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Vendredi 25 octobre 2024, ART & MARCHÉ reçoit Magda Danysz (galeriste et cofondatrice, Artransfer) , Gaëlle Choisne (Artiste) et Claude Bonnin (Président, ADIAF)

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00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans Art et Marché, votre émission hebdomadaire
00:11consacrée au marché de l'art, édition spéciale week-end qui a pour but de vous faire mettre
00:16en image le marché de l'art.
00:18Et pour cela, nous allons commencer l'émission avec un reportage au prix Marcel Duchamp.
00:22Nous sommes allés à la rencontre de la saloriate Gaëlle Chouane, plasticienne et sculptrice
00:26française.
00:27Pour l'interview du week-end, nous recevons Magda Nanis, qui est galeriste et cofondatrice
00:31d'Art Transfer.
00:32Nous reviendrons sur la technologie de passeport numérique qu'elle souhaite implémenter
00:38au sein de son site de cette plateforme d'échange d'oeuvres d'art, Art Transfer.
00:42Et c'est parti pour Art et Marché, édition spéciale week-end.
00:50Nous nous sommes rendus au prix Marcel Duchamp 2024, le prix d'art contemporain organisé
00:55par l'ADIAF, l'association pour la diffusion internationale de l'art français.
00:59Nous avons pu rencontrer la lauréate 2024, Gaëlle Chouane, plasticienne et sculptrice
01:04française.
01:17Une fois que ces artistes sont nommés, ils ont, si je puis dire, la chance d'être exposés
01:21pendant trois mois au Centre Pompidou.
01:24Et cette année, la lauréate est Gaëlle Chouane.
01:29Alors l'ADIAF est une association de collectionneurs, artistes nommés, lauréates ou lauréats.
01:36On va faire en sorte de les montrer à l'étranger, dans des lieux importants, dans des institutions
01:43importantes, pour faire connaître justement la scène française à l'étranger.
01:49Nous essayons de présenter les artistes dans leur plus grande diversité.
01:53Certes, Gaëlle aujourd'hui s'inscrit particulièrement dans les réflexions actuelles sur les problèmes
02:02de décolonisation, sur aussi les problèmes écologiques, climatiques et sur les problèmes
02:09de gens déplacés, etc.
02:11Mais à travers son travail, elle va aussi parler un peu de l'homme dans l'univers,
02:21dans ce monde et en particulier cette année, rêver d'un monde meilleur, qu'on espère
02:29tous et elle espère y contribuer avec son art.
02:33C'est un moment important pour moi parce que j'ai travaillé d'arrache-pied et c'est
02:40un honneur d'exposer déjà au Centre Pompidou, donc pour moi j'avais déjà gagné.
02:45L'ère du Verseau, c'est le moment où les astres ont changé de place depuis 2012 environ
02:56et qui font que la fréquence de la Terre augmente et cette fréquence-là fait que nos comportements
03:03vont changer et c'est une promesse d'une société plus égalitaire, plus solidaire
03:14et le message est assez clair, c'est des messages de paix et d'amour et de défense
03:20aussi des invisibilisés, des personnes qui n'ont pas la parole donc c'est aussi pour
03:25eux que j'ai gagné.
03:26C'était notre reportage au Prix Marcel Duchamp 2024, tout de suite c'est l'interview du
03:32week-end.
03:33La plateforme de vente en ligne Art Transfer travaille sur un passeport numérique afin
03:41de garantir une meilleure traçabilité des œuvres et encourager cette circularité des
03:45œuvres d'art.
03:46Alors Magda Denysque, vous êtes galeriste et cofondatrice d'Art Transfer, vous êtes
03:50avec nous, merci beaucoup d'être présente.
03:52Tout d'abord reprenons Art Transfer, c'est décrit en 2023, pouvez-vous nous parler un
03:58petit peu de cette création, juste avant de rentrer plus dans le dur du sujet du passeport
04:03numérique ?
04:04On a créé Art Transfer au départ, moi je viens du premier marché donc les galeries
04:07qui promeuvent les artistes, qui les aident à trouver leur premier client et puis très
04:13souvent on se retrouvait face au moment où les gens disaient « je leur vendrais bien
04:16». Alors on peut leur conseiller d'aller voir nos collègues chez Christie's, Sotheby's,
04:20les très belles maisons de vente aux enchères mais tout n'est pas nécessairement aisément
04:23liquide.
04:24On s'est dit « c'est quand même bizarre ». Et donc de fil en aiguille, on s'est
04:28dit « essayons de lancer quelque chose qui permette une meilleure circularité des oeuvres,
04:33un second marché plus fluide pour que le premier marché lui aussi puisse se débloquer ».
04:36Et pareil, de fil en aiguille, on en est arrivé au constat qu'il y a beaucoup de
04:40valeur, la valeur intellectuelle de l'oeuvre qui se perd en cours de route.
04:44En fait à partir du moment où elle sort de l'atelier et de la première galerie,
04:48toute l'histoire, tout ce qui fait finalement qu'on connaît mieux l'oeuvre et ça peut
04:53se perdre, parfois même la facture, le certificat.
04:56Et donc il était temps, parce qu'on est quand même au 21e siècle, de mettre tout
04:59ça sur la blockchain et de créer comme notre passeport à nous, êtres humains, un petit
05:04passeport pour les oeuvres qui ne serait pas quelque chose comme pour les chefs d'oeuvres
05:07je dirais d'ordre de trésor national, de bloquant, mais plutôt qui serait pour préserver
05:13les informations.
05:14Explicitateur de circularité.
05:15Exactement.
05:16Et justement c'est quand même un projet qui est assez impressionnant pour une entreprise
05:21qui a seulement un an.
05:22On ne se dit pas forcément que c'est vers le passeport numérique que vous allez vous
05:24tourner tout de suite en premier échelon.
05:26Oui, on a lancé l'app il y a un an, mais on a deux ans et demi de réflexion en tout
05:32puisque pendant un an et demi, on a cherché justement comment on pouvait pénétrer cette
05:37partie-là.
05:38On s'est rendu compte qu'il y avait des choses qui existaient, d'autres qui n'existaient
05:40pas.
05:41Donc sur tout ce qui est blockchain, suivi d'objets, on a un partenariat assez fort
05:46avec Ariany, qui eux sont très très bons sur certaines verticales comme l'horlogerie
05:51ou des choses comme ça.
05:52Donc ça est très reconnu en la matière.
05:54Mais voilà, il fallait qu'on setup la chose et puis il fallait qu'on construise l'app
05:59qui est un peu la partie émergée de l'iceberg parce qu'aujourd'hui, si on est un peu sincère,
06:03les gens ne vont pas se dire « tiens, il faut que je blockchain mon œuvre et qu'elle
06:06soit traçable ». C'est le cas d'eux de leur souci.
06:08Malheureusement, ça le sera moins plus tard.
06:10Donc on a dit que la partie émergée de l'iceberg, c'est finalement une marketplace où les
06:15gens peuvent venir revendre leurs œuvres.
06:17Tout simplement.
06:18Entre particuliers.
06:20Et c'est vraiment l'aspect transmettre l'héritage émotionnel, familial, de raconter une histoire.
06:27Vous avez dit que c'est dommage que ça se perde et donc vous avez pensé à ce passeport
06:30numérique où vous voyez aussi trop de personnes qui perdent tous leurs papiers.
06:36Tous les aspects très importants.
06:38C'est les deux.
06:39C'est les deux.
06:40Il y a cette valeur intellectuelle, émotionnelle qui existe et qu'on aimerait pouvoir préserver.
06:44Pourquoi mon grand-père a acheté telle œuvre ? Je ne sais pas.
06:49Et comment on garde ces choses-là ? Un petit coffre-fort, je dirais.
06:52Et c'est important.
06:53Mais aussi parce qu'effectivement, les formats de certificat sont très hétérogènes.
06:58Certains artistes en font, certains n'en font pas.
07:01Ils peuvent se perdre assez facilement quand c'est une feuille A4 qui a été imprimée.
07:04Ils peuvent être falsifiables facilement.
07:06Une fois de plus, au XXIe siècle, ce n'est plus possible.
07:08Aujourd'hui, on a des outils qui sont quasi grand public.
07:12Et on va avoir un usage.
07:14Parce qu'aujourd'hui, ce qui bloque encore, c'est un peu l'usage.
07:16Mais il arrive.
07:17Puisque la Commission européenne a fait une directive pour d'autres typologies de biens.
07:22L'électroménager en 2026, puis les vêtements.
07:26Ils devront être suivis par un passeport numérique pour savoir en quoi s'effaient réellement.
07:30On peut couper l'étiquette.
07:31Mais en fait, on sait que ça a été fait au Bangladesh.
07:33Et on en tire les conséquences.
07:34C'est ça.
07:35Et jusqu'à présent, comment s'est saisi le marché de ce genre de technologie ?
07:40Alors pour l'instant, étonnamment.
07:42Alors que dans l'art, nous sommes présumément des gens fantastiques et créatifs.
07:47On a quelques acteurs qui s'intéressent à ces aspects tech.
07:51Mais assez peu.
07:52Donc c'est assez étonnant pour un marché qui représente 68 milliards de dollars par an.
07:56C'est quand même beaucoup.
07:57Plus que la musique enregistrée par exemple.
08:00Donc on n'est pas un marché de niche.
08:02Et ces aspects-là, ils restent un petit peu sur le côté.
08:04Donc l'idée qu'on a avec Art Transfer, c'est non seulement de travailler pour nous.
08:08Art Transfer, mais pour travailler pour les galeries aussi.
08:10Et puis pour le marché.
08:11Après, on pourrait imaginer en marques blanches, etc.
08:14L'objectif, c'est que ce soit une proposition faite sur votre site.
08:20C'est-à-dire qu'on peut acheter cette oeuvre-là.
08:22Et puis option, faire son passeport numérique.
08:25Et on clique et on l'a.
08:26Comment ça se passe ?
08:27Le client journey, comme on l'appelle.
08:29C'est pas nécessairement l'acheteur qui demande que ça soit fait.
08:33L'idée, c'est plutôt quand une oeuvre arrive.
08:35Elle va être blockchainée, comme on dit.
08:39Elle va avoir son passeport qui va lui être fait.
08:41Avec deux options.
08:42Soit on le prend au moment où elle arrive.
08:44Donc avec son propriétaire à ce moment-là.
08:46Soit, encore mieux, si l'artiste est encore vivant.
08:50Lui aussi, on lui proposera de pouvoir cliquer un petit bouton à terme.
08:54Et de dire, oui, oui, c'est bien moi qui l'ai fait.
08:57Et là, ça déclenche aussi une autre chose qui nous tient beaucoup à cœur.
09:00Parce que dans toute start-up aujourd'hui, on a quand même une petite idée derrière la tête.
09:03Qu'il soit un petit peu plus de l'ordre de la mission.
09:05On n'est pas juste là pour le profit.
09:08C'est aussi que l'artiste soit rémunéré.
09:10C'est un droit qui existe, le droit de suite.
09:12Il est censé être rémunéré.
09:13La plupart des gens l'ignorent.
09:15Par méconnaissances ou parce que ça les arrange.
09:17Parce qu'ils sont averses à toute perception de droit.
09:20Mais c'est dommage.
09:21Il n'y a pas de raison que l'artiste initial ne soit pas rémunéré.
09:24À la revente successive.
09:26C'est un droit qu'il a, qui est acquis en Europe.
09:29Il existe depuis un siècle quand même ce droit.
09:32Et en fait, il est difficile à mettre en place.
09:34La DAGP le fait, mais avec ses adhérents.
09:37On aimerait pouvoir proposer un format qui complète le dispositif de la DAGP.
09:42Et pour que tous les artistes, automatiquement, ça puisse leur tomber dans leur escarcelle.
09:48Et concrètement, comment se passe ce travail de développement du passeport numérique ?
09:53Vous vous êtes tournée vers des scientifiques.
09:55Vous aviez parlé d'Argani.
09:57Comment ça se développe ?
09:59Ça se développe, c'est beaucoup de R&D.
10:01On n'avance pas.
10:03Rome ne s'est pas faite en un jour.
10:05Mais effectivement, on va faire des partnerships fondamentaux avec des gens dont c'est le métier.
10:11Argani, entre autres, qui a déjà levé pas mal d'argent pour développer tous ces aspects-là.
10:18Avec qui, nous, on va développer quelque chose qui soit adapté au marché de l'art.
10:21Donc, être propriétaire de notre technologie sur la partie marché de l'art.
10:26C'est être très au fait de la façon dont ça avance.
10:29Et puis après, ça sera les usages.
10:31Mais un peu comme il y a quelques années, le QR code.
10:35Moi, je revenais beaucoup d'Asie, puisque j'ai un pied là-bas aussi.
10:38Où le QR code était complètement passé dans les usages.
10:40Et ici, avant la pandémie, les gens me regardaient bizarrement.
10:43Maintenant, tout le monde sait ce qu'il faut faire avec ce QR code.
10:46C'était pour une raison tous anti-Covid.
10:48Mais ça nous a aidés.
10:50Souvent, la loi fait que...
10:52L'obligation fait que l'usage passe.
10:55Et quand vous en parlez aux personnes autour de vous,
10:58à quelques-uns de vos clients, etc.
11:00Vous remarquez qu'il y a beaucoup de pédagogie.
11:03Ils ne savent même pas de quoi vous parlez.
11:05Ou certains sont déjà venus vers vous pour vous en parler.
11:08Comment ça se passe ?
11:10On a différents comportements.
11:12C'est assez touchant d'ailleurs.
11:14Parce que certains avouent qu'ils ne comprennent même pas de quoi je parle.
11:16Et là, on leur apprend qu'il y a une directive européenne
11:18qui va leur tomber sur le coin du nez.
11:20Donc, quand on achètera notre cafetière, notre machine à laver,
11:22on va avoir nos passeports numériques.
11:24Et ça, c'est bientôt.
11:26Donc, c'est toujours sympa d'apporter quelque chose.
11:28Après, les gens disent qu'on ne va pas payer pour ça.
11:30Mais en fait, il faut bien qu'à un moment, on enclenche la machine.
11:33Et puis, après, il y a un petit temps de réflexion.
11:36Et des gens reviennent nous voir.
11:38Et étonnamment, c'est plus sur cette valeur émotionnelle.
11:40On a eu cette très jolie histoire où quelqu'un revient nous voir
11:43et dit que ça intéresserait son père.
11:45Parce qu'il a créé une collection très particulière.
11:47Et nous, les enfants, quand on va en hériter,
11:49il est tout à fait encore bien et en bonne santé.
11:52Justement, c'est le bon moment.
11:54Eh bien, on ne saura pas pourquoi il a acheté ça.
11:56Il a probablement une des plus grandes collections au monde
11:59d'un très, très spécifique.
12:01Une collection d'art très niche, très identifiée géographiquement.
12:05Mais en fait, son savoir, il est dans sa tête.
12:07L'écrire, mettre des documents en papier, etc.,
12:10ce serait d'abord rébarbatif à faire,
12:12rébarbatif à lire de l'autre côté.
12:14Alors, il nous a demandé ce qu'il pouvait faire des notes audio
12:17et pour transmettre aussi ça.
12:19Et un passe-mort numérique, ça serait adjoindre aussi ces éléments.
12:22Oui, et on peut mettre ce qu'on veut, en fait.
12:24Exactement.
12:25A terme, l'idée, c'est vraiment que vous avez vos pages d'un passe-mort
12:28et puis vous avez les photos, moi et l'artiste,
12:31les photos des restaurations,
12:33je l'ai acheté sur tel salon.
12:35Voilà, plein d'informations qui font qu'on connaît mieux l'œuvre.
12:39Et vous avez parlé de pas à pas.
12:42Quelle est la prochaine étape ?
12:43Est-ce que vous avez déjà une date ?
12:45Là, on est en train de blockchainer Art Transfer
12:47à déjà en propre un catalogue avec 6 800 œuvres
12:50qui grandissent tout le temps
12:52et qui ont une croissance de plus de 10% par mois.
12:54Donc ça, ça avance.
12:56La prochaine étape, ça va être comment on crée quelque chose,
13:00une interface qui, pour le collectionneur,
13:03n'est pas quelque chose de technique.
13:05Parce que si je vous fais lire une blockchain 0x,
13:07ce n'est pas très sexy.
13:09Donc on est dessus.
13:10Ce matin, on avait justement des réunions sur comment,
13:13graphiquement même, c'est passionnant,
13:15on l'appelle le front-end.
13:17Donc ça, ce sera la première étape.
13:19Comment on va visualiser le fait que l'œuvre est là,
13:21elle est blockchainée et qu'on peut nous demander les informations.
13:24Et puis, à l'autre bout du spectre,
13:26ça sera quel passeport on lui adjoint
13:28et comment on va petit à petit pouvoir rajouter les informations
13:32au fur et à mesure de la vie.
13:33C'est le côté dynamique qui va être encore plus intéressant à développer.
13:36Eh bien, on va affaire à suivre.
13:38Merci beaucoup pour votre intérêt sur Pâques d'Adanis.
13:41Je rappelle que vous êtes galeriste et cofondatrice d'Art Transfer.
13:44C'était Aré Marché.
13:45Merci beaucoup de nous avoir suivis.
13:46À la semaine prochaine.
13:51Sous-titrage Société Radio-Canada

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