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00:00 *Musique*
00:06 Bonjour François Hollande.
00:07 Bonjour.
00:07 C'est une semaine décisive pour la réforme des retraites.
00:09 Emmanuel Macron se dit confiant sur l'obtention d'une majorité solide pour voter le texte, notamment à l'Assemblée.
00:15 C'est la méthode quoi ?
00:16 Je ne sais pas si c'est une méthode ou si c'est une prévision,
00:23 mais c'est vrai que la façon avec laquelle le débat s'est engagé,
00:27 et risque de se conclure, ne donne pas une image de notre démocratie telle que nous la souhaitons.
00:33 Aussi bien de la démocratie sociale, puisqu'il n'y a pas eu véritablement de négociation,
00:38 que les organisations syndicales avaient demandé un rendez-vous au président de la République
00:43 et qu'elles ne l'ont pas obtenue,
00:45 et qu'il y a comme sur beaucoup de sujets un défaut de dialogue et aussi de respect des compromis sociaux.
00:55 C'est la faute du gouvernement, pardon, ou c'est la faute de la composition de cette Assemblée,
00:58 avec cette majorité relative ?
01:00 C'est l'autre image, c'est-à-dire une démocratie politique et parlementaire
01:04 qui n'a pas véritablement été aussi à l'aune de ce que l'on peut souhaiter pour notre pays,
01:10 c'est-à-dire un débat avec une procédure très particulière,
01:14 que moi-même je n'avais pas jusque-là connue,
01:16 pour faire voter un texte sur les réformes importantes sur le plan social,
01:21 et deuxièmement un temps très limité de discussion,
01:25 et c'est vrai, des comportements à l'Assemblée nationale,
01:28 de la part notamment de El-Effi, qui était inacceptable,
01:32 ce qui ne veut pas dire que le gouvernement se soit toujours bien tenu,
01:34 mais là on a dépassé un certain nombre de limites.
01:38 En revanche au Sénat, ça a été, je crois, plus maîtrisé,
01:42 et l'opposition a fait son travail, et le texte a pu être voté,
01:47 et donc on a pu savoir qui approuvait et qui n'approuvait pas cette réforme.
01:50 – Sur le comportement de la gauche à l'Assemblée, notamment…
01:53 – Pas de toute la gauche, il s'agit d'El-Effi, oui.
01:55 – On y reviendra.
01:56 Marine Le Pen prévient déjà qu'elle déposera une motion de censure
01:59 en cas de recours au 49.3 par le gouvernement,
02:02 est-ce que la gauche doit s'allier au RN pour faire tomber le gouvernement ?
02:05 – Ça c'est à la gauche de déposer une motion de censure,
02:09 j'imagine qu'elle le fera de son côté.
02:11 – Il ne faut pas que la gauche vote une motion de censure du RN.
02:14 – L'initiative du RN, ce serait difficile à comprendre, même inacceptable.
02:19 – Malgré le contexte ?
02:20 – Si la gauche elle-même dépose une motion de censure,
02:23 elle doit essayer de convaincre, mais franchement,
02:27 même si c'est une procédure tout à fait légitime
02:30 et qui permet là aussi de poser clairement la responsabilité,
02:35 tout le monde sait que la motion de censure ne passera pas.
02:37 Dès lors que les LR sont dans une situation, même s'ils sont divisés,
02:41 d'approuver cette réforme, il ne peut pas y avoir de résultat positif
02:46 pour cette motion de censure, mais ça fait partie de la tradition,
02:50 lorsqu'il y a un acte important de déposer une motion de censure,
02:54 mais ne laissons pas penser qu'elle puisse passer.
02:56 – Le 49.3 serait dangereux, ce serait une forme de vice démocratique,
02:59 affirme Laurent Berger, le patron de la CFDT.
03:02 Il affirme qu'on ne peut pas voter une loi aussi importante
03:04 sans que les députés qui représentent la nation aient leur mot à dire.
03:06 Il a raison ?
03:08 – Il affirme ce que nous avons tous à l'esprit,
03:13 c'est-à-dire que le 49.3 il est dans la Constitution,
03:15 donc c'est une procédure…
03:16 – Vous y avez eu recours 6 fois, votre président.
03:18 – C'est une procédure légale, bon, et il ne met pas en cause
03:22 le fait que cette procédure puisse exister.
03:25 Ce qu'il dit, c'est quand le débat a été aussi raccourci
03:29 qu'une procédure déjà exceptionnelle a été utilisée, ce qu'on appelle le 47.1,
03:34 qu'il n'y a pas eu de vote à l'Assemblée Nationale
03:36 au terme de la première lecture, que ça se fera essentiellement
03:40 le compromis avec les LR dans le cadre, et donc le Sénat,
03:44 dans le cadre d'une commission mixte paritaire,
03:46 voilà ce qu'il pense à l'unition de beaucoup de nos concitoyens,
03:50 c'est-à-dire le 49.3 serait la dernière procédure pour empêcher
03:55 qu'il y ait véritablement un vote clair, parce que ce que demandent…
03:58 – Mais il a raison de dire ça, mon cher, vous êtes d'accord avec lui.
04:00 – Ce que demandent les organisations syndicales, c'est qu'il y ait un vote clair,
04:03 puisque le choix qui a été fait par le gouvernement
04:07 et par le président de la République, c'est de privilégier un accord politique
04:11 plutôt qu'un accord social, c'est-à-dire de discuter
04:14 avec un groupe d'opposition, les LR, plutôt que de faire une négociation
04:20 avec les partenaires sociaux.
04:21 Donc à partir de là, puisque c'est l'accord politique qui a été privilégié,
04:25 il faut que cet accord politique se retrouve au moment du vote
04:28 à l'Assemblée Nationale, c'est la cohérence.
04:30 – Est-ce qu'il faut que la commission mixte paritaire ne soit pas à huis clos,
04:34 comme le réclame Boris Vallaud comme président du groupe socialiste à l'Assemblée ?
04:38 – Je comprends qu'il le demande, mais il y a des règles,
04:42 et je pense que c'est à la position de l'Assemblée de le rappeler.
04:45 – C'est forcément en huis clos.
04:47 – Oui, François Hollande, le gouvernement qui demande à toute la majorité
04:50 de faire bloc, les frondeurs qui ne voteront pas le texte
04:53 seront exclus du parti Renaissance, vous-même vous avez connu quelques frondeurs,
04:56 ils sont d'ailleurs à la direction du parti socialiste aujourd'hui,
04:59 vous pensez qu'il a raison Emmanuel Macron, il faut être clair avec son propre camp ?
05:06 – Ce que je pense, et ça vaut pour toutes les périodes,
05:10 quand des députés ont été élus sur un programme,
05:15 et qu'ils ont donc eu une légitimité à travers une élection présidentielle
05:21 qui a précédé, qui a justifié qu'ils puissent avoir une élection,
05:27 c'est vrai qu'il y a un principe de cohérence,
05:30 et que donc les frondeurs par définition se mettent dans une position
05:34 qui n'est pas forcément logique, maintenant il y a des cas de conscience,
05:38 j'en ai connu, il y en avait quelques-uns,
05:42 mais je crois qu'on a besoin de clarté dans notre pays,
05:47 quand des députés se font élire sur un programme,
05:50 ils doivent finalement aller jusqu'au bout dans l'application de ce programme,
05:54 et donc ce principe ne me paraît pas contestable.
05:56 – François Hollande, c'est sous votre quinquennat
05:58 que les retraites ont été réformées pour la dernière fois,
06:00 c'était la réforme Touraine en 2014,
06:02 qui allonge donc progressivement la durée de cotisation,
06:05 Olivier Dussopt, ancien socialiste et ministre du travail actuel,
06:11 explique l'avoir voté à l'époque, parce qu'il était socialiste,
06:14 et il dit aussi que si la gauche revient au pouvoir,
06:17 personne ne reviendra sur la réforme qu'il propose aujourd'hui.
06:20 – Monsieur Dussopt, ça ne vous a pas échappé,
06:22 un rapport à la vérité qui est un peu distant quelquefois.
06:26 – Vous parlez des 1 200 euros notamment ?
06:27 – Oui, les 1 200 euros, le fait que cette réforme qu'il présente
06:30 pourrait être de gauche, alors qu'il négocie avec les LR,
06:34 enfin tout ça parlait bien, bien confus,
06:35 mais je veux, parce que c'est ce qui intéresse les auditeurs,
06:38 être clair sur la réforme que moi-même j'ai proposée.
06:42 Je m'étais opposé à la réforme de 2010
06:46 qui reportait l'âge légal à 62 ans,
06:49 si bien que lorsque je suis arrivé aux responsabilités,
06:52 j'ai pris un premier texte permettant aux personnes
06:55 qui avaient travaillé plus de 42 ans de partir à 60 ans,
06:59 je dis bien 60 ans.
07:01 Donc j'ai rétabli la retraite à 60 ans pour ceux qui avaient eu
07:05 ce qu'on appelait des carrières longues.
07:06 Il y a 800 000 personnes qui sont parties dans ce cadre de ce dispositif.
07:10 – Mais vous avez aussi allongé la durée de cotisation pour plus d'autres.
07:12 – Deuxièmement, j'ai allongé la durée de cotisation
07:14 parce que quand l'espérance de vie s'allonge,
07:16 il est assez légitime que la durée de cotisation
07:19 elle-même suive ce processus,
07:20 mais j'ai accompagné cette évolution par des critères de pénibilité,
07:27 c'est-à-dire selon les métiers qui s'étaient exercés,
07:30 on pouvait partir plus tôt et avoir des droits à faire valoir.
07:34 – Il y en avait 10 à l'époque.
07:35 – Il y en avait 10, exactement, et 5 ont été supprimés lorsque j'ai quitté…
07:39 – 4, puisque c'est en octobre.
07:40 – 4, exactement.
07:41 Donc pénibilité, carrière longue, départ à 60 ans
07:45 pour ceux qui avaient travaillé longtemps ou exercé des métiers difficiles,
07:49 je pense que c'était, voilà les bases qui auraient pu permettre
07:52 d'ailleurs d'améliorer la situation.
07:54 – Il manque un côté social à cette réforme, c'est ce que vous dites.
07:56 – Bien sûr, elle avait un côté social.
07:58 Et j'imagine, si la gauche devait revenir aux responsabilités,
08:02 il faudrait d'ailleurs qu'elle s'organise un peu différemment d'aujourd'hui,
08:04 mais si elle devait revenir, elle aurait justement à réintroduire la pénibilité,
08:09 à jouer sur les carrières longues et à allonger la durée de cotisation.
08:12 – François Hollande, ancien chef de l'État, invité du 8.30 France Info,
08:15 vous restez avec nous, 8h41, c'est le Fil info avec Maureen Suiniard.
08:18 – Ils iront manifester contre la réforme des retraites,
08:22 devant l'Assemblée Nationale jeudi,
08:24 Laurent Berger, le patron de la CFDT, le confirme ce matin,
08:27 c'est après-demain que les parlementaires vont se prononcer de nouveau sur le texte,
08:31 si le gouvernement n'active pas le 49.3.
08:34 Sur France Info, ce matin, l'ancien président de la République, François Hollande,
08:38 recrète un défaut de dialogue et de respect des compromises sociaux
08:42 dans le cadre de cette réforme.
08:44 Le gouvernement australien affirme que cela va créer 20 000 emplois sur son territoire.
08:49 Après avoir rompu le contrat du siècle avec la France,
08:52 l'Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis lancent leur programme
08:55 pour construire des sous-marins à propulsion nucléaire pour Canberra,
08:59 programme à plusieurs milliards de dollars.
09:02 Des vents violents ont balayé de nombreux départements hier soir
09:05 et ce matin, ce sont 1300 foyers qui sont sans courant en Corrèze et en Haute-Vienne.
09:10 Le retour à la normale est attendu en fin de journée.
09:13 Place au match retour des 8e de finale de la Ligue des champions de football,
09:16 Porto reçoit l'intermilan et Manchester City, la psièche.
09:20 [Générique]
09:23 France Info
09:25 Le 8.30, France Info, Saliha Brakia, Laurence Enechal.
09:30 François Hollande, comme l'ancien président Nicolas Sarkozy,
09:32 vous allez être auditionné après-demain par la commission d'enquête à l'Assemblée
09:35 sur la perte de souveraineté énergétique de la France.
09:38 Vous allez devoir répondre de votre politique sur le nucléaire quand vous étiez au pouvoir.
09:42 Est-ce que vous y allez pour faire votre mea culpa ?
09:45 Non, je n'ai aucune raison de faire un mea culpa.
09:48 J'ai été élu en 2012, ça ne vous a pas échappé.
09:51 En 2011, il y a eu la catastrophe de Fukushima.
09:54 À ce moment-là, des pays qui nous sont proches,
09:57 l'Allemagne, l'Italie, la Belgique et d'autres,
09:59 sont sortis purement et simplement du nucléaire.
10:03 Candidat à la présidence de la République,
10:04 même s'il y avait un accord entre le PS et les Verts,
10:07 j'ai considéré que la France ne pouvait pas sortir du nucléaire,
10:11 ne devait pas sortir du nucléaire,
10:13 et qu'elle donc devait garder une part substantielle
10:16 dans la production d'électricité de nucléaire.
10:19 Ce n'est pas l'accord électoral justement avec Europe Écologie et Verts
10:21 qui vous force à diminuer la part du nucléaire dans notre énergie ?
10:23 Non, c'est la volonté de faire monter les énergies renouvelables
10:27 et de faire en sorte qu'on puisse garder ce qui faisait
10:30 la force de l'industrie française,
10:32 mais aussi de notre souveraineté, le nucléaire,
10:35 tout en rattrapant notre retard.
10:37 Il était considérable, il reste encore considérable en matière de renouvelables.
10:41 Pourtant, François Hollande, ce n'est pas ce que disent vos anciens ministres.
10:45 Ils ont aussi été auditionnés par la commission d'enquête
10:47 et ils en parlent mieux de votre politique sur le nucléaire.
10:51 Ils disent, par exemple, Manuel Valls, qui était aussi votre Premier ministre,
10:54 il dit "la décision des 50% était imposée par l'accord avec les Verts",
10:58 donc 50% du nucléaire dans le mix énergétique d'ici à 2025.
11:02 "Pour autant, aucune étude d'impact ou analyse de besoin
11:04 ne justifiait le passage de 75% à 50% de nucléaire dans la consommation énergétique.
11:09 Personne n'imaginait réellement fermer 20 réacteurs en 10 ans."
11:13 En fait, vous avez fait quoi ? Vous avez fait une politique nucléaire aux doigts mouillés ?
11:17 D'abord, il y a l'enjeu politique.
11:19 Je vous ai donné ce qu'étaient les circonstances de ce qu'était la situation en 2012.
11:25 Donc il était très important, au-delà de l'accord avec les Verts,
11:29 que je n'avais pas à respecter.
11:30 J'ai été candidat à la présidence de la République du Parti Socialiste à travers une primaire.
11:34 Je n'étais lié par aucun engagement en particulier.
11:36 Mais pourtant, c'est ce que vous avez fait, vous l'avez mis sur la loi.
11:37 Donc j'ai considéré qu'il fallait avoir un objectif politique.
11:41 Et cet objectif politique, je le revendique encore.
11:43 Et d'ailleurs, il est encore affirmé par une partie du gouvernement, en tout cas.
11:48 C'est qu'il faut avoir un mix électrique.
11:51 Il faut avoir du nucléaire, parce que c'est là-dessus que l'on peut montrer
11:54 que nous sommes plus souverains que d'autres, puisque nous avons cette capacité.
11:58 Et il faut avoir du renouvelable.
11:59 Sur le nucléaire, je n'ai fermé aucune centrale pendant la période de mon mandat.
12:05 Les 24 centrales.
12:06 Vous avez décidé de la fermeture de Fessenheim.
12:07 J'ai décidé de la fermeture de Fessenheim, à la condition que s'ouvre la centrale de Flamanville.
12:13 Donc la production nucléaire était stable.
12:16 Elle a été d'ailleurs, je donne un chiffre, de 400 TWh tout au long de mon mandat.
12:20 Et donc il n'était pas question de fermer des centrales.
12:23 Et s'il devait être fermé, ça pouvait arriver.
12:25 C'est parce que l'autorité de sûreté nucléaire nous aurait demandé au bout de leur vie,
12:29 40 ans, de fermer des centrales.
12:32 Ce qui d'ailleurs est en train, hélas, de se produire, puisqu'il y a aujourd'hui
12:37 un certain nombre de faits qui ont été révélés sur des centrales,
12:40 pas forcément les plus vieilles, de corrosion, de fissures.
12:42 Et que l'autorité de sûreté nucléaire est amenée à demander à EDF de faire des travaux.
12:48 Donc pour éviter précisément d'être quelquefois vulnérable à cause de ces questions
12:53 éminemment importantes de sûreté, il était très important d'augmenter la part des renouvelables.
12:58 Donc c'est une volonté politique.
12:59 - Mais c'est sûr que vous avez mis la charrue avant les deux.
13:01 Le renouvelable n'est pas monté aussi vite que prévu.
13:03 - Exactement, c'est vrai. Le renouvelable n'est pas monté aussi vite que prévu.
13:05 C'est pour ça qu'on a gardé plus de nucléaire qu'il n'était prévu.
13:08 Et qu'à la fin du moment-là, on n'était pas à 50% de nucléaire dans la production d'électricité, mais à 65%.
13:14 - Sur le message envoyé quand même François Hollande,
13:16 le directeur de l'énergie de l'époque par exemple, tout comme l'ancien patron de l'autorité de sûreté nucléaire,
13:21 ils affirment aujourd'hui avoir tenté de vous dissuader d'atteindre ce chiffre de 50% de part du nucléaire d'ici 2025.
13:28 Que le message était le mauvais en fait.
13:30 - Mais pourquoi serait-il le mauvais ?
13:32 - Parce qu'on n'avait pas les moyens.
13:33 - Mais il n'était pas mauvais puisque jamais l'autorité de sûreté nucléaire
13:37 m'a demandé de maintenir des centrales.
13:39 Ça n'a aucun sens d'ailleurs.
13:41 Son rôle de l'autorité de sûreté, c'est de nous dire "attention, une centrale peut comporter une défaillance,
13:47 il faut la fermer". C'est le rôle de l'autorité de sûreté.
13:49 - Mais le haut-commissaire à l'énergie atomique par exemple, vous a demandé de maintenir un investissement de la France dans certains projets,
13:55 Astrid, Orion par exemple, pour essayer de garder une espèce de performance au niveau français.
14:01 Est-ce que vous n'avez pas fait ? Vous avez choisi d'arrêter certains projets ?
14:03 - Votre information n'est pas bonne. Astrid a été maintenue, Orion aussi.
14:06 - C'est en 2015, Astrid, comment ça ?
14:08 - Non, Astrid a été supprimée par le gouvernement actuel.
14:12 - Parce qu'il n'y avait pas assez de financement ?
14:13 - Mais pas du tout. Nous avions mis tous les financements, et mieux encore,
14:18 nous avons autorisé deux centrales nucléaires au Royaume-Uni,
14:23 précisément pour garder la capacité de fabriquer des centrales,
14:26 ce que nous avions perdu, puisque je rappelle que Flamanville, qui a été lancée en 2007,
14:32 n'est toujours pas ouverte aujourd'hui.
14:33 - Donc il fait bien de relancer finalement les EPR, Emmanuel Macron, si je vous suis.
14:37 On avait perdu, vous dites, on a gardé une certaine performance
14:40 en relançant du nucléaire au Royaume-Uni, on fait bien donc de le relancer en France.
14:44 - Oui, sans doute avec des réacteurs qui seront d'une nouvelle génération,
14:48 sûrement d'autres qui seront à taille plus réduite,
14:51 mais ça n'arrivera pas avant 2035, 2040.
14:54 - Si, les EPR, vous êtes confiant, ils vont voir le jour, à l'heure ?
14:57 - Ce que je sais, c'est que, comme président de La République,
15:00 j'aurais bien voulu ouvrir l'EPR de Flamanville, et que ça n'a pas été possible,
15:05 parce que justement, il n'y avait pas eu d'effet de série quand Flamanville avait été lancée,
15:09 c'est-à-dire en 2007, bien avant que je n'arrive aux responsabilités,
15:12 et qu'il y a eu une très grande difficulté à mettre en service Flamanville,
15:15 puisque ce n'est toujours pas ouvert.
15:16 - François Hollande, depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir en 2017,
15:20 les chiffres du chômage baissent progressivement,
15:22 on est un peu plus de 7% aujourd'hui, il a commencé à près de 9,6%.
15:27 Est-ce qu'Emmanuel Macron a réussi là où vous avez échoué,
15:29 à savoir inverser la courbe du chômage ?
15:31 - Si la courbe du chômage a effectivement été inversée,
15:35 c'est parce que nous avons pris les bonnes décisions en 2012.
15:38 - C'est grâce à vous ?
15:39 - Je ne veux pas dire que c'est grâce à moi,
15:40 c'est grâce à l'effort collectif qui a été mené, au choix que j'ai pu faire,
15:45 et au fait que nous avons pu rétablir une compétitivité de l'économie française,
15:49 et des incitations fortes à la création d'emplois,
15:52 en baissant un certain nombre de cotisations ou de prélèvements qui pesaient sur les entreprises,
15:57 tout en ayant une politique fiscale qui avait l'élément de justice sociale
16:03 pour les hauts revenus et pour les hauts patrimoines.
16:05 - Vous dites quoi, on n'est pas forcés de serrer la vis comme il l'a fait récemment
16:08 avec la loi chômage pour restreindre, diminuer les indemnisations ?
16:13 - Non, ce n'est pas en réduisant les droits des chômeurs qu'on crée de l'emploi,
16:16 c'est en créant un environnement économique favorable,
16:18 c'est en facilitant les embauches, c'est en soutenant la formation professionnelle,
16:23 c'est en permettant que des salariés puissent se requalifier
16:26 quand ils sont eux-mêmes dans l'emploi,
16:28 et d'avoir aussi une politique qui permette aux entreprises
16:32 de trouver des financements plus faciles,
16:34 que ce n'était le cas quand je suis arrivé au pouvoir.
16:37 - Est-ce que vous avez un exemple d'une chose que vous appréciez
16:42 dans l'action politique d'Emmanuel Macron ?
16:44 On vous entend souvent le critiquer,
16:45 est-ce qu'il y a un exemple qui a retenu votre attention ?
16:48 - D'abord sur le plan européen, je n'ai pas de reproche particulier à faire,
16:53 il y a une continuité, il y a eu des décisions importantes.
16:54 - Pas de reproche, ce n'est pas la même chose qu'un plan positif.
16:56 - Oui, mais même, je vais citer un cas particulier,
17:00 quand il y a eu la crise sanitaire,
17:02 le fait qu'Emmanuel Macron ait pu, avec Angela Merkel à l'époque,
17:06 permettre à l'Europe d'emprunter pour que les Etats ne puissent pas le faire
17:10 et puissent avoir des financements permettant de traverser cette crise sanitaire,
17:14 c'était ce que j'avais essayé d'engager,
17:16 à l'époque, Angela Merkel y était réticente,
17:19 et il a pu obtenir son accord lors de la crise sanitaire.
17:23 - Il fait bien de vouloir inscrire l'IVG dans la Constitution ?
17:26 - Oui, je pense que là aussi, c'est une bonne décision,
17:29 après il faudra trouver la formulation, on sait bien qu'il y a un débat là-dessus.
17:32 - Liberté ou droit ?
17:33 - Oui, il y a liberté ou droit, mais ce qui doit compter, à mon sens,
17:37 c'est de trouver une majorité des 3/5ème.
17:40 - C'est-à-dire les 3/5ème du Congrès, donc Sénat + Assemblée Nationale.
17:43 - Et compte tenu de ce qu'est la position de la majorité du Sénat,
17:46 il est probable que ce sera la formule qui...
17:48 - Liberté.
17:49 - Celle de la liberté.
17:51 François Hollande, invité du 8/30, ancien président de la République,
17:53 8h50, c'est le Fil info avec Maureen Suignard.
17:56 - Les poubelles s'entassent encore et encore à Nantes, Le Havre, Paris,
18:00 conséquence de la grève des éboueurs contre la réforme des retraites.
18:04 À la SNCF 3, TGV sur 5, un tiers des intercités,
18:08 et la moitié des TER en circulation aujourd'hui,
18:10 la majorité se compte et espère pouvoir faire voter la réforme par le Parlement après-demain.
18:15 Alors que 15 départements sont en vigilance ou en alerte à la sécheresse,
18:19 le ministre de la Transition écologique annonce ce matin que les règles d'usage des eaux usées,
18:23 traitées et des eaux de pluie seront bientôt modifiées
18:27 pour les utiliser notamment dans des opérations de construction immobilière.
18:31 Les banques françaises ne sont pas exposées à la banque américaine SVB
18:35 qui a fait faillite aux Etats-Unis.
18:37 C'est au tour de la Banque de France de le dire.
18:39 Les Américains peuvent avoir confiance en un système bancaire solide,
18:43 dit de son côté le président américain.
18:45 Invité de France Info ce matin, le président du comité d'organisation des JO de Paris 2024
18:51 annonce que vous pouvez vous inscrire à partir d'aujourd'hui pour un nouveau tirage au sort,
18:56 1,5 million de billets de nouveau injectés en vente au mois de mai,
19:00 et certains seront encore à 24 euros.
19:02 Toujours avec l'ancien président de la République, François Hollande, dans 500 jours,
19:15 c'est aujourd'hui en quelque sorte la borne,
19:17 dans 500 jours commence la cérémonie d'ouverture des JO de Paris 2024.
19:22 C'est ce que vous avez voulu pour la France.
19:24 Le contexte international a évidemment beaucoup changé.
19:27 Est-ce que vous faites partie de ceux qui, comme la maire de Paris socialiste Anne Hidalgo,
19:32 disent que les athlètes russes ne sont pas les bienvenus à Paris dans deux ans ?
19:36 Je vous remercie d'abord d'avoir rappelé que c'était à mon initiative
19:39 que la mairie de Paris, ensuite l'ensemble du mouvement olympique,
19:43 avait déposé le dossier de candidature,
19:45 car je pensais que c'était très important pour la France
19:47 d'accueillir un événement de cette grandeur, de cet impact,
19:53 et notamment parce qu'il y avait des épreuves qui nous avaient frappés.
19:59 Vous vous souvenez de la période du terrorisme ?
20:01 Je considère que c'était tout à fait fondamental que l'on montre
20:04 que la France était capable de recevoir un événement et que le monde nous appuie.
20:08 Alors nous sommes dans un autre contexte, le terrorisme a pris d'autres formes,
20:12 et moins menaçant sans doute qu'hier,
20:18 mais en revanche il y a la guerre en Ukraine qui pèse sur les Jeux olympiques.
20:24 Je sais que c'est très difficile pour des sportifs qui se sont préparés à des épreuves
20:29 et qui ne sont pas forcément liés à leur gouvernement d'être obligés d'être exclus.
20:35 Mais je pense qu'il n'y a pas d'autre solution si on veut donner à l'Ukraine
20:41 quand même cette image qu'il n'y a pas de possibilité pour la Russie
20:46 de venir même de manière indirecte aux Jeux olympiques.
20:49 Donc vous regrettez la décision de la Fédération internationale des scrims
20:52 qui a réintégré les athlètes russes et biélorusses, ils seront sous bannière neutre ?
20:56 C'est vrai, c'est déjà une façon de montrer une forme de réprobation,
21:00 mais on sait aussi que ça sera utilisé par le régime russe,
21:03 et combien c'est éprouvant pour les Ukrainiens qui subissent des bombardements insupportables
21:10 à travers une agression qui a fait des milliers de morts,
21:14 même s'il n'y a pas le drapeau russe des Russes qui se réclament de Poutine.
21:17 Parce qu'ils seront obligés à un moment ou à un autre de se réclamer de leur propre gouvernement.
21:21 Pas un athlète russe à Paris ?
21:23 Oui, je vous l'ai dit, c'est surtout très douloureux et injuste pour ces athlètes.
21:28 Mais enfin, ils ont aussi un président qui a agressé un autre pays
21:33 et qui continue de bombarder une population civile.
21:36 Les combats et les bombardements continuent en Ukraine,
21:38 notamment dans la région de Bakhmout, à l'est du pays.
21:41 Le président chinois, Xi Jinping, prévoit de se rendre en Russie dès la semaine prochaine
21:45 pour rencontrer Vladimir Poutine.
21:46 Est-ce qu'on peut faire confiance aux Chinois pour mettre un terme à la guerre ?
21:49 Les Chinois sont les alliés des Russes, ou devrais-je dire,
21:52 Xi Jinping est l'allié de Vladimir Poutine.
21:55 C'est une alliance qu'ils ont consacrée il y a dix ans
21:59 et qu'ils ont exprimée sous la forme d'une amitié éternelle.
22:03 C'est quand vous étiez au pouvoir ?
22:04 Quand j'étais au pouvoir.
22:04 Je décris d'ailleurs cette scène dans un livre
22:08 où aussi bien Xi Jinping que Poutine se déterminent d'abord comme des alliés face à nous.
22:17 Pas pour essayer de mener des politiques qui peuvent leur être communes.
22:21 Non, ils nous considèrent comme des adversaires.
22:24 Ils pensent que les régimes démocratiques n'ont plus à imprimer leur rythme dans l'organisation du monde.
22:31 Emmanuel Macron doit se rendre justement en Chine le mois prochain.
22:34 Qu'est-ce qu'il doit dire à Xi Jinping ?
22:35 Moi aussi, je me suis rendu en Chine à plusieurs reprises.
22:37 Et c'est tout à fait nécessaire que nous parlions à la Chine.
22:41 Mais nous devons savoir qu'elle ne lâchera pas la Russie.
22:45 En revanche, la Chine est dans une position où elle a tout à gagner de l'issue du conflit,
22:51 quelle qu'elle soit.
22:52 Si Poutine gagnait une part de l'Ukraine,
22:56 la Chine pourrait être encouragée elle-même à aller revendiquer,
23:00 ce qui est déjà le cas, Taïwan, mais le faire sur le plan militaire.
23:03 Parce que Taïwan appartient à la Chine, mais Taïwan a une très grande autonomie.
23:10 Donc là, ça serait une prétention militaire.
23:13 De la même manière, on peut penser que si Poutine perdait la partie,
23:18 il renoncerait à cette prétention,
23:21 mais il aurait un rapport avec la Russie qui serait un rapport de dominant.
23:25 Donc ils sont dans une alliance où la Chine, finalement, a tout à gagner.
23:30 Si Poutine gagne, c'est peut-être Taïwan qui est en perspective.
23:33 Si Poutine perd, c'est la Chine qui devient, dans ce couple,
23:37 dans cette alliance, la première puissance.
23:39 Et donc, la Chine ne peut pas du tout être un médiateur pour régler le conflit.
23:44 Parce qu'à un moment, elle s'est présentée comme telle.
23:47 Non, la Chine ne peut pas être la puissance,
23:51 puisqu'elle est tellement liée à la Russie, qui va régler le conflit.
23:54 - Alors comment on fait ?
23:55 Parce que vous-même, vous avez dû discuter avec Vladimir Poutine
23:58 lorsque vous étiez président, c'était en 2014,
23:59 lorsqu'il a annexé la Crimée.
24:01 D'ailleurs, il est allé jusqu'au bout.
24:03 Vous n'avez pas pu lui faire changer d'avis ou même reculer.
24:06 On ne négocie pas, en fait, avec Vladimir Poutine ?
24:07 - Si, on négocie sur un rapport de force.
24:10 Là, en 2015, le rapport de force, c'était que Poutine était obligé
24:14 d'arrêter son offensive, qu'il ne faisait pas directement.
24:17 C'était les séparatistes ukrainiens armés par les Russes qui le faisaient.
24:20 Mais parce qu'il était sous sanction, isolé,
24:24 et qu'il craignait de perdre un statut international.
24:26 Donc il a été amené à concéder.
24:29 Là, il ne renoncera à son entreprise que s'il perd militairement.
24:34 C'est pour ça qu'on est tout à fait dans un autre contexte.
24:36 Là, on est dans une guerre et le rapport de force,
24:39 il viendra des opérations militaires.
24:41 D'où ma conclusion.
24:42 Nous devons soutenir les Ukrainiens,
24:44 pas simplement parce qu'ils sont envahis.
24:47 Nous devons soutenir les Ukrainiens parce que ce serait un précédent
24:50 extrêmement grave que la force l'emporte
24:52 et que les démocraties soient ainsi menacées.
24:55 La France qui soutient militairement l'Ukraine,
24:57 est-ce qu'il faut des débats au Parlement sur l'envoi d'armes
24:59 comme le réclament certaines oppositions ou vous dites
25:01 non, ça c'est le domaine réservé du président ?
25:03 Non, je pense que nous avons tout intérêt à avoir des débats.
25:06 Ne serait-ce que pour que les groupes politiques
25:08 qui ont longtemps soutenu Vladimir Poutine,
25:11 je ne vais pas ici les citer, mais vous en avez un bon nombre,
25:14 les personnalités politiques qui ont été même faire des voyages
25:16 tout à fait inoporteurs.
25:17 Vous parlez de Marine Le Pen, il veut rassemblement national ?
25:19 Oui, le rassemblement national,
25:22 les déclarations que pouvait faire la France insoumise
25:25 pendant toute une période,
25:25 quand j'ai annulé le contrat Mistral,
25:27 c'est-à-dire que je n'ai pas livré les bateaux de porte-hélicoptère.
25:33 À ce moment-là, qui s'est opposé à cette décision
25:37 sans qu'elle soit remise en cause ?
25:39 LFI, Jean-Luc Mélenchon qui m'a accusé d'être un valet des Américains,
25:46 Mme Le Pen qui m'a accusé d'être au service de l'impérialisme,
25:48 et une partie de la droite qui pensait que je trahissais la signature de la France.
25:52 Donc c'est très important qu'il y ait des débats parlementaires.
25:54 Je vais sur votre question.
25:56 Il faut qu'il y ait cette clarification.
25:58 Et il faut que, si maintenant tout le monde est d'accord,
26:00 j'ai vu qu'il y avait les esprits qui avaient évolué,
26:02 eh bien il faut que ce soit pas simplement sur le soutien à l'Ukraine,
26:05 ce soit aussi sur la livraison d'armes à l'Ukraine.
26:08 Donc vous y êtes favorable.
26:09 Merci beaucoup François Hollande, ancien chef de l'État,
26:11 invité du 8.30 de France Info.
26:12 Bonne journée à vous.
26:13 À bientôt.
26:14 ♪ ♪ ♪