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00:00 Bonjour Alexandre Bompard.
00:06 Bonjour.
00:07 Vous êtes à la tête du groupe Carrefour, 12 000 magasins répartis dans plus de 30
00:10 pays, deuxième distributeur en France derrière votre concurrent Leclerc.
00:14 Vous représentez aujourd'hui une grande partie du secteur de la distribution puisque
00:18 vous avez été désigné à la tête de la FCD, la Fédération du Commerce et de la
00:23 Distribution.
00:24 On est à moins d'une semaine de la rentrée scolaire.
00:26 Qu'avez-vous à dire aux parents qui se préparent à faire leur course, à acheter
00:30 les fournitures scolaires justement ?
00:31 D'abord, on a des familles inquiètes.
00:35 On a des familles qui souffrent depuis 18 mois d'une hausse interrompue des prix.
00:41 L'inflation, il faut bien comprendre, l'inflation alimentaire, elle est sur deux ans à 20%.
00:45 Et les Français savent très bien, tous ceux qui font leur course aujourd'hui, que sur
00:49 la rentrée scolaire, les prix sont autour de 10, 11, 12%.
00:52 Chez nous, on est arrivé à les limiter à 9,5%.
00:54 Donc, ce sont des Français inquiets, ce sont des Français qui ont changé leur comportement
00:58 de consommation.
00:59 On va essayer, nous, chez Carrefour, puisque vous me parlez de la rentrée scolaire, on
01:04 est le premier distributeur au moment de la rentrée scolaire.
01:06 On essaye de les accompagner au mieux.
01:08 On a bloqué 50 produits sur les prix de 2022, sur les 50 produits essentiels.
01:13 On a développé notre marque Prop Simple pour leur faire des offres très basses de
01:17 manière à pouvoir les accompagner dans un moment qui ne sera pas un moment de plaisir
01:21 mais un moment d'inquiétude, parce que cette rentrée, elle coûte particulièrement cher.
01:25 Les prix ont explosé, c'est ce que vous venez de dire à l'instant, pour la rentrée
01:28 scolaire.
01:29 Ça va durer, ça ne va pas revenir en arrière de toute façon.
01:32 C'est un acquis.
01:33 Si on revient au prix de grande consommation et notamment dans le domaine alimentaire,
01:39 les économistes disent, et ils ont raison de le dire, le pic est derrière.
01:42 On était à 17,5%, on est à 12,5%.
01:43 Ça veut dire que la hausse des prix ralentit, mais que les prix continuent d'augmenter.
01:47 On est à une inflation alimentaire sur un an de 12,5%.
01:50 C'est un chiffre extravagant 12,5%.
01:51 Bien sûr qu'on n'est plus à 17,5%, mais on est à 12,5%.
01:54 Et sur deux ans, c'est ça que vivent les Français, l'augmentation est de 20%.
01:59 Qu'est-ce que ça induit quand on a une augmentation de 20% ? Les comportements des consommateurs
02:04 ont radicalement changé.
02:05 Qu'est-ce qui a changé ? Leurs conditions de vie ont changé.
02:07 Les Français aujourd'hui, ce qu'on a nous dans nos magasins, on reçoit des millions
02:11 de clients chaque jour, qu'est-ce qu'ils font ? Les portions alimentaires pour 50%
02:15 d'entre eux se réduisent.
02:16 Vous savez qu'il y a 40% de Français aujourd'hui qui sautent régulièrement des repas pour
02:21 des raisons économiques.
02:22 Et ces comportements de privation, ils se développent sur d'autres types de produits.
02:28 Les produits de soins, les produits d'hygiène.
02:30 Ils font l'impasse sur certains produits.
02:32 Mais bien sûr, les protections féminines, les couches, le dentifrice, ce sont des baisses
02:36 à deux chiffres.
02:37 Donc on est en présence d'un phénomène massif de privation, de déconsommation, comme
02:43 si l'essentiel n'était plus accessible.
02:45 C'est ça la réalité de ce qu'on a dans nos magasins.
02:47 C'est-à-dire que ce ne sont plus seulement les petits plaisirs dont on se prive ici
02:50 ou là, on se prive vraiment de l'essentiel.
02:52 On se prive de l'essentiel, on se prive de l'alimentaire.
02:55 Il y a des chiffres extrêmement forts de baisse sur les produits de qualité, sur les fruits
03:00 et légumes, sur le poisson, sur la viande, qui sont compensés par des protéines végétales.
03:05 Et encore une fois, les produits de soins, les produits d'hygiène baissent aussi.
03:08 C'est l'essentiel qui est touché là.
03:10 Ce ne sont pas les produits de plaisir, ce n'est pas le petit plus.
03:12 C'est vraiment la base de ce qui constitue la consommation des classes moyennes.
03:17 Une fois qu'on a fait ce constat, on a envie de savoir pourquoi.
03:21 Pourquoi ça reste aussi cher dans vos rayons ? La faute à qui ?
03:24 D'abord, il y a eu une faute multiple.
03:28 Il y a des causes multiples qui sont les crises qu'on a connues.
03:30 Mais aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe ? C'est vraiment très simple.
03:33 De temps en temps, on dit on ne comprend pas où est le sujet entre les industriels et
03:37 les distributeurs.
03:38 Mais c'est très simple, les cours en moyenne ont baissé de 20, 25, 30, 35 % que ce soit
03:44 les cours de matière première, que ce soit les cours énergétiques, etc.
03:47 La réalité, c'est que les industriels, en dépit de la baisse de ces cours, en dépit
03:54 de la pression mise par les pouvoirs publics, ont décidé de ne pas renégocier.
03:58 Ils n'ont pas un peu renégocié, ils n'ont pas renégocié.
04:02 Ils veulent du temps.
04:03 On était avec Jean-Philippe André tout à l'heure qui représente l'industrie alimentaire.
04:06 Il nous dit qu'il nous faut du temps parce qu'on ne peut pas répercuter tout de suite
04:09 ces baisses.
04:10 Ces baisses, d'abord, elles ont commencé maintenant pour certaines, comme vous le savez,
04:13 il y a 9 mois.
04:14 Les matières premières.
04:15 Ce n'est pas hier la baisse des matières premières, c'est il y a 9 mois à 1 an.
04:18 Ils ont décidé, c'est leur choix, de ne pas répercuter les baisses.
04:22 Il y a deux traductions à ça.
04:23 Vous dites en gros que c'est de la mauvaise foi de la part des industriels ?
04:26 Non mais il y a vraiment deux façons de le voir.
04:29 D'abord, il y a eu plein de rapports qui ont été faits.
04:31 Franchement, on est rarement privilégié à la grande distribution quand il y a des
04:33 rapports indépendants.
04:34 Les rapports, que ce soit celui de l'Inspection des finances, de l'INSEE, j'ai vu que la
04:38 DGCCRF fallait encore se pencher sur la question.
04:40 On dit tous la même chose.
04:41 Les industriels mondiaux, les grandes multinationales mondiales, elles ne sont pas installées en
04:46 France, elles sont à Cincinnati, elles sont à l'autre bout du monde.
04:48 Elles ont augmenté leurs marges.
04:51 Elles ne les ont pas protégées d'ailleurs, elles ne les ont pas reconstituées, elles
04:53 les ont augmentées.
04:54 Et la traduction de ça, c'est ce qui se passe tous les jours dans les magasins.
04:58 Ce sont les Français qui votent.
04:59 Qu'est-ce qu'ils votent les Français ? Ils votent marque distributeur versus
05:03 marque nationale.
05:04 Songez, si vous me laissez juste prolonger, que l'écart chez nous cet été, on a beaucoup
05:10 misé sur les marques distributeurs, entre les marques distributeurs et les marques nationales,
05:13 c'est de 12 points.
05:14 Ça veut dire que les marques nationales baissent de 7 points quand nos marques augmentent de
05:19 5 points.
05:20 Sur un panier de 100 produits, ça veut dire que vous avez enlevé 7 produits de marques
05:25 nationales, vous avez augmenté 5 produits de marques distributeurs.
05:29 Les Français ont choisi, les Français ont compris que les industriels et les marques
05:32 nationales n'étaient pas à leur côté.
05:33 Sauf que ça a l'air beaucoup plus compliqué que ça.
05:35 Si on écoute les industriels, certains disent que certaines baisses de tarifs qu'ils ont
05:41 proposées jusqu'ici n'ont pas été répercutées dans vos rayons.
05:44 Et donc vous, distributeurs, vous faites des marges sur les baisses qu'ils ont concédées.
05:50 Il y a plusieurs exemples.
05:52 Le sieur, les huiles, Danone qui met le véritable prix maintenant sur les yaourts.
05:56 C'est malheureusement totalement faux.
05:57 C'est totalement faux parce qu'on est dans un univers, vous le savez, de la grande distribution.
06:01 On est ultra concurrentiel.
06:04 Il y a 8-10 enseignes.
06:06 Vous avez cité Leclerc, il y a PairMarché, il y a les Discounter, il y a plein d'acteurs.
06:10 On a une politique très agressive de prix.
06:12 C'est notre métier.
06:13 Notre métier, c'est d'avoir une politique volontariste de prix pour acquérir le plus
06:17 grand nombre de clients.
06:18 Quand le prix baisse, je peux vous dire que moi et mes petits camarades, on baisse immédiatement
06:23 parce que c'est notre intérêt à nous aussi.
06:25 Donc ce qui se passe, c'est que les industriels ont choisi, c'est un choix, j'allais dire
06:29 économique, de ne pas accompagner les baisses du cours de matière première en se disant
06:34 au fond la renégociation, elle aura lieu comme elle devait avoir lieu en mars prochain.
06:39 On va gagner un peu de temps.
06:40 On va aller aux réunions organisées par le ministre et puis on se retrouvera en mars
06:43 prochain pour les renégociations.
06:44 Vous allez voir Bruno Le Maire demain à Bercy.
06:48 Il va vous réunir, vous.
06:49 Ensuite, il verra les industriels après-demain.
06:51 Qu'est-ce que vous avez à lui dire au ministre de l'Économie ?
06:53 D'abord, je vais lui dire ça.
06:54 Je vais dire que c'est un tsunami de consommation pour les Français.
06:57 De déconsommation.
06:58 De déconsommation.
06:59 Et que quand on est dans un… quand l'essentiel n'est plus accessible, quand on se prive
07:03 de produits essentiels, il faut agir vite.
07:06 Première chose.
07:07 Deuxième chose, je vais lui faire une proposition parce que le reste est dans sa main.
07:10 Ce sont les mesures fiscales.
07:11 Ça, c'est dans sa main.
07:12 Je vais lui demander un moratoire d'un an sur l'application de la loi Descrozaille.
07:18 La loi Descrozaille, c'est une loi qui a été votée cette année, qui nous conduit
07:21 à devoir limiter les promotions que nous faisons dans la droguerie, pour les produits d'hygiène,
07:27 pour les produits de soins, à 34%.
07:29 Aujourd'hui, je peux vendre une lessive à 50-60% de promotion.
07:32 Dès l'application de la loi Descrozaille, je serai obligé de me limiter à 34%.
07:37 Or, il faut comprendre qu'un Français ou deux Français sur dix, aujourd'hui, se
07:42 privent de ces produits de soins et d'hygiène.
07:44 Et en fait, cette loi-là, elle ne bénéficie qu'à trois grandes multinationales mondiales
07:49 parce qu'en fait, cette industrie-là, c'est… on peut les citer d'ailleurs,
07:52 c'est Procter & Gamble, c'est Henkel, c'est Unilever.
07:55 Donc eux vont augmenter leurs marges et les Français, socialement, sont dans une situation
08:00 qui est une situation de privation.
08:01 Donc je vais lui demander, à tout le moins, un moratoire d'un an sur l'application
08:05 de cette loi et je vais écrire au président de groupe en leur disant "écoutez, vous
08:09 avez pris cette loi dans un contexte qui a beaucoup changé, la privation de consommation,
08:13 elle est là, je vous demande un moratoire d'un an pour l'application de cette loi
08:17 afin qu'on donne un tout petit peu d'air aux Français sur leur consommation".
08:22 Ça veut dire des promotions plus importantes et plus fréquentes si vous obtenez satisfaction ?
08:26 Ça veut dire ce qu'on fait aujourd'hui, c'est-à-dire la liberté des promotions
08:29 sur ces produits d'hygiène, de soins et de drogueries.
08:33 Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour et l'invité de France Info, vous restez avec
08:37 nous, vous êtes avec nous dans une minute, juste après le Fil info avec Maureen Swignard.
08:41 La France Insoumise va saisir le Conseil d'État sur l'Abaya, c'est ce que va proposer
08:47 le coordinateur de la France Insoumise, Manuel Bompard, à son groupe parlementaire après
08:52 la déclaration du ministre de l'Éducation nationale.
08:55 Gabriel Attal veut interdire dans les établissements scolaires cette longue robe portée par certaines
08:59 femmes et jeunes filles musulmanes.
09:01 Pour Bruxelles, la décision d'expulser l'ambassadeur français au Niger est une nouvelle provocation
09:06 de la part des poutchistes.
09:07 L'UE exprime son plein soutien à celui qui reste en poste.
09:11 Paris décide de ne pas obéir à la jeune au pouvoir et ne reconnaît pas son autorité
09:17 après un mois du coup d'État.
09:19 Une convocation au ministère des Sports, les dirigeants de l'athlétisme français
09:23 ont rendez-vous aujourd'hui avec Amélie Oudea Castera après un mondial au bilan catastrophique.
09:27 Une seule médaille d'argent pour les bleus.
09:30 Sur France Info, la ministre promet une réunion constructive, franche et utile à un an des
09:35 Jeux olympiques.
09:36 La terre qui tremble au sud-est de Bagnères de Luchon, en Haute-Garonne, un séisme de
09:40 4,6 enregistré hier soir.
09:42 Les pompiers précisent qu'il n'a pas fait de dégâts ou de victimes.
09:46 Toujours avec Alexandre Bompard, le PDG du groupe Carrefour.
09:57 Vous allez voir Bruno Le Maire demain à Bercy, il réunit tous les distributeurs.
10:02 Jeudi ce sera le tour des industriels.
10:04 Vous dites en gros les négociations annuelles qui ont lieu de décembre à mars, c'est insuffisant,
10:10 il faut pouvoir se reparler.
10:11 Est-ce qu'il faut changer ce système des négociations une fois par an ?
10:14 Vous le disiez en introduction, nous on est présent dans 30 pays.
10:16 Dans les 29 autres pays, je négocie toute l'année.
10:20 Mon métier c'est de négocier les prix toute l'année.
10:23 Donc je m'adapte aux évolutions de cours et à différents éléments.
10:27 En France on a sanctuarisé ce moment de la négociation annuelle, ça se traduit par
10:31 ce qui se passe cette année.
10:32 Le 1er mars on a fixé les prix et en réalité on ne renégociera pas parce que les industriels
10:37 n'y sont pas obligés jusqu'au 1er mars prochain.
10:40 Mais il faut que ce soit clair parce que l'inflation elle est partout dans le monde, dans d'autres
10:44 pays.
10:45 Est-ce que c'est cette exception française qui rajoute à ce phénomène d'inflation ?
10:51 Oui c'est un élément additionnel parce qu'elle a figé les prix sur une situation qui est
10:56 celle des négociations autour de décembre-janvier.
10:59 Dans les autres pays où il n'y a pas cette négociation annuelle, les prix ont déjà
11:03 baissé ?
11:04 On commence à voir des baisses, cette fois-ci beaucoup plus significatives parce qu'on discute
11:07 en permanence avec les industriels.
11:08 Et par ailleurs, ça c'est le propre d'une négociation permanente, la relation est
11:13 beaucoup plus apaisée.
11:15 Il n'y a pas cette espèce de moment un tout petit peu tendu, paroxystique des négociations
11:21 annuelles où tout le monde se met derrière ses bureaux en se disant "ouh là là c'est
11:24 la négociation annuelle, on négocie toute la journée".
11:26 Et en fait ça se passe beaucoup mieux.
11:27 Le seul endroit au monde où nous avons des difficultés avec les industriels c'est la
11:30 France.
11:31 Et ce système-là y contribue.
11:33 Ce système de la négociation annuelle y contribue.
11:36 Et alors à Bruno Le Maire demain, vous allez lui dire aussi "il faut changer ce système
11:39 ?" ?
11:40 Oui mais moi je pense qu'il faut régler l'urgence.
11:41 L'urgence là c'est d'éviter qu'entre septembre et mars on se dise "bon bah au fond l'inflation
11:48 va un petit peu baisser, on est à 12,5, elle sera à 9,10 mais on sera toujours à 20%
11:51 sur deux ans".
11:52 Il faut traiter l'urgence.
11:53 Et c'est pour ça que l'urgence c'est "faisons vite un moratoire sur cette mauvaise loi en
11:57 ce moment qui conduirait à limiter des promotions sur des produits sur lesquels les Français
12:03 se privent déjà".
12:04 Il faut que ce soit clair là encore, si jamais on faisait un moratoire sur cette loi, à
12:10 quel moment vous serez capable de faire baisser les prix ? C'est une question de jour ?
12:13 Non.
12:14 Si on a un moratoire sur la loi, on continuera à faire ce qu'on fait en ce moment.
12:18 On continuera à faire des promotions massives sur le dentifrice, sur les lessives, sur les
12:21 couches, sur les protections féminines.
12:23 À partir du début de l'année prochaine, si la loi s'applique, là on s'arrêtera.
12:26 On s'arrêtera de faire des promotions.
12:29 On les limitera à 34%.
12:31 On a parlé des marques distributeurs.
12:33 Ça semble être le phénomène, il faudrait qu'on s'arrête quelques instants là-dessus,
12:36 parce que c'est le phénomène de ce début d'année.
12:38 Les grandes marques chutent de 7,3% depuis un an.
12:42 Vos marques de distributeurs augmentent énormément.
12:45 Vous y gagnez, vous y gagnez énormément.
12:48 D'abord, nous on a beaucoup investi là-dedans.
12:50 C'était un des éléments clés de mon projet à l'arrivée chez Carrefour.
12:53 Reprendre la main sur nos marques distributeurs, redevenir le leader sur les marques distributeurs.
12:58 J'avais fixé un objectif ambitieux à l'époque, ça représentait 20% de chiffre d'affaires.
13:02 J'avais dit à 2026, il faut qu'on soit à 40% de chiffre d'affaires.
13:06 C'est du chiffre d'affaires pour vous, mais est-ce que vous rendez du pouvoir d'achat aux Français à travers des marques distributeurs ?
13:09 Alors qu'est-ce qu'elles ont comme particularité ces marques distributeurs ?
13:11 D'abord, ce sont des produits, les prix sont bien moins chers.
13:14 L'écart de prix entre une marque distributeur et une marque nationale, c'est pour ça que ça marche aussi bien.
13:19 Il est de 30%.
13:21 Ce sont des produits qui en général, en moyenne, quelquefois c'est supérieur à ça,
13:26 sont 30% moins chers.
13:27 Quelquefois, c'est supérieur à ça.
13:28 Avant de venir, je discutais avec un de mes vendeurs et je regardais sur la lessive Inkel, par exemple, le chac,
13:35 on connaît tous, le prix aujourd'hui d'Inkel est à 6,5 le litre.
13:40 Chez nous, il est à 3 euros le litre sur la même lessive.
13:43 Donc vous voyez, l'écart peut être à 50-55%.
13:44 Donc d'abord, c'est moins cher.
13:45 Pour des produits équivalents ?
13:46 Produits exactement équivalents.
13:48 Ensuite, nous, on a beaucoup investi sur la qualité de ces marques distributeurs.
13:53 C'est des produits de qualité sur lesquels on y a engagé notre raison d'être,
13:57 qui est la transition alimentaire pour tous.
14:00 Donc on a supprimé des tonnes de sucre, des tonnes de sel, des substances controversées.
14:04 Ça, c'est de la mission de Carrefour.
14:05 Mais alors du coup, on a envie de vous demander pourquoi vous vous plaignez ce matin ?
14:07 Puisque vous y gagnez.
14:08 Cette inflation des grandes marques, des prix des grandes marques,
14:11 elle vous favorise ?
14:12 Elle favorise vos marques distributeurs ?
14:14 Mais je ne me plains pas, je me désespère pour les Français.
14:17 Parce que les Français, eux, ils aiment les marques distributeurs de plus en plus,
14:22 mais ils aiment aussi leurs marques nationales.
14:24 Moi, je ne suis pas l'ennemi des marques nationales, ce sont mes partenaires.
14:26 Et les Français, ils aiment les marques nationales.
14:28 Ils ne rejettent pas toutes les marques nationales,
14:30 ce sont les marques auxquelles ils sont habitués.
14:32 Et quand ils voient ces prix avec un écart de 30-40% par rapport aux marques distributeurs,
14:37 les Français ne peuvent pas les acheter.
14:38 Donc je ne me plains pas, je me désespère pour mes clients.
14:41 Et j'espère que les industriels vont se rendre compte très vite
14:45 que la baisse des volumes qu'ils connaissent
14:47 et que nous ne connaissons pas sur les marques distributeurs,
14:49 c'est un problème majeur pour eux,
14:51 mais c'est surtout un problème majeur pour les Français.
14:53 Il faut qu'ils jouent un tout petit peu le jeu des consommateurs finaux.
14:56 Plus de 45 milliards d'euros de chiffre d'affaires au premier semestre 2023 pour Carrefour,
14:59 c'est une progression de plus de 8% sur un an.
15:02 On a l'impression que l'inflation, finalement, ça a aussi du bon pour vous en termes de résultats.
15:07 Quand vous avez une inflation, comme au premier semestre,
15:09 dans le domaine alimentaire, qui est autour de 16-17%,
15:12 ça, c'est une bonne nouvelle pour personne.
15:14 Mais vos marges augmentent.
15:17 Non, évidemment, les revenus augmentent, le chiffre d'affaires augmente.
15:19 Et vos marges.
15:20 Mais les coûts explosent.
15:22 Tous mes coûts explosent.
15:22 Moi aussi, j'ai des coûts.
15:24 J'ai des coûts d'ouverture de magasins,
15:25 j'ai des coûts de distribution,
15:26 j'ai des coûts de personnel,
15:27 j'ai... Tous mes coûts explosent.
15:28 Mais vos marges aussi, elles augmentent.
15:29 Pourquoi mes marges se portent bien ?
15:31 Parce qu'on a fait un extraordinaire travail,
15:33 je crois qu'il nous est un peu reconnu,
15:34 de transformation de l'entreprise.
15:36 On fait chaque année des plans d'économie aussi d'un milliard d'euros
15:39 et on gagne des clients.
15:40 On a gagné 400 000 clients au premier semestre.
15:42 Donc, on est dans une dynamique de gain de clients.
15:45 Quand vous avez une dynamique de gain de clients
15:46 et quand vous faites des plans d'économie d'un milliard,
15:48 vos marges, qui restent beaucoup plus faibles
15:51 que celles des industriels,
15:52 ça c'est évidemment connu de tous,
15:54 vos marges progressent un petit peu.
15:56 Ça, c'est la bonne tenue de l'entreprise.
15:58 Mais vous savez, l'inflation dans notre secteur,
16:00 c'est une mauvaise nouvelle.
16:01 D'ailleurs, il y a des acteurs qui se portent très mal
16:03 parce que quand vous avez une inflation pareille,
16:05 c'est très difficile à gérer.
16:06 Vos coûts explosent,
16:07 comme pour les industriels d'ailleurs.
16:08 Alexandre Bompard Total a confirmé hier
16:10 sa volonté de bloquer les prix de son carburant
16:13 à 1,99€ par litre dans ses stations-services en France.
16:16 Et ce, jusqu'à la fin de l'année 2023.
16:19 Vous, quel geste êtes-vous prêt à faire ?
16:20 Nous, on ne fait pas de grandes annonces sur l'essence depuis le début
16:23 parce qu'en fait, on vend quasiment l'essence, toujours,
16:26 parce que là aussi, c'est concurrentiel
16:27 avec nos camarades de Leclerc, avec Total aussi.
16:30 On vend quasiment à prix coûtant ou à un centime de marge.
16:33 Donc, les grandes annonces,
16:34 je me mets à 1,99€, etc., on ne les fait pas.
16:37 Mais depuis le début, nos clients le savent.
16:38 Et d'ailleurs, on gagne des parts de marché là-dessus.
16:40 C'est un problème de communication alors,
16:42 parce que quand on entend Leclerc, par exemple,
16:44 qui annonce cet été tous les week-ends d'à prix coûtant,
16:47 vous ne le faites pas, vous.
16:48 Ce n'est pas le choix qu'on a fait, nous.
16:49 Ce n'est pas le choix commercial d'annonce qu'on a fait, nous.
16:51 On se concentre sur l'alimentaire et on reste très bas sur l'essence
16:54 parce que c'est un produit d'appel important pour nos clients.
16:56 Alexandre Bampard, le PDG de Carrefour et l'invité de France Info,
17:00 vous restez avec nous.
17:01 On revient dans un instant, juste après le Fil Info.
17:02 Maureen Spignard.
17:03 Un suspect mis en examen pour homicide volontaire à Nîmes
17:07 est placé en détention provisoire.
17:09 Un jeune homme de 20 ans soupçonné d'avoir tué un autre homme
17:12 de 18 ans mercredi dernier.
17:14 La police soupçonne qu'il s'agit d'un règlement de compte
17:17 sur fonds de trafic de drogue.
17:19 Les industriels, en dépit de la baisse des cours,
17:21 ont décidé de ne pas renégocier l'accusation sur France Info
17:25 du PDG de Carrefour.
17:26 L'inflation ralentit mais reste importante,
17:29 surtout pour l'alimentaire.
17:30 Les industriels et les distributeurs ont rendez-vous
17:32 avec le ministre de l'Économie cette semaine.
17:35 Après plusieurs années d'expérimentation,
17:37 la RATP généralise la mesure en région parisienne.
17:41 Dès vendredi, il sera possible, après 22h,
17:43 de demander aux conducteurs de bus de s'arrêter
17:46 où l'on veut sur la ligne.
17:47 Une mesure qui est prévue notamment pour les femmes
17:49 pour limiter les trajets à pied dans la rue la nuit.
17:53 La Fédération espagnole de football demande la démission
17:56 immédiate de Luis Rubiales.
17:58 Le président du foot espagnol a embrassé de force
18:00 une joueuse de l'équipe nationale.
18:02 Plusieurs milliers de personnes ont manifesté hier à Madrid
18:05 pour dénoncer une agression.
18:10 France Info.
18:11 Le 8.30, France Info.
18:14 Jérôme Chapuis, Salia Braklia.
18:16 Toujours avec le PDG du groupe Carrefour,
18:17 Alexandre Bompard.
18:18 Alors, en attendant que les industriels acceptent
18:22 de baisser les prix, puisque vous dites qu'ils ne répondent pas
18:24 à vos demandes, qu'avez-vous prévu de faire, vous,
18:27 dans les mois, les semaines, les mois à venir,
18:30 pour pouvoir faciliter l'accès à vos produits aux Français ?
18:34 D'abord, on a fait beaucoup, nous et d'ailleurs nos concurrents.
18:37 On a multiplié les dispositifs anti-inflation
18:40 depuis un an et demi.
18:40 Aujourd'hui, j'annonce ce matin qu'on baisse le prix
18:43 de 500 nouveaux produits, à la fois des produits
18:47 de marque nationale, avec quelques industriels
18:49 qui ont joué le jeu, et pour les autres,
18:50 on comprime encore plus nos marges,
18:52 et des marques distributeurs.
18:53 Donc, 500 produits vont voir leur prix baisser
18:55 d'en moyenne 10 %.
18:56 On en avait déjà baissé 600, le prix de 600 produits
19:00 en mai-juin.
19:01 Donc, on continue cette politique de baisse régulière
19:03 massive de prix autour de 10 % pour être le plus proche
19:07 possible des attentes des consommateurs.
19:09 Et donc, 500 nouveaux produits qui s'ajoutent aux 600
19:11 que nous avions baissés en mai-juin dernier.
19:13 C'est un nouvel exemple, et je sais que mes concurrents
19:16 aussi développent d'autres marques,
19:19 de manière à être le plus efficace possible
19:25 pour répondre aux attentes, à la crainte
19:26 et aux inquiétudes des consommateurs.
19:27 Le combat des syndicats en cette rentrée,
19:29 c'est bien sûr le pouvoir d'achat.
19:31 Ils réclament de nouvelles hausses de salaires.
19:33 Ils vont d'ailleurs se mobiliser le 13 octobre prochain.
19:35 Qu'est-ce que vous faites, vous, chez Carrefour ?
19:37 Est-ce que vous êtes prêts à encore augmenter
19:38 les salaires en cette rentrée ?
19:39 On a un dialogue social qui a très bien fonctionné,
19:41 je crois, depuis le début de l'inflation.
19:43 On a eu des hausses régulières.
19:45 Cette année, on est à 575 % de hausses.
19:46 Mais vous pourriez aller plus loin ?
19:47 On est à 575 % de hausses sur l'année.
19:51 Ce qui s'ajoute à, parce qu'on va mieux,
19:54 une augmentation très forte des participations,
19:57 qui a atteint 1 000 € pour la première fois
19:59 depuis 20 ans chez Carrefour.
20:01 Et puis, à des primes qu'on a pu verser à différents moments.
20:04 Donc, on a un dialogue social qui fonctionne bien.
20:07 On a des augmentations régulières.
20:08 Elles étaient de 7,5 % l'année dernière.
20:09 Elles sont de 5,75 % cette année.
20:11 Et on va continuer à faire ça pour accompagner, nous aussi.
20:14 On a 80 000 collaborateurs dans nos magasins.
20:16 On a 150 000 personnes qui travaillent sous enseigne
20:18 au Carrefour en France pour accompagner le plus possible
20:20 le pouvoir d'achat de nos salariés.
20:23 Alexandre, on parle lors de la dernière Assemblée générale.
20:25 En juin, c'est votre salaire qui a été dénoncé
20:27 par les syndicats et par une grosse partie des actionnaires,
20:30 ce qui est assez rare pour un groupe comme Carrefour.
20:33 Plus de 9 millions d'euros pour l'année dernière, selon la CGT.
20:36 Est-ce que vous considérez que vous les méritez ?
20:38 Non, ce n'est pas le bon chiffre, mais moi, je considère toujours
20:40 que les discussions sur ma rémunération sont légitimes.
20:42 Ce n'est pas un tabou.
20:44 Comme vous le savez, c'est une rémunération qui est fixée
20:47 par le Conseil d'administration.
20:48 80 % est lié à l'atteinte d'objectifs quantitatifs, financiers,
20:54 quantitatifs aussi sur la RSE, qui est un axe très fort de développement.
20:58 Et donc, il y a ensuite une rémunération globale.
21:00 Les syndicats disent que vous ne les méritez pas
21:01 parce que vous avez une politique sociale qui est très, très dur.
21:03 C'est la position de la CGT.
21:05 Mais encore une fois, c'est un débat avec lequel
21:07 moi, je suis à l'aise.
21:08 Je comprends qu'on en parle, je comprends qu'on en débatte.
21:10 Elle est fixée par le Conseil d'administration sur la base de critères
21:13 qui sont des critères très précis et d'atteinte d'objectifs.
21:15 Quelquefois, je les atteins, quelquefois, je ne les atteins pas.
21:17 Il s'est passé beaucoup de choses cet été dans le secteur de la grande
21:20 distribution, notamment les très gros soucis du groupe Casino,
21:25 avec le rachat par Daniel Kretinsky.
21:27 Est-ce que le secteur des hypermarchés reste un secteur d'avenir ?
21:31 D'abord, qu'est-ce que ça dit, ce qui s'est passé, ces difficultés ?
21:34 Ça dit à la fois l'intensité de la concurrence dans notre secteur.
21:38 Ça dit la pression sur les marges.
21:40 C'est un secteur à petite marge, la grande distribution.
21:42 Ça dit les transformations gigantesques qu'il faut faire.
21:45 Mais dans dix ans, je continuerai à aller faire mes courses dans un hypermarché.
21:48 Ce que vous ferez dans dix ans, c'est que vous serez de plus en plus.
21:51 Et c'est ça que nous faisons chez Carrefour depuis cinq ans,
21:53 dans un modèle très omni-canal, pardon, où vous combinez la distribution
21:57 physique des hypermarchés, mais aussi chez nous, vous le savez,
21:59 des Carrefour Market, des petits magasins de proximité, City Contact, etc.
22:03 Et puis du e-commerce.
22:04 Et donc, nous, on est en train de faire une transformation massive
22:07 pour construire un modèle dans lequel on combine de la distribution physique
22:11 et de la distribution digitale, où on investit massivement.
22:14 Et c'est ça qui nous permet de gagner des nouveaux clients,
22:17 d'augmenter nos parts de marché, de trouver de la dynamique
22:20 et de faire des opérations d'acquisition.
22:22 C'est comme ça que nous avons fait l'acquisition de notre confrère Cora
22:25 au début de l'été.
22:26 C'est la plus grande opération faite en France par Carrefour depuis 20 ans,
22:29 ce qui nous permet de nous renforcer, de revenir sur le clair
22:31 et de continuer notre développement.
22:33 Mais il y a quelques années, on annonçait la mort de ces très,
22:35 très grandes surfaces à la périphérie des villes.
22:39 Pour vous, ce n'est pas du tout terminé ?
22:40 Moi, je n'y ai jamais cru.
22:42 Les hypermarchés ne sont pas morts.
22:43 Et d'ailleurs, on le voit bien à travers ces crises.
22:45 Ils sont une réponse extrêmement forte, extrêmement adaptée
22:49 aux attentes des clients, la variété de l'offre, les prix les plus bas.
22:52 Mais en revanche, ils ont besoin et ils avaient besoin de se transformer massivement.
22:56 C'est ce qu'on fait.
22:57 On a réduit leur taille.
22:58 On a introduit une nouvelle catégorie de produits.
23:01 On les a rendus beaucoup plus centrés sur des produits locaux.
23:04 On les a modifiés, on les a reliés au e-commerce.
23:07 C'est à la fois des centres de retrait de produits.
23:09 C'est des centres qui permettent la livraison aussi à domicile.
23:12 Bref, ce n'est pas l'hypermarché d'hier.
23:14 L'hypermarché d'hier, lui, il est mort.
23:15 Mais l'hypermarché de demain, il a un formidable avenir.
23:17 Alexandre Bompard, pendant les émeutes, il y a deux mois,
23:19 plusieurs commerces ont été pillés, dont plusieurs de vos magasins.
23:23 À combien vous avez estimé vos pertes ?
23:25 Vous savez, on est le premier employeur dans les quartiers.
23:28 On a une surreprésentation de nos magasins dans les quartiers, d'ailleurs.
23:31 On a des centaines de magasins qui sont dans les quartiers de la politique de la ville.
23:35 Et ça a été un choc, évidemment, pour le pays,
23:36 mais ça a été un choc terrible pour les équipes de Carrefour.
23:38 Quand vous travaillez tous les jours dans les quartiers depuis 30 ans
23:41 et que vous avez vos magasins saccagés et pillés,
23:45 il y a eu un petit moment de désespoir.
23:47 Mais ça ne vous détourne pas, justement, de l'envie d'investir dans ces quartiers ?
23:51 Eh bien, pas du tout, parce que je crois que notre mission,
23:54 notre vocation, c'est de continuer à investir.
23:56 Et investir, ça veut dire ouvrir des magasins,
23:58 ça veut dire recruter des jeunes issus des quartiers.
24:01 Moi, j'ai pris un engagement en 2021 de recruter 10 000 jeunes
24:05 issus des quartiers chaque année.
24:06 Et je le réitérerai avec encore plus d'énergie l'année prochaine,
24:10 parce qu'il faut qu'on le fasse et il faut aussi,
24:13 et ça, c'est la magie de notre secteur et chez Carrefour en particulier,
24:16 que l'ascenseur social fonctionne.
24:18 Il faut à la fois qu'on recrute des jeunes et qu'on leur donne envie de nos métiers.
24:21 On a 300 métiers chez Carrefour.
24:22 Et qu'ensuite, on dise à ces jeunes,
24:24 vous n'avez pas besoin de partir du quartier.
24:25 Dans le quartier, il y a plein, dans nos magasins, dans nos entrepôts,
24:29 il y a plein de métiers que vous pouvez faire.
24:31 Et donc, il faut que cet ascenseur social, il fonctionne.
24:33 Donc moi, je m'inscris en faux sur tous ceux qui disent,
24:36 bon, c'est l'échec de la politique de la ville,
24:37 c'est l'échec du rôle des associations,
24:39 c'est l'échec des entreprises qui investissent dans les quartiers.
24:41 Investissons encore plus dans les quartiers.
24:43 Il y a une réponse régalienne, ça, c'est pas ma responsabilité,
24:45 mais ma responsabilité, moi, de chef d'entreprise, c'est d'investir.
24:48 Et je peux vous dire que les équipes qui travaillent dans les magasins
24:50 sont contentes que j'en retienne ce discours-là,
24:52 parce qu'on est attaché à nos quartiers.
24:54 C'est là que nous sommes le plus représentés.
24:56 Alexandre Bompard, PDG de Carrefour,
24:57 merci d'avoir été l'invité du 8.30 France Info ce matin.