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00:00Bonjour Emmanuel Grégoire. Bonjour. Député socialiste aujourd'hui, vous avez longtemps été le premier adjoint d'Anne Hidalgo à la mairie de Paris
00:11et aujourd'hui votre ambition c'est de vous asseoir dans le fauteuil de la maire en 2026.
00:17Oui, j'ai décidé d'être candidat pour être maire de Paris. Je veux être maire de Paris parce que j'aime passionnément cette ville,
00:25c'est mon engagement de cœur et de vie depuis plus de 25 ans, notamment aux côtés de Bertrand Delannoy et d'Anne Hidalgo.
00:32Et je sais ce que je peux apporter aux parisiennes et aux parisiens. C'est d'abord être le maire de la réconciliation,
00:39en s'occupant du quotidien, vraiment obsessionnellement. Ensuite, je veux pouvoir poursuivre les grandes transformations de la ville
00:46pour préparer les défis et puis lutter contre les inégalités. Et enfin, je veux réconcilier les parisiens, apaiser cette ville. Je suis prêt.
00:55Réconcilier, pardon, réconciliation, ça veut dire qu'aujourd'hui il y a une rupture dans Paris ?
01:00D'abord c'est une rupture qu'on observe sur le plan mondial. On voit bien que la société, c'est pas le cas qu'en France,
01:06quand vous regardez les élections américaines c'est flagrant, le monde est traversé par une conflictualité qui me paraît dangereuse pour l'avenir.
01:13Et chacun à sa place doit essayer de contribuer à remettre du dialogue, de la discussion. Ce climat de confrontation,
01:20et je le crois, pas bon pour la démocratie, pas bon pour l'organisation du débat et pas bon pour l'avenir.
01:25Et à Paris, on l'observe, quand vous êtes le témoin au quotidien de la façon dont ça fonctionne, il y a des fractures.
01:32Il y a des fractures entre parisiens, il y a des fractures entre Paris et la petite couronne, des fractures entre les cyclistes et les automobilistes.
01:39Bref, tout ça, ça éclaire quelque chose, c'est que ce climat de confrontation, on est aussi là pour y répondre et je souhaite y répondre.
01:44Chacun doit agir à sa place, je l'ai dit au début de l'interview, vous êtes député depuis 4 mois, c'est pas important pour vous ?
01:50Si, si, c'est très important et d'ailleurs les conditions historiques très particulières dans lesquelles ça s'est organisé,
01:56c'est-à-dire une menace que le Rassemblement National arrive en responsabilité,
02:00une dissolution que personne n'avait prévue, pas même les plus proches du Président de la République,
02:04a imposé à chacun de prendre ses responsabilités et d'aller là où il est utile.
02:10Et j'ai voulu m'engager dans cette bataille contre le Rassemblement National parce que la lutte contre le racisme, la lutte contre l'antisémitisme,
02:16c'est le cœur de mon engagement, le cœur des raisons pour lesquelles, quand j'étais jeune, je me suis engagé en politique
02:22et je n'ai pas voulu être à l'écart de ce combat.
02:26C'est-à-dire que ce combat, il dure 4 mois en fait ?
02:28Non, il ne dure pas 4 mois, je suis député et c'est peu de dire que j'y consacre du temps, on y reviendra sans doute,
02:33ce sont des centaines d'heures de séances pour essayer de travailler dans un climat d'ailleurs qui n'est pas propice au respect de la démocratie parlementaire
02:39et donc je vais poursuivre mon engagement là-dessus mais personne n'ignore que Paris est la passion de ma vie
02:46et que d'ailleurs dans les sujets que je porte comme député, ils sont très liés aux enjeux parisiens,
02:51c'est l'école publique, c'est la question de la culture, de l'éducation, du logement,
02:55et donc je continuerai comme député et j'espère avoir la confiance des parisiennes et des parisiens.
02:59Emmanuel Grégoire, est-ce que vous avez prévenu Annie Dalgo de votre décision, la décision que vous nous annoncez ce matin ?
03:03Oui, je l'ai prévenue.
03:04Comment a-t-elle réagi ?
03:05Elle n'a pas réagi directement et je ne fais pas état de mes relations avec la maire de Paris.
03:09Ça veut dire quoi elle n'a pas réagi directement ?
03:12Je ne sais pas qu'elle n'a pas répondu au message mais je l'ai informé.
03:14Parce qu'Annie Dalgo, est-ce qu'elle vous a dit qu'elle n'était pas candidate en 2026
03:19parce que ce que vous dites ce matin peut apparaître comme une mauvaise manière à son égard ?
03:24Alors écoutez, Annie Dalgo elle a plusieurs fois dit qu'elle ne souhaitait publiquement,
03:28qu'elle ne souhaitait pas faire de troisième mandat et elle me l'a dit à moi de nombreuses fois et à d'autres.
03:34Et je la crois là-dessus et en réalité je pense que la vraie question est celle du renouvellement.
03:41Je pense qu'il y a une attente de renouvellement auprès des Parisiennes et des Parisiens
03:46et je souhaite y répondre.
03:48Je le fais, je le dis en fidélité à l'histoire qui est la mienne.
03:51Vous êtes un candidat de rupture ?
03:53Vous êtes un candidat de rupture ?
03:55Qui est celle d'un militant engagé au parti socialiste depuis plus de 25 ans,
03:59qui a travaillé avec Bertrand Delannoye, qui a travaillé pendant 10 ans.
04:02Et qui a été élu aux côtés d'Annie Dalgo.
04:04Pendant 10 ans j'ai été son adjoint et pendant 6 ans son premier adjoint.
04:08Et peu de gens ont éprouvé la fidélité comme je l'ai fait auprès d'Annie Dalgo.
04:12Simplement le moment, et je crois venu de porter une nouvelle histoire pour Paris,
04:17une nouvelle proposition, un nouveau projet que je veux construire.
04:20C'est-à-dire qu'Annie Dalgo elle-même ne vous a pas choisi comme héritier,
04:23elle en choisit un autre, un autre socialiste qui s'appelle Rémi Féraud.
04:25Dans ce cas-là vous faites comment ?
04:27D'abord je n'en sais rien.
04:29Deuxièmement, ce n'est pas un héritage d'être maire de Paris.
04:34Ce n'est ni un héritage, ni une rente de situation.
04:37Et ce que je sais, c'est que mon engagement personnel, il s'inscrit dans une famille politique.
04:41Les socialistes notamment parisiens.
04:44Et que je soumettrai ma candidature à leur choix et je respecterai leur verdict.
04:49Ce sont les militants.
04:50Vous êtes candidat à une primaire ?
04:52Ils ne s'appellent pas comme ça, mais c'est un dispositif interne qui donne de la légitimité.
04:57La légitimité des élus, elle procède d'abord des collectifs militants
05:01qui les portent avant de se présenter au suffrage des électeurs.
05:04Ma légitimité à moi, elle a toujours été inscrite au Parti Socialiste
05:07et donc j'attendrai le verdict des militants socialistes.
05:11J'espère avoir leur soutien et je le pense sincèrement.
05:14Emmanuel Grégoire, je vous repose la question parce que tout à l'heure
05:16vous avez commencé en décrivant le climat de confrontation
05:19et vous avez évoqué un certain nombre de sujets qui sont portés par Annie Dalgo.
05:23Vous avez parlé des pistes cyclables, des relations avec les communes avoisinantes, la banlieue.
05:28Est-ce que vous êtes en rupture avec cette manière de faire de la politique portée par Annie Dalgo ?
05:33La réponse est non, je ne suis pas en rupture avec ce que nous avons fait,
05:37ce que nous avons fait collectivement à Paris.
05:40Simplement, j'y apporterai ma patte, mon expérience
05:43et aussi ce que je crois être bon pour faire fonctionner cette ville
05:48et réconcilier les Parisiens.
05:50Donc ce n'est pas une rupture qu'être soi-même.
05:52Et donc je suis différent et j'entends porter un projet qui soit nouveau,
05:56inspiré par de nouveaux thèmes, inspiré par la conquête de nouveaux droits
06:00et je vais m'y atteler sans jamais critiquer ce que je considère être aussi mon aventure aux côtés d'Annie Dalgo.
06:07On va rentrer dans un instant sur le fond des sujets, sur ce que vous allez proposer
06:10et ce qui a été fait jusqu'à maintenant à Paris avec Annie Dalgo.
06:13Mais d'abord, sur l'équipe que vous envisagez à la mairie de Paris,
06:18est-ce que vous envisagez être le candidat de toute la gauche ?
06:22C'est-à-dire des écologistes, des insoumis ?
06:25Alors d'abord, il y a une majorité municipale dont je suis très fier,
06:30que je connais très bien et avec laquelle j'ai eu un immense honneur et plaisir à travailler.
06:35Ce sont évidemment les communistes, les écologistes et des sympathisants
06:41et militants engagés à gauche sans être forcément dans des partis.
06:45Et je souhaite poursuivre cela parce que je suis un candidat de gauche,
06:49je veux être un candidat de gauche et de rassemblement de la gauche.
06:51En revanche, je ne souhaite pas que cette alliance aille jusqu'à Jean-Luc Mélenchon et ses amis,
06:57pour deux raisons.
06:58D'abord parce qu'il y a eu un conflit de valeurs très important avec Jean-Luc Mélenchon
07:03et il me semble insurmontable.
07:05Et deuxièmement parce qu'ils se déclarent eux-mêmes dans l'opposition municipale
07:08et donc ce sont deux conditions suffisantes pour ne pas envisager de travailler avec eux.
07:12C'est quoi le conflit de valeurs ? C'est sur quelle valeur ?
07:13Le conflit de valeurs, il est très clairement lié, je le dis, aux attentats terroristes du 7 octobre
07:19et à des paroles que je considère inapropos pour certaines, inacceptables pour d'autres,
07:25d'un certain nombre de responsables politiques de la France Insoumise.
07:28Je m'en suis démarqué publiquement déjà à de très nombreuses reprises
07:32et je ne changerai pas d'avis de circonstance concernant le scrutin municipal.
07:36C'est possible de gagner Paris sans LFI, sachant qu'Emeric Caron par exemple
07:42ont été élus dès le premier tour des législatifs dans leur circonscription ?
07:46Ils l'ont été dans des circonstances, je le rappelle, particulières
07:49qui sont celles qui sont issues de la dissolution
07:52et dans lesquelles le rassemblement de la gauche
07:54est dans la clarification d'un certain nombre de points,
07:56y compris que je viens d'évoquer à l'occasion du NFP,
08:00dont l'obsession première était d'empêcher le Rassemblement national d'arriver en responsabilité.
08:06Ce n'est pas du tout pareil pour les scrutins municipaux,
08:09ce n'est pas du tout pareil pour les élections locales.
08:11Il y a de très nombreuses villes dans lesquelles la France Insoumise
08:14n'est pas avec la gauche rassemblée, l'assume,
08:17et d'ailleurs je crois avoir lu que Jean-Luc Mélenchon l'avait dit lui-même comme cela.
08:22Et donc cela me va très bien, je sais qu'il y aura sans doute des candidats LFI.
08:25Force à nous de convaincre les parisiens que si on veut que Paris reste à gauche,
08:30c'est le rassemblement que nous incarnerons collectivement qui le permettra.
08:34Avec une particularité, parce que le communiste, par exemple,
08:36Yann Brossat, dit qu'il y pense aussi, lui aussi à la mairie de Paris,
08:40ça sent déjà la dispersion ?
08:42Non, c'est normal Paris, c'est la plus belle ville du monde.
08:45C'est un mandat extraordinaire qui suscite des appétits et des ambitions,
08:48ça me paraît normal, l'inverse m'inquiéterait.
08:50Mais vous allez quand même l'appeler pour lui dire, ben non...
08:52Je l'ai déjà appelé, l'inverse m'inquiéterait.
08:54Vous l'avez dit quoi du coup ?
08:55Je veux dire, quand on veut être maire de Paris,
08:57il ne faut avoir peur ni des ambitions des autres, ni des confrontations.
09:02Le seul sujet, c'est de faire en sorte que ces moments de débat,
09:05y compris internes à la gauche, qui soient à l'intérieur du Parti Socialiste
09:08ou avec les partenaires, ils se fassent dans l'intelligence collective
09:11et au service du rassemblement, ensuite, qui est indispensable.
09:15On verra celui qui est le mieux placé ou celle qui est la mieux placée pour l'incarner,
09:20vous comprenez que j'aspire à l'être, mais on fait ça très sereinement,
09:23avec une boussole, c'est celui de ne jamais fragiliser sa famille,
09:27de ne jamais fracturer sa famille et de réunir les conditions du rassemblement
09:30et je ne doute pas que la gauche y parviendra.
09:32Et si c'était Gabriel Attal ? Parce que son nom a été testé hier
09:35par un de nos confrères du Parisien dans un sondage et il arrive en tête.
09:39Alors, ce n'est pas un sondage d'intention de vote, c'est un sondage de notoriété
09:42et si je dois reconnaître que Gabriel Attal est plus connu que moi pour le moment,
09:45j'en conviens bien aisément.
09:47Après, Gabriel Attal a été Premier ministre d'un gouvernement
09:51qui a mené une politique de droite et donc je n'ai pas à m'immiscer
09:55dans le choix que fera la droite pour son candidat.
09:58Je le respecte, mais ce que je veux dire, c'est que de toute façon,
10:01quel que soit le casting du camp d'en face, ce sera celui d'une droite conservatrice
10:05qui menace les classes populaires et les classes moyennes
10:08et je veux convaincre les Parisiens que si on veut garder la singularité de Paris,
10:12sa mixité sociale, son dynamisme économique, culturel,
10:15eh bien, il faut faire confiance à la gauche,
10:18quel que soit le candidat qui sera proposé par la droite.
10:21Est-ce que vous assumez tout le bilan, notamment les 9 milliards d'euros de dettes
10:25à ce jour de la ville de Paris ?
10:28Oui, je les assume pleinement parce que la ville de Paris est très bien gérée,
10:33la ville de Paris n'a aucun problème de soutenabilité.
10:36C'est parce que c'est Rachida Dati.
10:37Évidemment, Rachida Dati.
10:38C'est d'ailleurs qu'au cas, j'ai lu une expression écrite de Rachida Dati
10:42qui donne des leçons à la ville de Paris
10:44quand elle est elle-même ministre d'un gouvernement
10:46qui s'est 6,1% de déficit public,
10:49qui a augmenté la dette de plus de 1000 milliards en quelques années.
10:52Je me garderai de conseil quand on a un bilan soi-même
10:56si peu flatteur.
10:57La réalité, c'est que la ville de Paris, en partie à cause de l'État
11:01et les collectivités générales,
11:03c'est pas la ville de Paris d'utiliser ça comme argument,
11:07mais il est essentiel,
11:08c'est pas la ville de Paris qui se plaint.
11:10Ce sont toutes les collectivités,
11:12l'association des maires de France, l'association des départements de France.
11:15La ville de Paris, elle a investi massivement
11:18dans la transition écologique, dans la production de logements,
11:21dans les services publics,
11:22et je crois que les parisiennes et les parisiens le savent,
11:24dans l'aménagement de l'espace public,
11:26c'est au service de la préparation de grandes transitions,
11:29c'est au service de la qualité des services publics de proximité au quotidien.
11:33Et je crois que, d'une certaine manière,
11:36ce procès strictement financier qui est fait
11:38et la rhétorique habituelle de la droite
11:41pour délégitimer la dépense publique...
11:45On va quand même expliquer les faits,
11:47on va quand même les dire clairement.
11:49C'est pas juste financier, c'est pas juste un argument financier.
11:52Il y a un argument démographique, et on le voit chaque année,
11:55près de 10 000 parisiens quittent la capitale
11:58parce qu'ils ne peuvent plus vivre dans la capitale,
12:00ça coûte trop cher.
12:02Quelle est la première cause de la baisse de la démographie à Paris ?
12:08La baisse de la natalité.
12:10C'est valable pour Paris, c'est valable pour d'autres zones,
12:12et à part les contours des métropoles,
12:14la plupart des grands centres urbains connaissent les mêmes phénomènes.
12:17La natalité a considérablement chuté.
12:20Paris, c'est une ville qui a une démographie...
12:22Paris, c'est une démographie qui a une histoire complexe,
12:25c'est une ville qui a compté jusqu'à 3 millions d'habitants,
12:28qui était retombée à 1,9 million d'habitants à la fin des années 90,
12:31qui est remontée, notamment sous l'action de la gauche,
12:33et de Bertrand Delannoy et d'Anne Hidalgo,
12:35à plus de 2,2 millions,
12:37et là qui connaît une baisse qui est liée à plusieurs sujets.
12:40Et à l'intérieur de ce sujet, il y en a un,
12:43parce que c'est le deuxième facteur essentiel de la baisse de la population,
12:46c'est la contraction du nombre de logements.
12:48Il y a de moins en moins de logements disponibles,
12:51en dépit des efforts de production immenses
12:54qu'a produit la gauche depuis 2001.
12:56Pourquoi ?
12:57Pour un phénomène qui est bien documenté, bien connu désormais,
12:59sur lequel nous menons une lutte acharnée à Paris,
13:02et moi aujourd'hui dans mon rôle de parlementaire,
13:04c'est l'explosion de ce qu'on appelle les logements vacants,
13:07le développement des résidences secondaires,
13:09le développement des meubles touristiques.
13:11Ce n'est pas normal de tolérer qu'il y ait des mouvements de spéculation,
13:15qu'il y ait d'une certaine manière des comportements prédateurs
13:17dont la conséquence est de réduire le nombre de logements disponibles.
13:20Précisément, c'est un dossier qu'on va ouvrir juste après le Fil info,
13:23il est 8h46, vous restez avec nous Emmanuel Grégoire,
13:25on vous retrouve après le rappel des titres, Maureen Suynard.
13:29Des tracteurs devant la préfecture de l'Essonne,
13:31du lisier déversé devant la préfecture des Ardennes,
13:34la coordination rurale appelle à son tour à la mobilisation des agriculteurs
13:38contre le projet d'accord entre Lieux et le Marcosur.
13:41La France n'est pas isolée, des pays la rejoignent,
13:44dans son opposition à l'accord promet Emmanuel Macron.
13:47Des inquiétudes autour de la situation économique et budgétaire,
13:50une possible hausse du coût du travail,
13:52voici ce qui a refroidi les investisseurs.
13:54Selon le cabinet EY, la moitié des investisseurs étrangers
13:57considèrent que l'attractivité de la France s'est dégradée
14:00depuis la dissolution de l'Assemblée,
14:02ils ont réduit ou reporté leurs investissements.
14:05« Nous sommes en train de nous battre, y compris pour votre indépendance »
14:09affirme sur France Info ce matin le maire de Lviv en Ukraine,
14:12millième jour de guerre entre Kiev et Moscou.
14:15Il estime que la décision des Etats-Unis aurait dû être prise il y a deux ans.
14:19Les Américains autorisent l'utilisation des missiles longs portés contre la Russie.
14:23De la prison ferme pour 45 militants pro-démocratie à Hong Kong,
14:27ils sont accusés d'atteinte à la sécurité nationale.
14:30Les peines vont de 4 à 10 ans de prison.
14:32C'est le procès le plus important depuis la mise en place
14:35d'une loi restrictive imposée par la Chine
14:37après des manifestations anti-gouvernementales en 2019.
14:42France Info
14:45Le 8.30, France Info, Jérôme Chapuis, Salia Braklia
14:49Et Emmanuel Grégoire, député de Paris, qui nous annonce ce matin sur France Info
14:52sa candidature à la mairie de Paris pour les municipales de 2026.
14:55Et on parlait juste avant le Fil info avec vous Emmanuel Grégoire
14:58de la question des meubles touristiques.
15:00Il se trouve qu'une toute nouvelle loi vient d'être adoptée.
15:03Elle permet au maire de baisser le nombre de jours ouverts à la location
15:08de 120 jours autorisés aujourd'hui à 90 jours,
15:11ce qui fait déjà 3 mois.
15:13Est-ce que vous êtes favorable à baisser ce nombre de jours
15:17pour la ville de Paris ?
15:18Alors d'abord, c'est un sujet que nous avons longuement travaillé
15:22et moi notamment quand j'étais premier adjoint
15:24avec mon collègue Inaki Echaniz qui est député socialiste
15:28qui a apporté cette loi.
15:30C'est une loi, il faut la comprendre, qui est transpartisane.
15:32On s'est mis d'accord.
15:33Est-ce qu'elle va assez loin ?
15:34Incontestablement non.
15:35Il faudra continuer à y travailler.
15:37Mais elle permet déjà plusieurs choses.
15:39La première, c'est fort de l'expérience que nous avons acquis
15:43à Paris depuis plusieurs années avec l'action de Yann Brossat,
15:46de Jacques Baudrier aujourd'hui, des adjoints communistes
15:49dans l'équipe municipale.
15:51On a beaucoup progressé sur la capacité de régulation,
15:54c'est-à-dire empêcher la création nouvelle et le PLU bio-climatique
15:58que nous adopterons demain, je l'espère, au Conseil de Paris
16:01permettra de franchir un cap supplémentaire pour lutter
16:05à armes égales avec ces grandes sociétés dont les moyens sont colossaux.
16:10Parmi les critères que nous avons retenus, nous avons retenu
16:15l'idée qu'on puisse discuter dans les collectivités locales,
16:19en l'occurrence dans les mairies, d'abaisser ou de mettre
16:23un point intermédiaire entre 120 jours et 90 jours
16:27de location autorisée.
16:28Permettez-moi de dire que ce n'est pas mon sujet central à moi.
16:31Pourquoi ?
16:32Ça, c'est le cas particulier qui est celui où les Parisiennes
16:35et les Parisiens, ou n'importe où en France, louent son appartement
16:37quand on va en vacances.
16:38Les résidences principales.
16:39Et ça, ce n'est pas mon sujet principal.
16:41Mon sujet principal, et pardon, mais je ne veux pas tomber
16:43dans le piège de parler de ça, ce n'est pas le sujet principal.
16:46Le sujet principal, c'est le reste, c'est ceux qui sont en permanence
16:50des meubles touristiques, qu'on loue son appartement
16:52quand on part en vacances, ça ne me choque pas.
16:53Et 90 jours, on peut considérer que c'est assez, 120 c'est peut-être trop,
16:56mais on en reparlera plus tard.
16:57Mais ce n'est pas le sujet central.
16:58Le sujet central, c'est les appartements qui tout entier,
17:01toute l'année, sont détournés du logement pour être loués
17:04exclusivement à des touristes.
17:06Et deuxièmement, aussi beaucoup d'utilisations frauduleuses, illégales,
17:09c'est-à-dire dans lesquelles il n'y a pas d'autorisation.
17:11Lutte contre la fraude et diminution du nombre de logements
17:15exclusivement consacrés aux meubles touristiques.
17:17C'est ça les combats que nous menons à l'Assemblée nationale,
17:20que nous allons continuer à mener, et c'est ce que nous continuerons
17:22à mener à la mairie de Paris.
17:23La nouvelle loi ne vous permet pas de lutter contre ce phénomène spécifiquement ?
17:27Alors non, parce que la loi n'apporte pas grand-chose de nouveau pour Paris,
17:31parce qu'il y avait déjà une loi que nous avions obtenue précédemment
17:34qui s'appliquait aux grandes villes.
17:36Et donc c'est la transposition, en particulier dans les zones
17:39qui en France souffrent de sur-tourisme,
17:41et qui ne sont pas pour autant de grandes villes.
17:43Elles simplement deviennent de très grandes villes l'été,
17:45quand les touristes y viennent massivement.
17:47Mais les deux sujets sur lesquels on a déjà des armes légales,
17:51pour lutter contre la faute, c'est aussi des contrôles.
17:53Et un rapport de force avec les plateformes,
17:56avec les opérateurs économiques qui font les intermédiaires
17:59sur ces locations touristiques.
18:00Bref, c'est un sujet très technique,
18:02mais qui est au cœur de la bataille pour le logement que nous menons.
18:05Puisqu'on parle logement et qu'on a parlé de la dette,
18:08les 9 milliards de dettes,
18:09c'est possible de faire face à la hausse de la dette
18:11sans de nouvelles hausses d'impôts ?
18:13Et là, à Paris, je pense en particulier à la taxe foncière qui a explosé.
18:17Alors d'abord, oui, c'est possible de faire sans,
18:20mais ça doit se discuter sur un plan national,
18:23sur la façon dont sont financées les collectivités locales.
18:25Quand vous observez aujourd'hui que deux tiers des départements
18:28sont dans des situations exsangues,
18:31que beaucoup de collectivités se retrouvent confrontées
18:34à des dépenses obligatoires ou quasi-obligatoires,
18:38avec une baisse structurelle des recettes en face,
18:42avec des dépenses supplémentaires non compensées par l'État,
18:45l'État a volontairement organisé l'asphyxie des collectivités territoriales.
18:50Et disons-le, pourquoi ?
18:52Parce que l'État, ou en tout cas ce que représentait la Macronie,
18:56n'avait aucun intérêt local à défendre.
18:59Aucun intérêt local à défendre.
19:00Donc ils ont fait vraiment une double injustice.
19:03Michel Barnier vous demande aux collectivités territoriales,
19:06dans le cadre du nouveau budget,
19:085 milliards qui vont être apportés à 2 milliards.
19:11Le gouvernement, c'est 5.
19:13Sur le papier aujourd'hui, mais ça va être compromis en deux.
19:15Mais le gouvernement, c'est 5,
19:16et c'est précisément sous la bronca des collectivités territoriales
19:19et de l'Assemblée nationale et du Sénat,
19:22et en particulier Gérard Larcher,
19:24c'est lui qui a sorti le chiffre des 2 milliards,
19:27ce n'est pas le Premier ministre.
19:29La bronca est tellement forte qu'il faut un geste.
19:31Mais ce n'est pas un geste de passer de 5 à 2.
19:33Le geste aurait été d'annuler les économies prévues sur les collectivités territoriales.
19:37Mais à ce moment-là, qui fait des économies ?
19:38Qui fait des économies dans un pays endetté à ce moment-là ?
19:40Elles sont injustes, pour une double raison.
19:42La première, c'est sur le plan intellectuel.
19:46C'est vouloir faire croire que les problèmes budgétaires de la France
19:49sont liés aux problèmes budgétaires des collectivités territoriales.
19:52C'est faux.
19:53Si l'État était aussi bien géré que les collectivités territoriales,
19:55il n'y aurait aucun problème, y compris pour financer la transition écologique,
19:58préparer l'avenir, investir dans l'innovation,
20:00dans l'enseignement supérieur, dans le capital humain,
20:02qui est quand même l'un des parents pauvres
20:04de la préparation de l'avenir qui se présente devant nous.
20:07Et deuxièmement, c'est factuellement faux
20:09parce que les économies qui vont être demandées aux collectivités territoriales,
20:13que ce soit d'ailleurs 5 milliards ou 2 milliards,
20:15sera un effet récessif majeur.
20:17Il n'y a pas d'économies possibles à Paris.
20:19Mais il y a toujours des économies possibles.
20:21Sur la question notamment de l'absence des agents de Paris
20:24dont il est souvent question.
20:25Je finis ma phrase sur les économies.
20:27On revient sur ce sujet parce que là aussi,
20:29les fake news insultantes pour les fonctionnaires en général,
20:32et pour Paris en particulier,
20:34donc il y a évidemment des économies à faire toujours.
20:37Il faut toujours avoir à l'esprit de faire mieux avec ce qu'on a,
20:40d'essayer d'optimiser des économies d'échelle, etc.
20:42Mais ce travail, il est fait en permanence.
20:44Ça fait quand même déjà plusieurs années.
20:46La Cour des Comptes dit quand même que dans les collectivités territoriales,
20:48il faut supprimer plus de 100 000 postes.
20:49La Cour des Comptes est une juridiction indépendante.
20:51Et donc elle dit ce qu'elle veut.
20:53Et on peut aussi interpréter comme on le souhaite ce qu'elle dit.
20:56C'est-à-dire qu'elle dit qu'il y a des sujets.
20:58Mais qu'est-ce qu'elle dit, la Cour des Comptes ?
20:59Ce que je vous ai dit avant.
21:00C'est-à-dire qu'il y a une impéricie,
21:02il y a vraiment une stupidité d'organisation des finances publiques locales
21:07dans lequel on a des organisations,
21:09quel que soit le niveau, départements, régions,
21:11qui ont des compétences et des dépenses afférentes
21:14qui sont mécaniques et qui augmentent.
21:16Et de l'autre côté, l'État a asséché,
21:18pour impuissanter leur capacité d'action,
21:20les collectivités territoriales via les recettes.
21:22Et donc, d'une certaine manière,
21:24l'État veut faire aux collectivités territoriales
21:27les économies qu'il n'a jamais voulu faire.
21:29Il y a quand même des efforts à faire, Emmanuel Grégoire.
21:31Jérôme donne l'exemple de l'absentéisme,
21:33notamment à Paris.
21:35Parce que la volonté du gouvernement,
21:37c'est d'aligner le régime des fonctionnaires
21:40sur celui des salariés du privé
21:42en matière de carence d'absence au travail.
21:45À ce sujet, à la mairie de Paris,
21:46la situation est assez étonnante.
21:48Il faut le dire, en moyenne,
21:49les agents étaient absents 40 jours l'année dernière.
21:52Au service de gestion des ressources humaines particulièrement,
21:55qui compte donc 400 agents,
21:57135 sont absents par jour.
22:00Madame, avec tout le respect,
22:02ce sujet a été débunké par des confrères à vous
22:05depuis trois semaines.
22:07C'est un mensonge.
22:09Alors, donnez-moi les vrais chiffres.
22:10Je vais vous donner les vrais chiffres.
22:11Le chiffre en question,
22:12c'est ce qu'on appelle le service de gestion RH.
22:14Qu'est-ce que c'est le gestion RH ?
22:16C'est une position administrative de suspension
22:20précisément pour les agents qui sont malades.
22:23C'est-à-dire, quand vous avez des agents qui sont malades,
22:25y compris au point de plus assurés leur mission,
22:27ils sont 135 sur les 55 000 agents de la ville de Paris.
22:32Ils sont affectés à une ligne particulière
22:34dans laquelle, parce que ça s'appelle gestion RH,
22:36il a été dit de façon mensongère,
22:38notamment par Pierre-Yves Bournazel, je le dis,
22:40puisque c'est lui qui est à l'origine de ça,
22:41qui est un opposant,
22:42repris complaisamment par plusieurs de vos confrères
22:45et débunké intelligemment par encore plus de vos confrères.
22:48Ça, c'est un cas particulier,
22:49mais les 40 jours d'absence.
22:52Les 40 jours, c'est pareil.
22:54On compte des choux et des carottes.
22:55Et là, vous reprenez le chiffre tel qu'il a été présenté
22:57par le ministre de la Fonction publique.
22:59Non, c'est dans un rapport.
23:00Non, mais ce n'est pas vrai.
23:02C'est les choux et les carottes,
23:03dans lequel, d'un côté, vous comptez les absences,
23:06vous cumulez les congés maternités.
23:09Les congés maternités, ce n'est pas être malade,
23:11être en congé maternité.
23:13À quel moment la société considère que c'est un problème
23:16que les mères ou les pères soient en congé maternité
23:19ou en congé paternité ?
23:21Dans le moment qui est le nôtre,
23:23il faut se rendre compte à quel point
23:25la confusion et la gravité des arguments
23:28sont jetés parfois à la volée
23:29et ils ont une injustice.
23:31De la même façon que le ministre de la Fonction publique
23:33a commis une très grave erreur,
23:36est-ce fonction d'ailleurs,
23:37parce qu'il est le ministre de la Fonction publique,
23:39en jetant en pâture les fonctionnaires
23:41sur cet argument de l'alignement
23:43sur le régime du privé des trois jours de carence.
23:45Très peu de salariés du privé ont trois jours de carence.
23:49Pour une raison historique,
23:50c'est que les employeurs privés ont des systèmes...
23:5230% ?
23:53Très peu.
23:5430 sur 100%, c'est très peu, dans ma vision.
23:57Et la plupart ont des systèmes de complémentaires
24:00et de prévoyances
24:01qui couvrent ces jours de carence.
24:03Peu importe le nombre de jours de carence
24:05pour les fonctionnaires,
24:06s'il y avait des systèmes de complémentaires,
24:09prévoyances organisées par les collectivités.
24:11Mais c'est jeter l'opprobre
24:12sur les fonctionnaires publics
24:13en leur disant
24:14« Vous êtes beaucoup plus absents ».
24:16Par ailleurs, on compare tout et n'importe quoi.
24:18On compare un chiffre moyen,
24:20qui est celui du salariat,
24:22et dans la fonction publique,
24:23sans regarder que les métiers sont très différents.
24:25Il y a dans les collectivités territoriales
24:27énormément d'agents,
24:2870% de catégorisés,
24:29qui sont des agents
24:30de la filière ouvrière et technique,
24:32qui sont ceux qui se lèvent à 4h du mat
24:34pour nettoyer les rues,
24:36qui sont les agents d'entretien des hôpitaux, etc.
24:38À quel moment on considère
24:40que ce n'est pas plus difficile
24:42d'exercer ce métier-là
24:44que d'être travaillé dans un bureau ?
24:46Et je le dis aisément.
24:47Donc vous êtes contre la mesure du gouvernement.
24:48Mais je suis non seulement
24:49contre la mesure du gouvernement,
24:50mais contre le fait de céder
24:52à cette rhétorique du mensonge
24:54et de l'opprobre.
24:55Je défends la fonction publique.
24:57Il faut être exigeant.
24:58Oui, il y a des efforts.
24:59Oui, il y a des économies.
25:00Mais je défends la puissance publique.
25:01Une dernière question rapidement, Emmanuel Grégoire,
25:03parce qu'on a plus le temps.
25:04À Bordeaux, le maire écologiste Pierre Hurmic
25:06change de cap.
25:07Il va armer une partie de sa police municipale
25:09face à l'explosion des crimes et des lits
25:11dans sa ville, à Paris,
25:12où la situation se complique aussi
25:13avec le crime organisé.
25:14Est-ce que vous envisagez
25:15d'armer la police municipale ?
25:17Écoutez, non.
25:18On est plutôt défavorable à cela.
25:19Mais je sais pour quelle raison
25:21le maire de Bordeaux l'a fait.
25:23Alors, je ne crois pas que ce soit
25:24pour le narcotrafic.
25:25On n'est pas du tout dans les missions
25:26des polices municipales
25:27de s'occuper du narcotrafic.
25:28On n'a qu'à les envoyer
25:29combattre en Ukraine aussi.
25:30Enfin, il faut arrêter aussi là-dessus
25:31la confusion de missions.
25:32La réalité, c'est qu'il y a
25:34un problème de mission
25:36et de repartition de mission
25:37entre la police nationale
25:38et les polices municipales.
25:39Et la réalité, c'est que,
25:41comme il y a moins de police nationale,
25:43il y a des glissements de tâches
25:44qui, y compris, n'ont pas
25:45de base légale très claire,
25:47qui amènent un certain nombre de maires
25:49à s'interroger sur l'armement.
25:51Moi, je vais vous dire,
25:52pourquoi je ne pense pas
25:53qu'il faut armer la police municipale.
25:54On ne va pas empêcher les cyclistes
25:56de griller les feux rouges.
25:57Ce n'est pas bien.
25:58Il ne faut pas griller les feux rouges
25:59en armant la police municipale.
26:00Ce n'est pas le sujet.
26:01En revanche, je sais qu'il y a
26:03un sujet de sécurité.
26:04Et je ne peux pas rester sourd
26:06à cette demande de sécurité,
26:07en particulier à Paris,
26:08dans les quartiers populaires.
26:09Mais je veux d'abord
26:10que nous prenions le temps
26:11de réfléchir des missions
26:12avec la police nationale,
26:13de nous assurer de la présence
26:14de la police nationale sur le terrain.
26:16Et c'est à ce moment-là
26:17qu'on pourra débattre sereinement
26:18de l'avenir de la police municipale.
26:20Et le débat fera sûrement du chemin
26:23d'ici à 2026,
26:24puisque vous nous avez annoncé ce matin
26:26votre candidature, Emmanuel Grégoire,
26:28au municipal de Paris en 2026.
26:33Vous allez sûrement être attentif
26:35au thème des informés
26:36dans quelques minutes
26:37avec Sadia Brakli et Renaud Delis,
26:38puisqu'on va parler du Congrès
26:39des maires de France.
26:40La grande déprime.
26:41A tout de suite.