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00:00Bonjour Laurent Jacobelli, les agriculteurs sont de retour dans la rue pour protester, entre autres, contre l'accord Mercosur, ce traité de libre-échange avec les pays d'Amérique latine qui est négocié en ce moment au niveau européen.
00:14La France, par la voix d'Emmanuel Macron, répète depuis plusieurs années qu'elle est contre cet accord en l'état. Emmanuel Macron l'a d'ailleurs répété hier en Argentine.
00:22Vous saluez la décision du Président de la République ?
00:25Je salue d'abord nos amis agriculteurs et je les soutiens, comme tous les membres et les députés du Rassemblement National.
00:31Non, je n'ai pas tellement confiance en Emmanuel Macron. Vous savez, d'abord, il a dit qu'il refuserait de signer le Mercosur en l'état, ce qui veut bien dire qu'il prévoit de le signer dans un deuxième temps.
00:40Et puis, M. Macron est l'artisan de ce qui se passe aujourd'hui. Vous savez, avoir donné les clés à Bruxelles pour négocier les accords de libre-échange,
00:48s'être dépossédé de cette capacité nationale de négocier, de cette souveraineté, ça fait partie du projet d'Emmanuel Macron.
00:56Et donc, aujourd'hui, le résultat, c'est le Mercosur, qui est un accord terrible pour nos agriculteurs, avec en perspective des importations de bovins, de poulets,
01:06qui vont mettre à mal des exploitations. On parle de 3000 exploitations qui seraient en danger avec un Président de la République, il faut le dire à tous ceux qui nous écoutent,
01:13qui n'a pas le pouvoir de l'arrêter. C'est-à-dire que si les autres pays européens le veulent, si Bruxelles fait signer ces accords, eh bien la seule voie de la France ne suffira pas à reculer.
01:22On est là, finalement, dans une espèce de caricature de process de ce qu'a amené l'Union Européenne en déposition de décision.
01:29Il n'y a aucun scénario dans lequel la France aurait intérêt à signer cet accord avec le Mercosur ? Aucun compromis possible ?
01:35Celui-ci, non. Celui-ci, non, parce qu'aujourd'hui, il faut savoir ce que ça veut dire. Quand, au Brésil, un agriculteur produit des poulets nourris aux antibiotiques,
01:44ce qui est interdit à nos propres agriculteurs, il pourra quand même l'importer en France. Et quand vous irez dans votre supermarché, vous aurez deux poulets,
01:51l'un pas cher, qui viendra du Brésil, mais qui sera d'une très mauvaise qualité, l'un un peu plus cher, l'autre un peu plus cher, qui viendra de France, eh bien vous aurez les deux sur le même état.
01:59Mais les clauses miroirs qui obligent les importateurs à respecter les règles en vigueur ici en Europe, elles sont précisément en discussion en ce moment ?
02:10Non mais elles sont en discussion si elles existent, mais ne soyons pas dupes. Cet accord, c'est l'Europe, l'Union Européenne avec l'Amérique du Sud.
02:19Il n'y a pas que la France. La France, aujourd'hui, qu'est-ce qu'elle a à proposer au monde à part son agriculture ? Plus grande chose, son industrie, malheureusement, est brinque-ballante.
02:27L'Allemagne, qui est juste à côté, elle, elle va vendre des voitures en Amérique du Sud. Elle a un poids industriel, et il faut donc savoir que l'Allemagne ne sera pas à nos côtés, comme l'Italie ne sera pas à nos côtés, comme l'Espagne ne sera pas à nos côtés.
02:38Il y a des pays qui vont bénéficier...
02:40Parce qu'ils voient un marché de 270 millions de Sud-Américains, et ils se disent si on n'y va pas, nous, Européens, ce sont les Chinois qui vont en profiter.
02:46Nous sommes en France dans une situation particulière. Nous avons été pendant des décennies le pays agricole de l'Union Européenne.
02:53Or, aujourd'hui, dans les échanges que nous avons avec nos pays partenaires, la France est déficitaire en matière d'exportation agricole.
03:01L'Allemagne a explosé, et nous importons d'Allemagne, maintenant, certains produits, plus que tout le monde en exportant.
03:06Donc il faut protéger nos agriculteurs. Là, il faut faire attention. C'est la chronique d'une agriculture en danger menacée. C'est un mode de vie qui est en danger.
03:14Est-ce que ce que vous dites là, ce matin, n'est pas contraire à ce que vous pensez au Rassemblement National ?
03:17Parce qu'il faut bien le dire, au RN, vous voulez mettre fin à tous les accords de libre-échange, même ceux avec les clauses miroirs, sauf que nombre d'entre eux bénéficient à nos agriculteurs.
03:27Il faut rappeler quand même que les céréaliers, les producteurs de lait, les viticulteurs vendent des spirituels à l'étranger, avec votre politique, on n'exporte rien, on ne fait pas de commerce.
03:41Oh, puis on construit des murs, et puis on surveille avec une crayette pour qu'aucun produit n'arrive en France. Non, je pense qu'il faut dépasser la caricature.
03:47Je pense d'abord qu'on est capables, nous-mêmes, Français, de signer des accords avec d'autres pays, parce que nous avons une production particulière.
03:53Vous avez cité, par exemple, la production vinicole. C'est vrai qu'en France, on a des vins exceptionnels qui s'arrachent dans le monde entier.
03:59Ce n'est pas la situation de tous les pays.
04:00Mais le bras de fer, on n'est pas plus fort en étant européens, en étant plusieurs millions d'européens face à 70 millions de Français ?
04:09Cette politique, elle a amené à ce qu'aujourd'hui, dans la restauration publique, c'est-à-dire les restaurants, les cantines, notamment,
04:15trois quarts des poulets proposés aux consommateurs sont étrangers. Trois quarts !
04:19Comme si nous, nous n'étions pas capables de les produire. On a les poulets de Bresse, en France.
04:23Alors, nom d'un chien, il faut la défendre, cette agriculture.
04:25C'est non seulement notre santé, notre économie et notre mode de vie qui est en cause.
04:29Le libre-échange, bien sûr, mais pas à n'importe quel prix, et surtout pas au prix de l'affaiblissement de notre économie et de notre agriculture.
04:36Le ministre de l'Intérieur, Bruno Rotailleau, prévient qu'en cas de blocage durable, ce sera tolérance zéro. Est-ce qu'il a raison de se montrer ferme ?
04:42Il est dans son rôle. Maintenant, je pense qu'on ne peut pas partir du présupposé que les agriculteurs vont menacer la sécurité publique
04:50et mettre en danger la vie et la sécurité de nos concitoyens. Ils se sont exprimés. Ils ont dit qu'ils étaient là pour nourrir les Français,
04:57pas pour les empêcher, justement, de consommer et pas pour les empêcher de vivre.
05:01Faisons leur confiance. C'est normal que le ministre de l'Intérieur soit vigilant, mais si aujourd'hui les agriculteurs retournent dans la rue
05:07pour la saison 2, j'allais dire, des manifestations agricoles, c'est qu'il y a eu des promesses en face qui n'ont pas été tenues,
05:13qu'il y a la parole d'un président de la République qui n'est pas cru et qu'un gouvernement, aujourd'hui, qui vient de s'installer,
05:18qui est estimé trop faible pour agir. Les agriculteurs sont inquiets et ils ont raison de l'être.
05:22Sur les revendications des agriculteurs, plus largement, le site du ministère de l'Agriculture, justement, détaille les avancées de chaque demande.
05:29Les 70 engagements prises sont en cours de déploiement, c'est ce qui est dit.
05:3367% sont d'ores et déjà faits, 19% sont avancés et 14% engagés dans un planning précis.
05:40C'est pas mal ?
05:41Tout va très bien, madame la marquise. Les agriculteurs ont tort, ils ont un sentiment de perte de pouvoir d'achat.
05:47L'effet Lassalle a 17%, 10% moins, effectivement.
05:48Arrêtez. Il y a aujourd'hui toujours des normes absurdes, mais ces normes absurdes, elles existent toujours et elles nous mettent en concurrence déloyale
05:54avec nos propres partenaires européens. On ne respecte pas les mêmes normes que l'Espagne.
05:58On surinterprète les normes européennes, ce qui rend difficile la vie de nos agriculteurs.
06:03Ils ont aujourd'hui des problèmes aussi de trésorerie, de maladie des troupeaux, avec la fièvre catarale aussi,
06:08avec un vaccin qui est arrivé un peu tard de la part du gouvernement, même s'il est gratuit.
06:12Donc vous dites au gouvernement qu'il faut aller plus vite ?
06:14Il faut bosser et surtout nos agriculteurs doivent être protégés d'une concurrence déloyale qui met en danger notre santé et notre économie.
06:22Plusieurs sujets encore dans l'actualité. Le 21 novembre prochain, en préambule d'une grève annoncée comme illimitée en décembre,
06:27ce sont les cheminots de la SNCF qui se mobilisent pour s'opposer au démantèlement de la filière du fret.
06:33C'est leur mot d'ordre. Est-ce que vous les soutenez ?
06:36Là encore, effectivement, on ne peut pas passer son temps à dire qu'il ne faut plus de camions sur les routes
06:41sans mettre en place une politique de fret ambitieuse, notamment de ferroutage.
06:46Et la privatisation larvée ou officielle du système de fret de la SNCF n'est pas une bonne nouvelle
06:51pour effectivement à la fois la logistique des transports et pour l'environnement.
06:56Après, sur la grève en elle-même, je pense qu'il faut, et je suis sûr qu'ils le sont,
07:00mais que les cheminots soient responsables. Il y a des Français qui vivent une situation très difficile.
07:04Elle est très difficile économiquement, politiquement, elle est très difficile.
07:07Si certains, pour les fêtes, pour des périodes de repos, veulent pouvoir se déplacer, je pense qu'ils doivent pouvoir l'entendre.
07:13Il serait temps d'imaginer une nouvelle forme de grève, j'allais dire une forme de grève intelligente,
07:17où finalement, des Français n'empêchent pas d'autres Français de pouvoir...
07:21Une nouvelle forme de grève contraignante, c'est ce que veut Eric Ciotti, votre partenaire au Parlement, à l'Assemblée Nationale.
07:28Eric Ciotti veut qu'on encadre, comme en Italie, le droit de grève, c'est-à-dire interdiction de faire la grève pendant les fêtes.
07:34Le droit de grève, en France, il est sacré et nous y tenons maintenant.
07:38Quand la grève est répétitive, systématique, toujours à la même période, cette période qui enquiquine le plus de Français possible,
07:46c'est vrai qu'il faut réfléchir à des solutions alternatives.
07:49C'est le côté systématique qui peut gêner certains Français.
07:51Je pense que personne aujourd'hui, lorsqu'il prend ses billets de train pour Noël, ne se dit pas « tiens, et s'il y avait une grève ? ».
07:56Donc je pense qu'il y a une systématisation à laquelle il faut renoncer.
07:59En revanche, ça ne veut pas dire ne pas écouter certains problèmes qui sont réels.
08:03La privatisation du système ferroviaire en France est un danger, notamment pour les petites lignes
08:07et notamment pour le fret, et donc il est important d'y être attentif.
08:10Mais une fois encore, c'est parce qu'il n'y a pas eu anticipation de l'État,
08:13c'est parce qu'il n'y a pas eu organisation et prévision de l'État,
08:16qu'on se retrouve dans des situations bloquées, où certains sont obligés de lancer des cris d'alarme,
08:20parce qu'une fois encore, notre pays a été mal géré.
08:22Laurent Jacobelli, dans l'actualité de ce début de semaine, il y a également l'Ukraine.
08:26Avec cette décision annoncée, non encore officiellement, mais confirmée par plusieurs médias américains,
08:32Joe Biden vient d'autoriser Kiev à frapper le sol russe en profondeur avec des missiles américains de longue portée.
08:41Le RN était contre la livraison de missiles de longue portée.
08:44Comment réagissez-vous à cette décision ?
08:46L'escalade n'est pas une bonne chose. L'enlisement de la guerre n'est pas une bonne chose.
08:50La perspective que nous devons tous avoir, c'est la paix.
08:53D'ailleurs, M. Zelensky, il y a quelques jours, parlait de diplomatie pour sortir de cette terrible guerre,
08:58suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
09:00Qui est le responsable de l'escalade, selon vous ?
09:02Le responsable de A à Z, c'est la Russie.
09:05C'est elle qui a envahi le pays voisin. Je pense qu'on ne va pas tourner autour du pot.
09:09Cependant, aujourd'hui, on doit se dire comment on en sort.
09:12Il y a beaucoup de victimes, beaucoup trop de victimes, évidemment.
09:14Aujourd'hui, l'armée ukrainienne a beaucoup de mal à mobiliser des jeunes hommes pour aller au combat.
09:21Le vrai problème, le premier problème de l'armée ukrainienne, c'est le nombre de soldats avant même les armes.
09:27L'escalade n'est évidemment pas la solution.
09:29Vous ne répondrez pas à la question sur, vraiment précisément, est-ce que vous êtes favorable ou pas,
09:33à ce que des missiles longue portée frappent le sol russe ?
09:35Non, nous ne l'avons jamais été.
09:37Nous sommes plus sensibles à l'appel à la diplomatie du Président Zelensky, de M. Olaf Scholz,
09:43qui a lui aussi, je crois, pris son couloir.
09:45Celui allemand qui a appelé Vladimir Poutine.
09:47Exactement.
09:48Et nous, on attend du Président de la République française qu'il prenne son téléphone lui aussi,
09:53appelle toutes les parties pour leur dire, mettons-nous autour de la table, négocions et essayons d'en sortir.
09:58Alors peut-être que les deux sont liés, d'ailleurs, si je peux me permettre.
10:00C'est-à-dire qu'avant d'entrer en négociation, avant la période diplomatique,
10:04souvent chacun montre les muscles.
10:06Et peut-être que la déclaration de Joe Biden va dans ce sens.
10:09Donc Emmanuel Macron doit parler à Vladimir Poutine.
10:13Le moment est venu.
10:15Vous savez, pour faire la paix, il faut parler à ses ennemis.
10:18Voilà.
10:19Et notamment à l'envahisseur.
10:21En l'occurrence, la Russie.
10:23Le problème, c'est que j'ai l'impression que le téléphone du Président de la République aujourd'hui est aux abonnés absents.
10:27Parce que plus personne ne le considère comme un interlocuteur crédible,
10:30à cause de ses changements de pied,
10:32à cause du résultat des élections aujourd'hui,
10:34et du fait qu'il est décrédibilisé en France,
10:36qu'il est décrédibilisé même au sein de l'Union Européenne.
10:38Sa voix ne porte plus.
10:39On parlait tout à l'heure du maire Caussure.
10:40On le voit bien.
10:41C'est un président isolé, pratiquement empêché,
10:44pratiquement plus du tout opérationnel qu'on a là.
10:48Et j'ai peur que quand on dise que le Président de la République devrait appeler à la diplomatie,
10:52c'est un vœu pieux.
10:53Mais ce vœu pieux, nous le formulons quand même,
10:54parce que l'espoir, c'est la paix,
10:56c'est que l'Ukraine retrouve son intégrité territoriale,
10:59et retrouve la paix.
11:00On est gancho maintenant, on ne sait pas,
11:01puisque le territoire ukrainien est occupé à 25% par les Russes.
11:05On revient en France, Laurent Jacobelli,
11:07les débats au Parlement continuent sur le budget.
11:09Mais Michel Barnier, le Premier ministre,
11:11a annoncé qu'il enclenchera probablement l'article 49.3
11:14pour le faire adopter.
11:16Vous allez donc le censurer ?
11:17Nous verrons bien.
11:18Mais le Premier ministre avait promis que
11:20deux tiers des efforts seraient supportés par l'État lui-même,
11:24en essayant de dégraisser le mammouth, comme on dit,
11:26de chasser la mauvaise dépense.
11:27Et il y en a de la mauvaise dépense, croyez-moi.
11:29Et puis un tiers serait supporté fiscalement,
11:32soit par les très très riches,
11:33soit par les entreprises ayant fait des bénéfices exceptionnels.
11:36Et bien on voit bien au résultat que ce n'est pas ça du tout.
11:38Au résultat, ce sont les classes moyennes qui, une fois encore, vont trinquer,
11:41la hausse de la taxe sur l'électricité,
11:43les retraités qui vont devoir attendre une revalorisation digne de ce nom,
11:47malgré les gesticulations de M. Wauquiez,
11:49qui nous prend pour des oseaux.
11:51Donc tout cela est très grave,
11:52et il a enfreint toutes les lignes rouges aujourd'hui, Michel Barnier.
11:55Toutes ces lignes rouges.
11:56Donc s'il déclenchait le 49-3 demain, vous votez la censure ?
11:58C'est probable, mais il nous reste quelque temps quand même.
12:01Et nous, nous espérons que Michel Barnier va rester fidèle à sa promesse de début,
12:04écouter les oppositions.
12:05Nous, ce qu'on demande, c'est simple,
12:06pas de hausse de taxe sur l'électricité,
12:08indexation sur l'inflation des retraites dès le 1er janvier,
12:12ne pas attaquer fiscalement ni les classes moyennes,
12:16ni les PME, ni les TPE,
12:17laisser les Français respirer.
12:19Ce n'est pas par l'impôt qu'on s'en sortira,
12:21c'est par la chasse à la mauvaise dépense.
12:23Et il y en a.
12:24Laurent Jacobelli, vous êtes avec nous jusqu'à 9h sur France Info.
12:27On laisse passer le fil info, il est 8h45.
12:29Maureen Spignard.
12:31Quelle sera la réaction de Moscou ?
12:33Plusieurs médias américains affirment que les Etats-Unis
12:36autorisent les Ukrainiens à utiliser les missiles long porté américains
12:40contre la Russie.
12:41Cela fait des mois que Kiev en faisait la demande.
12:44Le retour des tracteurs,
12:45moins d'un an après la première mobilisation d'ampleur des agriculteurs,
12:49ils décident de manifester de nouveau.
12:51Ils s'opposent à un accord de libre-échange
12:53avec plusieurs pays d'Amérique du Sud.
12:55Je veux rassurer,
12:56la France ne soutiendra pas l'accord UE-Mercosur
12:59dans sa version actuelle, promet Emmanuel Macron.
13:02Les négociateurs de la COP
13:03espèrent que des choses se débloqueront au G20.
13:06Le rendez-vous des plus grandes puissances économiques du monde,
13:09la conférence sur le climat à Bakou n'avance pas.
13:11Le secrétaire général de l'ONU demande aux pays du G20
13:14de trouver des compromis pour sauver cette COP29.
13:18Du changement en tête du Vendée Globe,
13:20le skipper britannique Sam Goodfield
13:22prend les commandes
13:23de la plus grande course à la voile du tour du monde.
13:35Et le député RN de Moselle, Laurent Jacobelli,
13:38également porte-parole du RN,
13:40vice-président du groupe RN à l'Assemblée.
13:42Ce matin, Laurent Jacobelli,
13:44vont débuter les plaidoiries de la défense
13:46du procès de Marine Le Pen
13:48et d'une vingtaine de personnalités du RN
13:50pour détournement, recel, complicité,
13:52détournement de fonds publics,
13:53l'affaire des attachés parlementaires
13:57au Parlement européen.
13:58Qu'est-ce qui peut, selon vous,
14:00permettre d'échapper à la peine d'inéligibilité
14:03avec application immédiate
14:05qui a été réclamée par le parquet dans son réquisitoire ?
14:08Revenons à cette peine d'inéligibilité
14:10avec exécution provisoire.
14:12C'est-à-dire que même si Marine Le Pen,
14:14si le réquisitoire du procureur
14:16était respecté par les juges,
14:18ce qui n'est pas encore le cas, bien évidemment,
14:20mais si Marine Le Pen faisait appel
14:22et qu'à la suite de cet appel,
14:23elle était relaxée, en 2028 par exemple,
14:25elle aurait été empêchée de concourir
14:27à l'élection présidentielle en 2027.
14:29Vous imaginez le coup de poignard
14:31dans le contrat républicain et démocratique
14:33que ça représentait ?
14:34Vous imaginez le scandale ?
14:36Elle ne serait pas la première.
14:37Alain Juppé n'a pas pu participer
14:39à la présidentielle de 2007.
14:41Après jugement, nous ne remettons pas en cause
14:43la justice. Nous disons simplement
14:45qu'en France, il y a un droit que tout le monde a,
14:47quel que soit le crime ou le délit
14:49qu'il a commis ou pas commis,
14:50c'est de faire appel.
14:51Faire appel de la décision de justice.
14:53Or là, on irait ce droit à Marine Le Pen
14:55en lui disant, vous avez le droit de faire appel,
14:57même si à la fin, vous êtes relaxée
14:59et qu'on reconnaît que ce que vous dites est vrai
15:01et que vous êtes innocente,
15:02vous aurez été inéligible quand même.
15:04Vous vous rendez compte ?
15:05Mais dans quelle démocratie au monde
15:07un procureur demande à ce que
15:09le leader du principal parti politique
15:11d'opposition, à ce que
15:13la candidate la mieux placée à l'élection présidentielle
15:15soit à la fois
15:17condamnée à de la prison et à être
15:19inéligible.
15:21On le répète,
15:23c'est pas la première fois que ça arrive.
15:25On a donné l'exemple de François Fillon,
15:27on a donné l'exemple d'Alain Juppé.
15:29Il y a d'autres responsables
15:31politiques à un moindre niveau,
15:33comme Thierry Mandon, l'ancien ministre socialiste
15:35qui a eu la même peine.
15:37Pourquoi ?
15:40Marine Le Pen et vos collègues
15:42ne sont pas des justiciables comme les autres ?
15:44Ils le sont bien évidemment.
15:45Marine Le Pen s'est rendue au procès avec des avocats,
15:47elle a fourni des preuves, elle a répondu
15:49patiemment, alors que c'est quelqu'un qui a aussi
15:51beaucoup de responsabilités, donc elle n'a pas
15:53joué la stratégie de l'évitement.
15:55Elle y est allée, elle n'a répondu pas du tout.
15:57Ce que je dis aujourd'hui,
15:59c'est un sujet important, je vais quand même répondre.
16:01Moi je crois en l'indépendance de la justice.
16:03Ça veut dire que Marine Le Pen,
16:05vous l'avez dit, est une justiciable comme les autres.
16:07Mais pas moins bien que les autres,
16:09pas qu'il faille dégommer.
16:11Or, on a une procureure qui a dit
16:13à propos d'un assistant parlementaire,
16:15et je le répète, je n'ai aucune preuve
16:17contre lui, je devrais le relaxer,
16:19mais ça me fait trop mal.
16:21Non non non,
16:23tous vos collègues.
16:25C'était à l'encontre de Jean-François Jalle,
16:27qui est un ancien député européen,
16:29donc pas assistant, et par ailleurs, elle a demandé la relax
16:31concernant Jean-François Jalle.
16:33C'est la phrase qui est importante.
16:35C'est un fait.
16:37C'est un fait politique.
16:39C'est-à-dire qu'on a un procureur
16:41qui donne son avis politique.
16:43Un procureur qui croit que tout ce que des journalistes
16:45n'ont pas réussi à faire depuis des années,
16:47tout ce que des politiques n'ont pas réussi à faire depuis des années,
16:49elle, elle va le faire.
16:51C'est-à-dire empêcher Marine Le Pen de parler.
16:53Pourquoi vous parlez d'un procès politique ?
16:55Depuis la semaine dernière, vous parlez d'un procès politique.
16:57Est-ce que ça veut dire qu'il y a une intervention politique ?
16:59Dans ces cas-là, vous parlez de qui ?
17:01Vous savez que le procureur dépend du garde des Sceaux.
17:03C'est-à-dire directement du gouvernement.
17:05Elle a été nommée par M. Dupond-Moretti, cette procureure.
17:07Alors ça veut dire quoi ?
17:09Elle a exprimé clairement des opinions politiques.
17:11Elle a exprimé clairement qu'elle était hostile
17:13au Rassemblement National.
17:15Et ça pose une question.
17:17Elle est en service commandé ?
17:19Ça pose une question.
17:21Elle est peut-être en service commandé par elle-même,
17:23allez savoir.
17:25Mais en tout cas, on ne peut pas accepter que quelqu'un,
17:27parce qu'elle pense ce qu'elle pense,
17:29elle a le droit de penser exactement ce qu'elle veut
17:31Sur le domaine de la justice.
17:33Vous venez de dire que la juge avait exprimé
17:35clairement son hostilité à Marine Le Pen.
17:37Parce qu'il y a la question de l'indépendance,
17:39mais il y a la question de l'impartialité.
17:41Est-ce qu'à un moment ou à un autre,
17:43de manière explicite,
17:45et si oui, donnez-nous un exemple précis,
17:47elle a fait preuve d'impartialité
17:49à l'égard de Marine Le Pen
17:51et du Rassemblement National ?
17:53Voyons de quoi on parle quand même.
17:55Personne n'a détourné de l'argent à des fins personnelles.
17:57Personne n'a alimenté ce mouvement.
17:59Je vous parle de la procureure que vous mettez en cause.
18:01Je vais vous répondre.
18:03Je vais vous répondre.
18:05Personne n'a non plus été soupçonné
18:07d'emploi fictif.
18:09D'ailleurs, ça a été dit au procès.
18:11Tous les assistants parlementaires ont bien travaillé.
18:13C'est la définition de ce travail.
18:15On a une définition à la française.
18:17C'est parce que vous venez de mettre en cause une personne.
18:19Vous venez de mettre en cause une personne
18:21en disant que cette personne était
18:23en service commandé en quelque sorte.
18:25À quoi faites-vous référence précisément ?
18:27Bref, il y a aujourd'hui des assistants parlementaires
18:29qui ont fait un travail politique
18:31alors que l'Union européenne estime qu'ils auraient dû faire
18:33un travail de fonctionnaire. On peut en parler.
18:35Est-ce que ça vaut 5 ans de prison pour Marine Le Pen
18:37et l'inéligibilité de 5 ans ?
18:41Alors qu'en plus, nous pensons
18:43qu'elle doit être relaxée.
18:45Tout cela n'a pas de sens. C'est disproportionné.
18:47Une fois encore,
18:49ce que les autres politiques
18:51n'ont pas réussi à faire,
18:53ce que tout un tas de corps constitués n'ont pas réussi à faire,
18:55ce n'est pas à une procureure
18:57de le faire, c'est-à-dire éliminer Marine Le Pen
18:59du combat politique.
19:01Les seuls qui puissent décider de cela,
19:03ce sont les électeurs.
19:05C'est le butin de vote et seulement le butin de vote
19:07qui peut décider.
19:09Cette procureure est impartiale
19:11et a exprimé, encore une fois,
19:13dans son réquisitoire...
19:15Quand on dit, et je le répète,
19:17quand on relaxe un ancien député européen,
19:19ça me fait trop mal,
19:21on est dans le personnel, on n'est pas dans l'argumentaire
19:23juridique. Il y a une expression
19:25spontanée
19:27qui est de dire
19:29les gens que j'ai devant moi,
19:31j'aimerais à tout prix les condamner
19:33et si vraiment je suis obligé de ne pas le faire,
19:35ça me fait un mal personnel.
19:37Il y a une barrière
19:39entre l'aspect juridique...
19:41On voit que vous êtes scandalisé, Laurent Jacobelli,
19:43par le réquisitoire du parquet.
19:45En tant que démocrate et que républicain,
19:47je suis scandalisé.
19:49C'est intéressant de parler de la démocratie en France,
19:51une atteinte très violente à la démocratie.
19:53C'est ce qu'a dit Marine Le Pen après les réquisitions.
19:55Vous dites au RN que les juges n'ont pas
19:57à choisir à la place des Français, sauf que
19:59vous savez que la justice en France est justement rendue
20:01au nom des Français.
20:03Et que les réquisitions en question, avec l'inégibilité,
20:05s'appuient sur un texte de loi
20:07voté lui-même par
20:09les représentants des Français, à savoir les députés
20:11et les sénateurs. Vous êtes d'accord aussi avec ça ?
20:13Vous savez que dans la loi, si la condamnation
20:15pour détournement de fonds publics est prononcée,
20:17c'est tout le but de la question,
20:19les juges doivent s'expliquer sur le fait
20:21de ne pas prononcer, au contraire,
20:23l'inégibilité de la personne.
20:25C'est-à-dire que la décision doit être motivée.
20:27Dans le cas de Marine Le Pen, ça peut être par quoi ?
20:29Motivée par le fait qu'aujourd'hui,
20:31il y a une différence de définition de ce qu'est
20:33un assistant. Pour moi, un assistant
20:35parlementaire qui travaille avec son député
20:37sur le terrain, c'est-à-dire en France et pas
20:39à Bruxelles, qui prépare
20:41ses interventions politiques
20:43ou ses déplacements, il fait son boulot d'assistant.
20:45Pas pour l'Union européenne.
20:47Là-dessus, il va falloir travailler.
20:49Mais vous savez, ça a touché le Modem, donc le centre.
20:51Ça a touché la gauche avec la France insoumise.
20:53C'est bien une vision à l'offre française
20:55qui est à peu près incompatible avec la vision
20:57du Parlement européen. Une fois encore,
20:59nous allons continuer à le défendre.
21:01C'est ce qui va se passer
21:03dans les jours qui viennent. Moi, j'aimerais remercier
21:05quand même les Français du formidable élan de solidarité
21:07qui montre bien qu'ils comprennent ce qui se passe
21:09puisque déjà, aujourd'hui, au moment où on se parle,
21:11plus de 200 000 personnes ont signé la pétition
21:13en soutien à Marine Le Pen. Moi, vous savez,
21:15j'étais dans ma circonscription, la huitième de Moselle,
21:17ce week-end. Pour la première fois, on ne m'a pas parlé
21:19de pouvoir d'achat ni de sécurité. On m'a parlé
21:21de ce coup de canif dans le pacte républicain.
21:23Il y avait un sondage, matin,
21:25c'est le contraire. Précisément,
21:27les Français n'ont pas énormément
21:29parlé de ce sujet.
21:31Peut-être qu'on en a parlé. Je vous promets qu'on en a parlé.
21:33Hier, sur le terrain, en Moselle, on en parle,
21:35mais en parlant de la pétition, quand même.
21:37Parce que là, c'est un parti politique
21:39qui lance une pétition pour faire pression
21:41sur la justice. Pas pour faire pression.
21:43Ce n'est pas un attentat à la démocratie, ça ?
21:45Non, parce que ce contournement du peuple,
21:47nous, on n'accepte pas qu'un procureur
21:49puisse décider à la place du peuple qui peut être
21:51président de la République ou pas. Nous, nous sommes
21:53choqués par ça. Et que le peuple veuille s'exprimer,
21:55que des Français veuillent s'exprimer
21:57en disant, nous, on veut soutenir Marine Le Pen.
21:59Le peuple a le droit de s'exprimer aussi.
22:01Peut-être que la procureure
22:03est choquée. Peut-être que la procureure
22:05sera choquée par ces mots. Mais moi, je crois
22:07que le peuple se prononcer. Et il n'y a que
22:09lui qui peut décider si Marine Le Pen peut
22:11être présidente de la République.
22:13Il faut le rappeler, Laurent Jacobelli,
22:15si l'inigibilité, elle est effectivement
22:17prononcée en ce qui concerne Marine Le Pen.
22:19Il n'y a pas qu'elle, il faut le rappeler.
22:21Il y a une vingtaine de personnalités
22:23qui sont concernées. A chaque fois, il y a des peines
22:25d'inigibilité. Ce n'est pas contre
22:27Marine Le Pen particulièrement.
22:29Si c'est prononcé, elle n'interdira
22:31pas votre parti de
22:33participer justement à la course
22:35de la 2027. Il n'y aura pas une
22:37censure d'un courant politique. Vous avez
22:39Jordan Bardella pour vous représenter
22:41en 2027. C'est un problème ?
22:43Là où vous avez raison, c'est que celui
22:45qui nous empêchera de défendre les Français
22:47et d'essayer de sauver ce pays, il n'est pas né.
22:49Qu'il soit procureur, homme politique ou journaliste.
22:51Deuxièmement,
22:53Jordan Bardella, aujourd'hui, il mobilise
22:55son énergie et le mouvement
22:57pour soutenir Marine Le Pen.
22:59Il se prépare effectivement aux plus hautes fonctions,
23:01celles de Premier ministre avec Marine Le Pen présidente.
23:03Nous ne menons pas un combat pour le perdre.
23:05Nous ne sommes pas aujourd'hui dans une hypothèse
23:07défaitiste où Marine Le Pen serait empêchée
23:09de concourir à la présidentielle tout simplement
23:11parce qu'une procureure l'a décidé.
23:13Donc on continue notre combat.
23:15La justice ne peut pas faire en fonction des ambitions de Marine Le Pen.
23:17Vous êtes d'accord avec ça quand même ?
23:19La justice ne peut pas empêcher la rencontre d'un peuple avec son
23:21futur président de la République.
23:23La justice ne peut pas traiter Marine Le Pen différemment parce qu'elle a des ambitions politiques ?
23:25Moi j'ai quand même un peu vaguement l'impression
23:27qu'elle la traite différemment aujourd'hui.
23:29Mais pas dans le bon sens.
23:31Laurent Jacobé dit,
23:33puisqu'il nous reste quelques secondes, on n'a pas pu
23:35évoquer tout à l'heure la question des retraites.
23:37Laurent Wauquiez, le patron des députés, a annoncé que les retraites
23:39allaient bien être revalorisées.
23:41C'était votre ligne rouge, le report de l'indexation des retraites
23:43sur l'inflation. Le problème c'est que si on
23:45entre dans le détail de ce qui a été annoncé, c'est un peu
23:47plus compliqué. En ne revalorisant
23:49les retraites que du niveau de la moitié de l'inflation
23:51et les petites retraites
23:53en juillet, au final la moitié
23:55des retraités français auront finalement
23:57des pensions inférieures.
23:59Logiquement vous allez censurer le gouvernement
24:01là aussi sur ce sujet ?
24:03Je ne suis pas dupe de la proposition dont M. Wauquiez
24:05s'est vantée sur le plateau de télévision,
24:07grillant la priorité d'ailleurs au ministre.
24:09Si je vous augmente
24:11du taux de l'inflation pendant
24:13six mois, ou que je vous augmente
24:15le taux de la moitié de l'inflation pendant
24:17douze mois, tout le monde avec sa calculatrice
24:19aura compris que c'était exactement pareil. C'est même pire
24:21puisque l'index de base
24:23en fin d'année 2025
24:25sera inférieur et que donc
24:27les calculs d'après seront eux aussi
24:29inférieurs. C'est-à-dire que c'est une baisse
24:31de l'augmentation des retraites qui est annoncée.
24:33Donc le remède est pire que le mal. J'espère
24:35que personne ne se fera avoir
24:37par ce coup de pipeau de M. Wauquiez
24:39qui essaye de faire le matador sur les plateaux
24:41mais qui en fait aujourd'hui fragilise
24:43la situation des retraités. Pour vous répondre
24:45clairement, oui c'est une ligne rouge.
24:47Donc on se pose encore la question,
24:49avec ce que vous avez dit depuis le début de cette interview,
24:51on ne comprend pas pourquoi vous ne censureriez
24:53pas le gouvernement dès cet automne ?
24:55Si le Premier ministre
24:57n'évolue pas, s'il n'écoute pas les points
24:59que j'ai évoqués avec vous, qu'il ne les intègre pas
25:01dans le budget
25:032025, effectivement il se
25:05dirige lentement, mais sûrement
25:07vers la censure et la sortie.
25:09Tout est dans le lentement, on a bien compris.
25:11Donc pas forcément pour les prochaines semaines.
25:13Ça dépend de lui. Il a son sort
25:15entre ses mains. Laurent Jacobelli, porte-parole
25:17du Rassemblement national, était l'invité
25:19de France Info ce matin. Je vous laisse en compagnie
25:21de Saliha Bracliard, Renaud Dely pour les informer
25:23dans quelques minutes.