• l’année dernière
Vendredi 20 octobre 2023, ART & MARCHÉ reçoit Nina Rodrigues-Ely (Directrice, Observatoire de l'art contemporain) , Céline Poulin (Directrice, Frac Île-de-France) et Katharina Scriba (Directrice, Fondation Fiminco)

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans Art et Marché, votre rendez-vous hebdomadaire
00:12 consacré au marché de l'art.
00:13 Dans l'actualité de la semaine, Bismarck s'est rendu à Romainville pour les 40 ans
00:17 du FRAC.
00:18 Quelles en sont les missions ? Comment se déroulent les acquisitions ? Ce sont les
00:22 questions que nous avons posées à la directrice du FRAC, Île de France.
00:26 On passera ensuite à l'interview de la semaine, Nina Rodriguely qui est directrice de l'Observatoire
00:32 de l'art contemporain sera notre invitée.
00:34 En cette semaine de l'art, nous lui demanderons comment avoir l'œil au sein de Paris Plus.
00:39 On vous en dit plus tout de suite dans Art et Marché.
00:42 Le fonds régional de l'art contemporain fête ses 40 ans.
00:50 Le FRAC Île de France est abrité par la fondation FIMINCO à Romainville.
00:54 Nous nous sommes rendus sur les lieux avec Pauline Grattel.
00:57 Le FRAC c'est un fonds régional d'art contemporain.
01:16 Chaque région a été dotée d'un FRAC en 1983.
01:21 C'est pour ça qu'on fête les 40 ans.
01:24 Nos missions principales sont de collectionner la création contemporaine,
01:30 à la fois dans une logique de soutien à la jeune création et à la création contemporaine,
01:36 mais aussi dans une logique de diffusion et de sensibilisation de tous les publics à cette création contemporaine.
01:43 A mon arrivée, j'ai souhaité mettre en place 4 axes pour la collection,
01:48 le premier, c'est de collectionner des œuvres en co-création, des œuvres participatives,
01:54 c'est-à-dire qui ont été aussi produites par des artistes avec des personnes a priori non artistes,
01:58 ce qui est un vrai challenge, mais qui correspond vraiment aux enjeux actuels de la création.
02:03 Le deuxième axe, ça va être de collectionner des œuvres d'usage, des œuvres activables,
02:08 qui peuvent être des jeux, qui peuvent être des performances, qui peuvent être des fauteuils.
02:12 Ensuite, le troisième axe, c'est de collectionner de la vidéo.
02:16 Et enfin, le dernier axe, c'est le soutien à la création francilienne,
02:21 puisque en tant que FRAC, on a vraiment ce rôle aussi de soutien à nos artistes régionaux.
02:26 Les acquisitions, c'est extrêmement encadré juridiquement,
02:30 donc on a en fait un comité d'acquisition qui est composé de professionnels, d'experts et d'expertes en arts contemporains,
02:40 qui font des propositions au conseil d'administration.
02:44 C'est le conseil d'administration du FRAC qui va valider ces acquisitions,
02:49 mais c'est vraiment ce comité d'acquisition qui est un comité technique,
02:52 qui va juger de la pertinence ou non des achats.
02:55 On a aussi un appel ouvert à la candidature, et donc on va aussi étudier des candidatures spontanées.
03:04 Là, pour les 40 ans, la Fondation nous a invitées à investir cet espace incroyable de la Chaufferie,
03:10 donc ça, c'est vraiment une chance.
03:13 [Bruits de la foule]
03:22 La Fondation FIMENCO et le FRAC sont liés par une convention,
03:27 donc on a des collaborations ensemble autour de la médiation.
03:30 Ce projet d'exposition qui est un très bel exemple, donc il y a beaucoup de croisements entre ces deux institutions.
03:36 La Fondation FIMENCO a été créée en 2017 et elle a ouvert ses portes en 2019.
03:41 Elle a deux missions principales. C'est d'abord le soutien à la création contemporaine à travers la résidence d'artistes,
03:48 et la transmission, l'éducation artistique.
03:51 Donc on a plein de projets avec des associations, des établissements scolaires, des institutions culturelles autour de nous.
03:58 Donc c'est vraiment le travail avec le territoire.
04:01 Mais on a quand même eu l'idée ensemble que les 40 ans du FRAC, c'est une belle occasion de fêter ça,
04:07 et de montrer aussi que ce quartier culturel, c'est un lieu où on regroupe plusieurs acteurs,
04:13 qu'ils soient privés des associations ou en acteurs publics très importants comme le FRAC.
04:18 Et l'exposition des 40 ans du FRAC est ouverte pendant plusieurs mois.
04:23 Tout de suite, c'est l'interview de la semaine.
04:25 [Musique]
04:30 Et pour l'interview de la semaine, je suis en compagnie de Nina Rodrigue-Ellie,
04:33 qui est directrice de l'Observatoire de l'Art Contemporain, pour nous donner plus de pistes pour cette semaine de l'art à Paris.
04:40 Bonjour, merci beaucoup d'être avec nous.
04:42 Bonjour.
04:43 Alors en tête de locomotive, bien sûr, il y a Paris+ pour cette semaine de l'art.
04:48 Nina Rodrigue-Ellie, est-ce que vous pouvez donner déjà quelques conseils,
04:51 si je suis un jeune collectionneur, que j'entre dans Paris+, j'ai des centaines de stands en face de moi.
04:58 Comment est-ce que j'appréhende cet événement, comment est-ce que je m'y retrouve, tout simplement ?
05:03 Alors j'ai envie de vous dire, si j'ai un conseil à donner à un jeune collectionneur qui arrive justement dans ce dédale de galeries à Paris+,
05:15 c'est justement de faire en sens inverse.
05:19 C'est-à-dire de passer justement toutes les galeries de la Nef, qui sont des galeries de marché, de marché très très reconnues,
05:32 et de passer toutes ces galeries jusqu'au bout de la Foire, qui est consacrée aux galeries prospectives et aux galeries émergentes.
05:46 Et ce sont des galeries justement qui définissent aussi des tendances et des tendances à venir.
05:53 La réputation d'un artiste ou la cote d'un artiste, c'est une conjonction entre les tendances de création et le marché de l'art, quand le marché commence à les reconnaître.
06:06 Alors comment faire si on est dans cette Foire Paris+ ? Est-ce qu'il y a justement presque des parcours, que ce soit thématiques, extétiques, des pistes de lecture qu'on pourrait avoir pour déambuler ?
06:19 Alors on peut déjà donner des pistes de lecture sans avoir vu Paris+ à l'avance, mais ces pistes sont toujours là, donc elles sont toujours valables.
06:28 Notamment, une des pistes, c'est que ce collectionneur ou ces jeunes collectionneurs gardent en tête que la peinture est une notion très très importante,
06:43 et qu'on assiste aujourd'hui à un renouvellement de la peinture. Et je dis bien renouvellement et pas retour de la peinture, parce que la peinture n'a jamais vraiment disparu.
06:53 Mais c'est un renouvellement qui est fait par, surtout qui est poussé par les jeunes générations, qui s'affranchissent des courants historiques, qui s'affranchissent des dogmes.
07:07 Et on peut parler aujourd'hui de peinture figurative ou de peinture non figurative.
07:13 - La figurative, mais il va y avoir aussi la non figurative, c'est ce que vous venez de dire.
07:16 - Oui, c'est-à-dire qu'à côté de la peinture figurative, qui est quand même très très importante, la peinture figurative interroge la condition humaine,
07:28 notre société, elle va de l'intime à quasiment la nouvelle peinture d'histoire, et justement on voit apparaître des nouvelles générations qui produisent des images à travers cette peinture figurative,
07:49 avec souvent une recherche technique, ils recherchent la virtuosité technique.
07:57 Et par exemple sur la foire, dans une galerie importante, une galerie prospective, qui est Sultana, on pourra aller voir les œuvres de Jean Clarac.
08:09 Jean Clarac est un jeune artiste qui est déjà remarqué, qui a fait les Beaux-Arts de Paris.
08:14 Il a déjà été primé par les Amis des Beaux-Arts de Paris, et il fait partie de ces artistes justement qui traitent la question de l'image.
08:24 De même que Dewadji Hadjad, qui est aussitôt sorti des Beaux-Arts de Paris également, et qui a été pris par la galerie Kamel Menour.
08:35 - Et donc ça, ça va être une tendance de création transversale aux différentes galeries présentes ?
08:41 - Regardez, j'en cite quelques-uns, mais il y en aura à peu près partout.
08:45 Notamment d'autres, je voudrais aussi noter des artistes très historiques, comme Gilles Ayo, qui est apparenté à la figuration narrative,
09:00 et qui bénéficie aujourd'hui d'une grande exposition au Centre Pompidou.
09:06 Et lui aussi, très intéressant, rend compte de la condition humaine à travers des animaux en cage et enfermés.
09:17 Donc ça c'est vraiment intéressant, parce que c'est vraiment le reflet de nous-mêmes.
09:20 - Et ça c'est presque un pont entre cette première tendance de création et une deuxième tendance qui se voit énormément, qui est sûrement l'écologie.
09:30 - Alors l'écologie infiltre totalement notre société maintenant, et le marché de l'art en est le reflet.
09:39 Et donc, en écologie, pour l'écologie, l'écologie c'est vraiment un chapeau très très très large,
09:47 et j'ai remarqué chez certaines galeries, qui vont de Paris Plus, des galeries qui présentent des artistes qui interrogent la question de la ruralité.
10:01 Donc une galerie, cette galerie s'appelle "Salle principale", et elle présentera un artiste qui fait des films,
10:09 qui met en scène des gestes de la ruralité, qui s'appelle Jean-Baptiste Perret.
10:15 Dans l'écologie on pourra aussi... - Parce que du coup il y a des ramifications, des choses plus précises que l'écologie, l'écologie c'est presque trop large.
10:24 - Voilà, l'écologie c'est trop large, c'est des ramifications, c'est ces questions de ruralité, mais aussi de questions du vivant.
10:31 Le vivant on le voit aussi en peinture, donc elle fait face justement à la peinture figurative,
10:41 parce que la peinture, le médium même de la peinture est important, presque la peinture, la substance de la peinture devient aussi médiumnique.
10:50 Et là je voudrais faire référence à encore une fois à une autre jeune artiste, qui est une artiste américaine,
10:54 qui a étudié en France, également au Beaux-Arts de Paris, qui s'appelle Secoñas Cavullo,
11:02 et qui se trouve à la galerie, sans titre, une galerie émergente.
11:07 Là je pense que c'est vraiment des découvertes, mais des découvertes qui sont en passe de se perpétuer.
11:15 - Oui, et qui sont ancrées dans une mouvance plus forte et qui commence à s'asseoir.
11:20 Est-ce qu'il y a une autre piste de lecture que vous voyez dans cette foire ?
11:25 - Pour en revenir à la question du vivant, un des pionniers de ces questions-là, on le trouve aussi à Paris-Purusse,
11:35 c'est un artiste qui s'appelle Michel Blasi, et c'est un artiste justement qui fait des œuvres en transformation, des œuvres évolutives.
11:45 Ça c'est assez rare, donc elle ne parle pas de l'écologie, elles ne sont pas activistes,
11:50 mais par contre, c'est des œuvres qui se transforment, donc quand on achète une œuvre de Michel Blasi,
11:56 on peut s'attendre à ce qu'elle se transforme dans le temps.
11:58 - Mais ça, ça va être un mouvement ?
12:00 - Je pense que c'est quelque chose de très...
12:03 Alors on l'observe aussi avant Michel Blasi, chez d'autres artistes, mais qui ne sont pas présents sur la foire,
12:11 mais en tout cas, on aura Michel Blasi à la Galerie Art Concept.
12:16 - Et dernier axe auquel on pourrait parler, parce qu'il ne nous reste plus qu'une minute,
12:21 c'est peut-être le retour vers les matériaux, la tradition, c'est quelque chose qu'on voit beaucoup en ce moment ?
12:26 - Ah oui, ça c'est vraiment récurrent. Les artistes qui utilisent, qui s'approprient les techniques traditionnelles comme le tissage ou la céramique.
12:39 Donc là encore, il y a cette grande artiste, chef de file du Fiber Art, qui est...
12:45 qui est... donc...
12:49 - Vous pouvez noter ?
12:51 - Très importante, évidemment, que l'on va retrouver à la Galerie Franck Elbaz, chez la X, évidemment.
12:59 Et à côté de chez la X, quand même, sur le plan de la céramique, ces artistes, quand ils s'emparent de ce médium de la céramique,
13:12 ils ne sont pas forcément... ce n'est pas de l'art appliqué, mais c'est plutôt de la céramique qui est appliquée à l'art,
13:20 et puis ils déjouent justement toutes ces techniques, comme Elsa Sahal à la Galerie Papillon.
13:26 - Eh bien, merci beaucoup Nina Rodriguelli. Je rappelle que vous êtes directrice de l'Observatoire de l'Art Contemporain,
13:31 et quant à nous, on se retrouve la semaine prochaine pour une nouvelle édition d'Art et Marché.
13:35 (Générique)

Recommandations