• il y a 3 semaines
Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h30, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.

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00:00Et pour commencer on va parler d'une notion dont vous avez entendu parler, c'est un petit
00:08peu complexe, alors ça s'appelle le bilan carbone, qu'est-ce que c'est que ça ?
00:12Alors William, on va simplifier tout ça. Le bilan carbone, c'est un dispositif qui permet de calculer
00:17l'émission de gaz à effet de serre sur une activité humaine.
00:21Mais on fait tous des… tous, tous les individus sur terre provoquent des gaz à effet de serre.
00:26Exactement. Toute activité humaine fabrique une émission de gaz à effet de serre, quelle que soit, qu'elle soit directe ou indirecte, c'est-à-dire vous démarrez votre voiture, hop, vous émettez des gaz carboniques, etc., et donc vous participez au réchauffement climatique,
00:39ou bien, par exemple, si vous achetez un vêtement, par exemple, la fabrication du vêtement de manière indirecte, elle a contribué à, malheureusement, augmenter la température.
00:49Une gine qui crache de la... ça, c'est pareil.
00:52Toute activité humaine, l'électricité que vous allumez, ça fabrique des émissions de gaz à effet de serre parce que ça contribue. Donc, en fait, le bilan carbone, ça consiste à calculer sur une activité humaine ce que vous avez consommé et ce que vous avez créé.
01:05Donc, par exemple, si vous avez une boîte de conserve, vous achetez une boîte de conserve, vous avez un bilan carbone qui va prendre en compte cet élément-là.
01:13C'est plus ou moins important selon...
01:15— Alors oui, c'est plus ou moins important. Et alors la raison, c'est... On peut se dire mais pourquoi est-ce qu'on est obligé de calculer cet élément-là ?
01:21Le premier élément, d'abord, c'est pour nous sensibiliser tous, pour tous qu'on ait conscience de l'impact qu'on a sur la planète. Ça, c'est le plus important.
01:28On va avoir... On a besoin de quantifier, de dire bah oui, lorsque je démarre ma voiture, j'ai ça comme impact, lorsque j'achète un gine, j'ai ça comme impact, et ainsi de suite.
01:36— Une sorte d'échelle.
01:37— Exactement, des échelles. Et on arrive à être sensibilisés. Et il faut savoir aussi qu'en France, lorsqu'on est une entreprise de plus de 500 personnes ou bien qu'on est dans un membre d'une administration,
01:46on est obligé, dans son activité économique, de produire ce bilan pour faire quoi ? Pour diminuer cet impact-là.
01:54Parce que l'idée, quand même, ici, c'est de faire en sorte que tous les acteurs économiques diminuent et participent à la diminution de la température.
02:02— Un bilan annuel. Et dans l'organisation...
02:04— Par exemple, nous, l'entreprise, le groupe Canal+, il produit un bilan carbone.
02:10— Exactement. Ici, chez Canal+, on a un bilan carbone. C'est comme ça que ça se passe.
02:13— Bilan carbone et empreinte écologique, c'est la même chose ?
02:16— Alors pas tout à fait la même chose. Le bilan carbone, c'est vraiment un dispositif qui est concentré sur les émissions de gaz à effet de serre.
02:23Ça, c'est vraiment le bilan carbone. On calcule vraiment le CO2.
02:26— Et l'empreinte écologique, c'est ce que tu vas créer, toi, en...
02:28— Alors l'empreinte écologique va intégrer cet élément-là. Mais en plus, on va avoir par exemple si jamais on pollue les sols ou par exemple si on contribue...
02:35— Ah, j'ai compris.
02:36— ...par exemple à la destruction de la biodiversité. C'est la raison pour laquelle on calcule les deux.
02:41Mais ici, la plupart du temps, on est concentré sur le bilan carbone pour une raison très très simple.
02:47C'est que c'est le premier critère qui contribue au réchauffement climatique. Donc c'est celui qu'on regarde.
02:53Et quand on s'intéresse à l'alimentation, il faut savoir que dans les activités humaines, le premier contributeur au réchauffement climatique, bien évidemment, c'est le transport.
03:03C'est vraiment là où on va émettre le plus, finalement, de gaz à effet de serre.
03:07Deuxième élément, c'est le logement, c'est-à-dire le chauffage...
03:10— La clim.
03:11— La clim, etc. Chauffage, etc. Et en troisième point, c'est l'alimentation. Donc c'est la raison pour laquelle ici, c'est important aussi d'avoir une grille de lecture
03:19quand on achète nos produits, de savoir quel est le bilan carbone. Le textile, ça vient après.
03:24— Donc connaître notre bilan carbone et le bilan carbone de nos achats alimentaires, ça peut nous aider à mieux consommer.
03:32On se dit « Oh là là, il faut faire attention. Je vais faire augmenter le bilan carbone ».
03:37— Exactement, William. C'est ça, l'idée. L'idée, c'est d'en avoir une conscience pour après changer...
03:42— Quand on va faire les courses, on va...
03:44— Exactement. Changer nos comportements. Et c'est vrai que lorsqu'on regarde nos comportements, acheter du local, acheter du bio, par définition,
03:50on sait que ça contribue au bilan carbone. Mais parfois, dans certaines situations, on peut avoir des surprises.
03:56Et nous, quand il y a des surprises, qu'est-ce qu'on fait ?
03:58— On enquête.
03:59— On enquête. En effet, on est allé sur le terrain. Et on va pouvoir vous donner une visibilité sur, finalement, l'impact carbone,
04:07ce bilan carbone des fruits et légumes que vous consommez en hiver. Et vous allez voir, il y a des surprises. Et on se retrouve après.
04:15— Des tomates, des aubergines et des courgettes origines France en plein mois de décembre.
04:26Une offre de légumes hors saison rendue possible grâce à la culture sous serre chauffée.
04:31— Souvent, on va la chauffer au gaz, au fioul, à des énergies fossiles. Donc pour vous donner un ordre d'idée,
04:37si vous produisez une tomate en hiver en France sous serre chauffée, elle va avoir des émissions de CO2 4 fois supérieures
04:45à la production de cette tomate pendant sa pleine saison.
04:48— Selon une étude de l'Agence de la transition écologique, les fruits et légumes importés de pays étrangers émettent moins de gaz
04:55à effet de serre que les fruits et légumes cultivés en France sous serre chauffée.
04:59— On pense vraiment tout de suite au transport. Et on pense que c'est absolument la plus grande part de l'impact carbone.
05:05La production agricole, c'est à peu près 70 à 80 % des émissions de CO2 d'un aliment. Et la part de transport, c'est de 10 à 15 %.
05:14Une seule exception, le transport en avion. Là, le transport en avion, c'est 60 fois plus de CO2 que le transport par bateau, par exemple.
05:24— Pour cette association de défense des maraîchers, le recours à la culture sous serre chauffée répond avant tout à une demande des consommateurs.
05:32— C'est le consommateur qui veut au mois d'avril, à Pâques, par exemple, jouer des tomates. Sur la table, j'aurais des tomates, parce qu'il y a un rayon de soleil.
05:40Il fait 25 ou 30 degrés. Voilà. Et moi, aujourd'hui, je suis dans la capacité de faire en serre froide.
05:46— Autre enjeu, assurer la pérennité des exploitations face à la concurrence.
05:50— Il y a aussi la rentabilité. On oublie qu'aujourd'hui, le monde agricole, j'enlèverai le mot « exploitant ».
05:56C'est véritablement des entreprises. Qu'est-ce qu'on fait en hiver ? Les gens ne vont pas manger que des poireaux, des carottes ou des andives.
06:04Donc on est obligés d'avoir de tout.
06:06— Alors entre les légumes cultivés en France sous serre chauffée et les légumes importés, que choisir ?
06:11— Le CO2, c'est un sujet. Mais il y a beaucoup d'autres sujets environnementaux. Par exemple, la consommation d'eau.
06:18Si les légumes importés proviennent de régions arides où il faut beaucoup d'irrigation, là, il pourra y avoir une empreinte eau très élevée.
06:26Dans certains pays, on va utiliser des pesticides et des engrais qui sont peut-être moins réglementés qu'en France.
06:31Et donc ça va augmenter des impacts sur la biodiversité, la qualité des sols.
06:35— On estime que 80% des tomates cultivées en France le sont sous serre chauffée, y compris les tomates bio.
06:42— Alors attendez. Parce que si on prend en compte la transformation des aliments, ça... Non ?
06:48— Ah oui, bah oui. Le conditionnement. Lorsque, finalement, vous impactez les aliments que vous consommez, il y a un impact carbone.
06:55— Aussi. — Je vais vous donner un exemple sur 3 types de conditionnement.
06:59Entre la conserve, le surgelé ou bien le bocal en verre, à votre avis, quel est celui qui a l'empeinte carbone la moins bonne ou la plus mauvaise ?
07:12— Moi, la meilleure, le verre. — Surgelé, oui.
07:15— Alors surgelé, vous dites que c'est là où c'est le pire. — Bah oui, parce que ça utilise le frigidaire.
07:19— Y a du plastique. — Le congèle, l'électricité.
07:22— C'est le bocal en verre. C'est le bocal en verre. Et de très très loin, je vais vous expliquer pourquoi.
07:27Parce que dans le bocal en verre... — Ah, c'est bien, le verre, normalement.
07:30— Oui, mais ça fait écolo, le verre. Ça fait naturel. Ça fait historique. Ça fait ancien. On se dit... Ah, là, ça, c'est bien.
07:35— Oui, c'est vrai. Mais... — Mais enfin, l'empreinte carbone du verre, c'est terrible.
07:38— C'est le pire. — Pourquoi ? Et de très très loin, pour une raison très simple.
07:40— 1800 degrés. — Exactement. Il faut le fabriquer. Il faut le chauffer.
07:43On l'a vu tout à l'heure dans le journal de Caroline. Il faut les verrier.
07:46Ils chauffent le sable à 1400 degrés. Et ensuite, après, le verre, le pire, c'est qu'on le recycle.
07:52Et là, quand on le recycle, qu'est-ce qu'on fait ? On le rechauffe. On le rechauffe une nouvelle fois.
07:56— Non mais on fait quoi ? On vit comme à l'époque de Cro-Magnon ?
07:58— Alors ni plastique ni verre, alors quoi ? — Alors non, non, non.
08:00Mais par exemple... Alors ce qu'il faut savoir, c'est que cette empreinte carbone...
08:05Le verre, qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut le laver.
08:07Alors là, pour le coup, comme c'est quasiment réutilisable, là, quand on fait la consigne et qu'on relave le verre,
08:11là, pour le coup, on va faire descendre. Le deuxième, c'est le surgelé.
08:14Là, en effet, le surgelé, ça sert à rien. Mais c'est 2 fois moins que le verre, quasiment.
08:20Et enfin, en troisième étape, vous trouvez, bien sûr, la fameuse vieille boîte de conserve.
08:26Celle-ci, cette boîte de conserve, elle arrive carrément... C'est 100 g de CO2 par kilo.
08:30C'est 5 fois moins que le verre. — Mais c'est marqué, ça, les boîtes ?
08:32— Alors justement... Alors ça, c'est marqué. C'est la question qui vient à la suite.
08:36C'est comment... Est-ce qu'on peut connaître le bilan carbone de nos aliments ?
08:38— Non mais nous, chacun d'entre nous... — Oui, on va pouvoir le montrer.
08:41— On va pouvoir le montrer. — On fait nos courses.
08:43— Eh bien exactement. Et c'est une très bonne idée de l'ADEME et que vous allez trouver aussi dans l'application Youcar.
08:49C'est que maintenant, vous avez un éco-score. Vous vous souvenez du...
08:52— Vous regardez le Nutri-score et l'éco-score. — Voilà. On va regarder l'éco-score.
08:55Alors l'éco-score, ça marche exactement de la même manière. Vous avez de la lettre.
08:59— Ça y est, c'est à côté du Nutri-score ?
09:01— C'est à côté du Nutri-score. Il y a 400 000 produits.
09:04— Non, mon cœur, je vais pas prendre ces pâtes-là, parce que vraiment, l'éco-score est vraiment trop élevé.
09:08— Le Nutri-score est bon. Non mais on va s'en sortir.
09:10— Et s'il y en a un qui est bon et l'autre qui est pas bon, comment on choisit ?
09:13— Bref, la conclusion de cette chronique. 3 points.
09:161, privilégiez les aliments bio et locaux.
09:192e, mangez ce que vous achetez.
09:21Surtout, ne jetez pas rien de pire pour l'environnement et pour votre portefeuille.
09:25Et enfin, réduisez la part de protéines animales et plus particulièrement les ruminants.
09:31— Oui, parce que les ruminants, ils envoient du gaz.
09:33— Exactement. — Je me suis pané à la bonne époque.
09:36— Pour être clair. — On va bosser des mots d'arrivée.
09:39— Merci beaucoup.

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