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00:00 *Musique*
00:05 Bonjour Christophe Béchu.
00:06 Bonjour Laurence Lénichal.
00:07 7 à 10 000 manifestants attendus dans les Deux-Sèvres cet après-midi manifestation
00:12 contre un projet agricole de retenue d'eau, ce qu'on appelle des bassines ou des méga-bassines.
00:16 On reviendra sur le fond de ce projet dans quelques instants.
00:19 D'abord, ces propos inquiétants de la préfète des Deux-Sèvres,
00:24 nous nous attendons à des violences importantes.
00:26 Est-ce que ce sont les informations aussi dont vous disposez ?
00:29 Ce sont effectivement les informations dont nous disposons et malheureusement parce qu'il y a eu un précédent.
00:33 Parce qu'au mois d'octobre, des manifestations contre ce projet
00:38 avaient conduit à ce que des casseurs d'ultra-gauche s'en prennent aux forces de l'ordre
00:42 avec 61 gendarmes blessés, des jets de boules de pétanque,
00:46 dont un gendarme grièvement blessé à cette occasion,
00:50 pour quelque chose qui n'avait rien ni de militant, ni de festif, ni de citoyen et ni d'écologiste.
00:54 C'est la réédition de ce scénario que vous craignez pour cet après-midi ?
00:57 Ça explique effectivement à la fois le déploiement de force qui a été décidé par les autorités,
01:03 et c'est ce qui explique les craintes, les appels à la prudence et l'interdiction de manifester
01:08 sur certains périmètres qui ont été le théâtre de ces affrontements
01:11 et sur lesquels on craint une forme de réédition.
01:13 Vous demandez encore aux manifestants de renoncer à leur projet,
01:15 de ne pas y aller, ceux qui prévoient encore ce matin, qui sont sur la route, qui nous écoutent ?
01:19 Il y a plusieurs sites.
01:20 Il y a un site festif, avec un cadre qui est un cadre autorisé,
01:25 mais il y a des endroits à proximité de ces chantiers sur lesquels très clairement,
01:30 le message c'est de ne pas aller se mêler à des gens qui ne viennent pas pour contester les projets,
01:35 mais pour casser du flic, pour casser des forces de l'ordre, pour remettre en cause le système.
01:41 C'est plus de 1000 de ces casseurs qu'on attend,
01:43 et ça explique encore une fois l'intensité du déploiement.
01:46 On peut s'opposer à des projets.
01:48 On ne peut pas se comporter de cette manière, on ne peut pas s'en prendre à des forces de l'ordre,
01:51 et on ne peut pas, sous couvert d'écologie, sous couvert d'ailleurs de quoi que ce soit,
01:55 transformer un moment de manifestation ou d'opposition
01:58 qui a toute sa place en démocratie, en un moment de déferlement de violence.
02:01 – Le dispositif policier et gendarme, ce sont 3200 hommes déployés,
02:06 des camions militaires, des quads, des hélicoptères,
02:08 et est-ce qu'il y a des consignes, à votre connaissance,
02:10 qui ont été passées auprès des forces de l'ordre ?
02:12 Consignes de la plus grande prudence,
02:16 et peut-être d'essayer d'user le moins possible de la force ?
02:20 – D'abord, ce sont des consignes qui sont des consignes généralisées,
02:23 et ce sont bien entendu des consignes qui valent sur ce territoire des Deux-Sèvres aujourd'hui.
02:28 Simplement, on sait qu'il peut y avoir aussi parmi les manifestants
02:31 des tracteurs qui ne seront pas seulement utilisés de manière festive,
02:33 et ça explique aussi une partie du dispositif qui a été mis en place.
02:37 – Et Vigilance particulière, je vous pose la question,
02:40 après la diffusion des images, hier vous les avez sans doute vues,
02:42 des images qui remontent en fait à lundi,
02:45 des membres de la fameuse brigade motorisée, la brave M des policiers à Paris,
02:50 qui humilient, qui menacent même les personnes qu'elles viennent d'interpeller.
02:54 Est-ce que la justice doit passer dans cette affaire ?
02:57 – Bien sûr, je crois que le… d'ailleurs le préfet de police a été très clair,
03:00 il a fait part à la fois de son émotion, du fait qu'il était choqué,
03:03 non seulement je partage cette émotion,
03:05 mais n'importe quel citoyen sincère ne peut qu'être outré d'entendre des propos de ce type.
03:10 – Ils n'ont pas la place dans la police, ces hommes-là.
03:12 – Mais ils n'ont pas leur place, j'allais dire, en République et en démocratie,
03:14 encore moins de gens qui se retrouvent avec la responsabilité de nous protéger.
03:19 – Et donc il faut que la justice passe, il faut qu'il soit condamné ?
03:21 – À partir du moment où le préfet de police dit dans les termes les plus clairs
03:25 qu'il va saisir l'inspection, on sait très bien que cette inspection,
03:28 elle conduira à un rapport et que ça aboutira à des mises en cause,
03:31 je le souhaite, je ne souhaite juste pas qu'on finisse par avoir un double standard
03:35 qui consiste à se concentrer sur des débordements,
03:39 sur des comportements qui sont inacceptables de la part de fonctionnaires de police
03:43 et qu'on oublie qu'on en a près de 500 qui ont été blessés pour la seule journée de jeudi,
03:49 que dans même un certain nombre de manifestations de province,
03:52 là aussi, sous couvert de manifestations, entre les portes de mairies qui ont brûlé,
03:58 les espaces qui ont été saccagés, les sous-préfectures auxquelles on a mis le feu
04:01 et les policiers qui ont été pris pour cible, avec parfois des quasi mots d'ordre
04:05 d'une partie de ces black blocs de s'en prendre à eux,
04:08 il faut qu'on fasse attention à ne pas tout ramener à des dérapages
04:12 qui sont inacceptables mais qui sont une minorité.
04:14 Sur le fond de la contestation dans les deux sèvres,
04:16 j'y reviens assez bassine, à ces retenues d'eau, je rappelle le projet,
04:20 ces 16 projets de retenues d'eau qui sont soutenus, projets enclenchés
04:24 par une coopérative d'agriculteurs soutenues par l'État,
04:26 alors l'idée c'est de pouvoir aller remplir une sorte d'immense citerne en plein air l'hiver
04:31 en allant puiser dans des nappes phréatiques,
04:33 pour pouvoir moins puiser dans ces nappes phréatiques pendant l'été
04:36 quand il y a un peu moins de précipitation.
04:38 Le problème c'est qu'on voit cet hiver que ces nappes phréatiques,
04:40 elles sont déjà à sec, elles ont déjà une situation dégradée,
04:44 avec un sous-sol si mal en point, est-ce qu'on a la certitude
04:47 que ces bassines ne vont pas tout simplement vider les nappes en hiver ?
04:50 Alors, d'abord de manière générale, il faut qu'on s'habitue à vivre avec moins d'eau,
04:54 c'est ce que dit le rapport du GIEC il y a encore quelques jours,
04:56 et la meilleure des retenues, la meilleure des bassines, c'est la nappe phréatique.
04:58 On attend toujours le plan d'eau du gouvernement.
05:00 Il est bouclé et je peux vous dire à ce stade qu'il sera présenté la semaine prochaine.
05:05 Très bien.
05:07 Très concrètement, il n'y a pas d'autre trajectoire collective
05:10 que d'aller vers de la sobriété, que de faire attention,
05:12 que de mettre en place des dispositifs de goutte à goutte.
05:15 Mais à chaque territoire, il y a des réalités, hydrographiques, géographiques,
05:19 et le projet en l'état, ce n'est pas le projet du gouvernement,
05:22 c'est le projet de 450 agriculteurs dans des coopératives
05:24 soutenues par la région socialiste, par le département de droite,
05:29 par y compris madame Bateau à l'époque quand le protocole a été signé,
05:33 avec des engagements après des moindres...
05:34 - Enfant-premier ministre de l'écologie et aujourd'hui députée des Deux-Sèvres.
05:37 - Député NUPES, et ce protocole qui est encadré,
05:40 il a fait l'objet d'une validation par le BRGM,
05:43 qui est celui qui analyse le niveau des nappes phréatiques
05:45 et qui dit, en examinant le projet,
05:48 il permettra d'améliorer le débit des tiages pendant l'été.
05:51 Il est globalement vertueux quand on regarde les côtés positifs et les côtés négatifs.
05:56 Et je le dis de la manière la plus claire qui soit.
05:59 La bassine, ce n'est pas la solution aux dérèglements climatiques.
06:01 Ça ne va pas être comme ça qu'on va partout en France s'en sortir.
06:03 Mais ne pas regarder territoire par territoire
06:06 quelles sont les solutions qui nous permettent de continuer à produire.
06:08 Parce que dans cette histoire, il y a une dérive sémantique.
06:11 Quand j'entends des gens dire "c'est un accaparement de l'eau",
06:15 ce n'est pas un projet pour remplir les jacuzzis...
06:17 - On en entend beaucoup ça.
06:18 - Ce n'est pas un projet pour remplir le jacuzzi des agriculteurs.
06:21 C'est un projet qui est fait pour assurer de la production agricole, pour nous nourrir.
06:25 Il faut, dans ce contexte de transition écologique,
06:27 qu'on mesure qu'il n'y a pas d'agriculture sans eau
06:29 et que si à la fin, la solution la plus hypocrite, c'est de dire
06:33 "il faut qu'on arrête de produire pour importer des produits qui viennent d'ailleurs de pays
06:37 qui sont eux-mêmes confrontés parfois à des difficultés hydriques,
06:39 on aura juste déplacé".
06:41 Le problème, on ne l'aura pas réglé.
06:42 - Je reviens à la question des nappes phréatiques
06:43 qui peuvent l'hiver être dans des situations dégradées.
06:46 Des spécialistes qui disent "ça arrivera de plus en plus, des épisodes de ce type-là".
06:49 - De manière très concrète.
06:51 - Qui décidera de l'allocation de ressources ?
06:52 S'il y a peu d'eau dans les nappes,
06:54 est-ce que ça va aux agriculteurs ?
06:55 Ou est-ce qu'il y aura une répartition entre agriculteurs
06:59 et les particuliers autour, par exemple, qui craignent aussi d'être privés d'eau ?
07:01 - Si on parle spécifiquement de Saint-Solyn,
07:03 le niveau exact des nappes déterminera ou non l'autorisation de prélevé.
07:08 C'est prévu dans le protocole et dans le projet.
07:11 Et de façon spécifique, si les nappes ne sont pas remplies,
07:14 il n'y aura pas d'autorisation de remplissage de la bassine.
07:17 C'est écrit noir sur blanc dans le protocole de la fin de l'année 2018.
07:20 - Christophe Béchut, vous avez dit à l'instant que le plan eau sera dévoilé la semaine prochaine.
07:24 D'abord, est-ce qu'on sait quel jour ?
07:26 - Je vous ai dit qu'il serait présenté la semaine prochaine.
07:28 Ne poussez pas votre avantage, vous le saurez très très bientôt.
07:30 - Vous allez demander forcément un effort aux Français,
07:32 puisque l'eau est une ressource de plus en plus rare en France.
07:34 On le voit depuis cet été.
07:36 Chaque Français consomme, ce sont vos chiffres,
07:37 149 litres d'eau potable par jour et par personne.
07:40 Est-ce que vous avez déjà une idée de l'effort qui sera demandé à chaque Français ?
07:44 De réduire de combien de litres sa consommation ?
07:47 - On va présenter ça, mais je reprends les propos de Naïla Latrouze il y a quelques minutes.
07:51 Ce n'est pas sur les particuliers seuls qu'il faut qu'on fasse porter l'effort.
07:54 On a un sujet global.
07:56 Oui, on consomme 149 litres d'eau potable par jour et par personne.
08:00 Dans tout ça, il y a l'eau qu'on pourrait ne pas utiliser
08:03 et il y a l'eau qui pourrait ne plus être potable,
08:05 parce que ce serait de l'eau de pluie, parce que ce serait de l'eau grise.
08:07 On va évidemment bouger sur l'autorisation, par exemple,
08:09 d'utiliser l'eau de son lave-linge pour aller au fond de ses toilettes
08:13 et éviter que ce soit de l'eau potable partout.
08:15 - Ce qui n'est pas autorisé pour l'instant.
08:16 - Ce qui est interdit, à la minute où on se parle.
08:18 On va bouger sur la réutilisation des eaux usées.
08:21 On va bouger sur les récupérateurs d'eau de pluie pour pousser à ça.
08:24 Et il y a tout le volet particulier.
08:25 Mais il y a le volet agricole.
08:26 On va évidemment regarder en face, parce qu'on sait que
08:29 en termes de prélèvement, il faut des trajectoires de sobriété.
08:32 Il y a des enjeux de qualité.
08:33 On est en train de discuter de quantité.
08:35 On a 56% de nos masses d'eau en France qui ne sont pas en bon état écologique.
08:38 - Et ça peut vouloir dire, pardon,
08:39 mais demander aux agriculteurs de changer de culture.
08:41 Par exemple, le maïs s'est terminé dans certains endroits.
08:44 Ça peut dire partir du plan ?
08:45 - Ça veut dire regarder la réalité en face.
08:47 La réalité, c'est celle d'un réchauffement qui fait que
08:49 vous n'avez pas seulement moins d'eau,
08:50 mais vous avez aussi des sols qui ne sont plus les mêmes.
08:52 Vous avez des températures qui ne sont plus les mêmes.
08:54 Ça va forcément pousser à bouger une partie de nos productions
08:58 et de notre modèle agricole.
08:59 De la même manière que sur la forêt,
09:01 on voit bien que toute une partie des essences du bassin méditerranéen,
09:04 ça va correspondre aussi à des types de replantations
09:06 plus hauts après les incendies en France.
09:08 - On attendra le plan donc la semaine prochaine.
09:10 Christophe Béchut, en attendant, dans un tout petit instant,
09:12 on va parler de la réforme des retraites et d'une éventuelle porte de sortie.
09:15 Alors que se tient le congrès de votre parti, Horizon, aujourd'hui.
09:19 D'abord le Fil info 8h42, Sophie Echene.
09:21 - L'IGPN, la police des polices,
09:23 saisie par le préfet de police de Paris, Laurent Nunez,
09:26 après la diffusion d'un enregistrement de plusieurs policiers de la Bravem,
09:30 la brigade motorisée.
09:31 On les entend menacer et intimider.
09:33 Plusieurs manifestants interpellés lundi soir
09:35 en marge d'un rassemblement contre la réforme des retraites.
09:39 Vers une sortie de crise autour des poubelles à Paris,
09:41 les trois incinérateurs qui entourent la capitale
09:43 doivent se remettre à fonctionner ce matin, selon leur gestionnaire.
09:46 Un barrage filtrant est en place actuellement,
09:48 devant celui d'ici les Moulinots.
09:50 Il reste encore près de 10 000 tonnes de déchets
09:52 non ramassés sur les trottoirs parisiens.
09:55 C'est un phénomène qui survient habituellement l'été.
09:57 L'Espagne est en train de subir son premier grand incendie de l'année.
10:01 Plus de 3000 hectares de forêt sont déjà partis enfumer
10:04 dans la province de Castellon.
10:05 1500 personnes environ ont dû être évacuées.
10:09 Et puis un événement rare prévu aujourd'hui,
10:11 un astéroïde va frôler la Terre.
10:12 Il passera à 175 000 kilomètres au-dessus de nos têtes.
10:16 Un phénomène sans danger qui ne se produit qu'une fois par décennie.
10:20 - On va voir avec Christophe Béchet, ministre de la Transition écologique
10:31 et ce contexte éruptif dans lequel se tient cette interview,
10:36 alors qu'une contestation sociale rythme depuis plusieurs semaines
10:40 le quotidien de la France.
10:41 Conséquence du conflit social autour de la réforme des retraites,
10:43 la visite du roi Charles III,
10:45 qui a été reporté pour des raisons diverses et notamment de sécurité.
10:49 Le syndicat des commissaires de la police nationale
10:51 met en garde un conflit.
10:52 Ça ne se règle pas dans la rue avec les forces de l'ordre,
10:55 ça se règle politiquement.
10:56 Quel est le débouché politique aujourd'hui ?
10:59 - Cette réforme des retraites, elle provoque des tensions
11:01 comme chacune des réformes des retraites qu'il y a eu par le passé.
11:04 Et à chaque fois, on s'est retrouvé avec des manifestations importantes,
11:06 avec des contestations qui ont duré et qui ont fini avec le temps par s'étioler
11:12 parce qu'il y a malgré tout, dans le fond, un sujet qui est celui
11:16 que nous ne pouvons pas être le seul pays d'Europe
11:18 dans lequel on vit plus longtemps, mais on ne travaille pas plus longtemps.
11:20 - Je vous arrête parce que la réforme de 1995 se solde par une dissolution,
11:25 celle de 2010 se solde par une élection qui a lieu deux ans plus tard.
11:28 Donc il y avait un débouché politique qui intervenait finalement
11:31 dans un avenir relativement proche.
11:33 Là, on peine à le voir.
11:35 - Sauf que personne ne peut dire que cette réforme des retraites,
11:37 elle prend les Français par surprise.
11:39 C'était à la fois au cœur de l'engagement d'Emmanuel Macron dès 2017.
11:42 Les circonstances et en particulier le Covid ont déjà conduit
11:46 à ce que la réforme ne soit pas conduite à son terme.
11:47 Ça a été redit en 2022.
11:49 Dans l'arc républicain, de très nombreux candidats avaient insisté
11:54 avant l'élection sur la nécessité de faire cette réforme
11:56 et un certain nombre ont été à cette élection en indiquant
11:58 qu'il faudrait avoir le courage de réformer les retraites.
12:02 Et donc, et encore une fois, je le redis, la France conduit une réforme
12:06 qui a été conduite dans les autres pays qui sont autour de nous,
12:09 avec parfois, c'est évidemment que j'ai un regret,
12:12 davantage de consensus à la fois politique sur le fait qu'on est d'abord
12:16 sur un sujet qui est démographique avant d'être un sujet qui est idéologique.
12:19 - Et pour passer à autre chose, est-ce que vous souhaitez par exemple
12:21 que le Conseil constitutionnel qui est saisi aujourd'hui de diverses demandes
12:25 et notamment d'une émise par la Première ministre pour évaluer cette loi,
12:28 en général laissage statut en un mois,
12:31 est-ce que vous souhaitez que ça aille plus vite pour pouvoir
12:32 sortir éventuellement plus vite de la crise ?
12:34 - Ce ne serait pas conforme à la séparation des pouvoirs
12:36 qu'un membre du gouvernement aille expliquer que le Conseil constitutionnel
12:40 doit se dépêcher et ça ouvrira en plus la porte à des interprétations
12:43 sur la décision qui serait rendue.
12:44 Donc, il faut laisser le Conseil constitutionnel travailler
12:47 dans la plus grande indépendance, ce qui est toujours le cas.
12:51 Il est certain que cette décision, elle est attendue
12:53 parce que c'est la prochaine étape, la dernière étape avant la promulgation.
12:57 - Il faut que la Première ministre élargisse le socle de la majorité.
13:00 C'est la mission qu'elle a reçue du président de la République,
13:02 mais c'est la deuxième fois en fait qu'elle reçoit cette mission
13:04 parce que c'était déjà le cas en mai dernier.
13:06 Elle n'y était pas parvenue, pourquoi est-ce qu'elle y arriverait cette fois-ci ?
13:11 - Au lendemain immédiat d'une élection, c'est parfois moins simple
13:13 quand vous êtes dans les jours qui suivent un dimanche électoral.
13:17 - Vous pensez que c'est plus simple aujourd'hui ?
13:19 - Je ne dis pas ça.
13:20 Je dis que le président a évidemment raison de souhaiter
13:23 que cette majorité soit élargie, que ça correspond de toute façon
13:27 aux souhaits profonds d'Elisabeth Borne, qui dès le discours qu'elle a pu faire
13:31 de politique générale, elle a insisté qu'elle souhaitait
13:33 travailler avec tout le monde, qu'elle souhaitait faire en sorte
13:35 d'être dans une logique où elle irait chercher les voix sur les textes
13:39 dont elle avait besoin.
13:40 - Pour l'instant, personne chez les LR ne veut travailler avec elle,
13:42 à part, je souligne quand même, Alexandre Vincentdet, le député,
13:46 qui le demande dans le Figaro.
13:49 Mais il est bien seul chez les Républicains.
13:51 - Moi, je préfère essayer de regarder la moitié pleine du verre.
13:53 Ce que je veux dire, c'est qu'il y a eu un certain nombre de parlementaires
13:56 qui ont refusé de voter les motions de censure,
13:58 qui sont intervenus en responsabilité sur des textes.
14:02 Le projet de loi sur le nucléaire, si important pour notre transition
14:06 écologique, il a été adopté.
14:07 Celui sur les énergies renouvelables, il a été adopté.
14:10 Une partie de la réforme du travail a été adoptée.
14:14 Donc, des majorités de projets, au cours de ces derniers mois,
14:17 elles se sont formées.
14:18 Ce serait évidemment plus confortable d'être dans une logique où,
14:21 au lieu d'être seulement au coup par coup, certains Républicains,
14:24 au sens large et générique du terme, de droite et de gauche,
14:28 sont en capacité de se dire que le sujet, ce n'est pas d'aider
14:32 une première ministre, un gouvernement, un président de la République,
14:35 c'est d'aider le pays, c'est de faire en sorte de se retrouver
14:38 en responsabilité.
14:39 Il y a parfois dans les discours, en disant "on ne va pas servir
14:41 de béquille à tel ou tel", une façon d'aller personnaliser
14:44 les choses en oubliant que s'engager en politique,
14:47 c'est s'engager pour l'intérêt général et pour son pays.
14:50 Ce n'est pas s'engager d'abord pour des raisons qui sont des raisons partisanes.
14:52 - On attend l'appel que vous lancez.
14:54 Pour l'instant, il reste sans réponse.
14:56 Dans ce contexte, en tout cas, se réunit le parti Horizon, votre parti.
14:59 Vous en êtes même le secrétaire général.
15:01 C'est le parti fondé il y a un an et demi maintenant par Edouard Philippe,
15:03 l'ancien premier ministre, qui est votre ami.
15:05 Comment il va d'ailleurs, Edouard Philippe ?
15:08 - Vous aurez l'occasion de l'entendre cet après-midi.
15:10 Ce moment, il est important puisque c'est le premier congrès
15:12 depuis la création du parti au Havre, il y a un an et demi.
15:15 Du temps a passé.
15:18 Aujourd'hui, il y a plus de 20 000 adhérents.
15:20 Il y a plus de 800 comités locaux.
15:22 Et la prise de parole cet après-midi, je précise que la date du congrès,
15:25 elle n'a pas été choisie il y a quelques jours.
15:27 Elle a été choisie il y a déjà plusieurs semaines.
15:29 Elle permettra aussi d'entendre Edouard Philippe s'exprimer.
15:33 - Sur la réforme des retraites aussi ?
15:34 - Il l'a déjà fait cette semaine.
15:35 - Parce qu'il est très discret sur la réforme des retraites.
15:37 - Il s'est exprimé de manière très claire en apportant son plein soutien à la réforme.
15:41 Il l'a refait cette semaine avec des interviews qu'il a pu donner.
15:45 Mais je pense qu'il s'exprimera à nouveau sur le sujet cet après-midi
15:48 au Parc floral, évidemment.
15:49 - Dans l'élargissement de la majorité qu'évoquait Laurin
15:51 il y a quelques instants dans cette feuille de route
15:53 qui a été fixée à Elisabeth Borne,
15:55 quelle partition, quel est le rôle plutôt d'Horizon,
15:58 qui est un parti relativement récent,
16:00 qui s'est créé avec des anciens, des républicains,
16:02 et qui avait vocation justement aussi à aller chercher
16:05 un peu plus d'élus locaux que vous évoquiez à l'instant,
16:08 mais est-ce que vous avez vocation aussi à aller chercher des parlementaires,
16:11 à faire grandir ce groupe pour élargir la majorité ?
16:14 - C'est très exactement ce que nous faisons.
16:17 Il n'y avait personne il y a un an et demi,
16:18 il y a aujourd'hui plus de 400 maires,
16:20 il y a aujourd'hui plus de 20 000 adhérents.
16:21 - Ca pèse beaucoup sur vous l'élargissement de la majorité ?
16:24 - Beaucoup viennent de la droite de manière classique.
16:26 Je parle de ceux qui sont nos adhérents.
16:28 On a une très large partie aussi de primo-accédants,
16:34 si j'ose dire, dans la vie politique à un titre ou à un autre.
16:38 On prend toute notre part.
16:40 On la prend à l'Assemblée avec le groupe qui est présidé par Laurent Marcangeli.
16:43 On le prend dans le débat d'idées avec la volonté de multiplier les sujets,
16:47 les conventions, les réflexions qui peuvent permettre d'aller penser l'avenir
16:51 et de se demander comment on renouvelle aussi le logiciel de la majorité au sens large.
16:55 - Est-ce que vous leur dites aux Républicains qui ont pu être décontenancés,
16:58 on en a entendu certains ne pas comprendre exactement quelle était la ligne ces derniers temps
17:01 entre ceux qui ont voté la censure, ceux qui ne l'ont pas voté,
17:03 ceux qui comptaient voter contre le projet de réforme des retraites
17:07 et ceux qui, au contraire, discutaient avec le gouvernement,
17:09 est-ce que vous leur dites "vous avez une maison, ça s'appelle horizon" ?
17:12 - Je ne le dis pas seulement aux Républicains,
17:14 je dis à celles et tous ceux qui veulent faire de la politique,
17:17 qui veulent se projeter dans le temps long,
17:18 qui considèrent qu'essayer de faire en sorte que le local et le national
17:22 marchent davantage ensemble,
17:25 à tous ceux qui pensent qu'il faut qu'on ajoute une dose de régalien de manière plus forte
17:29 par rapport à ce qui a pu se faire dans le premier quinquennat,
17:32 il y a une famille politique qui s'est créée il y a 18 mois pour ça.
17:35 - Et vous le dites à Alexandre Vincent D, justement, qui dit, encore une fois dans le Figaro,
17:38 qu'il préfère Édouard Philippe à Laurent Wauquiez.
17:41 Vous lui dites "rejoignez-nous, la porte elle est ouverte".
17:42 - Je le dis à tous ceux qui n'ont pas encore fait cette déclaration.
17:45 - Christophe Béchu, merci beaucoup.
17:47 Ministre de la Transition écologique et secrétaire général du Parti Horizon
17:51 qui tient son congrès aujourd'hui.
17:52 On suivra bien sûr sur France Info la manifestation à Saint-Sauline
17:55 dans les Deux-Sèvres.