Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
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00:00Toujours dans Europe Un Soir, avec ce soir, à mes côtés, Victor Hérault, bonsoir.
00:11Bonsoir Pierre.
00:12Journaliste politique à Valeurs Actuelles.
00:13Bonsoir Joseph Macescaron.
00:14Bonsoir Pierre.
00:15Merci de m'accompagner et bonsoir à vous François-Olivier Gisbert.
00:18Bonsoir Pierre.
00:19Merci d'être avec nous, vous êtes journaliste écrivain et vous avez pris les devants, vous
00:24avez appelé vos amis, ceux que vous connaissez moins bien également, en tout cas tous les
00:28lauréats du Grand Prix de l'Académie Française pour signer cette tribune dans le Figaro ce
00:34matin pour appeler à la libération de Boilem Sansalle.
00:37D'abord, est-ce que vous avez des nouvelles de Boilem ?
00:40Bien sûr, personne n'a de nouvelles.
00:43C'est l'omerta.
00:44Il faut voir, l'Algérie aujourd'hui c'est devenu un état voyou, ça fait déjà un certain
00:51temps qu'il emprunait le chemin, je dirais depuis le départ ou disons depuis la maladie
00:55de Boutiflika.
00:56Et là c'est quoi ? C'est une prise d'otage.
00:59Ça ressemble beaucoup au comportement des Iraniens.
01:01Mais c'est une prise d'otage, oui, puisque de toute façon d'ailleurs il est de nationalité
01:05française aussi, Boilem Sansalle.
01:07Et donc c'est une prise d'otage et avec cette otage on va négocier.
01:11Donc on va peut-être le condamner, ça va peut-être être une sentence d'ailleurs très
01:16violente, et puis après on va discuter.
01:18C'est ça, c'est une sorte de monnaie d'échange.
01:21C'est pour ça que l'Elysée est aussi silencieuse.
01:25L'Elysée, de toute façon, elle ne peut pas parler.
01:27On peut toujours lui taper dessus, mais franchement là, c'est la négociation.
01:33C'est une période de négociation.
01:35Je ne suis pas sûr que la négociation ait vraiment commencé.
01:38Je pense qu'elle commencera vraiment quand la peine sera tombée, et puis à partir de
01:43là, il faudra travailler.
01:45Je ne signe jamais de pétition, mais là c'est vrai que j'en ai signé déjà quelques-unes
01:49sur Boilem, parce que d'abord c'est un ami très cher.
01:53On est quand même dans une situation, à mon avis, plus que compliquée.
01:58Il ne faut pas faire d'erreur.
01:59C'est pour ça d'ailleurs que l'Elysée a raison de ne pas parler.
02:02Vous avez des dirigeants algériens qui sont sur les dents.
02:06Accran, comme on dit.
02:08Pourquoi ? Parce que la situation n'est pas bonne.
02:11Alors, ils n'ont pas les manifestations de l'Irak.
02:13Vous savez, le célèbre Irak, comme il y avait jusqu'en 2021.
02:18Toute cette jeunesse qui manifestait.
02:20C'était contre Bouteflika, et puis ensuite contre le régime en général.
02:24Ça ne marche pas très fort économiquement.
02:27Il y a toutes sortes de signes d'essoufflement.
02:30Il y a à côté un Maroc qui est assez resplendissant, alors que lui, il n'y a pas de pétrole.
02:34Il n'y a aucune raison, mais lui, il gère bien l'économie.
02:37Il exporte des voitures, énormément de produits agroalimentaires.
02:43Le système, c'est le système du FLN qui, peu à peu, s'est perverti au fil des ans.
02:51Il était déjà très véreux dès le départ.
02:53Benbella et Boumediene, ce n'étaient pas des anges.
02:55Mais le système de corruption s'est développé.
02:59C'est surajouté à ça au cours des dernières années.
03:03Après ce qu'on a appelé la décision noire et la réconciliation nationale,
03:07dont parle Kamel Daoud dans son roman Houri.
03:11Cette réconciliation nationale qui a consisté à oublier tous les morts tués par les islamistes.
03:16Et aujourd'hui, c'est vrai que le pouvoir s'appuie sur les islamistes.
03:21Ils sont beaucoup plus puissants qu'ils le pouvaient l'être il y a 5 ou 6 ans.
03:25C'est pour ça que Boilem, ces temps-ci, était un peu inquiet.
03:28Vous voyez bien qu'il n'y avait pas de fusion, parce que je pense qu'il n'y aura jamais de fusion
03:31entre les islamistes et le pouvoir politique algérien.
03:34Mais que les islamistes marquaient des points.
03:37François-Olivier Gisbert, il y a un an et demi, a fait une interview
03:42dans la revue des deux mondes de Boilem Sansalle, où il a dit beaucoup de choses.
03:46Il dit à propos de l'Algérie, je ne dis plus que je vis en Algérie,
03:50ça ne correspond à aucune réalité.
03:52Avec la guerre, l'islamisation intensive, j'ai perdu le contact avec le pays.
03:56Et puis après il revient, vous lui dites, mais pourquoi restez-vous en Algérie ?
03:59Il dit, je me pose la question, si un jour je quitte l'Algérie,
04:01ça sera sûrement pour aller en France, et après on sait ce qui s'est passé.
04:04Il a été récemment naturalisé en France.
04:07Là, récemment, il est reparti en Algérie.
04:09Il avait l'habitude de repartir.
04:11C'est quoi ? C'est de la naïveté ?
04:13Vous qui le connaissez bien ?
04:15Non, Boilem, c'est pour ça d'ailleurs qu'on l'aime tous.
04:19C'est un poète, il est complètement insouciant.
04:22Il s'en fout, mais c'est très étonnant.
04:25C'est un héros parce qu'il est d'un courage fou, parce qu'il s'en fiche.
04:30C'est une immense force.
04:32Je ne suis pas sûr que ce soit un comportement absolument génial
04:36quand vous êtes dans un interrogatoire face à des militaires abrutis,
04:40mais en tout cas, dans la vie, c'est comme ça.
04:43Il s'en fout et il dit, vous n'aurez pas ma peur.
04:49Quand j'entends les propos abjects d'un certain nombre de personnalités,
04:53comme ce soi-disant chercheur,
04:57ou Benjamin Stora,
05:02ces gens-là, ils en parlent comme d'un militant politique.
05:06Vous faites référence à l'émission C'est Politique ?
05:08Oui, N'édite Sidi Moussa, et puis également Benjamin Stora,
05:13qui a tenu des propos qu'il n'aurait vraiment pas dû tenir.
05:15Surtout lui, il est quand même très mal placé après toutes les erreurs qu'il a commises.
05:19Et Boilem, ce n'est pas un militant politique.
05:22C'est ça qu'il faut voir.
05:23Cette interview que j'avais faite dans la Revue des Deux Mondes,
05:26qui est très longue d'ailleurs,
05:28et c'est une interview où il disait ce qu'il pensait.
05:31On voit très bien que ce n'est pas un militant.
05:33Et d'ailleurs, il aime, il est oriental, il aime l'Algérie.
05:37Mais c'est vrai qu'il n'aime pas beaucoup le régime, ça c'est sûr.
05:40En tout cas, il dit dans cette longue interview que l'islam et l'islamisme,
05:44c'est un bloc. On prend tout ou on laisse tout.
05:47Oui, c'est ça.
05:49Tous les historiens de l'islam vous diront que l'islamisme est apparu très vite avec l'islam.
05:56Je ne dirais pas qu'il est consubstantiel à l'islam,
05:59mais c'est clair que ce n'est pas une invention récente.
06:03C'est Hassan II qui disait cela il y a longtemps.
06:07C'est l'islam en mouvement.
06:09Oui, c'est ça. Il a toujours été là.
06:12Et ça a toujours été un problème pour les dirigeants musulmans.
06:15Depuis les Omeyades en fait.
06:17Depuis les Omeyades et depuis que le débat a été tranché.
06:20Même avant.
06:23Tout de suite après la mort de Mahomet, il y a eu beaucoup de contestations.
06:28Oui, bien sûr. Contestations.
06:30Mais la grande question, c'était au moment des Omeyades,
06:32c'était de savoir si le Coran était un texte créé ou incréé.
06:35A partir du moment où on a tranché et que le Coran était admis qu'il était un texte incréé,
06:39évidemment on ne pouvait plus le critiquer.
06:42François-Yves Gisbert, est-ce que vous mettez également le sort tragique que vous avez rappelé de Owem Saint-Saël
06:56et que vous avez employé le terme totalement exact qui n'est pas employé,
07:00c'est-à-dire que c'est un otage, puisqu'il est français.
07:03Oui, c'est une prise d'otage, absolument, pour négocier avec la France.
07:05Absolument, tout à fait, il est otage.
07:08Évidemment, vous mettez en parallèle Toutes choses égales par ailleurs
07:10avec la fatwa d'une partie de la gauche contre le Goncourt et contre la personnalité de Kamel Daoud.
07:18Oui, les deux sont de toute façon proches, ce sont des amis.
07:23Ils ne sont pas faits de la même façon.
07:27Kamel Daoud, je dirais, c'est un romancier, c'est un littéraire, mais il est assez politique.
07:33C'est intéressant de voir que, comment dire, Owem Saint-Saël vit en dehors de ça.
07:39Il parle politique, bien entendu, il a ses idées politiques, il analyse l'islam,
07:45mais il est à la fois ici et ailleurs.
07:51C'est ça d'ailleurs qui est touchant dans cette personnalité, c'est qu'il ne méritait pas ça.
07:57Parce que, je le répète, c'était un poète à rien avoir avec Benjamin Stora,
08:01c'était le contraire de Benjamin Stora qui était une espèce d'intellectuel politicard
08:05qui essayait d'avoir des avantages auprès de Macron.
08:09Il était toujours à la cherche, je ne dirais pas, il était assez bile tendu.
08:13Lui, c'était les mains dans les poches, avec Prince Ou, toujours, vivant mal,
08:19avec les cheveux très très longs, parce qu'il aimait dire qu'il avait été beatnik hippie,
08:27qu'il avait suivi toutes les modes les unes après les autres.
08:30Il n'a pas empêché d'être ingénieur, économiste, c'est le début de l'interview d'ailleurs.
08:36Vous lui dites, vous avez été ingénieur, économiste, consultant, chef d'entreprise, fonctionnaire,
08:40rien ne vous prédisposait à écrire.
08:43Et en l'occurrence, c'est ce qu'il a fait, il a fait de la poésie.
08:48Vous parliez de Macron, alors effectivement Benjamin Stora,
08:52à son rond de serviette à l'Elysée, il conseille beaucoup le président de la République.
08:56Je pense qu'il l'a eu, parce que c'est un tel fiasco, toute cette histoire,
09:01et c'est quand même Stora qui avait monté tout ça.
09:03Je pense que Macron ne va pas perdre trop de temps avec lui dans les jours qui viennent.
09:07Sansal, justement, accuse Macron dans l'interview que vous avez faite dans la Revue des Deux Mondes,
09:12en ironisant, il dit à un moment donné,
09:15mais les islamistes auront bientôt un poste gouvernemental, nous sommes en mars 2023.
09:21Oui, mais alors ça, il ne faut pas oublier une chose,
09:26c'est que Boilem est toujours dans la dérision et dans l'auto-dérision.
09:29Les mots comptent !
09:31Il ne parle pas toujours au premier degré.
09:34Quand il dit ça, c'est une façon de provoquer,
09:36c'est une façon de dire quelque chose, peut-être qu'il pense,
09:39mais c'est ça qui est intéressant dans sa démarche,
09:41c'est pour ça que je trouve que de s'attaquer à lui comme on le fait aujourd'hui,
09:46je trouve ça vraiment abject.
09:49Chapeau les islamistes !
09:51Chapeau les islamistes !
09:53Inconnus au bataillon dans les années 70,
09:55les voilà mettre, après Dieu, dans les banlieues,
09:57premiers influenceurs dans les municipalités,
09:59rois du halal et du haji.
10:01Depuis Macron et son même temps,
10:03on peut penser qu'ils vont bientôt entrer au gouvernement
10:05et constituer un groupe parlementaire redoutable,
10:07qui a fait mieux en si peu de temps.
10:09Alors ça, effectivement, c'est de l'auto-dérision,
10:11c'est très drôle et en même temps, c'est effrayant.
10:13Oui, mais en même temps, c'est une façon de dire la vérité,
10:15c'est sa façon, parce qu'il y a un petit côté enfant de Voltaire chez lui.
10:19Oui, il est dans l'ironie grinçante,
10:23il aime bien ça, il adore chatouiller.
10:25En même temps, après, il repart tranquillement avec une petite pirouette.
10:31Vous voyez, c'est comme ça.
10:33En espérant que la pirouette va réussir à Alger,
10:35ce qui est moins sûr, malheureusement.
10:38Évidemment, et c'est atroce.
10:40Moi, je suis effondré de voir que la gauche,
10:44à quelques exceptions près, parce qu'il ne faut pas dire toute la gauche,
10:46il y a des personnalités qui ont réagi,
10:48comme François Hollande, Carl Delgade,
10:50Michael Delafosse, le maire de Montpellier,
10:54enfin d'autres.
10:56Heureusement que vous êtes là, France,
10:58avec tous les écrivains.
11:00Ça montre qu'aujourd'hui, nous avons une gauche française,
11:03dont les amis sont à Alger, à Téhéran,
11:06à Moscou aussi, parce que chez elle,
11:08les filles sont plutôt poutinistes,
11:10même s'ils ne le créent pas sur les toits maintenant.
11:12Ils l'ont été tellement,
11:14qu'ils le sont encore aujourd'hui.
11:16Quand même, dans un cas comme ça,
11:18je pense que devant quelqu'un
11:20à la fois fragile et faible,
11:22aujourd'hui, comme il est,
11:24je pense qu'un minimum de compassion s'impose.
11:28Mais non, parce qu'ils sont tout à leur affaire.
11:30Heureusement que vous êtes là,
11:32pour apporter la compassion,
11:34et heureusement qu'on est là également pour la servir.
11:36Merci beaucoup, François-Olivier Gisbert.
11:38Et bravo, et on espère évidemment de tout cœur
11:41que cette issue sera moins tragique
11:43que celle qu'on devine.
11:45La charge de Boilem Sansalle.
11:47Merci à Capucine Patouillet, des équipes d'Europe un soir,
11:50d'être allé chercher cet exemplaire
11:52de mars 2023
11:54de la Revue des Deux Mondes.
11:56Je ne sais pas si vous vous rendez compte,
11:58autant chercher une aiguille dans une mode de foin.
12:00Ça se conserve, la Revue des Deux Mondes.
12:02Je conserve les miennes.
12:04Il y en a qui les revendent.
12:06C'est comme ça qu'on l'a trouvé.
12:08Donc merci à Capucine.
12:1019h27, l'info dans un instant,
12:12et on reparle justement de ce sujet,
12:14également de Marine Le Pen et de la censure,
12:16juste après ça.
12:18Hello.
12:19Europe 1, le journal permanent.
12:21A 19h32, bonsoir Maël Hassani.
12:23Bonsoir Pierre, bonsoir à tous.
12:25La signature d'un accord de cesser le feu au Sud Liban
12:27semble imminente.
12:29Selon l'Elysée, les discussions ont avancé significativement.
12:31La France appelle Israël et le Hezbollah
12:33à se saisir au plus vite de cette opportunité.
12:35Un accord est proche, assurent les Etats-Unis.
12:37Le cabinet israélien se prononcera demain soir
12:39sur cet arrêt des combats
12:41entre l'armée israélienne et la milice chiite,
12:43alliée du Hamas.
12:45Sans surprise, Mathilde Panot confirme
12:47qu'elle a l'intention de déposer une motion de censure
12:49en cas d'utilisation du 49-3 par Michel Barnier
12:51pour faire adopter les textes budgétaires.
12:53La chef des députés insoumis reçut ce soir
12:55à Matignon pour échanger avec le Premier ministre.
12:57Un peu plus tôt,
12:59Eric Ciotti et Marine Le Pen
13:01sont entretenus avec le chef du gouvernement.
13:03Les deux alliés menacent de voter la motion de censure
13:05du NFP si le budget reste en l'état.
13:07Des kits de détection
13:09de soumission chimique accessibles
13:11en pharmacie est remboursé par l'assurance maladie,
13:13dispositif qui sera expérimenté
13:15dans plusieurs départements prochainement,
13:17annonce de Michel Barnier à l'occasion
13:19de la journée internationale de lutte contre les violences
13:21faites aux femmes.
13:23Hasard du calendrier, le réquisitoire dans le procès
13:25le plus symbolique des affaires de soumission chimique,
13:27l'affaire Pellico, débute aujourd'hui.
13:29Un acte de réclusion criminel
13:31réclamé par le ministère public à l'encontre de Dominique Pellico,
13:33cet homme de 71 ans
13:35jugé pour avoir drogué son ex-femme Gisèle Pellico
13:37pendant une décennie,
13:39afin de la violer et la livrer à d'autres hommes.
13:41Et puis plus aucun département n'est placé
13:43en alerte orange ce soir,
13:45mais la tempête Berthe a provoqué des vents très violents
13:47dans le centre-est aujourd'hui.
13:49Des rafales à 143 km heure recensées
13:51à Saint-Chamond dans la Loire, c'est un record mensuel.
13:53Merci Maël Hassani, à tout à l'heure,
13:55dans un quart d'heure pour le rappel de l'actu.
13:57L'Europe un soir.
13:5919h21, Pierre de Villeneuve.
14:01Je dis toujours, je déteste ce mot, l'actu.
14:03L'actualité, voilà.
14:05Non, c'est pas ça que vous vouliez dire, Joseph ?
14:07Je pensais à Saint-Chamond.
14:09On ne devrait jamais quitter Saint-Chamond, c'est ça ?
14:11Ville qui eut son endevoir, c'était la ville de...
14:13On ne devrait jamais quitter Montauban.
14:15C'est la ville d'un certain Pinet.
14:17Antoine ? Antoine Pinet.
14:19Celui qui ne voulait pas faire le plan
14:21de rigueur en 58.
14:23Qui a accompagné aussi en partie
14:25le plan de rigueur, le général de Gaulle.
14:27Sous le général de Gaulle et surtout M. Rueff.
14:29C'est Jacques Rueff
14:31qui a insisté pour dire
14:33on n'a plus de thunes,
14:35si vous voulez, ce néologisme.
14:37C'est la dernière fois que la France...
14:39Il faut qu'on y aille.
14:41C'était la dernière fois que la France a été libérale.
14:43Bon, en tout cas, oui.
14:45Exactement.
14:47Et avec quels résultats ?
14:49Avec les résultats qu'on connaît.
14:51Sous Pompidou, il y avait 6% de croissance.
14:53Et les gens, les français,
14:55avaient eu 25% de plus
14:57de pouvoir d'achat d'année en année.
14:59Voilà, ça fait rêver.
15:01Et puis après, 1975, dernier budget,
15:03voté à l'équilibre.
15:05Et après, rien ne va plus.
15:07Oh là là !
15:09C'est pour les jeunes !
15:11Victor Hérault qui est avec nous. Quel âge avez-vous ?
15:13J'ai l'impression de repasser mon bac. 24 ans.
15:15Il faut bien qu'on lui rappelle 2-3 petites choses.
15:17C'est vrai, c'est vrai.
15:19Je vous propose de réécouter
15:21un politologue.
15:23Son nom est Najib Sidi Moussa.
15:25Ce monsieur a été l'invité
15:27de ses politiques sur France 5 hier soir.
15:29Il se trouve que Boalem Sansal,
15:31depuis quelques années, alimente un discours hostile
15:33à l'égard des immigrés,
15:35des musulmans,
15:37et reprend tous les thèmes d'Éric Zemmour.
15:39Je ne dis pas que ça justifie
15:41un emprisonnement. Encore une fois, je répète,
15:43mes principes sont clairs là-dessus.
15:45Quand je vois que des militants des droits de l'homme,
15:47des militants antiracistes, des intellectuels
15:49du milieu culturel parisien, le présentent
15:51comme un homme des lumières,
15:53un homme qui défend les grandes causes,
15:55je suis désolé, mais ils se trompent
15:57complètement. Ou alors ils sont aveugles, ou alors ils sont complices.
15:59Donc, pour comprendre aussi le malaise
16:01qui est le mien, mais qui est aussi celui de beaucoup de gens
16:03qui connaissent l'Algérie, qui connaissent la France,
16:05je pense qu'il faut rétablir les faits.
16:07Et encore une fois, ça ne justifie en aucune manière
16:09la répression de la part d'un État,
16:11et je pense qu'il faut aussi respecter la vérité.
16:13Joseph Messes-Scarron.
16:17C'est une réponse.
16:19C'est une réponse, parce que quand vous
16:21employez le thème
16:23avec plein d'éléments faux,
16:25c'est-à-dire sur anti-immigrés,
16:27anti-ceux-ci, anti-ceux-là, etc.,
16:29que Bollem-Sensal
16:31soit un libre-penseur, et soit comme
16:33François-Henri Gisbert l'a rappelé avant tout,
16:35c'est un poète. Il habite en poète.
16:37Donc, bon.
16:39Et oui, c'est un homme,
16:41bien sûr que c'est un homme des lumières,
16:43parce que c'est
16:45une des rares bougies qui est allumée
16:47aujourd'hui contre l'obscurantisme.
16:49Donc, il faut vraiment préserver
16:51cette lumière. Mais quand on emploie,
16:53quand on dit, sans jamais
16:55justifier l'arrestation,
16:57il faut comprendre,
16:59vous savez ce que ça me rappelle ?
17:01En fait, ça me rappelle, tout simplement, puisque c'était évoqué
17:03lors de cette émission
17:05qui était sur France Télévisions,
17:07puisqu'on fait ça, ce qui paraît fou.
17:09Un homme, je rappelle, un homme est en jaule,
17:11il est otage d'un pays, puisqu'il est
17:13français, il est otage dans ce pays,
17:15il est en jaule, il a 75 ans,
17:17il est
17:19faible, c'est un homme fragile,
17:21et vous entendez
17:23sur la télévision
17:25publique française,
17:27la télévision, vous entendez
17:29quelque chose qui est,
17:31de toute façon, même s'il en sort,
17:33je viens d'accrocher une cible
17:35dans son dos, puisque c'est ça ce que
17:37Sidi Moussa vient de faire, il vient d'accrocher
17:39une cible dans le dos de M. Boalem
17:41Soussane, c'est, mais au sens littéral
17:43du terme, c'est
17:45obscène, c'est obscène.
17:47Comment est-ce que vous expliquez, pardonnez-moi,
17:49la tenue de cette émission ?
17:51Moi, personnellement, je ne connaissais pas
17:53Najib Sidi Moussa,
17:55est-ce qu'on est allé chercher
17:57j'allais dire,
17:59exprès, quelqu'un qui,
18:01tiens, on va trouver quelqu'un
18:03qui n'est pas dithyrambique envers
18:05moi, il n'y avait pas que lui, il y avait aussi Benjamin Stora
18:07qui a été rappelé par Franziska Gisbert, bien évidemment,
18:09puis il y avait un autre,
18:11et pardonnez-moi, j'ai oublié son nom,
18:13ce n'est pas grave.
18:15Mais heureusement, il y avait une journaliste de Marianne
18:17Vous remarquerez que c'est en deux temps,
18:19c'est-à-dire qu'au début, Benjamin Stora se tait.
18:21Oui, puis ensuite. Et ensuite,
18:23il y a effectivement... Ah oui, bien sûr, il voit de quel côté
18:25ça va tourner. Premier réflexe,
18:27s'assurer qu'on parlera
18:29bien de son livre, puisque j'ai regardé l'émission.
18:31Sauf qu'il peut. C'est très important.
18:33D'abord, est-ce qu'on va bien parler
18:35de son livre ? Voilà, ça a été le premier réflexe
18:37de M. Benjamin Stora. Non, c'est vraiment
18:39juste fou, il n'y a qu'une journaliste
18:41de Marianne qui a eu
18:43le courage, évidemment,
18:45parce qu'il faut quand même le courage quand vous êtes seul.
18:47Parce que le présentateur, lui aussi, est de parti pris.
18:49Et ça m'a rappelé
18:51d'ailleurs ce mot
18:53fameux de la sœur de Pascal,
18:55Jacqueline Pascal,
18:57pour Royale,
18:59quand les évêques ont des courages de filles,
19:01elle, elle a eu ce courage-là.
19:03Alors qu'elle était quand même
19:05dans un bain de muraine, il faut le rappeler.
19:07Alors, il est intéressant de voir aussi comment
19:09ce politologue
19:11argumente, si vous voulez.
19:13C'est là qu'on voit que la maladie
19:15d'extrême-droite est très contagieuse. Il ne dit pas
19:17Boalem Sansal a écrit quelque chose
19:19qui s'apparenterait à de l'extrême-droite. Il dit qu'il
19:21alimente les discours d'extrême-droite.
19:23Il dit ensuite, il prend les
19:25thèmes d'Éric Zemmour. Ce n'est même
19:27pas qu'il écrit quoi que ce soit qui puisse
19:29être assimilé à du racisme.
19:31Il prend des thèmes, il aborde des thèmes,
19:33il en discute, il voit ce qu'il voit et il l'écrit.
19:35Et puis ensuite, effectivement
19:37vous avez parfaitement raison,
19:39M. Moussa en braille en disant
19:41non, je ne considère pas que Boalem Sansal
19:43soit un écrivain des Lumières,
19:45précisément parce qu'il a abordé
19:47des sujets, mais il n'y a rien de plus
19:49obscurantiste et de plus, comment dire,
19:51caricatural
19:53dans le religieux que de dire
19:55vous n'avez pas le droit de traiter ce sujet-là,
19:57ne circulez, il n'y a rien à voir, fermez les yeux,
19:59n'abordez pas cette question-là,
20:01sinon vous êtes écarté du champ public,
20:03parce que c'est ce que veut dire quand on traite
20:05quelqu'un d'extrême-droite, coup de tampon
20:07sur la carte membre, ça veut dire écarté du débat
20:09public, comme vous le disiez, cible dans le dos.
20:11Donc la rhétorique de ce politologue, moi j'aimerais
20:13bien savoir comment étudier ce politologue
20:15parce que pardonnez-moi, je ne comprends pas la logique
20:17dans sa rhétorique. Et le fait qu'il ait fait la Sorbonne
20:19me blesse énormément, puisque j'ai moi-même étudié
20:21la Sorbonne, ça me vexe qu'il en revienne.
20:23On découvre des gens...
20:25On découvre des gens
20:27et puis on découvre comment des émissions
20:29sont faites.
20:31Comment est-ce que la programmation
20:33d'une émission...
20:35va être...
20:37Est-ce qu'il y aura des suites ?
20:39Est-ce que l'Arkom va s'en saisir ?
20:41Comme bien sûr,
20:43elle s'en est saisie pour d'autres chaînes,
20:45notamment C8.
20:47Il y va de la vie d'un homme, quand même.
20:49Je ne vais pas le tendrir encore, mais je rappelle
20:51qu'il y a 75 ans, il y va de la vie d'un homme.
20:53Donc, employer,
20:55construire toute l'argumentation, parce que peu ou prou,
20:57tout se fait sur le mot.
20:59Sans jamais justifier l'arrestation,
21:01il faut... Mais !
21:03C'est le fameux mais aujourd'hui.
21:05Tout est dans le mais. Il faut comprendre.
21:07Vous savez, ça me rappelle évidemment, bien sûr,
21:09le sort qui était fait aux dissidents
21:11autrefois, notamment à Solzhenitsyn.
21:13Sans justifier,
21:15bien sûr, ce qui arrivera aux dissidents,
21:17mais...
21:19C'est ce que dit Rachel Binas, d'ailleurs. Elle a eu le courage de le dire sur le bateau.
21:21C'est la raison. C'est ce mais
21:23qui est totalement aujourd'hui,
21:25qui est totalement insupportable.
21:27D'ailleurs, qu'on peut employer aussi,
21:29cette jeune femme qui
21:31vient de se faire agresser, mais...
21:33Elle avait une jupe trop courte.
21:35C'est le même type d'argumentation.
21:37C'est ce type d'argument,
21:39et l'argument sur lequel se fondent
21:41tous les totalitarismes.
21:43C'est terrible
21:45ce qu'ont subi les Israéliens,
21:47mais ils ont le régime de Netanyahou
21:49qui...
21:51Il y a plein d'exemples comme celui-ci.
21:5319h41, on va revenir dans un instant pour commenter l'actualité.
21:55Je vous signale juste qu'il faut absolument,
21:57si vous ne le faites pas déjà,
21:59écouter notre ami Olivier Delagarde,
22:01qui vous fait une splendide revue de presse
22:03tous les matins dans Europe 1 Matin,
22:05puisqu'il lit, il analyse, il commande
22:07tout ce qui fait la une pour
22:09réfléchir, pour nous indigner
22:11ou pour nous faire rire.
22:13La revue de presse d'Olivier Delagarde, signature Europe 1,
22:15tous les matins, 9h moins 20,
22:17en replay bien sûr. A tout de suite sur Europe 1.