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00:00Bonjour Marc Ferracci, Yair Yassinouar, le chef du Hamas, est mort hier, tué par l'armée israélienne.
00:10C'était le cerveau des attentats du 7 octobre. Est-ce qu'il faut, comme Joe Biden, féliciter Benyamin Netanyahou ?
00:15Il faut d'abord constater que c'est un événement majeur. C'est peut-être un tournant, mais ça, l'avenir nous le dira.
00:22Yair Yassinouar était un criminel. Vous l'avez dit, c'est l'architecte du massacre du 7 octobre.
00:27Et c'était surtout un obstacle à la paix. Et de ce point de vue, effectivement, sa disparition ouvre une perspective.
00:34Moi, je ne distribue pas les bons points, surtout en matière diplomatique.
00:37Mais vous considérez que c'est une victoire pour Benjamin Netanyahou ?
00:40C'est une ouverture vers quelque chose qui peut mener à la désescalade et à la paix.
00:45Et je pense que c'est surtout une bonne nouvelle pour le peuple israélien et également pour les habitants de Gaza,
00:50parce que je considère que le Hamas a, en réalité, beaucoup fait souffrir Gaza.
00:54Quelles seraient les raisons de croire que Benjamin Netanyahou pourrait réellement faire taire les armes ?
00:59Il dit toujours qu'il a sept fronts en cours. On a un peu de mal à imaginer qu'il s'arrête là.
01:07Vous savez, le peuple israélien, je pense, veut la paix. Et à un moment ou à un autre, il faut engager un processus sur le dialogue
01:18avec des interlocuteurs avec qui on a été pendant des années et des décennies en conflit.
01:24C'est ça, la paix. C'est un effort.
01:26Moi, je pense qu'à un moment ou à un autre, Israël se mettra dans cette recherche de paix.
01:31Aujourd'hui, Benjamin Netanyahou n'est pas dans cette démarche, puisqu'il a ouvert, vous l'avez dit, un certain nombre de fronts.
01:36Et parce qu'il se maintient au pouvoir grâce à la guerre aussi.
01:38Effectivement. Effectivement.
01:40Mais moi, il me semble que derrière cet événement qui a eu lieu hier, il y a une opportunité.
01:45Et j'espère que l'ensemble de la société israélienne mettra un point d'honneur à essayer de la saisir.
01:52Alors, il faut qu'on dise un mot de la mise au point qu'a fait Emmanuel Macron hier soir, depuis Bruxelles toujours,
01:58qui dénonce un manque de professionnalisme des ministres et des journalistes,
02:01ce qui aurait déformé, dit-il, ses propos sur Israël en Conseil des ministres,
02:04ce qui a provoqué, on le sait, une polémique ces derniers jours.
02:06On va rappeler de quoi il était question.
02:08Et puis, vous nous direz ce que vous avez entendu, puisque vous étiez à ce Conseil.
02:11Il disait que Benjamin Netanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU.
02:16Et il exhortait Benjamin Netanyahou à ne pas s'affranchir des décisions de l'ONU,
02:20propos qui ont été confirmés par plusieurs ministres.
02:22Que dit-il lors de ce Conseil ?
02:24Je n'étais pas à ce Conseil, parce que je suis ministre délégué.
02:26Ça, c'est pas de chance.
02:27Et seuls les ministres de plein exercice sont présents en Conseil des ministres.
02:30Ce n'est pas une manière d'esquiver votre question.
02:32Mais moi, vous savez, je pense que les propos...
02:34Ses propos ont été déformés, effectivement.
02:36On vous les a rapportés, à vous ?
02:37Je n'ai eu de ses propos que ce qui en a été relaté par la presse.
02:40Et j'ai été assez surpris...
02:42Vous en avez parlé entre vous, pardon, mais avec les autres ministres.
02:45Depuis deux jours, vous savez...
02:47Même si vous avez beaucoup de dossiers en cours, je sais.
02:49Je pense qu'on va en parler.
02:50Mais pour répondre à votre question, c'est quand même une phrase qui est isolée,
02:54qui est sortie d'un contexte qui n'est pas inscrite dans un raisonnement global.
02:58Oui, mais c'est un propos clair.
02:59Et de ce point de vue, pardonnez-moi, je pense qu'il faut faire extrêmement attention
03:04quand on est commentateur à ne pas donner une substance à des phrases qui sont sorties de leur contexte.
03:12La réaction du président, moi, je la comprends.
03:14Je la comprends véritablement parce que cette pratique qui consiste à faire du off,
03:19parce que du off, vous savez, c'est citer des choses de manière anonyme.
03:22Eh bien, c'est une pratique qui n'est pas très responsable.
03:25Vous comprenez qu'en plusieurs le confirment ?
03:26En plusieurs ministres le confirment ?
03:28Mais qui ? Quel ministre l'ont confirmé ?
03:30Donc plusieurs de vos collègues ne sont pas responsables ?
03:32Un moment à un autre, il faut assumer, assumer ces propos
03:35et assumer la manière dont on sort des propos d'un contexte qui est le Conseil des ministres,
03:39dans lequel les échanges n'ont pas vocation à sortir de manière extensive.
03:43Moi, j'en appelle à la responsabilité sur ces sujets-là.
03:46De vos collègues ?
03:47Les sujets sont à la responsabilité de tout le monde.
03:49À la responsabilité de ceux qui extraient des propos du Conseil des ministres en les sortant de leur contexte,
03:53à la responsabilité des commentateurs et des journalistes,
03:55à la responsabilité de tout le monde parce que les enjeux sont très lourds.
03:58Vous l'avez vu, il y a des réactions diplomatiques,
04:00il y a un certain nombre de conséquences à ce type de propos
04:05et je pense qu'on a besoin sur ce sujet d'abord de sérénité
04:08et de rappeler quand même, sur le fond, que la défense d'Israël,
04:11la défense du droit d'Israël à se défendre,
04:13c'est une constante de la diplomatie française depuis des décennies.
04:16Et ça, ça ne change pas.
04:17Juste d'un mot et après on parle de Sanofi,
04:19mais un président de la République qui appelle à la responsabilité les ministres,
04:23on a envie d'appeler ça une cohabitation quand même.
04:26On sait que la situation politique est une situation inédite, particulière.
04:29Il y a autour de la table du Conseil des ministres,
04:31des hommes et des femmes qui n'ont pas la même histoire politique,
04:34qui ne sont pas issus de la même famille politique
04:37et il est évident que ça n'est pas une situation habituelle pour le Conseil des ministres.
04:44Donc ça, il faut en tenir compte.
04:46Mais la notion de responsabilité, encore une fois,
04:48c'est une notion qui touche au fond à une forme d'honnêteté intellectuelle.
04:52L'honnêteté intellectuelle, ça consiste à exposer les propos
04:55quand on les expose en l'assumant,
04:57c'est-à-dire en l'assumant de manière ouverte et pas anonyme.
05:00Et ensuite, ça consiste également à les replacer dans un raisonnement global
05:04et à ne pas les sortir de leur contexte.
05:06Marc Ferracci, on en vient donc à vos dossiers,
05:08au cœur de votre ministère, vous qui êtes en charge de l'industrie.
05:11Le dossier Sanofi a connu un petit coup de théâtre hier
05:13puisque le candidat français, le fonds PAI,
05:15qui n'avait pas été retenu par Sanofi pour racheter 50% de la filiale Opéra
05:20qui produit le fameux Doliprane,
05:22a mis 200 millions d'euros de plus sur la table, hors délai.
05:26C'est grâce à vous ?
05:27Absolument pas.
05:28C'est pas votre action ?
05:29Le gouvernement n'intervient pas sur les offres.
05:31Les offres, elles sont formulées par des fonds.
05:35En l'occurrence, PAI n'est pas tout seul dans cette affaire.
05:39Vous avez dit que c'est effectivement un fonds français,
05:41mais il est accompagné d'autres fonds étrangers.
05:44Moi, je ne commande pas les offres.
05:46Mais Sanofi se dit surpris.
05:47Et dans cette surprise, on comprend qu'il y a peut-être eu une action
05:50derrière de quelqu'un qui aurait poussé peut-être
05:52pour que le français remette un peu d'argent.
05:54Et en tout cas, ça pose question.
05:56Comment vous la regardez, cette offre nouvelle ?
05:58Cette offre est une question qui se pose à Sanofi,
06:02qui se pose à Opéra,
06:04qui ne se pose pas au gouvernement.
06:05Nous, nos objectifs, ils ne dépendent pas de cette offre.
06:09Nos objectifs, c'est de garantir la sécurité d'approvisionnement
06:12aux médicaments des Français,
06:13c'est de garantir l'empreinte industrielle,
06:15c'est-à-dire à la fois le maintien de l'emploi,
06:16mais aussi le maintien de la recherche et développement,
06:18le maintien des relations avec les sous-traitants.
06:20C'est très important, les relations avec les sous-traitants,
06:22parce que, vous le savez, la relocalisation du paracétamol,
06:25on parle du Doliprane, le médicament phare de Sanofi,
06:28la relocalisation du paracétamol, elle va avoir lieu,
06:31elle a été annoncée par le président de la République
06:33après le Covid, et elle va commencer en 2025.
06:35Il est très important que la relation avec l'entreprise
06:39qui va produire du paracétamol, qui est le principe actif,
06:41soit sécurisée.
06:43Tout ça, ce sont nos objectifs en tant que gouvernement.
06:47S'agissant des offres, c'est une affaire d'investisseurs,
06:50c'est une affaire de choix privé,
06:52et encore une fois, nous nous regarderons à la fin
06:54ce qui sera signé, et nous imposerons des engagements,
06:56et surtout des leviers pour les faire respecter,
06:59sur la base d'un accord qui sera signé.
07:01Qu'est-ce que vous pouvez faire ?
07:02Que peut faire l'État pour empêcher que le Doliprane
07:04ne passe sous bannière américaine ?
07:06Quand vous avez ce mot de souveraineté sanitaire
07:08de la France aussi à la bouche depuis quelques jours,
07:10et toute la classe politique aussi d'ailleurs,
07:12c'est ça le cœur du sujet.
07:14À l'initiative de Philippe Brun, 130 parlementaires socialistes
07:16appellent l'exécutif à se saisir
07:18du décret Montebourg de 2014,
07:20que vous connaissez par cœur,
07:21qui soumet à autorisation préalable
07:23toutes les cessions du secteur d'activité stratégique,
07:27y compris en santé publique.
07:29Vous pourriez la bloquer, cette vente ?
07:31Techniquement, oui.
07:32Est-ce que vous allez la bloquer, cette vente ?
07:34Le cadre de contrôle dans lequel nous nous situons
07:36est effectivement ce cadre-là.
07:38La possibilité est offerte,
07:40dès lors qu'un certain nombre d'intérêts stratégiques
07:43de la nation sont mis en question,
07:45de bloquer une vente.
07:47Nous, nous ne bloquons pas par principe.
07:50Nous exigeons un certain nombre d'engagements
07:52qui sont absolument essentiels,
07:54et je vous les ai rappelés il y a un instant.
07:56Ce qui est important, c'est de faire en sorte
07:58que ces engagements soient respectés.
08:00Et moi, je suis d'abord soucieux
08:02que les engagements soient des engagements écrits,
08:04et pas simplement des engagements oraux
08:06des dirigeants de Sanofi et de Pella.
08:08Et puis, plus généralement,
08:10je suis soucieux que des leviers existent.
08:13Parmi ces leviers, il y a d'abord le fait,
08:15en cas d'engagement insuffisant,
08:17de pouvoir bloquer la vente.
08:19C'est une possibilité technique,
08:21donc rien n'est exclu à cet égard.
08:23Il y a le fait d'inscrire dans l'accord
08:25des sanctions, des sanctions en particulier
08:27pécuniaires, et ça aussi, ça fera partie
08:29de l'accord qui sera négocié et signé
08:31sans lequel...
08:33Pardon, mais sanctions si quoi ?
08:35Engagement à quoi ?
08:36Sanctions si des engagements sur le maintien
08:38de l'emploi, par exemple, ne sont pas respectés,
08:40si des engagements sur le maintien
08:42en France ne sont pas respectés,
08:44si des engagements sur les volumes produits
08:46ne sont pas respectés, tout ça, ça peut faire partie
08:48d'un accord et ça a vocation à faire partie d'un accord.
08:50Donc pour qu'on soit clair, vous mettez des objectifs
08:52et vous dites, si ces objectifs ne sont pas respectés
08:54au bout de je ne sais pas combien d'années, sanctions.
08:56Ça fait également partie de l'accord que de fixer
08:58des délais durant lesquels les engagements
09:00sont valables.
09:02Ça n'avait pas fait peur à ArcelorMittal à l'époque.
09:04Oui, mais vous savez, chaque dossier d'abord
09:06est différent, et ensuite,
09:08le contexte, vous le voyez,
09:10et d'ailleurs la raison pour laquelle nous en discutons,
09:12c'est que le contexte est un contexte extrêmement symbolique
09:14dans lequel il y a beaucoup d'investissements politiques
09:16et dans lequel nous nous devons, nous en tant que
09:18gouvernement, d'être très exigeants sur les engagements
09:20et aussi sur les leviers pour les faire respecter
09:22et donc sur les sanctions.
09:24Vous parliez d'engagement et de contrepartie.
09:26Qu'il n'y ait pas de contrepartie
09:28à ce fameux Crédit Impôt Recherche
09:30qui fait débat pour d'autres raisons,
09:32mais Sanofi en a reçu un peu plus d'un milliard en 10 ans.
09:34C'est un rapport du Sénat du début de l'année,
09:36de la sénatrice communiste Laurence Cohen.
09:38Ils font aujourd'hui, la filiale
09:40fait 6,3% de croissance,
09:42fait 5 milliards de chiffre d'affaires.
09:44Ça pose question quand même.
09:46Est-ce qu'il ne faut pas des contreparties
09:48et notamment en termes de
09:50maintien en France et puis de,
09:52je ne sais pas, au nom
09:54de la souveraineté nationale,
09:56de maintien dans le giron français ?
09:58D'abord, la première des contreparties
10:00aux aides comme celle que vous venez d'indiquer,
10:02le Crédit Impôt Recherche, c'est de consentir des investissements
10:04en matière de R&D.
10:06Ça, c'est quelque chose qui est mesurable,
10:08qui est quantifiable. Ce sont les investissements qui sont
10:10consentis. Ensuite, moi je vais vous dire,
10:12j'assume d'aider
10:14les entreprises et en particulier les entreprises
10:16industrielles à se développer parce que
10:18tous nos concurrents le font. Ils le font parfois
10:20de manière beaucoup plus massive que nous. Ils le font
10:22depuis des années. Nous, nous avons engagé
10:24depuis maintenant 7 ans un processus
10:26qui a amené à la réindustrialisation,
10:28qui a amené au retour de l'emploi industriel en France.
10:30On crée des emplois alors qu'on en détruisait,
10:32on rouvre des sites alors qu'on en fermait,
10:34et donc à un moment ou à un autre,
10:36il faut savoir ce qu'on veut. Nous, ce que nous souhaitons,
10:38c'est tenir au fond
10:40deux objectifs, protéger l'emploi
10:42existant et la recherche
10:44existante et c'est ce que nous allons faire
10:46avec les engagements que nous allons
10:48demander à Sanofi, mais aussi
10:50faire en sorte que des emplois
10:52se créent dans les années et les mois prochains,
10:54faire en sorte que des investissements
10:56soient consentis et donc on ne doit pas
10:58dissuader. On ne doit pas dissuader.
11:00On ne doit pas dissuader. Je n'ai pas d'objectif
11:02à vous donner sur ce que va être l'investissement
11:04ou les investissements étrangers en France
11:06dans les prochaines années, mais en tout cas, nous avons un cap.
11:08Ce cap, nous n'avons pas vocation
11:10à en dévier. Ce cap, c'est celui d'une politique
11:12favorable à l'offre, c'est celui
11:14d'une politique favorable aux investissements
11:16industriels et pour ça, je pense qu'il
11:18ne faut pas remettre en question
11:20un certain nombre de principes, parmi lesquels
11:22celui d'aider. Vous savez, il n'y a pas que des grandes entreprises
11:24qui bénéficient du crédit impôt recherche. Il y a aussi
11:26des PME, il y a aussi des ETI et donc
11:28à un moment ou à un autre, il faut savoir quels objectifs
11:30on poursuit. Nous, nous poursuivons un objectif
11:32qui est de créer de l'emploi dans ce pays et de l'emploi industriel en particulier.
11:34Pour terminer, sur
11:36Sanofi, Marc Ferracci,
11:38est-ce que vous dites aujourd'hui, justement, à Sanofi
11:40l'offre de PAI est à
11:42étudier, à reconsidérer
11:44et faites-le ?
11:46Encore une fois, cette offre qui est par ailleurs intervenue
11:48hors des délais
11:50prévus, cette offre, c'est une question
11:52pour Sanofi. Nous, ce qui nous intéresse
11:54c'est que le projet
11:56qui vient sur la table
11:58fasse l'objet d'un certain nombre de garanties
12:00pour la souveraineté,
12:02pour la sécurité sanitaire
12:04et pour le maintien de l'emploi.
12:06Et si leurs garanties sont supérieures ?
12:08Ça n'est pas à moi d'en décider.
12:10Marc Ferracci, vous restez avec nous ?
12:12On vous retrouve dans quelques instants, on parlera
12:14notamment de l'état des entreprises françaises.
12:16Ce sera juste après, Le Fil Info sur France Info
12:18à 8h45 avec Claire Chekagini.
12:20La mort du chef
12:22du Hamas offre une opportunité
12:24pour la bande de Gaza de vivre en paix
12:26à côté d'Israël. Déclaration sur France Info
12:28ce matin du porte-parole du ministère
12:30des Affaires étrangères de l'état hébreu
12:32pour Shimon Merchedwoud.
12:34Le préalable doit être la libération
12:36de tous les otages.
12:384000 foyers se sont réveillés, toujours privés
12:40d'électricité suite aux intempéries
12:42en Auvergne-Rhône-Alpes.
12:4418 départements restent en vigilance orange.
12:46Plusieurs lignes SNCF en Occitanie
12:48mais aussi la liaison Lyon-Saint-Étienne
12:50sont coupées.
12:52Un nourrisson est décédé hier soir au large de
12:54l'aéroport de Bissan dans le Pas-de-Calais.
12:56L'embarcation sur laquelle se trouvait l'enfant
12:58a chaviré. 65 personnes ont pu être
13:00sauvées. Michel Barnier et Bruno
13:02retaillot à la frontière franco-italienne
13:04au lendemain d'un nouveau
13:06sommet européen sur l'immigration.
13:08Les états membres veulent
13:10faciliter les expulsions de clandestins.
13:12Le chef du gouvernement français et le locataire
13:14de la place Beauvau exposeront leurs projets
13:16en la matière à l'occasion d'une réunion
13:18avec deux ministres italiens.
13:21France Info
13:23Le 8.30 France Info
13:25Bérangère Bond, Benjamin Fontaine
13:27Et Marc Ferracci ce matin
13:29ministre de l'Industrie. 64 500
13:31défaillances d'entreprise sur les 12 derniers mois
13:33selon BPCE. Les chiffres du cabinet
13:35Altares sont à peu près identiques. 66 000
13:37pour l'année en cours. On est pratiquement
13:39au niveau des records
13:41de la crise des subprimes de 2009.
13:43Qu'est-ce qui vous inquiète le plus
13:45là-dedans si on rentre dans le détail ?
13:47Ça concerne par exemple beaucoup et plus qu'avant
13:49plus de la moitié des entreprises menacées
13:51en plus de 10 ans. Des entreprises anciennes,
13:53des entreprises plus grandes, des entreprises plus solides.
13:55Comment ça s'explique ?
13:57Il y a des chiffres qui manifestent une dégradation
13:59aujourd'hui sur les défaillances
14:01sur un certain nombre
14:03de dossiers spécifiques et en particulier
14:05de dossiers industriels. Il y a un phénomène
14:07de rattrapage quand même. Il y a eu beaucoup moins de défaillances
14:09pendant et dans les années
14:11qui ont suivi la crise Covid parce qu'on a beaucoup
14:13aidé les entreprises. Il y a eu les prêts garantis
14:15par l'État, il y a eu beaucoup d'aide. Et de ce point de vue
14:17il n'est pas anormal
14:19qu'on constate aujourd'hui un renforcement des défaillances.
14:21Mais vous avez également des problèmes
14:23un petit peu plus structurels et je vous parle en particulier
14:25de l'industrie. Ces problèmes
14:27structurels ce sont par exemple la compétition
14:29extrêmement féroce que
14:31mènent des pays
14:33comme la Chine sur des filières comme la chimie
14:35sur des filières comme l'automobile
14:37qui mettent en tension l'ensemble de la filière
14:39et qui mettent en particulier
14:41les fournisseurs
14:43je pense en particulier aux équipementiers automobiles
14:45sous une pression extrêmement
14:47forte en termes de coûts et il y a
14:49effectivement un certain nombre de dossiers
14:51qui sont sur
14:53la table avec
14:55potentiellement des destructions d'emplois.
14:57Ce que je veux dire c'est qu'il y a aussi
14:59sur le volet industriel
15:01des perspectives qui sont positives.
15:03Les perspectives positives c'est qu'il y a
15:05une transition qui est en train de se faire
15:07vers le véhicule électrique
15:09en particulier dans la filière automobile
15:11c'est ce que
15:13j'ai pu constater au salon de l'auto
15:15encore hier j'y ai passé la journée
15:17c'est assez enthousiasmant parce que vous avez de nouveaux
15:19emplois qui se créent. Les projections
15:21nous disent que des emplois vont être
15:23détruits en particulier dans la filière automobile
15:25le fait de cette transition mais des emplois en nombre
15:27à peu près équivalent devraient être créés. Donc ce que nous
15:29avons besoin d'assumer
15:31c'est face à ce phénomène de défaillance
15:33face à ce phénomène de destruction d'emplois
15:35c'est la transition
15:37comment est-ce qu'on forme les gens, comment est-ce qu'on leur donne
15:39des compétences, comment est-ce qu'on reconvertit des sites
15:41industriels et c'est justement ce que nous sommes en train d'essayer
15:43de faire. Juste pour rester sur les défaillances
15:45dans ce contexte, est-ce que la baisse des allégements
15:47de charges patronales qui est prévue
15:49dans le budget 2025 et qui inquiète
15:51les entreprises notamment la CPME était indispensable ?
15:53Indispensable, vous le savez
15:55on a un budget qui est un budget difficile
15:57Est-ce que c'était le bon moment de donner ça ?
15:59Il n'y a jamais de bon moment pour
16:01augmenter la charge fiscale
16:03ou sociale sur les entreprises ou sur les
16:05ménages d'ailleurs. Donc vous le regrettez ?
16:07Ce que je dis c'est que c'est un budget
16:09difficile dans lequel nous devons faire des choix
16:11il y a 60 milliards d'euros
16:13d'économies à faire et
16:15la copie qui est sur la table et qui est en train
16:17d'être discutée par la commission des finances de l'Assemblée nationale
16:19est une copie qui
16:21est amendable et d'ailleurs
16:23les députés de la commission des finances
16:25ne se privent pas de l'amender. Elle est amendable
16:27et moi ce que je souhaite pour répondre à votre question
16:29c'est que des
16:31initiatives soient regardées
16:33si elles émanent de parlementaires pour revoir
16:35les équilibres. Par exemple faire en sorte
16:37que les exonérations de charges soient
16:39un peu mieux préservées, c'est-à-dire
16:41concrètement qu'on n'augmente pas trop
16:43le coût du travail. Mais ça, ça supposera
16:45de dégager des économies
16:47par ailleurs, c'est-à-dire de réduire les dépenses
16:49et donc toutes les propositions
16:51parlementaires qui
16:53trouveront cet équilibre
16:55entre un petit peu moins de pression
16:57fiscale et un petit peu plus de réduction de dépenses
16:59et bien je pense qu'il faut les regarder
17:01et s'agissant des exonérations
17:03je pense effectivement
17:05que c'est un sujet auquel les parlementaires
17:07pourraient et vont probablement s'intéresser.
17:09Le gouvernement soutiendra des initiatives en ce sens pour éviter
17:11cette... Je ne parle pas pour la totalité
17:13du gouvernement parce qu'on attend d'abord
17:15qu'il y ait des amendements qui soient discutés
17:17et adoptés, qui soient déposés, discutés
17:19et adoptés. Ça concerne d'ailleurs non pas
17:21le projet de loi de finances mais le projet de loi de finances de la sécurité sociale
17:23qui sera examiné un petit peu plus tard
17:25et donc nous allons regarder
17:27en tout état de cause le principe selon lequel
17:29il faut défendre la compétitivité de nos entreprises
17:31et en particulier industrielles
17:33le coût du travail est un élément de cette compétitivité
17:35c'est un principe que moi je défends évidemment.
17:37En tout cas le budget continue d'être examiné
17:39par les députés de la commission des finances à l'Assemblée
17:41avant les débats lundi justement dans l'hémicycle
17:43ces députés ils ont supprimé hier soir
17:45le renforcement du malus auto
17:47sur les émissions de CO2. Est-ce qu'ils ont raison ?
17:49Alors là aussi
17:51je vais vous faire la réponse
17:53de quelqu'un qui est soucieux de responsabilités
17:55budgétaires. Il s'agit
17:57de faire des économies
17:59il s'agit de faire rentrer des ressources
18:01dans les caisses de l'Etat
18:03et il y a un certain nombre de leviers qui sont actionnés.
18:05S'agissant du malus, effectivement
18:07ce qui était prévu par le projet de loi de finances
18:09c'est d'élargir le nombre
18:11de véhicules concernés par le malus.
18:13Il y a deux éléments, il y a un critère de poids
18:15il y a un critère d'émission mais pour aller vite
18:17la conséquence c'est de l'élargir.
18:19Il est effectivement
18:21dans un contexte
18:23que je décrivais tout à l'heure
18:25de difficulté de la filière automobile
18:27il est effectivement important
18:29de regarder les conséquences.
18:31Maintenant, ce qui importe c'est
18:33l'équilibre. A partir du moment où on supprime
18:35une mesure qui
18:37génère des économies ou qui génère
18:39moins de dépenses publiques
18:41eh bien on doit mettre quelque chose en face
18:43et c'est ça qui est très important.
18:45Moi je ne suis pas hostile par principe
18:47je ne suis pas hostile par principe
18:49à ce qu'on revoie ces équilibres-là
18:51et en particulier à ce qu'on revoie
18:53les paramètres du malus
18:55mais en responsabilité
18:57on ne doit pas le faire sans avoir trouvé
18:59les économies de Paris.
19:01Est-ce que l'aspect financier est le seul critère ?
19:03En plein dérèglement climatique ça peut aussi être perçu
19:05c'est à la fois perçu en plein salon de l'auto
19:07comme une provocation par les professionnels de l'auto
19:09mais parlez-en aux sinistrés
19:11d'Anneau-Nez, ça peut aussi être perçu
19:13comme une provocation
19:15dans un contexte de dérèglement climatique.
19:17Est-ce qu'on peut vous entendre ?
19:19Vous vous situez où sur ce fil-là ?
19:21Je pense que le cap de la décarbonation
19:23le cap de la transition
19:25du thermique vers l'électrique
19:27il doit être absolument préservé
19:29et je me suis exprimé d'ailleurs en ce sens hier
19:31en 2035 nous nous sommes fixés
19:33cet objectif de passer à l'électrique
19:35pour l'ensemble des voitures.
19:37Certains veulent changer ce cap de 2035 ?
19:39Ce cap nous souhaitons le maintenir.
19:41Donc ça c'est très clair
19:43je réponds à votre question de cette manière
19:45c'est très clair. Ensuite sur le malus
19:47encore une fois
19:49j'ai discuté hier lors du salon
19:51avec un certain nombre de professionnels
19:53qui sont inquiets, qui sont préoccupés
19:55des mesures budgétaires qui sont contenues
19:57qui peuvent avoir un effet sur la filière automobile
19:59mais ils sont aussi responsables
20:01et ils comprennent que dans la situation dans laquelle nous sommes
20:03des efforts doivent être faits.
20:05Moi ce que je propose et ce que j'ai mis sur la table déjà
20:07auprès des acteurs de la filière
20:09c'est d'actionner d'autres leviers pour soutenir la demande
20:11parce que le bonus et le malus ce sont des outils
20:13pour soutenir la demande de véhicules
20:15et en particulier la demande de véhicules électriques.
20:17On peut aller plus loin sur le verdissement des flottes professionnelles
20:19faire en sorte que les entreprises achètent des véhicules électriques
20:21on peut aller plus loin sur l'orientation
20:23de la commande publique vers les véhicules électriques
20:25on peut aller plus loin sur des leviers qui ne sont pas des leviers budgétaires
20:27parce que vous le savez, aujourd'hui nous avons
20:29une contrainte budgétaire qui est forte
20:31et donc il faut agir avec d'autres outils.
20:33Puisqu'on parle de budget
20:35et des discussions qui sont en cours à la commission
20:37hier les députés ont aussi adopté un amendement
20:39pour créer une taxe
20:41kilométrique pour intégrer finalement
20:43le coût écologique dans les produits importés
20:45c'est une proposition de la gauche avec le soutien
20:47du RN. Est-ce que le gouvernement pourrait
20:49reprendre cet amendement ? On va regarder l'ensemble
20:51des amendements mais encore une fois
20:53ce qui est important c'est
20:55de maintenir un principe qui est
20:57celui de ne pas affecter la compétitivité
20:59de nos industries
21:01et puis ensuite d'être cohérent avec
21:03l'esprit de la transition
21:05climatique et l'esprit de la transition écologique
21:07donc aujourd'hui il faut
21:09savoir qu'on examine le texte
21:11en commission des finances mais qu'au moment
21:13où on va l'examiner en séance c'est la copie du
21:15gouvernement qui sera sur la table.
21:17Donc le débat aura lieu à nouveau
21:19j'ai presque envie de dire que la commission des finances
21:21c'est un tour de chauffe, on voit les arguments
21:23des uns et des autres et par rapport à ces arguments
21:25je pense que le gouvernement se positionnera
21:27d'ici la séance. Et vous êtes plutôt favorable ?
21:29Pour l'instant je n'ai pas
21:31d'opinion sur cet amendement
21:33précis et
21:35encore une fois on aura l'occasion
21:37d'en discuter d'ici la séance.
21:39La commission enquête sur le dérapage des déficits publics
21:41on entend les voix à droite, à gauche
21:43au centre, tout le monde est plutôt satisfait
21:45finalement qu'on aille chercher un peu
21:47essayer de comprendre ce qui s'est passé, pourquoi
21:49ces dérapages des déficits publics. Est-ce que le gouvernement
21:51ira au bout de la démarche ? Etienne raconte
21:53vraiment des résultats de l'enquête
21:55est-ce qu'il peut y avoir des sanctions ? Comment
21:57vous regardez le travail de cette commission ?
21:59D'abord je n'ai pas de commentaire à faire sur le principe
22:01de la commission d'enquête parce que la séparation
22:03des pouvoirs m'impose
22:05en tant que membre du gouvernement
22:07Vous pouvez comme tout le monde vous réjouir qu'on fasse la lumière ?
22:09Il y a besoin de faire la lumière ?
22:11Moi je pense qu'il y a déjà beaucoup
22:13d'éléments et d'informations qui sont sur la table
22:15et cette commission va permettre de les
22:17consolider.
22:19Je réponds
22:21à votre question dans un instant mais sur la commission d'enquête
22:23je pense qu'il y a
22:25une souveraineté du Parlement
22:27et cette commission formulera
22:29des recommandations, formulera des conclusions
22:31que le gouvernement regardera
22:33évidemment. Maintenant
22:35comment est-ce qu'on explique ce dérapage ? Vous le savez
22:37le dérapage des dépenses publiques
22:39il s'explique principalement par le fait
22:41qu'on n'a pas réussi à correctement prévoir les recettes
22:43en particulier les recettes fiscales.
22:45Alors ça pose des questions techniques un petit peu lourdes
22:47ça pose la question de l'efficacité de nos modèles
22:49de prévision mais en tout état de cause
22:51on a cette difficulté
22:53depuis
22:55deux ans maintenant à prévoir
22:57efficacement les recettes.
22:59Ça doit interroger nos outils mais ça doit aussi
23:01de mon point de vue interroger notre
23:03manière de réguler la dépense publique. Moi je défend
23:05depuis des années le principe d'une évaluation
23:07systématique faite par des chercheurs
23:09faite de manière indépendante, faite de manière
23:11scientifique de l'efficacité des dépenses
23:13publiques, de l'efficacité des aides, de l'efficacité
23:15des niches fiscales. Je pense
23:17qu'on doit saisir ce moment
23:19qui nous impose de faire des économies
23:21à court terme pour créer
23:23aussi une réflexion autour de cette question
23:25de l'évaluation et faire en sorte que nos dépenses
23:27publiques soient
23:29mieux régulées. Concrètement il faut savoir
23:31couper de manière drastique dans les dépenses
23:33qui n'ont pas fait la preuve de leur efficacité.
23:35Donc voilà un petit peu moi ce que je
23:37tire comme conclusion de la situation actuelle
23:39et ensuite il faut effectivement
23:41qu'on soit en capacité de prévoir
23:43de manière un petit peu plus efficace les recettes
23:45fiscales. Un mot sur le
23:47Conseil européen qui est en cours avec
23:49l'immigration au coeur du sujet
23:51aucune décision a été prise
23:53concrètement hier par les 27 mais on sent
23:55une unanimité en faveur d'une
23:57nouvelle législation sur les expulsions
23:59de migrants étrangers
24:01le renvoi vers des pays tiers
24:03comme le fait l'Italie par exemple
24:05avec l'Albanie et comme l'imagine Bruno Retailleau
24:07vous êtes à l'aise
24:09avec ça ? D'abord
24:11constatez que ce qui est impulsé
24:13par la présidente de la commission Ursula
24:15von der Leyen c'est une mise en oeuvre
24:17plus rapide que prévue du pacte asile et
24:19immigration qui a été adopté
24:21il y a quelques mois. Ça c'est le
24:23premier point. Ensuite je réponds
24:25à votre question parce que je sais qu'il y a un autre aspect.
24:27Sur la question
24:29de l'expulsion
24:31moi j'ai voté en conscience
24:33et sans état d'âme une loi
24:35immigration à la fin de l'année dernière
24:37qui était basée sur deux piliers. Un
24:39pilier qui était
24:41régalien qui consistait à se
24:43donner tous les moyens pour expulser
24:45du territoire les gens qui n'ont pas leur place
24:47les gens qui sont là de manière illégale. Donc
24:49le principe général selon
24:51lequel il faut être ferme
24:53avec les gens qui n'ont pas leur place sur le territoire français
24:55ou sur le territoire européen
24:57je pense que c'est la philosophie de cette loi
24:59mais je rappelle aussi que cette loi
25:01un autre versant c'était
25:03d'avoir une démarche d'intégration
25:05pour ceux qui sont légalement sur le territoire.
25:07Donc moi je regarde
25:09avec attention ce qui se passe au niveau européen.
25:11Notamment en France est en train
25:13de changer de ce point de vue là avec l'arrivée
25:15de Bruno Retailleau notamment. Oui
25:17on va voir concrètement ce que seront les propositions
25:19et ce qui sera mis sur la table. Mais moi
25:21je vais quand même vous donner mon témoignage de ministre
25:23de l'industrie. Très rapidement
25:25dans l'industrie on ne sait pas
25:27faire sans l'immigration de travail.
25:29J'étais il y a 15 jours
25:31à Sochaux chez Stellantis. Sur la chaîne
25:33de production de Stellantis il y a 58 nationalités
25:35différentes. Et quand vous discutez
25:37avec les gens, ils vous le disent. On ne sait pas
25:39faire sans l'immigration de travail. On ne sait pas faire
25:41sans intégrer de manière très inclusive
25:43C'est un rappel à votre collègue de l'intérieur ?
25:45Non ce n'est pas un rappel. C'est un constat
25:47et je pense que tout le monde peut s'accorder
25:49sur ce constat. Il faut être ferme avec
25:51ceux qui n'ont pas leur place sur le territoire.
25:53Il faut être ouvert et
25:55intégré. Ceux qui apportent
25:57à la collectivité nationale.

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