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00:30Madame, Monsieur, bonsoir, bienvenue à cette édition de Par ici l'économie.
00:55Aujourd'hui, nous parlerons des perspectives économiques du Cameroun et de la sous-région, CIMAC.
01:02Perspectives économiques du Cameroun d'abord parce que le patronat camerounais à travers le GECAM a effectué il n'y a pas longtemps à Douala sa rentrée économique.
01:12Ça rentre maintenant, selon la technologie là-bas, dans de nouvelles habitudes, on le saura tout à l'heure avec Serge Lolan qui est le directeur exécutif adjoint au GECAM.
01:24Mais également la perspective de l'émergence de l'Afrique centrale à travers un plan régional de développement conçu par la commission de la CIMAC.
01:34Les travaux préparatifs ont eux aussi eu lieu à Douala au cours des jours qui viennent de s'achever.
01:41C'est 2025-2050. On va donc en parler tout à l'heure avec nos invités.
01:48Tala Kouate, bonsoir.
01:50Bonsoir, monsieur.
01:51Vous êtes le président de la section mine industrie et BTP à la chambre de commerce.
01:58Effectivement.
01:59Pourseur Georges Bondon, bonsoir.
02:01Bonsoir.
02:02Vous êtes économiste à l'université de Douala, agrégé d'économie. Merci d'avoir répondu à notre invitation.
02:09Et Serge Lolan, bonsoir.
02:11Bonsoir.
02:12Je l'ai dit tout à l'heure, vous êtes le directeur exécutif adjoint au GECAM.
02:17Nous allons recevoir dans le cours de cette édition de Paris l'économie,
02:21Augustin Gizana, chef du service politique et économie à la direction régionale CRTV du littoral,
02:27qui a suivi les travaux du GECAM et de la CIMAC.
02:30Pour nous, il nous fera l'économie de ses travaux. Très important.
02:34Mais avant, permettez-nous de commenter un peu cette question d'actualité.
02:38Nous enversons cette édition de Paris l'économie après le dernier sommet de la coopération Chine-Afrique,
02:45un sommet auquel a pris part le Cameroun, représenté par la plus haute autorité de la nation,
02:51le président Paul Biya qui a été à une exposition marketing à Bédine.
02:56Je voudrais vous demander tous sur ce plateau de commenter un peu cette sortie du président Paul Biya
03:03qui est allé en précurseur d'une nouvelle dynamique dans la coopération Chine-Afrique, mais davantage Chine-Cameroun.
03:12D'à l'actualité, votre regard, comment est-ce qu'on devrait profiter de cette sortie du président Paul Biya en Chine pour notre économie ?
03:20Personnellement, c'est un bonheur et une joie de voir que ce soit le président de la République qui a ouvert la piste.
03:33Ce que le président de la République a fait, il a ouvert le magasin, le supermarché chinois,
03:43parce que la Chine est aujourd'hui le supermarché de tout le monde entier.
03:48C'est maintenant aux opérateurs économiques, organisés en association par les institutions,
03:57en accord avec le gouvernement, d'organiser une véritable mission pour optimiser la sortie du président de la République en Chine.
04:09Si nous ne le faisons pas, nous n'allons pas, l'économie du Cameroun ne doit pas en profiter.
04:15Dans un supermarché, chacun choisit ce qui lui convient.
04:21Et vous présentez la Chine comme ce supermarché où le Cameroun doit pouvoir choisir ce qui lui convient ?
04:26Bien sûr. Vous pouvez choisir les chinoiseries, vous pouvez choisir les équipements d'avenir, vous pouvez choisir les solutions techniques d'avenir,
04:35vous pouvez choisir les partenariats, les joint ventures entre les entreprises chinoises et les entreprises communes.
04:42Vous pouvez choisir l'assistance passive, l'assistance pareuse. C'est chacun qui fait ses emplois dans un supermarché.
04:51Je dois rappeler que la chambre de commerce, à travers son président, était dans la suite officielle du président Paul Bien en Chine.
04:58C'est tout à fait normal parce que la chambre de commerce est l'instance fêtière du business, du monde des affaires au Cameroun.
05:07Très bien. On va peut-être revenir à vous sur cette question tout à l'heure.
05:10Pour le professeur Georges Bondon, sur cette question, comment mettre à profit le séjour du président Paul Bien en Chine, pour notre économie ?
05:19Pouvons mettre à profit le séjour du président de la République en Chine à plusieurs dimensions.
05:27Sur le plan de la dimension macroéconomique, c'est-à-dire des relations institutionnelles entre la Chine et le Cameroun,
05:36et sur le plan microéconomique, les ouvertures qui se présentent aux entrepreneurs camerounais et à tous les secteurs d'activité qui sont susceptibles de bénéficier, n'est-ce pas, de la technologie chinoise.
05:54Aujourd'hui, la Chine est la deuxième plus grande puissance économique du monde, au point où être en relation avec la Chine suppose qu'on puisse capitaliser en notre économie tous les avancées dont la Chine est l'auteur aujourd'hui.
06:15En conséquence, le passage du président de la République montre tout simplement que le combat pour l'émergence se situe, n'est-ce pas, dans cette trajectoire que la Chine a amorcée depuis un bon bout de temps, non seulement en Afrique, mais en particulier au Cameroun.
06:34Vous parlez bien du combat pour l'émergence. Disons à votre suite qu'en 2023, les échanges commerciaux entre le Cameroun et la Chine ont atteint à peu près 1 100 milliards de francs CFA.
06:44Vous avez vu un peu la suite officielle du président Paul Bianchin qui renseignait quand même sur la tonalité économique de sa mission avec le ministère des Travaux publics, sur les questions d'infrastructures, le ministère de l'Agriculture, pour ne citer que cela, le ministère de l'Eau et de l'Énergie, des Transports,
07:02comment le secteur privé apprécie cette initiative présidentielle ?
07:06Le secteur privé apprécie naturellement de façon très positive cette ouverture du chef de l'État. Je pense que dans la même lancée que le professeur, la Chine avec son positionnement aujourd'hui dans l'économie, c'est une véritable opportunité pour le saut technologique dans la démarche des transformations structurelles que le Cameroun veut atteindre.
07:29C'est l'opportunité pour nos opérateurs de créer des joint ventures avec les entreprises chinoises pour non plus, comme on a eu l'habitude de le faire, juste aller acheter de la marchandise, mais vraiment pour importer de la technologie, pour créer de la valeur chez nous et peut-être attaquer plus tard le marché chinois, mais peut-être déjà d'abord le marché africain à travers les différentes ouvertures en Afrique.
07:55Donc nous voyons cela de manière très positive et nous souhaitons que la démarche se poursuive en interne sur l'organisation d'une véritable stratégie de conquête du marché chinois et de négociation pour la création de ces joint ventures.
08:13Alors, il y avait également le ministère de l'économie dans la suite du présent pour le bien en Chine, mais très, très bientôt, dans les tout prochains jours, en Chine va se tenir la grande foire de Canton, l'une des plus importantes au monde, déjà centenaire.
08:43Il y a également des opportunités pour venir investir dans divers secteurs au Cameroun. Quand vous êtes à la foire de Canton, vous pouvez partir avec un projet et revenir avec le matériel pour construire le projet au Cameroun. Monsieur Côté.
08:55Alors, moi je ne crois pas que notre perspective de développement doit être adoucée au calendrier arrêté par les étrangers. Il nous appartient à nous, la partie de la haute administration chargée des domaines économiques, en consultation avec le secteur privé.
09:20Je dis bien en consultation avec le secteur privé de se préparer, d'organiser un voyage parce que le marché et les potentialités de la coopération avec la Chine ne se limitent pas à une foire. Une foire qui est uniquement une cérémonie de présentation de ce que les Chinois veulent montrer au monde.
09:44De ce que les Chinois peuvent offrir au monde comme potentiel.
10:14C'est à mon avis la meilleure façon d'optimiser cette visite très très opportune du chef de l'État en Chine.
10:24L'Assemblée de commerce, faut-il le rappeler, est quand même le point d'intersection entre le secteur privé et le secteur privé au Cameroun. Vous attendez que le ministère de l'économie organise ou alors le secteur privé puisse prendre l'initiative et inviter donc les parties prénantes dans cette affaire.
10:39Je crois que la consultation peut commencer par tout le monde. Je crois que ceux qui implémentent la politique, les structures institutionnelles qui implémentent la politique du chef de l'État, ce sont les administrations.
10:57Et vous pouvez être assuré et vous pouvez être rassuré que le secteur privé répondra. Que ce soit l'organisation, que ce soit le GECOM, qui peut venir d'ailleurs avec un projet alternatif, que ce soit la chambre de commerce, que ce soit le syndicat.
11:14Moi, je crois tout simplement qu'il faut s'organiser et dans le respect mutuel, que personne ne reste dans son coin et accuser. Moi, c'est trop facile pour nous d'accuser l'administration et c'est très parfois souvent le cas à l'administration d'accuser le privé de ne pas proposer des alternatives. Les alternatives, nous en avons.
11:36Quelle est votre lecture de cette perspective développée par M. Kuaté ?
11:42M. Kuaté est un praticien de l'économie. Je crois que ce qu'il dit est très intéressant. Une foire comme celle que vous avez évoquée...
11:54Une foire de Canton.
11:55De Canton.
11:56Il aura lieu au mois d'octobre.
11:57Une foire comme celle-là offre certainement des opportunités qu'il convient de saisir.
12:04Dans tous les secteurs possibles.
12:05Dans tous les secteurs possibles. Il y a néanmoins aujourd'hui, en Afrique comme au Cameroun, des opportunités qui nous seraient propres, c'est-à-dire des questions endogènes, c'est-à-dire des choses que nous pouvons créer nous aussi en utilisant la technologie.
12:31Je crois que ce qui est important aujourd'hui, c'est de nous approprier la technologie pour la mettre au service de notre développement endogène aujourd'hui.
12:43En conséquence, le passage par une telle foire peut être l'occasion, n'est-ce pas, pour les hommes d'affaires, n'est-ce pas, d'importer cette technologie
12:56et la mettre à profit ici afin que le capital humain, n'est-ce pas, qui existe puisse également, un peu, créer des capacités, n'est-ce pas, d'absorption d'une telle technologie et de favoriser, n'est-ce pas, la production, la productivité.
13:11Prendre le peu qui existe en Chine pour venir construire des maisons sur le Cameroun, mais aussi, pour le secteur privé, pouvoir aller agresser les marchés chinois. Est-ce qu'on a la capacité, nous aussi aujourd'hui, d'aller vendre en Chine? Qu'est-ce qu'on peut pour construire des marchés chinois?
13:27La capacité pour vendre en Chine, bon, ça dépend. Déjà, le Cameroun produit un certain nombre de matières premières qui sont...
13:35C'est vrai que 28 millions d'habitants pour à peu près 1,5 milliard d'habitants, c'est margement, mais au moins on peut.
13:44Oui, c'est pour ça qu'il faut un travail d'intelligence économique pour bien comprendre qu'est-ce qu'on peut offrir à la Chine en termes de produits.
13:51On a un certain nombre de produits miniers qui sont recherchés dans le monde entier, dont la Chine est un client. Vous savez qu'en général, les marchés bougent en fonction de la demande chinoise.
14:01Donc, le Cameroun peut très bien vendre ses matières premières en Chine, mais au-delà, ce n'est plus ça la voie qu'il faut suivre. Nous sommes dans la démarche de la transformation.
14:11Je suis d'accord avec M. Kiaté. On ne peut pas aligner notre politique juste sur une fois. Il faut qu'on ait une démarche qui nous permette d'identifier en fonction de nos objectifs exactement quel type de besoin nous avons,
14:25et de faire la recherche exactement de ce qui est capable de nous fournir la technologie nécessaire. Une fois ne sera qu'une étape dans une démarche beaucoup plus globale.
14:35Vous devez prendre vos responsabilités en face des pouvoirs publics. Merci à tous pour vos éclairages sur cette question.
14:42On va maintenant parler du GECAM, de votre rentrée économique et du plan de développement régional de la CEMAC 2025-2050. C'est immense.
14:52Et on va rentrer sur ce plateau dans un court instant.
15:06Nous nous enjoignons sur le plateau. Augustin Guizana, bonsoir.
15:11Bonsoir Olivier Kigemole, bonsoir à vos panélistes.
15:14Vous êtes chef du service politique et économie à CRTV Littoral, à la direction régionale CRTV Littoral, et vous avez suivi pour nous les travaux de la rentrée économique du GECAM.
15:24Comme on dit dans notre jargon, on vous pose la question de savoir qu'est-ce que vous avez vu, qu'est-ce que vous avez entendu dans cette activité-là.
15:32D'abord, ce que j'ai vu, Olivier Kigemole, ce sont 38 minutes de prise de parole.
15:37Le président du GECAM, le groupement des entreprises du Cameroun-Celestin Ntawamba s'est apprésenté sur la situation économique du Cameroun.
15:47Il s'agit bien d'évoquer la situation de l'énergie, la situation des investissements, la question de fiscalité, la paraphiscalité, et bien d'autres situations, et la vie des entreprises.
16:04Comment est-ce qu'on en est à ce jour ?
16:06Eh bien, le président s'est apprésenté sur ces questions-là pour constater qu'avec une petite bonne nouvelle, le taux de croissance au Cameroun est de l'ordre de 4,2% contre 4% en 2023.
16:20Deux petits points de plus à mi-parcours, donc c'est une bonne nouvelle.
16:24Il y a également le taux d'inflation qui a baissé. On est parti de 7,8% à 5,7%.
16:32Ce sont des petites bonnes nouvelles, sauf qu'au niveau du taux d'inflation, on n'est pas encore sorti de l'auberge.
16:39Le seuil de tolérance est bien de 3%.
16:42C'est cette situation qui a fait dire au président du GECAM qu'il y a encore beaucoup de choses à faire.
16:48Beaucoup de choses à faire dans d'autres domaines également.
16:51Parce que, voyez-vous, pour ce qui est du seuil de la pauvreté, un peu plus de 10 millions de Cameroonais sont concernés.
17:03Et c'est une situation à tout le moins alarmante.
17:08Il y a également une autre problématique qui plombe l'activité des entreprises, c'est bien la fuite de la performance au niveau du Canada.
17:20La fuite du capital humain.
17:22Du capital humain, oui.
17:24Ce sont un peu plus de 15 000 qui ont migré vers le Canada en 2023.
17:296 000 au premier semestre de l'année 2024, soit environ 28 000 en moins de deux ans.
17:36C'est énorme. Le président du GECAM estime que cela va impacter sur la vie des entreprises.
17:44J'ai souligné quelques questions, notamment le déficit énergétique qui continue de peser sur les entreprises.
17:52Il y a également d'autres facteurs.
17:58Pour que le gouvernement fasse quelque chose.
18:01Il a beaucoup, beaucoup insisté sur la question de la fiscalité et de la paraphiscalité.
18:07En quoi cela impacte véritablement sur ces entreprises ?
18:11Je vous propose d'ailleurs d'écouter, ici et maintenant, Célestin Tawambaye.
18:16On le dit juste après.
18:17Le défi majeur de l'administration fiscale et du patronat est la réduction du secteur informel.
18:31Afin d'augmenter les recettes fiscales et baisser la pression fiscale sur les entreprises.
18:42Nous sommes convaincus que la voie empruntée par l'administration n'est pas la bonne.
18:52Deuxième point, la paraphiscalité.
18:56La loi de finances 2024 a mis en exergue une multiplication exponentielle des taxes paraphiscales
19:09touchant quasiment tous les secteurs d'activité, tous les services rendus par les administrations publiques.
19:20Ajouté à cela, les collectivités territoriales décentralisées font naître de nouvelles taxes tous les jours.
19:34Je dis bien tous les jours.
19:36Qui obèrent continuellement la trésorerie des entreprises, rajoutent des tracasseries et réduisent leur compétitivité.
19:49Au rang de ces taxes, nous avons celle sur le dépôtage des conteneurs sur la voie publique
19:59mise en place par la communauté urbaine de Douala
20:05et qui pose un ensemble de problèmes déjà rélevés par diverses correspondances du GQA
20:16dénonçant son caractère inadapté, inapproprié et arbitraire.
20:25En troisième point, la politique d'incitation aux investissements.
20:33Les incitations aux investissements dans notre pays doivent être entièrement repensées.
20:41Depuis sa promulgation en avril 2013, le Cameroun a adopté de nouvelles politiques publiques et réformes
20:58ayant des incidences sur l'investissement en particulier.
21:05L'ensemble de ces éléments a rendu caduque plusieurs dispositions du cadre réglementaire sur les incitations aux investissements
21:21qui se trouvent en défasage avec ces nouvelles orientations gouvernementales.
21:35Fort de tout cela, une refonte de la loi sur les investissements est indispensable pour une mise en cohérence d'ensemble
21:52d'autant plus que si l'on s'en tient aux chiffres disponibles, pour une proportion de 198 milliards de francs CFA d'incitation fiscale et douanière accordée
22:10la richesse créée se situerait aux alentours de 41 milliards de francs CFA seulement.
22:19Soit, tenez-vous bien, 0,0019% du PIB.
22:28Au-delà, cette distorsion de concurrence grave créée par la loi du fait notamment de la distinction entre les entreprises nouvelles et les entreprises anciennes
22:45à l'origine du dépôt du bilan de plusieurs entreprises et la destruction des milliers d'emplois
22:54appelle une véritable prise en compte en vue de sa révision.
23:15Merci Augustin Ghisana. On a écouté le président du GECAM. D'ailleurs, Augustin Ghisana va revenir tout à l'heure pour nous parler des travaux de la CEMAC
23:22tout à l'heure dans une perspective 2025-2030. Alors on a écouté un peu ce qui s'est dit au GECAM ces derniers jours.
23:30Serge Dolan, vous êtes revenu sur le plateau. On vous a vu réagir, telle l'actualité, dans l'expression d'Augustin Ghisana
23:38et surtout sur la question du taux de croissance dont vous relevez un désaccord qui aurait été soulevé par le président du GECAM.
23:46Regardez vos observations. Avec vous d'abord, Serge Dolan, à quoi renvoie le contenu de rentrée économique au GECAM ?
23:53Alors, comme je l'ai dit tantôt, le nouveau conseil d'administration du GECAM souhaite être un peu plus présent de façon constructive
24:06sur le débat de la mise en œuvre de la politique économique nationale, de donner beaucoup plus, être moins critique et beaucoup plus contribuer
24:15à la mise en œuvre de certaines choses. Donc c'est dans cette démarche que le président a institué de façon annuelle ce rendez-vous
24:24qui permettra au patronat de donner sa vision ou sa perception de la dynamique des agrégats économiques et en même temps
24:35présenter ses principales observations et propositions pour un meilleur cadrage pour pouvoir à l'issue de l'année atteindre les objectifs qui seront fixés.
24:46Donc c'est ça qu'il faut comprendre par rentrée économique.
24:49Je dois dire que votre rentrée économique vient tout juste après une série d'échanges que l'administration fiscale a eus ici à Douala
24:58avec le monde des entreprises, y compris le GECAM, pour Sir Georges Mbondor.
25:03Alors, après le débat, l'échange des G.I. au monde des affaires et la rentrée économique, sur quoi peut-on être d'accord pour penser l'émergence du Cameroun ?
25:17On peut être d'accord sur un certain nombre de points concernant la politique économique et en particulier la fiscalité, ce qui concerne les entreprises et leurs performances.
25:33Il revient naturellement à l'État, c'est-à-dire au gouvernement, de tracer le cadre de l'activité économique.
25:41Lequel cadre doit être incitatif pour les entreprises.
25:45Quand le cadre économique créé n'est pas incitatif, on ne peut pas attendre de l'activité des entreprises qu'elles contribuent sérieusement à la croissance.
25:57Donc, il faut que la fiscalité qui est élaborée permette aux entreprises d'être de plus en plus performantes.
26:06Et c'est pour ça que vous avez l'impression que le président du GECAM insiste toujours sur la fiscalité ?
26:10Et c'est pour cela qu'il insiste sur la fiscalité. Sauf qu'il ne faut pas que la fiscalité soit profitable exclusivement aux entreprises.
26:22Il faut qu'elle profite aux entreprises et que ceci permette aux entreprises d'accompagner l'État dans le traitement des questions économiques
26:34qui constituent le bien-être des populations, le bien-être des ménages et tout cela à la fois.
26:41Donc voilà, je pense que la concertation entre le patronat et le gouvernement devrait avoir pour ambition de permettre à l'économie globalement
26:57d'être de plus en plus performante et que les ménages puissent ressentir, n'est-ce pas, cette croissance dans leur panier.
27:06Et justement, on a noté donc dans vos visages tout à l'heure un désaccord sur le taux de croissance qui a été évoqué par Augustin Xena tout à l'heure.
27:15On est en perspective à 4,2% en 2024 alors qu'on en prévoit un peu plus, 4,5%. Mais je n'ai pas l'impression que Tala Kater vous adhérez à cette perspective de 4,2%.
27:29Vous avez observé des accords dans cette affaire-là entre le GECAM et ce qu'Augustin Xena a dit tout à l'heure.
27:36Évidemment, bien sûr. Il faut, avant de revenir sur le discours, saluer et applaudir le discours du président Tahoma du GECAM.
27:49Ce qu'il a dit hier mérite aux économistes...
27:53Alors parlons bien du GECAM.
27:55Ce que le président du GECAM a dit hier mérite d'être conservé par les économistes parce qu'il a des manières assez pédagogiques pour présenter 9 points.
28:06Je m'étonne même qu'on ne parle que de la fiscalité. Il a présenté 9 points.
28:09Le numérique, le transport, l'infrastructure, un certain nombre de piliers sur lesquels...
28:14Et j'ai salué certaines phrases qui m'ont fait plaisir.
28:18Alors, je commence sur certains aspects. Il a parlé des mesures incitatives pour l'investissement.
28:27Et il a relévé un passage qui est pas si inaperçu.
28:32Un peu d'arbitraire dans la pratique du secteur et le manque d'équité.
28:41Ça veut dire que les agréments dans leur conception, il a relévé.
28:46Et dans leur conception, dans leur pratique quotidienne, souvent donnent des distorsions dans l'application.
28:54Il faut le corriger.
28:56J'ai dit à Tamoun Djibouti il y a une semaine qu'il faut réécrire et relire le code de 2013.
29:05Je suis heureux...
29:07Le fameux code des investissements.
29:09Je suis heureux que le président de l'État en bas soit revenu.
29:13Et s'il vous plaît, pour réécrire, relire et réécrire.
29:17Une fois, mon plus doyé, c'est que l'administration...
29:20Mais ce code a connu quand même une évolution en 2018.
29:23Bien sûr, mais l'économie n'a plus connu d'évolution dès 2018 à ce jour.
29:27Donc, avec un peu de modestie, l'administration devait se rapprocher du privé pour avoir un code plus prospectif.
29:36Mais l'administration s'est rapprochée du privé il n'y a pas longtemps. C'est étonnant.
29:39Laissez-vous, s'il vous plaît. Je termine.
29:42Il y a deux phrases.
29:44Le président de l'État a dit des choses pour dire.
29:48Que ce soit le DSD et la SND 30, que nous avons du retard.
29:54Ce qui est vrai.
29:55Que nous avons du retard.
29:56Quand ils disent que nous avons du retard.
29:58Et, dans une de ses conclusions, il a dit que nous attendons que le gouvernement prenne des mesures pour assurer la cohésion gouvernementale.
30:12Et qu'il faut un électrochoc.
30:14Cela veut dire ceci.
30:16Que comme nous avons des objectifs à terme, dans les termes 2030 et 2035,
30:22nous devons, à partir des retards observés, faire le point et prendre des mesures correctives pour éviter une procrastination inutile.
30:30Parce que si on glisse les échéances de 2030 et 2035, ça doit avoir un coût macroéconomique inutile.
30:38Alors qu'il y a encore le temps de repérer.
30:40Reprenons sur cette question de retard.
30:46Qu'est-ce que le GECAM propose de manière concrète pour rattraper le retard ?
30:51Et de quels piliers il faut s'agréper aujourd'hui ?
30:55Piliers majeurs.
30:57Tu m'as passé la querelle sur le retard de croissance.
30:59Le retard de croissance, il faut regarder sur quoi est-ce que la croissance était fondée.
31:04La croissance était fondée sur un rattrapage infrastructurel.
31:10Sur la question de l'énergie, par exemple.
31:12Si on veut développer une industrie qui puisse produire la richesse qui est attendue, il faut l'énergie nécessaire.
31:20Le constat, c'est que sur l'ensemble des projets énergétiques qui ont été envisagés,
31:25on a visé un gros rêve sur un objectif de 3000.
31:31On a fait des projections sur la base d'une disponibilité énergétique de 3000 MW.
31:38On est à 1700.
31:40Mais sur la question de l'énergie, ce n'est pas juste la production.
31:43Non seulement il y a la production, mais il y a le cheminement de cette énergie vers les centres de production.
31:48Il y a tout le réseau de transport d'énergie qu'il faut revoir.
31:53Il y a tout le réseau de distribution à l'intérieur des villes qu'il faut revoir.
31:57Ça c'est un élément, comme on parle d'électrochoc,
32:00un élément sur lequel il faut agir de façon urgente pour combler les gaps.
32:07Il y a la question des infrastructures routières.
32:09Mais au moins sur cet élément, le chantier est suffisamment ouvert et donne des perspectives heureuses.
32:14On a Nastigal qui injecte désormais 180 MW dans le réseau et qui va monter à 210 MW à la fin de l'année.
32:23En tout cas, il aura sa capacité maximale à la fin de l'année.
32:27La production, ce qu'on peut dire, ce qu'il faut comprendre, c'est que le secteur privé souhaite accompagner.
32:36Ça veut dire que ce qui est fait, on reconnaît.
32:39Ça veut dire qu'il y a énormément d'efforts sur la production d'énergie.
32:43Il y a une énergie qui existe.
32:45Mais l'énergie n'est utile que si elle se retrouve dans les entreprises.
32:48Et c'est pour ça qu'il faut un travail sur le réseau de transport.
32:52Donc Nastigal est construit, Kikot est en train d'être lancé, Lompanga a démarré.
32:58Mais tout ça, ça n'arrive pas ici.
33:00Pour simplement le voir, si on regarde la plupart des entreprises industrielles aujourd'hui,
33:05sont obligées de fonctionner sur des groupes électrogènes pour avoir une énergie stable.
33:09Et ça a un coût qui est énorme.
33:12Alors, prof, de leurs deux interventions, il ressort quand même qu'il faille restructurer le dialogue public-privé,
33:19qui a l'air d'être un peu en panne aujourd'hui.
33:22Effectivement, c'est...
33:24Comme si on se fait ici de ce que la DGI est venue voir le secteur privé à Douala il y a quelques semaines.
33:29Ça c'est vrai.
33:31Et effectivement, on ne peut pas avancer aujourd'hui sans que le privé et le public ne puissent aller de façon harmonieuse.
33:41Ceci est tellement important parce que, en matière d'énergie aujourd'hui,
33:47comme dans beaucoup de secteurs qui empillent sur l'infrastructure au Cameroun,
33:52c'est en fait ce que nous appelons la transformation structurelle qui est posée aujourd'hui.
33:59La manière dont nous l'avons envisagé depuis les ajustements jusqu'aujourd'hui,
34:04c'est-à-dire les concessions qu'il y a eu,
34:06nous devons constater aujourd'hui que ceci n'a pas produit les résultats qu'on attendait forcément.
34:11Et c'est pour cela que le débat qu'il y avait tout à l'heure sur ce que,
34:15oui, il y a eu croissance, mais il n'y a pas eu croissance au niveau où on l'attendait.
34:20Parce que si la croissance est au niveau où on l'attend,
34:23c'est à partir de là que nous pouvons espérer atteindre l'émergence que nous recherchons.
34:32Donc jusqu'à présent, nous avons réalisé des taux de croissance,
34:35mais nous n'avons pas réalisé des taux de croissance au niveau des prédictions, n'est-ce pas,
34:41qu'on a faites jusqu'à présent.
34:43Au moins, il y a eu des prédictions, il y a eu la volonté gouvernementale,
34:46c'est opposé à quelqu'un qui a un conflit avec une certaine réalité extérieure.
34:51Très bien. Donc on ne crache pas dessus,
34:54mais on ne peut pas se contenter de cela puisque ça nous met un tout petit peu à la traîne.
34:59Il y a quelque chose qui est important aujourd'hui.
35:02Je pense que nous exploitons un peu insuffisamment les forces internes au Cameroun lui-même,
35:10c'est-à-dire les hommes d'affaires qui sont présents au Cameroun,
35:14et que nous mettons plus l'accent sur les capacités externes à notre économie,
35:21à nous aider à progresser.
35:23Je pense qu'à partir de maintenant, nous devions compter sur ce que nous créons nous-mêmes.
35:30L'État du Cameroun investit beaucoup pour que l'économie soit,
35:33mais j'ai l'impression que l'État du Cameroun ne réclame pas suffisamment le retour sur l'investissement qu'il fait.
35:40L'investissement, c'est-à-dire sur le plan de ce qu'on fait dans les universités,
35:45les écoles polytechniques qui sont créées,
35:47l'investissement sur le fait qu'il y a des entrepreneurs privés qui existent,
35:52qui nous pouvons utiliser pour cela,
35:54c'est-à-dire organiser tout le monde vers un objectif commun du développement économique au Cameroun.
36:01C'est-à-dire, finalement, que même si les privés sont en mesure de gagner dans leurs activités,
36:07que celles-ci aident le Cameroun à s'en sortir, à faire face à ses obligations,
36:14c'est-à-dire à pouvoir rembourser plus tard la dette et à pouvoir continuer dans le chemin de l'émergence.
36:23Ceci est très important, je pense, parce qu'en le faisant, nous avons créé des ingénieurs,
36:34nous avons créé des structures qu'il nous faut utiliser et qui ne nous coûteraient peut-être pas assez cher que cela
36:43pour, n'est-ce pas, accroître notre productivité et permettre aux privés de nous aider.
36:53Donc voilà à peu près, n'est-ce pas, mon opinion sur cette question.
36:57Vous parlez à face d'un patriote, dit-il, sur les questions de capacitation de notre économie
37:04à pouvoir créer la valeur attendue qu'on attend.
37:09Moi, je pense très sincèrement, nous n'avons pas profité de nos propres solutions que nous avons implémentées par le passé.
37:22Les pistes rurales ont été correctement entretenues de 1994 à 2013,
37:28parce qu'il y avait un programme des pistes rurales au Cameroun.
37:32Ce n'est pas une solution du tel expert de la Banque mondiale, c'était une solution camerounaise.
37:39Une solution locale au Cameroun.
37:40Locale, simplement parce que le fonds routier était crédible, liquide.
37:48Une facture déchargée au fonds routier donnait lieu à l'escompte à la Banque.
37:55Aujourd'hui, il a perdu sa crédibilité, le fonds routier ?
37:58Je ne sais pas.
38:00Aujourd'hui, quand nous voulons parler de l'entretien routier, des infrastructures,
38:05nous ne commençons pas par accuser les uns et les autres.
38:09L'entretien routier au Cameroun...
38:11L'entretien routier, les ouvertures de roues, tout ça.
38:14L'entretien routier au Cameroun demande à peu près 800 milliards de francs CFA sur une année.
38:19Le ministère de Travail public ne dispose que d'à peu près 500 milliards de francs budgétaires.
38:24C'est la lecture de l'administration.
38:26Que pensent les privés ? Nous avons une autre lecture.
38:30C'est ce que nous disons.
38:33Est-ce que nous avons conseil ?
38:35Nous n'avons pas demandé aux ingénieurs, qui sont membres de l'association,
38:42qu'ils nous disent ce qu'ils pensent faire.
38:46Pourquoi l'État ne choisit-il pas de doter les régions de parcs à Angenne ?
38:53Il devrait y avoir des parcs.
38:55C'est ce qu'on peut demander aux Chinois.
38:57Doter les parcs d'Angenne dans les régions.
39:01Parce que nous avons 10.000 kilomètres de roues seulement bitumées.
39:07Sur un linéaire de 121.000 kilomètres.
39:11Est-ce que vous ne croyez pas que c'est le plein emploi de nos ingénieurs
39:15qui passe par la maîtrise de ce bitumage ?
39:18Comment ne peut-on pas imaginer des contrats qui consistent à dire aux prestataires internationaux
39:25« Vous avez un linéaire de 200 kilomètres à bitumer,
39:29mais nous souhaitons que les 101.000 kilomètres soient réalisés par vous à 100%
39:35et que les 50 kilomètres à la suite soient réalisés à 50%
39:40et que le dernier soit réalisé à 20% ? »
39:42C'est la meilleure façon de capaciter l'énergie nationale.
39:49Et sur ce point, je ne suis pas de ceux qui pensent qu'on n'a pas assez de main-d'oeuvre.
39:54Les enfants de Polytechnique sont assez compétents pour assurer ce travail.
40:00Je crois, sous le regard d'un universitaire chevronné,
40:04que je ne crois pas que lui, il est moins que son collègue de Paris
40:09et je ne souhaite pas dire que son élève serait moins que celui de Paris.
40:13Voilà ce que j'ai dit.
40:15Et ça, c'est à l'administration de le comprendre.
40:18Nous, le privé, nous l'avons déjà compris.
40:20En tout cas, nous avons compris.
40:21On a compris votre point de vue.
40:22On a vu un peu le ZECAM sur les questions de croissance et la lecture de l'économiste.
40:28On va essayer de porter cette question au-delà du Cameroun.
40:31Parce que la croissance, l'émergence, est finalement une question un peu plus générale
40:37dans un contexte de régionalisation.
40:40Alors, on va porter le problème au niveau de la sous-région.
40:43La sous-région qui est en construction d'un plan de croissance entre 2025 et 2050.
40:50On en parlera tout à l'heure en recevant, une fois encore, Augustin Guizana,
40:54qui a suivi les travaux pour nous.
40:56Petite respiration.
40:58Alors, nous voici donc transportés sur la sous-région.
41:14C'est Mac, qui est en train d'élaborer un plan stratégique de développement 2025-2050.
41:20Augustin Guizana, une fois encore, bonsoir.
41:22Bon retour sur ce plateau de Paris.
41:24Merci de m'accueillir.
41:25Vous avez suivi, dans les locaux de la BIAC à Douala, ces derniers jours,
41:29les travaux de ces experts qui préparent ce plan.
41:32Est-ce que vous pouvez nous en faire une petite économie ?
41:35Qu'est-ce qui se dit effectivement pour cela ?
41:37Alors, disons que la commission de la CEMAC a mobilisé les experts nationaux et internationaux
41:44pour réfléchir sur un programme de développement pour 2025-2050, 25 ans.
41:53Et dans ce programme-là, il se dit que c'est pour davantage satisfaire l'intégration au niveau de la sous-région,
42:03mais davantage avoir le développement pour que les 63 millions d'habitants de la zone CEMAC
42:11puissent ressentir véritablement le niveau de développement.
42:15Et donc, on projette quand même le taux de croissance à partir de 2035 à 5 %,
42:22et à partir de 2050 à plus de 7 %.
42:26Pour l'instant, on est à 2,9 %.
42:282,9 % par là.
42:30Donc, c'est cette réunion-là qui a mobilisé les experts nationaux et internationaux,
42:35ainsi que les partenaires.
42:37Il faut dire que parmi ces partenaires,
42:39il y a la Banque mondiale qui a approuvé en 2023 un financement de l'ordre de 290 millions de dollars,
42:48soit 170 milliards, 500 millions de francs CFA,
42:53pour que la sous-région Afrique centrale puisse ressentir quelque chose.
42:57Je vous propose d'ailleurs d'entendre ici Bas Saba,
43:00il est le responsable représentant de la Banque mondiale au Cameroun.
43:05Il y a beaucoup de leçons qu'on devrait tirer,
43:07et pour ce nouveau programme,
43:09accesser la conception sur les insuffisances qu'on avait notées.
43:17Pour ce qui concerne la Banque mondiale,
43:19je crois que nous avons le même avis,
43:22qu'on doit quitter de l'économie de rente à une économie de production,
43:27au niveau de la semaine.
43:29Et profiter aussi de l'asile-éclat pour que l'intégration soit une réalité,
43:35et que les pays de la semaine puissent échanger véritablement.
43:39Les autres aspects qui ont été soulignés,
43:42c'était sur le système fiscal.
43:45Comment améliorer le système fiscal,
43:47l'environnement des affaires,
43:49pour que le secteur privé puisse jouer son rôle véritablement
43:52dans cette transformation structurelle de l'économie de la semaine.
43:56Nous nous mettons à la disposition de la Commission
44:00pour suivre l'élaboration,
44:03mais également la mise en œuvre de ce nouveau programme sur les années à venir.
44:08Il est important qu'il y ait des taux de croissance assez élevés,
44:11par pays par tête,
44:13pour pouvoir améliorer les conditions de vie des populations.
44:17Les aspects sécuritaires ont été relevés,
44:21mais également certains chocs,
44:24les inondations récentes, les aspects climatiques.
44:27Je crois qu'il y a lieu d'avoir un plan de préparation à de tels événements,
44:32pour qu'on puisse améliorer la résilience des économies de la semaine.
44:36Et la Banque monia reste disposée à accompagner la Commission.
44:41L'intégration
44:44L'intégration
44:47L'intégration
44:50L'intégration
44:53Merci à Augustin Guisana.
44:55Je rappelle que le chef de l'économie a si activé l'histoire.
44:58On a écouté le représentant de la Banque mondiale au Cameroun,
45:01le professeur Georges Mbondo,
45:03dans l'évocation qui a été faite par Augustin Guisana tout à l'heure,
45:07à cette question de l'intégration,
45:10qui est un pilier majeur du développement des pays de l'Afrique centrale.
45:13Quel est votre regard aujourd'hui sur cette question ?
45:16Mon regard sur la question d'intégration,
45:19c'est qu'il faut davantage d'intégration.
45:22En fait, cette intégration aujourd'hui est insuffisante.
45:25Et je crois d'ailleurs que c'est pour cela que la CEMAC a dû tenir ses travaux.
45:30L'intégration est importante,
45:33dans le sens où elle permet de mettre en réseau
45:38et d'unifier des systèmes économiques nationaux,
45:42afin que ceux-ci puissent faire face au choc extérieur.
45:47C'est-à-dire, lorsque les écoutes économiques extérieures arrivent,
45:56il faut que nos économies de la sous-région soient en mesure d'y faire face.
46:02Et elles peuvent mieux faire face à ces écoutes,
46:06en y allant ensemble qu'en y allant individuellement.
46:10Naturellement, ces écoutes peuvent avoir des conséquences asymétriques.
46:15Vous parlez d'intégration, mais on va ajouter solidarité.
46:19Mais naturellement, c'est pour cela qu'il y a intégration.
46:22Il y a intégration afin qu'en y allant de manière solidaire,
46:27on puisse être plus fort.
46:29Et parce que cette intégration va élargir les marchés.
46:33Et en élargissant les marchés, les hommes d'affaires vont trouver, n'est-ce pas,
46:42dans cette énorme chose, parce qu'il n'y a plus de marché,
46:46parce qu'il y a une circulation plus favorable,
46:50parce que, justement, on peut mettre à profit des facteurs existants
46:57qui ne seraient pas suffisamment utilisés s'il y avait des blocages,
47:02au niveau des frontières et des économies.
47:04Alors, vous parlez des hommes d'affaires, justement,
47:07et Serge Lonan, on peut vous mettre, vous clouer un peu,
47:12parce que les échanges en Afrique centrale sont encore marginaux,
47:15on est à moins de 3%.
47:17Qu'est-ce qu'il faut pour que, et je rappelle que le Cameroun abrite le siège
47:20de l'union des patronats du Cameroun,
47:23qu'est-ce qu'il faut, de votre point de vue,
47:25pour que ces échanges soient plus constructifs, plus puissants ?
47:30Déjà, au risque de cérébrité, il faut plus d'intégration.
47:35Intégration dans le sens de...
47:37Que les frontières soient libres de circulation.
47:39Libre circulation des biens, libre circulation des personnes.
47:43Que l'ouverture des frontières soit quelque chose de véritable.
47:46L'ouverture des frontières peut exister,
47:48mais si vous ne produisez pas au sein de vos écosystèmes nationaux...
47:51C'est progressif. Il faut déjà qu'il y ait cette liberté-là.
47:54Mais au-delà de ça, il faut qu'il y ait une évolution des économies.
47:58Si vous regardez un peu l'astructure de consommation
48:00de l'ensemble des pays de la CEMAC, c'est la même chose.
48:03Nous tous, nous consommons des choses que nous ne produisons pas ici.
48:07Ça veut dire que si on a une ouverture des frontières
48:09sans une véritable transformation structurelle à l'intérieur de la CEMAC,
48:13ça ne changera rien.
48:15C'est difficile entre nous de s'échanger.
48:17C'est vrai qu'on s'échange des produits...
48:19C'est donc difficile de parler d'ouverture des frontières
48:21alors qu'on ne produit encore rien dedans pour que...
48:23Non, c'est pour ça. Il ne faut pas prendre comme ça.
48:25Le développement, c'est une démarche. C'est tout un programme.
48:28C'est-à-dire qu'il faut être sûr qu'on a identifié
48:31l'ensemble des aspects qui doivent être développés
48:34avant de démarrer le programme.
48:36C'est en ça que la démarche de la CEMAC,
48:38de réécrire le programme économique régional, c'est à saluer.
48:42Tout ce qu'on a expiré, c'est que le travail...
48:45Bon, j'ai participé au travail.
48:47Je sais que c'est des économistes d'un certain niveau qui travaillent.
48:50Nous sommes convaincus qu'ils vont bien prendre
48:53tout cet ensemble de logiques-là.
48:55La nécessité d'avoir une approche beaucoup plus globale
48:58dans cette démarche de programme économique régional
49:02qui tient compte de tous ces aspects qui doivent être développés.
49:05Alors, si on sentit vos statistiques révélées par Augustin Gizana tout à l'heure ici,
49:09en 2035, on devrait atteindre notre haute de croissance communautaire
49:13de l'ordre de 5 % pour culminer à 7 %.
49:16En 2050, le Cameroun, lui, va atteindre à peu près 4,3 %.
49:23En 2025, t'as la QAT, le Cameroun tient quand même la locomotive de la sous-région.
49:30Quel peut être son rôle dans cette perspective ?
49:33Je veux dire, la croissance dans la sous-région dépend de la croissance du Cameroun.
49:38C'est tout.
49:39Pour le reste, il se doit d'être très franc.
49:43Ce genre de réunions, dont on parle encore de 2035, 2050,
49:48permets-moi qu'à mon âge, je n'y crois plus.
49:51Je crois qu'on devrait se souvenir pour faire le bilan
49:54des prévisions qu'on avait faites en 1970
49:59pour dire où en sommes-nous et qu'est-ce qui n'a pas marché.
50:02Oui, mais après 1970, il y a quand même eu...
50:04J'ai dit le bilan de 2010 à ce jour.
50:09Sur le plan continental, on est sous l'emprise d'une grosse programmation 2063.
50:15S'il vous plaît, s'il vous plaît.
50:18C'est un peu une... Je ne sais pas.
50:21C'est le chemin de la paresse intellectuelle
50:23de retarder son travail pour voir le futur.
50:29Ce serait très pertinent de nous dire,
50:32en 2027, on va faire ceci, en 2030, on sera ici.
50:36C'est plus visible.
50:38Quand ils parlent de 2050, ils font comme si en 2050, ils ne seraient pas là.
50:42Et comme ils ne sont pas tenus de ce qu'ils ont dit,
50:44que ceux qui nous ont donné les chiffres de 2010 soient devant nous
50:48et nous disent ce qu'ils pensent.
50:50Moi, permettez-moi,
50:54quand je vois un importateur,
50:57il me dit qu'il fait aujourd'hui 4 jours pour arriver à Jaména,
51:005 pour arriver à Centrafrique,
51:02et que hier, il faisait, respectivement, 2 et 3.
51:06C'est ce qu'il retient de l'intégration.
51:08Je vais revenir lui dire qu'en 2050,
51:11on doit permettre, non, faisons certaines économies,
51:15certaines économies intellectuelles pour regarder
51:22le chemin, pas forcément l'horizon,
51:25le chemin de demain et d'après-demain.
51:28L'horizon, s'il vous plaît,
51:30l'horizon va tuer les intellectuels africains.
51:33Parce que ça conforte tout le monde.
51:38Personne ne s'enlie pas à des objectifs à très court terme
51:43en disant, en 2035, en 2050,
51:45les choses se gendiment.
51:47M. Laurent, dans les écoles d'économie,
51:49on apprend que la stratégie, c'est pour le long terme.
51:52Donc, on est bien fondé de penser qu'on va en 2035,
51:552050, professeur.
51:58Oui, effectivement, moi, je m'inscris dans la même perspective
52:01que M. Kouaté.
52:06En réalité, les économistes disent aussi
52:08qu'à long terme, nous serons tous morts
52:10si on ne s'occupe pas du court terme maintenant.
52:12Cela veut dire quoi ?
52:14Cela ne veut pas dire qu'on ne mourra pas
52:16si on s'occupe du court terme.
52:18Mais cela veut dire que nous devons être réalistes
52:22pour qu'à un terme, qu'on maîtrise mieux,
52:26on fasse le maximum qu'on puisse faire.
52:29Alors, si on envoie tout à long terme,
52:32nous ne sommes plus sûrs de pouvoir
52:34parce qu'il y a de l'incertitude.
52:36Les prédictions économiques sont en pleine tellement d'incertitude
52:40qu'on privilégie ce qui se passe à court terme.
52:43Je veux dire ceci.
52:45Je veux dire que, en fait, voir jusqu'à 2050...
52:48Nous sommes en 2025 bientôt, pour le Cameroun.
52:52On a un ozon d'émergence en 2035.
52:55Est-ce que c'est court ou c'est long terme ?
52:57Nous sommes déjà... C'est déjà long, en réalité.
53:012035, c'est déjà long parce que c'est plus de 10 ans.
53:05Donc, c'est long.
53:07En fait, pour réaliser à long terme...
53:09On a un programme qui dit...
53:11On est à 5 ans à peu près.
53:13Si vous permettez, pour réaliser à long terme,
53:16il faut aller de court terme en court terme.
53:19C'est l'ensemble de court terme qui font long terme.
53:23Alors, si on ne parvient pas à savoir
53:25ce qu'on fera aujourd'hui, demain et après-demain,
53:28comment voulons-nous savoir ce qu'on fera dans 20 ans ?
53:31Il faut faire attention.
53:33Donc, ce que fait, n'est-ce pas, la CIMAQ,
53:36c'est-à-dire en 2050, c'est intéressant.
53:40Mais il faut que, dans notre travail quotidien,
53:43on commence à le construire aujourd'hui.
53:46Très bien. Serge Lonan, ce sera la dernière pour vous.
53:49On a dit Patronat et CIMAQ pour l'émergence.
53:52Dans un horizon que vous avez déterminé vous-même,
53:55vous y croyez, avec le potentiel,
53:58les capacités et les acteurs, aujourd'hui ?
54:03On va dire qu'on est obligé d'y croire,
54:06puisqu'on ne va pas aller chercher les forces vivailleurs
54:11pour développer la CIMAQ.
54:13Je rentre un peu dans ce que les prédécesseurs ont dit.
54:16Vous en avez pour 45 secondes.
54:18Oui, pour dire qu'on a une vision prospective
54:21qui doit être déclinée dans une planification un peu plus courte.
54:26Le problème, c'est, comme il le dit,
54:29les échecs de court terme ne sont pas corrigés.
54:32On s'assoit sur des échecs de court terme
54:35et on se contente d'atteindre la cible prospective.
54:39C'est en ça qu'un travail doit être fait,
54:42de bilan à chaque fois pour corriger la vision prospective.
54:46Merci de votre point de vue.
54:49Talakwati, vous êtes forcément opposé au long terme.
54:53Qu'est-ce qu'il faut dire ?
54:55Non, je ne suis pas opposé au long terme.
54:58Si quelqu'un n'est pas capable de me dire correctement
55:02ce qu'il peut me faire tout de suite,
55:04et qu'il échoue sur ce qu'il m'a dit qu'il devait me faire aujourd'hui,
55:08mec, permettez que je ne croie même pas en soi-même.
55:12C'est tout. Je crois.
55:14Je crois que c'est le bon sens qu'il faut fixer le cap à très long terme.
55:19Mais c'est extrêmement naïf de camoufler les échecs d'aujourd'hui
55:24et d'adhérer pour atteindre le long terme.
55:27Très bien, on vous a compris.
55:29Merci, prof, pour votre éclairage.
55:31Merci, Serge Lonnard. Vous nous venez du GECAM.
55:34Je rappelle que vous êtes directeur exécutif adjoint au GECAM.
55:38Talakwati, vous êtes le président de la commission
55:41de mine et industrie BTP à la chambre de commerce.
55:45Vous avez été, à travers votre président,
55:48dans la suite officielle du chef de l'État en Chine.
55:50Professeur Jean Bonneau, vous êtes économiste.
55:52Merci d'avoir apporté votre éclairage sur cette édition
55:55de Pare-ci l'économie sur la CRTV.
55:57Merci à vous d'avoir regardé.
55:59Merci à Mireille Meudoa qui a conduit ces équipes.
56:02Nous avons produit l'émission dans l'hôtel SAWA, ici à Douala,
56:05qui est le partenaire de Pare-ci l'économie.
56:08Bonsoir.