Le 8.30 franceinfo de Karl Olive
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00:00 Bonjour M. Baudot.
00:00 Un mot pour commencer du Maroc, plus de 2000 morts, au moins un Français parmi les victimes.
00:05 Voilà le bilan encore provisoire du séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi.
00:11 La France a proposé son aide, vous avez pu en parler au président Macron ?
00:15 Oui d'abord je veux dire la grande tristesse que nous partageons.
00:19 1,5 million de nos compatriotes sont marocains, d'origine marocaine ici en France.
00:24 Je vois par exemple sur Poissy, il y a 2000 amis d'origine marocaine.
00:29 Le deuxième message c'est la solidarité nationale et internationale qui s'est tout de suite mise en place.
00:34 Et là je veux dire ça c'est de la fierté, ça fait plaisir de voir enfin une concorde nationale sur le sujet.
00:38 Du point de vue politique, du point de vue des acteurs, je pense à Gad Elmaleh, je pense à Djamal Debbouze.
00:43 Puis le président de la République avec lequel j'ai échangé hier me disait qu'il avait eu le roi Mohamed VI
00:48 et qu'il était à la disposition de nos amis du Maroc pour connaître précisément leur sujet
00:55 avec la mobilisation du ministère de l'Intérieur, du Quai d'Orsay, du ministère des Armées.
01:00 Après je pense qu'il ne faut pas se disperser aujourd'hui.
01:03 Par exemple on a dans nombre de France ce qu'on appelle des forums des associations.
01:07 La Croix-Rouge est présente, le Secours Populaire est présent.
01:09 Ce sont des relais justement pour nos amis marocains.
01:13 Puis il y aura la Fondation de France pour les dons.
01:15 Mais aujourd'hui la demande qui est faite notamment de nos amis marocains
01:18 avec lesquels j'ai pu encore échanger hier soir, c'est vraiment notamment des couvertures,
01:22 c'est notamment des couches pour les enfants.
01:24 Pour l'instant, sachant que le Maroc n'a pas formulé formellement de demande d'aide,
01:28 mais vous nous dites donc que le président Macron a parlé au roi Mohamed VI dans les dernières heures.
01:32 Exactement.
01:33 Karl Uliv, un adolescent de 15 ans, victime de harcèlement, s'est suicidé dans sa chambre
01:38 mardi à Poissy, la ville dont vous avez été maire pendant longtemps.
01:41 Une enquête est en cours pour faire toute la lumière sur l'événement.
01:44 Vous vous êtes rendu chez ses parents, notamment avec Brigitte Macron.
01:48 D'abord, comment vont-ils et qu'attendent-ils aujourd'hui ?
01:53 D'abord, c'est un drame absolu, Madame Lambret.
01:56 Moi, je me suis rendu le soir même de ce drame pour rencontrer la maman
02:01 qui était déjà emmenée en état de choc à l'hôpital.
02:05 Et puis, dans la foulée, et le président de la République, et Madame Macron, et Gabriel Attal
02:10 ont proposé de pouvoir rencontrer, avoir cette personne au téléphone.
02:14 Et c'est comme ça que la rencontre qui devait, vous avez raison, avoir lieu au domicile,
02:17 a finalement eu lieu avec Madame la maire de Poissy.
02:20 En mairie de Poissy, on est resté deux heures avec à la fois la maman,
02:23 la sœur de la maman et le beau-frère de la maman.
02:26 Ce dont on s'aperçoit, c'est qu'on a des trous dans la raquette.
02:28 Et je pense qu'il ne faut pas qu'on se cache derrière son petit doigt pour cela.
02:31 On a des trous dans la raquette encore aujourd'hui en matière de harcèlement.
02:34 Le programme phare qui lutte contre le harcèlement va dans le bon sens.
02:38 Il a été généralisé au lycée.
02:39 C'est-à-dire des trous dans la raquette ?
02:40 Des trous dans la raquette.
02:41 Les parents se sont plaint, ont déploré d'avoir appelé à l'aide
02:44 et de ne pas avoir été suffisamment aidés.
02:46 C'est ça ? Expliquez-nous comment ça s'est passé.
02:48 Le sentiment que nous avons sur ce sujet, comme dans bien d'autres,
02:51 c'est qu'à un moment donné, on se demande si finalement,
02:54 les victimes ne deviennent pas des coupables.
02:56 Que le temps de prise de conscience de l'éducation nationale,
03:01 de certains nombres de services, et je ne veux pas généraliser,
03:04 fait qu'il y a une détresse qui n'est pas entendue,
03:07 ou lorsqu'elle est entendue, il est presque trop tard.
03:10 Et je veux être prudent par rapport à ce que je dis,
03:12 puisque vous l'avez dit à juste titre, Madame Lambret,
03:14 le Parquet a ouvert une enquête pour harcèlement,
03:17 Gabriel Attal a diligenté une enquête administrative.
03:20 La vérité, c'est que les parents ont fait ce qu'ils devaient faire,
03:22 c'est-à-dire qu'ils ont sollicité, ils ont eu des rendez-vous.
03:25 – Des sentiments qui n'ont pas été suffisamment écoutés, pas assez ?
03:29 – En tout cas, ils ont eu des rendez-vous avec le proviseur,
03:32 c'est ce qui nous a été rapporté.
03:35 Le gamin a aussi subi des altercations,
03:38 où il a eu le sentiment de ne pas être pris suffisamment en considération.
03:42 Et puis, pardon, mais à un moment donné, il faut qu'on clarifie les choses.
03:44 Il est hors de question que les harceleurs
03:48 soient finalement tacitement protégés par rapport aux harcelés.
03:51 – Mais concrètement, comment on a pu "protéger" le harceleur ?
03:55 Qu'est-ce qui s'est passé ?
03:55 Les parents ont fait remonter au proviseur, à l'administration,
03:58 qu'il y avait du harcèlement.
03:59 Qu'est-ce qu'on leur a dit ?
04:00 On leur a dit "taisez-vous", c'est une sorte de pas de vague ?
04:03 – Il s'est passé ce qui se passe souvent dans ces cas-là,
04:06 c'est-à-dire que chacun, je ne veux pas dire fuit ses responsabilités,
04:09 mais va sortir le parapluie ou le parasol pour se protéger.
04:13 Dans ce cas, peut-être, comme dans bien d'autres.
04:16 Et on a aussi un vrai sujet.
04:18 Figurez-vous que si aujourd'hui, à l'école élémentaire,
04:21 par exemple, votre gamin est harcelé dans la cour,
04:24 pendant l'heure du déjeuner,
04:25 ce n'est pas la responsabilité de l'éducation nationale.
04:28 C'est la responsabilité, par exemple, des personnes
04:30 qui en chargent les activités pré-scolaires de la ville.
04:34 Tout ça doit être éclairé.
04:35 – Ce que vous pointez, ce sont des défaillances
04:36 de la part des services au sens large de l'État.
04:39 – Bien sûr, et il est temps de clarifier les choses.
04:42 Il est temps, par exemple, de tenir informés les familles
04:44 de tout le processus de décision pour les familles, M. Baudot,
04:48 mais également pour les enfants qui sont harcelés.
04:51 Ce n'est pas suffisamment le cas.
04:52 Moi, je propose, par exemple, qu'on crée,
04:54 ce qu'on connaît bien dans nos collectivités,
04:56 un conseil local de prévention du harcèlement.
05:00 C'est-à-dire qu'on mette tout le monde autour de la table
05:02 et on ne fuit pas ses responsabilités.
05:03 On est dans la transparence.
05:05 – Mais qu'on comprenne bien les défaillances que vous pointez,
05:07 c'est en général ou dans le cas de Poissy en particulier ?
05:09 – Ah mais j'ai trois exemples en tête qui montrent exactement la même chose
05:14 dans des régions qui sont des régions différentes.
05:16 – Mais là, on parlait de Poissy en l'occurrence tout à l'heure.
05:18 Dans cette affaire, est-ce qu'on a dissuadé les parents d'agir
05:22 ou est-ce qu'on les a, pas menacés, mais est-ce qu'on leur a dit
05:25 "si vous agissez dans tel sens, ça pourrait avoir des conséquences" ?
05:29 – Les parents ont été, je vais vous le dire,
05:31 les parents ont été tout à fait responsables.
05:33 Ils ont fait ce qu'ils devaient faire.
05:34 – Les parents, oui, mais l'administration ?
05:36 – Et l'enfant a lui aussi été, pardon de le dire,
05:40 très digne en lançant des bouteilles à la mer.
05:44 Ils n'ont pas été suffisamment pris en considération.
05:46 Ça a commencé à être le cas lorsque la CPE de l'établissement
05:50 a pu rencontrer le jeune de façon informelle.
05:53 Mais quand il y a un délai de latence de près de quatre mois,
05:57 eh bien il est bien trop tard.
05:58 Et je pense qu'aujourd'hui, il faut qu'on mette un coup de poing sur la table,
06:01 s'enfuir ses responsabilités.
06:03 On peut se tromper, ça ne date pas d'hier, ça fait des années,
06:06 ça fait des années que finalement, une espèce d'oberta sur ce sujet, ça suffit.
06:10 Et Gabriel Attal a décidé, effectivement, avec cette enquête administrative,
06:13 de prendre des décisions et des décisions sont prises par rapport à cela.
06:16 – Karl Oliver, on se retrouve dans un instant, député Renaissance,
06:18 Désirée Wiesn, on se retrouve juste après le fil info de Sophie Eichen.
06:21 [Générique]
06:22 – Gérald Darmanin a demandé l'envoi de la CRS 8 à Nice.
06:25 Cette unité d'élite spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines
06:29 doit arriver dans les prochaines heures, selon le ministre de l'Intérieur.
06:32 Vendredi, une fusillade a éclaté en plein après-midi dans le quartier des Moulins.
06:36 Deux hommes ont été blessés, dont un gravement.
06:39 Plus de 2000 morts, plus de 2000 blessés,
06:41 dont plus de la moitié sont dans un état grave.
06:43 Le Maroc est toujours sous le choc au lendemain du séisme
06:45 qui a ravagé une partie du pays.
06:47 Selon la Croix-Rouge, le Maroc aura besoin de plusieurs mois,
06:51 voire plusieurs années pour s'en remettre.
06:53 Un hommage à Gandhi, en clôture du sommet du G20 à New Delhi en Inde ce matin.
06:57 En revanche, pas d'avancée concernant la sortie des énergies fossiles,
07:00 dont le texte est signé par les 20 pays membres.
07:03 La Coupe du monde de rugby et la démonstration de l'irlandière
07:06 face à la Roumanie, 82 à 8 pour le 15 du trèfle.
07:10 Victoire de l'Angleterre contre l'Argentine aussi, 27 à 10.
07:13 À suivre aujourd'hui, Japon-Chili, Afrique du Sud-Écosse et Pays de Galles face au Fidji.
07:17 Ce sera ce soir à Bordeaux.
07:19 *Générique*
07:21 France Info
07:23 Le 8/30 France Info, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
07:28 Toujours avec Karl Oliv, député Renaissance des Yvelines,
07:30 Marine Le Pen fait sa pré-rentrée aujourd'hui à Hénin-Beaumont.
07:34 Est-ce que, comme Gérald Darmanin, vous aussi,
07:36 vous pensez que sa victoire en 2027 est assez probable ?
07:41 Vous savez, moi je suis un élu de terrain.
07:43 Donc je suis à l'écoute de celles et ceux qui sont en prise directe
07:45 avec la réalité du terrain, les administrés.
07:48 Et je pense qu'aujourd'hui, il y a des vraies questions à se poser
07:51 sur la restauration de l'autorité de l'État.
07:54 Et moi, je ne suis pas de ceux qui veulent laisser, finalement,
07:57 ce domaine filer à l'extrême droite sans rien dire,
08:00 finalement en mettant la tête dans le sable.
08:01 Hors de question.
08:02 Donc il nous faut des décisions qui soient des décisions très claires,
08:05 avec une réciprocité entre les droits et les devoirs.
08:07 C'est ce que les Français attendent.
08:09 Et quand je vois que parfois l'extrême droite vient s'en saisir
08:13 comme les verts pourraient se saisir de l'environnement,
08:17 très peu pour moi.
08:18 Je pense que nous devons avoir des décisions très claires.
08:20 Et les décisions, notamment, qui consistent à augmenter
08:23 les pouvoirs de la justice vont dans ce sens,
08:25 augmenter les pouvoirs pour la sécurité vont dans ce sens.
08:28 Les décisions de certains maires de mettre en place des cautions mariage
08:33 pour éviter les rodéos, les incivilités à l'extérieur vont dans ce sens.
08:36 Ça, c'est pour l'autorité.
08:37 Mais est-ce que quand le président appelle Jordan Bardella
08:40 pour discuter avant la réunion avec les chefs de parti,
08:43 est-ce que quand le président du RN semble un peu placé
08:48 au centre du jeu par les macronistes,
08:49 ça vous trouvez que c'est la bonne stratégie ?
08:51 Vous n'êtes pas en train d'essayer de rejouer un duel ?
08:53 Ah non, je pense justement qu'il n'y a pas d'état d'âme
08:56 à avoir à discuter avec l'ensemble des forces politiques.
08:58 Pardonnez-moi Madame Lambret.
08:59 Ça a bien changé alors.
09:01 Non mais je vais vous dire quelque chose.
09:03 Quand on discute avec les forces politiques
09:04 qui ont été élues légitimement par les Français,
09:07 parce que ce que vous me dites là, on pourrait dire la même chose
09:09 avec l'hémicycle et l'ensemble des députés des forces politiques
09:12 dans l'hémicycle, il y a ceux qui sont forces de proposition,
09:15 quels qu'elles soient, qu'on partage ou pas.
09:17 Pardon de le dire, mais le RN a été force de proposition
09:20 sur un certain nombre de sujets.
09:21 Et puis il y a ceux qui sont pour le chaos,
09:23 qui veulent de toute façon être dans la désobéissance totale.
09:26 Et je parle évidemment de la France insoumise.
09:29 Et là, c'est plus compliqué.
09:31 Donc il ne faut pas avoir d'état d'âme.
09:32 Pour autant, ce n'est pas un chèque en blanc.
09:34 La nuit de Saint-Denis, elle a montré qu'elle pouvait avoir des effets.
09:39 L'une des décisions qui a été prise,
09:41 c'est une gouvernance de crise sociale qui allait être mise en place.
09:45 – Mais vous parlez de force de proposition de l'extrême droite,
09:47 ça veut dire que d'une certaine manière,
09:48 tout est bon à prendre quand ça vient du RN.
09:51 Ce matin…
09:52 – Non, non, je ne vous dis absolument pas ça.
09:53 Non, non, monsieur Baudot, pardonne-moi, écoutez-moi en stéréo,
09:55 je n'ai absolument pas dit ça.
09:57 J'ai dit qu'aujourd'hui, d'aller banaliser le RN
10:01 ou quelque autre parti, n'était pas pour moi,
10:04 n'était pas une fin en soi.
10:07 Pour autant, ces gens-là, pardonnez-moi, ont été élus,
10:10 comme les gens de la NUPES, par l'ensemble des Français.
10:14 Donc il faut évidemment en tenir compte.
10:15 Et je pense que le Président,
10:16 il n'est pas là pour simplement diriger une partie des Français,
10:19 il est là pour rassembler l'ensemble des Français.
10:21 – Mais fut un temps et dans certains pays,
10:22 il y a ce qu'on appelle un corridor entre l'extrême droite et les partis,
10:27 ce qu'on appelle de gouvernement.
10:28 – Oui, regardez où en sont ces pays,
10:31 regardez ce qui se passe notamment en Scandinavie,
10:33 regardez ce qui commence à se passer en Italie, en Allemagne.
10:36 On voit les limites effectivement de cette stratégie.
10:39 – Ce matin, François Bayrou dans "Le Parisien"
10:42 met en garde sur la question de l'immigration,
10:43 qui est évidemment un thème de l'extrême droite.
10:45 "Je ne suis pas pour qu'on fasse de l'immigration
10:47 un sujet qui allume le feu sur lequel on verse tous les jours de l'essence".
10:50 Est-ce que vous jetez de l'essence par exemple avec l'idée d'une consultation
10:54 qui fait partie des idées qui sont ressorties
10:56 de la fameuse nuit de Saint-Denis dont vous parliez ?
10:58 – Ce que je constate, vous avez raison,
11:00 c'est que l'immigration fait partie des sujets.
11:02 La France ne peut pas être une passoire.
11:03 Pour autant, la France a une essence effectivement de terre d'accueil,
11:06 ça fait partie de ses fondements.
11:08 Moi, à titre personnel, je suis pour l'immigration choisie.
11:10 Je ne suis pas pour qu'on ait systématiquement,
11:12 pardon de reprendre cette expression, mais des trous dans la raquette.
11:16 Je viens de Poissy, cité industrielle automobile,
11:18 dans les années 60, qu'est-ce qui s'est passé ?
11:19 27 000 salariés, plus de la moitié d'origine émigrée.
11:23 Il y avait une parfaite intégration, simplement quand…
11:25 – Pour fouiller un référendum sur l'immigration, ça va dans le bon sens,
11:27 ça joue pas de l'histoire.
11:28 – Je dis simplement que ça fait partie des outils institutionnels,
11:30 démocratiques qui sont sur la table.
11:32 Et à un moment donné, s'il faut s'en saisir,
11:34 eh bien il faut reprendre ses responsabilités.
11:35 – Et la loi Immigration…
11:36 – Parce que, pardonnez-moi, c'est une question clivante
11:41 et qui ne peut pas être réglée sur un revers de table.
11:44 – Mais c'est quoi la question, c'est pour ou contre l'immigration ?
11:45 C'est là où le référendum était un peu binaire sur un sujet comme ça.
11:49 – Mais c'est pour ça qu'il faut qu'on se mette, encore une fois,
11:51 à se nourrir des propositions des uns et des autres,
11:53 et c'est ce qui s'est passé dans la nuit de Saint-Denis,
11:55 pour qu'ensuite on propose un texte, et le texte passera ou pas,
11:59 et chacun doit reprendre ses responsabilités.
12:00 – En attendant, il y a la loi Immigration qui, elle aussi,
12:03 sent dans une impasse.
12:04 Est-ce qu'il ne faut pas abandonner la mesure pour les travailleurs étrangers
12:06 dans les métiers en tension ?
12:08 Certains le réclament au sein de la majorité,
12:10 parce que cela brouille le message de fermeté.
12:13 Quelle est votre position ?
12:13 – C'est-à-dire que quand vous discutez avec les acteurs de terrain,
12:16 ce qui est mon cas, que vous allez par exemple aux urgences pédiatriques
12:19 d'un hôpital et qu'on nous dit "aujourd'hui on serait très heureux
12:21 d'avoir des médecins, des chirurgiens qui viennent de Pologne,
12:25 de Roumanie ou de Tunisie, parce qu'on est en manque de médecins français
12:32 sur le sujet, et pourquoi ?
12:34 Parce qu'aujourd'hui la formation, le numerus clausus est passé par là,
12:37 et on le disait tout à l'heure, ça ne date pas d'hier, ça date de 1991,
12:41 donc ça ne se fait pas en un claquement de doigts.
12:43 Donc oui, moi je serais plutôt favorable par rapport à,
12:47 de façon conjoncturelle, sur ce type de sujet.
12:49 – Donc il faut garder cette mesure dans la loi ?
12:51 – J'y suis moi en tout cas du cas favorable, elle y restera ou pas,
12:54 mais moi j'y suis favorable et j'essaie d'expliquer le pourquoi de cette opinion.
13:00 – Parce que c'est vraiment pas populaire.
13:03 – Dans l'actualité il y a notamment eu ces derniers jours
13:06 la Coupe du monde de rugby et des sifflets qui ont visé le chef de l'État,
13:10 qu'est-ce que ça nous dit de l'État du pays quand même ?
13:13 – Pardonnez-moi, mais franchement M. Bouzaud, moi ça me fait marrer.
13:16 Dans ce pays on est toujours pour aller chercher l'aiguille dans la botte de foin.
13:20 Non mais ça c'est formidable, c'est formidable.
13:22 On a un événement mondial, on est sur le toit du monde
13:26 et pour une poignée de centaines de milliers globalement de Français,
13:31 de supporters qui viennent siffler un président de la République,
13:34 d'ailleurs je voudrais quand même dire, pour ne pas faire le vieux combattant,
13:37 mais regarder de façon rétrospective ce qui s'est passé sur l'ensemble des grands événements,
13:40 il y a quand même peu de présidents qui rentrent sur le terrain avec une standing ovation.
13:44 – Ce n'est pas une trace des retraits, d'un climat social un peu contrarié.
13:48 Mais je vais vous le dire, l'Allemagne, l'Allemagne, nous dit, la France c'est l'Allemagne en mieux.
13:53 Ici tout n'est pas parfait, mais de grâce quand même, soyons fiers de notre pays.
13:57 On va avoir les Jeux Olympiques, on va avoir 4 milliards de téléspectateurs
14:02 et on va encore se draper parce qu'une minorité vient siffler,
14:06 vient faire des grèves de façon opportune,
14:09 d'ailleurs moi je réponds à des lois d'exception sur le sujet, mais il faut arrêter.
14:12 Ce que je constate, c'est qu'il y a beaucoup de présidents
14:15 qui à chaque fois qu'ils ont ouvert des grandes cérémonies ont été sifflés.
14:18 Mais le AK, vous voyez par exemple, le AK, qui a lui aussi été sifflé vendredi,
14:22 moi je vais vous dire ça me choque, parce que ces institutions-là,
14:25 quand on est dans le sport on a une forme de respect
14:27 qui est aussi valable pour les supporters et pour le public.
14:29 – Vous pensez d'un moment que le président pourrait bénéficier d'un effet Coupe du Monde
14:32 si jamais la France va loin ?
14:33 – Mais je…
14:34 – Ou c'est un truc…
14:34 – Non mais franchement…
14:35 – Ou l'ancien journal sportif.
14:36 – Non mais oui, mais le président de la République
14:38 il ne vient pas sur le terrain pour avoir +5 points dans l'opinion,
14:41 il vient parce que c'est un passionné, le président…
14:42 – C'est ce que disait Alexis Corbière sur France Info hier.
14:44 – Oui mais Alexis Corbière il n'a pas le monopole de la vérité,
14:48 c'est un très bon rugbyman Alexis Corbière.
14:50 Ce que je veux dire par là c'est que le président je peux vous dire
14:52 qu'il est très fier de pouvoir tout à la fois être finalement le pays hôte
14:56 d'un formidable rassemblement de la jeunesse qu'est cette Coupe du Monde,
14:59 le pays hôte d'un formidable rassemblement des supporters de sport en général.
15:04 Et puis le président il est particulièrement fier d'être sur le toit du monde
15:06 pour les prochains Jeux Olympiques.
15:08 En revanche je le dis, à un moment donné,
15:10 il faut aussi que nous prenions nos responsabilités.
15:12 Et moi je verrais d'un très mauvais œil le fait que,
15:14 comme ça s'est passé pour la finale de l'équipe des champions,
15:16 je veux insister dessus, qu'il y ait des manifestations,
15:18 des préavis de grève par des syndicats opportuns qui puissent faire le cas.
15:22 Je serais favorable à des lois d'exception pour ces moments-là.
15:24 – On voit votre enthousiasme, on voit ce que vous rappelez,
15:26 que tout ne va peut-être pas si mal en France,
15:28 néanmoins il y a la question de l'inflation, certains Français qui souffrent.
15:31 Est-ce que vous avez remarqué dans votre ville de Poissy
15:33 une hausse des demandes d'aide alimentaire ?
15:36 – Alors on les remarque et on voit bien que, notamment sur les Restos du Coeur,
15:39 il y a de plus en plus de demandes.
15:42 Je parlais tout à l'heure du secours populaire, c'est également le cas.
15:45 Oui, on doit évidemment prendre en considération
15:48 et faire œuvre de générosité sur le sujet, encore une fois,
15:52 et aussi faire en sorte que… je ne parle pas des super profits,
15:56 parce que moi je suis très fier dans ce pays que celles et ceux
15:58 qui gagnent de l'argent, les entrepreneurs, puissent effectivement en bénéficier.
16:01 Je parle des super profiteurs où l'argent ne ruisselle pas suffisamment.
16:04 Il faut qu'on fasse redescendre cet argent.
16:05 – Et la baisse du chômage ne change pas tout ?
16:07 – La baisse du chômage ne change pas tout pour une bonne et simple raison,
16:10 c'est qu'aujourd'hui, vous avez raison M. Baudot,
16:11 on a de plus en plus de mal à recruter,
16:12 parce que tant qu'on aura un intérêt à rester chez soi plutôt que d'aller travailler,
16:15 on aura quand même du mal à s'en sortir dans ce pays.
16:18 Il y a du travail, je vous le dis,
16:19 celles et ceux qui veulent être recrutés aujourd'hui peuvent être recrutés,
16:23 et il n'y a aucune stigmatisation dans mes mots,
16:25 mais on est sur un… historiquement bas au niveau du taux de chômage,
16:28 mais dans le même temps, on a des grandes difficultés de recruter.
16:30 Faites un entretien de recrutement et voyez ce qu'on vous dit.
16:33 Je ne suis pas du matin, qu'est-ce que j'ai comme condition ?
16:35 Quand est-ce que je peux partir ? Est-ce que je peux avoir un week-end sur deux ?
16:38 Oui, c'est un peu plus compliqué,
16:39 mais on oublie souvent que la liberté, elle est conditionnée au travail et pas l'inverse.
16:43 – Carles Elliott, avant de se quitter,
16:44 l'État doit-il faire un geste sur le prix du carburant ?
16:47 C'est ce que pense François Bayrou dans "Le Parisien",
16:49 il dit que le gouvernement devra se poser la question d'un amortisseur
16:53 par adaptation des taxes si la situation s'aggrave, qu'en pensez-vous ?
16:57 – Moi j'en pense surtout que c'est bien,
16:59 Total de plafonner à 1,99€, enfin bon,
17:02 je pense que là on est dans une situation conjoncturelle qui est compliquée,
17:05 si en dehors des aides que Total peut bénéficier directement ou indirectement par l'État,
17:10 il pouvait rendre aux Français de façon conjoncturelle un pouvoir d'achat
17:13 qui dit son nom en baissant le prix d'essence, ce serait bien.
17:17 – Carles Livre, député Renaissance et Visible,
17:19 merci beaucoup d'être venu ce matin,
17:21 merci beaucoup Agathe Lambret, il est l'heure du Fil info de Sophie Echene.
17:24 [Musique]