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00:00 (Générique)
00:05 Bonjour Manuel Bompard.
00:06 Bonjour.
00:07 Les fonctionnaires seront augmentés d'un et demi pour cent dans quelques jours au 1er juillet
00:10 et les plus bas salaires toucheront également une prime allant de 300 à 800 euros bruts.
00:15 Est-ce que vous saluez le geste du gouvernement ?
00:18 Non, enfin je salue tout ce qui va venir est toujours bon à prendre
00:22 mais quand on est dans un contexte d'explosion des prix
00:25 avec une inflation qui atteint plus de 5% cette année,
00:28 près de 15% sur les prix alimentaires,
00:31 une augmentation du point d'indice à hauteur de 1,5% et quelques primes,
00:36 en vérité il faut que tout le monde comprenne que ça se traduit par une baisse concrète
00:39 de la rémunération réelle donc du pouvoir d'achat des fonctionnaires.
00:43 Dans un contexte où les fonctionnaires ont déjà perdu beaucoup de pouvoir d'achat ces dernières années,
00:47 depuis 30 ans on estime que relativement à la hausse des prix
00:51 leur pouvoir d'achat a baissé de 17%.
00:53 Donc ça c'est une réalité concrète et donc ce geste du gouvernement
00:57 puisque c'est le terme qu'on utilise,
00:59 il ne va pas permettre de compenser cette baisse massive de pouvoir d'achat.
01:03 Est-ce que les mesures qui visent en priorité les plus bas salaires jusqu'au milieu de la grille
01:09 vous semblent quand même les moins mauvaises
01:11 puisque vous nous dites qu'il n'y a pas assez d'argent dans la balance ?
01:13 Dans l'insuffisance généralisée,
01:16 vous pouvez me demander de savoir si c'est mieux de mettre un petit peu sur ci ou un petit peu sur ça.
01:20 Vous, vous feriez quoi ? Vous les augmenteriez de combien ?
01:23 Je pense que les revendications des organisations syndicales
01:26 c'était une augmentation du point d'indice de 10%.
01:28 Je pense que c'est une proposition qui est une proposition raisonnable
01:31 mais surtout si on ne va pas se retrouver à commenter chaque année
01:34 de savoir si le coup de pouce gouvernemental est suffisant ou pas,
01:37 la proposition que moi je mets sur la table c'est d'indexer leur rémunération sur l'inflation.
01:42 C'est-à-dire que la rémunération du point d'indice soit automatique à l'augmentation des prix.
01:47 Uniquement pour les fonctionnaires ou pour tout le monde ?
01:49 Non, pour l'ensemble des salariés,
01:50 mais là en l'occurrence on parle de la situation des fonctionnaires
01:53 et vous saurez, ça aurait un mérite très important,
01:55 non seulement bien sûr ça leur permettrait de ne pas perdre du pouvoir d'achat
01:58 quand les prix augmentent,
01:59 mais ça permettrait de rentrer des cotisations sociales supplémentaires.
02:03 Si depuis 30 ans on avait indexé la rémunération des fonctionnaires sur l'inflation,
02:07 on aurait 8 milliards d'euros de plus dans nos caisses de retraite.
02:10 J'ai entendu, il me semble depuis 6 mois...
02:11 Voilà, c'est l'État qui les verse,
02:12 donc c'est l'État qui verserait des cotisations en plus à l'État.
02:15 Non, l'État ne verserait pas des cotisations en plus à l'État,
02:18 il verserait une rémunération supplémentaire,
02:20 donc il y aurait effectivement des cotisations en plus,
02:23 mais vous voyez bien que les 8 milliards d'euros de cotisation pour les retraites supplémentaires,
02:28 dans un contexte où on veut voler 2 ans de vie à la retraite aux Françaises et aux Français,
02:32 parce que soi-disant il y aurait en 2030 un déficit de 12 milliards,
02:36 là je vous parle de 8 milliards qui peuvent rentrer comme ça dans les caisses de l'État.
02:38 – En parlant de la réforme des retraites, une nouvelle fois la motion de censure
02:41 déposée par la gauche a été rejetée à l'Assemblée nationale,
02:43 est-ce que ça veut dire que la contestation contre la réforme des retraites, c'est terminé ?
02:47 – Non, la contestation contre la réforme des retraites, elle ne s'arrêtera jamais.
02:51 Il y a une opposition massive au report de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans,
02:57 le gouvernement est passé en force, il a triché,
03:01 ce qui s'est passé la semaine dernière à l'Assemblée nationale,
03:04 en empêchant les députés de voter sur la loi d'abrogation de la réforme des retraites,
03:08 c'est un passage en force et un déni de démocratie insupportable.
03:11 Donc Emmanuel Macron aura réussi…
03:13 – Ce n'est pas la Constitution ça ?
03:14 – Non pas du tout, pas du tout, quand vous empêchez…
03:17 – C'est illégal ?
03:18 – … aux députés de créer de nouvelles dépenses, plutôt de voter des mesures non financées ?
03:21 – On va prendre les choses étape par étape si vous voulez,
03:24 mais vous me demandez si tout a respecté la Constitution, je vous dis non.
03:27 Par exemple, quand la présidente de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale
03:31 a refusé les sous-amendements que nous avons voulu déposer en commission,
03:35 c'est une violation de la Constitution, parce qu'aucun article de la Constitution,
03:38 ni aucun article du règlement intérieur de l'Assemblée nationale d'ailleurs,
03:41 ne permet à une présidente de commission de refuser aux députés
03:45 le fait de déposer des sous-amendements.
03:47 Donc non, ce n'est pas la Constitution.
03:49 – C'est quoi votre option pour la suite ?
03:50 Parce que la loi a été promulguée, les premiers décrets d'application ont été publiés,
03:54 c'est quoi vos options pour la suite ?
03:55 Vous dites que le combat n'est pas terminé ?
03:57 – Le combat n'est pas terminé parce que tôt ou tard, cette réforme des retraites sera abrogée,
04:01 donc nos options pour la suite, il y a de nouvelles niches parlementaires,
04:05 de nos différents groupes de la NUPES qui vont arriver à la rentrée,
04:08 nous redéposerons des lois d'abrogation pour obtenir enfin cette abrogation.
04:12 À la fin de l'année, on aura une discussion sur le projet de loi de finances de la Sécurité sociale,
04:17 nous proposerons des amendements à l'intérieur de cette discussion
04:20 pour revenir sur cette réforme des retraites,
04:22 et en tout état de cause, je vous le dis, aux prochaines élections nationales,
04:26 nous défendrons l'abrogation de la réforme des retraites et le retour à la retraite à 60 ans.
04:30 – Ce sera uniquement au Parlement. – Ce combat ne s'arrêtera jamais.
04:32 – Malheureusement pas, ce combat que vous prédisez comme étant sans fin
04:35 jusqu'à la prochaine élection présidentielle, il se jouera.
04:37 – Non, jusqu'à la victoire, Marc Fesneau.
04:39 Jusqu'au fait que cette réforme soit retirée,
04:41 et jusqu'au fait que les gens puissent profiter de leurs meilleures années de vie à la retraite.
04:45 – Ou dans la rue aussi.
04:47 Mais dans la rue, on voit bien que la contestation,
04:49 elle va sans doute s'emparer d'autres sujets,
04:52 parce qu'après 6 mois de mobilisation avec les manifestations les plus puissantes de ce pays
04:56 depuis 50 ans, et un gouvernement qui fait la sourde oreille, qui n'écoute personne,
05:00 et qui passe en force et qui empêche les députés de voter,
05:03 au bout d'un moment les gens, c'est difficile pour eux de se mobiliser,
05:06 une nouvelle journée d'action, une nouvelle journée de grève, on perd du salaire,
05:10 bon, les gens, c'est compliqué au bout d'un moment.
05:12 Donc forcément la contestation, elle va prendre une autre forme.
05:15 Mais moi, je veux dire aux gens qui nous écoutent,
05:18 que leur mobilisation, elle n'est pas vaine,
05:20 que les manifestations auxquelles ils ont participé,
05:23 que la mobilisation sociale qui s'est déployée dans ce pays,
05:25 elle n'est pas vaine, qu'on a remporté un certain nombre de batailles culturelles
05:28 pour la retraite à 60 ans par exemple.
05:30 Une autre bataille culturelle, c'est le fait que tout le monde a vu,
05:32 dans cette période, à quel point les institutions de la 5ème République,
05:36 elles permettaient à un homme seul de décider contre tout le monde,
05:38 et donc c'était des institutions antidémocratiques,
05:41 desquelles il fallait tourner la page.
05:43 Ça, c'est des points d'appui qui ont été gagnés dans cette séquence
05:46 et qui seront très utiles pour la suite.
05:48 Donc je ne crois pas que le Président de la République ait remporté une victoire.
05:51 Si c'est la question que vous me posez,
05:53 je considère qu'au contraire, son dispositif a été déstabilisé.
05:59 Et je pense que la crise sociale, démocratique,
06:02 la colère qui s'est déployée dans ce pays, ne va pas disparaître.
06:04 Si vous misez sur ça, vous vous trompez.
06:07 Les gens sont en colère.
06:08 Il y a une colère sourde qui frappe le vis,
06:10 et cette colère s'exprimera sur d'autres sujets, j'en suis convaincu.
06:13 – Votre collègue insoumis, le Président de la Commission des Finances,
06:16 Éric Coquerel, était sous le feu des critiques la semaine dernière,
06:18 justement parce qu'il a jugé recevable la proposition de loi Lyot
06:20 qui visait à abroger la réforme des retraites.
06:23 Est-ce qu'il a pris une décision partisane ?
06:25 – Pas du tout.
06:25 Il a pris une décision qui est la mise en œuvre de la jurisprudence constante
06:30 et de la pratique constante à l'Assemblée Nationale
06:33 depuis le début de la 5ème République.
06:34 – Il n'a pas fait de la politique ?
06:35 – Pas du tout.
06:36 Ce qui s'est passé la semaine dernière de la part de la Présidente de l'Assemblée Nationale,
06:39 c'est inédit dans l'histoire de la 5ème République.
06:42 C'est-à-dire de refuser par amendement le rétablissement d'un texte de loi
06:46 qu'elle-même avait jugé recevable.
06:48 Parce que je rappelle quand même que la Présidente de l'Assemblée Nationale
06:50 a jugé cette proposition de loi d'abrogation de la réforme des retraites recevable.
06:54 – C'est le Bureau des Présidents qu'elle présente.
06:56 – Et ensuite, un article a été supprimé,
06:57 et quand nous avons déposé des amendements pour rétablir cet article,
06:59 elle a dit "cet article est irrecevable".
07:02 C'est inédit dans l'histoire de la 5ème République.
07:03 Éric Macron a exercé sa fonction d'une manière tout à fait convenable, tout à fait acceptable.
07:10 – Renferger la patronne des députés macronistes a laissé entendre
07:15 que s'il ne revenait pas à un rôle plus neutre
07:18 dans sa fonction de Président de la Commission des Finances,
07:20 il pourrait ne pas être renouvelé à la rentrée,
07:23 puisqu'il y a un vote et que la tradition depuis Nicolas Sarkozy
07:26 veut que ce poste revienne à l'opposition.
07:28 Si c'était le cas, que diriez-vous ?
07:30 – Non mais d'abord, j'observe que les macronistes de manière générale,
07:33 M. Macron, Mme Berger, ont un grave problème avec les contre-pouvoirs.
07:37 Dès qu'un contre-pouvoir leur déplait,
07:40 dès qu'il dit quelque chose qui ne va pas dans leur sens,
07:43 ils le mettent de côté.
07:44 Ils l'ont fait avec le Conseil d'orientation des retraites
07:46 où ils ont tapé sur les doigts du Président du Conseil d'orientation des retraites
07:49 parce qu'il avait donné les chiffres et que ces chiffres ne leur convenaient pas.
07:52 Quand vous avez la palme d'or à Cannes qui profite de sa nomination
07:57 pour dire quelque chose sur la situation de la culture en France,
08:00 ils lui tapent sur les doigts.
08:01 Et quand le Président de la Commission des finances fait respecter la règle,
08:04 ils lui tapent sur les doigts et ils veulent le remplacer.
08:06 C'est inacceptable.
08:07 La pratique… d'abord, là aussi il y a une constitution.
08:10 Et la constitution, elle dit que le Président de la Commission des finances
08:13 doit être un député qui siège dans l'opposition.
08:15 Et la coutume, la pratique, c'est le cas toujours.
08:17 – C'est plus une tradition dans la…
08:18 – Non, non, c'est un article de la constitution qui dit…
08:21 La tradition, je vais vous dire, on va être factuel.
08:23 Ce qu'il y a dans la constitution,
08:24 c'est que le Président de la Commission des finances
08:26 doit participer d'un groupe qui s'inscrit dans l'opposition.
08:28 Ce qui est la pratique, c'est que pour respecter ça,
08:31 les députés de la majorité ne participent pas à l'élection
08:36 du Président de la Commission des finances et quittent la salle.
08:39 Ça a toujours été le cas.
08:40 Et si les députés macronistes maintenant veulent décider à la place des oppositions
08:45 qui est le candidat de l'opposition
08:47 qui va être à la présidence de la Commission des finances,
08:49 ça serait une nouvelle ligne rouge de franchie.
08:51 – Emmanuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise,
08:53 invité de France Info, il est 8h41.
08:55 Sophie Echene pour le Fil Info.
08:57 Les eurodéputés sont réunis à Strasbourg aujourd'hui
09:01 avant un vote demain pour décider comment réguler l'intelligence artificielle.
09:05 Certaines voix appellent à ralentir sur son développement avec davantage de cadres,
09:09 d'autres s'inquiètent justement d'une réglementation trop stricte
09:12 qui pourrait entraîner un retard de l'Europe.
09:14 Les suites de l'affaire Kenzo,
09:16 ce petit garçon de 8 ans agressé dans une loge
09:18 alors qu'il assistait à un match de foot entre Ajaccio et Marseille.
09:21 Deux hommes se sont rendus d'eux-mêmes au commissariat d'Ajaccio hier
09:24 pour donner leur version des faits.
09:25 Ils sont en garde à vue, deux autres suspects sont toujours recherchés.
09:29 Ils accompagnent et soutiennent chaque jour les élèves en situation de handicap.
09:33 Les AESH se mettent en grève aujourd'hui.
09:35 Ils réclament un vrai statut et de meilleurs salaires.
09:38 Et puis le Paris Saint-Germain va-t-il se séparer de son attaque en star Kylian Mbappé ?
09:42 Le joueur de 24 ans a annoncé qu'il ne comptait pas activer son année supplémentaire en option
09:47 qui lui permettrait de rester au PSG jusqu'en 2025.
09:50 Le club envisage donc de le vendre dès cet été
09:52 pour ne pas le laisser partir gratuitement en juin prochain.
09:55 [Musique]
10:00 Le 8.30 France Info, Salia Brakia, Marc Flauvel.
10:03 - Toujours avec le coordinateur de la France Insoumise
10:05 et député des Bouches-du-Rhône, Manuel Bompard.
10:07 Sur ce même plateau, il y a quelques semaines,
10:09 votre collègue insoumis, François Ruffin, a déclaré qu'une possible proposition de loi
10:13 sur le changement de genre à 16 ans ou sur la GPA
10:16 ne devait pas être au cœur du projet de la gauche.
10:20 Déclaration qui a suscité quelques remous et même un peu plus dans votre camp.
10:23 François Ruffin s'est excusé dans la foulée.
10:25 Est-ce que vous considérez qu'il doit progresser sur ces questions de société ?
10:29 - Écoutez, je crois que c'était une maladresse et qu'il l'a reconnu lui-même.
10:33 Et moi, je n'ai pas l'intention, si vous voulez, d'entretenir pendant des semaines et des semaines
10:37 les polémiques ou les divisions que vous cherchez à insérer à l'intérieur de la France Insoumise.
10:43 - La question qui a été posée, c'est lui qui a répondu ça.
10:45 Il n'a pas été poussé dans ses rôtres.
10:47 - Je vous ai répondu de manière très claire.
10:49 Je pense que c'était une maladresse
10:51 et je pense qu'il s'en est expliqué lui-même.
10:54 - Le changement de genre fait toujours partie du programme de la France Insoumise ?
10:58 - Sur le fond, le fait d'inscrire dans la Constitution la possibilité de choisir librement son genre
11:03 fait effectivement partie du programme de la France Insoumise.
11:06 Et c'est une proposition forte qui s'inscrit dans notre vision politique.
11:10 La France Insoumise, ça s'inscrit dans un courant qui est un courant humaniste.
11:13 Et un des principes, le premier principe sans doute de l'humanisme d'ailleurs,
11:17 c'est de pouvoir choisir librement la personne que l'on a envie d'être
11:19 et pas de rentrer dans les cases que la société cherche à nous imposer.
11:23 - A quel âge ? Est-ce que ce sera 16 ans comme l'a fait la gauche en Espagne ?
11:26 - Il me semble.
11:27 - Ou est-ce que ce sera 18 ? C'est la question des parents qui est posée derrière.
11:30 - Ça dépend précisément de quoi on parle.
11:31 Si c'est la question de la liberté de choisir son genre à l'état civil,
11:37 oui, je pense qu'on peut discuter de l'âge,
11:39 mais je pense que 16 ans, ça se discute, ça s'entend en tout cas à partir du moment
11:44 où on considère qu'une personne à 16 ans, elle peut travailler,
11:46 considère qu'une personne à 16 ans, elle peut être jugée pour des actes qu'elle a commis.
11:50 Si à 16 ans, on considère qu'une personne peut être jugée pour des actes qu'elle a commis,
11:53 c'est donc qu'on considère qu'elle est maître d'elle-même.
11:56 - Donc sans l'autorisation des parents.
11:59 - Mais je pense qu'après, il faut toujours essayer de faire en sorte que ça se fasse dans la discussion.
12:04 Mais à 16 ans, oui, à 16 ans, on peut avoir des enfants sans l'autorisation de ses parents.
12:09 À 16 ans, on va au tribunal sans l'autorisation de ses parents.
12:12 Donc oui, je pense que c'est une option vers laquelle on peut s'orienter.
12:17 - Et sur la GPA, votre idée est faite aussi ?
12:19 - Non, mais sur la GPA, la position qu'a exprimée François Ruffin la dernière fois,
12:22 c'est la position de notre programme.
12:24 C'est-à-dire que nous ne sommes pas favorables aujourd'hui à l'instauration de la GPA.
12:29 Par contre, nous sommes favorables à la généralisation de l'APMA.
12:31 Ça, c'est la proposition qui est dans le programme "L'Avenir en commun"
12:34 que Jean-Luc Mélenchon a défendue à l'élection présidentielle
12:36 et que nos différents candidats ont défendu au moment des élections législatives.
12:41 - Manuel Bompard, est-ce que les abayas, ces robes longues et amples
12:44 que portent certaines adolescentes dans certains collèges, dans certains lycées,
12:48 ont leur place à l'école ?
12:51 - Mais bon, je vois bien qu'à chaque fois que le thermomètre dépasse les 30 degrés,
12:57 on ressort avec la nouvelle polémique sur les musulmans pour les cibler du doigt,
13:02 les attaquer et essayer de détourner l'attention médiatique.
13:06 Et je pense qu'il faut comprendre qu'il y a des gens qui souffrent de ça.
13:10 Et donc moi, je n'ai pas l'intention de participer à une énième campagne
13:13 de dénigrement des musulmans dans ce pays.
13:15 - Parce que vous dites que c'est une tenue musulmane.
13:17 Ce n'est pas ce que dit le CPM, le Conseil du culte musulman.
13:19 - Non, non, attendez, soyons précis.
13:21 Je ne dis pas que c'est une tenue musulmane.
13:23 Je pense qu'il y a des gens…
13:24 - Vous venez de dire que c'est un vêtement musulman.
13:25 - Non, non, non, non plus.
13:26 Non, attendez, attendez, je n'ai pas dit ça.
13:29 Je dis que l'attention médiatique qu'on essaye de faire porter sur cette tenue
13:36 vise, de manière peut-être indirecte, à stigmatiser les personnes de confession musulmane dans ce pays.
13:41 Et j'en suis convaincu, et je pense que tout le monde l'a ressenti comme tel.
13:44 Maintenant, sur le fond, qu'est-ce que c'est une abaya ?
13:47 C'est une robe ample.
13:48 Qu'est-ce que vous voulez faire d'autre ?
13:50 Il y a une loi aujourd'hui, qui a été adoptée en 2004,
13:53 qui vise à interdire les tenues religieuses ostentatoires à l'école.
13:58 Ben, ce n'est pas seulement pour moi.
14:00 J'ai entendu par exemple, vous l'avez dit vous-même, le CFCM,
14:03 dire que ce n'est pas une tenue religieuse.
14:05 Il peut peut-être y avoir des gens qui portent cette tenue avec une motivation religieuse.
14:09 Et aujourd'hui, la pratique, c'est de discuter avec les personnes qui la tiennent
14:12 pour vérifier si ça correspond à une motivation religieuse ou pas.
14:15 Qu'est-ce que vous voulez faire d'autre ?
14:16 Vous allez commencer à réglementer la longueur des jupes, l'ampleur des vêtements.
14:21 Vous allez faire l'Iran à l'envers ? Vous allez faire la police du vêtement ?
14:23 Ben non, vous ne pouvez pas, parce que vous allez rentrer dans une logique
14:26 dans laquelle vous ne sortirez jamais.
14:27 Le ministère demande aux chefs d'établissement d'évaluer eux-mêmes sur le terrain.
14:30 S'il s'agit d'un vêtement qui est lisé religieusement ou pas.
14:34 Je comprends que ce soit difficile pour eux de le faire,
14:36 parce qu'ils ont sans doute parfois d'autres choses à faire,
14:38 parce que les difficultés de l'école, malheureusement dans ce pays aujourd'hui,
14:41 ce n'est pas les abaya, vous voyez les difficultés de l'école.
14:43 Mais vous savez que les signalements sont de plus en plus nombreux
14:44 et ils sont sous-estimés d'après le ministère.
14:46 Juste sur le fond, parce que c'est intéressant,
14:48 vous dites "par l'intermédiaire des abaya, on vise les musulmans".
14:52 Est-ce que vous, vous ne maintenez pas cette ambiguïté ?
14:56 Un tweet de votre collègue Mathilde Panou a suscité la polémique.
14:58 Elle critiquait le fait que le journal Le Parisien, aujourd'hui en France,
15:01 fasse ça une, là-dessus, le Parisien fait ça une sur la tenue des femmes musulmanes,
15:05 c'est ce qu'elle écrit sur Twitter.
15:07 Pour ce journal, comme pour beaucoup d'autres, l'islamophobie fait vendre.
15:11 - Bah oui, c'est ce que je dénonce aussi,
15:13 c'est-à-dire cette manière de lancer un intervalle régulier.
15:17 - Vous parlez d'islamophobie, c'est que vous considérez vous-même
15:19 que ce sont des tenues religieuses,
15:21 et donc vous-même vous maintenez cette ambiguïté entre l'abaya et les femmes musulmanes.
15:26 - Vous pouvez défendre, je comprends la logique intellectuelle que vous voulez développer,
15:30 mais franchement c'est nous prendre pour des imbéciles.
15:32 Parce que si vous croyez que quand le journal Le Parisien met cette photo en une,
15:36 pour faire "ils ne visent pas les personnes qui pratiquent la religion musulmane en France",
15:40 franchement, vous n'allez pas me convaincre en tout cas.
15:42 Donc bien sûr que c'est une campagne de dénigrement
15:44 qui vise une communauté religieuse en particulier.
15:47 Maintenant, honnêtement, on parle de l'école, vous voulez qu'on parle de l'école ?
15:50 On a appris hier qu'il y a une étude qui a été sortie,
15:53 un tiers des établissements scolaires, des écoles primaires,
15:56 il y a de la miente à l'intérieur, ça c'est pas un sujet.
15:58 - Oui, on peut en parler aussi. - Il y a plein d'écoles dans lesquelles il n'y a plus de profs,
16:01 dans lesquelles les gens sont tout seuls.
16:03 Les gamins n'arrivent plus à payer la crottine pour manger.
16:06 Ça c'est les vrais sujets concrets auxquels les gens sont confrontés.
16:08 - Il y a un autre vrai sujet. - Je préférerais qu'on parle de ça.
16:10 - En ce moment, à l'école, même si la question des moyens est importante,
16:13 Manuel Lepompard, c'est celle du harcèlement.
16:14 - Bien sûr, ça c'est un sujet majeur.
16:16 - Comme nous, l'histoire terrible de cet adolescent de 13 ans,
16:19 l'INSEC, a mis fin à ses jours il y a quelques semaines,
16:21 après avoir été harcelé pendant des mois dans son établissement,
16:25 puis sur les réseaux sociaux.
16:27 Au-delà de toutes les oppositions politiques, que faut-il faire ?
16:30 - Ce qu'il faut faire, c'est effectivement donner des moyens
16:34 pour un vrai plan de lutte contre le harcèlement scolaire à l'école.
16:37 Et donc, c'est quoi ces moyens ?
16:39 C'est des moyens supplémentaires d'assistants d'éducation.
16:42 Il n'y en a pas suffisamment.
16:44 Ils sont souvent dans des situations précaires
16:46 qui font qu'ils sont ou pas renouvelés chaque année.
16:48 C'est davantage de moyens en termes médicaux,
16:50 donc plus de psychologues scolaires,
16:52 plus de personnel humain pour détecter les situations d'harcèlement.
16:55 Il faut faire en sorte que quand il y a ces situations
16:58 qui frappent un nombre conséquent d'élèves,
17:00 on parle de 1 sur 10,
17:02 et ça encore, je crois qu'on dit que c'est chiffre sous-estimé,
17:05 et que les études de l'UNESCO vont plutôt autour de un quart des élèves
17:09 qui disent qu'ils sont victimes de harcèlement.
17:11 Donc il faut un plan avec davantage de moyens humains.
17:13 - Sur les réseaux sociaux, sur Facebook ?
17:15 - Excusez-moi, quand M. Papendia, il nous annonce comme grande réponse
17:18 à la situation du harcèlement scolaire,
17:20 d'annoncer le dimanche qu'il y aura une heure de formation
17:22 sur le harcèlement cette semaine,
17:24 franchement, ce n'est pas à la hauteur de la situation.
17:26 - Sur Facebook, sur Instagram, on fait quoi ?
17:28 - De la même manière, je crois qu'il faut un plan
17:30 dans lequel il y a des formations,
17:32 dans lequel on informe les élèves sur l'attention à leur utilisation des réseaux sociaux.
17:38 - On informe les élèves qui vont être harcelés sur les réseaux sociaux ?
17:40 C'est le seul moyen de les protéger aujourd'hui ?
17:42 - Non, mais je n'ai pas dit que c'était le seul moyen.
17:44 Je n'ai pas réduit les propositions à ça, je crois.
17:46 J'ai parlé d'investissement humain,
17:48 mais il faut qu'un gamin qui se sente harcelé aujourd'hui
17:50 puisse aussi avoir un interlocuteur à qui parler,
17:52 qu'il ait un psychologue scolaire
17:54 avec qui il peut avoir un échange et qui détecte un malaise,
17:56 qui détecte une situation dans laquelle il n'est pas bien,
17:58 pour ensuite pouvoir identifier qui sont les responsables de ce harcèlement.
18:02 Voilà, qu'est-ce que vous voulez faire d'autre
18:05 que d'essayer de rétablir du lien humain
18:07 pour détecter ces situations et pouvoir lutter contre ?
18:10 Mais oui, ça c'est un vrai sujet, c'est un fléau.
18:12 Et donc, il faut des moyens, pas des trucs improvisés
18:14 comme le fait le ministre.
18:16 Par exemple, on sait que les situations de harcèlement,
18:18 c'est beaucoup au moment où on passe de l'école primaire au collège.
18:21 Préparons la prochaine rentrée scolaire
18:23 parce qu'il y a une génération de gamins
18:25 qui vont passer du CM2 au collège.
18:27 Faisons en sorte que quand ils arrivent en classe de 6e,
18:30 ils soient pris en charge pour éviter ces situations de harcèlement.
18:33 Manuel Bonpar, coordinateur de la France Insoumise,
18:35 invité de France Info, il est 8h51.
18:37 Sophie Echene pour le Fil Info.
18:39 En Ukraine, au moins trois personnes ont été tuées
18:42 dans de nouvelles frappes russes.
18:44 Cette nuit, il y a plus de 20 blessés.
18:46 Sur le front, la contre-offensive avance.
18:48 L'armée de Kiev revendique désormais la reprise de sept villages.
18:51 Le procès de Gabriel Fortin, le tueur de DRH,
18:54 s'ouvre aujourd'hui devant la cour d'assises de la Drôme.
18:56 Pendant trois semaines, il sera jugé pour tentative d'assassinat
18:59 et trois assassinats.
19:01 Ceux de deux anciennes DRH et d'une conseillère Pôle emploi,
19:03 il encourt la prison à perpétuité.
19:05 Plus d'un Français sur cinq consomme plus d'alcool
19:08 que les seuils recommandés.
19:10 En Ukraine, plus de deux verres et demi par jour et par personne en moyenne.
19:13 Alors qu'on le sait, l'alcool c'est maximum deux verres par jour
19:15 et pas tous les jours.
19:17 Santé publique France pointe tout de même une très légère amélioration.
19:20 Et puis en football, c'est officiel, Bordeaux reste en Ligue 2 la saison prochaine.
19:23 La Ligue de football professionnelle a rendu sa décision hier,
19:26 onze jours après le match contre Rodez,
19:28 arrêté à la suite de l'agression d'un joueur par un supporter.
19:31 Rodez donc se maintient.
19:32 Par conséquent, Annecy redescend en nationale.
19:36 France Info
19:38 Le 8.30, France Info,
19:41 Saliha Brakia, Marc Fauvel.
19:43 Toujours avec Manuel Bompard, le coordinateur de la France Insoumise.
19:45 L'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve a lancé son mouvement ce week-end,
19:48 ça s'appelle la Convention.
19:50 Il se présente comme une alternative à la nupèce.
19:52 Est-ce que vous vous sentez menacé ?
19:54 Non, parce que je ne crois pas qu'il y ait dans le pays
19:57 une nostalgie du hollandisme
20:00 et une volonté de faire rentrer par la porte
20:04 ce que les Françaises et les Français ont chassé par la fenêtre,
20:07 c'est-à-dire une gauche qui a déçu,
20:10 une gauche qui a trahi ses engagements,
20:13 à tel point que le président de la République de l'époque,
20:16 François Hollande, n'a même pas été en capacité de se représenter à l'élection présidentielle.
20:19 Et je ne crois pas qu'il y ait dans ce pays des centaines ou des millions de gens
20:22 qui disent "Youpi, Bernard est revenu", vous voyez.
20:25 Quand il dit "la gauche, pour se faire entendre, doit être une gauche sans décibels",
20:29 est-ce que c'est quelque chose qui vous touche ?
20:31 Est-ce que c'est une réflexion que vous avez en ce moment sur les Insoumis,
20:34 sur le fait de faire un peu moins de bruit pour faire un peu moins peur ?
20:37 Non, parce que je pense que ça participe d'une campagne de dénigrement médiatique.
20:41 C'est Bernard Cazeneuve qui dit ça.
20:43 Oui, mais ce n'est pas parce que c'est Bernard Cazeneuve qu'il le dit
20:46 qu'il ne s'appuie pas pour le faire sur une campagne de dénigrement médiatique.
20:49 Écoutez, les Insoumis, ils défendent leurs convictions,
20:52 ils défendent les électrices et les électeurs qui les ont élus à l'Assemblée nationale.
20:56 Et quand on nous a élus à l'Assemblée nationale,
20:59 par exemple, quand on est dans une situation dans laquelle le gouvernement
21:02 veut imposer le report de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans,
21:06 les gens qui nous ont élus, ils nous ont élus pour qu'on se batte contre,
21:08 pour qu'on le fasse de manière ferme, de manière claire.
21:10 Vous revendiquez de devoir faire du bruit à tous les circuits du terme ?
21:13 Mais arrêtez de dire que nous faisons du bruit.
21:14 Moi, je veux dire, j'ai déposé des propositions de loi, j'ai déposé des amendements.
21:17 Oui, nous disons les choses franchement.
21:18 Je fais référence au bruit et à la fureur.
21:19 Oui, mais nous, nous ne prenons pas des gants pour dire les réalités
21:23 qui n'ont sans doute peut-être pour certains pas leur place à l'intérieur de l'Assemblée nationale.
21:27 Et nous sommes fiers de faire en sorte que nous faisons entendre la voix de ceux qu'on n'entend jamais.
21:32 Voilà, des gens qui sont toujours oubliés.
21:34 Mais vous savez quand même, Emmanuel Macron, qu'il y a un sujet sur le comportement, notamment à l'Assemblée nationale.
21:37 Non, mais ça c'est votre sujet.
21:38 Mais on l'a vu, bah non, c'est votre sujet aussi, c'est vous qui avez ces comportements-là.
21:41 Est-ce que quand même, cette gauche-là, cette gauche radicale,
21:44 cette gauche d'extrême gauche que vous représentez,
21:47 elle doit changer son comportement pour faire moins peur ?
21:52 Pour m'assurer en vue de la présidentielle.
21:54 Je vous ai répondu.
21:55 Et pour séduire les électeurs par exemple, à l'Ouel Bonpar, c'est un choix qui se prolonge.
21:58 D'accord, mais je ne vais pas laisser passer dans vos questions des qualificatifs
22:00 qui sont des qualificatifs qui ne correspondent pas à ce que nous sommes.
22:03 La France Insoumise n'a rien d'extrême gauche.
22:05 Le programme politique que nous portons, quand nous parlons du retour à la retraite à 60 ans,
22:09 de l'augmentation du SMIC, du blocage des prix sur les produits de première nécessité,
22:12 de la 6ème République, de la transition écologique,
22:15 ça ce n'est pas un programme d'extrême gauche.
22:17 C'est un programme, si vous voulez, de gauche, mais ce n'est pas un programme d'extrême gauche.
22:20 Il n'y a rien d'extrême dans les propositions qui sont les nôtres.
22:23 Et si vous voulez qu'on parle de quelque chose qui est extrême,
22:26 continuer la folie du libre marché,
22:30 la folie libérale qui nous emmène dans le mur à un scénario,
22:34 puisque maintenant le président de la République nous présente des scénarios
22:36 à +4 degrés de réchauffement climatique, ça c'est extrême.
22:39 Ça c'est extrémiste de laisser faire sans bouger, sans changer les choses.
22:43 Ce qui est extrême, c'est quand il y a des Françaises et des Français
22:46 qui n'ont plus rien à manger, qui sont obligés de se serrer la ceinture.
22:49 Moi j'ai des témoignages de personnes maintenant qui finissent les plats de leurs enfants
22:52 parce qu'ils n'arrivent pas tout simplement à se nourrir,
22:55 ils n'arrivent pas à se soigner, ils n'arrivent pas à se loger.
22:57 Et laisser le monde comme ça, dans cette folie, ça c'est extrême.
23:00 Donc excusez-moi de le dire avec un petit peu de vigueur,
23:02 parce qu'après on va me dire que je parle trop fort.
23:04 Mais face à ces réalités-là, oui je pense qu'avoir des gens qui protestent
23:08 et qui le font de manière claire, de manière franche et de manière vigoureuse
23:11 à l'Assemblée nationale, c'est une bonne chose pour la démocratie.
23:13 – Vous voyez que ce débat il existe aussi chez les Insoumis, Manuel Bompard,
23:16 quand François Ruffin dit "se définit comme un social-démocrate",
23:19 vous ne diriez pas la même chose par exemple ?
23:21 – Mais ne faites pas de faux procès à François Ruffin.
23:24 – Je ne fais pas de faux procès.
23:25 – Mais il l'a dit sur ce plateau, il y avait des fausses adoucisses.
23:27 – Il a dit qu'il se revendiquait comme social et démocrate.
23:29 Bon, mais si vous voulez on pourra rentrer dans les nuances de ces discussions,
23:32 je ne suis pas sûr qu'elles intéressent beaucoup vos auditrices et vos auditeurs.
23:35 – Elles intéressent peut-être une partie de l'électorat qui est parti aujourd'hui
23:38 chez Emmanuel Macron, le centre-gauche, qui aujourd'hui peut être…
23:42 – Mais écoutez…
23:43 – … par certains points effrayé par l'ANUP ou par les Insoumis.
23:45 – Mais ce n'est pas vraiment mon sujet.
23:47 – Et qu'il faudra aller chercher pour arriver à 51, enfin 50,1 %.
23:50 – Non mais d'abord il faut arrêter de répéter cette histoire
23:53 parce que le président de la République Emmanuel Macron
23:55 il n'a pas gagné en faisant 51% des voix au premier tour de l'élection présidentielle.
24:00 Et en 2017 alors qu'il avait une majorité absolue de députés à l'Assemblée nationale,
24:04 il n'a pas fait 51% des voix au premier tour.
24:06 – Non mais au second il faut les faire.
24:08 – D'accord, mais moi ce que je vous dis c'est que dans ce pays
24:10 dans les dernières élections présidentielles, il y a trois blocs d'égal importance
24:12 qui ont fait 11 millions de voix.
24:14 Et il y a un quatrième bloc, c'est les abstentionnistes,
24:16 c'est les gens qui sont non-inscrits sur les listes électorales,
24:18 qui sont mal inscrits, qui ne sont pas allés voter,
24:19 qui n'en peuvent plus, qui ont l'impression que leur voix n'est pas entendue,
24:21 qui fait 13 millions de suffrages la dernière fois.
24:23 Donc moi mon sujet c'est de parler à ces gens-là, c'est de leur dire
24:26 "oui on peut changer les choses", de leur dire "oui on peut tourner la page
24:29 de la Ve République et faire en sorte que vous, citoyens,
24:32 vous ayez un pouvoir de décision sur les politiques qui sont mises en place sur leur nom".
24:35 Moi c'est à ces gens-là que j'ai envie de parler, pas à des gens,
24:38 après chacun est libre de venir, mais ma priorité c'est d'abord de m'adresser
24:42 à ces gens-là qui voient le monde courir à sa perte et qu'on vit,
24:45 qu'on change de manière radicale la société dans laquelle on vit.
24:48 Et ça je ne pense pas que ce soit une idée extrême,
24:50 je pense qu'au contraire c'est une idée très largement populaire.
24:53 Merci Manuel Bompard, coordonnateur de la France Insoumise, député des Bouches-du-Rhône.
24:57 Invité ce matin de France Info, bonne journée à vous.
24:59 [Musique]