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00:00Musique du générique
00:30Bonsoir. Depuis une semaine, le silence est assourdissant dans les maisons familiales tandis
00:41que les cours de récréation ont retrouvé l'entrain et le train-train quotidien des élèves. Le
00:47Cameroun est donc à l'école, cette institution dont les cloches originelles dans notre pays se
00:54confondent à celle des cathédrales puisque ses débuts sont indissociables du parvis des
01:00églises. Il vous souvient en effet que la première école ouverte au Cameroun fut l'oeuvre de Joseph
01:07Merrick, un pasteur jamaïcain venu de Londres et qui dispensa son cours initial le lundi 21 avril
01:141845 à Bimbia dans le sud-ouest devant 35 élèves camerounais. Depuis lors, les années se suivent
01:24mais ne se ressemblent pas pour l'école camerounaise et la rentrée scolaire 2024 particulièrement est
01:30marquée par des inondations sans précédent dans l'extrême nord tant et si bien que même
01:36l'école sous l'arbre n'est pas envisageable dans plusieurs villages du Mayot d'Anaï enlisé dans
01:43la furie des eaux. Couragés, déterminés, résilients, les élèves et enseignants bravent les eaux par
01:49pirogues ou d'autres moyens de transports mis à disposition par les autorités. La passion de
01:56l'école est-elle donc toujours si forte dans notre société ? Quels sont les autres sons de
02:02cloche d'essai de rentrée à travers le pays et quel en est le cap fixé par le gouvernement ? Après
02:09une introduction en semaine au journal télévisé de 20h30, le ministre de l'éducation de base
02:14développe ce soir et ce dimanche sa réflexion sur l'école. Exercice aisé pourrait-on dire pour
02:22un professeur titulaire hors échelle des universités et devoir habituel pour un invité
02:29coutumier de cette émission. Le professeur Laurent-Serge Etundingua a gardé sa discipline
02:35d'ancien maître d'internat et l'élégance des Yaoundéens de pure sang et de souche. Il est avec
02:41moi dans ce studio. Monsieur le professeur Laurent-Serge Etundingua, bonsoir. Bonsoir.
02:48Et bienvenue. Merci. On peut dire que vous êtes ici en territoire connu, en territoire conquis
02:56même. Bien sûr, si on veut. Depuis la création de la CRTV ici même en Baladeux, nous sommes
03:05coutumiers du fait de venir dans cette maison où on a depuis des années de nombreux amis qui étaient
03:12déjà les icônes de cette maison depuis des décennies. Puis la jeune génération est venue
03:19nous trouver. On est en territoire connu. Mais territoire conquis, peut-être pas, peut-être oui,
03:27parce que la CRTV est bâtie en Baladeux. En Baladeux, c'est la terre de ma communauté et puis
03:35bon, je me sens chez moi ici. Avant de regarder l'actualité brûlante de cette rentrée, commençons
03:41un peu par un regard sur le rétroviseur. Quand on parcourt votre CV, il reflète à peu près
03:49l'importance et l'utilité des études. Est-ce que les performances scolaires de nos jours sont à
03:55l'honneur de l'école, notamment celles de l'année dernière par exemple au niveau de l'éducation de
04:00base ? Bien, je n'ai pas vu de gros changements par rapport à ce que nous avons l'habitude de voir,
04:08sinon que les résultats ont montré qu'il y a eu un progrès. Ils sont allés de pratiquement 84% de
04:19moyenne à 85%. Cela veut dire en clair que nous n'avons pas régressé, on avance, on progresse dans
04:26les conditions de l'heure. Donc rien à voir avec le crash qu'il y a eu par exemple au baccalauréat
04:32général avec des résultats assez embarrassants pour tout le monde. On n'arrive pas à expliquer ce
04:39qu'il y a eu au baccalauréat. Généralement, dans un langage qui est propre à ma discipline,
04:49on appelle ça un artefact, c'est-à-dire un événement qui survient dans son cours normal
04:54des choses. On ne peut pas dire que les enseignements secondaires ont vraiment crashé
05:00en neuf mois, alors que les années précédentes, il y a eu des résultats qui étaient de bons
05:06résultats. Il y a sûrement eu quelque chose. Bon, écoutez, on va continuer. Ceux qui ont eu le bac,
05:12certains de ceux qui ne l'ont pas eu ont quand même un bon niveau. Malgré ces résultats flatteurs
05:19pour l'enseignement, pour l'éducation de base, est-ce que vous ne rêvez plus? Quelles sont les
05:27ambitions, les objectifs que vous vous fixez donc finalement pour la nouvelle année? Bien, il faut
05:32dire que nous sommes sous des programmes qui, d'une année à l'autre, abordent de nouvelles rubriques.
05:38Nous sommes aujourd'hui dans une amélioration constante du pré-scolaire. Le gouvernement a
05:47décidé de mettre tous les moyens pour qu'il y ait le pré-scolaire développé dans notre pays,
05:53c'est-à-dire de vrai, quand on crée les écoles primaires, il faut créer également les sections
06:00maternelles et c'est ça que nous appelons le pré-scolaire. Donc, au jour d'aujourd'hui, ce
06:06travail continue. Bon, et je crois très sincèrement que nous sommes également en train de voir comment
06:15utiliser ceux qui ont des handicaps et ne plus séparer ceux-là de l'école normale. C'est ce que
06:25vous appelez l'école inclusive? C'est l'école inclusive et nous venons de valider la stratégie
06:30de l'inclusion. D'ailleurs, la récente visite de madame le directeur général de l'UNESCO a été
06:36une occasion pour féliciter le gouvernement camerounais pour ça. Il faudrait que dans 5-10
06:41ans, il n'y ait plus de différence entre un enfant qui porte un handicap et un enfant normal sur les
06:47bancs de l'école. Parlons de l'école. Une semaine que tout a commencé, pour les nouvelles que vous
06:55avez du terrain, sont-elles rassurantes quant à la reprise effective des cours,
07:00notamment en ce qui concerne l'arrière-pays et vraiment pour un tableau général? Bien,
07:06je veux dire que jusqu'à mercredi de la semaine dernière, on disait l'école a repris,
07:14il n'y a pas de problème au rythme de la reprise qui est souvent lent et qui après s'accélère.
07:22Au jour d'aujourd'hui, nous ne pouvons plus le dire parce que les inondations s'en sont mêlées et
07:28je pense précisément au Maïodana et rien ne dit que ce soit le dernier des départements parce
07:35que le Logone, il coule, il pleut en amont et puis en aval, il s'écoule vers le Lac Tchad et il y a
07:42le département du Logone-Echari qui suit. Donc au jour d'aujourd'hui, la rentrée qui était sereine,
07:50qui était véritablement lancée dans l'ensemble du territoire national, a résolu le problème de
07:57ces inondations dans le Maïodana où les effets ont été très très très dévastateurs. Nous avons
08:04157 écoles primaires publiques qui sont impactées pour près de 70 000 élèves aujourd'hui. Nous
08:12sommes en train de trouver des solutions. Cette situation est-elle suivie à votre niveau ou
08:16au niveau gouvernemental ? Bien, elle est suivie au quotidien parce que la solidarité
08:20gouvernementale agissante, chacun joue son rôle. Les services du MINET font des bulletins tous les
08:27jours. Nous, c'est Doransin et tous les autres services sont sur le terrain. Ces chiffres-là,
08:34au quotidien, nous sommes en train de nous organiser. Le Premier ministre, autour de lui,
08:42a en train de mettre sur pied une stratégie pour que nous puissions réagir. Mais attention,
08:47les pluies continuent. Ça veut dire que nous ne pouvons pas arrêter définitivement les stratégies
08:52d'aujourd'hui et nous dire qu'on règle le problème. Il y a la prévention, par exemple,
08:59de regrouper les élèves dans les zones où il faut qu'ils continuent à aller à l'école. Mais
09:06vous savez que tout ça demande une logistique. Le MINET est là pour ça. La présidence de la
09:10République ne perd jamais de temps quand il s'agit de cela. Vous avez suivi les dernières
09:15annonces et tous les ministères sectoriels font des efforts, chacun à son niveau, avec la
09:21coordination des services régionaux. Est-ce qu'il ne faut pas ajouter à cela un côté purement
09:27anthropologique et africain? Et là, je parle aux patriarches. Demandez à ceux qui ont des yeux pour
09:34regarder le ciel, de regarder le ciel. Il faut le regarder de par le monde, parce que les
09:39inondations arrivent au Cameroun, dans certaines zones, de manière sporadique. Mais regardez d'autres
09:45pays dans le monde. C'est chaque année qu'il y a des inondations, même les pays les plus développés.
09:50Il y a également les zones en crise. Est-ce que vous vous êtes rassurés, par exemple,
09:56que vos collaborateurs en poste dans ces régions-là ont pris fonction et sont présents? Car
10:04au niveau du secondaire, par exemple, on a vu une vidéo, peut-être que vous l'avez vu aussi,
10:08du préfet Dungoke Tunja. Il était dans tous ses états, car il est passé dans un lycée qui n'avait
10:15pour seul occupant que le censeur. Bien, je veux dire que cette situation, elle n'est pas générale
10:23dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest. Elle est variée d'un endroit à un autre. Il faut
10:31aussi dire qu'autant il y a des zones là-bas où les sécessionnés sont sévis et qui ont laissé
10:38vraiment des traces, autant il y a aussi des zones où ils ont été peut-être plus clément, ils n'ont
10:45pas fait les mêmes affres. Donc je voudrais dire ici que, en ce qui concerne l'éducation de base,
10:51on avait anticipé depuis 2-3 ans d'essayer... En faisant quoi? Non, nous avons regroupé les écoles
10:58les plus éloignées, nous les avons ramenées dans des zones plus sécurisées où on pouvait les
11:03regrouper, quitte à avoir du matériel précaire pour commencer. Bon, ça fait 3 ans, on a essayé
11:09de consolider pour éviter l'isolement absolu de certains campus. Aujourd'hui, mais du moins
11:17jusqu'à date, je ne leur dis pas d'aller le faire aujourd'hui. Il y a une certaine accalmie là-bas.
11:25Monsieur le ministre, est-ce que nous avons suffisamment d'enseignants pour nos écoles,
11:31surtout au regard des ratios et de ces enseignants? Est-ce qu'ils sont en poste,
11:38dans l'arrière-pays notamment, aujourd'hui les jeunes esquivent et ne veulent plus
11:45particulièrement servir? Bien, je voudrais voir une autre donnée, c'est celle de la démographie
11:56urbaine comparée à la démographie rurale, qui fait beaucoup de mal. Aujourd'hui, on est parfois
12:07embêté d'aller à côté de Yaoundé. Je suis allé à la méfoire-connant quand je suis arrivé au
12:13ministère de l'éducation de base. J'ai fait une tournée dans ce département. Je l'ai choisi
12:19par subjectivité, parce qu'il y a eu beaucoup d'intellectuels dans cette zone ou formés là-bas.
12:27Je me suis dit je vais aller voir ce qui a attiré tant nos parents, les chrétiens qui venaient,
12:33les premiers missionnaires à développer ce département. Je suis allé, j'ai fait le tour,
12:38et j'ai fait des constats qui aujourd'hui peuvent expliquer ce que nous vivons. Je suis arrivé dans
12:46des villages où il y a eu des grandes élites, je ne voudrais pas nommer ces gens-là, qui ont
12:51vraiment construit des écoles où il y avait tout. J'étais impressionné par le fait que vous
12:57arriviez dans cette école-là, bien faite, où il ne manque rien. Vous avez à peine 60-50 élèves.
13:03Une école qui a 50-60 élèves, à toutes les classes, vous avez des classes où il y aura 15 élèves.
13:11Mais il faut en mettre pour 15 élèves, parce que la classe existe, parce que l'école existe. Il y a
13:17d'abord cette grosse disparité qui fait problème. Alors, bien sûr, on a besoin de mettre, on a
13:25besoin d'eux partout, mais ils ne sont pas aujourd'hui suffisamment nombreux pour être
13:31partout. Le deuxième facteur est que nous ne pouvons pas oublier que nous avons connu une grosse
13:38crise économique au début des années 90. Un très gros tort a été fait à l'éducation à ce moment-là.
13:47L'ajustement structurel avait demandé qu'on arrête la formation et le recrutement des maîtres de
13:55l'école primaire. Des années 90 jusqu'au franchissement du point d'achèvement de
14:02l'initiative PPTE, on ne recrutait personne. Les gens allaient à la retraite et le manque de maîtres
14:10à cette période-là a été créé. Le chef de l'État avait pris des mesures de recruter suffisamment de
14:18personnel et comme le personnel formateur aussi était en déficit, il avait ordonné que l'on puisse
14:29ouvrir les écoles normales d'instituteurs privés qui sont encore en activité aujourd'hui. Ces écoles
14:37normales ont formé, avec les écoles normales officielles, une flopée d'enseignants. Aujourd'hui,
14:46le Cameroun n'a pas besoin d'enseignants d'écoles primaires, on n'en a pas besoin. Il y en a pas mal,
14:52mais ils ne travaillent pas pour rien, il faut les payer. Et la capacité financière du pays dans ce
15:02domaine, où les besoins étaient énormes, ne pouvait pas être en adéquation avec le besoin.
15:08– Ce que vous dites là, monsieur le ministre, étant en divorce avec la réalité dans certaines
15:15localités du pays, où on trouve un seul maître qui est à la fois directeur de l'école et le maître
15:23de toutes les classes de cette école-là. – Ça ne peut pas être en divorce.
15:26– Alors que vous nous dites que… – Ça ne peut pas être en divorce.
15:29– Nous ne marquons pas d'enseignants. – Non, ça ne peut pas être en divorce.
15:31Nous ne marquons pas d'enseignants, mais vous n'avez pas suivi la dernière phrase, il faut les payer.
15:35Il faut les payer. – Qui doit les payer ?
15:39– L'État. Est-ce que l'État va laisser les autres secteurs de la vie du pays en rade,
15:45parce qu'on ne paye que les anciens ? – La directrice générale de l'UNESCO
15:49était en visite ici au Cameroun, et parmi les activités majeures, il y a eu cette visite
15:54d'un centre d'apprentissage à distance à Yaoundé, et une audience avec le Premier ministre au nom
16:01du chef de l'État, audience ponctuée d'annonces fortes. Voici le retour sur cette importante visite
16:08avec Laurentine Boccono.
16:11– Du palais des congrès de Yaoundé à l'immeuble Étoile, en passant par le centre d'éducation à distance
16:17au quartier administratif, que de bonnes nouvelles a entendu ce jour pour marquer le soutien apporté
16:23aux politiques d'alphabétisation au Cameroun.
16:25– Grâce à un financement de près de 45 millions de dollars du Partenariat mondial pour l'éducation,
16:30avec diverses composantes, mais qui vont toutes dans le sens d'un meilleur investissement
16:36encore pour l'éducation.
16:38Puis avec le Premier ministre, nous avons évoqué aussi d'autres champs de la coopération
16:43entre l'UNESCO et le Cameroun, je pense notamment au patrimoine culturel et naturel.
16:50– Magistral, le cours de français et de chimie dispensé à distance, ici au centre témoin d'éducation
16:56à distance. Au bout de la ligne, une vingtaine d'établissements connectés à raison de deux par région.
17:02Sur le banc des apprenants, le Premier ministre-chef du gouvernement, Joseph-Dionne Gauthier,
17:08la directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay, et bien d'autres personnalités tirées sur le volet.
17:14– En tant d'hommes de ces différents vers, nous pouvons conclure que le texte est du genre poétique.
17:20– Exercice validé. La note et les appréciations ont été attribuées par la directrice générale de l'UNESCO
17:27en sa qualité de celle qui supervise l'éducation et la science dans le système des Nations unies.
17:33– Vous avez piloté la création de ce centre, mais au service de l'ensemble du système éducatif
17:38et je voudrais saluer tous les ministres compétents en la matière.
17:43– L'éducation constitue l'un des piliers fondamentaux de la stratégie nationale de développement 2030.
17:49C'est la vision du président de la République, Paul Biya, pour l'émergence du Cameroun.
17:54– Il n'échappe à personne que la méthode induite d'enseignement et d'apprentissage
18:00a largement contribué à relever d'importants défis au plus fort de la crise sanitaire liée au COVID-19
18:09à travers la couverture effective des programmes et le succès de l'année scolaire 2019-2020 notamment.
18:17– L'éducation à distance fonctionne avec succès, mais connaît les limites de la fracture numérique
18:23entre les villages et les villes pour cause de difficultés d'accès à Internet notamment.
18:29Que doit-on retenir de plus de cette visite, M. le ministre ? Qu'est-ce qu'elle nous apporte ?
18:35– Bien, la question elle aurait pu être posée à Mme la députée générale de l'UNESCO,
18:43mais en ce qui concerne les rapports entre l'UNESCO et le Cameroun,
18:50ils sont très anciens ces rapports-là, les relations sont anciennes
18:55et globalement, nous avons déjà eu au Cameroun, juste après les indépendances,
19:02une assistance vraiment très très précise et pertinente de l'UNESCO.
19:08La première institution d'enseignement supérieur au Cameroun dans l'université de Yaoundé
19:13qui était l'école normale supérieure, c'est l'oeuvre de l'UNESCO.
19:16Les gens l'oublient, c'était en 1961, les gens l'oublient.
19:19Et ensuite, la fondation française d'enseignement supérieur au Cameroun
19:25qui a vraiment créé l'université de Yaoundé dans toutes ses composantes
19:29a été bien épaulée par l'UNESCO pour faire ce travail-là.
19:34En dehors de ça, les rapports sont restés très très serrés, très très étroits
19:39entre l'UNESCO et le système éducatif camerounais.
19:44D'ailleurs, vous regardez les rapports sur le plan diplomatique
19:48que le chef de l'État a avec l'UNESCO.
19:51Presque tous les secrétaires généraux de l'UNESCO,
19:54les diétaires généraux de l'UNESCO depuis que le président est là
19:57sont venus au Cameroun au moins une fois.
19:59Madame Azoulay, c'est la deuxième fois.
20:01Et les grandes institutions financières qui permettent au Cameroun
20:08de développer son secteur éducatif, son secteur d'enseignement dans son ensemble
20:13sont très très sensibles à la vie de l'UNESCO quand on veut faire quelque chose.
20:19Cela veut dire que les investissements financiers
20:23qui sont donnés dans le secteur éducatif camerounais
20:26ont besoin d'un coup de main de l'UNESCO.
20:29Là, elle a fait une annonce en disant que le partenariat mondial
20:34a donné au Cameroun près de 24 milliards de fonds CFA
20:38pour les trois prochaines années.
20:40Cet argent va servir à quoi ?
20:42Elle a dit à quoi cet argent allait servir, à recruter des enseignants,
20:47à former ces enseignants en matière d'alphabétisation,
20:51à construire certains établissements et surtout à introduire,
20:57à élargir en volet l'alimentation scolaire dans notre pays.
21:01Nous l'avons commencé avec le PAM, Programme Alimentaire Mondial,
21:07dans les régions de la Damaoua, de l'Est, du Nord et de l'Est-Méditerranée,
21:12qu'on appelle les zones d'éducation prioritaire, les zones ZEP.
21:14Mais aujourd'hui, on se rend compte que la notion de zone ZEP est largement dépassée
21:20parce que vous allez aux alentours des grandes villes comme Douala et Yaoundé,
21:24où il se créent rapidement des habitats spontanés.
21:29On a besoin d'écoles, on a besoin d'assainir, on a besoin de nourrir.
21:33Ceux qui sont dans ces zones-là, qui sont généralement des zones où, on dit,
21:38les parents font de la débrouillardise pour avoir une maison,
21:41pour pouvoir mettre leurs enfants à l'école, ils doivent aller beaucoup plus loin.
21:44Donc aujourd'hui, l'UNESCO nous apporte vraiment une facilitation
21:50vers toutes ces institutions qui nous permettent de développer le secteur.
21:57Et nous voulons faire une mention spéciale du Partenariat mondial pour l'éducation,
22:01qui, dans cet argent qu'on évoque, fait un don.
22:06C'est un don qui accompagne les crédits qui sont contractés par le gouvernement
22:12auprès de la Banque mondiale, la Banque islamique, l'Agence française de développement.
22:16Reparlons maintenant de la rentrée scolaire.
22:20Avec elle, une autre rentrée, celle de la violence à l'école.
22:24Les enfants sont de plus en plus violents.
22:26C'est une conséquence des gadgets de la modernité
22:29que sont la télévision, les smartphones et tous ces autres terminaux du digital.
22:35Mais aussi une excroissance de notre société devenue plus violente que par le passé.
22:40Comment luttez-vous contre ce virus au niveau de la maternelle et du primaire
22:46pour maîtriser, pour ainsi dire, ce problème à propos ?
22:51– Je voudrais dire que, si vous faites une comparaison entre les périodes passées,
22:59c'est-à-dire, il y a trois décennies, si vous rentrez en arrière,
23:03vous étiez probablement tout jeune, tout petit.
23:06À cette période-là, moi, j'ai travaillé déjà,
23:11parce que j'ai 40 ans de fonction publique.
23:14Alors, je voudrais dire qu'à cette période-là, si vous faites une comparaison,
23:19la situation que vous décriez aujourd'hui n'était pas à ce niveau-là,
23:24elle était à peine perceptible.
23:27Bon, si on voit les pays développés vers où nous tendons à acquérir le même niveau,
23:37bon, vous allez constater que ces phénomènes existent depuis longtemps aussi,
23:43parce que ces pays sont développés depuis longtemps.
23:45On n'est pas en train de dire qu'on doit forcément passer par là.
23:49Mais le fait que ces phénomènes existent depuis longtemps
23:52et que nous étions au courant de ça, on le lisait dans les livres,
23:56bon, pour ceux qui avaient déjà l'audiovisuel sous forme de cassettes,
24:00sous forme de films, ils voyaient déjà ça.
24:03Ils n'étaient pas loin de penser que ça allait arriver chez nous
24:07au moment où ce développement allait arriver également chez nous.
24:12On peut donc dire qu'en fait, nous sommes en train de vivre
24:15quelque chose que nous voyons chez les autres, à travers les médias.
24:21Et la grande proximité de la digitalisation aujourd'hui fait que la jeunesse essaie.
24:29Ce n'est pas à l'école que l'on va empêcher ça forcément.
24:33Il faut commencer à empêcher ça à la maison.
24:36Cela veut dire en clair que le rôle primordial est d'avoir le rôle de la famille.
24:41Il faut tout faire.
24:42Les familles doivent reprendre en main l'encadrement des enfants et la discipline.
24:46Parce que quand ils viennent à l'école, ce n'est plus la famille d'un enfant,
24:51c'est les familles des enfants.
24:53Aujourd'hui, je peux dire que c'est une synergie d'action entre l'école,
25:01le maître, les administratifs de l'école, les familles
25:06et les grands enfants de ces familles-là.
25:11Ils ont le temps de regarder ça et essayer d'atténuer.
25:13Mais sinon, attention, il ne faut pas aussi penser que vous allez mettre fin
25:18à un phénomène qui est séculaire.
25:21Vous n'allez pas mettre fin à ça comme ça.
25:23Il s'agit d'atténuer l'ampleur de ce phénomène
25:27pour qu'il soit en adéquation avec le développement que nous essayons d'impulser.
25:33Les frais d'APE font l'objet d'une fronde pour les montants,
25:40pour l'opportunité même de cet argent et sa gouvernance.
25:45Pourquoi le gouvernement est toujours ponce-pilatiste sur cette question-là,
25:50au lieu de trancher froidement et de prendre en compte les plaintes et complaintes des parents ?
25:58Ça revient chaque année, ce problème de l'APE.
26:02Une rétournelle.
26:03Je voudrais d'abord faire un débat, mettre fin à un débat.
26:08Les frais de l'APE sont des frais normaux.
26:14A la base, vous avez évoqué la visite du diétaire général de l'Unesco ici.
26:19Qui sont les financiers de l'école ?
26:21Est-ce que vous vous êtes posé cette question ?
26:23Qui sont-ils ?
26:23Ils sont trois.
26:26Les gouvernements, qui ont en charge toute leur population.
26:31Les partenaires au développement, qui sont les institutions
26:34qui encadrent financièrement et matériellement l'école.
26:38Et les familles.
26:41Les familles payent déjà les inscriptions ?
26:43Les inscriptions, parce que c'est par rapport au coût d'un enfant par des scolaires.
26:51Il y a une portion congrue qui caractérise, qui signifie l'effort des familles.
26:59C'est ça l'APE.
27:01Maintenant, on va aller à la gouvernance de l'APE.
27:05Les textes sont clairs.
27:07Au ministère de l'Éducation de base,
27:10sauf prescription spéciale du chef de l'État,
27:14je ne mettrai pas fin à l'APE.
27:18L'association des parents existait quand nous étions à l'école.
27:21J'étais à l'école catholique,
27:24à l'école Sainte-Héloïse d'Étoudi à l'époque.
27:27On payait 50 francs.
27:30C'était les frais de l'APE, 50 francs CFA.
27:34Bon, ça avait sa valeur à cette période-là.
27:36Mais au jour d'aujourd'hui,
27:38on lit des espèces de sorties dans les réseaux sociaux, dans certains journaux.
27:44Ça a à voir avec la gratuité de l'école.
27:48La gratuité de l'école ne veut pas dire que les parents ne payent rien à l'école.
27:53Ça veut dire qu'au prix où on devrait payer l'école,
27:57les familles ne paieront pas ce prix-là.
27:59C'est tout.
28:00C'est ça la gratuité de l'école.
28:02Et certaines choses aujourd'hui que nous sommes en train de faire dans les écoles primaires,
28:06les parents n'achèteront plus les livres.
28:09Depuis 4 ans, le gouvernement donne gratuitement les livres.
28:14Il faut bien les conserver.
28:17On va revenir sur cette initiative que vous menez, je crois, avec la Banque mondiale.
28:21Mais sur l'APE, est-ce qu'il est donc normal
28:26qu'on exige que ce paiement-là se fasse avant tous les autres
28:32et que les enfants soient mis à la porte parce qu'ils n'ont pas payé les frais d'APE ?
28:36Je sens que vous êtes dans les réseaux sociaux,
28:38mais nous n'avons jamais donné d'instruction
28:42pour que ce paiement-là soit le premier qui soit fait.
28:44Non ! Voici comment ça se passe.
28:48D'ailleurs, nous n'avons pas autorisé les responsables d'école
28:53d'aller commencer à demander les frais d'APE.
28:57Ce qui leur est prescrit à la rentrée, pendant qu'on fait les inscriptions et autres,
29:03le bureau de l'APE, lui aussi, se met à côté.
29:05Il a son président, il a un secrétaire général, il a un trésorier,
29:11il a les commissaires au compte.
29:13C'est eux qui perçoivent l'APE.
29:15Si le directeur fait main basse, le ministre frappe ?
29:21Vous me le signalez, il est viré le même jour.
29:24Et pour ceux qui l'ont fait sans que nous sachions,
29:27ils sont traînés en justice.
29:29C'est comme ça que ça se passe.
29:30On a eu des dizaines de directeurs en prison
29:33parce qu'ils ont détourné l'argent de l'APE.
29:35D'ailleurs, dans certaines communes du Cameroun,
29:38le contrôle supérieur de l'État est descendu
29:40parce qu'il y avait déjà eu ça sur des années et des gens ont dénoncé.
29:45Deuxième arrêt, la 79e Assemblée générale des Nations Unies
29:50qui s'est ouverte cette semaine à New York,
29:53consacrant donc l'entrée en scène d'un Camerounais, Philemon Yang,
29:58dans sa posture de président de cette 79e Assemblée générale.
30:03Les premiers échos avec, à New York, Séverin Allégambélé.
30:09Les délégués des États membres de l'ONU.
30:12La délégation du Cameroun, conduite par le ministre des Relations extérieures,
30:16ont repris les sièges dans la grande salle de l'Assemblée générale.
30:19Ils ont eu quelques minutes de pause après la cérémonie
30:22consacrant le rituel de prestation des serments de Philemon Yang.
30:25Un rituel clôturant de fait la 78e session.
30:30« Je m'engage, Philemon Yang, solennellement à exercer en toute honnêteté,
30:37loyauté, discrétion et conscience les fonctions qui m'ont été confiées
30:40en ma qualité de président de l'Assemblée générale des Nations Unies. »
30:44Philemon Yang s'est engagé à s'acquitter de ses fonctions
30:47conformément à la résolution n°70.305 du 13 septembre 2016,
30:52en mettant en avant l'intérêt de l'Organisation des Nations Unies.
30:57Dans l'ordonnancement de la 109e session plénière,
31:00il y a eu une minute de silence consacrée à la prière ou à la méditation
31:04avant le passage du maillet au président Antoine.
31:06Et parce que c'est la fin d'un mandat,
31:08il a fallu revisiter le chemin parcouru du point de vue des divisions
31:12et des conflits qui inondent le monde.
31:14« Au cours de la 78e session, l'Assemblée générale a redoublé d'efforts
31:20pour faire en sorte que le Conseil de sécurité
31:23agisse de façon plus responsable vis-à-vis de l'Assemblée.
31:27Nous avons notamment pleinement mis en œuvre l'initiative relative aux droits de vétos. »
31:31Par cette session, le Cameroun inaugure un mandat à l'ONU
31:35qui lui permettra de consolider son image de marque
31:38et renforcer son leadership sur la scène internationale.
31:41Comment réagissez-vous à cette actualité internationale
31:46mais qui touche directement le Cameroun ?
31:48Avec beaucoup de motifs de fierté pour notre pays.
31:54Apprécier la qualité de la diplomatie du Cameroun,
31:58impulsée par le président Paul Biya.
32:01Et pour dire également que l'heureuse élue
32:05est quelqu'un que j'ai connu comme Premier ministre, comme ministre.
32:10Et je pense que c'est véritablement un choix,
32:13qui est un bon choix,
32:15parce que quand vous avez eu quelqu'un de cette stature
32:18pendant près de dix ans comme chef,
32:21vous avez tout le temps d'apprécier la qualité de l'homme qui est devant vous.
32:27Le président Yan est quelqu'un de très, très, très vivable, conducif
32:34et surtout, il vous persuade avec un calme qui est très, très peu commun.
32:42Il hausse rarement le ton, mais il avance et il fait des résultats.
32:47On dit de lui, votre ancien patron, le Premier ministre,
32:50que c'est quelqu'un qui a une rigueur et une discipline de travail
32:54qui l'amène à être à l'immeuble l'étoile tous les jours,
32:57autour de 7h30 ou plus tard.
32:59Je voudrais vous supplanter,
33:02tous les rendez-vous avec le Premier ministre Yan commencent à 7h30.
33:06Ça veut dire que si j'ai demandé une audience,
33:09il faut que je sois là-bas à 7h00, parce que lui il arrive
33:14quelques minutes avant l'heure, 7h15, 7h20 et puis à 7h30 exactement,
33:19il vous a donné rendez-vous et on ouvre les portes et il vous reçoit.
33:23Quand quelqu'un est structuré comme ça,
33:27il faut seulement suivre, ne vous posez pas de questions.
33:31Monsieur le ministre, l'instituteur a longtemps été une institution
33:36dans ce pays, c'est le premier maître,
33:40c'est lui qui forge à la base les personnes et les personnalités.
33:44De nos jours, le mythe et la dignité du maître et de la maîtresse d'école
33:47ont pratiquement volé en éclats du fait de plusieurs contingences.
33:53Deux questions rapides, le gouvernement en a-t-il
33:56pleinement conscience et comment restaurer aujourd'hui
33:59ce mythe et cette dignité ?
34:01Je tiens d'abord à dire que c'est une la palissade
34:07d'avoir toujours à comparer les temps anciens avec les temps actuels.
34:11Ce n'est pas le même domaine de définition,
34:15comme disent les mathématiciens, beaucoup de choses ont changé.
34:19Quand on était tout jeunes, nous on allait à l'école,
34:22l'instituteur était très différent de nos papas qui étaient des paysans,
34:27pour ceux qui vivaient dans les villages.
34:31Et il arrivait à l'école, il était très propre,
34:34contrairement aux parents qu'on voyait tous les jours rentrer du champ et tout ça.
34:40C'était déjà un modèle par sa tenue.
34:42Ensuite, nous on avait un système, quand j'étais à l'école primaire,
34:48les gens parlaient régulièrement leur langue
34:50et on donnait une pièce de monnaie à ceux qui parlaient cette langue à l'école.
34:54Vous voyez que c'est l'inverse aujourd'hui, j'ai parlé des temps.
34:58Maintenant, on apprend plutôt ces langues à l'école
35:00parce qu'on veut que nos enfants parlent nos langues maternelles.
35:03Mais à l'époque, on parlait la langue maternelle à l'école,
35:05on apprenait plutôt à parler français.
35:08C'est-à-dire que quelque chose dont vous connaissez le nom en langue maternelle,
35:13on vous donnait le nom en français et ça restait plus vite.
35:16Quand on vous disait la cuillère, en Bétis, on disait toque.
35:21Vous savez comment ça s'appelle toque en français, on vous disait la cuillère.
35:26Vous gardiez ça une fois, vous n'avez pas besoin d'apprendre ça deux fois.
35:30Aujourd'hui, c'est l'inverse.
35:32L'enfant, s'il se parle de la cuillère,
35:34si tu lui demandes en Bétis comment ça s'appelle, il ne vous le dira pas.
35:37Ça veut dire qu'il y a ce que nous pouvons appeler aujourd'hui l'échelle des normes.
35:44L'instituteur, qui était un modèle par sa tenue, par sa rigueur,
35:49parce qu'il connaissait le français ou les mathématiques qu'on ne connaissait pas au village,
35:54il était adulé.
35:55Aujourd'hui, l'enfant qui n'est même pas allé à l'école,
35:59il regarde à la télé ou sur sa tablette et il s'habitue aux mathématiques.
36:04L'instituteur, quand il lui donne ce cours-là à l'école,
36:08ne lui apporte plus de fondamentaux autres que lui dire
36:14« ça c'est normatif, voilà ce que tu dois faire ».
36:17Nous essayons nous de déplorer cela.
36:21C'est l'instituteur ou le maître qui doit s'imposer comme modèle.
36:26C'est lui qui doit s'imposer comme modèle pour mériter le respect de ceux qui l'entourent.
36:33Les élèves, les parents et les divers cuidams qu'ils rencontrent, c'est comme ça.
36:40Et s'il est mal payé ?
36:43Je ne sais pas si vous rentrez dans l'histoire,
36:47puisque vous venez de donner l'instituteur qui est admiré.
36:50Vous voyez ce que l'instituteur gagnait à l'époque
36:53par rapport à ce que gagnait un fonctionnaire,
36:56qui est dans les finances, qui est dans la justice et tout,
36:59si c'était comparable.
37:01Mais ce que je veux dire est qu'il tient.
37:05On va peut-être me crier dessus.
37:08Les enseignants, s'il s'agissait uniquement du salaire de la fonction publique,
37:13n'ont pas à rougir par rapport aux autres employés publics
37:20qui sont de même catégorie qu'eux.
37:23Je donne un exemple.
37:26Lorsque vous sortez de l'ENAM,
37:29ils sont en catégorie A1.
37:32Lorsqu'on sort de l'école normale supérieure,
37:37on est en catégorie A2.
37:40Ça veut dire que par rapport à l'indice,
37:42celui qui est sorti de l'ENAM a du retard.
37:46À ce niveau-là,
37:48est-ce que le professeur du lycée a à rougir ?
37:52Si on compte les indemnités, est-ce qu'il a à rougir ?
37:57Moi, j'aimerais faire le débat avec un de mes collègues enseignants.
38:00On parle de ça et on décide d'être transparent devant les Cameroonais.
38:04Donc, aujourd'hui, le modèle, on le fait.
38:08Le professeur doit être celui qui est bien habillé,
38:11qui est propre pour que ses étudiants le voient comme tel.
38:16– Qui maîtrise sa discipline.
38:18– Qui maîtrise sa discipline.
38:19Bien sûr, si vous ne maîtrisez pas votre discipline, vous êtes là pour quoi ?
38:24Alors, vous allez avoir dans l'amphithéâtre la fameuse expression
38:29« parce que vous êtes collé sur vos notes comme ça »,
38:31là, on dit « l'homme n'est rien sans son bord », ils le disent.
38:35Par contre, quand vous venez introduire votre cours,
38:38les papiers sont loin, même si vous devez aller les consulter de temps à autre,
38:41les étudiants disent « il connaît », c'est tout.
38:47– Un de vos anciens élèves vous rendait d'ailleurs hommage
38:50dans l'émission de la semaine passée,
38:54l'évêque de Créby.
38:55– Je l'ai eu en terminale au Collège Vogt, j'étais son prof des sciences.
39:00Il venait du séminaire, mais il avait la vocation scientifique,
39:04conseillère Zinga.
39:06– Il retient que vous veniez donner cours, dispenser vos cours sans bord.
39:11C'est ce que vous demandez aux maîtres aujourd'hui.
39:14– Non, je ne leur demande pas de dispenser le cours sans bord,
39:17parce que ceux qui peuvent le faire sont ceux à qui Dieu a donné le don de mémoire,
39:23ils ont une bonne mémoire, ils peuvent le faire.
39:25Mais on n'interdit pas, les divers orateurs que vous voyez
39:29à travers les télévisions, responsables politiques,
39:34chercheurs et bien d'autres, certains, au fond, n'ont pas besoin de lire,
39:39d'autres lisent, le résultat est le même,
39:41parce que quand c'est bien donné, on est à l'aise.
39:45– On a suivi la semaine dernière l'éloge de l'enseignement des langues à l'école,
39:49c'était à l'occasion de la journée internationale de l'alphabétisation.
39:53Qu'en est-il de l'enseignement de nos langues nationales
39:57quand on sait que notre système éducatif, dans ces deux versants,
40:01reste entièrement ou largement tributaire du français et de l'anglais ?
40:08– Bien, ces langues-là ont toujours existé à l'école,
40:11sauf qu'aujourd'hui, on a décidé d'officialiser leur présence,
40:16c'est-à-dire que ces langues-là vont passer comme matière dans les examens,
40:21comme on a le français, l'anglais,
40:23aujourd'hui on apprend d'autres langues, le chinois, l'arabe,
40:29qui passent dans les examens, pourquoi pas le douala, le hundo,
40:34le fufuldé et bien d'autres, c'est pour ça, nous sommes en train d'évoluer.
40:38Pourquoi est-ce que la Chine va si vite,
40:43que ce soit sur le plan scientifique, sur le plan économique ?
40:46Parce que l'école est restée en chinois,
40:50la culture est restée en chinois, il n'y a pas eu,
40:54même si l'Angleterre a flirté quelques temps
41:01avec certains territoires chinois pour la colonisation et bien d'autres,
41:06mais le chinois est resté la langue de base,
41:11il arrivera bien longtemps après nous,
41:15où on fera les mathématiques en hundo, en douala, en fufuldé,
41:19ceux qui sont dans ces zones-là, dans ces systèmes-là,
41:24ils seront beaucoup plus près de la réalité de leur vie,
41:27parce que ce qu'ils font, ils le font à partir de leur langue,
41:31qui est leur langue maternelle.
41:33Il y a cette question, cette initiative de la gratuité des livres
41:37que vous avez évoquée il y a un instant,
41:39initiative du gouvernement en partenariat avec la Banque mondiale,
41:46est-ce qu'elle est toujours effective ?
41:47D'ailleurs, à qui profitent ces livres-là ?
41:49Quand on sait que les parents payent systématiquement,
41:52achètent systématiquement tous les livres.
41:54Au niveau de l'école primaire,
41:56on a commencé l'initiative de la gratuité des livres,
42:00et on donne dans toutes les régions.
42:03Cette année, nous avons terminé avec le cycle complet,
42:08c'est-à-dire le cours moyen, le classique et bien d'autres,
42:11on a fini avec ça.
42:13Mais on recommence parce qu'on s'est dit qu'on va continuer à faire ça.
42:17On n'a pas fait ça par expérience, on le fait.
42:21Et ça doit être comme ça, la gratuité des livres.
42:24Ce n'est pas à la tête du client.
42:25Non, ce n'est pas à la tête du client.
42:26Les livres restent à l'école.
42:29Les livres restent à l'école.
42:31Dès que l'élève a fini de travailler, on les range.
42:35Est-ce que le traitement des carrières, des dossiers, des enseignants,
42:41tels que prescrit par le président de la République,
42:44a connu cette célérité, cette rapidité,
42:48cette régularisation dans votre ministère,
42:52comme cela a été attendu ?
42:54Bien, cette question, je pense qu'elle n'aurait jamais dû m'être posée.
42:59Bon, écoutez seulement l'environnement scolaire.
43:02Quand rien ne marche, ça pullule, ça crie comme des oiseaux.
43:06Mais quand ça se calme, ils ne viendront jamais vous dire
43:09« Oh, ils ont bien fait ».
43:10Mais ils se calment tout simplement et ils sont tranquilles.
43:13Je pense que les dossiers, aujourd'hui,
43:16c'est une chaîne de traitement qui commence par les ministères utilisateurs.
43:23Puis les services de ressources humaines et tout font le travail,
43:28envoient à la fonction publique.
43:31Et la fonction publique, qui vise ces dossiers,
43:37envoie certains des dossiers au ministère des Finances
43:40et d'autres sont gardés à son niveau.
43:42Le ministère des Finances, c'est pour les paiements,
43:44à son niveau, c'est pour le suivi de carrières.
43:47Donc je pense aujourd'hui que ça devrait être quelque chose de fluide
43:53dans la mesure où la carrière d'un ancien
43:56se construit dans son propre ministère,
43:59à partir des ressources humaines,
44:01des services CGPS qui prennent en charge tous les dossiers de carrière.
44:06Et comme on a automatisé, vous suivez bien le ministre Lé,
44:10il n'y va pas de main morte, il communique beaucoup.
44:13Dernier arrêt, Yagoua, cette ville du Cameroun
44:19qui a les pieds dans l'eau en ce moment.
44:22La communauté éducative a tous les problèmes pour la rentrée de ce côté.
44:27Le chef de l'État sensible à cette situation a pris des mesures
44:32et instruit immédiatement le ministre de l'Administration territoriale.
44:37Voici le point qu'il a fait face à la presse cette semaine.
44:41Joseph Itoté.
44:43Maisons et voitures englouties, rues totalement inondées.
44:47Les images qui nous viennent de Yagoua sont à la fois impressionnantes et spectaculaires.
44:52Elles illustrent à suffire l'ampleur de la pluviométrie dans cette partie du pays.
44:57Visiblement, l'eau a culminé à plus de 10 mètres,
45:00à la limite du déluge, comme qui dirait.
45:03D'après les rapports des autorités administratives,
45:05nous avons enregistré 11 décès et environ 950 familles déplacées,
45:13donc environ 4 375 personnes.
45:17Porté par son altruisme habituel et la bienveillance que lui reconnaissent ses concitoyens,
45:22le président de la République Paul Guillard, garant du bien-être de tous,
45:26a immédiatement engagé une nouvelle opération de solidarité et d'assistance d'urgence
45:31à l'effet de Paris au plus pressé.
45:33Aussitôt informé, le chef de l'État, Son Excellence Paul Biya,
45:39a donné une instruction ferme au ministre de l'Administration territoriale
45:42de faire une évaluation de la situation et de produire un rapport de six constances.
45:49La première instruction du chef de l'État était d'abord de transmettre aux familles endées les condoléances.
45:57Ensuite, le chef de l'État a débloqué une dotation spéciale de 350 millions de francs CFA
46:03pour accorder une assistance d'urgence aux sinistrés.
46:09Le chef-lieu du département du Mayodanaï, à l'instar des autres régions du monde,
46:13fait donc face à la colère de la nature, un signe évident de dérèglement climatique.
46:19Nous en avons déjà parlé, on va donc poursuivre.
46:22Professeur Laurent Sergé Tunzingua, je souhaite à présent m'adresser aux hommes loirs que vous êtes
46:27et d'une fice d'un fundi, d'abord qui contrôle le fundi,
46:32c'est le pouvoir à travers l'administration ou plutôt les élites autochtones
46:38ou alors les entrepreneurs politiques du pouvoir et de l'opposition ?
46:43Je peux répondre à tout ça.
46:47Tous ces groupes-là contrôlent le fundi.
46:50Mais on ne doit pas oublier qu'il y a un pouvoir en place.
46:54Nous devons suivre ce qui est prescrit par ce pouvoir-là,
46:59tout en n'oubliant pas que chacun est bien issu de quelque part.
47:04Et il est normal que de temps à autre,
47:07même si le fundi est abri de la capitale politique du Cameroun,
47:14donc abri de tous les Camerounais,
47:17nous ne devons quand même pas oublier qu'il y a des gens qui sont nés là.
47:20Le président de la République ne l'a jamais oublié.
47:22Il y va de ceux qui sont sous son pouvoir.
47:27À propos d'être de quelque part,
47:29l'actualité est agitée ces derniers temps
47:32par une affaire de braderie des terres dans le fundi
47:35où les populations sont spoliées ou en voie de lettre
47:39de vastes étendues de terres avec la bénédiction de quelques gros bras du pouvoir.
47:45Pourquoi, en tant que Zomblois et membres de l'association des élites du fundi,
47:51vous ne dites rien et ne faites rien ?
47:54Est-ce que vous aussi, vous êtes dans le deal pour liquider les terres de vos ancêtres
48:00ou alors les arracher à vos parents démunis
48:05à travers des transactions foncières, on va dire, peu orthodoxes ?
48:10Bien, tout ce dont vous parlez là,
48:14est-ce que vous pouvez aller dire avec certitude que tel a fait ceci, tel a fait cela ?
48:19Moi, je ne voudrais pas rentrer en plein dans ce débat
48:24qui a déjà aujourd'hui un côté judiciaire
48:28parce que le chef de l'État a mis en place une commission pour enquêter sur les terres
48:35qui sont des terres spoliées, comme vous dites.
48:41Mais il faut faire la différence.
48:44Il y a les terres qui ont été données à l'État.
48:50Ou encore, si nous allons selon la loi,
48:54dont l'État s'est approprié pour bâtir la capitale.
49:02Parce qu'on parle du fundi.
49:04Je voudrais dire que le problème ne concerne pas seulement le fundi.
49:07On en parle parce qu'on est dans le fundi aujourd'hui.
49:11Toutes les villes du Cameroun, les grandes villes, métropoles et autres,
49:15sont sous un régime foncier que l'État a bien déterminé.
49:20Alors, il arrive seulement que le problème se pose avec Acuito aujourd'hui
49:28parce que des terres qui ont été expropriées à la communauté domestique,
49:37parce qu'il ne faut pas oublier que toutes les terres du Cameroun appartiennent à l'État.
49:41Il ne faut jamais oublier ça.
49:43Toutes les terres que l'État a prises à son compte,
49:51parce qu'on devait y faire quelque chose de commun,
49:55qui est bien tracé, bien connu.
49:58Ce qui gêne, c'est que ces terres,
50:00si elles n'ont pas été utilisées par ce motif-là,
50:06deviennent la propriété de certains groupes ou de certaines personnes.
50:13Et ceux qui étaient là se demandent ce qui se passe.
50:19– Et vous faites partie de ceux qui se posent cette question.
50:21– Mais malheureusement, parfois, on constate qu'on passe parfois
50:26par ceux qui étaient là, à travers leur maillon faible, pour le faire.
50:32Et ça, ça provoque un courant.
50:35Moi, je voudrais le dire très sincèrement,
50:39je fais partie de la communauté qui a payé une lourde tribu pour bâtir Yaoundé.
50:44La communauté est tout dit.
50:47Si vous allez dans les services de domanio du ministère des domaines des affaires foncières,
50:51vous verrez que quand vous partez de Rue Manguier,
50:54qui a été totalement lotie pour caser les populations venant de la carrière,
51:00venant de ce qu'on appelle le quartier nylon, coléton et tout,
51:03parce qu'il fallait bien qu'on aménage la ville, on les a recasés là-bas.
51:08Je suis sur un lot, moi, j'habite ce quartier-là.
51:11Je suis comme tout Cameroonien frère qui habite Rue Manguier.
51:15J'habite les lots municipaux.
51:18Alors, ça, personne ne s'est plaint de ça.
51:23Regardez les services de la présidence de la République et les annexes
51:28avec ce qu'on appelle le nouveau centre administratif.
51:30Ça aussi, ça a été donné comme ça.
51:33Mais est-ce qu'un jour, les gens se sont levés et sont allés dire au président de la République
51:37« Rendez-nous nos terres ». Non.
51:40Parce que c'est fait dans les règles.
51:42Regardez le Mont-Fébé et les annexes du palais présidentiel.
51:46Ce sont les terrains étudiés.
51:49Lorsqu'on a construit le tel Mont-Fébé,
51:53l'État avait dit aux exploitants de voir les locaux qui ont les terres.
51:58Je me souviens, dans les années 70, mon propre père y est allé.
52:03On leur a donné des petits cadeaux à tous.
52:07Je vois ce Mont-Fébé-là aujourd'hui.
52:09Développer, c'est la ville. C'est normal.
52:12Mais il faut éviter d'aller révéler les susceptibilités qui ne sont pas là.
52:20Utilisons les terres qui ont été données à l'État
52:24pour divers motifs de développement.
52:29À ces motifs-là.
52:31Mais vous nous rassurez, ce soir, que vous, vous ne faites pas partie de ces acquéreurs.
52:36Bon, écoutez, moi, je ne sais pas où ça commence.
52:40Je me souviens, parce que vous me posez la question,
52:43je ne voudrais pas qu'il y ait confusion.
52:48Les étudiants n'ont pas de terres pour faire les manifestations.
52:52Quand on les fait, on fait la mission catholique,
52:55qui a aussi acquis les terres il y a longtemps, gratuitement, 21 hectares.
52:59Et si la mission exploite toutes ces terres pour faire du bâtiment et autres,
53:06et puis c'est des milieux clos, c'est des écoles qui sont là-bas et bien d'autres.
53:10Où est-ce que ces étudiants-là iront faire les manifestations ?
53:12Certains ont encore des propriétés, moi, je ne cherche pas.
53:16J'ai de l'espace pour faire une manifestation, moi.
53:21Mais c'est qu'ils n'en ont pas, parce que certains ne les ont pas,
53:23parce qu'on a pris tout ce qu'ils avaient.
53:27On a pris dans la communauté de saisir le chef de l'État
53:33pour qu'il nous donne un espace,
53:35là où il y avait encore de l'espace à cette période-là,
53:37un nouveau centre administratif,
53:39pour qu'on puisse construire quelque chose pour que les manifestations se passent là-bas.
53:44Le chef de l'État a accordé, ça n'a pas fait trois semaines chez lui,
53:48il nous a accordé cet espace-là.
53:51L'Ongondo est installé à Douala, au boulevard de la Liberté,
53:55vous passez, vous voyez.
53:57Ça, ce n'est pas une terre qui appartient à une personne comme Etundingua, non.
54:04Ça appartient à une communauté, pour des raisons évidentes.
54:08On ne peut pas mélanger ça, mais en dehors de ça,
54:12moi, je ne connais pas ces choses-là, voilà.
54:15– Professeur Etundingua, le palais de l'unité est construit à étudis
54:19et chez les étudis dont vous êtes zombeloi.
54:23Pour 2025, les étudis veulent-ils occuper eux-mêmes ce palais et le fauteuil qu'ils abritent
54:30ou alors vous avez un autre candidat ?
54:33– Est-ce que ça se passe comme ça ?
54:36On se lève un beau matin, on dit je m'en vais occuper le palais ?
54:39Non, le Cameroun fait la politique, il y a les partis politiques.
54:44Jusqu'à preuve du contraire, les étudis militent au sein du RDPC,
54:50dont je suis aujourd'hui membre du comité central.
54:55Pour l'instant, nous avons un seul président, président du parti,
55:01candidat à l'élection présidentielle, c'est clair dans notre parti.
55:06Jusqu'à ce que ça change, les étudis n'ont aucun candidat au moment où je vous parle.
55:15Je ne suis même pas sûr qu'un d'entre eux rêve d'être ça.
55:20Pas parce qu'ils ne peuvent pas le faire,
55:23mais parce que nous suivons la discipline du parti.
55:28Et la personne qui est là, elle a un lien avec nous.
55:35C'est un parent à nous, je ne dirai pas plus, c'est connu.
55:42Ma dernière question, professeur Laurent Sergé-Toundingua,
55:45au plan universitaire, vous êtes professeur titulaire hors échelle, il n'y a rien au-delà.
55:50Au plan politique, vous avez été député de la nation,
55:54ayant accédé au gouvernement, le sein des seins.
55:58Vous y êtes et vous êtes membre du comité central,
56:03comme vous l'avez dit tout à l'heure.
56:05Au plan coutumier, vous êtes Zomloa,
56:08vous avez donc le pouvoir scientifique, le pouvoir politique et le pouvoir traditionnel.
56:15Rendu à ce stade, quel pouvoir vous manque-t-il ?
56:19Que voulez-vous de plus ? Qu'attendez-vous encore ?
56:23Il ne me manque aucun pouvoir.
56:28Si vous faites allusion au pouvoir suprême,
56:30je crois avoir répondu clairement à la question.
56:35Il vaut mieux que ce soit comme ça.
56:38Le seul objectif, c'est de mener à bien les responsabilités
56:44qui nous sont données à travers tous les pouvoirs que vous avez cités.
56:47Que ce soit le pouvoir universitaire, le pouvoir politique, le pouvoir traditionnel,
56:53nous nous battons à ce que les choses marchent comme c'est prescrit.
56:57Et je pense que jusque-là, ça va avec les difficultés qui sont attelées.
57:03Moi, je ne suis pas quelqu'un qui fait la langue de bois.
57:08Pour l'instant, ça va.
57:11On va retenir donc que ça va et ça va également pour cet entretien.
57:16Professeur Laurent-Serge Etoundingua, ministre de l'Éducation de base,
57:20Zomloa et membre du comité central du RDPC,
57:24merci d'avoir accepté à ses divers titres l'invitation du directeur général de la CRTV.
57:30C'est moi qui vous remercie pour les attentions à nous inviter ici très souvent
57:39débattre sur les grands moments qui traversent notre pays.
57:44Mesdames et messieurs, ne l'oubliez pas, ne l'oubliez jamais.
57:47Tout passe et nous passons tous, mais ce pays restera.
57:51Prenons donc grand soin de notre chère patrie, notre terre chérie, le Cameroun.
57:56Bonsoir.