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00:00Bonjour Stéphane Vaugetta. Bonjour Benjamin Fontaine.
00:08Quatre jours après les inondations dévastatrices qui ont frappé la région de Valence,
00:12on compte désormais plus de 200 morts dans la région, il reste des dizaines, des dizaines de disparus.
00:17Vous vivez vous-même à Madrid, vous connaissez bien ce pays, c'est un pays qui est sous le choc ce matin encore ?
00:22C'est une sidération totale effectivement, qui dure maintenant depuis quatre jours,
00:28depuis mardi soir, depuis ces événements dramatiques.
00:31Et c'est une onde de choc qui effectivement parcourt tout le pays,
00:35qui crée heureusement une vague de solidarité également,
00:38que l'on peut noter non seulement dans la région de Valence,
00:41où on voit des cortèges de citoyens qui se déplacent vers les quartiers et vers les zones touchées,
00:47pour aller prêter main-forte aux personnes qui essayent de reprendre la main,
00:51après le passage du phénomène, mais aussi dans toute l'Espagne,
00:55mais aussi, et je tiens à y rendre hommage, dans toute l'Europe, et en particulier en France,
00:59où on me contacte beaucoup afin de demander comment aider,
01:02que faire pour prêter main-forte à la population de Valence,
01:06et notamment aux Français qui résident dans la ville de Valence.
01:09D'ailleurs la France a proposé d'envoyer des pompiers, pour l'instant l'Espagne n'a pas donné suite.
01:13Écoutez, c'est assez classique en fait, je pense que dès mercredi matin,
01:16j'étais en contact avec le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau,
01:19qui était à l'époque au Maroc,
01:21mais qui dès mercredi a pris contact avec Marlaska, son homologue espagnol,
01:26lui a offert bien sûr la solidarité de la France, mais surtout des moyens humains et techniques.
01:31250 sapeurs-pompiers de la sécurité civile française,
01:34prêts à partir d'une minute à l'autre, si l'Espagne en fait la demande.
01:38Pour l'instant l'Espagne n'a pas répondu favorablement,
01:41ni à cette proposition, ni à celle de tous les autres partenaires européens.
01:44Nous attendons, écoutez, d'être notifiés de la nécessité de l'Espagne.
01:50Pour l'instant c'est la communauté de Valence, la région de Valence,
01:53qui a la main sur les moyens qui doivent être mis en œuvre,
01:56et ce sont eux qui devront demander de l'aide.
01:57Il y a quelques Français qui sont partis, malgré tout, dans le cadre d'une ONG,
02:00à titre personnel si je puis dire.
02:02Voilà, je connais certains Français qui me contactent pour me dire
02:04je prends un avion, je vais aller aider à Valence.
02:06Moi-même j'ai renoncé à aller à Valence ces jours-ci,
02:08parce que l'accès est très compliqué,
02:10et parce que si on y va sans être soumis à une coordination forte,
02:14on risque de compliquer les choses plutôt que de régler un problème.
02:17Donc j'ai tendance à dire faisons confiance aux autorités espagnoles,
02:21même si la frustration commence à monter quant à la lenteur de la réaction.
02:24Parlons des Français qui habitent effectivement Valence et la région de Valence.
02:284000 officiellement recensés qui sont inscrits sur les listes consulaires,
02:33sans doute beaucoup plus en fait.
02:35Est-ce que vous savez s'il y a des Français qui ont été dans les communes
02:41les plus touchées autour de Valence, qui habitaient dans ces communes ?
02:44Bien sûr, vous l'avez dit, 4000 Français inscrits officiellement
02:48comme résidents permanents à Valence sur nos registres consulaires,
02:51sans doute le double qui vit en réalité de manière durable dans Valence,
02:55à Valence et dans sa région, et notamment dans ses banlieues,
02:57plus les Français de passage.
02:59En l'occurrence les banlieues qui ont été les plus touchées
03:01sont des banlieues au sud de Valence qui sont plutôt populaires,
03:03donc où les Français expatriés n'ont pas vocation à résider.
03:07Cependant sur l'épicentre, la zone épicentre du sinistre,
03:10les communes de Paiporta notamment, Torrent,
03:12on a quelques centaines de Français qui sont enregistrés
03:15avec une adresse permanente dans ces communes.
03:17Ce sont ceux que l'équipe France et notamment le consulat de France à Madrid,
03:20le consulat honoraire à Valence et moi-même d'ailleurs
03:23avons essayé de contacter en priorité,
03:25mais malheureusement les télécommunications,
03:27les communications téléphoniques en particulier sont tellement dégradées
03:29qu'il est très difficile de joindre ces Français.
03:31Quelle remontée d'informations vous avez de cette communauté française ?
03:34Est-ce que vous êtes en relation avec, vous parliez de l'intérieur tout à l'heure,
03:37mais est-ce que vous êtes en relation avec le ministère des Affaires étrangères français ?
03:40Alors le ministère des Affaires étrangères a mis en place sa cellule de crise au quai d'Orsay,
03:43mais c'est surtout en fait la team France sur le terrain
03:46qui gère les interactions avec les autorités locales espagnoles.
03:50Moi ce que je peux vous dire, c'est que je suis en relation en particulier
03:52avec les représentants, les phares si vous voulez,
03:55les îlotiers de notre communauté française.
03:57On a un lycée français à Valence,
03:59on a une association de bienfaisance française,
04:01on a un institut français, donc on a plusieurs associations,
04:03plusieurs relais qui me permettent de prendre des nouvelles de la communauté.
04:06En général, les gens dont on a des nouvelles, ce sont des bonnes nouvelles.
04:09Le problème, c'est ceux dont nous n'avons pas de nouvelles,
04:11ceux que nous n'arrivons pas à contacter,
04:13et bien pour cela, on est forcément inquiet,
04:15on voit un nombre de disparus qui est important,
04:18et tout ce qu'on peut faire, c'est attendre
04:20qu'éventuellement les autorités espagnoles nous indiquent
04:23avoir retrouvé certaines de ces personnes.
04:25Malheureusement, c'est frustrant,
04:27et il faut appeler tout le monde à la prudence,
04:29à l'optimisme malgré tout,
04:31parce que la plupart des disparus seront retrouvés,
04:33c'est simplement un problème de communication,
04:35mais c'est vrai que ce sont des heures angoissantes pour toute la communauté.
04:37Et vous nous parlez d'une centaine de ressortissants dans l'épicentre,
04:39vous avez pu en contacter combien,
04:41ou avoir des nouvelles de combien d'entre eux ?
04:43Écoutez, on a eu des nouvelles de quelques dizaines d'entre eux,
04:46j'ai moi-même certains qui m'ont écrit personnellement
04:48pour me dire merci pour votre message.
04:50On a réussi à rentrer en France, en fait,
04:53dès le lendemain,
04:56en revanche, effectivement, le quartier dans lequel on vit est dévasté.
04:59Donc voilà, pour l'instant,
05:01nous n'avons reçu aucune nouvelle négative
05:04quant à la survie des disparus français,
05:08ou à l'existence de victimes françaises,
05:10mais nous restons extrêmement vigilants et préoccupés.
05:12Donc pas de rapatriement organisé pour l'instant, c'est pas à l'ordre du jour ?
05:14Non, pas de rapatriement organisé,
05:16ne serait-ce que parce que Valence, maintenant,
05:18peut sortir facilement de Valence en voiture,
05:20on peut remonter vers le nord, vers Barcelone, vers la frontière française.
05:22Et sur le bilan global des victimes,
05:25on parle de 205 victimes aujourd'hui,
05:27effectivement, ce bilan augmente.
05:30Vous parliez du nombre de disparus.
05:32Sur le terrain, il semble que le discours des autorités
05:36change depuis quelques heures, semble-t-il.
05:39Oui, ils ont mis un chiffre sur le nombre de disparus.
05:44Alors le problème, c'est que la définition de disparus
05:47est un peu incertaine, puisque sont considérés disparus
05:50ceux pour lesquels des membres de leur famille ou de leurs proches
05:54ont contacté le numéro d'urgence
05:56qui a été mis à disposition par la région de Valence.
05:58Et donc, on fait la différence entre
06:01le nombre de personnes qui ont été inscrites au registre des disparus
06:04et ensuite, on enlève les personnes qui ont été identifiées
06:06depuis ce moment-là, soit malheureusement comme étant décédées,
06:09soit ayant été à nouveau contactées.
06:12Et pour l'instant, la différence entre ces deux chiffres,
06:14c'est 1 900 à 2 000 personnes.
06:16Donc pour l'instant, il y a 2 000 personnes
06:18que l'on n'arrive pas à contacter ou à identifier.
06:21Ce sont les disparus.
06:23Je ne pense pas que cela préjuge
06:26du fait que ces 1 200 personnes deviennent des victimes.
06:29Simplement, il va falloir encore du temps.
06:31Il y a encore des communes isolées, d'ailleurs,
06:33où effectivement la sécurité civile n'est pas présente.
06:36Oui, il y a encore de nombreuses communes,
06:38de nombreux villages, de nombreux quartiers
06:40dans lesquels l'accès est extrêmement difficile,
06:42parce que vous avez vu les images,
06:44les voitures empilées bloquent les accès,
06:46les ponts ont été détruits,
06:48les accès routiers ont été détruits,
06:50les accès ferroviaires ont été balayés.
06:53Et effectivement, l'armée envoie 500 personnels par jour
06:57en renfort supplémentaire.
06:59La sécurité civile de la communauté de Valence
07:01est sur le terrain, la guardia civile également,
07:03mais ce n'est pas suffisant pour aider tout le monde.
07:06Pour l'instant, la priorité, c'est le secours aux victimes.
07:09Il y a encore toujours des personnes
07:11qui peuvent être enfermées dans des sous-sols,
07:14dans des parkings, des personnes qui vivent isolées.
07:16La priorité, c'est les retrouver,
07:18c'est les sortir de leur tanière.
07:20Et ensuite, effectivement, il faudra aider la population
07:22à reprendre le dessus et à remettre en état ces quartiers.
07:25Stéphane Vogeta, vous restez avec nous.
07:27On va revenir sur ces inondations en Espagne dans quelques instants,
07:29et notamment sur le fonctionnement du système d'alerte.
07:31On va parler peut-être aussi des enseignements
07:33que l'on peut en tirer, nous, ici en France.
07:35Ce sera juste après le Fil info de 8h40 avec Marie Maheux.
07:38Aux Etats-Unis, Kamala Harris et Donald Trump
07:41dans la dernière ligne droite pour arracher des états-clés
07:43à trois jours de l'élection.
07:45Ils étaient tous les deux en meeting à Milwaukee,
07:47cette nuit dans le Wisconsin,
07:49bataille pour le vote des ouvriers
07:51dans cet état industriel du Nord-Est.
07:53Volodymyr Zelensky accuse ses alliés de passivité
07:55alors que la Corée du Nord est soupçonnée
07:57d'envoyer près de 10 000 soldats à la frontière russe
07:59pour combattre en Ukraine.
08:01Il réclame à nouveau de pouvoir utiliser
08:03des armes à longue portée contre Moscou.
08:05Bruno Retailleau parle d'un point de bascule
08:07dans le narcotrafic,
08:09une mexicanisation du pays,
08:11même au lendemain d'une fusillade
08:13à Poitiers, un adolescent de 15 ans
08:15est toujours entre la vie et la mort.
08:17Le ministre de l'Intérieur veut une nouvelle loi
08:19et frapper au portefeuille les réseaux.
08:21En natation, 3e et dernière étape
08:23de la Coupe du Monde en petit bassin
08:25pour Léon Marchand.
08:27Finale du 400 mètres 4 nage, c'est à 11h30.
08:29Hier, le nageur toulousain a établi
08:31un nouveau record du monde
08:33sur le 200 mètres 4 nage,
08:35une seconde de moins que le précédent.
08:37...
08:39France Info
08:41Le 8.30, France Info,
08:43Jean-Gérard Berthelus, Benjamin Fontaine.
08:45On est toujours avec vous Stéphane Vogeta,
08:47vous êtes député des Français de l'étranger,
08:49vous représentez la communauté française d'Espagne.
08:51Vous le disiez à l'instant,
08:53beaucoup de victimes dans des voitures,
08:55beaucoup de victimes dans des sous-sols
08:57et manifestement,
08:59face à cette vague,
09:01puisqu'il ne s'agit pas seulement
09:03de parler de puits,
09:05face à ce tsunami,
09:07il y a eu une surprise.
09:09Est-ce que nous, en France, par exemple,
09:11l'un des enseignements qu'on peut tirer
09:13de cette tragédie, c'est qu'il faut
09:15mieux sensibiliser, voire former
09:17la population à ce type de risque ?
09:19Oui, je pense que c'est sans aucun doute
09:21une des conclusions qu'il faudra tirer
09:23de cet événement tragique.
09:25Malheureusement,
09:27ces événements sont imprévisibles à long terme,
09:29on sait qu'ils peuvent arriver,
09:31probablement le dérèglement climatique
09:33actuel amplifie
09:35la probabilité d'occurrence
09:37de ce type d'événement et je pense que
09:39collectivement, nous devons être mieux préparés,
09:41avoir de meilleurs réflexes
09:43quant à l'actitude à adopter
09:45en cas d'occurrence
09:47de ces événements. Et ce que l'on a vu
09:49effectivement à Valence
09:51ces jours-ci, quand on regarde
09:53l'explication derrière
09:55la cause des décès en particulier,
09:57c'est très souvent des personnes qui ont été prises au piège
09:59soit dans les étages inférieurs,
10:01en l'intenté d'aller sortir
10:03leur véhicule d'un garage,
10:05soit qui ont été prises au piège sur la route dans leur véhicule
10:07et qui sont restées dans ce véhicule
10:09alors que la prudence
10:11aurait recommandé qu'ils
10:13sortent de ce véhicule et qu'ils s'éloignent le plus rapidement possible
10:15des zones où ces véhicules pourraient être
10:17transformés en des projectiles
10:19qui pouvaient les mettre en danger.
10:21Soucis de prévention, peut-être des lacunes
10:23aussi dans la façon dont les
10:25habitants ont été alertés. L'alerte météo a été
10:27donnée mardi matin à 8h.
10:29Nouvelle alerte des services de surveillance des crues
10:31à 13h. La région ne communique que vers
10:3313h justement et donne de mauvaises informations.
10:35La véritable alerte arrive à 20h.
10:37Il est déjà trop tard.
10:39Il y a eu un ratage ? Effectivement, quand l'alerte
10:41est arrivée sur les téléphones mobiles
10:43de la population,
10:45les gens étaient déjà en train de se débattre dans les eaux.
10:47L'alerte
10:49antérieure, celle du matin
10:51et de la mi-journée, a été donnée par
10:53les services de météorologie
10:55de la région de Valence. Là encore,
10:57c'est décentralisé, donc c'est une partie
10:59de l'explication à chercher dans les moyens
11:01que la région de Valence a apporté à ces services
11:03de veille
11:05météorologique. Et puis
11:07effectivement, malheureusement, les événements se sont
11:09liés contre la population, puisqu'il y a eu
11:11une première forte chute d'eau en matinée
11:13qui a rempli vraiment tous les bassins
11:15et tous les lacs de rétention
11:17sur les hauteurs. Et donc quand la deuxième
11:19très forte chute d'eau est arrivée
11:21en fin d'après-midi, d'abord la population
11:23pensait que le pire était passé et donc
11:25a recommencé à reprendre une vie normale, à sortir
11:27dans la rue, prendre leur voiture. Et ensuite,
11:29cette deuxième chute d'eau s'est transformée en
11:31un véritable tsunami qui a débordé toutes les mesures
11:33de contention sur les hauteurs et
11:35qui est venu dévaster la plaine au sud de Valence.
11:37Mais en France aussi,
11:39on a eu des polémiques
11:41récemment entre Météo France
11:43et des élus. David Lissnard,
11:45le maire de Cannes,
11:47le président de l'association des maires de France
11:49qui a mis en cause justement
11:51le système d'alerte de Météo France
11:53en disant qu'il n'était pas fiable.
11:55C'est vraiment aujourd'hui
11:57la priorité, renforcer ce système
11:59d'alerte, mais aussi les messages qui sont
12:01transmis, parce que c'est vrai qu'il y a eu des messages
12:03à l'attention des habitants de Valence
12:05qui leur disaient simplement protégez-vous
12:07de la pluie, restez chez vous.
12:09Restez chez vous, quand finalement
12:11la violence des événements ont détruit
12:13beaucoup de résidences
12:15et sont allés chercher, la vague est
12:17en fait allée rentrer dans les résidences
12:19pour aller chercher les gens chez eux, si je puis dire.
12:21C'est absolument dramatique. Effectivement,
12:23il faut qu'on arrive à tirer
12:25des leçons de cet événement qui est arrivé
12:27à quelques centaines de kilomètres de chez nous.
12:29On avait vécu des événements similaires en France
12:31dans le passé, à Vaison-la-Romaine dans les années 90
12:33notamment, dans la vallée de la Vésubie
12:35il y a 4 ans.
12:37Je pense qu'il faut que l'on revoie nos moyens.
12:39Il faut aussi céder des moyens
12:41modernes que met à notre
12:43disposition la technologie, notamment
12:45le système de surveillance satellitaire
12:47Copernicus, système européen,
12:49qui permet en ce moment d'aller évaluer
12:51les dégâts dans lesquels
12:53les secours ne peuvent pas encore arriver en Espagne,
12:55mais ce système de surveillance satellitaire
12:57pourrait nous aider à faire des simulations
12:59grâce à l'intelligence artificielle notamment,
13:01pour mieux prévoir
13:03quelles pourraient être les zones affectées
13:05en cas de débordement de rivières en amont
13:07de grandes urbanisations françaises.
13:09N'oublions pas que Valence,
13:11c'est Marseille en termes de taille.
13:13Aussi bien la ville, 900 000 habitants,
13:15comme la zone urbaine, 1,6 million, c'est exactement
13:17la taille de Marseille, et en proportion
13:19c'est les bouches du Rhône qui ont été
13:21dévastées mardi
13:23par cette vague en Espagne.
13:25On a pu l'évoquer sur France Info,
13:27l'urbanisation galopante de la ville de Valence a pu aussi
13:29poser problème, on a essayé aussi de contenir,
13:31de dévier ce fleuve, ce n'a pas
13:33forcément été une bonne idée.
13:35Ça fait partie des enseignements qu'on peut tirer nous aussi en France
13:37alors qu'aujourd'hui,
13:39on doute encore de l'intérêt
13:41de ce plan zéro artificialisation
13:43net qu'on remet parfois en cause.
13:45Même Michel Barnier a parlé d'un insouplissement.
13:47Est-ce que c'est vraiment une bonne idée quand on voit
13:49ce qui se passe en Espagne ?
13:51Ecoutez, la situation
13:53de Valence
13:55est très spécifique.
13:57Le fleuve a été détourné du centre-ville,
13:59dévié après les grandes
14:01inondations de 1957 qui ont complètement
14:03dévasté le centre de Valence.
14:05Il a été dévié vers un grand canal très large
14:07au sud de la ville qui a
14:09atteint son objectif cette fois-ci
14:11puisque c'est un canal qui habituellement est totalement asséché
14:13puisque ce fleuve, l'été, est asséché
14:15car l'intégralité de ses ressources
14:17idéologiques sont utilisées pour l'irrigation
14:19agricole dans la région.
14:21En revanche, d'autres petites
14:23rivières qui sont au sud
14:25de ce fleuve et qui, d'habitude,
14:27se jettent, quand elles existent,
14:29quand elles ne sont pas asséchées, dans l'Albufera
14:31qui est un marais similaire à la Camargue,
14:33ce sont ces rivières-là qui ont débordé
14:35et qui ont dévasté les régions au sud de Valence
14:37et au sud du fleuve.
14:39Il y a eu des destructions
14:41dantesques qui ont eu lieu
14:43dans ces quartiers. Il y aura des
14:45reconstructions à faire, à la fois en termes
14:47de logements et en termes d'infrastructures. Je pense
14:49que nous, Européens, devrons aider l'Espagne
14:51à avoir les moyens de mieux
14:53reconstruire et de faire de la planification
14:55en termes d'aménagement du territoire
14:57afin d'éviter que ce genre d'événements
14:59puissent arriver.
15:00Mais chez nous, en France, qu'est-ce qu'on fait ?
15:02Est-ce qu'on continue de poursuivre
15:04cet objectif d'engager
15:06à diminuer de moitié
15:08la consommation d'espace d'ici
15:102031 ou on assouplit les règles ?
15:12Non, je pense qu'il faut absolument continuer
15:14à avoir une ambition
15:16de réduction de la bétonisation
15:18des sols, d'artificialisation
15:20des sols. Ceci étant dit,
15:22cela va faire changer les choses
15:24d'une manière très lente et très graduelle
15:26et nous n'allons pas tout casser
15:28pour reconstruire différemment.
15:30Donc, il faut, effectivement,
15:32sur l'avenir, en regardant en avant,
15:34adapter notre mode
15:36de construire et
15:38d'étendre les zones urbaines
15:40et, par contre,
15:42en revanche, être mieux préparés, avoir
15:44une résilience, avoir une culture du risque
15:46qui nous permet, quand le pire arrive,
15:48d'être mieux préparés à affronter le pire.
15:50Même si on a effectivement des images,
15:52peut-être que d'ici, en France,
15:54on a du mal encore à se rendre compte
15:56des dégâts, non seulement, effectivement,
15:58du dramatique bilan des victimes, mais des dégâts
16:00qui ont été occasionnés
16:02par ce qu'on appelle ce phénomène de goutte froide.
16:04Vous le disiez, Valence, c'est pratiquement
16:06Marseille. La région est à terre
16:08économiquement. Tout est à
16:10reconstruire. On parlait des infrastructures,
16:12des autoroutes.
16:14Le métro ne fonctionnera pas durant des mois.
16:16Les lignes ferroviaires de banlieue,
16:18aussi, ont été, sur la zone sud,
16:20totalement détruites. Le trafic
16:22à grande vitesse reprendra dans 15 jours.
16:24Cette zone
16:26du sud de Valence,
16:28une zone très populaire en termes résidentiels,
16:30mais c'est aussi la zone industrielle
16:32avec beaucoup d'entrepôts,
16:34notamment d'entrepôts de nourriture.
16:36Et donc, tous les supermarchés, tous les hypermarchés
16:38de la ville de Valence sont, en ce moment,
16:40à court de vivre, notamment parce que les
16:42entrepôts ont été dévastés. Donc, on ne
16:44mesure pas encore l'étendue des dégâts
16:46économiques. On va les mesurer au fil des jours
16:48et des semaines qui viennent, mais ils sont dramatiques, effectivement.
16:50La priorité est au secours, évidemment.
16:52Merci Stéphane Vogeta, député de la 5e circonscription
16:54des Français de l'étranger, d'avoir accepté
16:56notre invitation ce matin sur France Info. Merci
16:58Jean-Jérôme Berthollus. Bonne journée. Il est temps
17:00de retrouver le Fil Info de Marie Maheu
17:02à 9h10 sur France Info.