur, Jean-Sébastien Ferjou, par exemple sur la
07:24réforme des retraites, il y a eu une majorité aujourd'hui au Parlement pour la brocher
07:27ou la suspendre.
07:28Mais elle ne me tient pas à cœur, je considérais que ça n'avait aucun sens de gaspiller
07:34autant de capital politique pour une réforme qui produisait aussi peu d'effets financiers.
07:38Bravo Jean-Sébastien Ferjou, on vous retrouve dans un instant après le rappel des titres
07:47de l'actualité pour continuer à débattre sur notre antenne et c'est ce que nous aimons.
08:17Un juge qui se prononcera demain dans la journée.
08:20Les deux rugbymen sont accusés de viol en réunion lors d'une soirée en boîte de nuit
08:25après un test match contre l'Argentine avec l'équipe de France.
08:28Ce n'est pas un refus de tempérer, c'est un crime, ce n'est pas un fait divers, c'est
08:33un fait de société.
08:34Les mots du ministre de l'Intérieur, démissionnaire Gérald Darmanin, hommage rendu à Eric Comine.
08:40Le gendarme a été tué par un chauffard récidiviste à Mougins le 26 août.
08:45La France roule sur l'or au Jeux Paralympiques.
08:477 médailles de plus, dont 4 en or avec Lucas Mazur il y a quelques minutes en badminton.
08:52Ce matin, le triathlon français a marché sur l'eau.
08:55Deux médailles d'or au compteur grâce notamment à notre porte-drapeau Alexis Hankinquan au
09:01classement provisoire à la France.
09:03Et quatrième avec 33 médailles, plus qu'une en or et on égalera Tokyo en 2021.
09:08Une bande de noix qu'on retrouvera à 20h.
09:10Allez, on refait le monde.
09:15On refait le monde.
09:16Avec Yves Kelvin.
09:17Avec Jean-Sébastien Ferjou, directeur du site Atlantico, Gaspard Ganser, ancien conseiller
09:21en communication du président Hollande, président de Ganser Agency, et Jean-Baptiste Djebari,
09:26ancien ministre des Transports.
09:28Bon alors, Thierry Baudet, président du CESE, on parle beaucoup de lui, c'est parce que
09:33personne ne le connaît ?
09:34Probablement.
09:35C'est un homme qui a une bonne réputation, une réputation d'attention au dialogue social.
09:40Il connaît bien les syndicats, il a prouvé à la tête du CESE qu'il était capable de
09:44mettre en place des conventions citoyennes et de prémunir le débat, mais bon.
09:47Ça fait un premier ministre ça ?
09:48Non, pas sûr.
09:49Il a certes de l'expérience, c'est un gars bien, mais je crains qu'il ait aussi été
09:54choisi pour, en tout cas s'il est choisi, parce que ce n'est pas confirmé, pour de
09:58mauvaises raisons.
09:59Un, parce que peut-être qu'on ne sait pas trop où le situer politiquement et qu'il
10:02a une forme de neutralité qui peut lui permettre peut-être de ménager une forme d'ambiguïté
10:07pendant quelques semaines ou quelques mois et empêcher une forme de ceinture, ceinture
10:10de censure.
10:11Il faudra bien sortir de l'ambiguïté.
10:12Et la deuxième chose, et ce n'est pas très gentil pour prendre la République, mais je
10:15le pense quand même, c'est que je pense que prendre la République n'aime pas s'entourer
10:18de personnalités fortes.
10:19Et c'est vrai que s'il y avait eu Bernard Cazeneuve ou Xavier Bertrand, il aurait eu
10:23face à lui des gens qui étaient prêts à lui tenir tête.
10:25Thierry Baudet, bon je n'ai rien contre lui, je ne le connais pas a priori.
10:28Non, mais là vous n'en faites pas un portrait très plaisant si je puis me permettre.
10:31Quand t'as ces capacités à diriger le pays, à résigner, enfin, il a proposé une politique
10:35pour passer sur la République, Gaspard Ganser.
10:37Pour l'instant, il n'est pas distingué par une forte capacité d'opposition dans
10:39les mandats, c'est qu'il est plutôt quelqu'un de consensuel, ce qui peut être utile pour
10:42le pays, mais qui ne fera pas de lui un Premier ministre cohabitant, classiquement, comme
10:47on peut le reconnaître.
10:48Alors, Jean-Baptiste Djébari, voulez-vous être l'avocat en quelque sorte de Thierry
10:52Baudet ?
10:53Non, mais d'abord, si on regarde les personnalités politiques qui ont émergé dans les 5-7 dernières
10:56années, on n'aurait certainement pas, il y a 7 ans, dit que telle ou telle personnalité
10:59politique émergerait.
11:00Souvent, la vie, la vie fait un peu le monde en politique.
11:02Et donc, quand on est nommé, on prend la bille, on devient Premier ministre ou Président,
11:06et au bout de 5 mois, tout ça paraît complètement naturel.
11:09C'est vrai.
11:10Par ailleurs, le profil, et pourquoi on parle de profil comme Jean-Dominique Sénard, Président
11:13de Renaud ou Thierry Baudet, venant des institutions de la République, plutôt sur la vie démocratique
11:19participative, c'est parce que justement, on n'a pas de personnalité politique qui
11:22s'impose ou de coalition politique majoritaire qui s'impose.
11:25Donc, on en vient à des personnalités qui ont une légitimité patronale, syndicale,
11:29entrepreneuriale et autres, et qui vont tenter ou tenteraient de construire autour d'eux
11:35une majorité d'idées.
11:36Et donc, qui inventeraient une nouvelle façon de faire de la politique pour quelques mois,
11:39quelques années.
11:40C'est ça que tente de faire le Président de la République.
11:41Et je pense qu'il est lui aussi un peu contraint par le fait que notamment l'EPS et LR ne
11:46se soient pas mis en capacité de dire qu'ils voulaient gouverner.
11:48Et alors, on est obligé d'aller le chercher au CESE, Conseil économique, social et environnemental.
11:53Je ne sais pas, qu'est-ce que vous en pensez Jean-Sébastien Ferjot ?
11:55C'est tellement évident que ça paraît pas vrai d'une certaine façon.
11:59Je suis pas certain que la vie fasse le moine tant que ça, en tout cas pour des positions
12:03de Premier ministre.
12:04C'est-à-dire, encore plus, quand il n'y a pas de majorité, on est dans l'équivalent
12:07d'un régime parlementaire.
12:08Ça demande beaucoup d'habileté institutionnelle et d'expérience, d'expertise politique,
12:13un instinct politique qui ne s'invente pas.
12:15Alors, je ne vous dis pas que Thierry Baudet n'en a pas.
12:18Après, Gaspard Ganser disait qu'on ne s'est pas bien situé politiquement.
12:21Je peux vous dire que vu de la droite, si, tout le monde sait qu'il n'est pas de droite.
12:24Il était contre la loi immigration, il a pris position publiquement contre la loi immigration
12:29votée en janvier dernier, y compris dans sa version expurgée par le Conseil constitutionnel.
12:32Je ne pense pas qu'il soit furieusement de droite, ni même de centre-droite, mais c'est
12:35parfaitement légitime.
12:36Non, mais il est sans doute moins à gauche que Lucie Castex.
12:38Oui, certainement.
12:39Ça me paraît évident.
12:40Oui, oui.
12:41C'est pour ça que je vous le fais dire.
12:42Non, mais il est proche de Laurent Berger, donc voilà, c'est une sensibilité certainement
12:47sociale, démocratique.
12:48Oui, c'est ça.
12:49Voilà.
12:50C'est parfaitement respectable.
12:51Mais ce qui m'inquiète, ce n'est pas Thierry Baudet, c'est qu'on entendait déjà cet
12:53après-midi, ici ou là, alors le monde l'a écrit ou d'autres, qu'Emmanuel Macron avait
12:57choisi le directeur de cabinet de Thierry Baudet pour lui.
13:00Donc, si c'est à l'arrivée, pour qu'on se retrouve avec un perroquet d'Alexis Kohler
13:04et d'Emmanuel Macron, donc le secrétaire général de l'Elysée, oui, mais c'est comme
13:06ça que ça a fonctionné.
13:07Edouard Philippe n'avait pas eu le choix de son directeur de cabinet, Elisabeth Borne
13:11n'a pas eu le choix de son directeur de cabinet, Gabriel Attal n'a pas eu le choix de son directeur
13:14de cabinet.
13:15Donc, Emmanuel Macron, de toute façon, il ne peut pas y avoir de coalition dans ce pays.
13:18Quand vous avez une coalition en Allemagne, le chancelier Scholz ne décide pas si le ministre
13:22des Finances, à l'heure actuelle, il est libéral, le chancelier, il est social-démocrate.
13:25Ce n'est pas le chancelier Scholz qui a choisi le directeur de cabinet du ministre des Finances
13:29allemands.
13:30Emmanuel Macron, il veut être tous les directeurs de cabinet et tous les ministres en même
13:32temps.
13:33De toute façon, arrêtons de faire semblant, il veut être le premier ministre.
13:35Qu'il se nomme !
13:36– Il y a un problème, si vous permettez, un problème démocratique qui se pose.
13:38Je vais citer Gérald Darmanin, ça va vous étonner, mais Gérald Darmanin a eu un bon
13:42argument pour critiquer Lucie Castex, moi personnellement, je trouve qu'elle est quelqu'un
13:48de bien, ça nous fera une différence de plus.
13:50Il avait dit, non mais qui connaît Lucie Castex ? Personne n'a voté aux élections
13:54législatives pour Lucie Castex.
13:55Certes, elle n'était pas candidate, elle n'était pas à l'enjeu en politique.
13:58– Ce n'est pas un argument.
13:59– Oui, mais c'est un argument que le ministre de l'Intérieur a avancé.
14:01Là, vous imaginez les Français, dont nous sommes tous des représentants ici, on les
14:06a fait voter aux européennes, bon ça n'a rien à voir avec le Schmilbic, mais ils ont
14:09quand même voté, puis aux législatives deux fois, et là on va leur sortir un nom
14:12du chapeau que personne ne connaît, je n'ai vraiment aucun problème avec Thierry Baudet,
14:16quelqu'un de très respectable, qui a une bonne réputation, ils vont sortir de nulle
14:18part.
14:19Et donc, en termes de contrat démocratique, les gens vont se dire, mais c'est quoi cette
14:21histoire ? Qui c'est ce nom encore qu'on va nous sortir de nulle part ?
14:25C'est Monsieur Baudet.
14:26– Mais là où ça va, je ne le suis pas parce que Lucie Castex, elle se propose pour
14:33être la représentante, finalement, d'une coalition de partis.
14:35Et donc, la logique aurait été effectivement que de cette coalition de partis émerge quelqu'un
14:39qui s'est soumis au suffrage, ce qu'elle n'a pas fait, c'est là où le fras n'est
14:44pas très cohérent.
14:45– Mais si on est dans un moment qui n'est plus un moment où on cherche quelqu'un…
14:48– Pardonnez-moi, le CESE est quand même un lieu d'expression démocratique.
14:51– Oui, pardon.
14:52– Surnomination.
14:53– Oui, surnomination, mais qui a eu un rôle important dans le quinquennat précédent,
14:58la conférence sur la fin de vie, la concitoyenne sur l'écologie, etc.
15:01Par ailleurs, Thierry Baudet et ceux qui ont travaillé avec lui connaissent bien le parlement
15:04pour cette raison-là.
15:05– Donc on devait reprendre 98% des conclusions ?
15:08– Absolument.
15:09– Laissez votre camarade Gébari terminer sa phrase, s'il vous plaît.
15:13– Non, je pense que l'opportunité aussi, dans un moment peut-être un peu moins politique
15:16au sens politicien et vidé parti du terme, c'est de répondre un peu sur la démocratie.
15:21Et peut-être que le président cherchera à faire ça, en répondant sur la proportionnelle,
15:25le vote, en répondant par une expression peut-être plus directe, le vote par voie électronique,
15:30enfin bref, des choses comme ça, qui permettront peut-être de lui redonner une forme de dynamisme
15:35au moment où il va nommer ce premier ministre et que ce premier ministre va s'entourer
15:38d'une équipe en essayant de forger un consensus nouveau.
15:40Je pense que ce n'est pas un moment inintéressant, mais c'est un moment qui effectivement ne
15:43met pas les partis politiques au centre du jeu, parce que ces partis-là ont refusé
15:47de prendre l'opportunité.
15:48– Pour les citoyens, c'est quand même illisible, si on pourrait prendre recul, pourquoi
15:51pas, je vais raconter le BD, mais franchement, les citoyens vont se dire, mais c'est…
15:54– Tu crois vraiment que les citoyens, ils connaissaient Lucie Castet et que quand ils
15:56l'ont vu, ils ont dit…
15:57– Oui, Lucie Castet, mais toute personnalité qui sort comme ça du chapeau, les gens se
16:00disent que c'est une sorte de tombola, que sans dénonce, c'est quand même pas très
16:03lisible d'un point de vue démocratique.
16:04– Il va voter des lois parce qu'il arrive à réunir des majorités, soit une majorité
16:08relativement stable sur un programme limité, soit qu'il essaye de refaire au coup par
16:12coup, il aura une idée.
16:13– On jugera sur pièce.
16:14– A tout de suite avec nos invités sur RTL, 19h38.
16:17Yves Calvi, on refait le monde sur RTL.
16:21Yves Calvi, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
16:26Avec Jean-Sébastien Ferjou, directeur du site Atlantico, Jean-Baptiste Gébari, ancien
16:30ministre des Transports et Gaspard Ganser, président de Ganser Agency.
16:34L'homme du jour s'appelle Thierry Baudet, on ne sait pas encore s'il va vraiment être
16:37l'homme du jour, mais en tout cas c'est celui dont on parle ce soir.
16:39Il a été instituteur, il préside aujourd'hui le Conseil économique, social et environnemental.
16:44Pourquoi lui, si jamais c'est lui, Gaspard Ganser ?
16:47– Je pense qu'il coche beaucoup de cases dans l'esprit du président.
16:49Le premier, c'est que c'est un homme de consensus.
16:52Il a montré à la tête de cette institution qu'est le Conseil économique, social et environnemental,
16:56qu'il est capable de faire travailler ensemble des gens avec des parcours très différents
16:58parce que les gens ne connaissent pas cette institution.
17:01On a des syndicalistes, des patrons, des personnalités issues du monde associatif,
17:05des personnalités issues de la société civile et c'est vrai que sur des sujets difficiles
17:08comme la question climatique ou la question de la fin de vie,
17:10il a réussi à faire trouver des consensus avec d'autres.
17:12Première chose.
17:13Deuxième chose, il vient de la société civile et c'est vrai que le président de la République
17:16aime bien ce type de profil.
17:19Il a travaillé dans l'orbite de la mutualité, que ce soit du côté de l'éducation nationale
17:24ou du côté de la fédération de la mutualité française.
17:26Donc il a une habitude aussi du dialogue social et c'est vrai, Jean-Baptiste Gébari,
17:30c'est un homme qu'on qualifierait de centre-gauche.
17:32Oui, on va dire de centre-gauche, mais je ne pense pas que ce soit un énervé de la gauche
17:36ou quelqu'un d'extrémiste.
17:37C'est quelqu'un qui est plus proche de Michel Rocard que d'autres choses.
17:39Oui, voilà, je pense que c'est un peu un profil à la Laurent Berger.
17:43Moi, à titre personnel, j'aurais préféré un profil comme Laurent Berger,
17:46ancien patron de la CFDT, mais à mon avis, il n'a pas voulu si celui-ci lui a été proposé.
17:49Mais c'est ce genre-là.
17:50Vous pensez qu'on lui a proposé ?
17:52Oh, j'imagine que ça lui a été proposé.
17:54Il faudrait lui demander, mais vraiment, c'est de la déduction.
17:56En tout cas, moi, j'aurais trouvé ça une très bonne idée.
17:57Donc, c'est dans cette continuité-là.
17:59Ça peut, en termes opérationnels, comme le disait Jean-Sébastien Ferchoux tout à l'heure,
18:03on verra ce que ça donne si c'est effectivement lui et on souhaite tous que ça réussisse
18:07parce qu'on a envie de sortir de cette situation quand même pas très agréable.
18:09Après, je pense que ça va poser des questionnements, d'une part, aux citoyens
18:12qui vont devoir découvrir cette personnalité.
18:14Ce n'est pas la première fois que ça nous arrive depuis Emmanuel Macron,
18:17le président de la République, parce que Edouard Philippe, personne ne le connaissait.
18:19Jean Castex, personne ne le connaissait.
18:20Raymond Barre !
18:21Raymond Barre, par le passé.
18:22Attal, il était un peu connu quand il était nous-mêmes même très connu.
18:25Mais là, on revient à un profil un peu à la Castex, honnêtement.
18:28Oui, c'est ça.
18:28Un technicien.
18:30Oui, plus qu'un technicien, un homme de dialogue et de consensus.
18:33Et puis après, comment ça va se passer avec le Parlement, avec les partis politiques ?
18:38Parce qu'en fait, tous les partis politiques vont se dire pourquoi pas,
18:40mais en même temps, ce sera le candidat de personne.
18:42Donc, le type va vouloir être très, très habile pour réussir à construire des consensus.
18:46On est quand même en train de décrire une situation extraordinaire.
18:48C'est qu'on voudrait tous savoir qui va être notre premier ministre,
18:51mais la nomination du premier ministre ne va rien changer au fonctionnement en ce moment des institutions
18:55et au déséquilibre créé de fait aujourd'hui dans notre Assemblée Nationale.
18:59Comment vous percevez les choses, Jean-Baptiste Gébari ?
19:01Je suis plaisir parce que, d'abord, je souscris à tout ce qu'a dit Gaspard sur la description du poste et du profil.
19:06Je pense que c'est aussi quelqu'un qui connaît bien le Parlement,
19:08même s'il n'en est pas une émission directe, il connaît bien le Parlement.
19:12Et il n'est pas politicien, au sens, je veux dire, des partis du terme.
19:15Et par ailleurs, le vrai sujet, c'est de faire passer le budget.
19:18Donc, réussir à créer un consensus avec notamment les syndicats pour avoir une plateforme politique
19:23et en quelque sorte avoir une plateforme légitime sur le plan politique
19:26et s'éviter la fureur et le chaos au Parlement,
19:29c'est une bonne façon tactique de procéder pour le Président, je trouve.
19:32Alors, je ne sais pas combien de temps ça dure, mais en tout cas, d'entrer comme ça,
19:36par ce biais-là, en construisant autour d'un homme habitué au dialogue social,
19:39je pense que la référence à Jean Castex est une bonne référence.
19:42D'ailleurs, je crois que le Président de la République a bien aimé travailler avec Jean Castex.
19:44Oui, je pense que s'il avait pu, il l'aurait renommé d'ailleurs.
19:46Oui, oui, c'est vrai, avec vous, je ne suis pas cherché qu'à un lycée.
19:48Il n'y a pas Jean Castex, il est Castex-Jean.
19:51Et la tactique, à mon avis, pour passer le budget, est plutôt intéressante.
19:56Alors, on a surtout d'abord besoin de faire passer notre budget.
19:59Je vais être un peu rabat-jaune, mais il n'y a pas, nous connaissons, de syndicats représentés au Parlement.
20:03Ceux qui votent le budget, ce sont les députés et les sénateurs.
20:07Donc, il faudra que pour ce budget-là, il y ait une majorité.
20:09Et une majorité qui respecte les engagements internationaux de la France.
20:12Je rappelle qu'il y a une procédure de sanctions financières qui est engagée par l'Union européenne,
20:17parce que nous ne respectons pas nos engagements sur la trajectoire budgétaire
20:21sur laquelle Bruno Le Maire nous avait mis.
20:25J'entends bien Jean-Sébastien Ferjou, mais on peut se dire quand même
20:28que le président du Conseil économique, social et environnemental,
20:30il doit être capable de faire ça, si c'est bien lui qui est nommé.
20:34Il y a des partis, moi je trouve que des partis, ce n'est pas un gros mot.
20:37Il n'y a pas de démocratie représentative sans représentation.
20:40On a cessé d'investir dans les partis, ou alors on ne les utilise que comme des écuries présidentielles.
20:44Il faut des partis qui arrivent à se mettre d'accord.
20:46Un parti, c'est aussi une manière de créer du consensus, justement, au sein des partis.
20:51Vous avez dans le même parti, celui qui est à la fois médecin et infirmière et le malade.
20:54Ils n'ont pas tous les mêmes intérêts, mais vous créez au nom d'une vision de la société,
20:58une plateforme politique commune.
20:59On a renoncé à faire ce travail-là.
21:01Donc, on peut trouver des personnalités habiles.
21:03On peut faire des castings, s'il y en a un qui est moderne, qui est ci, qui est ça, tout ce qu'on veut.
21:06À l'arrivée, nous avons besoin de partis qui produisent de la vision politique,
21:10puisqu'il n'y en a plus dans ce pays.
21:12Et je vous le disais tout à l'heure, il y a une réalité budgétaire.
21:15Je ne suis pas obsédé par le budget.
21:16Il n'y a pas que le budget.
21:17C'est très important.
21:18Mais quand même, quand les rentrées fiscales sont moins bonnes que ce qui est écrit dans le projet de loi de finances,
21:24que les dépenses sont plus élevées et que les collectivités territoriales dépensent plus,
21:29il y a un os.
21:30Et à un moment, figurez-vous, ce ne sera pas les riches qui auront des problèmes.
21:33Parce que dans ces cas-là, ça se retourne toujours contre les plus défavorisés.
21:36Donc, il ne suffit pas de dire, de clamer comme un cabri qu'on est en faveur du progrès social ou je ne sais quoi.
21:40Il faut gérer correctement l'argent des Français.
21:42Et ça, encore une fois, il faudra que ce soit un budget qui soit voté.
21:44C'est le Parlement qui vote.
21:46Thierry Baudet, s'il y parvient, mais très bien, s'il a cette expérience de négociation,
21:49qu'il le fasse avec des députés, des vrais députés.
21:52Il faudra qu'il se mette d'accord avec Laurent Wauquiez, avec Olivier Faure, avec Manuel Bompard,
21:56bref, avec des gens qui sont élus.
21:57Est-ce que c'est possible selon vous ?
21:58Est-ce qu'on va trouver, je dirais, assez d'intelligence à l'Assemblée nationale
22:02pour qu'on dépasse les clivages qu'on a connus ces derniers mois ?
22:04De toute façon, la situation avec le 49-3, vous pouvez faire voter un budget sans avoir une majorité.
22:10Ce qu'il faut, c'est qu'il n'y ait pas de majorité de rejet.
22:19Parce que si vous avez une majorité de rejet, là vous avez une motion de censure.
22:22Et le gouvernement tombe.
22:24Est-ce que Thierry Baudet sera capable de ne pas avoir face à lui de majorité de rejet ?
22:29Je ne sais pas, je vous disais tout à l'heure qu'il s'était prononcé publiquement contre la loi immigration.
22:33Est-ce que le Rassemblement national aura envie de lui faire des cadeaux ?
22:35Parce qu'il y a quand même un certain nombre de députés Rassemblement national.
22:37On n'en parle pas, parce qu'ils n'ont pas vocation à être à Matignon, mais ils existent.
22:41Alors l'immigration n'est pas un sujet du budget.
22:43Non.
22:43Mais je pense que ce qui est intéressant, c'est que...
22:45Le budget, il y a des tas de budgets qui...
22:47Ce qui est intéressant, c'est que je pense que, pour rendre les questions positives,
22:50contrairement à ce qu'on pense, je pense que le problème ne viendra peut-être pas du budget,
22:53mais il viendra d'autres sujets.
22:54Peut-être que les sujets qui seront mis à l'ordre du jour par le Rassemblement national
22:56ou une partie de la droite sur l'immigration et la sécurité.
22:58Et peut-être de la réforme des retraites, on y revient,
23:00qui à mon avis, le totem sur lequel vont se cristalliser les choses.
23:03Et bien ça nous fait des bonnes questions pour notre prochain rendez-vous dans quelques instants.
23:07Yves Calvi, on refait le monde sur RT.
23:11RTL soir, on refait le monde avec Yves Calvi.
23:15Et nous sommes avec Gaspard Ganser, président de Ganser Agency.
23:18Jean-Sébastien Ferjou, directeur du site Atlantico.
23:20Et Jean-Baptiste Djebari, ancien ministre des Transports.
23:23Alors, vous avez cité un mot intéressant,
23:27on va y revenir, qui est la question par exemple de débat d'immigration.
23:30Mais ce budget, on le fait passer là tout de suite,
23:33si on a un Thierry Baudet qui arrive, ou je ne sais qui d'ailleurs, Premier ministre ?
23:37Ce budget d'abord, il a été préparé.
23:39Ensuite, il peut être voté en des termes assez identiques,
23:42modulo quelques modulations ici et là, par rapport au budget de 2024.
23:46Donc je pense qu'il peut avoir un budget aménément.
23:48Si on décide d'ignorer Bruxelles, si on décide d'ignorer notre trajectoire,
23:51on sait que la reproduction de l'identique sera politiquement acceptable.
23:56Vous pensez pas ça, Ferjou ?
23:57Oui, vous nous avez ramené plusieurs fois là-dessus.
24:00Vous avez parfaitement raison.
24:02Parce qu'il y a des facilités dans le débat public.
24:04La réalité, elle est malheureusement plus rugueuse que ça.
24:07Vous avez raison.
24:07Le vrai sujet, c'est effectivement de ne pas avoir une motion de censure.
24:10Et là, vu que par définition, n'importe quel groupe,
24:13ou dans les trois groupes,
24:14on peut très bien avoir une coalition assez facile sur des sujets un peu identitaires
24:18contre celui qui serait, à ce moment-là, dans l'arc central, la motion de censure.
24:22Elle avait échoué à neuf voix, rappelez-vous, la motion précédente.
24:25Alors là, la motion de censure, si vraiment il y a un débat extrêmement virulent au Parlement,
24:28elle est quasiment garantie de passer.
24:30Donc le vrai sujet, c'est de savoir avec quel texte on rentre,
24:33comment on fait en sorte de ne pas fragiliser le pays,
24:35et comment on fait en sorte de neutraliser à minima
24:38un des blocs qui ne seraient pas forcément favorables au départ.
24:41Et ça, ce sera effectivement un exercice d'ingénierie parlementaire qui est tout simple.
24:45– Ingénierie parlementaire, ça vous inspire comme commentaire Gaspard Gandor,
24:48en tout cas comme photographie, c'est une bonne image.
24:50– Non mais c'est vrai qu'il va falloir beaucoup d'habileté au fur et à mesure,
24:53si c'est Thierry Baudet ou un autre,
24:55mais j'ai du mal à voir, à ce stade, on va voir, on jugera sur pièce,
24:58quel sera le chemin dans le même budget.
25:00Parce que d'un côté, Jean-Sébastien Lafergeau a raison de le dire,
25:02il faut faire des économies, le déficit s'est emballé au cours des dernières années, la dette…
25:06– C'est un impératif moral, je veux dire, un impératif.
25:08– Non mais je pense, économie et même engagement international,
25:11et même de nécessiter, parce que ces dettes, il va falloir les rembourser un jour ou l'autre,
25:16c'est notre argent. – Sinon on les laisse à nos enfants.
25:17– Voilà, c'est l'argent qui nous appartient finalement,
25:21ou que l'on doit en l'occurrence, donc il va falloir faire des choix,
25:24et dans le même temps, il faut quand même financer des services publics qui en ont bien besoin,
25:28la police, la justice bien évidemment, l'éducation qui ne se porte pas bien,
25:31donc ça va être difficile de résoudre cette injonction contradictoire,
25:34d'autant plus, comme je le disais tout à l'heure,
25:36qu'il y a des réformes structurelles qui étaient à l'agenda,
25:40comme la réforme du chômage qui a été suspendue, d'une part,
25:43et d'autre part, la réforme des retraites qui est aujourd'hui questionnée,
25:45parce qu'il y a une majorité des députés qui est plutôt hostile à cette réforme des retraites.
25:50– Pardonnez-moi, elle peut être mise en cause réellement, cette réforme des retraites ?
25:53– En tout cas, démocratiquement, elle peut l'être,
25:56et la discussion aura lieu quoi qu'il arrive, puisque une partie,
25:59je crois que c'est la France Insoumise qui a déposé un texte pour proposer son abrogation,
26:02et si ce n'est pas par ce chemin-là, alors peut-être qu'il y a une voie intermédiaire,
26:05je suis un peu catastrophique peut-être, mais catastrophiste en l'occurrence,
26:10parce qu'il y a une voie intermédiaire qui consisterait certainement à l'aménager,
26:13peut-être pour les carrières longues et autres, mais bon, nous ne rentrons pas dans les détails,
26:16mais il va falloir beaucoup d'ingéniosité, après parler d'habileté et d'autres critères,
26:22pour trouver un chemin.
26:23– Comment vous percevez les choses Jean-Sébastien Ferjou ?
26:26– Moi, il y a une autre question démocratique qui m'intéresse ou qui m'inquiète,
26:30une autre question démocratique qui m'intéresse ou qui m'inquiète un peu,
26:33c'est que tout ne relève pas que du Parlement,
26:35c'est-à-dire que quand vous êtes ministre, vous pouvez,
26:37et M. Djébari pourra nous le confirmer, aussi gouverner par décret,
26:40c'est-à-dire que tout ne relève pas de la loi, il y a des choses…
26:43– Oui, mais tout ne peut pas se faire par décret non plus,
26:45ce n'est pas vrai dans un pays démocratique.
26:47– Mais je ne vous dis pas qu'on risque de devenir une dictature,
26:50ce n'est pas ce que je vous dis, il vous dit qu'un ministre de l'éducation nationale,
26:53par exemple, quand Gabriel Attal décide d'interdire la burqa,
26:57il n'a pas besoin de passer par la case Parlement,
26:59il pourrait prendre cette décision-là qui correspondait
27:01à ce qu'attendait une majorité de Français, ou une décision inverse,
27:04où s'exerce le contrôle démocratique justement dans ce cadre-là,
27:07vous pouvez gérer au ministère de l'Intérieur, prendre des décisions,
27:09vous pouvez être le ministre de la Justice,
27:11donner des instructions de politique pénale générale,
27:14où s'exerce le contrôle démocratique justement,
27:17parce que tout ne relève pas que de la loi.
27:19– Jean-Baptiste Djébari.
27:20– Je pense que schématiquement, pour répondre à votre question Yves,
27:23je pense qu'il y a trois sujets sur le plan social,
27:25il y a le sujet effectivement du pouvoir d'achat,
27:27on l'a évoqué, il y a le sujet des retraites et de l'assurance chômage,
27:29ces sujets-là, ce sont des bons sujets de dialogue social,
27:32donc si on avait un profil de type Thierry Baudet,
27:34on pourrait envisager qu'effectivement ce soient les sujets
27:36sur lesquels il s'accorde avec une fraction des représentants syndicaux,
27:40et qu'en quelque sorte cette plateforme politique,
27:42elle s'impose un peu au Parlement, à gauche,
27:44et on pourrait s'imaginer que le Président garde lui les sujets régaliens,
27:47la sécurité, l'immigration, l'éducation, etc.,
27:50ce qu'il considère lui en tout cas comme étant des sujets régaliens.
27:53Ça, ça peut permettre de cheminer, d'avoir une forme de légitimité,
27:55c'est un mode dégradé par rapport à une démocratie,
27:57on va dire de plein exercice,
27:59mais c'est aussi un peu les résultats de l'élection qui nous conduisent à ce schéma-là.
28:03Donc moi je pense que c'est un schéma qui,
28:04en fait quand on y réfléchit un peu,
28:06en termes d'ingéniosité et d'ingénierie parlementaire,
28:08s'entend, c'est pas simple à faire prospérer,
28:11mais ça permet aussi d'entrer dans le débat budgétaire,
28:15parlementaire et politique vis-à-vis notamment de la gauche,
28:18avec une forme de légitimité.
28:19En tout cas moi je serais le premier à souscrire
28:21si on retourne au dialogue social sur ces questions économiques et sociales,
28:24ça serait vraiment une bonne chose,
28:24c'est probablement ce qu'on aurait dû faire depuis le début,
28:26mais bon, ne pourrons pas se les renverser,
28:28c'est bien que ça se termine maintenant.
28:29– On est d'accord qu'on en prend pour un an là ?
28:32– Oui, enfin service minimum,
28:34puisqu'on peut retourner aux urnes dans dix mois maintenant.
28:38– Moi je ne suis pas de ceux qui souhaitent qu'il y ait une nouvelle dissolution,
28:40je pense que franchement ça serait quand même mieux que ça marche,
28:42que ce soit avec un gouvernement de centre-gauche
28:44ou avec Thierry Baudet ou je ne sais qui,
28:47là où il y a de la stabilité et surtout de l'action,
28:49parce qu'il y a des choses à faire, on le disait tout à l'heure,
28:51pour le pouvoir d'achat des Français,
28:52pour l'écologie qu'on n'a pas cité jusqu'à présent,
28:55donc les Français ont quand même marre de retourner aux urnes.
28:56– Si, si, on l'a cité plusieurs fois,
28:58mais on a bien pris garde de ne jamais rentrer dans le dossier,
29:01ce qui n'est pas tout à fait la même chose.
29:02– Non mais ce n'était pas une critique, bien évidemment,
29:04mais je pense qu'on a beaucoup voté là,
29:09maintenant il faut agir,
29:10et que les responsables politiques qui sont là pour ça agissent.
29:12– Je n'en sais pas si j'ai bien joué.
29:13– Collectivement, de réussir à dégager des majorités dans le cadre d'élections,
29:18parce que quand il n'y a pas de contrôle politique,
29:19c'est l'administration qui gouverne.
29:21Alors déjà la France est un pays très technocrate,
29:23déjà la France est dirigée par Emmanuel Macron qui est très saint-simonien,
29:26vous savez, c'est des gens qui pensent que les experts sont meilleurs
29:29que le commun des mortels,
29:30pour se faire un avis sur le bien commun et sur l'avenir,
29:34donc moi je pense…
29:34– Un expert est un expert.
29:35– Oui, mais un expert à sa légitimité,
29:38mais je veux dire que dans la démocratie, la légitimité elle est politique,
29:40si il y a une majorité pour voter la propagation de la réforme des retraites,
29:44ça sera la volonté démocratique des Français,
29:47et je pense que ceux qui doivent l'emporter,
29:49c'est la volonté des Français,
29:51et pas celle de l'administration,
29:52ou ceux de gens qui pensent savoir mieux que nous,
29:55parce qu'ils fêtent le bilan de ce que beaucoup d'experts
29:57nous ont fait faire depuis 20 ans, depuis 30 ans, depuis 40 ans,
29:59et certainement le désenchantement politique trouve ses racines à ce niveau-là,
30:03eh bien faisons le bilan,
30:04est-ce que l'éducation nationale se porte bien ?
30:06Est-ce qu'en France quand vous allez aux urgences,
30:08vous avez l'impression d'être bien traité ?
30:09Est-ce que, bref, je ne vais pas vous décliner,
30:11la logique technocratique elle a beaucoup détruit,
30:13donc revenons à du contrôle politique,
30:14mais ça passe par des partis,
30:15donc aussi des partis qui travaillent.
30:17– Si je peux éviter les urgences dans un délai…
30:20– Oui, on est pressé.
30:21– Je ne serai pas mécontent.
30:22Merci à tous, à demain,
30:24j'espère que nos auditeurs ne feront pas de cauchemars
30:27dans l'attente d'un chef de gouvernement,
30:29je rappelle le dernier nom qui est cité en ce moment,
30:31monsieur Thierry Baudet,
30:32ce soir président du CES,
30:33le Conseil économique, social et environnemental,
30:36on va tout de suite retrouver Faustine Bollard pour son émission,
30:38bonsoir Faustine.
30:39– Bonsoir Yves, surtout restez à l'écoute de l'héros ce soir,
30:41parce que je vais vous proposer un témoignage choc,
30:44une parole extrêmement précieuse ce soir,
30:46notre invité est né hermaphrodite,
30:48c'est-à-dire avec des organes génitaux masculins et féminins,
30:52et un jour, il a fallu choisir,
30:55avec des conséquences qu'on n'imagine pas.
30:57À tout de suite.
30:57– Et dans un instant toute l'actualité avec Bandeau Noirette.