Actualités HEBDO du 09 Juin 2024

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00:00 (Générique)
00:26 -Bonsoir. Dans l'almanach agricole du Cameroun,
00:30 1991 est assurément une année noire et horrible.
00:35 Rien à voir avec les tournants et tourments démocratiques
00:39 qui ont légué au dictionnaire historique et politique
00:42 l'expression et l'impression des années de braise.
00:45 Le choc tient davantage à la liquidation, au mois de juin de cette année-là,
00:50 de l'Office national de commercialisation des produits de base,
00:53 un mastodonte qui rappelle le temps des Titans et l'âge d'or
00:58 du café, du cacao et du coton au Cameroun.
01:02 Une dissolution consentie sous la pression du premier ajustement structurel
01:07 conclut avec les institutions de Bretton Woods.
01:10 C'est de là qu'est sorti de terre, tel un bourgeon du secteur privé,
01:15 le Conseil interprofessionnel du cacao et du café
01:18 qui trace son sillon d'année en année
01:22 pour rendre la filière plus attractive et fertile.
01:26 Dernier fleuron de ces initiatives, le festival du cacao et du café,
01:31 honoré par 15 pays étrangers et organisé avec le ministère du commerce,
01:37 du 29 au 31 mai dernier à l'hôtel de ville de Yaoundé,
01:43 sous le thème "Valorisons le cacao et le café camerounais".
01:49 Et ce n'est guère un slogan quand on sait que les fèves camerounaises
01:52 ont une tradition de saveurs et de senteurs
01:55 qui font baver d'envie les gourmets du monde entier sans épargner les investisseurs.
02:00 Si la conjoncture caféière fait boire la tasse au cultivateur,
02:04 l'herbe est plutôt fraîche sous les cacahuères
02:07 avec une embellie des ventes qui est telle en ce moment
02:11 que le kilogramme borchant a dépassé la barre des 5 000 francs CFA.
02:17 Visionnaire le chef de l'État Paul Billat, dont l'art de la formule fait autorité,
02:21 déclarait sentencieux à l'adresse de la jeunesse camerounaise le 10 février 2016
02:27 "La terre ne trahit jamais" et de poursuivre
02:30 "N'ayez pas peur de franchir le pas,
02:32 soyez les entrepreneurs agricoles dont le Cameroun a besoin,
02:37 c'est un métier noble et rémunérateur".
02:40 En faut-il davantage pour relancer un secteur en quête de bras ?
02:45 Comment fégonder la production et la transformation locale
02:49 pour que le Cameroun vive de ses fèves
02:52 et que ses fèves survivent à la concurrence
02:56 et à la bourrasque des changements climatiques ?
03:00 Débroussaillage des pistes d'espoir et de salut
03:03 en compagnie d'un homme dont le seul nom évoque
03:07 le doux feuillage des caféières et des cacahuères
03:10 et le fumet unique de la tasse camerounaise.
03:14 Consultant des réputations internationales,
03:17 Omer Gassien Maledi totalise
03:19 près de 40 ans d'expérience dans le domaine.
03:22 Il est depuis avril 2012 secrétaire exécutif
03:28 du Conseil interprofessionnel du cacao et du café.
03:31 Entretien autour d'une tasse, c'est dimanche.
03:35 Omer Gassien Maledi, bonsoir et bienvenue.
03:38 - Bonsoir, monsieur Tusser, je suis heureux d'être là, sur votre plateau.
03:42 Voyez-vous un inconvénient à ce que nous menions cet entretien ?
03:46 Une tasse de café en main ?
03:49 - Je pense que c'est la meilleure idée que vous auriez jamais eue.
03:52 C'est un plaisir et j'espère qu'il est camerounais, ce café.
03:55 - Je vous rassure et je confirme que c'est du café camerounais.
03:58 D'ailleurs, vous pouvez en humer la senteur.
04:01 - Formidable. - Comment vous le trouvez ?
04:06 - Notre café est unique
04:08 et je le trouve dans le sillage de nos cafés uniques.
04:11 Il est bon, il est très bon.
04:13 - Pendant qu'on y est, est-ce qu'on peut être là où vous êtes
04:18 et celui que vous êtes sans être un consommateur de ces fèves,
04:22 cacao et café ?
04:24 - Mon métier est une passion.
04:28 Comment pourrais-je être le secrétaire exécutif
04:30 de toute une interprofession nationale de cacao et de café
04:34 sans aimer, sans goûter, sans déguster ces produits ?
04:38 Et quand on sait la chance que nous avons au Cameroun
04:41 d'avoir des terroirs exceptionnels,
04:44 je crois que ce serait un tort d'imaginer qu'on puisse être à ma position
04:49 sans déguster, souvent déguster et consommer le cacao et le café de notre pays.
04:55 C'est un privilège sur le plan international
04:59 d'avoir un peu de café du Cameroun.
05:03 On l'offre beaucoup parce que les gens le demandent beaucoup.
05:06 Nous devrions être les premiers à le déguster.
05:09 - C'est même offrir un peu de Cameroun à tous ces étrangers.
05:14 Alors, ce que vous appelez passion
05:16 et que moi j'appelle carrément addiction aux fèves,
05:19 cela vous est venu d'où ou alors vous le tenez de qui ?
05:24 - Prenons le thème addiction.
05:28 En fait, j'aime passer un peu atypique.
05:31 Je suis de l'école de commerce à Paris, expert comptable,
05:35 et on est venu faire un jour l'audit de l'ex-ONCPB.
05:39 Le directeur général de l'époque me dit
05:41 "Vous ne pouvez pas rester un peu, travailler avec nous ?"
05:43 Me voici plongé dans le cacao et le café depuis l'ONCPB à 1986.
05:52 Je me suis pris de passion pour ce métier que j'aime énormément
05:57 et je pense que depuis je fais de mon mieux pour le valoriser.
06:01 - Puisque vous en parlez, dites-nous un peu peut-être en guise de témoignage
06:05 comment s'est opérée cette transition
06:07 entre la dissolution de l'ONCPB 1991 et la suite.
06:13 - En 1991, il faut l'avouer, les filières cacao-café
06:18 et d'autres filières agricoles étaient au plus mal sur le plan international.
06:22 Les prix étaient bas, très bas.
06:24 Je me rappelle que le kilo de café Borchon était à 70 francs CFA.
06:31 Le cacao était à 100 francs.
06:33 Vous comprenez qu'avec ces niveaux de prix,
06:36 la caisse de stabilisation ne pouvait plus tenir son rôle.
06:40 Donc l'État du Cameroun a pris une décision très simple,
06:44 c'est de libéraliser la commercialisation de ces filières.
06:47 Et libéraliser signifie rendre responsable chaque opérateur.
06:53 L'État a transféré la responsabilité de la gestion du cacao et du café aux opérateurs.
07:02 Voilà comment les choses se sont passées en 1991.
07:09 Et depuis, je pense que les opérateurs privés se débrouillent plutôt bien,
07:15 parce que beaucoup de personnes nous envient notre système de commercialisation libérale.
07:20 - Et on aura l'occasion d'en parler,
07:23 mais déjà à propos de la conjoncture du secteur en ce moment,
07:27 comment se présente-t-elle au niveau national
07:30 et de quel point pèse le Cameroun sur le marché mondial ?
07:35 - Pour le cacao, le Cameroun est le 4ème producteur mondial, ce n'est pas mal.
07:41 300 000 tonnes, on dirait seulement,
07:43 comparé aux 2 millions de tonnes de Côte d'Ivoire et 800 000 tonnes du Ghana.
07:49 Mais je pense, et je le dis sans patriotisme aucun,
07:55 le Cameroun est aujourd'hui, du point de vue organisation globale d'une filière,
08:02 la filière la plus performante au monde.
08:05 - En matière de cacao ? - En matière de cacao.
08:07 Et nous devions en être fiers,
08:10 parce que beaucoup de délégations étrangères défilaient à longueur d'année
08:15 pour comprendre comment la filière cacao est devenue aussi performante.
08:20 En matière de café, je dois dire que nous avons perdu beaucoup de positions.
08:25 Sur le plan international, nous produisons moins de 15 000 tonnes de café
08:30 comparé aux 150 000 tonnes de l'année de référence 91 que vous avez cité.
08:35 Mais le café du Cameroun est en train de se relancer,
08:38 parce que nous avons pris une option qualité.
08:40 Et la qualité nous rapporte beaucoup.
08:43 La filière cacao a fait une pleine régénération actuellement,
08:49 et les clignotants sont au vert.
08:52 C'est bon de savoir un ou deux mots sur le festival qui vient de s'étenir à Yaoundé.
08:57 Quel est son intérêt, et que recherchez-vous exactement à travers une telle initiative ?
09:03 Le festival qui s'est tenu s'appelle "Cacao & Coffee Festival".
09:08 C'est pour la première fois que nous avons mis les deux filières ensemble
09:12 pour cet événement promotionnel, qui est le plus grand en Afrique.
09:17 Grand public. Il n'y a pas plus grand que notre "Cacao & Coffee Festival".
09:21 C'est la 9e édition.
09:24 Nous avons commencé en 2012.
09:26 Les années Covid ont fait une interruption, et là on a repris.
09:31 C'est simple. Nous produisons le cacao beaucoup.
09:35 Nous produisions du café beaucoup,
09:39 et on est en train de remettre la production au niveau de l'époque.
09:43 Moi et beaucoup de personnes chez nous,
09:47 avons fait le tour du monde des salons de café, des foires de chocolat, etc.
09:53 Ailleurs, sauf chez nous, il n'y avait aucun événement promotionnel
09:58 de ces deux produits qui sont des produits stratégiques pour notre pays.
10:02 Donc en 2012, nous avons décidé, avec l'appui du gouvernement,
10:07 et notamment du ministère du Commerce, du ministre du Commerce,
10:10 qui nous a beaucoup encouragés,
10:11 nous avons décidé de mettre en place au Cameroun désormais un événement promotionnel.
10:17 Pour célébrer nos produits phares, nos produits majeurs, nos produits stratégiques.
10:22 Et depuis, ça a pris, l'idée a pris,
10:26 toujours avec l'appui du ministère du Commerce,
10:29 cet événement grandit d'année en année.
10:33 - Et s'est internationalisé. - Et s'est internationalisé.
10:37 La dernière édition a réuni 15 pays hors Cameroun,
10:41 et 47 personnes qui sont venues d'ailleurs pour assister à cet événement.
10:46 Lorsqu'on se séparait, c'était un peu l'alarme à l'œil,
10:49 et avec la promesse de venir l'année prochaine plus nombreux encore.
10:53 Donc je pense que nous avons gagné ce pari, et que cela s'imposait.
10:57 Parce que cet événement promotionnel, je l'ai dit, célèbre nos produits,
11:01 mais il met tout le monde, producteurs, acheteurs, transformateurs, exportateurs,
11:07 sur le même site. Il crée des échanges.
11:10 Et nous avons un espace B2B,
11:12 à un moment, il a fallu prendre rendez-vous pour s'y rendre.
11:16 Tellement les gens s'intéressent les uns aux autres,
11:20 pour qu'il y ait, et c'est le propre d'une interprofession,
11:23 mettre les opérateurs de plusieurs maillons différents, les mettre ensemble.
11:29 Et ça, c'est l'occasion idoine pour ça.
11:32 En même temps, chacun promeut son savoir-faire.
11:35 Ceux qui sont passés à l'hôtel de ville ont vu, ont été subjugués
11:40 par l'intelligence des Camerounais et des Camerounaises,
11:43 qui savent, en plus de produire des bonnes fèves,
11:46 les meilleures fèves du monde, qui savent les transformer.
11:49 Et ça, c'est encore unique, parce que beaucoup de nos collègues,
11:52 venus des 15 pays, nous disaient "Waouh, on n'a jamais vu ça".
11:57 Et c'est vrai, on n'a jamais vu ça.
11:59 - Le thème de cette année "Valorisons le cacao et le café camerounais",
12:03 qui est un thème suffisamment interpellateur,
12:06 peut aussi être compris comme un cri de désespoir.
12:10 Est-ce que c'est de cela qu'il s'agit ?
12:12 - Point du tout. Au contraire.
12:14 Nous pensons que nous ne valorisons pas suffisamment nos produits.
12:19 Nos produits sont exceptionnels.
12:21 Nous avons des terroirs exceptionnels au Cameroun.
12:24 Tout le monde aime le café du Cameroun.
12:26 Il est unique.
12:28 Alors, le cacao du Cameroun, récemment,
12:30 la communauté internationale a reconnu qu'il est un cacao fin, aromatique.
12:35 Ça, c'est le top, c'est le bral, en termes de qualité de nos produits.
12:40 Mais combien de gens le savent-ils ?
12:43 Et le sachant, comment fait-on pour qu'il soit valorisé sur le marché international ?
12:49 Nous devons faire beaucoup pour valoriser nos produits.
12:52 Je pense que c'est le prochain cheval de bataille de toute la filière.
12:58 Que la qualité de nos produits, qui est connue, soit plus reconnue,
13:02 et que nous en tirons le maximum.
13:04 C'est pour ça que nous devons valoriser. Et on n'arrêtera pas de valoriser.
13:08 Plus vous en parlez et plus cela donne envie,
13:11 c'est aussi une façon de valoriser ce café camerounais, que de le savourer.
13:17 Je vous propose donc de prendre une fois de plus une gorgée.
13:20 Et on se retrouve après, cet élément sur le bilan de votre festival
13:26 du cacao et du café, relaté par Luc Bienvenu, au NANA.
13:32 Comme depuis toujours, cette fois-ci encore,
13:37 le gouvernement n'a pas manqué de dire ce qui l'intéresse fort
13:41 lorsqu'il s'agit du café ou du cacao.
13:45 Un bonheur partagé pour notre pays.
13:49 Un bonheur également qui traduit la pertinence
13:54 des choix politiques du chef de l'État.
13:57 Nos producteurs doivent être rémunérés à hauteur de leur travail.
14:05 La rémunération, la répartition de la valeur du cacao doit être équilibrée.
14:12 Les producteurs ne doivent plus être considérés
14:17 comme le maillon faible du système, la variable d'ajustement.
14:22 Cameroun = bon cacao, les festivalers l'ont redit ici,
14:26 à l'esplanade de l'hôtel de ville de Yaoundé.
14:28 Une matière première qui désormais devra être utilisée sur place.
14:34 On a ici un cacao qui est extraordinaire, le cacao rouge du Cameroun,
14:39 qui est une fève exceptionnelle, c'est un joyau que vous avez.
14:41 Donc voilà, nous sommes très fiers de pouvoir travailler ce chocolat-là,
14:44 cette fève-là.
14:45 Ils sont venus d'Afrique, voire même au-delà,
14:48 assister à cette fête du cacao et du café.
14:51 Ils ont vu et pouvaient ainsi dire deux ou trois choses.
14:55 Ces manifestations sont inscrites dans l'agenda de l'ICCO.
15:00 C'est-à-dire qu'on encourage et on demande aux pays producteurs
15:03 qui font la promotion de la consommation de transformer sur place.
15:06 Donc nous sommes contents d'être ici.
15:08 Aujourd'hui, on peut parler du prix, on peut parler de la transparence.
15:12 Chacun devra faire sa part.
15:14 Le Cameroun, ils vendent cette expertise
15:16 dans les organes internationaux sur la promotion de la consommation.
15:19 Ravi d'être à Yaoundé.
15:21 Je pense que c'est vraiment réconfortant et encourageant
15:24 de voir le Cameroun soutenir complètement
15:28 l'objectif stratégique de notre organisation
15:31 qui consiste à augmenter le revenu des petits producteurs.
15:34 Et non seulement ils le disent, mais ils le font.
15:37 Puisque vous avez vu les prix qui ont été obtenus cette année
15:41 par les producteurs camerounais.
15:45 Ce qui est important, d'abord, c'est la volonté politique de faire ça.
15:49 Le ministre était à la conférence mondiale du cacao le mois dernier en Belgique
15:53 pour répéter ce message.
15:56 Je pense que le Cameroun montre aussi la voie dans d'autres domaines
16:01 qui est notamment celui de la promotion de la qualité
16:04 avec les programmes d'excellence, les centres d'excellence.
16:07 Et à la fin, le mot du maître d'œuvre,
16:09 le conseil interprofessionnel du cacao et du café.
16:14 Faire un festival pour les producteurs de cacao et de café,
16:18 c'est quelque chose qui est innovant.
16:21 Ce monde général mérite qu'on y apporte une certaine attention.
16:24 Ainsi est tournée la page du nouveauté,
16:27 la page de la première édition du Cacao Café Festival.
16:31 Voilà donc quelques éléments de bilan.
16:35 Vous, de l'intérieur et de votre point de vue,
16:39 est-ce que vous avez le sentiment d'avoir atteint les objectifs que vous vous êtes fixés ?
16:45 Nous avons des objectifs qui sont très élevés.
16:49 Mais nous avons fait un bon bout de chemin.
16:52 Sur les dix dernières années, pour ne prendre que ce critère,
16:57 le cacao du Cameroun est passé de l'un des moins recherchés au monde
17:04 à l'un des plus recherchés au monde.
17:07 Qualitativement, si on considère une pyramide de la qualité,
17:12 nous étions vraiment au dernier quart du bas de la pyramide.
17:18 Aujourd'hui, nous sommes au sommet de la pyramide.
17:21 En dix ans seulement.
17:23 Autant de travail, de mutations qui se sont produites dans la filière
17:28 et tout le monde y a participé.
17:30 Rien que cela, c'est beaucoup, c'est énorme.
17:33 C'est un objet de satisfaction pour nous qui sommes dedans,
17:38 mais pas que pour nous qui sommes au secrétaireat de l'interprofessionnel,
17:42 mais pour toute la filière.
17:43 Tout le monde y a mis du sien.
17:45 A commencer par les planteurs.
17:47 Cette satisfaction s'étend à l'organisation de ce dernier festival ?
17:52 Absolument.
17:53 Ceux qui sont passés n'ont vu que des produits exceptionnels.
17:58 Je voudrais parler surtout des étrangers qui ont l'habitude de voir
18:02 du cacao du café ailleurs, chez eux.
18:04 Quand ils ont vu le cacao du Cameroun,
18:07 moi j'en ai vu qui prenaient des fèves de cacao
18:11 et les mangeaient directement comme des cacahuètes.
18:13 Tellement notre cacao est bon, tellement il est devenu bon.
18:17 Nous avons su le transformer, le travailler pour qu'il atteigne cette qualité.
18:22 Vous ne pouvez pas imaginer ce que ça vaut sur le plan du marché international.
18:27 Parce qu'au-delà de qualité intrinsèque d'un produit,
18:30 notre produit c'est une commodité, donc il se vend à la bourse.
18:33 Vous savez comment on fixe les prix à la bourse ?
18:35 Quand on dit que les cours du cacao, je dis n'importe quoi, c'est 1 000 francs.
18:38 Mais en réalité, vous ne vendrez pas votre cacao à 1 000 francs.
18:41 Ce sera 1 000 francs plus un bonus,
18:44 parce que le marché pense, le marché imagine que votre cacao est bon.
18:48 Le marché a une bonne perception de votre cacao.
18:52 Mais ça peut être 1 000 francs moins quelque chose
18:55 parce que le marché sait ou pense ou imagine que votre cacao n'est pas bon.
19:00 Pourquoi cette embellie justement du secteur du cacao maintenant ?
19:04 Qu'est-ce qui le justifie ?
19:05 Alors justement, aujourd'hui,
19:08 je voudrais terminer avec la bourse.
19:10 Aujourd'hui, le marché sait que le cacao du Cameroun est bon.
19:15 La perception qu'a le marché du cacao du Cameroun s'est inversée en 10 ans seulement.
19:21 Cette embellie est due à quoi ?
19:23 La qualité. La qualité.
19:26 La qualité du produit, la qualité du service,
19:29 parce qu'après avoir produit de belles fèves,
19:31 il faut savoir les livrer dans les meilleures conditions, dans les meilleurs délais possibles.
19:36 Aujourd'hui, le Cameroun s'est tellement amélioré
19:39 sur ces deux points, la qualité du produit et la qualité du service,
19:43 que le marché international a confiance au Cameroun.
19:46 Et c'est pour ça, je suis sûr que vous allez en parler,
19:49 c'est pour ça que, quel que soit le niveau du prix,
19:53 sur le marché international, on cherche le Cameroun.
19:56 Parce que le Cameroun a un bon cacao.
19:59 Si notre cacao était mal fermenté ou non fermenté, fumé, moche, humide,
20:06 on ne l'achèterait pas à ces prix.
20:08 Les prises actuelles peuvent-elles s'envoler davantage ?
20:13 On ne sait pas.
20:15 On ne sait pas si le marché est ce qu'il est aujourd'hui
20:18 à cause d'un déficit de production.
20:20 C'est élémentaire, c'est la voie de l'offre-la-demande.
20:23 Si le déficit s'accentue au cours des campagnes prochaines,
20:27 oui, les prix vont s'envoler.
20:28 S'il est stabilisé ou s'améliore,
20:32 les prix vont connaître un petit tassement.
20:36 Mais les facteurs, les fondamentaux du marché aujourd'hui
20:41 montrent que les prix ne vont plus s'écrouler.
20:44 Nous aurons des bons prix pendant un long moment.
20:48 A contrario, il y a les comptes de performance
20:52 dans la filière caféière.
20:55 Qu'est-ce qui explique cela ?
20:57 C'est un abandon dû au fait que pendant les années de crise,
21:03 en 1990, beaucoup de planteurs n'avaient plus intérêt,
21:07 économiquement parlant, à faire du café.
21:10 C'est aussi simple que ça.
21:13 Maintenant que le marché du café s'améliore aussi,
21:16 est-ce que vous savez qu'aujourd'hui,
21:18 Borsham Arabica, un kilo, c'est 2 000 francs.
21:22 Ça tient à vendre à 2 400.
21:24 Le Robusta, c'est 1 200, 1 400. Borsham.
21:27 Le Robusta, on l'a acheté à 300 francs,
21:30 il y a quelques campagnes.
21:32 Le marché est meilleur.
21:34 Aujourd'hui, tout le monde se remet.
21:36 Il y avait une désaffection
21:38 parce que le marché avait atteint les plus bas.
21:42 Maintenant, ça va mieux.
21:44 C'est pour ça que je voudrais parler de cette note positive.
21:48 Ça va mieux, mais la saison caféière 2021-2022
21:53 au Cameroun semble avoir été la plus mauvaise sur 50 ans
21:58 en termes de production commercialisée.
22:01 Qu'est-ce qui explique cela ?
22:03 -Vous savez que nous sommes dans...
22:06 C'est comme un camion qui descend une pente.
22:09 Il a son inertie et à un moment, on commence à remonter la pente.
22:12 On est en train de remonter la pente.
22:14 On la remonte parce que des actions sur le terrain nous le démontrent.
22:19 Elles sont engagées, ces actions, elles produisent déjà de bons résultats
22:24 et nous sommes sûrs qu'il va se passer pour le café
22:28 ce qui vient de se passer pour le cacao.
22:31 Les producteurs voient qu'en faisant la qualité,
22:35 on gagne, on gagne beaucoup pour le café.
22:40 On est en train de faire la qualité
22:42 et à faire en sorte que cela soit su, que cela soit valorisé.
22:45 Et nous avons beaucoup de producteurs qui se remettent dans le café.
22:48 Ça, je pense que c'est un bon signal et qu'il vaut mieux le dire.
22:53 -Dites-moi un peu, Homer Gassien, mal aidi,
22:57 sommes-nous proches et capables de tenir les exigences de la SND30
23:02 en matière de production, à savoir 600 000 tonnes de cacao
23:07 et 50 000 tonnes de café ?
23:10 -Ce sont des objectifs qu'on peut atteindre.
23:13 Tout dépend des moyens qu'on y met.
23:16 Ce n'est pas extraordinaire non plus, donc c'est faisable.
23:20 Mais en même temps qu'on se fixe des objectifs en termes de volume,
23:25 nous nous sommes fixés, quand je dis "nous", c'est la filière,
23:29 des objectifs en termes de qualité.
23:31 Il faut voir ce qu'on gagne l'un par rapport à l'autre.
23:34 Est-ce que plus de volume nous fait gagner plus ?
23:37 Manifestement, plus de qualité, meilleure qualité nous fait gagner plus.
23:41 Je vous donne un exemple simple.
23:43 Avant que le marché du cacao ne s'affole,
23:46 le kilo Borchard était vendu à peu près 1 000 francs,
23:50 autour de 1 000 francs.
23:52 En même temps, le kilo du cacao d'excellence
23:55 était vendu à presque 2 000 francs, le même kilo.
23:58 Et le revenu était doublé.
24:00 Donc nous travaillons sur les deux tableaux
24:03 en privilégiant la qualité
24:06 et avec bon espoir qu'on atteindra les objectifs du S&D30.
24:11 -Allons donc sur les questions de qualité et de quantité,
24:15 puisque vous en parlez.
24:17 Le cacao d'excellence, à travers les bonnes pratiques
24:20 et le bon traitement,
24:22 c'est une des batailles de l'interprofession, me semble-t-il.
24:25 Mais j'observe une dizaine d'années environ
24:28 que seulement 15 % de notre cacao est de qualité supérieure
24:33 sur les 250 000 tonnes disponibles.
24:36 Quel est le problème et qui est contre la qualité ?
24:40 -J'en parlais tout à l'heure.
24:42 Nous étions au plus bas de la qualité.
24:45 Globalement, on n'avait même pas cette qualité
24:48 de 1 en cacao.
24:50 Et le grade 1 commence à se voir,
24:54 à être visible au niveau de l'exportation.
24:59 Je pense que nous devons saluer la courbe ascendante
25:03 des volumes de grade 1.
25:06 On est parti de 0 grade 1 à 15 %.
25:09 Eh bien, voyons le bilan de la campagne en cours.
25:14 On l'aura d'ici un mois.
25:16 On sera à plus que ça, ça, je le sais d'avance.
25:19 Et il y a eu au Cameroun...
25:23 Parce que tous les Camerounais ont compris que la qualité paye.
25:26 Donc il y a cette émulation que nous observons actuellement.
25:30 Est-ce que vous savez que même sans être cacao d'excellence,
25:33 beaucoup de planteurs autochtones d'excellence
25:35 font tout leur possible pour faire du bon grade 1,
25:39 qui est un cacao de très bonne qualité ?
25:41 Avec cette émulation, je ne doute pas un seul instant
25:45 que dans 5 ans, on ait toute l'origine Cameroun en grade 1.
25:50 Donc nous sommes sur une courbe ascendante.
25:52 Le café lui, le café camerounais évidemment,
25:55 oriente son objectif vers des exceptions du terroir.
25:59 On travaille pour un café camerounais de qualité,
26:02 même en faible quantité.
26:04 Est-ce que cela signifie, Omer Gassié m'a dit,
26:08 que nous renonçons définitivement aux quantités ?
26:12 Ah non !
26:14 Pour le café, les deux batailles,
26:17 quantité et qualité, vont de pair.
26:19 Parce que nous devons reconstruire la filière
26:23 qui a connu les dévois qu'on vient de relever.
26:27 Et actuellement, dans les anciens bassins de production de café,
26:32 il y a beaucoup de projets que le Minadère mène
26:35 en même temps que l'interprofession,
26:37 pour faire vivre le café,
26:39 à la faveur d'un marché qui est plutôt favorable aujourd'hui
26:44 pour les producteurs.
26:45 Nous voyons des volumes de café
26:47 dans des bassins où il n'y avait plus grand-chose.
26:49 Des volumes de café qui viennent s'accroissant.
26:52 Et nous sommes certains, ça prendra du temps,
26:55 ce n'est pas dans deux ans ou dans trois
26:57 qu'on retrouvera les volumes de 91.
27:00 Mais nous sommes certains que dans cinq ans,
27:04 nous ne serons pas loin de 50 000 tonnes.
27:07 Ce qui est beaucoup, on parle de 15 000 tonnes aujourd'hui.
27:10 Et que dans 15, 20 ans,
27:13 on franchira le cap de 100 000 tonnes.
27:15 - Depuis une dizaine d'années environ,
27:19 les changements climatiques font des dégâts,
27:21 surtout chez les petits producteurs.
27:24 Et parmi les solutions que préconisent les experts,
27:27 on parle souvent de la mise au point de nouvelles variétés,
27:30 de l'irrigation des plantations et de l'agroforesterie.
27:34 Quelle expérimentation en fait l'interprofession
27:38 et avec quels résultats ?
27:41 - Les trois préconisations des experts,
27:44 je crois qu'il est important de revenir rapidement sur chacune d'elles.
27:48 Faire l'agroforesterie,
27:51 ce n'est pas quelque chose qu'on crée,
27:53 qu'on commence à faire du jour au lendemain.
27:55 Nous, au Cameroun, on fait de l'agroforesterie,
27:57 mais c'est une pratique ancestrale.
27:59 En Afrique de l'Ouest, on n'en fait pas.
28:01 Vous savez que l'État, les bailleurs sont obligés,
28:04 d'obliger les planteurs à planter des arbres non cacahuillés
28:08 dans leurs cacahuillères.
28:10 Pour nous, au Cameroun, c'est naturel.
28:11 On a en moyenne 108 arbres non cacahuillés par hectare.
28:15 Dans d'autres pays que j'ai cités, c'est 14.
28:18 Donc pour nous, c'est naturel.
28:19 Je veux dire, l'agroforesterie,
28:21 ce n'est pas au claquement de doigts qu'on entre dans l'agroforesterie.
28:24 Donc cette solution n'est pas évidente.
28:26 Faire de l'irrigation, ça suppose qu'on est équipé,
28:31 qu'on fait un forage, qu'on fait un château
28:34 et qu'on a tout un système de tuyauterie qui passe dans la plantation.
28:38 Mais à la portée de quel planteur ?
28:40 C'est difficile.
28:42 - C'est un luxe.
28:43 - Ce n'est pas un luxe, mais c'est très cher.
28:46 C'est très cher.
28:47 Et puis l'irrigation qu'on fait de cette manière-là,
28:49 si tout le monde se fait le faire,
28:51 vous imaginez qu'on va siphonner tous les filons d'eau qui sont sur le sol.
28:56 C'est un autre problème qu'on va créer.
28:58 Maintenant, mettre un haut point de nouvelle variété, ça c'est top.
29:03 Mais pour mettre un haut point de nouvelle variété,
29:06 il faut au moins 10-15 ans.
29:08 Au moins.
29:09 Et le jour où on trouve cette nouvelle variété,
29:11 est-elle toujours résistant aux maladies, à la sécheresse d'il y a 15 ans ?
29:15 Ça aussi, c'est une solution, mais qui n'est pas évidente.
29:19 Alors, il nous fallait quelque chose de simple pour le producteur
29:23 qui ne peut pas supporter d'attendre 15 ans
29:26 pour avoir une variété dont il ne sera même pas sûr dans 15 ans,
29:29 de faire l'irrigation qu'il est incapable de faire.
29:33 Et puis, au Cameroun, l'agroforestire ne pose pas de problème.
29:36 Alors, quel système, quelle pratique simple pour le producteur ?
29:42 Nous avons travaillé avec nos experts de l'IRAD, je les salue,
29:46 nous avons des chercheurs exceptionnels
29:48 qui, au bout de 7 ans de recherche, ont trouvé une pratique très simple.
29:53 Le calendrier agricole qu'on utilisait avant POSI,
29:56 par exemple, de janvier à mars, il faut faire telle chose.
30:00 Pourquoi on faisait tel entretien en janvier à mars ?
30:02 Parce que le plant, le cacahuillé, se comportait d'une certaine manière
30:07 à cette période et tout le temps de la même manière.
30:09 Donc, c'était facile de faire le calendrier agricole.
30:12 Le climat a changé, ce calendrier est caduque.
30:15 - Et plus rien n'est prévisible. - Rien n'est prévisible.
30:18 Alors, on revient aux fondamentaux.
30:20 Pourquoi on a fait le calendrier agricole ?
30:22 C'était le comportement du plant.
30:24 Et on revient sur le comportement du plant sans regarder le calendrier.
30:28 Si le plant se comporte de telle manière,
30:30 alors c'est le moment d'appliquer tel entretien ou tel traitement.
30:33 C'est cette pratique que j'ai appris, je ne suis pas agronome, c'est la phénologie.
30:37 Donc, nous avons fait des tests, des essais,
30:40 qui montrent que oui, de cette manière,
30:43 on s'adapte plus facilement au changement climatique.
30:47 Et c'est à la portée de moins de producteurs.
30:50 Et du coup, tout ce qui a affecté la filière aujourd'hui
30:56 et qui est à l'origine de renvoler des prix,
30:58 c'est-à-dire la baisse drastique de la production,
31:01 30 % de production au moins cette année, cette campagne,
31:05 le Cameroun, le chiffre de la campagne n'est pas fini,
31:09 mais nous pensons que même s'il y a une baisse de production,
31:12 elle ne sera pas supérieure à 5 %.
31:14 Vous voyez comment le Cameroun travaille bien son verger cacahué et caféé.
31:19 Et honnêtement, une fois de plus,
31:24 sans patriotisme exagéré,
31:26 beaucoup de gens viennent apprendre cela au Cameroun.
31:29 Y compris les premiers producteurs de cacao.
31:32 - Homer Gassien m'a dit, c'est clair,
31:35 le café et le cacao sont une passion pour vous,
31:39 c'est même votre dada,
31:41 et on peut dire que c'est votre tasse de café.
31:44 Est-ce qu'on peut en dire autant, disons,
31:46 du football et des lions indomptables ?
31:49 - Je sais que tous les Camerounais aiment le football.
31:53 Je mentirais si je vous disais que je ne regarde pas,
31:57 je ne suis pas les matchs des lions.
31:59 - Et justement, les lions indomptables étaient toutes griffes,
32:03 dehors et crinières debout, hier, face au Cap Vert.
32:07 C'était un match qui comptait pour les éliminatoires
32:10 de la Coupe du Monde de 2026,
32:12 avec les résultats que tout le monde connaît déjà.
32:16 Voici le résumé de la rencontre avec Robert Bajek.
32:22 - C'est le genre d'après-midi où tout vous réussit.
32:25 Sous un soleil radieux, dans l'antre de Fandena,
32:28 les lions indomptables ont offert une masterclass à leur public.
32:31 Très tôt, les hommes de McBreeze dévoilent leurs intentions
32:34 en pressant avec insistance la défense adverse.
32:37 Première alerte sur ce corner à la 13e minute,
32:40 parfaitement reprise de la tête par Michael Ngandegadji.
32:43 - Le but camerounais !
32:46 Ouverture du score !
32:49 L'ouverture du score du Cameroun,
32:52 Michael Ngandegadji !
32:55 Quel retour !
32:57 Quel retour en sélection !
32:59 C'est son cinquième but !
33:01 - A la 25e, Vincent Aboubakar ne se fait pas prier
33:04 pour saler l'addition à la suite d'un corner exécuté à la Raymoise.
33:08 Le scénario est idéal, un peu trop même.
33:11 - Deuxième but camerounais !
33:14 Deuxième but du Cameroun !
33:16 - Cameroun score le second goal !
33:18 Et c'est le capitaine Vincent Aboubakar !
33:21 Les Lyons se font surprendre par Diamiro
33:24 qui bat de vitesse la défense camerounaise
33:26 et réduit l'écart pour le Cabo Verde.
33:28 Un but qui a le don de piquer au vif Moumine Gamaleu
33:31 qui provoque dans la foulée un pénalty en fin de première période.
33:34 Pénalty transformé par Vincent Aboubakar qui souffre un doublé.
33:38 - C'est à l'intérieur !
33:40 C'est le but ! Troisième but du Cameroun !
33:43 Une signature de Vincent Aboubakar !
33:46 - Vincent Aboubakar pour chaque jeune homme
33:50 qui veut porter le short de Vincent Aboubakar.
33:53 Vincent Aboubakar pour un millier d'applaudissements.
33:56 3-1 à la pause, puis 4-1 avec ce but inscrit à la 54e minute
34:00 par N'Houtolo, son premier en sélection.
34:03 - Et c'est le but !
34:05 Le capitaine du Cameroun !
34:07 Un but que Michael Gardo prend
34:09 et N'Houtolo s'est battu pour son premier but international
34:13 le 8 juin.
34:15 - Le 8 juin, le baptisé Evariste,
34:18 il va au public, il a le bonheur.
34:22 N'Houtolo a gagné son premier but international.
34:26 - Et comme souvent lors de grandes victoires,
34:29 le dernier rempart, André Onana, fait lui aussi étalage de sa classe.
34:32 Le gardien camerounais stoppe un pénalty en fin de match
34:35 pour sceller la victoire éclatante
34:37 qui place les Lyons indomptables en tête du groupe D
34:40 à l'issue de la troisième journée des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026.
34:43 Le Cameroun se donne rendez-vous ce mardi
34:46 pour le match de la quatrième journée face à l'Angola.
34:49 - Je souhaiterais que nous parlions un peu de la vieillesse
34:53 des vergers et, disons, des producteurs.
34:57 C'est une préoccupation de l'interprofession
35:00 qui a décidé depuis quelques années de s'attaquer à la situation.
35:03 Où est-ce que nous en sommes aujourd'hui ?
35:06 - Le planteur camerounais a une moyenne d'âge de 60 ans.
35:10 Dans 10 ans, il en aura 70
35:14 et on ne pourra pas compter sur lui
35:16 pour faire son cacao, son café.
35:19 C'est pour ça que l'interprofession,
35:21 et là aussi, avec l'appui des pouvoirs publics,
35:24 nous avons mis au point
35:26 un programme qui s'appelle tout simplement New Generation.
35:30 C'est le renouvellement de la force de production.
35:33 En fait, nous incitons les jeunes
35:35 à se lancer dans la culture du cacao et du café au village.
35:39 C'est tout un programme qui les encart chacun pendant 3 ans
35:42 de manière à ce qu'au bout de 3 ans, il ait 3 hectares
35:45 et 3 hectares avec de bons rendements, une tonne à l'hectare.
35:49 Donc le problème de rajeunissement de la force de production
35:52 est ainsi pris en compte et en main au Cameroun.
35:56 La liste d'attente des jeunes qui veulent intégrer le programme
35:59 dépasse les 2 000 noms.
36:01 En 10 ans, nous avons intégré pour le cacao environ 2 500 jeunes.
36:06 C'est une moyenne de 250 par an.
36:08 Pour le café, on est environ à 1 800.
36:12 Et je voudrais dire que les moyens nous manquent
36:15 pour en faire davantage, mais ce n'est pas mal ce que nous faisons.
36:18 - Les femmes sont aussi, je l'espère, je suppose, plus entense.
36:22 - 30 % de ces effectifs, ce sont des femmes.
36:26 Mais parallèlement à cela, nous avons un programme
36:29 qui s'appelle La femme rurale dans le cacao.
36:32 La femme rurale dans le café bientôt.
36:34 Ce programme est original.
36:36 Ce sont les mamans du village
36:38 à qui l'interprofession offre un hectare dans son village.
36:43 Et cela autonomise la femme.
36:48 Et on sait que lorsqu'une femme s'occupe de sa cacahuère,
36:51 elle produit.
36:52 Et en plus, ce dont nous sommes certains,
36:55 c'est que cette maman va léguer cette cacahuère à l'une de ses filles.
37:00 Et du coup, cela permet globalement
37:03 d'augmenter notre production cacahuère.
37:06 Tout en autonomisant la couche la plus vulnérable,
37:10 les mamans du village.
37:12 Et cela connaît un succès fou, je dois le dire comme cela.
37:15 De cette manière-là, nous nous attaquons,
37:19 si je peux parler comme cela, au problème du planteur.
37:22 Quant au vieillissement des plantations,
37:24 vous savez que le minadère fait énormément ce mouvement
37:28 à travers le FAUDEC, entre autres.
37:30 - Le ministère de l'Agriculture.
37:32 - Et du Développement Rural.
37:33 Il a un projet qui s'appelle "Pas de cacao",
37:36 un projet d'appui au développement du cacao.
37:38 Un autre qui s'appelle "Parf café".
37:40 Et ces deux jeunes coordonnateurs travaillent énormément
37:44 pour résoudre ce problème de vieillissement des plants,
37:48 des caféiers.
37:49 Parce que là aussi, ce n'est pas qu'un problème camerounais.
37:53 Mais ce n'est pas parce que ce n'est pas qu'un problème camerounais
37:56 que nous nous en occupons pas.
37:57 Nous nous en occupons très bien.
37:58 Avec des nouvelles techniques que ces jeunes gens introduisent
38:02 pour le maintien et la densification
38:05 de nos parcelles cacahuères et caféières.
38:08 - L'autre équation est celle des terres arables.
38:12 En avons-nous suffisamment ?
38:14 Et quelles actions mène l'interprofession à ce sujet ?
38:19 - Nous avons la chance au Cameroun d'avoir beaucoup de terres arables.
38:25 Nous avons la chance au Cameroun d'être dans le bassin du Congo,
38:30 qui est l'avenir, pas seulement du poumon de la terre,
38:37 mais aussi de l'agriculture.
38:39 Toutes les études nous le disent.
38:41 Toutes les études que nous avons menées dans le caca ou le café
38:44 avec les meilleurs experts mondiaux,
38:46 montrent que c'est dans le bassin du Congo, Cameroun étant,
38:50 que nous pourrons augmenter la production du caca ou du café.
38:54 Ailleurs, ce n'est plus possible.
38:56 Ailleurs, ils sont attaqués de plein fouet par le changement climatique.
38:59 On leur dit, en Afrique de l'Ouest,
39:02 "Déplacez vos plantations en altitude."
39:06 Ils n'en ont pas.
39:08 Au Cameroun, on pratique l'agroforesterie.
39:11 On dit, "OK, c'est bon, c'est une pratique vertueuse."
39:13 Nous avons beaucoup de potentiel d'augmentation
39:18 de nos cacahuètes, nos cafés,
39:22 mais nous devons le faire avec beaucoup d'intelligence
39:24 parce qu'en même temps, nous ne devons pas détruire la forêt.
39:27 C'est un équilibre intelligent à trouver
39:30 pour rester conforme avec tous les principes
39:33 et tous nos engagements sur la préservation de l'environnement.
39:37 - Au-delà de ce que vous dites,
39:39 les femmes se plaignent quand même d'une manière d'ostracisme
39:43 par rapport à l'accès aux terres, à l'accès aux fonciers.
39:47 Est-ce que c'est un plaidoyer
39:49 que vous portez au niveau de l'interprofession ?
39:53 - Les choses sont en train de changer.
39:55 Il y a des régions au Cameroun où on n'imaginait même pas
39:58 qu'une femme puisse se tenir devant son mari
40:01 et lui dire, "Je veux ma plantation."
40:03 Maintenant, c'est simple.
40:05 Ce que nous faisons, et là aussi, ce sont des idées simples.
40:08 C'est comme l'histoire des jeunes.
40:10 Rentrez au village, nous vous accompagnons, et ça marche.
40:12 Nous exigeons quand même que la famille s'asseye
40:16 et donne un hectare à la maman.
40:19 Je vais vous surprendre, toutes les familles l'acceptent.
40:23 Toutes. Je n'ai pas connu un seul cas où une famille a refusé.
40:27 Elles l'acceptent en faisant un petit bout de papier quand même.
40:29 Ce n'est pas un petit foncier, mais au moins qu'il y ait un engagement écrit.
40:32 Et ça, c'est fait, systématiquement.
40:34 Alors, une autre surprise, c'est que c'est le mari qui aide sa femme
40:39 avec les appuis que nous apportons.
40:41 Le mari est le premier ouvrier de sa femme.
40:44 Donc, vous voyez la cohésion familiale
40:46 qui se crée à travers ces projets.
40:49 Vous voyez aussi que ces femmes,
40:51 puisque nous travaillons en groupe de femmes
40:54 dans une aire géographique bien circonscrite,
40:57 on peut donc régler un problème de famille.
41:00 Tout en créant un petit pôle de développement
41:04 parce que la femme va mieux contribuer
41:07 au développement de sa communauté
41:09 maintenant qu'elle a plus de revenus.
41:11 En disant de l'expertise dans la torréfaction,
41:13 souvent saluée par ailleurs
41:15 par un certain nombre de prix à l'international,
41:18 quels sont les autres atouts, les autres fascinations,
41:22 les autres attractions du café camerounais ?
41:25 Les terroirs magiques.
41:28 Le café de Foumban est différent de celui de Tchank
41:31 et différent de celui de Hoku.
41:33 Chaque terroir, c'est un peu comme le vin en Europe.
41:37 Chaque terroir est magique.
41:39 Chaque terroir en soi est bon,
41:42 mais le Cameroun a cette variété de terroirs.
41:45 Le Cameroun a des agriculteurs.
41:49 Et si on parle du café,
41:51 je dois dire que s'il y a encore du café aujourd'hui au Cameroun,
41:54 parce que les planteurs de café ont cru au café,
41:57 lorsque les prix étaient à 70 francs,
41:59 ils avaient abandonné pour la plupart.
42:01 Ce n'était même pas rentable.
42:03 Normalement, le café devait disparaître du Cameroun.
42:06 Mais les planteurs camerounais, je pense que...
42:09 Je ne vais pas dire comme l'autre que c'est sanguinaire,
42:12 mais ils ont cela dans le sang.
42:14 Ils ont une culture dans le sens de culturellement.
42:18 Ils font du café.
42:20 Et ils ont compris aujourd'hui qu'en faisant mieux,
42:24 et nous, avec l'accompagnement de la valorisation de chaque terroir,
42:28 parce qu'on leur trouve des débouchés,
42:31 et avec l'agention qu'on a créée avec les torréfacteurs locaux,
42:35 c'est vraiment les clignotants verts de cette filière.
42:39 Les Camerounais transforment le café localement
42:41 et le consomment localement,
42:42 comme celui que nous dégustons en ce moment.
42:44 Donc tout cela fait que la filière café,
42:49 on doit dire qu'il a de beaux jours.
42:51 Il renaît, et il renaît sur de bonnes bases.
42:54 Une politique des quotas entre exportateurs et transformateurs
42:59 pour réguler l'achat des fèves,
43:02 c'est quelque chose de possible,
43:05 de salutaire, d'encourageable encore aujourd'hui ?
43:08 C'est l'option que l'État du Cameroun a abandonnée
43:12 en 1991 pour libéraliser totalement la commercialisation dans la filière.
43:17 Et nous voyons les résultats.
43:18 Si nous avons 5 000 francs au kilo de cacao,
43:21 c'est parce que la commercialisation est libéralisée.
43:24 Je suis sûr qu'il n'y a pas beaucoup de producteurs
43:26 qui aimeraient qu'on leur fixe un prix garanti,
43:29 comme ça se fait dans beaucoup de pays
43:31 où vous suivez l'actualité.
43:34 Beaucoup de producteurs, de coopératifs dans ces pays,
43:37 demandent à leurs autorités de faire comme au Cameroun.
43:40 Je pense que nous avons un système qui nous convient tout à fait.
43:43 Je n'ai aucun jugement à faire sur les autres systèmes.
43:46 C'est un choix stratégique des pays souverains.
43:49 Mais notre système nous convient tout à fait.
43:52 Et tous les opérateurs semblent s'en accommoder et l'apprécier.
43:56 Omer Gassié m'a dit "Vous arrive-t-il,
44:00 vous est-il déjà arrivé de consommer du tabac ?"
44:03 Je suis fier de dire que non, je n'ai jamais fumé.
44:08 Et je dois ajouter, peut-être que je vais en heurter beaucoup,
44:12 je suis anti-tabac.
44:14 C'est tant mieux.
44:16 Pas seulement parce qu'autour de ce plateau, vous n'êtes pas seul,
44:19 mais aussi parce que le tabac et le tabagisme détruisent la santé
44:25 au point que le gouvernement et les partenaires
44:28 en sont rendus à imaginer et à trouver des solutions
44:33 pour, disons, limiter l'addiction,
44:36 peut-être même en finir complètement avec la consommation du tabac.
44:41 Voici le regard d'Irene Nzanafouda.
44:45 L'habitude de faire voler en fumée un bâton de cigarette
44:52 devient une seconde de nature pour tout addict.
44:55 Et pour venir à bout du tabagisme,
44:57 le tabacologue est mis à contribution
45:00 en arrêtant un programme adapté aux accrocs à la nicotine.
45:04 C'est très important de faire une demande de soins.
45:08 Au Cameroun, nous avons 19 structures de prise en charge en addictologie.
45:14 Ce sont des centres de soins d'accompagnement et de prévention en addictologie
45:17 qui sont logés dans des hôpitaux de deuxième et troisième catégorie.
45:21 Et donc le centre La Vie est logé à l'hôpital central
45:24 qui accueille cette journée mondiale sans tabac aujourd'hui.
45:29 Donc le plus important pour nous,
45:31 c'est de véritablement sensibiliser la population
45:34 sur les méfaits du tabagisme actif,
45:36 mais également sur le tabagisme passif.
45:38 Donc la personne doit faire la demande de soins
45:41 et on va l'accompagner ainsi que sa famille.
45:43 Une queue de désintoxication qui apparaît
45:46 comme une véritable panacée pour une nouvelle vie sans tabac.
45:50 Il y a plusieurs facteurs
45:52 et donc c'est important pour nous de relever ces facteurs
45:55 qui peuvent être familiaux, sociaux, environnementaux,
45:58 même au niveau individuel.
46:00 Comment est-ce que la personne s'est développée
46:02 sur le plan psychologique et physique.
46:04 Et donc pour nous,
46:06 il y a des activités de sensibilisation
46:08 qui se font en partenariat avec des organisations de la société civile
46:12 que nous pouvons accompagner, n'est-ce pas, lorsqu'elles le font,
46:16 mais également ici même à l'hôpital central ou au centre La Vie.
46:20 On ne le dira jamais assez,
46:22 le tabac nuit gravement à la santé des fumeurs,
46:25 aussi bien actifs que passifs.
46:28 Et donc, renoncer à la cigarette,
46:31 c'est vouloir renaître, décessendre.
46:34 Pendant plusieurs années,
46:37 on a déploré, disons,
46:39 la faible capacité de transformation du cacao au Cameroun
46:44 et depuis un certain temps,
46:46 il y a des usines qui se sont installées
46:49 et qui font le travail,
46:51 mais avec une difficulté,
46:53 c'est parfois la rupture des fèves
46:56 et on indexe les exportations,
46:59 disons, massives.
47:01 Question, comment faire en sorte que cette saignée
47:04 de nos produits vers l'étranger
47:06 ne phagocyte pas l'industrie de transformation au Cameroun ?
47:11 Je pense que d'abord,
47:13 il faut souligner dans ce phénomène
47:16 que la fève camerounaise est demandée.
47:18 La demande est forte.
47:20 Notre marché à l'exportation
47:23 a été alimenté par un volume donné,
47:27 mais notre fève est tellement bonne
47:29 que ce marché en veut plus.
47:32 En même temps, vous l'avez dit,
47:34 il faut transformer localement.
47:36 Bien, les planteurs camerounais,
47:40 les pouvoirs publics camerounais,
47:43 notamment le ministère de l'Agriculture,
47:46 nous sommes saisis de ce problème, nous en parlons souvent,
47:49 il faut qu'on augmente la production
47:51 parce que le Cameroun a un potentiel,
47:53 par rapport à nos 300 000 tonnes globalement de production,
47:57 nous avons un potentiel tel
47:59 qu'il faut qu'en très peu de temps,
48:01 on puisse satisfaire le marché national
48:04 de la transformation locale
48:06 et qu'on ne perde pas nos parts de marché à l'exportation
48:10 parce que ça rapporte aussi,
48:12 surtout quand le produit a de très bonnes qualités.
48:16 Quand on a l'embarras du choix,
48:19 non, ce n'est pas l'embarras du choix,
48:21 c'est le rythme de son succès
48:23 et c'est dans ce contexte que nous nous trouvons aujourd'hui,
48:26 nous devons faire vite
48:28 et nous sommes en train de faire vite
48:30 pour satisfaire les deux marchés.
48:32 La capacité installée de transformation au Cameroun
48:36 dépasse les 100 000 tonnes.
48:38 La campagne dernière, on a transformé
48:40 près de 90 000 tonnes localement
48:42 et à la faveur du Cacaone Coffee Festival,
48:46 une première pierre a été posée au Bala
48:50 et une unité nouvelle de transformation
48:52 qui va s'ouvrir l'année prochaine.
48:54 Donc ce sont des problèmes qui doivent trouver solution
48:58 et nous en sommes conscients
49:00 et tous, tous, tous, nous travaillons
49:02 pour résoudre ces problèmes.
49:04 Mais le marché local de transformation
49:06 est prioritaire, bien entendu.
49:08 - De votre point de vue,
49:10 est-ce que les Camerounais eux-mêmes
49:12 consomment suffisamment leur café et leur cacao
49:16 pour en faire, si j'ose dire, une tradition
49:20 un peu semblable à celle du 18e, 19e siècle en Europe
49:25 où les salons d'été étaient au goût du jour ?
49:29 - Je vais commencer par le café.
49:31 Il y a au Cameroun aujourd'hui environ 32 marques de café
49:35 de torréfacteurs camerounais,
49:38 petits torréfacteurs camerounais, 32 marques.
49:41 Allez dans un supermarché,
49:43 vous voyez, regardez l'état de café,
49:45 c'est des cafés camerounais.
49:47 C'est une excellente chose.
49:49 C'est vendu au Cameroun.
49:51 Ça veut dire que les Camerounais, nous,
49:53 consommons de plus en plus notre café.
49:55 Eh bien, tant mieux.
49:57 Tant mieux parce que la demande interne
49:59 va booster les prix au niveau du producteur.
50:02 Vous qui êtes à Yaoundé, faites un tour en ville.
50:05 À Yaoundé, aujourd'hui, il y a sept coffee shops.
50:08 C'est des lieux dédiés à la consommation du café,
50:11 uniquement à la consommation du café,
50:13 sans compter qu'au restaurant et partout ailleurs
50:16 où on consomme du café.
50:18 Donc, il faut faire un tour entre les deux.
50:20 Il faut faire un tour entre les deux.
50:22 Il faut faire un tour entre les deux.
50:24 Il faut faire un tour entre les deux.
50:26 Il faut faire un tour entre les deux.
50:28 Il faut faire un tour entre les deux.
50:30 Il faut faire un tour entre les deux.
50:32 Il faut faire un tour entre les deux.
50:34 Il faut faire un tour entre les deux.
50:36 Il faut faire un tour entre les deux.
50:38 Il faut faire un tour entre les deux.
50:40 Il faut faire un tour entre les deux.
50:42 Il faut faire un tour entre les deux.
50:44 Il faut faire un tour entre les deux.
50:46 Donc, là aussi, les statistiques en notre possession
50:50 nous montrent que nous consommons de plus en plus.
50:53 Mais pour le cacao, nous produisons tellement de cacao
50:56 que nous ne pouvons pas consommer notre cacao.
50:59 Les produits sont faits à base de cacao
51:02 dans les mêmes proportions que pour le café.
51:04 Oui, la consommation augmente.
51:06 Au festival, dernièrement, vous avez pu voir
51:09 tout ce que nos artisans font,
51:12 indépendamment des...
51:14 Les usines vendent beaucoup à l'étranger,
51:16 un peu au Cameroun,
51:18 mais nous avons une foultitude d'artisans
51:20 qui transforment le cacao sous toutes les coutures possibles.
51:24 Et ça se consomme au Cameroun.
51:26 Et il y a de plus en plus d'artisans.
51:28 Vous voyez que les choses s'améliorent
51:30 sur ce plan également.
51:32 - Durant le festival que vous évoquez,
51:34 on vous a vu en bonne amitié
51:36 avec le ministre du Commerce
51:38 et son homologue de l'Agriculture.
51:40 Cela signifie-t-il que les rapports
51:43 entre l'interprofession
51:46 et l'État du Cameroun
51:48 sont les plus excellents
51:50 ou alors c'est juste
51:52 une tasse de café protocolaire
51:54 que vous prenez ensemble ?
51:56 - Ou entre le ministre du Commerce
51:58 et l'interprofession,
52:00 le ministre de l'Agriculture et l'interprofession,
52:02 il n'y a pas de protocole.
52:04 Très simplement, chacun des deux ministres m'a dit,
52:06 "Monsieur le Secrétaire exécutif,
52:08 "si vous voulez me voir, ne demandez pas d'audience.
52:10 "Assurez-vous que je suis là.
52:12 "Je suis là pour vous.
52:14 "Je suis là pour vous.
52:16 "Je suis là pour vous.
52:18 "Je suis là pour vous.
52:20 "Je suis là pour vous.
52:22 "Je suis là pour vous.
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52:26 "Je suis là pour vous.
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52:30 "Je suis là pour vous.
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56:45 "Je suis là pour vous.
56:47 "Je suis là pour vous.
56:49 "Je suis là pour vous.
56:51 "Je suis là pour vous.
56:53 "Je suis là pour vous.
56:55 "Je suis là pour vous.
56:57 "Je suis là pour vous.
56:59 "Je suis là pour vous.
57:01 "Je suis là pour vous.
57:03 "Je suis là pour vous.
57:05 "Je suis là pour vous.
57:07 "Je suis là pour vous.
57:09 *Bruit de marteau*