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TVTranscription
00:00Générique
00:20Bonsoir.
00:22Après Paris, où l'essentiel n'était pas seulement de participer aux Jeux Olympiques,
00:28Paul Biya a démontré cette semaine encore toute l'autorité du Cameroun sur la scène diplomatique mondiale.
00:37De fait, c'est la voix des cristals du chef de l'État camerounais qui était l'écho sonore des délégations africaines
00:44au 80e anniversaire du débarquement des forces alliées en Provence.
00:49Le Président de la République donne sens et consistance à l'éthos diplomatique du Général de Gaulle,
00:55alors Président du gouvernement provisoire de la République française à l'époque du débarquement,
01:01de Gaulle pour qui, et je le cite,
01:03« la politique étrangère est l'expression même de la nation sur la scène internationale ».
01:10Fin de citation.
01:12La nation camerounaise s'est donc exprimée de manière audible, crédible et tangible
01:19à cette grande messe des relations internationales.
01:22Deux jours avant, ici à Yaoundé et au centre de production de Maladeux,
01:28on pouvait entendre le bruit doux et rustique des feuilles de bananier dans le vent de l'actualité.
01:35Il y avait en fait signature d'une convention de partenariat entre la CRTV
01:40et l'Association nationale des acteurs de la filière Banane Plantain
01:44qui prépare la troisième fête internationale de la Banane Plantain.
01:50L'événement, honoré par de hautes personnalités dont plusieurs membres du gouvernement,
01:55était présidé par le ministre de l'Agriculture et du Développement Rural.
02:01La Banane Plantain participe de la stratégie mûrie par le gouvernement
02:06pour l'import substitution à côté d'autres féculents et céréales, entre autres,
02:10du moins pour ce qui concerne l'agriculture,
02:13dont la production étrangère remplit le grenier camerounais
02:18avec souvent des pertes sèches sur l'économie locale.
02:23Pour remuer le sol des actions menées et défricher le champ des possibles,
02:28entretien avec un ingénieur polytechnicien
02:31pour qui s'est opérée la magie du décret présidentiel le 4 janvier 2019,
02:38jour de son entrée au gouvernement comme ministre de l'Agriculture et du Développement Rural.
02:43Gabriel Bayroubet est donc notre invité, c'est dimanche.
02:47Gabriel Bayroubet, bonsoir et bienvenue.
02:51Bonsoir, monsieur Romuald.
02:53Partagez-nous encore un peu quelques souvenirs de ce fameux 4 janvier 2019,
03:00jour de votre nomination.
03:01Le 4 janvier 2019, je l'ai appris à la télé, comme tout le monde.
03:07Je revenais d'une mission de terrain à Kayélé, Maroua et Guider,
03:12où je suis allé au bureau pour voir les urgences.
03:17Revenu à la maison, à 20 heures, j'ai suivi mon nom à la radio
03:23et comme par hasard, c'était parmi les premiers noms.
03:26Quinze minutes après, ma concession a été remplie.
03:29Vous avez donc présidé cette cérémonie des signatures de convention
03:33entre la SIAF TV et l'Association Nationale.
03:36Les acteurs de la filière Banane-Plantain,
03:39quel est l'état de santé de la filière Banane-Plantain aujourd'hui ?
03:46Déjà, permettez-moi de revenir sur cette cérémonie
03:50qui s'inscrit en droite ligne des très hautes instructions du chef de l'État
03:56qui disait, et je le cite,
03:58« Il ne suffit pas de bien faire, encore faut-il le faire savoir. »
04:03Cette convention avec la SIAF TV venait mettre sous la lumière
04:11non seulement la production de la Banane-Plantain,
04:14mais les activités de l'agriculture en général.
04:18Et nous avons été très heureux d'assister à cette cérémonie.
04:24Aujourd'hui, la Banane-Plantain est une culture qui nous honore
04:29et que je peux même dire qui constitue notre fierté
04:33parce qu'avec nos 6 millions de tonnes de production,
04:38nous sommes le premier producteur africain devant la Côte d'Ivoire,
04:42le Nigeria, la République démocratique du Congo et le Ghana.
04:48La Banane-Plantain occupe beaucoup de populations,
04:52essentiellement les femmes et les jeunes, en milieu rural.
04:56C'est peut-être un des challenges de cette filière
04:59parce que la production est un peu éparse
05:02et l'un des défis, c'est de pouvoir collecter cette production-là
05:07pour l'orienter vers les centres de consommation.
05:11La Banane-Plantain a beaucoup de coproduits
05:14et nous sommes heureux de savoir que beaucoup de jeunes
05:19trouvent un domaine où ils mettent en pratique
05:24leur imagination et leur savoir-faire.
05:27En plus de la nourriture classique de la Banane-Plantain
05:32que vous connaissez sous toutes les formes,
05:34bouillies, pilées, tournées, je ne sais pas quoi encore,
05:39tapées, la Banane-Plantain produit de la farine.
05:44Vous semblez être vous-même un grand consommateur de la Banane-Plantain.
05:47Tout à fait, tout le monde consomme la Banane-Plantain.
05:50La Banane-Plantain produit de la farine qui est panifiable,
05:56qui est utilisée dans la pâtisserie.
06:00C'est une farine diététique parce que c'est une farine sans gluten.
06:04C'est une farine qui est utilisée pour fortifier l'alimentation infantile.
06:10C'est une denrée vraiment complète qui passe partout.
06:17Qu'est-ce qu'on peut retenir des éditions précédentes
06:21de cette fameuse fête internationale de la Banane-Plantain ?
06:26Déjà la première édition que nous avons faite dans le sud à Vangane,
06:31en plus de la mobilisation des jeunes parce qu'il y avait un événement parallèle
06:35qui consistait à faire une soirée de gala avec l'élection de Miss,
06:40ce que nous avons fait à Ebolova,
06:43avant d'aller à Vangane même faire la fête de la Banane-Plantain.
06:47Au niveau de Vangane, il y a des engagements qui ont été pris.
06:51Le Conseil Régional du Sud a pris l'engagement de désenclaver
06:56à la faveur de cet important bassin de production de Banane-Plantain,
07:01de désenclaver ce bassin.
07:03Le ministère de l'Agriculture et du Développement Rural a pris l'engagement
07:08à travers son projet Chaine de Valeurs Agricoles
07:11d'installer une unité de production de farine et de chips de Banane-Plantain à Vangane.
07:17Cette unité est-elle déjà installée ?
07:19Le marché est passé, nous attendons la livraison du matériel.
07:25C'est le même engagement que nous avons réédité à Banguem,
07:31la deuxième édition qui s'est tenue dans le sud-ouest,
07:35avec ce grand match de football qui opposait les légendes du football nigérien
07:41à les légendes du football kamehameha,
07:43un match très couru qui est resté dans l'histoire des amoureux du football.
07:49À la suite de ce match de football, nous avons célébré la fête de la Banane-Plantain.
07:56Il faut reconnaître que le sud-ouest, je peux dire aujourd'hui,
07:59est parmi les grands producteurs, les régions, les grands producteurs de Banane-Plantain.
08:04Et nous avons pris l'engagement d'installer une unité de production de farine et de chips à Banguem.
08:13Il est bien vrai que nous n'allons pas nous arrêter à si bon chemin.
08:17Il y a d'autres localités qui ont été identifiées.
08:20Il s'agit de Dibombari dans le littoral.
08:23Non, Boumiébel dans le littoral, pardon, je m'excuse.
08:26Il s'agit de Boumiébel dans le littoral, Dimako à l'est et Afanlou dans le centre.
08:33Afanlou. Est-ce que vous pouvez nous présenter un survol des principaux bassins de production
08:41de la Banane-Plantain au Cameroun pour voir quelles sont nos forces ?
08:46Déjà, je peux dire que la Banane-Plantain est produite dans nos dix régions.
08:51Il y a déjà les régions classiques que sont le centre, qui vient en tête bien sûr,
08:56le centre, le littoral, le sud-ouest, l'est, l'ouest, le nord-ouest et le sud.
09:07Mais aujourd'hui, on voit apparaître des niches de production dans le Faro,
09:13la région du nord, et dans le Mahé-Tchanaga, la région de l'extrême nord.
09:18Donc c'est pour vous dire que la Banane-Plantain fait son bonhomme de chemin.
09:23Selon les régions, il est en train de vouloir déclasser un certain nombre de produits de consommation.
09:34On peut dire qu'aujourd'hui la Banane-Plantain veut déclasser le Manioc dans le centre, le sud et l'est.
09:40On peut dire qu'il est en train de déclasser le Macabo et le Taro dans le sud-ouest et le nord-ouest.
09:46Donc la Banane-Plantain est en train de venir en force,
09:50et nous avons donc le devoir d'encourager la production de cette Banane-Plantain.
09:58Est-elle la Banane-Plantain camerounaise suffisamment exportée et consommée, appréciée à l'extérieur ?
10:08Déjà, il n'est un secret pour personne que la Banane-Plantain camerounaise
10:12va en Guinée équatoriale, au Gabon, au Congo, au Tchad et en Centrafrique.
10:18Et depuis un certain temps, nous assistons à un très grand intéressement des industriels nigériens
10:28qui s'intéressent à la Banane-Plantain pour la transformer localement et exporter la farine de Banane-Plantain
10:36parce que c'est une farine très prisée dans la consommation aux Nigériens.
10:42Parlez-nous un peu du projet Pleine Centrale, pour lequel vous étiez récemment sur le terrain.
10:50400 000 hectares le long du corridor Bachengan, Thuy, Yoko-Tibati, Ngaoundere, c'est pour faire quoi exactement et au profit de qui ?
11:01Déjà, le projet Pleine Centrale répond à deux interpellations du chef de l'État.
11:07Déjà, à Bamenda, lors du lancement du comité agro-pastoral,
11:12le chef de l'État estimait que toutes les potentialités de notre agriculture n'étaient pas suffisamment exploitées
11:20et qu'il était temps de moderniser notre agriculture et de favoriser l'émergence des grandes et moyennes exploitations agricoles
11:31et de par là même lancer la mécanisation de notre agriculture.
11:37La deuxième interpellation est venue de son discours en fin d'année 2023,
11:44lorsqu'il demandait au gouvernement de mettre tout en œuvre pour accélérer la politique d'import-substitution,
11:52cette politique présidentielle qui viendrait améliorer notre balance commerciale.
11:59Donc, nous nous sommes, au vu de ces deux interpellations, nous avons estimé, avec le ministère des Domaines,
12:09de résoudre un premier problème, vous savez que le premier problème posé par le secteur privé, c'est l'accès aux fonciers.
12:16Nous avons trois problèmes dans l'agriculture, l'accès aux fonciers, le financement et la qualité des semences,
12:24la qualité et la disponibilité des semences.
12:27Bien sûr que vient après le problème des fertilisants et des produits phytosanitaires.
12:34Donc, nous avons dit qu'il fallait constituer des réserves foncières, les sécuriser, les aménager, les parcelliser
12:44et maintenant demander au secteur privé de venir investir.
12:50De quelle manière nous avons déjà conçu un projet pilote d'environ 200 000 hectares dans les départements du Mbamekim, du Mbere et du Djerem ?
13:05Pourquoi ces trois départements ? Parce qu'aujourd'hui nous disposons de ce que nous appelons l'autoroute agricole
13:12qui part de Bachenga Ntui, Yoko, Lena, Tibati, qui permet effectivement à ces produits de descendre vers les centres de consommation.
13:26La deuxième chose, ce sont des zones de prédilection pour la production des filières où nous avons un déficit.
13:39C'est le maïs, c'est le riz, c'est le soja, c'est le maraîcher, c'est la pomme de terre.
13:47Donc, nous avons retenu globalement ces cinq et plus, ces six filières-là que nous voulons développer dans ces zones.
13:58Et nous avons fait un appel à manifestation d'intérêt pour dire aux privés que voilà, si vous êtes prêts, vous venez.
14:09Le gouvernement va faire les préliminaires. Qu'est-ce que nous entendons préliminaire ? D'abord sécuriser le foncier.
14:17Deuxièmement, faire une cartographie des sols, c'est-à-dire étudier les aptitudes du sol selon les cultures,
14:28nous basant sur des critères bien définis. Si vous voulez, je peux vous dire les critères.
14:34C'est le pH, c'est la conductivité, c'est le taux en matière organique, c'est le taux en potassium, en azote et en potasse.
14:43Donc, lorsque nous avons ces six critères, nous pouvons dire exactement quelle est la culture qui correspond à telle ou telle autre pédologie.
14:53Je voudrais vous entendre un peu plus sur la sécurisation de ces terres.
14:58Ces terres appartiennent d'abord à des communautés. Lorsque l'État fait préemption sur ces sols-là, les communautés gagnent quoi ?
15:08D'abord, il faut dire une chose, c'est une vérité que les gens ne disent pas assez, le domaine national appartient à l'État inéluvable.
15:18Vous n'avez de compte à rendre à personne.
15:20D'abord, il faut dire ça.
15:22Et deuxièmement, ces réserves foncières sont faites sur le domaine privé de l'État.
15:30Ça n'appartient pas aux communautés.
15:33C'est-à-dire l'État.
15:35Mais, je vais vous dire, dans ces zones, nous avons un potentiel de 1,2 million d'hectares.
15:44Alors, nous nous sommes dit, 1,2 million d'hectares, il faut superposer la carte forestière, parce qu'il ne faut pas toucher les forêts.
15:54La carte minière, il ne faut pas toucher les zones où il y a exploitation de mines.
16:00La carte des zones protégées, il ne faut pas empiéter sur les zones protégées.
16:06Et en plus de ça, voir où est-ce que les populations sont installées.
16:10Donc, le projet Plaine Centrale ne va ni spolier les terrains, ni déplacer les populations.
16:20Ce que vous dites là, M. le ministre, en faisant valoir le droit souverain de l'État,
16:27signifie que vous venez planter un manguier devant ma cour,
16:32et je n'ai même pas le droit d'avoir une mangue lorsque les fruits sont mûrs ?
16:37Déjà, nous ne plantons pas devant votre cour, parce que nous évitons toutes les zones occupées.
16:44Et ensuite, M. Tucher, qu'est-ce que vous entendez par titre privé ?
16:49Quand vous êtes sur votre titre privé, vous faites quoi ?
16:53Vous avez des comptes à rendre à quelqu'un de vous ?
16:55Ce sont des terres...
16:57Donc, c'est le titre privé ?
16:59Non, c'est le titre privé de l'État.
17:02Et l'État l'utilise pour usage public.
17:06Et l'usage public, ce n'est pas parce qu'il y a un privé que ce n'est pas un usage public.
17:13Quelles sont les attentes, les souhaits que les populations ont exprimés
17:19durant votre descente récemment ?
17:22La première chose, nous avons présenté les projets tant aux populations qu'aux privés.
17:29D'abord, aux privés, nous leur avons dit qu'il n'y a pas d'accès à la propriété.
17:35Donc, c'est un bail amphithéotique.
17:38Ça, c'est déjà...
17:40De deux, ils vont bénéficier de toutes les lois incitatives à l'investissement.
17:48Donc, l'État va faciliter toute leur installation.
17:55L'État va faire les investissements stratégiques,
18:01c'est-à-dire le désenclavement, amener l'énergie, rendre disponible l'eau.
18:08L'État va faire les équipements, va donner accès aux services sociaux de base,
18:15ça c'est pour les populations, c'est-à-dire centres de santé et écoles.
18:21L'État va faire l'étude d'impact environnemental avec tout ce qui s'ensuit,
18:27c'est-à-dire les consultations publiques, les enquêtes socio-économiques.
18:32Donc, c'est l'État qui sera en face des populations, c'est pas le privé.
18:38Très bien.
18:39Après tout cela, le privé a un boulevard pour investir.
18:44Et le projet que nous leur soumettons, c'est que les populations rivennaires sont des partenaires.
18:55Pourquoi elles sont des partenaires ?
18:57Le chef de l'État a parlé de l'agriculture de seconde génération.
19:02L'agriculture de seconde génération, c'est pas avoir 0,5 hectare.
19:06Ça c'est l'agriculture de subsistance.
19:09Or, le petit producteur n'a pas les moyens pour faire 5 hectares.
19:14Donc le privé qui s'installe a le devoir d'aider le petit producteur à développer 5 hectares
19:23en lui apportant de la semence, des entrants et des prestations de labo.
19:28En retour, il peut être payé soit en nature, soit en espèces.
19:34Avant de poursuivre Monsieur le Ministre, je voudrais que nous prenions cette actualité politique et diplomatique majeure.
19:42Le chef de l'État Paul Biya était sur la côte d'Azur il y a 3 jours, jeudi dernier,
19:49pour prendre part à l'invitation du chef d'État français Emmanuel Macron
19:54aux commémorations du 80ème anniversaire du débarquement en Provence.
20:00Et à cette occasion, le chef de l'État s'est exprimé au nom de tous ses homologues africains.
20:05Voici ce qu'on peut en retenir avec Yves-Marc Mozzo.
20:10Ce jeudi 15 août 2024 est le grand jour.
20:14Le jour du souvenir des héros du débarquement qui a conduit à la libération de la France de l'occupation nazie,
20:21il y a 80 ans, jour pour jour.
20:23Et pour la délégation camerounaise qui est conduite à cette commémoration par le président de la République Paul Biya,
20:29tout commence ici, sur les bords de la mer Méditerranée, à l'hôtel intercontinental Carlton
20:34que le président Biya quitte aux premières heures de cette matinée
20:38en compagnie de la première dame Chantal Biya pour se rendre à la cérémonie.
20:42Et comme la nature sait se rendre complice de certains événements,
20:46le ciel jusque-là ensoleillé s'est assombri tout d'un coup, sans doute en signe de solidarité
20:52des dizaines de milliers de victimes de cette parenthèse douloureuse de l'histoire de la France et du monde.
20:58La Mécropole Nationale de Saint Raphaël, Boulouris en France,
21:01le lieu qui abrite des sepultures de centaines de soldats morts pendant l'occupation nazie.
21:06C'est le cadre retenu pour abriter la partie protocolaire des cérémonies marquant
21:11le 80e anniversaire du débarquement de Provence.
21:14Peu avant 9h ce jeudi 15 août 2024, des officiels français de tous bords convergent vers le lieu des cérémonies.
21:22Des membres du gouvernement, anciens chefs d'état, survivants des différentes campagnes guerrières, invités spéciaux.
21:29Ils ne vont pas tarder à être rejoints par Emmanuel Macron, le président de la République française,
21:33hôte des manifestations.
21:36Sans discontinuer, le président français accueille ses homologues conviés à ce rendez-vous du souvenir.
21:41De Brice Clotaire au Liguingua du Gabon, à Azali Asoumani des Comores,
21:46en passant par Fourier Simbé du Togo, Faustin-Archange Touadéra de la République centrafricaine,
21:52Ola Schold, le chancelier allemand et bien d'autres encore.
21:56Arrive Paul Biya, le président de la République du Cameroun,
21:59accompagné pour la circonstance par la première dame Chantal Biya.
22:03Moment de grande cordialité.
22:06Les retrouvailles Biya-Macron sont des plus chaleureuses,
22:09dans le prolongement de toutes les précédentes,
22:12et notamment de celle du 26 juillet dernier à Paris, à l'occasion des Jeux Olympiques Paris 2024.
22:19Pendant un bon moment, Paul Biya et Emmanuel Macron vont échanger dans une ambiance bonne en forme,
22:25avant que le couple présidentiel camerounais ne regagne le lieu des cérémonies.
22:29Une cérémonie en cinq tableaux, avec en ouverture l'allocution du président camerounais.
22:35Un discours vérité qui va assurément marquer l'histoire.
22:40En une quinzaine de minutes, le chef de l'État camerounais recesse la symbolique de la commémoration,
22:45avant de dresser un constat implacable du monde d'aujourd'hui.
22:49Un monde marqué par la montée de l'intolérance,
22:52des violations incessantes du droit international et de la souveraineté des États.
22:57Un monde à nouveau aux portes d'une déflagration majeure.
23:01Face à cette situation, Paul Biya ne va pas hésiter à proposer le modèle camerounais de résolution des conflits.
23:07Un modèle fait de dialogues et de solutions concertées.
23:10La lucidité du regard du président camerounais sur la marche actuelle du monde,
23:14qui donne l'impression d'aller à la dérive, lui vaudra une attention des plus soutenues.
23:20A sa suite, Emmanuel Macron va commencer par rendre hommage à ses soldats d'Afrique,
23:25qui, aux côtés de bien d'autres, ont permis à la France et aux Français de retrouver leur liberté.
23:30Il va par la suite déposer une gerbe de fleurs sur la tombe du soldat inconnu,
23:35avant que ne soit observée une minute de silence et entonnée l'hymne aux morts.
23:48L'émotion est alors à son comble.
23:51La cérémonie s'achève par l'exécution de la marseillaise, l'hymne national français.
23:57Dans un quatrième tableau, le président français va, au nom de la République française,
24:02remettre des distinctions honorifiques à quelques vétérans de guerre,
24:06au moment où la patrouille de France entame ses chorégraphies dans le ciel, aux couleurs bleu-blanc-rouge.
24:12La cérémonie s'achève par des séances photos et des entretiens en petits comités,
24:18qui vont donner à voir un pôle billet au centre de toutes les sollicitations,
24:22au milieu de ses pairs.
24:24Comme il fallait s'y attendre, le président camerounais aura cette fois encore,
24:28marqué d'une empreinte indélébile, les manifestations marquant la commémoration
24:33du 80e anniversaire du débarquement de Provence.
24:38Monsieur le ministre, on ne devrait pas en rougir que le chef de l'état camerounais
24:46porte la voix du continent, de ses pairs.
24:51Cela est une démonstration de force du Cameroun sur la scène internationale.
24:58Je crois, monsieur Rumia, que le chef de l'état est un panafricatiniste,
25:03mieux un mondialiste.
25:05Il est reconnu, le rayonnement de la politique étrangère camerounaise en Afrique
25:12et dans le monde, aujourd'hui, n'a plus de secret pour personne.
25:18Et nous sommes heureux de reconnaître que le rôle que le Cameroun a joué
25:24pour la libération de la France a été reconnu de la fort belle manière
25:30il y a trois jours à Toulon.
25:33Parce que le 14 juillet dernier, lors de la célébration
25:40de la fête nationale de France, nous avons dévoilé,
25:45dans un des patios très célèbres de l'ambassade de France à Yaoundé,
25:50la croix Lorraine, avec un petit documentaire qui revenait
25:55sur le rôle décisif joué par le Cameroun pour la libération de la France.
26:02Revenons à nos moutons, les problématiques agricoles
26:08et notamment l'import substitution qui nous permettra certainement
26:12d'évoquer encore notre fameuse plaine centrale.
26:17L'import substitution est un discours en vogue au sein du gouvernement.
26:23Au niveau de votre ministère, quelles sont les prévisions,
26:27quelles sont les prétentions, avant de rentrer tout à l'heure dans les actions ?
26:33Je peux dire que le ministère de l'agriculture et du développement rural,
26:38ou l'agriculture au sens large, est interpellé au premier rang
26:43en matière d'import substitution.
26:46Nous pésons négativement, pratiquement pour 1000 milliards
26:52sur la balance commerciale.
26:54Il y a le blé, il y a le riz, il y a le poisson, il y a le lait,
27:00il y a l'huile de palme, il y a les engrais et le tourteau de soja,
27:04pour ne citer que ceux-là.
27:06Il était de bon temps, lorsque le chef de l'État nous demande
27:11de développer certains pans de notre économie
27:15pour améliorer notre balance commerciale.
27:18Nous nous sentons interpellés au premier rang.
27:22Et c'est dans ce sens que le projet Plaine Centrale,
27:25les résultats attendus de la Plaine Centrale,
27:29c'est une production supplémentaire de 1 200 000 tonnes de maïs.
27:34Aujourd'hui, nous sommes à 2 400 000 pour un besoin
27:39de 3 millions de tonnes par an.
27:43Et avec l'explosion de l'élevage porcine,
27:47l'explosion de l'agriculture, parce que vous savez,
27:51depuis un certain nombre d'années, on n'importe plus les poulets congelés.
27:55Donc c'est un secteur qui se développe rapidement.
27:59Avec l'explosion de la pisciculture et de l'aquaculture,
28:03il va falloir produire du maïs et du soja
28:08pour alimenter cet élevage.
28:12Nous attendons 1 200 000 tonnes de maïs.
28:16Nous attendons environ 2 millions de tonnes de manioc
28:22pour augmenter notre consommation nationale.
28:26Nous attendons environ 45 000 tonnes de riz blanchi,
28:30pour suivre les périmètres. Nous attendons 50 000 tonnes
28:34de production de soja. Et nous attendons
28:381 million de tonnes de production de pommes de terre supplémentaires.
28:42Toutes ces attentes-là sont subordonnées à quoi ?
28:46Et c'est dans quel horizon ?
28:48Les attentes sont subordonnées par l'occupation des surfaces aménagées,
28:52par les investissements conséquents, et surtout
28:56par la mise en place d'une filière semencière viable.
29:00Et dans ce sens, le projet Plaine Centrale
29:04entend créer des véritables fermes semencières.
29:08Nous estimons avoir peut-être 2 000 hectares
29:12de fermes irriguées de semences de maïs,
29:17parce que nous en avons besoin. Nous consommons environ 30 000 tonnes de maïs chaque année.
29:21Nous allons installer des serres
29:25pour produire les semences fortifiées
29:29de manioc, de pommes de terre.
29:33Nous allons installer des fermes pour produire
29:37la semence améliorée de soja. Nous sommes vraiment
29:41dans une dynamique de maîtrise et de modernisation de l'agriculture.
29:45Monsieur le ministre, il y a des importations massives
29:49qu'on ne comprend pas au regard des terres et des bras dont dispose le Cameroun.
29:53Par exemple, le cas du riz.
29:57Le gouvernement veut-il une chose et son contraire ?
30:01Ou alors, nous n'avons pas les moyens de notre politique
30:05en matière de réduction des importations ?
30:09La stratégie du développement du riz tient sur deux axes.
30:13D'abord, le riz irrigué.
30:17Aujourd'hui, la stratégie pour retourner la tendance, il nous faut 60 000 hectares
30:21de périmètre irrigué. Nous en avons 15 000.
30:2512 000 à Yagua, 3 000 dans le nord-ouest.
30:29Il y a des projets en cours.
30:33Il y a dans Viva Logon, Viva Benue, dans la plaine de la Benue
30:37à Lac-Dôme, qui va permettre de disposer de 14 000 hectares.
30:41Nous avons le projet Karam, dans le Logon-Echari, qui va nous permettre
30:45de disposer de 10 000 hectares. Nous avons le projet Chaine de Valeurs
30:49Hihi, dans le nord-ouest et l'ouest, qui nous permettront
30:53de disposer de 7 000 hectares. Et nous avons le projet Zina,
30:57financé par le Planut, qui va nous permettre de disposer de 6 000 hectares.
31:01Au bout du compte, nous croyons
31:05que d'ici 2026, nous aurons les 50 000 hectares.
31:09Et nous croyons que le projet Pleine Centrale,
31:13de par la disponibilité de l'eau dans le
31:17M'beret et le Djerem, nous pourrons avoir les 10 000
31:21hectares qui nous manquent avec un partenariat public-privé.
31:25À côté de cela, maintenant, il y a le riz pluvial.
31:29Nous avons un projet qui va nous permettre
31:33d'augmenter les surfaces de riz pluvial
31:37à hauteur de 20 000 hectares par an, parce que notre objectif
31:41est d'arriver à 200 000 hectares de riz pluvial.
31:45C'est à quel horizon tout cela ?
31:492030. Les premiers résultats, pour nous,
31:53seraient visibles à partir de 2026.
31:57L'année prochaine ? L'année prochaine.
32:01À partir de 2026, certains périmètres seront livrés,
32:05seront effectifs, et nous pourrons.
32:09Nous sommes en train, aujourd'hui, avec la coopération coréenne,
32:13nous allons mettre en place une ferme de production
32:17semencière à Avangan, dans la Haute-Sanaga,
32:21qui nous permettra d'avoir 2 000 tonnes de semences de riz chaque année.
32:25Nous renforçons, nous venons de signer une convention avec l'IRAD,
32:29qui va renforcer les capacités de l'UNVIDIA,
32:33de l'Assemblée et du projet Chêne de Valeurs Riz,
32:37pour nous permettre d'avoir encore 2 000 tonnes de semences de riz.
32:41Le blé préoccupe aussi.
32:45Les experts de l'IRAD ont développé des variétés pouvant être cultivées au Cameroun,
32:49et le chef de l'État lui-même a ordonné,
32:53en tout cas, le déblocage de 10 milliards de francs CFA
32:57pour poursuivre ces recherches.
33:01Vous en savez un peu plus avancé à ce jour.
33:05Oui, nous avançons dans le blé.
33:09Vous savez qu'il y avait eu, dans les années 80,
33:13un projet blé avancé par l'Assemblée de Blé,
33:17qui n'a pas fait fluorescence.
33:21Nous avons repris le développement du blé en 2017,
33:25en association avec l'IRAD.
33:29Avant, il fallait déjà choisir les variétés
33:33qui peuvent s'adapter à l'écologie, à l'agroécologie camerounaise.
33:37C'est ce qui a été fait.
33:41Aujourd'hui, nous avons un certain nombre de variétés,
33:45le Bamenda, le Bagno, l'IRAD 1, l'IRAD 2,
33:49et d'autres variétés pour l'extrême nord.
33:53Nous avons caractérisé les bassins de production de ce blé,
33:57et, à l'heure actuelle, résorber toute la consommation du blé.
34:01Aujourd'hui, nous importons 900 000 tonnes de blé chaque année.
34:05Ça pèse 260 milliards sur la balance commerciale.
34:09Nous avons mis en place une stratégie sur trois axes.
34:13Le premier axe, c'est de produire le blé.
34:17On est en train
34:21d'identifier ou de sécuriser
34:25100 000 hectares sur les bassins de production de blé.
34:29Ensuite, il faut produire les farines de substitution.
34:33Ça sera le cas de la farine du manioc et de la farine de céréales.
34:37Et la troisième chose, il faut changer de mentalité.
34:41Il faut respecter ce que le chef de l'État a l'habitude de nous dire,
34:45c'est-à-dire consommer ce que nous produisons.
34:49Et produire ce que nous consommons.
34:53Est-ce qu'on nous rêvait, M. le ministre, de produire notre propre blé,
34:57comme on le fait avec le maïs,
35:01derrière la maison du village ?
35:05Aujourd'hui, nous produisons le blé.
35:09Nous produisons le blé à Vasandé, à Bangorène,
35:13à l'ouest. Nous produisons le blé dans le Mayo Tchanaga.
35:17Il y a des populations qui ont déjà intégré
35:21le blé dans leurs habitudes culturelles et culinaires.
35:25C'est le cas du Mayo Tchanaga. Ils sont déjà habitués.
35:29Ils produisent le blé, ils le transforment, ils le mélangent avec la farine de mille
35:33pour le manger. Pour les autres, c'est encore
35:37une culture étrangère dont il faut cultiver.
35:41Mais il faut reconnaître que le blé
35:45est quand même vorace en termes
35:49d'engrais et de suivi agronomique.
35:53Le blé demande beaucoup d'engrais, dites-vous,
35:57et là-dessus, le Cameroun ne rassure pas
36:01beaucoup, du moins du point de vue de l'indépendance.
36:05Beaucoup d'engrais nous viennent de l'étranger et ça nous coûte
36:09trop cher. Déjà, on se félicite du fait
36:13qu'aujourd'hui, le marché de l'engrais au Cameroun,
36:17300 000 tonnes d'engrais pour un marché
36:21de 4 millions d'hectares qui sont
36:25cultivés, ça nous met à un
36:29niveau de 57 kilos de consommation d'engrais
36:33à l'hectare, ce qui est largement au-dessus des objectifs
36:37de l'Union africaine,
36:41bien que c'est vrai qu'il y a des
36:45critères ou des facteurs qui cachent
36:49un peu ce chiffre, parce que quand vous voyez des agro-industries
36:53telles que la sauve de coton, Socapalm,
36:57Camsico, Sidisi, c'est eux qui consomment le gros
37:01d'engrais, et si on revient aux petits producteurs, on revient à
37:0522 kilos à l'hectare au niveau des petits producteurs, mais déjà
37:0922 kilos, c'est pas mal, on est au-dessus de la moyenne. La production d'engrais
37:13aujourd'hui demande 3 choses importantes, c'est le
37:17NPK, nous avons l'azote, donc il faut du gaz,
37:21nous avons la potasse, et nous avons le potassium.
37:25Aujourd'hui, c'est le Maroc qui a la potasse, c'est l'Europe
37:29de l'Est qui a le potassium, nous, nous avons du gaz,
37:33mais le prix auquel le gaz est
37:37coté sur le marché international aujourd'hui,
37:41il faut subventionner ce gaz-là pour avoir un engrais
37:45à prix réduit, donc
37:49nous avons quand même la possibilité d'avoir ce gaz, et c'est pour cela que
37:53les opérateurs de la filière engrais ont choisi
37:57faire localement le blending, c'est-à-dire ils importent
38:01les 3 matières premières, et ils les mélangent sur place
38:05selon les formules des calculs, ça permet de réduire
38:09énormément les coûts
38:13de production.
38:17Retour sur cette importante cérémonie des signatures de convention entre la CRTV
38:21et l'association nationale des acteurs de la filière Banane Plantain,
38:25c'était ici à la CRTV, sous votre présidence
38:29Monsieur le Ministre, voici les images et les messages
38:33rassemblés par Franck Evina.
38:37De la parole aux actes, la CRTV s'engage à amplifier l'écho
38:41de la célébration de la 3ème édition de la fête internationale de la Banane Plantain
38:45engagement pris par son directeur général Charles Ndongo.
38:49Les personnalités présentes témoignent du poids des enjeux de cette convention
38:535 membres du gouvernement, autorités administratives
38:57partenaires, acteurs de la filière, responsables
39:01de l'office. Cette vaste opération va se
39:05déployer à travers nos 3 chaînes de télévision, nos 18
39:09chaînes de radio qui maillent l'ensemble du territoire cambonais
39:13nos 8 plateformes de diffusion numérique. Une campagne
39:17qui sera naturellement conduite dans les 2 langues officielles
39:21cambonaises et dans la cinquantaine de langues nationales
39:25pratiquées dans nos 10 stations régionales.
39:29Ressources humaines et matérielles de la CRTV en renfort,
39:33les anciennes gloires du football brésilien confirment leur présence au Cameroun
39:37en décembre, rencontre amicale aller-retour que la CRTV
39:41va retransmettre. Et ça c'est l'attractivité de notre pays
39:45c'est pour ça que la 3ème édition de la fête internationale de la Banane Plantain, nous verrons des stars
39:49comme les Ronaldinho, nous verrons des stars comme les Romario
39:53nous verrons des Bebeto, pas parce que la Banane Plantain leur a promis des milliards
39:57mais simplement parce qu'ils sont un peu amoureux du Cameroun
40:01Le gouvernement salue un nouveau mariage qui vise à susciter plus d'engouement
40:05autour de cette spéculation, clé de la SND30
40:09Pépiniéristes, producteurs de régimes, acteurs de la transformation
40:13et distributeurs peuvent ainsi être sûrs d'avoir
40:17une plateforme d'expression et de promotion de leurs activités
40:21à la CRTV.
40:25Pour ne pas faire double emploi, continuons, des alternatives locales oblées sont
40:29proposées avec certains tubercules comme le manioc ou la patate douce
40:33mais dans les boulangeries
40:37le prix des ventes explose
40:41celui de ces farines là. Pourquoi ce qui est produit
40:45au Cameroun coûte-t-il si cher ?
40:49Je suis tout à fait d'accord avec vous. Ce qui est produit au Cameroun
40:53pourquoi coûte-t-il si cher ? Oui et non. Non parce que dans le sud-ouest
40:57on utilise la patate douce pour produire le pain
41:01ce que nous appelons communément le koumba bread. Il est reconnu
41:05de notoriété nationale que le koumba bread ne coûte pas plus cher que le pain
41:09du blé. Pourtant il est très bon. Il est très bon
41:13mais en s'agissant du koumba bread, nous sommes limités par
41:17la production qui est assez limite et surtout par le taux de matière
41:21sèche dans les variétés de patates utilisées dans ces zones
41:25et c'est pour cela qu'avec l'Irat nous avons entrepris de développer
41:29une nouvelle variété dans la Damaoua qui contient beaucoup plus de farines
41:33et qui a cycle court, précoce, assez résistant
41:37nous croyons qu'à travers cette variété là
41:41nous allons trouver la solution. En s'agissant du manioc
41:45c'est carrément opposé. Il y a suffisamment de production
41:49mais il n'y a pas des unités de conservation et de transformation
41:53Le manioc vous le récoltez 20 heures après, si vous n'avez pas
41:57transformé, vous développez de la cyanure, le manioc se dégrade
42:01après il n'est plus consommable. Donc le problème que nous avons
42:05dans le manioc c'est de construire suffisamment des infrastructures
42:09de conservation, frigorifiques
42:13et des unités de transformation. Aujourd'hui nous nous sommes
42:17lancés dans cette voie
42:21où nous avons inauguré une usine entièrement
42:25moderne. Nous allons soutenir
42:294 autres usines dans le sud-ouest
42:33dans le littoral à Dibombari
42:37dans la Senaga maritime et puis à l'est
42:41nous allons aussi installer une unité de
42:45transformation de manioc. Mais notre objectif avec le
42:49financement de la Banque Mondiale, nous sommes en train de finaliser ce projet
42:53si le projet venait à avoir le jour
42:57notre objectif c'est de construire 150
43:01unités de production de farine de manioc à travers
43:05les 10 régions. L'autre paradoxe
43:09c'est les Camerounais eux-mêmes qui semblent brouder un peu
43:13leur propre production au motif que la qualité
43:17ne serait pas meilleure. Est-ce que nos produits agricoles
43:21disposent vraiment de normes pour être compétitifs ?
43:25Vous me donnez l'occasion ici d'annoncer de manière solennelle
43:29qu'avec l'ANA nous avons finalisé 3 normes
43:33de production de farine panifiable. Ces normes
43:37tiennent compte de la granulométrie, de la finesse
43:41et même de la contribution en matière organique
43:45dans la production du pain. Et lorsque
43:49ces normes seront applicables, je crois que les producteurs
43:53de farine vont se conformer à cela
43:57en ce qui nous concerne
44:01les essais qui ont été faits tant au niveau de laboratoire ou bien dans un
44:05pays comme le Nigeria où vous avez 1200
44:09unités de production de farine de manioc, vous savez
44:13bien on peut incorporer jusqu'à 20%
44:17de farine de manioc dans la production du pain et 40%
44:21dans les pâtisseries. Dans ces pays-là, effectivement
44:25on a maîtrisé la production de farine de bonne qualité
44:29et c'est ce que nous envisageons de faire
44:33localement. L'autosuffisance alimentaire
44:37semble être une silhouette. Elle s'éloigne quand on veut
44:41avancer vers elle. C'est le fait de quoi ?
44:45Et est-ce qu'il y a des raisons d'espérer ?
44:49L'autosuffisance alimentaire au Cameroun, on ne peut pas dire
44:53que c'est une silhouette. Parce que vous savez, il y a
44:57des pays où les gens meurent de faim. Et ils meurent vraiment de faim.
45:01Il y a des gens qui meurent au bord de la route de famine parce qu'ils n'ont pas à manger.
45:05Faut-il en arriver à cela pour...
45:09L'autosuffisance dépend de plusieurs facteurs.
45:13Pas seulement de la production. Vous voyez un pays comme le Brésil
45:17qui est exportateur de produits agricoles, aujourd'hui au Brésil
45:21il y a 45 millions de personnes qui sont en situation
45:25de crise alimentaire. Donc, quand vous prenez
45:29notre pays, le Cameroun, aujourd'hui il y a 60 à 70% des populations
45:33qui sont dans les grandes villes, qui sont dans les milieux urbains.
45:37Renforcées par ce phénomène de déplacés
45:41internes. Maintenant, les bassins de production
45:45sont en grande partie enclavés. Il va falloir
45:49sortir ces productions. Moi, je me rappelle quelqu'un
45:53qui me disait qu'un jour il est arrivé
45:57et il a trouvé au bord de son champ que des voleurs sont venus
46:01voler les régimes du planter. Mais comme ils n'ont pas pu transporter,
46:05il y a une bonne partie qui a pourru au bord du champ. Donc, c'est pour vous donner un peu
46:09l'image de la répartition de la production agricole.
46:13Et vous-même, les hommes politiques, lorsque vous allez donner
46:17par exemple des sacs de riz, de l'huile, ainsi de suite,
46:21cela montre quand même qu'il y a une menace ?
46:25Non, d'abord, vous savez
46:29une personne peut vivre avec un repas
46:33par jour. Mais il devrait mieux vivre avec deux repas.
46:37Donc, c'est l'expression de la solidarité nationale.
46:41Par les hommes politiques.
46:45Très bien. Monsieur le ministre, le prochain sujet
46:49n'est pas amusant du tout. Il est même triste. Il s'agit
46:53des obsèques du président, de l'ancien
46:57président de la CAF, Issa Ayatou.
47:01Le week-end, durant le week-end à Garoua,
47:05la dépouille est arrivée au Cameroun et a été
47:09donc conduite à Garoua
47:13avec, comme représentant du chef de l'État,
47:17le ministre des Sports et de l'Éducation Physique,
47:21le professeur Narcisse Molekombi. Voici les images,
47:25les hommages et les témoignages avec Germain Noël-Essingué.
47:31C'est à bord de ce volcan Merco qu'Issa Ayatou retrouve sa terre natale
47:35où il sera enseveli pour l'éternité. Son au revoir
47:39à la caution du chef de l'État représenté. Au bas de la passerelle,
47:43le patron du football africain et mondial, marqueur
47:47de la stature de l'homme. La foule est impressionnante
47:51en rang et garde respectif. Garoua parle au monde entier.
47:55Sur le catafalque, la dépouille du prince bénéficie
47:59de toutes les éloges.
48:29Le directeur général de notre groupe,
48:33M. Mohamed Ba, m'a chargé de venir le représenter
48:37personnellement, témoigner à son ami et frère,
48:41M. Abdoulaye Ayatou et à toute la famille Ayatou,
48:45le soutien et le salut du groupe sous nous. La prise de parole de la CAF
48:49par son chef magnifie l'immense oeuvre du défunt,
48:53mais appelle un jeu collectif du football camerounais.
48:57Le PCA de l'ANAFUT reçoit naturellement la reconnaissance
49:01de la patrie.
49:05Monsieur Issa Ayatou, au nom du président de la République
49:09et en vertu des pouvoirs qui nous sont
49:13conférés, nous vous élevons
49:17à titre posthume à la dignité de grand
49:21officier de l'ordre national de la valeur.
49:25Issa Ayatou est conduit au quartier Pompouré
49:29pour la Doa, la prière mortuaire des 6 Constances.
49:33Ici encore, la grande mosquée s'avère étroite.
49:37Destination finale, le cimetière de la famille royale au quartier
49:41Lainde, où l'homme rentre définitivement sous une terre
49:45où il aura marqué les esprits. Une étoile s'éteint.
49:49Vous faisiez
49:53évidemment partie de la délégation comme élite de
49:57Garoua, la ville de l'illustre
50:01défunt. Quels souvenirs vous gardez du président
50:05Issa Ayatou ? C'était un grand homme.
50:09C'était une figure
50:13digne non seulement de Garoua, du Cameroun,
50:17mais de l'Afrique tout entière. C'était un homme
50:21qui avait de la vision. Il avait de la vision
50:25pour le football. Il avait de la vision
50:29pour la souveraineté de l'Afrique.
50:33Et il avait de la vision pour le mouvement
50:37sportif. C'est une grande perte
50:41d'abord parce que c'est un homme de qualité.
50:45C'est un fils de l'ami de Ayatou
50:49et vous savez ce que représente la famille Ayatou dans la ville
50:53de Garoua. C'est quelqu'un
50:57qui a aidé beaucoup, beaucoup de gens, beaucoup de jeunes
51:01qui leur a montré le chemin, qui les a soutenus
51:05et aujourd'hui Garoua
51:09perd un monument.
51:13Achevons cet entretien par des considérations politiques.
51:17Vous êtes de Garoua, une ville pas comme les autres,
51:21dans le Grand Nord et même le reste du pays. Est-ce que
51:25vous croyez et vous êtes habité
51:29par le complexe de Garoua qui veut que ces ressortissants
51:33croient que tout leur est dû et permis parce que
51:37c'est le village de l'ancien président de la République ?
51:41C'est sûr que Garoua a ce côté
51:45historique, mythique et même mystique
51:49si on peut se permettre. Vous pouvez. Mais Garoua
51:53est une ville cosmopolite. C'est la seule
51:57ville au Cameroun où vous avez deux présidents
52:01de partis qui sont ministres dans le gouvernement.
52:05C'est la ville qui a connu
52:09le premier président du Cameroun.
52:13C'est une ville chargée d'histoire. C'est une ville
52:17aussi où s'est construite déjà à l'époque
52:21la politique camerounaise
52:25avec des alliances.
52:29C'est une ville où la politique
52:33au sens figuré, au sens propre, trouve tout son sens.
52:37Et vous ne rougissez pas d'appartenir à cette ville ?
52:41Non, je ne rougis pas. Je suis tout à fait fier d'avoir fait
52:45mes marques dans cette ville et d'avoir pu
52:49trouver mon chemin dans cette ville.
52:53Est-ce que le RDPC ne se sent pas un peu étouffé
52:57par ses nouveaux occupants dans la ville de Garoua ?
53:01Je crois qu'aujourd'hui
53:05le RDPC a beaucoup d'atouts à Garoua.
53:09Déjà, Garoua a bénéficié de beaucoup
53:13d'infrastructures, tant par rapport
53:17au programme CDD que par rapport
53:21à Garoua été un site de la CAN
53:25totale 2019 au Cameroun.
53:29Garoua est aujourd'hui une ville
53:33universitaire, comme les autres capitales régionales.
53:37Garoua a bénéficié de beaucoup
53:41d'infrastructures du renouveau.
53:45Beaucoup des signes, des indicateurs montrent
53:49que le chef de l'Etat est très sensible à tout ce qui touche
53:53à Garoua. Et c'est dans ce sens que la population
53:57de Garoua doit rendre ça de la plus belle manière.
54:01N'empêche que sur le terrain,
54:05la liberté d'exercer ou d'exprimer ses opinions
54:09demeure, la liberté de militer dans tel ou tel
54:13autre cas demeure, mais nous avons
54:17des acquis qui font que le RDPC
54:21aujourd'hui connaît tout son rayonnement
54:25et demeure le parti leader dans cette ville.
54:29Entre vous, justement, les élites,
54:33élites politiques, élites gouvernementales de Garoua,
54:37est-ce qu'en cette veille des saisons électorales, c'est
54:41la nuit des longs couteaux pour, on va dire,
54:45le maintien de chacun aux affaires en attendant
54:49la mer des batailles, la présidentielle, ou alors c'est plutôt la paix
54:53armée ? Vous savez, Garoua a connu
54:57la dictature de l'UNDP de 1997 à 2002.
55:01A partir de 2007, on a commencé à sortir
55:05la tête de l'eau. En 2013, on a commencé
55:09à voir une lueur
55:13de tunnel pour sortir et
55:17en 2020, le RDPC s'est confirmé comme étant
55:21le parti leader. Donc aujourd'hui,
55:25le maître mot, c'est de confirmer d'abord la
55:29suprématie du parti dans la ville de Garoua,
55:33dans la Benue et dans la région du Nord
55:37et ensuite répondre
55:41à l'appel du chef de l'État
55:45qui, dans sa circulaire, disait qu'il faut faire le partage, c'est-à-dire
55:49aujourd'hui, il y a de la place pour tout le monde.
55:53Autre chose à Garoua, la jeunesse est en train de revenir
55:57en force. Le président du conseil régional
56:01est un jeune, le Lamido est un jeune, le maire de la
56:05ville est un jeune, les trois maires d'arrondissement sont des jeunes,
56:09les sénateurs sont des jeunes. Je crois que là, c'est un signal qui
56:13ne trompe pas. Donc pas de couteau ni de long couteau
56:17ni de nuit de long couteau entre les élites ?
56:21Chacun a sa place, il suffit d'attendre le moment indiqué.
56:25Gabriel Bayroubé, je termine par là. Si demain
56:29vous êtes invité à une réunion des élites du Grand Nord pour désigner
56:33un candidat à la présidentielle qui soit un nordiste,
56:37comme le veut un certain courant, est-ce que
56:41vous irez à cette réunion et qui voyez-vous comme Joker ?
56:45C'est un non-événement
56:49parce que le Grand Nord a déjà choisi le président Paul Biya comme son candidat
56:53naturel et nous lui avons déjà assuré un vote à 100%,
56:57donc je crois qu'il n'y a plus de débat. Il n'y a plus
57:01de temps également et de débat pour cette émission, monsieur le ministre.
57:05Merci d'avoir accepté, une fois de plus, l'invitation de
57:09la CRTV. C'est moi qui vous remercie. Ce sera un plaisir.
57:13Peut-être que je suis venu tard, mais je reviendrai très souvent.
57:17C'est quand vous voulez, monsieur le ministre. Nous recevions donc Gabriel
57:21Mbaye-Robé, ministre de l'Agriculture et du Développement Rural.
57:25Merci d'être venu, monsieur le ministre. Mesdames et messieurs,
57:29tout passe et nous passons tous, mais ce pays restera.
57:33Prenons donc grand soin de notre chère patrie, notre terre chérie,
57:37le Cameroun. Bonsoir.