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00:00Bonjour Jean-Noël Barrault, la conférence internationale sur le Liban à Paris hier a donc permis de récolter autour d'un milliard de dollars,
00:13800 millions d'aides humanitaires, 200 millions pour l'armée, il faudrait 20 milliards disent certains experts libanais,
00:21est-ce qu'un milliard ce n'est pas finalement trop peu ?
00:24Le Liban avait besoin de la communauté internationale et hier à Paris la communauté internationale ne lui a pas fait défaut.
00:32C'est un résultat inattendu, très largement au-dessus de ce qu'on pouvait espérer et je suis très heureux que ce soit la France qui hier,
00:42un mois après le début de l'escalade au Liban, ait accueilli cette conférence internationale de soutien à la population et la souveraineté du Liban
00:49qui va permettre de répondre à l'urgence à laquelle les Libanais font face aujourd'hui dans le domaine sanitaire, dans le domaine du logement,
00:58dans le domaine éducatif et qui a permis aussi de passer un certain nombre de messages.
01:02100 millions d'euros pour la France, c'est la contribution, bon il se trouve que 100 millions d'euros c'est déjà aussi la somme qui avait été donnée
01:10par la France en 2020-2021 après l'explosion du port de Beyrouth et à l'époque Emmanuel Macron il s'était dit qu'il y ait de la bonne arrivée de l'aide
01:21jusqu'aux citoyens libanais, est-ce qu'aujourd'hui vous avez des assurances que ça va fonctionner ?
01:27Absolument, parce que ce milliard de dollars que nous avons levé hier, il sera mis entre les mains d'une part du centre de crise et de soutien qui dépend de mon ministère
01:40et qui a cultivé et qui entretient avec des acteurs libanais des relations de confiance, c'est le cas de la Croix-Rouge libanaise par exemple, c'est le cas de l'Organisation.
01:51Donc ce n'est pas une aide qui va au gouvernement libanais ?
01:53Et par ailleurs, cette aide elle arrivera chez les Libanais par l'intermédiaire des agences de l'ONU et ces agences de l'ONU ont mis en place des mécanismes de traçabilité,
02:03de redevabilité, comme on dit dans le jargon, pour pouvoir rendre des comptes aux donateurs et donc il n'y a aucun sujet de confiance, cet argent sera mis à profit.
02:13Ça suffit à garantir que cet argent n'ira pas notamment au Hezbollah, qui est la particularité de ce mouvement, qui est aussi au gouvernement provisoire du Liban,
02:22question qui s'était un peu posée pour Gaza et le Hamas.
02:24Évidemment, et d'ailleurs je le dis aux acteurs français, entreprises, fondations, collectivités qui voudraient aujourd'hui prendre leur part et aider le Liban,
02:33peuvent se tourner vers mon ministère, se signaler, puisque nous avons conçu deux fonds, un fonds pour les collectivités, un fonds pour les entreprises,
02:41qui leur permettent de soutenir le Liban en toute confiance, puisque l'argent ira à des acteurs avec lesquels nous entretenons des liens de grande confiance.
02:52Là hier, c'est de l'argent privé, c'est de l'argent collectivité, il y a des grosses entreprises qui sont mobilisées, c'est quoi ?
02:57Ce milliard de dollars a été levé auprès des Etats, mais vous avez raison de signaler que 3 millions d'euros ont été apportés par des entreprises françaises,
03:08et notamment CMA, CGM, BNP Paribas ou Engie, qui ont décidé d'accompagner cet élan de solidarité.
03:17Je les en remercie et j'appelle les autres entreprises françaises à prendre leur part.
03:20Vous évoquiez l'instabilité politique au Liban, vous l'évoquiez en creux, rappelons que c'est un pays qui n'est plus vraiment gouverné et ça dure depuis un certain nombre d'années.
03:30Est-ce que pour vous, aujourd'hui, il y a un risque de guerre civile au Liban, comme ça a pu être le cas par le passé ?
03:35Le Liban est un pays pluriel et il doit le rester. Qu'est-ce que j'entends par pays pluriel ?
03:42C'est un pays où coexistent, cohabitent des communautés, des confessions différentes, une mosaïque confessionnelle, avec des musulmans chiites, des musulmans sunnites, des chrétiens maronites, des druzes.
03:53Aujourd'hui, depuis le début des opérations terrestres au Liban, vous avez des déplacements de populations massives.
04:00Vous avez autour d'un million de personnes qui ont quitté le Sud pour fuir les combats et qui se retrouvent aujourd'hui dans des villages, qui se retrouvent à passer la nuit dans des écoles,
04:10ce qui crée des tensions très fortes.
04:12On a entendu sur France Info des reportages avec des citoyens des Libanais qui disent qu'ils ne veulent pas avoir des chiites chez eux, qu'ils viennent, qu'ils ne veulent pas les accueillir,
04:21parce qu'ils ont aussi peur de se faire bombarder par Israël. Tout ça est un facteur de tension.
04:26On a peur de se faire bombarder, mais plus simplement, on voudrait que nos enfants puissent retourner dans les écoles,
04:31puisqu'aujourd'hui, une grande partie des écoles sont fermées. Pour pouvoir accueillir ces déplacés.
04:36C'est pourquoi la France appelle aujourd'hui au cessez-le-feu, parce que si cette situation devait perdurer, ces tensions pourraient s'aviver et effectivement soulever le risque d'une guerre civile qui précipiterait le Liban vers le chaos et l'effondrement.
04:51On a beaucoup de questions sur la relation entre la France et Israël. La charge très violente d'Emmanuel Macron hier, on ne défend pas une civilisation en sement soi-même la barbarie,
05:00est une réponse à Netanyahou qui l'avait évoquée sur ses news, une guerre pour la civilisation justement.
05:07Qu'espère Emmanuel Macron avec ce type de déclaration ?
05:10La question c'est plutôt qu'espère Benyamin Netanyahou avec ce type de déclaration lorsqu'il dit que c'est une guerre de la civilisation contre la barbarie.
05:21Lorsque l'on se revendique de la civilisation, comme le fait Benyamin Netanyahou, il faut montrer l'exemple.
05:28Il faut respecter le droit international et le droit international humanitaire.
05:35Entendons-nous, le peuple israël, le peuple juif a été frappé dans sa chair par un attentat terroriste, le pire massacre antisémite de notre histoire depuis la Shoah.
05:45C'est un traumatisme qu'il est interdit de sous-estimer et qu'il est interdit de relativiser.
05:50Mais ceci étant dit, ça n'est pas faire offense au peuple d'Israël et au peuple juif de rappeler constamment, et c'est la position de la France,
05:57le gouvernement d'Israël à ses obligations au regard du droit international.
06:01C'est ça. Rappeler en permanence cette attaque du terroriste terrible du 7 octobre justifie, enfin je dirais que cette attaque justifie sans cesse cette guerre sans limite,
06:12de faire sauter 6 immeubles d'habitation en plein Beyrouth pour aller toucher le bunker d'Assad Nasrallah en tuant 50 civils du quartier chiite.
06:21Ce que nous disons, c'est que la violence engendre la violence, qu'en semant la violence, on récolte la violence et parfois on crée un mal pire que celui auquel on voulait m'aider.
06:30Je donne un exemple pour le Liban. En 1982, le nord d'Israël, comme aujourd'hui, était menacé dans sa sécurité par une organisation qui s'appelait l'OLP.
06:43L'armée israélienne a chassé l'OLP, mais à force de destruction, à force de déplacement de population, que s'est-il passé ?
06:50Eh bien cela a créé un terreau propice à l'émergence de qui ? D'U.S. Bola. Alors ne répétons pas les erreurs du passé. Cessons le feu.
06:59Mais l'U.S. Bola, précisément, vous parlez au U.S. Bola ? La France parle au U.S. Bola ?
07:03La France parle à tous les acteurs de la région.
07:05Que leur dites-vous ?
07:06Nous leur rappelons que leur responsabilité dans la situation actuelle du Liban est très lourde, parce qu'ils ont décidé de faire pleuvoir le feu de leur roquette sur Israël dès le 8 octobre de l'année dernière, au lendemain du 7 octobre,
07:21et que ce faisant, ils ont entraîné le pays dans une guerre qu'ils n'avaient pas choisie, et qu'aujourd'hui, leur responsabilité et la seule chose à faire, c'est de baisser les armes.
07:28Voilà. Précisément, c'est vrai que depuis un an, les Israéliens disent qu'ils vont riposter. Que peut faire la France ? Est-ce que la France peut quelque chose pour stopper le bras du U.S. Bola ?
07:38La France peut faire un certain nombre de choses. La première, c'est d'apporter son aide au Liban, et c'est ce que nous avons fait hier, un mois après le début de l'escalade, comme nous l'avons fait pour Gaza l'année dernière, un mois après le 7 octobre.
07:48Mais c'est pas stopper le bras du U.S. Bola.
07:50Ensuite, effectivement, la responsabilité de la France, c'est de faire avancer les négociations et la diplomatie. C'est ce que nous avons commencé à faire il y a un mois, avec les Américains, en présentant une proposition, une formule de trêve de 3 semaines, suivie de la mise en œuvre de ce qu'on appelle la résolution 17-01, c'est-à-dire les règles permettant de garantir à la fois la sécurité au nord d'Israël, et puis l'intégrité et la souveraineté du Liban.
08:16C'est ça. Le Liban, l'Hezbollah se retire du sud du Liban, et Israël se retire aussi, et ce sont les forces armées libanaises et les casques bleus qui assurent la pacification et la stabilisation de la zone.
08:29C'est une proposition qui a été présentée par Emmanuel Macron et par Joe Biden. C'est la base à partir de laquelle nous continuons à engager les deux parties au conflit pour les amener le plus rapidement possible au cessez-faire.
08:41– Concernant ce qui se passe à Gaza, Jean-Noël Barreau, les otages des négociations doivent reprendre au Qatar, dont on connaît le rôle d'intermédiaire, sur négociations qui impliquent leur libération, c'est ce que dit Israël.
08:53D'abord, est-ce que vous avez de l'espoir concernant ces nouvelles négociations ? On sait qu'il y en a eu beaucoup et qu'elles n'ont pas abouti jusque-là.
09:01– Je pense aux quatre otages qui ont été retenus et qui sont parfois décédés dans l'enfer noir de la captivité à Gaza. Je pense aux quatre otages des adolescents qui ont été libérés en fin d'année dernière, dans les larmes mais dans la joie.
09:19Je pense aux deux otages français qui ont été assassinés et je pense effectivement à nos deux otages qui sont encore retenus, au fer Calderon et au Adyalomi. Evidemment que je cultive un espoir mais je suis très inquiet.
09:33Je souhaite que la mort de Cinois soit un tournant dans cette guerre à Gaza.
09:39– Mais vous devoyez venir le tournant là avec ces initiatives ou pas ?
09:43– Je ne peux que me réjouir que les discussions se poursuivent. Je souhaite qu'Israël, après avoir accumulé les succès tactiques, les succès militaires ces dernières semaines,
09:54tourne la page de la guerre à Gaza, obtienne la libération inconditionnelle de tous les otages, permette l'acheminement sans entrave de l'aide humanitaire qui est attendue et vitale
10:06pour que les populations puissent avoir accès et des réponses à leurs besoins les plus essentiels.
10:13– Juste pour finir là-dessus, les dernières traces de vie des deux franco-israéliens, elles datent de quand ?
10:19– Nous suivons cette situation au jour le jour, je ne peux pas évidemment communiquer sur toutes ces informations
10:27mais les dernières manifestations de ces otages à leur famille datent d'un certain nombre de mois déjà, c'est pourquoi nous sommes très inquiets
10:36et c'est pourquoi nous ne pouvons pas perdre espoir parce que c'est la priorité de la France, libérer nos otages.
10:41– Un mot du sommet des BRICS autour de Vladimir Poutine qui a rassemblé chez lui une vingtaine de dirigeants étrangers
10:47dont les présidents chinois, iraniens, turcs, le Premier ministre indien, c'était à Kazan.
10:51Quel regard portez-vous sur ces échanges ?
10:55– Je crois que ces échanges c'est un appel au sursaut de la communauté internationale puisque ce qui se passe à Kazan…
11:02– Certains parlent de basculement possible du monde.
11:04– De basculement ou de fractionnement de la communauté internationale entre d'un côté, et je mets des guillemets, l'Occident
11:12et puis de l'autre, les grandes puissances émergentes.
11:15Je constate que beaucoup de pays se sont rendus à Kazan à l'invitation des BRICS et de Vladimir Poutine.
11:22Qu'est-ce que cela nous dit ? Cela nous dit que beaucoup de pays du monde considèrent aujourd'hui
11:27que la protection de l'ONU, du droit international n'est pas suffisante
11:32et qu'il convient de se placer sous la protection de grands pays comme la Russie ou la Chine.
11:38C'est un appel au sursaut. Ce que la France défend, ce que le président de la République défend aujourd'hui,
11:43c'est une réforme de l'ONU pour permettre au Brésil, à l'Inde et aussi à des pays comme le Japon, l'Allemagne et à l'Afrique
11:49d'être mieux représentés au Conseil de sécurité pour que les décisions de l'ONU soient plus légitimes.
11:54Quand vous voyez António Guterres qui va serrer la main de Vladimir Poutine, un meurtrier, comme dit la veuve d'Alexeï Navalny, ça vous choque ?
12:03Ce qui me désole, c'est précisément ce qu'on appelle un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies,
12:11un membre fondateur de l'ONU, la Russie, aujourd'hui viole délibérément le droit international
12:16en s'en prenant à son voisin, l'Ukraine, mais aussi en se rendant coupable de crimes de guerre avec la déportation des enfants de l'Ukraine.
12:23Pardon, mais António Guterres, il doit serrer la main de Vladimir Poutine dans un contexte pareil ?
12:27Je vous dis que quand je vois le secrétaire général des Nations Unies aux côtés d'un membre permanent du Conseil de sécurité
12:32qui viole tous les jours le droit international, je suis inquiet.
12:36Une toute dernière question sur les troupes coréennes, nord-coréennes en Ukraine.
12:41Ça a été confirmé notamment par les Américains, par l'OTAN. J'imagine que la France le confirme aussi, cette présence de troupes.
12:48C'est une information qui n'est pas tout à fait une surprise, dans la mesure où on sait que la Corée du Nord...
12:54Ma question était sur les conséquences que ça peut avoir. Est-ce qu'il faut une réponse de la communauté internationale ?
13:02Les conséquences que cela peut avoir, je dirais, elles émanent du fait que cette information, lorsqu'elle sera avérée et documentée,
13:13constituera une nouvelle étape escalatoire dans ce conflit. C'est aussi, d'une certaine manière, une exportation de ce conflit vers l'Asie.
13:22Mais est-ce qu'il faut répondre ?
13:23Et c'est évidemment très grave. Maintenant, ce que cela souligne aussi, c'est la grande fragilité de la Russie de Vladimir Poutine
13:29qui est obligé d'aller chercher de l'aide auprès de la Corée du Nord pour continuer son agression contre le peuple ukrainien.
13:36On ne saura pas s'il faut répondre ou pas à la présence de troupes nord-coréennes.
13:41Mais nous répondons à l'agression de la Russie depuis deux ans et demi sur le plan militaire, sur le plan financier, sur le plan humanitaire et sur le plan civil.
13:48Et nous allons continuer de le faire parce que ce qui se joue aujourd'hui sur la ligne de front, elle nous concerne tous.
13:53Elle concerne tous les Français. Elle concerne nos enfants. C'est l'intégrité territoriale de l'Ukraine, certes, mais c'est aussi la sécurité des Européens.
14:01Jean-Noël Barraud, vous restez avec nous. Ce 8.30 France Info se poursuit juste après le Fil Info de 8h47. Claire Chescaglini.
14:11Comment vivre avec un réchauffement de plus 4 degrés d'ici 2100 ? Le plan d'adaptation climatique sera dévoilé par Michel Barnier.
14:18Le Premier ministre se rend cet après-midi à Givor dans le Rhône, touché par des inondations la semaine dernière.
14:23Ce matin, le Gard et le Var sont en vigilance orange pour pluies, inondations.
14:28Le patron du foot français, favorable aux sanctions individualisées pour lutter contre l'homophobie dans les stades.
14:34Pour le président de la FFF, les meneurs doivent ne plus pouvoir se rendre au match.
14:39Philippe Diallo rappelle sur France Info qu'en France, 10 fois moins de supporters sont interdits de tribunes comparé au Royaume-Uni.
14:46Donald Trump dément avoir déclaré qu'Hitler avait fait de bonnes choses.
14:51Le candidat républicain à la Maison-Blanche a par ailleurs continué de cibler les migrants hier lors d'un meeting en Arizona.
14:57« Nous sommes la poubelle du monde », estime le milliardaire. Il fustigeait ainsi l'arrivée de clandestins aux Etats-Unis.
15:04Une institutrice d'Alès dans le Gard déferait devant un juge pour violences aggravées sur ses élèves.
15:10Les parents de 6 enfants ont dénoncé des comportements humiliants et dégradants. L'enseignante conteste les faits.
15:25Et ce matin, Jean-Noël Barraud, ministre de l'Europe des Affaires étrangères, vice-président du Modem.
15:30On l'entendait, on est à 10 jours d'élection américaine qui n'a jamais été peut-être aussi cruciale.
15:35La dynamique est plutôt du côté Trump. Vous allez nous dire la France ne s'immisce pas dans un vote souverain.
15:41Mais quand on entend les dernières déclarations de Donald Trump sur son adversaire, sur l'Europe, sur la justice américaine,
15:48sur Hitler qui aurait fait des bonnes choses même si on l'entendait à l'instant, il faut peut-être être prudent.
15:53Mais néanmoins, ça ne va pas être simple quand même si Donald Trump est élu.
15:56Ça n'est jamais une bonne nouvelle lorsque la radicalité et l'outrance s'invitent dans le débat démocratique.
16:02Ceci étant dit, l'amitié entre la France et les Etats-Unis dure maintenant depuis deux siècles.
16:08Elle a survécu à 59 élections présidentielles américaines. Je suis confiant qu'elle puisse survivre à une soixantième.
16:15Amitié franco-américano-européenne, peut-être pas.
16:18Il compare l'Union européenne à une mini-Chine sur le plan commercial.
16:21Ils ne prennent pas nos voitures, ils ne prennent pas nos produits agricoles, ils ne prennent rien, dit-il.
16:25La France n'indexe pas ses positions sur la politique américaine, mais l'Europe non plus.
16:30Puisque depuis sept ans et sous l'impulsion de la France et du président de la République, l'Europe a décidé de prendre son destin en main.
16:36C'est ce que nous avons fait tout dernièrement lorsque la Commission européenne a décidé d'infliger des droits de douane sur des véhicules électriques chinois.
16:45Pourquoi ? Parce que ces véhicules électriques étaient subventionnés par la Chine au détriment des industries françaises.
16:51Donc oui, l'Europe se réveille, elle considère qu'elle doit être autonome, elle considère qu'elle doit être souveraine.
16:57Peut-être que ça déplaît à M. Trump, mais il faudra qu'il s'y habite.
16:59À tel point que certains disent, y compris dans votre camp, c'est le cas de l'eurodéputé Bernard Guetta,
17:03ce ne serait pas finalement une si mauvaise nouvelle que Donald Trump soit élu.
17:05Ça nous permettrait de resserrer les rangs sur des domaines cruciaux.
17:08Comme je vous le disais, après deux siècles de relations entre la France et les Etats-Unis,
17:12on s'est adapté à des administrations démocrates, des administrations républicaines.
17:17Nous allons continuer à défendre notre vision, notre vision du monde et la manière dont nous voulons que l'Europe se renforce.
17:24Jean-Noël Barreau, l'affaire et le cas Paul Watson, qui est toujours en prison détenu au Groenland,
17:31il a demandé hier à Emmanuel Macron la nationalité française.
17:37Est-ce que c'est une hypothèse à laquelle vous êtes favorable ?
17:40Paul Watson défend une cause qui est juste et qui est noble, et d'ailleurs je la partage.
17:44La France d'ailleurs la partage, puisque comme vous le savez, sur la protection des océans, nous sommes en première ligne.
17:50Nous avons protégé un tiers de notre espace maritime.
17:53C'est 3,4 millions de kilomètres carrés.
17:56Paul Watson a été arrêté au mois de juillet au Groenland.
18:01Nous avons, depuis le début de sa captivité, si je puis dire, suivi la situation de jour en jour
18:09et nous avons adressé tous les messages en direction des autorités du Danemark et des autorités japonaises.
18:16Il réclame son extradition.
18:18Son extradition est entre les mains du gouvernement danois.
18:21Il a été question d'une demande d'asile, mais qui ne peut être octroyée en droit français
18:27que lorsque la personne formule sa demande sur le territoire national.
18:31Paul Watson a demandé à pouvoir être naturalisé.
18:36C'est une option que nous sommes en train d'examiner.
18:38D'autant que ça peut se faire, pour le coup, à distance.
18:41Il n'est pas obligé d'être sur le sol, effectivement, français.
18:44Est-ce que, de votre point de vue, c'est une bonne chose ou ce n'est pas une bonne chose ?
18:51Je ne veux pas préempter une décision qui ne dépend pas de mon ministère ou pas uniquement de mon ministère.
18:57Ceci étant dit, si cette possibilité était ouverte, j'y serais plutôt favorable.
19:03Vous êtes souvent à travers le monde, mais vous êtes aussi vice-président du MoDem, Jean-Noël Barraud.
19:08Votre groupe à l'Assemblée et les autres groupes gouvernementaux ont été pris à partie hier soir
19:12par la gauche, par le RN, qui vous accuse de faire de l'obstruction
19:15avec des centaines d'amendements sur le budget.
19:18D'habitude, ce sont les oppositions qui amendent.
19:20Hier soir, à 22h30, il en restait 2500 des amendements à examiner.
19:25Normalement, c'était ce soir. Ce sera demain soir.
19:28Ce qu'ils craignent, en clair, c'est que le texte soit transmis directement au Sénat
19:32sans que l'Assemblée ait pu se le prononcer, puisqu'au bout de 40 jours, il faut que ça bascule.
19:36C'est ça que souhaite le gouvernement ?
19:38La question, c'est ce que souhaite la France insoumise.
19:40Après avoir fait de l'obstruction parlementaire, aujourd'hui, la France insoumise fait un refus d'obstacle.
19:46Refuse de débattre au Parlement, alors même que, dans les conditions dans lesquelles le gouvernement a conçu ce budget,
19:52il a été dit très clairement par le Premier ministre, dès le premier jour,
19:56que ce budget serait enrichi au Parlement.
19:59La France insoumise n'a qu'une obsession, faire tomber le gouvernement.
20:02Elle n'avait qu'une obsession cet été, empêcher la gauche d'accéder aux responsabilités.
20:06Elle n'en a qu'une aujourd'hui, c'est de censurer le gouvernement.
20:09Elle passe de l'obstruction, à laquelle nous avons beaucoup habitué, au refus d'obstacle.
20:13Que va faire le gouvernement pour que ce débat aille à son terme,
20:16qu'on ne soit pas dans ce que certains dénoncent comme un déni démocratique ?
20:20Ou alors est-ce que c'est un 49-3 ?
20:22Comment on sort de... 2500 amendements avant demain soir ?
20:25Par exemple, et pour avoir été parlementaire pendant longtemps, je sais que c'est parfois un peu désagréable,
20:31mais le gouvernement a décidé d'ouvrir les débats ce samedi pour donner le maximum de temps aux échanges.
20:372500 amendements, ça ne passera pas ?
20:39C'est impossible. Il y a eu mille et quelques amendements faits en quelques jours.
20:43Mettez-vous à la place du Premier ministre, qui nous a dit, et de manière très sincère,
20:50qu'il voulait que ce budget puisse être enrichi par les travaux au Parlement.
20:55Eh bien, on donne le maximum de temps aux débats,
20:58et de manière à ce que le budget soit le reflet le plus fidèle de ces débats au Parlement.
21:04Donc c'est faire la démonstration que les débats ont eu lieu,
21:06et faire la démonstration que la gauche a bloqué.
21:09C'est ça que vous êtes en train de faire, en fait. C'est ni plus ni moins que...
21:12Je récapitule. Je récapitule.
21:14Le Premier ministre est arrivé à Matignon dans un moment où habituellement le budget est bouclé depuis longtemps.
21:21Il a hérité d'une copie budgétaire.
21:23Il a dit très clairement, je veux que le Parlement se saisisse de ce budget et qu'il puisse l'enrichir.
21:29Ça serait totalement incohérent aujourd'hui de dire, je vais précipiter les choses, je vais mettre fin aux débats parlementaires...
21:35Quitte à ne pas avoir de vote.
21:37Quitte à ne pas avoir de vote sur la première partie, c'est-à-dire à l'Assemblée nationale,
21:43parce qu'on ne sera pas arrivé au bout.
21:44Mais comme vous le savez, c'est un long processus,
21:46puisque le texte va ensuite au Sénat,
21:48et ensuite l'Assemblée nationale et le Sénat se retrouvent dans une commission mixte paritaire.
21:52Le Premier ministre a souhaité donner toute sa chance au débat, et je salue cette décision.
21:56Et vous savez ce que ça veut dire, partir au Sénat ?
21:57C'est une assemblée qui est plus favorable à la droite, et clairement...
22:01Et donc elle est moins légitime ?
22:02Pas du tout, mais les deux assemblées ont été élues différemment, mais les deux sont légitimes.
22:07Et le débat doit avoir lieu dans les deux.
22:08Et c'est pourquoi nous avons des procédures parlementaires qui font que c'est d'abord l'Assemblée qui examine le budget,
22:14c'est ensuite le Sénat, et qu'à la fin, il y a une commission mixte paritaire avec des sénateurs et des députés
22:20qui travaillent à partir du texte des deux assemblées.
22:22Les députés de votre parti, le MoDem, ont voté avec la gauche cette semaine,
22:27contre l'avis du gouvernement, pour pérenniser notamment la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus.
22:34On sait que le gouvernement voulait que ça dure trois ans, et l'idée est de les pérenniser.
22:38Est-ce que le MoDem a encore sa place dans ce socle commun ?
22:42Non, mais le MoDem, depuis de nombreuses années, a toujours défendu la justice sociale et la justice fiscale.
22:49Le MoDem a régulièrement défendu des amendements...
22:52Il n'y a pas de solidarité gouvernementale dans cette affaire ?
22:54Attendez, attendez. Le MoDem, depuis sept ans, j'en sais quelque chose, j'ai moi-même porté ces amendements,
23:00a défendu des idées consistant à répartir différemment la charge des finances publiques.
23:07Ça n'est pas s'écarter du soutien au socle commun que de faire des propositions, et parfois de les faire adopter.
23:15Ça s'appelle la démocratie parlementaire.
23:16Est-ce que ce n'est pas tout le problème de ce socle commun qui s'est constitué, son programme commun ?
23:20Parce que, clairement, vous n'êtes pas d'accord.
23:21Le socle commun, il est constitué de personnalités et de forces politiques
23:25qui ont décidé de faire le seul choix responsable dans la situation dans laquelle se trouvait le pays,
23:30c'est-à-dire de faire des compromis et de travailler avec d'autres forces qu'ils avaient par le passé combattues.
23:35Le temps des grandes confrontations politiques reviendra. Aujourd'hui, le temps est à l'action.
23:41Vous avez entendu peut-être Gabriel Attal qui dit que le MoDem ne nous aide pas beaucoup sur ces coups-là,
23:44notamment après l'élection d'un vice-président écologiste de l'Assemblée,
23:49puisque votre candidat, si on rentre un peu dans le détail, il s'en est passé trop de temps,
23:53mais Christophe Blanchet a ratissé bien au-delà du MoDem, aux deux premiers tours,
23:57alors que la consigne de Gabriel Attal, c'était de dire « tout le monde vote pour l'ELR ».
24:01Qui doit siffler, certains disent, la fin de la récréation ?
24:05C'est Michel Barnier, à un moment, qui doit dire « le socle commun, c'est comme ça ».
24:08Alors d'abord, le fait que Christophe Blanchet ait rassemblé sur sa candidature
24:13un nombre de suffrages beaucoup plus important que celui du groupe de MoDem
24:16témoigne de la place, de l'importance du rayonnement du groupe MoDem.
24:20Deuxièmement, à qui la faute ? A qui la faute ? Est-ce la faute du MoDem ?
24:25Ou est-ce la faute du groupe de la droite républicaine qui, il y a deux semaines,
24:29a décidé de présenter des candidats lors du renouvellement des présidences de commission
24:34contre les candidats des groupes qui étaient sortants ?
24:37– Ah, donc c'était une sorte de réponse, une sorte de vengeance.
24:40– Excusez-moi, ce n'est pas une histoire de vengeance,
24:42mais vous m'interrogez sur la responsabilité,
24:45je ne crois pas que ce soit la responsabilité du MoDem.
24:47– Le socle commun vit bien, on est d'accord.
24:49– Je vous l'ai dit, toutes les formations politiques du socle commun
24:55ont fait un choix difficile, un choix de responsabilité
24:58qui est celui de travailler avec des formations politiques qu'ils avaient combattues.
25:01Et j'ai beaucoup d'estime pour les dirigeants de ces familles politiques
25:04qui ont fait ce choix-là, parce qu'il n'était pas facile.
25:07Beaucoup d'autres ont fait le choix inverse,
25:09qui est celui de rester dans leurs coins comme des tireurs couchés
25:13à vouloir faire échouer le gouvernement,
25:15ou à vouloir faire échouer la formation du gouvernement
25:18pour précipiter le pays dans l'instabilité.
25:21– Merci beaucoup, merci Jean-Noël Barraud,
25:23ministre de l'Europe et des Affaires étrangères,
25:25d'avoir été l'invité de France Info ce matin.
25:27Merci à vous. – Merci à vous.
25:29– Bérangère Bond, dans quelques minutes,
25:30on continue de parler d'actualités internationales,
25:33ce sera les informer avec Renaud Delis,
25:35et on se demandera notamment si avec Emmanuel Macron,
25:37la voix de la France est encore audible.