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00:00Générique
00:25Bonsoir. La planète entière jetait des fleurs et des éloges aux paysannes cette
00:30semaine à la faveur de la célébration de la journée internationale des femmes
00:36rurales. 29e édition célébrée le 15 octobre dernier, placée au Cameroun sous
00:41le thème « Femmes rurales et import substitution, opportunités et défis ».
00:47Point d'orgue de festivité, le centre touristique d'Uncolandum dans la
00:52région du sud, où s'est rendue la ministre de la promotion de la femme et
00:56de la famille, la professeure Marie-Thérèse Abenaondoua.
01:00L'on retiendra que, loin des phares et fanfaronnats des cités urbaines, les
01:06femmes rurales camerounaises produisent plus de 85% de la consommation
01:11vivrière et représentent plus de 71% de la main d'oeuvre agricole, formelle et
01:17informelle. C'est donc à elles que le Cameroun des
01:21villes et des campagnes doit être à table matin, midi et soir.
01:25C'est également grâce à elles que l'on peut fêter, comme c'était le cas le 16
01:30octobre dernier, la journée mondiale de l'alimentation alors que le nombre de
01:36personnes menacées de catastrophes alimentaires dans le monde vient de
01:40franchir la barre d'un milliard neuf selon la banque mondiale.
01:45On sait donc à peu près ce que la femme rurale vaut et donne au Cameroun.
01:51Afin de savoir en retour ce que le pays doit lui donner pour son plein
01:55épanouissement dans son statut de mamelle nourricière,
01:59nous sarclons ce dimanche les terres de la Mofo et Afamba dans la région du
02:03centre. Notre invitée s'y trouve en territoire à la fois connu et conquis
02:09puisqu'elle y a grandi dans la vie champêtre avant des études
02:14universitaires et son coup de foudre pour la politique et le RDPC
02:18singulièrement, dont elle a intégré les rangs à la fleur de l'âge, c'est-à-dire
02:23avant ses 20 ans. Depuis 2013, cette femme de tête est à la tête d'une
02:30collectivité territoriale à caractère rural dont les activités majeures sont
02:35basées sur l'agriculture. Marie-Angèle Meyanganoa est en effet
02:40maire de la commune d'Afanloum, également présidente du réseau des
02:45femmes élues d'Afrique en teine du Cameroun. Marie-Angèle Meyanganoa,
02:51bonsoir et bienvenue. Bonsoir Romial, merci. Alors, quel temps faut-il pour
02:57partir d'Afanloum pour Yaoundé? Est-ce que la route est bonne d'ailleurs?
03:04Merci de m'avoir donné l'opportunité de parler d'Afanloum une fois de plus.
03:08La route, les routes d'Afanloum sont travaillées et très bonnes. Vous faites
03:13à peine 1h20 et vous êtes à Afanloum. Et vous pouvez arriver avec toute qualité de
03:19voiture, petite ou grosse. Vous n'avez pas eu de problème à rallier le centre de
03:25production d'un baladeur? Pas, pas du tout. Vous alliez au champ avec la famille
03:32lorsque vous fréquentez le col public d'Afanloum. Devenue maire aujourd'hui, est-ce
03:38que vous pratiquez encore cette activité de temps en temps, tout au moins, ou alors
03:43vous ne voulez pas vous salir les mains? Bien sûr, je vous rappelle que chaque
03:48semaine pendant les périodes agricoles, je suis au village, j'ai vu au village avec
03:57les femmes que j'organise en équipe et nous partons des champs d'une femme à
04:04une autre pour travailler parce que quand vous êtes, nous sommes solidaires, quand
04:08vous êtes nombreuses, vous travaillez beaucoup et en peu de temps. Donc quand je suis au
04:15village, je suis métamorphosée, vous ne pouvez pas me reconnaître. Vous êtes une
04:20femme rurale? Je suis une femme rurale et je vous rappelle que cette année j'ai récolté
04:2415 sacs d'argent. Alors y a-t-il justement à propos de femmes rurales, y a-t-il eu des
04:30activités et une organisation particulière à Fandlum cette semaine à l'occasion à la
04:37fois de la journée internationale des femmes rurales et de la journée mondiale de l'alimentation
04:41qui semble intimement liée? Vous savez, à Fandlum on a compris l'importance de la journée
04:48internationale de la femme. C'est pour cela que nous n'attendons pas ce jour pour fêter.
04:56Chaque mois, les femmes de Fandlum se retrouvent dans un village et on échange. Quand il y a des
05:07problèmes, on se partage les idées, les solutions, on programme ce qu'on va faire. Donc nous fêtons
05:14la femme rurale chaque mois à Fandlum. Vous n'attendez pas le 15 octobre dédié aux femmes
05:23rurales du monde entier? Non, pour mener les activités. On les mène chaque mois et d'ailleurs
05:28je vais vous dire, chaque mois les femmes, on collecte les vives des femmes, on les mène au
05:36centre-ville et on fait venir les bamsalam pour acheter. Donc ça signifie qu'il y a un brassage
05:44et il y a un échange. C'est ça qu'on fait à Fandlum chaque mois. Au sujet de la journée
05:51internationale des femmes rurales, quand on donne un thème comme celui de cette année,
05:55femmes rurales et imports, substitutions, opportunités et défis, est-ce que dans
06:02nos villages, dans votre village, les femmes comprennent et se sentent concernées? D'ailleurs,
06:10qu'est-ce que vous leur expliquez vous-même? Les femmes comprennent parce que vous savez
06:16sans savanté, le marché des sources est ravitaillé par les vivres venant de Fandlum. Elles comprennent
06:25qu'elles sont importantes et que le travail qu'elles sont en train de faire nourrit plus d'une
06:32personne au-delà même du Cameroun. Donc il faut qu'elles soient plus travailleuses, qu'elles travaillent
06:39plus pour nourrir les familles. L'import-substitution, ça signifie effectivement produire beaucoup et
06:49produire localement des produits de chez nous. Qu'est-ce qu'on produit le plus dans la commune
06:56de Fandlum qui, je l'ai dit, vit d'agriculture? Oui, comme vous le dites, Fandlum c'est une
07:03commune rurale, la vocation rurale. Donc nous produisons quoi? Nous produisons les tubercules,
07:09le manioc, le macabre, les patates, l'arachide, les pistaches et le cacao. Parce que nos terres sont
07:19fertiles, on n'utilise pas les engrais. Donc tout ce qui vient de Fandlum est bu. J'allais justement
07:24vous demander, est-ce que les populations produisent ce qu'elles mangent et mangent ce qu'elles
07:30produisent, comme le veut la vision du chef de l'État ou alors tout passe dans le commerce? Non,
07:36la population de Fandlum vit de son travail. Ce que nous produisons, nous mangeons et lors du
07:44marché, il peut arriver qu'on aille acheter un peu de riz, un peu de poisson. Encore qu'on en trouve
07:53à Fandlum, le poisson et les gibiers, vraiment les espèces protégées, on n'en prend pas. Ce qu'on
08:01produit sur place, on mange, on en consomme. Vous avez beaucoup parlé des activités, disons
08:07agricoles. Est-ce que là-bas, les femmes ne s'adonnent pas également à un peu d'élevage,
08:14peut-être même à la pêche? Est-ce que là-bas, on va encore pêcher à la rivière comme à la
08:20bonne époque? Bon, mais s'il y a des activités économiques, les femmes, il y a le petit élevage,
08:26il y a la pisciculture qui est pratique au sol. Elles font un peu de tout. Tout cela, Madame le
08:37maire, est-ce que c'est quand même organisé dans le cadre, par exemple, d'associations, d'égyptes
08:44ou de toute façon de regroupement ou alors vous les faites travailler chacune à sa manière et
08:53selon sa guise? Mais non, on a créé, le dynamisme de la femme de Fandlum a mené à créer une
09:01association qui est aujourd'hui, on a plus de 1000 femmes parce qu'elle va au-delà, parce que les
09:07autres arrondissements sont venus, qu'elles puissent s'imprégner. Donc cette association va au-delà de
09:13Fandlum, donc ça recouvre les cinq arrondissements qui s'appellent Angunda et ce dynamisme a amené
09:20la femme rurale à créer une coopérative financière aujourd'hui qui a été inaugurée par Madame le
09:28ministre Babina Aki. Je dis merci, ça c'est le dynamisme de la femme rurale. Donc on a des
09:37associations, on a une grande association qui regroupe toutes les femmes et là où nous faisons
09:43beaucoup de choses, on parle développement, la programmé, qu'on a déjà une coopérative financière,
09:47uniquement femme rurale. C'est ça l'association des femmes et des filles, dont vous êtes la
09:57présidente? Dont je suis la présidente. Vous vous occupez de quoi exactement, qui puisse bénéficier
10:04aux populations de façon globale? Mais on s'occupe de quoi? On s'occupe de tout. On a
10:11autonomisé à partir de la femme, l'homme en bénéficie. Vous savez, à Fandlum, c'est la femme
10:19qui détient l'économie. Il faut le savoir aujourd'hui par son travail. Elle est le locomotive
10:25de l'économie. Voilà, de l'économie et dans ce regroupement, pendant les rentrées, elle prend
10:33des petits crédits pour envoyer les enfants à l'école. Pendant les périodes champères, elle prend
10:38les crédits pour préparer les champs et tout. Elle se soigne, donc à Fandlum, la femme est à l'aise,
10:47celle qui est dans l'association. Elle s'autonomise seule, elle peut faire ce qu'elle veut avec,
10:54sans demander l'apport de l'homme. Au contraire, quand l'homme a des problèmes, il vient se
10:59refaire à elle, parce que c'est qu'économiquement, elle a des moyens. Madame le maire, avant de
11:06poursuivre notre entretien, je vous invite à prendre la route de Nkolandum, dans la région du
11:12sud, précisément au centre touristique de Nkolandum. Là-bas, donc, s'est déroulée la cérémonie
11:19protocolaire des célébrations de la journée internationale des femmes rurales dans le sud,
11:25y compris même au plan national. La ministre de la promotion de la femme et de la famille,
11:30la professeure Marie-Thérèse Abenandoua, était là-bas, accompagnée de la ministre des affaires
11:36sociales, Pauline Irène Guenet, accueillie sur place par le maître des séants, élite de ce
11:44village, le ministre d'État, professeur Jacques Famendongo. Voici la liesse de ce jour et de
11:52cette célébration, racontée par Philippe Roger-Sama. C'est par la visite de quelques
11:59exploitations agricoles féminines que la ministre de la promotion de la femme et de la famille a
12:04entamé sa journée, en compagnie de la ministre des affaires sociales, du professeur Jacques
12:09Famendongo et du gouverneur de la région du sud. Second acte de la journée, la cérémonie
12:15protocolaire de cette célébration. Dans une approche participative, les Amazones de la
12:21terre, en ce jour à elle consacrée, dévoilent leur savoir-faire et leur savoir-être. A travers
12:27l'exposition des circonstances, elles se positionnent comme actrices de la compétitivité
12:32de l'économie nationale et de l'impôt de substitution. J'ai vu le dynamisme des femmes
12:37qui vivent en milieu rural, que ces femmes qui travaillent très dur ne désespèrent pas. Nous
12:43sommes dans l'impôt de substitution, elles vont pouvoir tirer profit de leur dure labeur au
12:49quotidien. Occasion idoine pour la ministre de la promotion de la femme de leur remettre des
12:55équipements pour dompter la terre et accroître leur rendement. Comment ne pas dire grandement
13:00merci à madame la ministre Abena Ndoua Thérèse. Ça va beaucoup nous servir, nous sommes considérés
13:09comme la ville du manioc et nous voyons là des machines à écraser le manioc. C'est pour
13:14magnifier l'oeuvre de cette femme qui contribue au quotidien, au développement de cette nation.
13:20Les prises de parole de ces circonstances s'illustrent par leur prédoyer en faveur
13:25de ces actrices de développement qui doivent faire l'objet d'une attention particulière.
13:29Tout ce que nous venons de voir là appelle quel commentaire de votre part ? Moi je dis il faut
13:39continuer à encourager ces femmes qui travaillent durement parce que si la femme rurale n'existe pas,
13:46vous n'allez pas manger au rumial. Personne ne mangera, personne ne vivra. Donc il faut
13:53donner les moyens financiers pour renforcer le dynamisme de ces femmes et je crois que
14:01madame le ministre a compris et qu'elle est en train d'aller travailler pour cela.
14:10D'ailleurs elle a reconnu et salué le dynamisme de ces femmes rurales.
14:14Ah oui bien sûr.
14:15Les villages ne se ressemblent pas, les activités rurales non plus. Décrivez-nous un peu vraiment
14:23sommairement la journée type d'une paysanne dans votre commune. Elle commence à quelle heure,
14:29s'achève à quelle heure, elle est faite de quel type d'activité ?
14:33À fin l'aube, vous savez comme c'est la femme qui est la mère nourricière,
14:38elle se lève dès le champ du coq et puis avec ses enfants et après les enfants réchauffent la nourriture
14:46et accompagnent ceux qui peuvent accompagner les enfants et donnent le repas au mari et après très
14:56tôt elle prend son panier pour le champ parce qu'elle doit travailler avant que le soleil n'apparaisse
15:01et en mi-journée elle rentre et s'approvisionne de ce qu'elle viendra préparer pour attendre le
15:10retour de ses enfants et dès qu'elle finit de préparer les enfants arrivent, ils mangent et
15:17après ils demandent aux enfants d'apprendre, elle peut regarder la télé parce que vous allez
15:24trouver des villages électrifiés parce qu'elle doit s'informer de ce qui se passe au Cameroun et
15:30dans le monde entier et après ce couche voilà comment est-ce que la femme regarde la fin de
15:35sa vie. Notamment en regardant la CRTV ? La CRTV bien sûr. Et là-bas évidemment il n'y a pas de
15:44ménagère y compris chez madame le maire ? Non pas du tout, pas de ménagère parce que madame
15:50le maire j'ai été élevée durement donc on m'a appris à travailler avec mes mains donc je fais tout.
15:58Bon la ménagère un peu au niveau de Yaoundé, un peu de temps en temps mais au village pas de
16:05ménagère. Madame le maire elle va au champ comme toutes les femmes, elle ramène son légume pile et
16:12prépare comme tout le monde. D'ailleurs que si je ne le fais pas je ne suis pas tranquille parce
16:17que je suis née dans ça. Je voudrais que vous insistiez encore sur les activités rurales qu'on
16:24pratique le plus au quotidien notamment les femmes d'Afanlou. C'est quelles activités ? Les activités
16:31que les femmes d'Afanlou pratiquent elles font, elles cultivent le maïs, le manioc qu'elles
16:41transforment en plusieurs variétés et la banane plantain et le macabre elles font aussi dans le
16:52cacao, ils ont des champs de cacao. Voilà un peu de pêche et l'élevage, petit élevage et voilà
17:04est-ce que ce qu'on fait à Afanlou, ce que la femme rurale d'Afanlou fait. Est-ce que là-bas
17:10peut-être dans le déploiement de la commune, on parlera des activités de la commune après mais
17:14est-ce qu'il y a quand même un accompagnement en termes par exemple de création de structures
17:20à même de transformer certains vivres venus du champ localement ? Merci de me poser cette
17:30question. Vous savez nous sommes un bassin de production pour trop de bananes plantain et je
17:36crois quand on créait l'association Angundal dont j'ai parlé plus haut, il y a eu plus de 4 000 femmes
17:45Afanlou qui sont arrivées et on venait de nommer le ministre Kecha et le ministre Bayroumbé qui
17:53sont arrivés, ils ont été impressionnés et je vous rappelle que chaque mois à Afanlou on fait des
17:58canters de plantain. Parfois on n'arrive pas à y couvrir tout et le ministre a été impressionné par
18:05ces bananes plantain qu'on nous a offert. Il nous a offert par l'entremise des chefs d'état une
18:12usine de transformation de plantain. Donc ça signifie que les jours à venir on aura une usine
18:17de transformation de plantain. D'ailleurs que je vous invite, je vous inviterai le jour là qu'on
18:21va inaugurer pour venir vivre, pour venir voir ce que la femme d'Afanlou produit et les plantains
18:28d'Afanlou sont beaux parce qu'on ne connaît pas utiliser les engrais. Il y a en ce moment une
18:36embellie dans le secteur du cacao, cela se ressent dans votre commune ? Bien sûr, c'est pour vous
18:45dire qu'Afanlou on travaille en harmonie avec les hommes parce qu'on a créé une coopérative
18:53cacaoïère. Donc où les hommes, tout le monde, femmes, hommes sont repos. Et aujourd'hui on en
18:59profite parce que le marché dernier on a vendu un kilo de cacao à 3 750 francs. Et je vous dis,
19:08je vais profiter là pour annoncer qu'on a un marché, on regroupe, on aura un marché témoin le 25
19:16de ce mois. Une initiative impulsée par le ministre Mbargata, à qui j'ai dit même.
19:21Merci à la population d'Afanlou. Je dis merci au ministre Mbargata. Qui est de la meuf où est Afanlou,
19:30par ailleurs. Et qui a pris cette initiative. Dans le 25, on pourra vendre plus de 3 750 francs comme
19:38on a vendu au marché dernier. A titre anecdotique quand même pour la vie rurale, justement la
19:46saison cacaoïère c'est également une période qui suscite souvent du désordre dans certains
19:54ménages. Il y a des femmes qui s'en vont, arrachées par les planteurs. Est-ce que des scènes de cette
20:01nature là, vous les vivez là-bas ? Parfois vous êtes appelé à arbitrer en tant que maire ? Je
20:07crois qu'Afanlou, nous ne vivons pas ces scènes parce que les femmes d'Afanlou n'attendent pas
20:12l'argent du cacao pour subvenir à leurs besoins. Donc elles ont l'argent à tout moment. Elles ne
20:19regardent pas beaucoup l'argent du mari. Donc comme elles sont autonomes financièrement, nous n'avons pas
20:26séparé ces scènes d'Afanlou. Une fois qu'on a fini de les célébrer, les femmes rurales retournent
20:36évidemment à leur quotidien où la vie n'est pas toujours en rose comme votre tenue. Quels sont
20:44les problèmes, du moins ceux qui méritent d'être soulevés ? Les problèmes de la femme rurale.
20:50Les problèmes de la femme rurale c'est d'abord le financement. Renforcer la femme rurale parce
20:59que pour faire ces travaux, pour faire ça à grande échelle, il faut avoir des moyens.
21:05Elles en ont déjà mais les moyens ne permettent pas qu'elles fassent parce qu'il faut faire une
21:10agriculture mécanisée. Donc voilà un problème qu'on espère qu'il y aura une solution. On a
21:18aussi le problème des terres. Aujourd'hui à Afanlou, nous faisons l'objet des menaces, des
21:24prédateurs, des hommes tapis dans l'ombre qui viennent pour arracher les terres d'Afanlou. Sans
21:32terres, Afanlou n'existerait pas. Voilà le problème. C'est des forces exogènes qui viennent
21:37pour arracher nos terres parce qu'ils ont compris que nos terres étaient fertiles.
21:41Est-ce que ça ne se passe pas avec la complicité, peut-être la bénédiction de certaines élites,
21:47y compris élites politiques et municipales, administratives, ainsi de suite ?
21:54Bon, je ne peux pas dire avec la complicité des élites. Ça peut se passer avec la complicité
22:00de quelques individus du village qui ne veulent rien faire et qui croient qu'ils vont s'enrichir
22:06à travers les terres. Mais il y a la complicité un peu aussi avec les autorités administratives
22:13parce que décrié de la situation, vous ne voyez pas vraiment la réaction. Or, on ne défend pas,
22:23mais on ne vend pas les terres d'Afanlou. Nous voulons aussi qu'on nous associe. Quand ils
22:29viennent, on peut donner les terres pour cultiver à grande échelle, pour développer le coin,
22:35mais nous, on ne les vend pas. Est-ce que les traditions, les coutumes là-bas permettent
22:43aux femmes rurales d'être épanouies, de jouir, par exemple, de l'héritage, du foncier et ainsi de
22:54suite ? Je peux dire en partie parce que la femme d'Afanlou reçoit les enseignants. Quand on se
23:02retrouve chaque mois, on fait venir les experts pour venir dire les droits de la femme, leur donner
23:09leurs droits. Qu'est-ce qu'ils ont le droit, que la femme a droit à quoi pour enseigner au plan
23:14éducatif ou au plan social. Donc, elles sont avisées de ce qu'elles doivent recevoir. Bon,
23:23ce n'est pas souvent facile, mais on essaie, l'exécutif, on essaie d'habituer, d'accompagner.
23:30On va jusqu'à l'impact, jusqu'à l'injustice. Les relations avec les hommes, vous en avez parlé
23:37un peu tout à l'heure, mais j'aimerais qu'on s'attarde encore là-dessus. Elles évoluent,
23:44ces relations-là, dans le bon sens ou dans le mauvais, en ce qui concerne votre commune et
23:50peut-être même de façon globale, au niveau des femmes rurales au Cameroun, de votre point de vue.
23:55Bon, les relations avec les hommes, c'est la complémentarité, je peux dire. Les hommes,
24:03je suis Afanlou, les hommes ont compris qu'il faut s'associer à la femme pour que le développement
24:09décolle normalement. Donc, c'est le respect entre les hommes et la femme et ce respect s'impose par
24:19rapport au travail et au dynamisme de la femme rurale. Vous ne demandez pas plus de pouvoir que ça ?
24:26Nous demandons le pouvoir, non, on ne peut pas demander, on ne demande pas plus le pouvoir,
24:31mais on demande de nous donner ce qui est de droit. Ce qui est de droit, je veux dire,
24:36par exemple, politiquement, on nous a demandé, le chef d'État a instruit qu'on nous donne 30%,
24:43mais vous allez voir, les 30%, c'est limite au niveau des listes, non de l'exécutif. Et c'est
24:49pour cela, je profite même, en tant que présidente des femmes maires, il y a un séminaire qu'on
24:56prépare avec l'aide des organismes Omnifem, GIZ, pour faire une plaidoirie, pour demander qu'on
25:06nous donne les 30%, au moins. Est-ce que vous pouvez comprendre que sur 374 maires au Cameroun,
25:14on n'a que 39 femmes ? Ce n'est pas normal. Et quand on sait que la politique, c'est la femme qui
25:20l'a fait et on est 52, qu'on nous donne les 30%, au moins, au niveau des exécutifs. On a ratifié les
25:29chartes. Par exemple, Beijing. Depuis, on a dit 30%. On ne veut pas que ce soit un slogan,
25:36mais qu'en pratique, on nous donne ça. Et parce que c'est de notre droit, parce que nous sommes
25:42plus nombreux et on milite avec le cœur, on milite sincèrement. On aura l'occasion de reparler des
25:49questions politiques tout à l'heure. Je voudrais vous proposer un arrêt sur la route qui fait
25:57beaucoup d'accidents et de morts du fait des gros porteurs. Il y en a eu, d'ailleurs,
26:03cette semaine encore, en plein centre urbain de Yaoundé. Voici les dégâts des gros porteurs
26:12sur nos routes. Un regard de Aboubakar Abou. Ils sont souvent pointeux du doigt, accusés d'être les
26:22principaux coupables des drames sur nos axes routiers. Les camions et autres mastodontes
26:27de la route. Mais que se trame-t-il dans l'esprit de ces chauffeurs? Il faut revoir le salaire des
26:33chauffeurs et les primes. C'est impossible pour un chauffeur de prendre les 100 000 francs. Il
26:38passe un mois, deux mois sans rentrer chez lui. C'est ça qui cause l'accident. La répression
26:43pourrait bien être le mot d'ordre. C'est difficile de sanctionner dans ce contexte. Tu sanctionnes un
26:49chauffeur aujourd'hui, le lendemain, il est dans une autre entreprise et il conduit un autre
26:54camion. Pour leur part, les camionneurs estiment que la responsabilité doit être partagée car la
27:16route est un terrain jeu complexe pour tous. Combien d'auto-écoles forment les conducteurs
27:29de grumiers? Est-ce que ces auto-écoles ont même les grumiers pour la pratique? La plupart des
27:34chauffeurs apprennent à conduire sur le terrain. Quoi qu'il en soit, il faut frapper fort pour
27:40endiguer cette hécatombe qui nous guette à chaque virage. Il faut savoir que c'est un crime et il
27:46faudrait les sanctionner à la hauteur des actes qu'ils ont véritablement posé. Mieux vaut garder
27:52le pied sur le frein. Aller trop vite peut nous laisser sur le bas-côté de la route. Loin de
27:58regard, compatissant. Et je vois que vous avez un regard compatissant madame le maire. Comment
28:05réagissez-vous à cet élément? Oui, un regard compatissant c'est vrai mais ça fait très mal parce
28:12qu'il y a un problème ici dans ce pays. On n'applique pas les lois ou les arêtés. Mais je me rappelle que
28:19le préfet avait pris l'arêté pour que ces camions ne puissent pas circuler dans la journée. Il y avait
28:25une heure à Yaoundé. Mais rien n'est respecté parce que si on avait respecté, on n'aurait pas eu ce
28:32drame. Mais moi j'interpelle les autorités administratives de faire quelque chose, d'appliquer
28:41ce qu'ils prennent comme décision. L'épanouissement de la femme rurale passe aussi par la maîtrise
28:49des enjeux de la modernité à l'instar du commerce en ligne, des TIC, des réseaux sociaux et ainsi de
28:56suite. Est-ce que de votre point de vue, les Camerounaises des villages intègrent suffisamment
29:02ces enjeux et en tirent avantage? Je peux dire oui et non parce qu'à Fanloum, on n'est pas
29:14connecté au réseau téléphonique. Ce qui freine, dont vous savez, les TIC, c'est qu'il faut avoir
29:20l'internet. Mais qu'à cela ne tienne, qu'est-ce que la commune fait? J'ai mis une bibliothèque qui
29:27peut intéresser les femmes, qui intéresse les femmes à venir lire. Et chaque année, nous prenons
29:33dix ou quinze femmes qu'on envoie à IAI pour venir se faire former. Et je crois que si on est
29:40connecté à l'internet, il y aura plus d'évolution. Est-ce que cette démarche ne devrait pas venir des
29:48autorités municipales? Mais bien sûr, j'avais saisi tous les opérateurs et il y a un qui m'a écrit que la
30:00population de Fanloum ne permet pas de venir installer son réseau à Fanloum. Bon, qu'à cela ne tienne,
30:10nous, on a continué. On est maintenant en train de parler avec Camtel. Ils sont passés, ils ont fait
30:17des études, on attend. Donc vous devez encourager vos populations à opérer un boom démographique pour
30:28augmenter le nombre de la population? Mais bien sûr, parce que pour l'anecdote, le sous-professeur qui
30:35est arrivé, il a demandé que chaque mois, il doit avoir des naissances. Et quand une femme accouche,
30:42il donne des cartons de savon. C'est pour encourager la population. On va maintenant parler effectivement de
30:49la mairie de Fanloum. Et avant d'y arriver, puisque vous êtes maire, racontez-nous un peu votre
30:55anecdote. Comment chopez-vous le virus de la politique? Comment vous arrivez d'ailleurs au
31:02poste de maire? Merci, mon parcours politique est un peu long. Je suis née dans une famille politique
31:15parce que mon père a été député de mandat. Mais bon, ça ne me disait pas grand chose. Je me suis
31:21retrouvée au Nord et étant au Nord pour travailler, ce n'était pas pour aller faire la politique. Et
31:28dans mon travail, les élites du Nord ont vu quelque chose en moi. Je me rappelle, monsieur hier, deux fois
31:36il est venu me chercher pour me mettre dans les listes. Et je leur disais, non, le travail que je suis
31:41venue faire, si je commence à faire la politique, je vais perdre les clients. Mais avec
31:46insistance, je me suis engagée. Et quand je m'engage, comme je suis passionnée dans tout ce que
31:52je fais, j'ai commencé à faire sortir les femmes qui étaient très difficiles. A l'époque, les femmes
31:59ne sortaient pas. J'ai encouragé les femmes à sortir. Elles m'ont suivie. Surtout les femmes qu'on appelle
32:06Kirdy, les non-chrétiennes. Et après, les autres ont suivi. C'est comme ça que je me suis fait un nom.
32:15J'ai tout devenu incontournable. Parce que c'est moi qui... J'étais secrétaire des sections. Mais pour
32:22arriver secrétaire des sections, ça n'a pas été facile. Parce que je me rappelle, on a fait un consensus de deux
32:28semaines. On ne s'entendait pas. Et le jour-là, le feu Moussa Yaya était dans la salle.
32:37Moussa Yaya Sarkifada.
32:39Il n'était pas à son âme. Il était dans la salle. On a dit non, je ne peux pas. Je ne peux même pas être secrétaire des
32:45sections. J'ai dit ok. Si je laisse la présidence et que vous refusez, je vais partir. Je me suis levée. Et toute la
32:55salle s'est vidée. Et le feu Moussa Yaya a dit que ce poste n'est pas inamovible. Si cette femme part, vous allez
33:04avec qui? C'est comme ça qu'on m'a rappelé dans la salle. Et on a signé le consensus. Et si bien que toutes les femmes
33:14jusqu'à aujourd'hui, j'ai toujours un pied au nord.
33:18Un pied au nord et un autre dans votre mairie?
33:22Oui, je reviens au sud. Parce que le feu Marie a été affecté. Et je vous dis, on m'a dit non, même s'il a affecté quand
33:34il a fait la politique chez nous. J'ai dit non. Au nord, je rentre chez moi. Et j'entre vraiment en politique. Je deviens
33:42mère. Comment? Parce que quand je vais au village, je trouve mon père qui est il y a très fatigué. Il me dit je voudrais
33:51que tu viennes faire la politique ici. J'ai dit non papa, vous avez des garçons. Il m'a dit non. Vous voyez tout le
33:59travail que j'ai fait. Parce que c'est mon père qui est le bâtisseur de la ville. Le travail est en train de mourir. Et c'est par
34:05sentiment qu'il a commencé à pleurer. Et j'ai dit je vais le faire. Mais tant au nord, chaque mois je partais dans mon village,
34:13je faisais les vivres et tout. Je réunissais les gens. Je leur donnais, mais sans ambition d'être mère. Je le faisais vraiment
34:23par solidarité et parce que je suis généreuse. Je ne savais pas que ça m'ouvrait les portes. Et quand je me suis engagé, j'ai regardé
34:32l'environnement. J'ai trouvé, il y avait les champs de cacao abandonnés. Les producteurs n'avaient même pas de fonds d'utilisation du tout.
34:39C'est là où j'ai créé donc la coopérative cacao hier. Et j'ai commencé à motiver, à donner les fonds d'utilisation pour rien chaque
34:48année pour que ces gens-là soient travaillés. Et j'ai acheté les plastiques, les sachets pour distribuer à chaque jeune. Et je le faisais pour les
35:02deux arrondissements parce qu'à l'époque, ici et à Fanlum, il n'y avait qu'une seule section. Donc j'ai travaillé à Fanlum, j'ai travaillé ici.
35:10C'est pour ça qu'aujourd'hui, je suis incontournable ici.
35:14Et que vous êtes devenue mère.
35:15Votre mairie, si vous voulez la vanter, disons, à des partenaires ou même à des touristes, vous allez leur dire quoi s'agissant des spécificités et des atouts ?
35:45Il y a les collines, il y a les rivières, il y a même la forêt dense. Et là-bas, on respire l'air non pollué.
35:54L'air bio, comme on dit.
35:56Voilà. Il n'y a pas de problème de mobilité, comme il y a à Yaoundé.
36:02Toutes les communes du Cameroun ont des problèmes de voirie municipales à l'état, on va dire, peu enviable, mais aussi d'hygiène et salubrité.
36:14Ces problèmes-là ont-ils des débuts de solution dans votre mairie qui peuvent servir aussi aux autres mères qui regardent cette émission ?
36:22Mais bien sûr, au niveau de ma mairie, j'ai acheté les fûts que j'ai posés dans chaque carrefour.
36:30Et chaque personne, ceux qui ont des boutiques, savent que je ne devrais pas trouver un sachet, comme ils appellent, kitoko, un sachet jeté.
36:43Tout le monde a l'obligation d'aller jeter ça dans la poubelle.
36:47Et cette poubelle doit être ramassée par un agent municipal qui utilise les tricycles pour faire la propreté.
36:56Et comme c'est une commune à vocation rurale, on défriche chaque matin les espaces et on balaie pour que la ville soit propre.
37:05Vous allez trouver, il y a les pavés, il y a même déjà le gravionnage. On essaie de transformer ce village en ville.
37:13Et les routes, disons, communales qui desservent justement les villages, ce sont des routes qui sont en général abandonnées.
37:22Quel est leur état et comment vous les entretenez dans votre commune ?
37:30Chaque année, j'essaie d'entretenir les routes d'Afanloum. On ne connaît pas les mauvais états des routes d'Afanloum.
37:38Et chaque jeudi, j'ai mis le comité des villages en place. Chaque village, chaque jeudi, ils doivent défricher les routes, déboucher les carnivores.
37:53Ils le font chaque jeudi. Ils savent que c'est une obligation.
37:58Quand je suis là, moi-même, je prends la machette et je me rends dans un village et je dis aujourd'hui, je fais un calendrier, je suis chez vous,
38:05nous allons travailler ensemble là où les gens sont réticents.
38:09Je dis, Madame l'Aubert est là, vous allez me trouver. Six heures, je garde la voiture, je prends la machette, je commence et tout le monde me suit.
38:17C'est comme ça qu'on entretient. Et pendant les vacances, nous prenons le jeûne pour le faire.
38:24Quels sont les grands projets en vue ou même en cours qui pourraient changer la physionomie d'Afanloum ou le quotidien des populations dans un futur proche ?
38:36Il y a déjà l'hôtel des villes qui est en construction, R plus 1, à Afanloum. Il y a la sous-préfecture, la gendarmerie qui sont déjà construites.
38:46Maintenant, il y a cette usine de transformation de plantain dont le marché est lancé et nous allons continuer avec l'assainissement et la construction des logements sociaux
38:58pour transformer, pour faire vivre, pour que tout le monde reste et se plaie à Afanloum.
39:07Certains maires sont souvent à couteau tiré avec les adjoints ou même d'autres collaborateurs comme le receveur municipal.
39:16Dans votre cas, c'est la paix, la paix armée ou carrément la guerre ?
39:21Dans mon cas, actuellement, c'est la paix avec mon receveur municipal. Mais avant, il y a eu un peu parce que moi, dans ma vie, je suis trop exigeante.
39:32J'aime les choses bien faites et je suis rigoureuse. Au niveau de l'exécutif communal, c'est la paix qui règne.
39:41Les conseillers, moi, je ne connais pas les tiraillements qui se passent. Quand il y a un problème, on s'assoit, on se retrouve régulièrement.
39:48Parce que dans les métuples, les travaux, on est toujours là. Les conseillers sont là, les adjoints sont là, on se retrouve régulièrement.
39:57Donc, chez moi, je ne connais pas de problème.
40:02Un mot sur les sources de financement de la commune. On sait qu'elles sont décrites globalement dans le Code général des collectivités territoriales décentralisées.
40:12Mais lorsque le maire est comme vous, présidente d'une microfinance, directrice générale d'une entreprise,
40:20est-ce qu'il n'y a pas de confusion entre les caisses, c'est-à-dire les fonds de la mairie, et ceux de vos structures privées, au point de causer des problèmes de gouvernance ?
40:31Je ne crois pas. Le maire sait faire la part des choses. Je peux dire même que la commune profite de…
40:43De vos revenus personnels.
40:44Voilà, de mes revenus pour faire certaines activités. Vous savez, ce n'est pas un secret.
40:51Ma commune est, je peux dire, l'avant-dernière en matière financière dans les centimes que nous recevons.
41:02Je peux dire le montant, ça ne me gêne pas.
41:06Des centimes additionnels communaux.
41:08C'est dérisoire.
41:10Mais vous avez toutes les sollicitations d'une commune.
41:15Donc, les réalisations de la commune d'Afghanistan produisent plus que les transferts de l'État.
41:22Bon, il y a aussi nos partenaires comme l'OFECOM, où de temps en temps, on peut aller demander, solliciter un financement là-bas.
41:35Il y a aussi les partenaires internationaux. Par exemple, la mairie d'Afghanoum est électrifiée par l'AMF.
41:43L'Association internationale des maires francophones.
41:49L'Association internationale des maires francophones, bien sûr.
41:51Et les centres de santé sont électrifiés par EDF de la France. Voilà d'où sort le financement de la commune d'Afghanoum.
42:02Un dernier arrêt pour parler de la vie étudiantine qui donne lieu à un ensemble de petits commerces autour des campus universitaires et des villes universitaires.
42:16Nous allons tout de suite au campus de Yaoundé 1 pour voir ce qui s'y fait et qui s'y pratique comme activité sous la conduite de Boris Nkenge.
42:28Le geste mécanique, la recette magique. Oeufs spaghettis mijotés puis enfilés dans un bout de pain.
42:34La formule de Siméon est un coupe-fin pour les étudiants de Yaoundé 1.
42:38Je sors de la maison parfois à 7 heures et je rentre dans les 22 heures.
42:42Ça me permet de faire mes cours, de faire mes travaux dirigés, de faire mes travaux pratiques et attendre de rentrer à la maison pour pouvoir manger.
42:51Au campus lui-même, le magicien de la poêle jongle bien entre les petites bousses et l'inflation des aliments pour faire danser les mâchoires.
42:59Normalement, un espage c'est 350, peut venir avec 300, on gère, ça dépend de ce qu'il a.
43:05Parfois il n'en a pas, mais comme on dit souvent, si tu manges une fois, deux fois quelque part, tu peux dire que ça se retient dans la maison.
43:12Sur le plateau à Temenge, le transfert d'argent est un bon réseau.
43:16Principale connexion entre les portefeuilles des parents et les poches des étudiants.
43:20Si vous voulez faire un retrait d'argent, vous allez comprendre avec moi que sortir du campus à ce niveau-là, c'est très compliqué.
43:26Or, au niveau du campus, vous pouvez facilement faire votre retrait.
43:29Des subsides qui se dépensent en crayons, papiers et autres matériels didactiques chez ce petit commerçant, ambulant ou fixe.
43:37Vous avez TP, vous allez à un laboratoire pour acheter des équipements comme les formats, les CAE, les BIC, un peu proche.
43:43Un petit jeunesse, ça et là, une petite économie sans laquelle la vie d'étudiant ne serait pas la même.
43:50Campus de Dent à Ngaoundéré, où vous avez effectué une partie de vos études, je crois.
43:57Oui, moi j'encourage ces étudiants, parce que moi je me suis passé par là.
44:04Au lieu d'aller voler, il faut faire ce petit métier pour soutenir leurs études et soutenir même les parents qui n'ont rien.
44:15Moi, aujourd'hui, quand un étudiant, moi j'en utilise dans mes entreprises.
44:20Quand un étudiant se présente, je le recrute parce que je sais ce qu'il vit pour arriver à faire ses études.
44:31Nous sommes, disons, en fin de mandat pour vous les maires.
44:36Évidemment, le président de la République a prorogé cette fin de mandat, a prorogé vos mandats en tout cas, le mandat des exécutifs communaux.
44:47Mais si on vous demandait aujourd'hui, qu'avez-vous fait de votre mandat, ce que vous avez réalisé de majeur pour les populations, vous répondriez quoi ?
44:57Quelles réalisations sont énormes ?
44:59Je commence par le désenclavement de la commune, de l'arrondissement des patients d'opposition.
45:06En passant par l'éducation, où chaque école a reçu la construction des salles de classe et les maisons d'astreinte pour les enseignants.
45:16Nous partons au niveau de la santé.
45:18Au niveau de la santé, il y a eu des constructions de centres de santé et des logements d'astreinte pour les médecins et les infirmiers.
45:29Et tous ces centres de santé sont équipés aujourd'hui.
45:32Vous avez un problème de santé, vous n'avez pas besoin de montagnes à Oudepour acheter, parce que même au niveau des produits, vous allez les trouver dans nos centres de santé.
45:43Et l'eau, chaque village a de l'eau.
45:48Les villageois ne peuvent plus aller à la rivière parce qu'ils ont des forages.
45:52Et nous essayons aussi de construire des mini-centrales dans chaque village pour donner de la lumière.
45:59L'éclairage public est donné dans tous les villages de l'arrondissement.
46:05Maintenant, au niveau institutionnel, on continue à saigner.
46:09Au niveau économique, on a créé le marché, les magasins de stockage, les boutiques.
46:17Aujourd'hui, vous venez si vous voulez rester, faire le commerce, vous allez trouver des boutiques qui vous attendent à Falun.
46:24Vous vous installez au niveau social.
46:29On a tenu à couvrir tous les domaines aujourd'hui.
46:35Le chômage des jeunes et l'exode rural sont des problèmes qui se posent de façon permanente dans les communes, disons, de l'arrière-pays.
46:47Comment vous, vous réussissez à retenir les jeunes dans votre commune et à les occuper ?
46:54Ce que nous faisons depuis que nous sommes là, chaque année, on essaie d'abord de re-recenser tous les jeunes de la commune qui ont des diplômes.
47:03Lorsqu'on lance les concours, nous prenons sur nous à financer les dossiers et à suivre ces jeunes.
47:13Beaucoup ont été casés.
47:17Pendant les vacances, nous offrons des stages de vacances.
47:22Nous organisons des championnats dans chaque village.
47:26On continue à donner, ceux qui sont dans la culture, les pépinières.
47:32L'année passée, nous avons acheté, je crois, 110 000 pépinières qu'on a distribuées gratuitement aux jeunes
47:41pour qu'ils fassent le cacao.
47:47Terminons par deux ou trois considérations politiques.
47:51Nous vivons une période marquée par ce qu'on appelle depuis l'Antiquité les assassinats politiques
47:58par lesquels on se débarrasse de ses adversaires sans forcément verser du sang.
48:03Est-ce que c'est dans cette ambiance que se préparent 2025 et 2026 à Fanlum ?
48:11Non, pas dans cette ambiance parce qu'à Fanlum, nous sommes avec les militants chaque jour.
48:17On les suit, on connaît leurs problèmes, on essaye.
48:22Quand on peut les résoudre, ça signifie qu'on est en contact permanent avec les militants.
48:29Les assassinats, c'est vrai, l'ambition est légitime.
48:34Mais on connaît les adversités, mais pas au niveau d'arriver au niveau de l'assassinat.
48:40On a les adversaires, c'est vrai, parce que moi qui vous parle, pour être maire au deuxième mandat,
48:47il fallait voter en présence des gendarmes parce que c'était violent.
48:51J'avais trois hommes face à moi, c'était très violent.
48:57Mais on finit toujours par se retrouver après et faire cette paix et continuer.
49:05Parce qu'à Fanlum, on ne connaît pas une autre partie.
49:11À Fanlum, c'est le NDPC qui passe dans le sang.
49:14On ne parle que NDPC, on ne chante que NDPC, c'est notre religion.
49:18On n'est pas prêts à changer.
49:20Mais il y a toujours des guerres intestines au sein du NDPC.
49:24Mais les guerres ne manquent pas parce que c'est légitime.
49:28Mais à la fin, on finit toujours par s'entendre.
49:31Quand la victoire est là, elle est là.
49:35Les rapports entre président des sections et chef de délégation permanente du NDPC
49:42sont empoisonnés par des batailles d'égo et des luttes d'influence.
49:46Dans la Meufo et à Famba, ces chefs de délégation-là,
49:50est-ce qu'ils vous font tant ombrage et problème sur le terrain ?
49:56Chez nous, on a la chance qu'on ne connaît pas ces batailles dans le département
50:02parce qu'on a un chef de délégation qui écoute et suit ses enfants.
50:08Je peux dire que chaque militant connaît le comportement,
50:13il suit et essaie de résoudre.
50:16C'est le respect, c'est la complémentarité.
50:19La preuve n'est que le 25, il organise un marché afin de l'engrouper.
50:26C'est pour vous dire qu'il connaît les problèmes de chaque coin,
50:30de chaque arrondissement et de chaque militant.
50:33Il gère la politique dans la Meufo et à Famba comme un père.
50:38Un père qui suit et qui écoute.
50:41Donc les batailles-là, on ne les connaît pas dans la Meufo et à Famba.
50:45Vous répondez comme ça juste pour éviter des ennuis avec le ministre Lugmagoua Mbarga Tangana
50:51ou alors c'est vraiment la réalité ?
50:53C'est vraiment la réalité.
50:55Vous savez, on sait que moi j'ai une parole franche.
50:58Ce que je dis, je pense que je le dis.
51:01Quand c'est mauvais, je le dis.
51:03Ce n'est pas pour flaquer, mais c'est vraiment paisible parce qu'il s'est managé.
51:09Il dit souvent une parole, il faut faire l'économie des batailles.
51:15Il nous dit sérieusement, il faut faire l'économie.
51:18Si vous pouvez éviter, il faut laisser.
51:20Quand vous partez, vous êtes gonflé, vous allez vous calmer.
51:26Est-ce que vous pouvez faire l'économie de cette bagarre ?
51:29Et dès qu'il vous parle comme ça, il va vous écouter et il va trouver une solution.
51:34C'est vraiment un monsieur paisible.
51:38Marie-Angèle Meyanganoa, faire de la politique, c'est se salir les mains,
51:44du moins au sens de Jean-Paul Sartre.
51:46Pour une femme comme vous, vous les avez déjà salies jusqu'au poignet ou jusqu'au coude
51:53pour arriver au niveau où vous êtes ?
51:56Je n'ai jamais sali les mains.
51:58Moi je fais une politique vraie.
52:01Et comme je dis toujours à mes militants, ce que je peux faire, je le fais.
52:06Quand je ne peux pas, je vous dis, je ne peux pas le faire.
52:09Je n'ai pas besoin de me salir les mains parce que je crois en Dieu.
52:13Si je suis arrivé là, si je suis ce que je suis aujourd'hui,
52:17c'est parce que j'ai la crainte du Seigneur et c'est lui qui m'a mis là où je suis.
52:21Et d'ailleurs, je leur dis toujours dans la meuf ou la femme,
52:24tout le monde ne peut pas être ministre,
52:26et que si vous croyez en Dieu, Dieu donne à chacun sa place.
52:30Personne ne prend la place de l'autre.
52:33Et si nous croyons en Dieu, on va faire l'économie des bagarres inutiles.
52:38Donc moi je n'ai pas besoin de me salir les mains pour arriver là où je suis.
52:43Au RDPC, et ce sera ma dernière question,
52:47beaucoup de femmes et de jeunes estiment ne pas avoir le beau et le bon rôle
52:52dans les appareils du parti et même les appareils du pouvoir administratif.
52:58Vous qui êtes la seule femme présidente de section
53:01et seule femme maire titulaire dans le département de la Mofo et Afamba,
53:06cela vous suffit-il ou alors vous piafiez d'impatience
53:11pour avoir, disons, quelque chose de plus costaud, de plus fort ?
53:17Je crois que pour moi, je me plais là où je suis,
53:20mais je remets entre les mains de Dieu parce que ma voie est tracée par Dieu
53:26et je prends ce qu'il me donne.
53:28S'il arrive qu'il me donne autre chose, je prendrai, mais je ne cherche pas.
53:33Donc si vous êtes devant votre président national,
53:36devant le président national du RDPC en ce moment, vous n'allez rien demander ?
53:41Non, je ne vais rien demander, mais je vais lui dire merci
53:45parce qu'il s'occupe de la femme en général au Cameroun
53:50et qu'il continue à soutenir la femme.
53:53Marie-Angèle Meyanganoa, maire de la commune d'Afanloum,
53:57merci d'avoir accepté l'invitation d'Actuality Hebdo.
54:00Merci Romuald.
54:02Mesdames et messieurs, tout passe et nous passons tous, mais ce pays restera.
54:08Prenons donc grand soin de notre chère patrie, notre terre chérie, le Cameroun.
54:13Bonsoir.