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00:00 Bonsoir. Tous les diplomates connaissent bien l'affirmation peu diplomatique de Charles
00:29 de Gaulle en début de la seconde guerre mondiale dans une conversation avec Clementine Turtile,
00:35 l'épouse de l'ancien premier ministre britannique de l'époque. De Gaulle disait alors les
00:40 États n'ont pas d'amis, seulement des intérêts. Dans la relation qui lie le Cameroun à l'Union
00:47 Européenne depuis plus de 60 ans maintenant, ces intérêts ont des chiffres plutôt éloquents,
00:54 environ 40% des exportations totales du Cameroun en direction du marché européen et presque
01:02 30% d'importations en provenance de l'Europe, ce qui fait de l'Union Européenne le premier
01:08 partenaire économique de notre pays. Dans le jargon diplomatique, ces intérêts portent
01:14 un nom plutôt accorte et d'une suave poésie, accord de partenariat économique ratifié
01:21 par Yaoundé le 22 juin 2014. Depuis le 4 août dernier, cet accord est entré dans sa huitième
01:28 phase, prévoyant des exonérations fiscales de certains produits allant de 40 à 100%.
01:35 Pour comprendre les ressorts, évaluer les retentissements et sonder l'avenir de cette
01:40 relation, Actualité Hebdo signe un accord ponctuel d'entretien avec un haut fonctionnaire
01:46 européen dont la redingote des diplomates a fait la valse de plusieurs pays d'Afrique
01:51 depuis 2010, au point de le faire passer pour l'Africain de Bruxelles. Philippe Vandamme
01:57 est depuis le 21 avril 2021 l'ambassadeur-chef des délégations de l'Union Européenne au
02:04 Cameroun, dont la mission s'achève officiellement ce 30 août 2023, dernière grande messe médiatique
02:11 ce dimanche dans votre magazine. Philippe Vandamme, bonsoir et bienvenue.
02:15 Vous avez hâte de quitter le Cameroun ou alors c'est des larmes aux yeux que vous partirez
02:21 dans quelques jours ?
02:22 On n'a jamais hâte à quitter un pays, mais c'est vrai qu'on a toujours des sentiments
02:28 mélangés parce qu'il y a des choses qu'on aurait voulu achever et qu'on n'a pas pu
02:34 terminer, mais il y a d'autres défis qui nous attendent ailleurs, donc on est toujours
02:39 dans des sentiments mélangés. Moi je voulais quand même faire un petit commentaire sur
02:42 votre citation de Tchernobyl.
02:44 De Tchernobyl ?
02:45 Non de Charles de Gaulle pardon, à Madame Churchill. Il est clair qu'effectivement
02:51 en relation internationale on n'a que des intérêts, mais les intérêts n'excluent
02:57 pas l'amitié non plus. Et je pense que quand on quitte un pays, c'est ce mélange-là
03:01 qui effectivement suscite des sentiments ambiguës parce qu'effectivement on quitte
03:07 des amis et il y a toujours un moment un peu difficile.
03:13 Le Cameroun dit-on est un pays difficile à connaître, y compris pour les Camerounais
03:18 eux-mêmes. Vous avez le sentiment avant de partir de connaître le Cameroun ?
03:23 Alors là je peux vous rassurer puisque je ne prétends pas avoir compris le Cameroun,
03:30 c'est que vous avez essayé de bien me l'expliquer, puisque l'adage dit effectivement que si
03:35 on croit avoir compris c'est qu'on vous l'a mal expliqué. Donc là je peux vous
03:38 rassurer, vous avez essayé de bien m'expliquer, mais je ne suis pas parvenu à tout comprendre.
03:42 Très bien, on espère que pour les quelques jours qui vous restent on vous donnera les
03:46 explications complémentaires. Maintenant sur la coopération, est-ce que durant votre
03:53 séjour il y a des initiatives majeures ou peut-être des projets dont vous souhaiterez
03:59 voir la pérennisation ou l'aboutissement une fois que vous ne serez plus là ?
04:05 Effectivement, ce que nous avons lancé il y a deux ans à Garoua en Team Europe, qui
04:12 est notre programme d'appui au septentrion vers Résilient. Pourquoi je cite cet exemple
04:20 là ? Parce que justement c'est un programme qui s'est fait, c'est un des premiers
04:27 programmes importants qui s'est fait en équipe Europe, où nous avons vraiment essayé
04:33 d'apporter la valeur ajoutée de chacun des États membres de l'Union Européenne
04:38 pour effectivement essayer de proposer une approche cohérente ensemble. C'est évidemment
04:44 une décision que nous avons prise, qui est hautement politique, de décider de concentrer
04:49 une partie significative de notre coopération commune dans les régions de septentrion,
04:54 parce que c'est les régions qui ont les indicateurs de développement les plus faibles
05:00 du pays, donc c'est important de se concentrer dans ces zones-là. Mais c'est aussi les
05:07 régions qui connaissent une certaine instabilité à cause bien sûr de conflits Boko Haram
05:14 dans l'extrême nord, mais aussi à cause de la pression démographique, à cause du
05:18 changement climatique qui se fait très tangiblement ressentir dans cette région-là.
05:23 Quel sentiment se fait l'Union Européenne, du moins sa délégation ici à Yaoundé,
05:29 de la marche et de la mise en œuvre de l'accord de partenariat économique Cameroun-Union
05:34 Européenne ?
05:35 Je pense que ces sept dernières années confirment effectivement que nous avons fait le bon choix.
05:41 Pour vous rappeler qu'à l'époque il y avait beaucoup de scepticisme, beaucoup de
05:45 criticisme même, de critiques par rapport à cet accord.
05:49 Et même des oppositions.
05:50 On parlait des industrialisations catastrophiques, tout ça.
05:54 Et en fait rien des craintes se sont matérialisées.
05:57 Et bien au contraire, nous voyons maintenant les effets bénéfiques parce que nous voyons
06:02 effectivement que le commerce avec l'Union Européenne non seulement se maintient, mais
06:06 se développe et se diversifie.
06:08 Parce qu'effectivement le but des accords de partenariat économique, c'est quand même
06:13 d'apporter une dimension nouvelle aux stratégies de développement du pays, notamment permettant
06:19 aux pays concernés, parce qu'il n'y a pas eu d'accord de partenariat économique
06:24 uniquement avec le Cameroun, mais avec d'autres pays aussi, c'est effectivement de diversifier
06:29 et de développer ce que vous appelez votre politique d'industrialisation et de substitution
06:35 à l'importation.
06:36 L'accord de partenariat économique contribue à vos politiques-là et on le voit très
06:42 clairement dans la structure des exportations envers l'Union Européenne.
06:46 Comme vous avez dit tout à l'heure, effectivement nous sommes de loin le premier marché du
06:51 Cameroun, mais à l'intérieur de ce portefeuille d'exportation, nous sommes également votre
07:01 marché d'exportation le plus diversifié.
07:04 Quand vous exportez vers le sud-est asiatique, la Chine, etc., vous exportez essentiellement
07:12 des matières premières, peu travaillées.
07:14 Quand vous regardez le basket d'exportation envers l'Union Européenne, on verra qu'il
07:23 y a une beaucoup plus grande diversification des exportations.
07:26 L'APIE, l'accord de partenariat économique, offre des opportunités insoupçonnées.
07:33 Je suis très content que j'ai pu, avant mon départ, organiser les premiers prix
07:38 APIE qui rémunèrent, en fait, ou reconnaissent les entreprises camerounaises qui ont le
07:48 plus bénéficié de l'accord, que ce soit d'ailleurs à l'exportation ou à l'importation,
07:55 parce qu'on oublie souvent qu'effectivement il y a des avantages aussi liés à la libéralisation
08:02 des importations venant de l'Union Européenne qui permet à des entreprises camerounaises
08:06 d'importer des intrants indispensables à leur production à des prix avantageux, ce
08:12 qui rend leur production moins coûteuse et donc plus compétitive, que ce soit sur les
08:21 marchés nationaux ou internationaux.
08:23 Donc, il y a des deux côtés, il y a des bénéfices à avoir.
08:27 Malgré ces bénéfices et malgré ce que vous dites là, les experts et officiels pensent
08:32 que l'aspect développement dans cet accord-là est plutôt lacunaire et que l'Union Européenne
08:39 n'en fait pas une priorité.
08:41 Pourquoi ?
08:42 J'ai une réponse très simple à cela.
08:44 D'abord, je pense qu'il est important de faire davantage connaître les avantages des
08:49 APIE aux entreprises.
08:51 Quand nous avons participé aux promotes au début 2022, nous avons constaté qu'il
08:56 y a beaucoup d'entreprises, en particulier des PME, les petites et moyennes entreprises,
09:02 qui en fait ne sont pas encore au courant des avantages qu'ils peuvent traiter des
09:06 APIE.
09:07 Donc, la première chose que nous devons faire, c'est de continuer à sensibiliser et à
09:10 informer les entreprises et nous le faisons à travers, bien sûr, les organisations patronales,
09:18 y compris d'ailleurs l'Eurochambre, qui est une nouvelle association d'entreprises
09:24 européennes au Cameroun, qui a été lancée au début de cette année-ci.
09:28 Donc, ça, c'est un premier volet.
09:29 Le second volet, c'est effectivement d'essayer de maximiser les avantages que les entreprises
09:39 peuvent tirer de l'accord et cela peut se faire qu'en améliorant l'environnement
09:44 des affaires.
09:45 C'est-à-dire, ce qu'il faut, c'est que les entreprises aient envie de s'étendre,
09:51 d'investir et pour cela, il faut un climat des investissements qui soit plus favorable.
09:55 Vous estimez qu'il ne l'est pas?
09:57 Ce n'est pas à moi d'estimer s'il l'est ou s'il ne l'est pas, puisque je ne suis
10:01 pas un entrepreneur, mais si vous voyez les indices internationaux qui essaient de mesurer
10:08 l'environnement des affaires, la corruption, n'importe quoi, vous voyez que, effectivement,
10:13 le Cameroun reste relativement bas dans ses rankings et que, la situation n'évolue
10:24 pas nécessairement de façon spectaculaire et positive pour les entreprises.
10:29 Donc, visiblement, il y a une perception, effectivement, qu'il y a encore beaucoup
10:33 de choses à faire pour améliorer cet environnement des affaires.
10:36 Mais donc, il faut, pour améliorer l'environnement des affaires, bien sûr, avoir un dialogue
10:42 avec les autorités et notamment aussi un dialogue entre le secteur privé et les autorités.
10:47 Tout investissement que nous faisons, l'Union Européenne, ses États membres, dans les
10:52 infrastructures d'appui à l'économie sont automatiquement des investissements aussi
10:59 en appui au développement du commerce et donc aux appuieuses ou à l'appuieuse.
11:06 De même, quand nous investissons dans l'intégration régionale au niveau CEMAC, nous avons un
11:12 portefeuille très important de coopération au niveau régional qui appuie l'intégration
11:19 économique, mais aussi l'intégration au niveau des infrastructures au niveau régional.
11:26 Nous contribuons automatiquement aussi à améliorer l'environnement économique et
11:32 la compétitivité des entreprises camerounaises.
11:35 Mais comment réagissez-vous, pour en finir avec l'APE, aux critiques selon lesquelles,
11:41 eh bien, les pertes fiscales du Cameroun sont énormes et que ça donne l'impression d'un
11:47 accord de dupe?
11:48 D'une part, les pertes fiscales ne sont pas énormes.
11:54 Sur les sept années de mise en œuvre graduelle de l'accord, les pertes fiscales en termes
12:00 de pertes de ressertes douanières, parce qu'il s'agit de ça, sont estimées à 60
12:06 milliards, cumulés sur ces sept années.
12:09 Sur les sept dernières années.
12:10 Ce qui est nettement moins que ce qui avait été annoncé au départ.
12:14 Un tiers environ de ce qui avait été annoncé au départ.
12:17 Mais au-delà de ça, à fur et à mesure que l'accord se met en œuvre, il y aura
12:22 de plus en plus de catégories d'importations qui vont être ou il y aura un démantèlement
12:31 tarifé.
12:32 Donc le coût tarifé va augmenter d'année en année.
12:34 Donc là, maintenant, on est normalement à plus ou moins de 20 milliards par an.
12:39 Ce qui représente 0,X des ressettes de l'État.
12:47 Donc en termes relatifs, ça reste relativement marginal.
12:51 Mais ce qui est plus important, c'est qu'on oublie souvent de dire qu'une autre part,
12:57 évidemment il y a des bénéfices indirects.
12:59 C'est qu'on ne paye pas d'impôts à l'entrée du marché européen.
13:05 Que les entreprises qui parviennent à se développer, effectivement, créent de l'emploi,
13:10 créent des bénéfices et donc créent des ressettes fiscales potentielles supplémentaires
13:16 pour l'État.
13:17 Mais d'autre part aussi, c'est que je pense qu'il y a un consensus très large là-dessus
13:22 avec les autorités.
13:23 Nous avons eu un dialogue économique le 18 juillet dernier avec les autorités.
13:28 Je pense qu'il y a un consensus très large pour dire qu'il faut passer d'une fiscalité
13:33 de porte, c'est-à-dire une fiscalité à l'entrée et à la sortie du pays, et passer
13:39 vers une fiscalité domestique qui est plus transparente et qui rémue moins la distorsion
13:46 du marché.
13:47 Et il y a un accord très large pour dire qu'il faut élargir l'assiette fiscale du pays.
13:53 Et dès le départ, nous avions dit, et je pense qu'on était tous d'accord, qu'effectivement
13:58 il fallait accompagner les autorités dans la réforme fiscale pour que la fiscalité
14:04 soit plus incitative à l'investissement.
14:07 Aujourd'hui, il y a un secteur formel qui est très, très petit dans ce pays-ci.
14:13 Et donc toute la pression fiscale est concentrée sur ce secteur formel très faible.
14:22 Et donc il y a une pression fiscale sur ces entreprises du secteur formel qui est très
14:27 élevée.
14:28 Si on élargit l'assiette fiscale et donc qu'on intègre davantage d'entreprises qui sont
14:34 actuellement dans le secteur informel, on élargit la base fiscale de telle manière
14:39 qu'on peut augmenter les recettes fiscales tout en diminuant la pression fiscale sur
14:46 les entreprises actuelles.
14:48 Donc c'est une situation gagnant-gagnant.
14:51 Monsieur l'ambassadeur, avant de continuer par une des actualités majeures de cette
14:55 semaine, je voudrais recueillir encore un souvenir que vous garderez du Cameroun, notamment
15:01 de sa première personnalité, le président de la République Paul Biya.
15:06 Quel souvenir vous gardez de lui ?
15:08 Jusqu'à présent, malheureusement, je n'ai pas encore eu l'opportunité de le rencontrer
15:12 très souvent.
15:13 Comme vous le savez, il y a eu un délai important dans la présentation de lettres d'écrience
15:21 de toute une série d'ambassadeurs.
15:24 J'ai eu le plaisir de le rencontrer pour la première fois seulement au mois de juin
15:29 dernier.
15:30 J'espère bien sûr qu'avant mon départ, j'aurai l'occasion d'avoir une bilatérale
15:35 plus approfondie avec lui.
15:37 Très bien.
15:38 De toute façon, une des choses que vous garderez sans doute, c'est ce prix qui lui a été
15:43 décerné cette semaine par le réseau des patrons de presse du Cameroun, qui lui décerne
15:50 donc le prix du sage africain en raison de son style et de sa démarche diplomatique dans
15:56 la résolution des différents, notamment celui qui a opposé le Cameroun au Nigeria
16:03 sur la presse-qu'île de Bakassie.
16:05 Voici les images de cette cérémonie et la symbolique.
16:10 Je rappelle que c'est le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, qui représentait le chef
16:18 de l'État à cette cérémonie.
16:20 Le prix spécial du sage africain a été décerné au président Paul Biya le 14 août
16:27 2023 au cours de la soirée marquant le 15e anniversaire de la rétrocession de la péninsule
16:34 de Bakassie au Cameroun, cérémonie couplée à la troisième édition des awards de l'avenir.
16:41 Cet acte mémorable est une rare exemplarité dans l'histoire de la résolution des conflits
16:49 frontaliers à travers le monde.
16:51 Le président Paul Biya, en son âme et conscience, et en toute responsabilité, a opté pour
17:00 la force du droit et partant pour la voie de la sagesse.
17:05 Dans la salle Bouma du Hilton Hotel de Yaoundé, plus de 500 dignités comptaient parmi les
17:11 membres du gouvernement, le corps diplomatique, les acteurs de la société civile, les acteurs
17:16 du mouvement sportif et culturel vivent en direct le déroulement de la cérémonie.
17:22 Il n'y a lieu de relever pour s'en féliciter que tout au long de ce conflit, les populations
17:30 camerounaises vivant au Nigeria et les populations nigériennes installées au Cameroun n'ont
17:36 fait l'objet d'aucune exaction, ni d'aucune persécution.
17:42 Preuve si besoin est de la solidité et de la profondeur des nombreux liens qui unissent
17:50 les deux pays.
17:51 En choisissant l'option d'un règlement diplomatico-judiciaire du conflit frontalier qui opposait le Cameroun
17:58 au Nigeria voisin, le président Paul Biya évita une guerre fratricide aux conséquences
18:04 très lourdes dans les deux camps.
18:06 Une option qui fait école en Afrique comme partout dans le monde.
18:11 Le prix du Grand Sage Africain, je veux donc un vibrant hommage rendu à un grand homme
18:20 d'Etat, un homme d'Etat hors du commun qui, par sa clairvoyance, son doigté et sa pondération
18:32 a su engager les deux parties en conflit sur le chemin de la raison afin de leur éviter
18:40 de connaître et de vivre les affres et les conséquences désastreuses d'une confrontation
18:48 brutale, meurtrière et fratricide.
18:52 Les faits et l'OTAN lui ont totalement donné raison.
18:58 Le prix du Sage Africain décerné au président Paul Biya résonne comme un appel lancé à
19:04 la communauté internationale vers qui l'Afrique tout entière rive son regard pour une attribution
19:10 à venir du prix Nobel de la paix.
19:13 C'est possible Philippe Van Damme ?
19:16 Il est clair que l'accord sur Bakassie a été un moment important de la vie de ce pays
19:25 ici et de la sous-région et je pense qu'effectivement cette méthode de travail pacifique pour le
19:33 règlement des conflits est effectivement un exemple à suivre.
19:36 Moi je note plusieurs choses là-dedans et je pense que le ministre Tsadie l'a rappelé
19:41 aussi, c'est d'abord que c'était un travail d'équipe.
19:44 Monsieur l'ambassadeur, des questions comme la démocratie, le genre, la société civile
19:51 emportent largement l'adhésion et même l'investissement et l'attention de l'Union
19:57 Européenne.
19:58 Pourtant les priorités semblent parfois plutôt ailleurs, notamment le développement socio-économique
20:04 et la bonne gouvernance pour que les ressources de l'Etat soient utilisées au profit du
20:11 plus grand nombre et du bien commun.
20:15 Est-ce que c'est aussi votre sentiment ?
20:16 Je pense que justement l'un est nécessaire pour arriver à l'autre.
20:23 Ce sont des préoccupations qui sont mutuellement renforçantes.
20:26 C'est-à-dire, prenons le besoin du développement durable, il est clair que sans paix, pas de
20:33 développement durable.
20:34 Mais peut-être aussi que le développement, que la paix requiert effectivement des actions
20:45 qui favorisent le développement.
20:46 Parce que quand on regarde l'extrême nord par exemple, les jeunes sont souvent bloqués
20:53 dans leurs rêves d'avenir par un manque d'emploi décent.
21:00 Et donc les alternatives qu'ils ont, c'est très souvent soit d'émigrer vers la ville,
21:06 vers le sud, parfois vers l'étranger, vers le nord, ou rejoindre des mouvements extrémistes.
21:12 Il ne faut que recréer des opportunités pour les jeunes, pour les sortir de l'attrait
21:19 des mouvements extrémistes.
21:20 Et d'autre part, il faut la paix et la sécurité pour que le développement puisse se faire.
21:27 Mais aussi, quand vous parlez de gouvernance, on parle de redevabilité.
21:31 Et la redevabilité est liée à la capacité des gens d'interroger les responsables des
21:40 pays et le mécanisme le plus important pour y arriver, c'est la démocratie.
21:47 La démocratie, c'est précisément la capacité d'un pays, quelle que soit la forme que prend
21:53 cette démocratie, d'interpeller les autorités.
21:56 La démocratie telle que vous la voulez, ou alors la démocratie telle que chaque pays
22:02 peut la concevoir ?
22:03 Comme je dis, le principe de la démocratie, c'est la séparation des pouvoirs et la capacité
22:08 de pouvoir interpeller les gens au pouvoir pour effectivement leur demander des comptes
22:13 et éventuellement les changer.
22:15 Comment ça s'organise ?
22:17 Chaque pays, je veux dire l'Union Européenne, c'est 27 démocraties, chacun avec leur modèle
22:23 spécifique.
22:24 Donc, ce n'est pas à nous de dicter la forme de démocratie, mais c'est important qu'il
22:29 y ait effectivement cette capacité de pouvoir s'interpeller et d'être redevable à la
22:37 population.
22:38 Mais ça, c'est la partie démocratie.
22:41 Pour arriver à l'objectif que vous venez de citer, effectivement, d'un développement
22:45 durable, il faut effectivement une forme de démocratie, il faut le respect des droits
22:51 humains, il faut le dialogue entre les différents partis et il faut la paix et la sécurité.
22:57 A propos de paix et de sécurité, la crise sécuritaire dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest
23:03 connaît aujourd'hui un apaisement progressif, mais dans la recherche des solutions et même
23:08 le soutien du Cameroun, l'Union Européenne s'est montrée plutôt discrète, voire même
23:14 d'un silence assourdissant.
23:16 C'était une consigne de Bruxelles ?
23:18 Je ne pense pas que nous sommes silencieux.
23:20 Je pense qu'on connaît très bien nos positions.
23:22 J'interviens souvent dans les médias sociaux pour effectivement condamner toute violence.
23:28 Je ne pense pas que les problèmes politiques peuvent se résoudre par la violence et certainement
23:34 pas par la violation des droits humains.
23:38 Et je pense qu'effectivement, tenir la population du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en otage est
23:47 absolument inacceptable du point de vue du droit international en général, mais le
23:53 droit et les principes de base de la démocratie et de l'état de droit également.
23:58 Et je pense que quand je parle avec des gens de nouveaux, de différents horizons, la population
24:07 est fatiguée.
24:08 La population veut la paix et la prospérité, le développement.
24:13 Et donc, il faut créer les conditions pour que la paix revienne.
24:18 Vous dites, il y a des avancées.
24:20 Oui, certes, il y a des avancées, mais quand je parle avec les uns et les autres, je pense
24:24 que tout le monde se rend compte que la solution ne peut pas être que militaire.
24:31 Bien sûr, il faut une intervention.
24:33 La solution n'est pas militaire du point de vue des autorités camerounaises.
24:36 Pas que militaire, y compris parmi les autorités.
24:40 Beaucoup de gens le disent, évidemment, ça ne peut pas être que militaire parce que
24:46 le contexte est complexe, le terrain est complexe.
24:48 Donc, si on veut une paix durable, il faut effectivement, à un certain moment, approfondir
24:56 l'accord politique et les recommandations qui, effectivement, ont été déjà endossées
25:04 lors de dialogues, de grands dialogues nationaux.
25:07 Mais il faut peut-être aller plus loin.
25:09 Il faut peut-être aller plus loin aussi dans la mise en œuvre des recommandations.
25:13 Je pense notamment à la décentralisation, le statut spécial.
25:19 Il y a souvent le sentiment que ça n'avance pas assez vite.
25:23 Il faut peut-être aussi davantage travailler autour des recommandations de la Commission
25:28 sur le bilinguisme et le multiculturalisme.
25:32 Il y a, je pense, clairement, encore des choses à faire.
25:38 Et je pense qu'il est important qu'un climat soit créé pour qu'effectivement,
25:46 ce dialogue puisse se poursuivre et s'approfondir.
25:49 Mais on le fait en toute discrétion parce qu'on pense qu'effectivement, travailler
25:53 à travers la société civile et à travers les agences des Nations Unies, c'est beaucoup
25:57 plus efficace dans ces zones-là de conflit qu'en le faisant sous notre drapeau propre.
26:03 Et au-delà de l'aide humanitaire ?
26:06 Pourquoi s'agissant de votre aide et de votre accompagnement, les pays de l'Union
26:11 européenne ne vont pas jusqu'à interpeller, par exemple, prendre des mesures, en tout
26:17 cas pour sanctionner certains acteurs, certains leaders de la sécession qui sont tapis dans
26:26 certaines villes européennes, comme font par exemple les États-Unis ?
26:31 Je pense, et je l'ai déjà dit à plusieurs reprises aux autorités, que ce qu'il faut,
26:36 c'est que les autorités camerounaises saisissent formellement la justice des États-membres
26:44 de l'Union européenne, où il y a des leaders séparatistes qui sont actifs, pour effectivement
26:51 déposer des plaintes formelles pour que la justice puisse ouvrir des dossiers et mener
26:57 des enquêtes.
26:58 La justice est indépendante, donc moi je ne peux pas donner une injonction à la justice
27:04 dans un quelconque pays européen pour ouvrir une enquête, mais les ambassades du Cameroun
27:11 dans les différents pays européens peuvent parfaitement déposer des plaintes.
27:14 Il y a des lois qui interdisent effectivement le discours de haine, l'appel à la violence,
27:20 ou le financement de ces luttes séparatistes.
27:28 Je prends un exemple très simple pour illustrer que c'est possible.
27:32 Quand il y a eu une violation des ambassades camerounaises dans certaines capitales européennes,
27:39 je pense à Berlin, je pense à Paris, je pense à Bruxelles, quand il y a eu des plaintes
27:44 qui ont été déposées, les gens qui ont commis ces actes de violence ont été poursuivis,
27:52 ont été condamnés.
27:53 Avant de prendre tout à l'heure quelques questions, on va dire, africaines et internationales,
27:58 terminons un peu avec le Cameroun.
28:00 Dans les relations avec l'Union européenne, on a le sentiment que l'Union européenne
28:08 pêche souvent par une certaine provocation, voire même de l'arrogance.
28:13 Je vais citer deux cas rapides.
28:16 En 2011, l'ambassadeur de l'époque, Raoul Mateos Pola, avait été vertement tensé
28:21 par le gouvernement du Cameroun pour soutien et financement de l'homosexualité.
28:25 Il y a tout juste deux mois environ, un des pays de l'Union européenne, la France,
28:31 s'est mis en tête d'envoyer ici à Yaoundé son ambassadeur pour défendre et promouvoir
28:36 la cause des LGBT, pour nos téléspectateurs, ça veut dire lesbiennes, gays, bisexuelles
28:41 et transsexuelles.
28:42 Le gouvernement s'y est fermement opposé.
28:46 Est-ce que pour les européens, ces pratiques ont plus d'importance que la lutte pour
28:52 le développement, que les autres appellent la lutte contre la pauvreté ?
28:56 Je vais répéter ce que je répète depuis trois ans.
28:59 Nous ne promouvons rien du tout.
29:02 Ce que nous disons, et on le fait dans ce domaine-là ou dans n'importe quel autre
29:08 domaine, c'est que dans votre constitution, il y a un article qui valide le principe
29:19 de non-discrimination, quelles que soient les croyances des uns et des autres, les origines,
29:28 que ce soit des croyances religieuses ou politiques ou n'importe quoi, ou des questions de genre.
29:32 Et il y a aussi dans le code pénal une disposition qui interdit un type de relation contre la
29:42 nature entre les hommes et les femmes.
29:44 Donc le principe de base, c'est la non-discrimination.
29:46 Ce que nous défendons en défendant les droits humains, c'est la non-discrimination.
29:51 Donc on ne promeut rien, on essaie d'éviter la discrimination des gens sur base d'une
29:57 croyance quelconque ou sur base d'une orientation ou sur base du genre, je dirais l'égalité
30:03 homme-femme, mais effectivement ça ne prend pas.
30:05 Maintenant, venons au problème de la criminalisation de certains actes.
30:10 Il y a une différence entre la criminalisation de certains actes que nous regrettons, par
30:16 ailleurs, mais c'est une autre question.
30:18 Et effectivement, ce que nous voyons souvent, c'est que les gens qui déclarent une certaine
30:24 orientation sexuelle sont poursuivis pour leur orientation sexuelle, pas pour un acte
30:30 qui est effectivement criminalisé.
30:31 Parce que pour qu'un acte soit, soit, peut être poursuivi en justice, il faut un flagrant
30:40 délit.
30:41 Pour qu'il y ait un flagrant délit, il faut que vous puissiez rentrer dans la chambre
30:45 accouchée de ces gens-là pour observer ce qu'ils sont en train de faire.
30:48 Or, sans autorisation de perquisition d'un domicile, vous ne voyez pas ce qu'il y a
30:55 dans les chambres.
30:56 Et je rappelle, puisque vous citez le président de la République, le président de la République
31:02 à un certain moment, quand il y a une certaine chasse à l'homme, a rappelé que ce qui
31:09 se passe dans les chambres accouchées entre adultes consentants ne regarde que ces adultes
31:15 consentants.
31:16 Donc, il y a d'autres préoccupations, comme vous dites vous-même, d'autres préoccupations,
31:20 que d'aller veiller, vérifier ce qui se passe dans les chambres accouchées des gens.
31:25 Mais le chef de l'État avait également rappelé au président de l'Élysée, répondant
31:30 aux journalistes, que, eh bien, cette chose-là est interdite par les lois du Cameroun.
31:35 Oui, ok, ok.
31:36 Peut-être que cette chose-là est interdite par les lois du Cameroun, so what ?
31:40 Ça n'empêche que les gens qui sont, qui ont une certaine orientation sexuelle, et
31:45 croyez-moi, ce n'est pas un choix qu'ils font, parce que pour faire ce choix-là,
31:50 dans ce pays-ci, il faudrait être très courageux.
31:52 Donc, les gens sont ce qu'ils sont.
31:54 Et ce qu'on demande aux gens, simplement, c'est de respecter les uns et les autres,
32:00 et de ne pas les discriminer dans la vie de tous les jours.
32:04 C'est tout.
32:05 Il y a trois générations, chez nous, l'acte sexuel était aussi encore pénalisé.
32:13 On s'est rendu compte qu'effectivement, ces gens-là sont des gens comme tous les
32:19 autres, et dire qu'effectivement, c'est une promotion.
32:23 Donc, je dis, on ne promeut rien, mais on constate quelque chose qui existait et qui
32:30 était toléré dans votre société précoloniale aussi.
32:33 Il y a un tas d'études historiques qui confirment que, dans de multiples sociétés africaines,
32:40 il n'y avait pas de constitution à l'époque, ni de code pénal.
32:44 Aujourd'hui, le code de procédure pénal du Cameroun est clair là-dessus.
32:48 C'est non.
32:49 Les Africains, même, d'une façon globale.
32:52 Non, pas les Africains d'une façon globale, parce que la moitié des pays africains ont
32:59 dépénalisé l'acte sexuel, homosexuel, LGBTI en général.
33:05 C'est ce que vous souhaitez pour le Cameroun, ou pour les autres pays.
33:08 Comme vous dites, ce n'est pas à moi de me mêler de vos affaires intérieures, mais
33:13 nous avons une position, effectivement, qui dit clairement, nous luttons pour la non-discrimination
33:21 entre personnes, quelles qu'elles soient.
33:25 Je répète, leur origine, leur croyance, leur orientation sexuelle, leur genre en général,
33:32 qu'on en soit homme ou femme, peu importe.
33:35 La non-discrimination est un principe qui est inscrit dans votre constitution.
33:41 En tout cas, je vois, M. l'ambassadeur, que vous préférez les dispositions réglementaires
33:47 et constitutionnelles qui vous arrangent, et vous ignorez celles qui ne vous arrangent
33:52 pas.
33:53 Mais c'était des dispositions constitutionnelles qui ne m'arrangent pas.
33:59 Là, votre constat est un constat qui n'est pas basé sur les éléments de notre discussion.
34:07 Il est basé sur le code de procédure pénale.
34:11 Le code de procédure pénale, je répète, n'est pas la constitution.
34:17 Et comme je disais, et c'est confirmé par la jurisprudence camerounaise, l'acte est
34:26 pénalisé, mais pas l'orientation sexuelle.
34:29 On est bien d'accord là-dessus.
34:31 Il n'y a pas de différence, M. l'ambassadeur.
34:33 Ça veut dire que vous demandez qu'on laisse les voleurs tranquilles alors qu'on demande
34:37 de ne pas voler, donc on laisse également les homosexuels tranquilles alors que l'homosexualité
34:42 est condamnée par la loi camerounaise?
34:45 Oui, je demande que les homosexuels soient laissés tranquilles parce que tant qu'ils
34:51 ne commettent pas un acte pénalisé dans le droit camerounais, il n'y a rien à le reprocher.
34:59 Il est pénalisé, M. l'ambassadeur.
35:01 L'acte, mais l'orientation sexuelle n'est pas condamnée.
35:05 C'est l'acte qui est condamné.
35:09 C'est une très grande prudence quand même.
35:11 Non, c'est une question de sémantique.
35:13 Non, ce n'est pas une question de sémantique, c'est une question fondamentale.
35:17 Il y a une différence entre, on reprend un autre exemple plus politique, il y a une
35:24 grande différence entre avoir une vision politique qui est différente de celle de la vision
35:34 dominante d'un État uni, on peut être pour le fédéralisme, le confédéralisme, on peut
35:42 même être pour le séparatisme, pour autant qu'on le fasse dans le cadre de la loi, mais
35:49 dès qu'on sort de la loi et qu'on appelle à la violence, qu'on commet des actes de
35:54 violence pour défendre cette position politique, à ce moment-là on devient condamnable.
35:58 Mais tant qu'on n'a qu'une opinion, l'opinion elle-même n'est pas condamnable.
36:03 On est bien d'accord ?
36:04 Entre les opinions et les actes.
36:06 Il y a une très grande différence entre une orientation sexuelle et l'acte homosexuel
36:12 elle-même.
36:14 C'est l'orientation qui conduit aux actes, M. l'ambassadeur.
36:17 Les opinions peuvent conduire à l'acte aussi, mais l'opinion ou l'orientation en
36:23 elle-même n'est pas condamnable.
36:25 On va continuer, M. l'ambassadeur, avec une autre actualité.
36:30 UNESCO-IAI Cameroun, au Centre d'excellence technologique Paul Bia, à l'IAI Cameroun.
36:37 Il s'agit en fait du couronnement du mandat de la première dame Chantal Bia, la première
36:44 dame qui avait donc été nommée en novembre 2008 ambassadrice de bonne volonté de l'UNESCO
36:51 pour l'éducation et l'inclusion sociale.
36:54 Un plaidoyer et une action qu'elle a donc menée, qui connaît donc ainsi son couronnement.
36:59 La fluidité du Cameroun sur la toile est montée en flèche en l'espace de dix ans.
37:06 En 2021, selon un rapport officiel, le taux de pénétration Internet se situe à 34% pour
37:13 plus de 9 millions d'internautes.
37:15 Jusque dans l'arrière-pays, l'on compte de moins en moins d'analphabètes de l'Internet.
37:20 L'opération MIGEF 2035, marinée par la première dame Chantal Bia, ambassadrice de
37:26 bonne volonté de l'UNESCO, marque ses passages.
37:30 Dans le cahier de charges formé pour autonomiser un million d'enfants, de jeunes et de femmes,
37:36 la graine semée en 2015 à Fumbo-Taloueste après la livraison de la première QV porte
37:42 de grands fruits.
37:43 Huit ans après, le projet répondu par l'Institut africain d'informatique télécharge plus
37:49 de 680 000 personnes, arrivées au TIC et prêtes à l'emploi.
37:54 Le travail de conquête de l'IAI Cameroun a forcé l'admiration et suscité des gèmes
38:00 de la communauté internationale à travers l'UNESCO.
38:03 Après l'ouverture de la première chaire de l'UNESCO en 2006 à Boya, ensuite à l'école
38:09 normale supérieure de Yaoundé, c'est au tour du centre d'excellence technologique Paul
38:14 Bia IAI Cameroun de se doter d'un laboratoire tout réseau informatique, ce qui est un couronnement.
38:20 Ici tout le monde, s'il sait lire et écrire, peut se former.
38:26 Et l'UNESCO a donc voulu récompenser et mettre encore au travail l'IAI pour que cette activité
38:36 là, qui est une activité mondiale, la transformation de l'éducation, y est basée, pour tous les
38:40 pays du monde, a voulu donc que l'IAI Cameroun devienne aujourd'hui un pôle d'excellence.
38:48 Le lancement des activités de la chaire UNESCO du centre d'excellence technologique Paul
38:53 Bia de l'IAI sera un incubateur spécialisé en TIC, centré sur deux grands modules.
38:59 Les technologies éducation par la vulgarisation des TIC et le recadrement face aux dérives
39:04 sur les réseaux sociaux avec un encadrement dans la manipulation de l'intelligence artificielle.
39:10 C'est une révalorisation des cours.
39:12 La chaire UNESCO qui se crée va permettre aux jeunes et aux femmes d'Afrique centrale
39:19 d'avoir plus de capacités d'autonomisation.
39:23 Nous devons trouver toutes les possibilités qui permettent d'accélérer le processus
39:30 d'autonomisation des jeunes et des femmes qui sont les cibles principales de cette chaire.
39:34 Un enseignant hors du Cameroun pourrait dispenser des leçons distancielles dans un UNI-TUIN
39:40 Nord Sud, un programme de l'UNESCO.
39:42 A ce niveau, il faut faire recours aux pédagogues de l'enseignement supérieur.
39:46 Les chaires sont créées par spécialité.
39:48 Le site de Nkolanga gagne aujourd'hui en maturité, en visibilité avec cette chaire
39:54 notamment qui va avoir un réunionnement d'abord dans la sous-région CEMAC, ensuite dans
39:57 la région CEAC et dans tout le monde scientifique, d'abord local et maintenant planétaire
40:03 à travers les TIC.
40:05 La chaire UNESCO de l'IAE Cameroun est un point de départ pour atteindre toute la sous-région
40:10 Afrique centrale, ce qui vient ouvrir une autre fenêtre de l'évangélisation digitale
40:15 qui a déjà connecté une bonne partie de l'Afrique.
40:19 Monsieur l'ambassadeur, nous n'avons plus assez de temps mais abordons rapidement
40:25 deux ou trois questions africaines et internationales.
40:28 D'abord, le financement par l'Union Européenne de l'architecture du Conseil de paix et de
40:33 sécurité de l'Union Africaine, plus de 60 ans après la création de l'Organisation
40:38 de l'unité africaine.
40:40 Certains pensent qu'il s'agit là d'un achat de conscience, d'une corruption déguisée
40:46 pour maintenir les dirigeants en posture d'allégeance.
40:49 Je suis d'accord avec vous.
40:51 Il faut effectivement que les organisations africaines, que ce soit les communautés
40:58 économiques régionales ou au niveau continental, aient besoin d'indépendance.
41:06 C'est aussi le sens de la réforme qui avait été proposée par le président Kagame du
41:12 Rwanda il y a quelques années, d'augmenter l'autofinancement de l'Union Africaine.
41:20 On ne peut pas reprocher à l'Union Européenne d'une part de ne plus intervenir en Afrique
41:26 et en même temps de lui reprocher de soutenir les initiatives africaines de maintien de
41:36 la paix et de la sécurité.
41:38 L'aide au développement est également désavouée par des intellectuels et leaders
41:42 africains qui estiment que ça ne développe pas en tant que tel les pays.
41:47 Est-ce que c'est un sujet dont vous discutez au sein de l'euro ?
41:52 Qu'est-ce qui est envisagé à propos de l'aide ?
41:54 C'est un vaste débat qui remonte à la fin des années 1990.
41:58 Je pense qu'il faut réfléchir à quelle forme d'aide fonctionne.
42:02 Il y a différents critères.
42:04 Il y a les critères d'efficacité de l'aide de Paris qui sont, je pense, des lignes directrices
42:11 importantes.
42:12 D'abord, il faut de l'appropriation, c'est-à-dire l'aide doit être alignée sur les politiques
42:16 de développement du pays.
42:17 Ce qui, dans ce cas-ci, au cas de Rouen, ne pose aucun problème pour nous.
42:20 Nous sommes pleinement alignés sur la SND30.
42:24 Il faut ensuite, effectivement, repenser les formes d'aide.
42:29 Je pense que l'époque où, effectivement, on se substituait à l'État en finançant des
42:37 infrastructures scolaires ou sanitaires, etc., est passée.
42:41 Nous avons, en même temps, l'année dernière, lancé ce que nous appelons maintenant, dans
42:46 un buzzword que nous aimons bien, la stratégie Global Gateway.
42:50 Elle consiste en quoi ? C'est, évidemment, à essayer d'identifier des projets qui sont
42:57 transformateurs, pas les petits projets ad hoc qui n'ont pas d'impact, durables et à grande
43:04 échelle, mais des projets transformateurs, c'est-à-dire des grands projets, par exemple
43:09 le barrage hydroélectrique de Narctical.
43:12 L'Union européenne veut la paix en Ukraine et apporte un soutien multiforme pour faire
43:19 la guerre à la Russie.
43:21 Ce n'est pas la même mobilisation quand il s'agit des pays africains en crise.
43:26 On a l'impression que la paix, la guerre et le soutien changent de contenu et de sémantique
43:34 selon qu'on est en Afrique ou en Occident.
43:37 C'est cela ?
43:38 Pas du tout.
43:39 D'abord, on ne mène pas une guerre contre la Russie.
43:42 On apporte un soutien à l'Ukraine qui se défend contre une agression de l'État russe.
43:49 C'est une très grande différence.
43:51 Donc il y a une attaque injustifiée et injustifiable par l'État russe.
43:58 Je ne parle pas des Russes, mais de l'État russe.
44:00 C'est encore une différence parce que ce n'est pas une vraie démocratie, donc on ne sait
44:04 pas ce que le peuple russe pense de tout cela.
44:07 Mais c'est ce que vous pensez ?
44:09 Non, le constat est là.
44:11 Il y a une invasion injustifiée et injustifiable de l'Ukraine.
44:15 C'est le point de départ.
44:17 L'Ukraine est un pays démocratique, avec des autorités démocratiquement élues
44:25 et qui ont fait le choix libre d'un modèle de développement qui est libéral et démocratique.
44:36 C'est son choix.
44:37 L'Ukraine est un pays voisin de l'Union européenne.
44:43 Donc, vous avez cette expression africaine qui dit que quand la case du voisin brûle,
44:49 on s'occupe d'abord de la case du voisin pour éviter que votre propre case prenne feu.
44:55 Donc c'est normal qu'on soit préoccupés, nous sommes vraiment préoccupés,
45:01 parce que nous nous sentons nous-mêmes menacés par un état entre l'Ukraine et l'Afrique.
45:09 Je ne pense pas qu'il est honnête de dire qu'on abandonne l'Afrique.
45:13 Notre aide publique au développement à l'Afrique n'a pas diminué,
45:16 elle est préservée et quand vous voyez le budget de l'Union européenne,
45:20 vous verrez que les allocations pour l'Afrique sont cadenassées et intouchables.
45:28 C'est un. Deux, vous venez de nous critiquer parce qu'on fait des interventions en Afrique
45:34 à travers l'Union africaine et les comités économiques régionales.
45:38 Il faut savoir ce que vous voulez.
45:40 Soit vous nous demandez d'intervenir, soit vous ne nous demandez pas,
45:44 mais vous ne pouvez pas nous reprocher de ne pas intervenir suffisamment.
45:49 Et je voudrais ajouter une chose, c'est que la nature des conflits est souvent fort différente,
45:56 parce qu'il y a une différence entre un conflit interne
46:01 ou un des conflits suscités par des extrémismes qui sont insaisissables
46:08 et une invasion brutale d'un vieux voisin.
46:11 C'est une très grande différence.
46:13 Et quand nous sommes dans l'extrême nord, par exemple, pour prendre un exemple très concret,
46:17 nous investissons relativement massivement dans la lutte contre le djihadisme et le Boko Haram dans l'extrême nord
46:23 à travers les mécanismes de la commission du bassin du Lac Tchad,
46:29 que nous finançons massivement, les forces multipayées dans l'extrême nord,
46:38 que nous finançons massivement.
46:42 Nous avions débloqué 100 millions dans le passé, nous venons de débloquer encore 80 millions.
46:49 Donc nous luttons, nous faisons notre contribution dans la lutte contre les extrémismes,
46:54 mais c'est exactement quelque chose qui est beaucoup plus compliqué à organiser.
46:58 Monsieur l'ambassadeur, quel commentaire appelle de votre part ce qui est sur le point de se passer,
47:03 qui se passe même déjà sous nos yeux au Niger,
47:06 et qui donne l'impression que l'Europe choisit ses dictateurs et ses dictatures ?
47:12 Je ne sais pas si nous choisissons des dictateurs, mais nous rejetons...
47:18 Certains que vous chuchoutez, que vous adhortez, et d'autres que vous rejetez.
47:22 Nous rejetons un coup militaire brutal et non justifié, nouveau,
47:28 contre un gouvernement qui avait été élu de façon démocratique et transparente.
47:35 Le gouvernement qui a été mis de côté était un gouvernement issu des urnes,
47:43 à travers un processus électoral qui avait été applaudi par tous les observateurs internationaux.
47:50 Et donc les motifs du coup d'État sont difficilement saisissables.
47:56 Terminons sur vos lèvres.
47:58 Je voudrais quand même simplement encore rappeler une seule chose que les gens oublient.
48:04 Les enquêtes d'opinion organisées par Afrobaromètres...
48:11 Que disent-elles ?
48:13 ...rappellent de façon systématique dans tous les pieds d'Afrique
48:18 que la voie démocratique est de loin préférée par les gens aux autres options,
48:26 y compris les options militaires.
48:28 La démocratie reste une valeur sûre en Afrique.
48:34 Monsieur l'ambassadeur, veuillez me répondre peut-être en 30 secondes s'il vous plaît.
48:38 Comment l'Union européenne voit-elle la percée de la Russie et de la Chine en Afrique ?
48:43 Je l'ai dit ça 36 000 fois, la Chine, la bienvenue en Afrique.
48:48 Je pense que l'Afrique a intérêt à s'ouvrir à tous les partenaires possibles et imaginables
48:54 et à augmenter les investissements pour une croissance durable.
49:01 Maintenant, c'est aux Africains à voir quels sont les investisseurs
49:05 qui contribuent le plus à ce développement endogène.
49:11 Nous savons tous qu'il y a certains investisseurs
49:15 qui sont plus respectués des normes sociaux et environnementales des pays hautes que d'autres,
49:24 qu'il y a des investisseurs qui sont plus respectués des normes de qualité
49:28 et du respect des droits de l'homme que d'autres.
49:31 Et nous avons vu que dans certains pays, il y a des rejets de certains de ces investisseurs étrangers
49:36 parce qu'effectivement, ils se comportent, excusez-moi de le dire,
49:41 comme nous nous sommes peut-être comportés il y a X années, comme des post-coloniaux.
49:47 Monsieur l'ambassadeur, est-ce que durant votre séjour au Cameroun,
49:51 vous avez été une fois à Ouaza, qui est un parc zoologique important dans l'extrême nord ?
50:01 Je vais vous le prendre. J'ai visité l'Ouaza il y a 25 ans, en famille.
50:06 Très bien.
50:07 Et malheureusement, aujourd'hui, c'est devenu beaucoup plus compliqué.
50:10 Effectivement.
50:11 À cause des problèmes de sécurité.
50:12 Effectivement. Et donc cette mairie, la mairie de Ouaza,
50:16 est en train d'essayer de se reconstruire et de se lever après le passage dévastateur de Boko Haram
50:23 et d'autres formes d'externalité.
50:26 Eh bien, la commune reprend progressivement vie et conduit un certain nombre de projets
50:32 pour lesquels le maire souhaiterait avoir un accompagnement.
50:37 Redécouvrons donc Ouaza, qui se relève de Stéphanondo.
50:42 Route nationale numéro 4, ça roule carrosse entre Marwa et Mora.
50:47 Puis le calvaire va à grande vitesse sur le reste du trajet jusqu'à Kouseri.
50:51 Pourtant, entre Mora, Dabanga et Kouseri, se trouve le cœur du logo Nechari.
50:56 Environ 40 000 hommes partagent au moins ces langues nationales en commun le long de l'itinéraire.
51:02 Nous sommes à Ouaza.
51:03 La création de la commune de Ouaza en 1993,
51:10 la population de la renouvelure de Ouaza, c'est 40 000 habitants.
51:17 La commune de Ouaza a surfé sur la vague du développement socio-économique
51:21 grâce à un potentiel touristique unique, le parc national, jusqu'à l'éruption de Boko Haram.
51:26 Boko Haram a commencé à Cameroun, chez nous à Ouaza.
51:33 Les premiers attaques, ils ont enlevé les Chinois.
51:37 Les Chinois, c'est qu'ils sont en train de faire la route Kouseri-Marwa.
51:42 Et il y a certains Chinois qui sont dans les zones de Ouaza pour exploiter le pétrole.
51:48 Donc les Boko Haram, ils sont venus enlever ces gens-là en 2013.
51:55 Néanmoins, l'exécutif municipal ne baisse pas les bras.
51:59 Et depuis 2020, avec un retour progressif à la normale,
52:02 Ouaza se remet sur le chemin du développement.
52:05 Depuis que je suis venu à la tête de la commune de Ouaza, j'ai arrangé certaines routes.
52:10 J'ai mis les lampadaires dans tous les villages, dans l'arrondissement de Ouaza.
52:15 J'ai essayé d'aller vers les Fécoms.
52:17 Les Fécoms m'ont donné 375 millions.
52:21 J'ai fait un château avec 32 bornes frontières.
52:29 Encore sous un choc exogène, Ouaza est l'Eldorado de l'extrême nord,
52:33 selon les habitants et autres touristes.
52:35 Ici, toutes les obédiences politiques et religieuses se côtoient allègrement
52:39 et se mettent ensemble au service du développement.
52:42 L'exécutif municipal scrute déjà l'émergence du Cameroun, envisagé en 2005.
52:48 C'est avec une nostalgie perceptible que vous prenez des nouvelles d'Ouaza ?
52:55 Oui, parce qu'on a eu de très bons souvenirs d'Ouaza il y a 25 ans,
52:58 avec des enfants tout jeunes à l'époque.
53:02 Mais d'autant plus que nous sommes retournés à Ouaza en début d'année en Team Europe.
53:08 Vous vous rappelez peut-être que nous avons fait une mission en Team Europe à Maroua,
53:13 dans l'extrême nord, en début d'année.
53:15 On a été jusqu'à Ouaza, justement pour voir comment la situation évoluait ces dernières années.
53:21 C'est clair que Ouaza a, je pense, préservé tout son potentiel écologique.
53:29 Mais les problèmes d'abord d'accès, la route Moura à Ouaza reste très pénible.
53:36 L'insécurité ou l'incertitude par rapport à la sécurité nouvellement acquise
53:42 reste un handicap très important.
53:44 Terminons par vous, Philippe Van Damme.
53:46 Il n'est pas rare en Afrique, et vous connaissez bien le continent,
53:49 de dire au revoir à un étranger que vous trouvez bien par ailleurs,
53:55 et bien de lui faire des cadeaux et même de lui donner une femme comme épouse,
54:01 même s'il en a déjà.
54:03 Alors, si dans quelques jours on vient comme cela vous donner une femme
54:09 pour renforcer vos liens avec le Cameroun, vous accepterez ?
54:13 Non. Vous savez, la toute première fois que je suis venu en Afrique,
54:18 j'étais encore étudiant à Sac à Douz en Afrique de l'Ouest.
54:21 J'étais descendu du train Dakar à Bamako à Caille.
54:26 Et c'était vraiment ma toute première fois.
54:29 On m'a offert effectivement déjà à l'époque une femme.
54:33 Et je pourrais rassurer mon épouse qui va peut-être revoir cette émission un jour.
54:38 Je lui suis toujours resté fidèle, même avant notre mariage,
54:43 jusqu'à aujourd'hui je le resterai.
54:46 Donc, hélas, je ne pourrais pas accepter ce genre de cadeaux.
54:50 Le Cameroun va vers de grands rendez-vous politiques, notamment électoraux.
54:54 Quel veut formuler vous pour l'avenir politique de ce pays ?
54:58 Je pense qu'un adversaire politique n'est pas un ennemi politique,
55:05 et n'est pas un ennemi de l'État.
55:07 Je pense qu'effectivement le pays a besoin de réconciliation
55:12 et donc de plateformes d'échange.
55:15 Et j'espère effectivement qu'en vue des élections 2025,
55:19 on puisse créer ce minimum de consensus autour de modes d'organisation du scrutin.
55:26 Ce qui me frappe, c'est qu'effectivement tous les acteurs de nouveau sont d'accord
55:33 qu'il faut réformer la loi électorale.
55:36 Et les CAM à l'époque a pris des positions,
55:39 le président de la République a certainement pris des positions,
55:42 les observateurs de l'Union africaine ont fait des observations,
55:46 la société civile en a fait, l'opposition politique en a fait.
55:49 Et je suis persuadé qu'on doit trouver un moyen de trouver un consensus sur des réformes minimales.
55:56 Je pense uniquement déjà à ce qui est inscrit dans le SND30.
56:00 Il y a des recommandations électorales sur la participation aux élections
56:08 et donc la volonté d'augmenter l'enregistrement des électeurs.
56:12 Il faut se poser la question pourquoi il n'y a pas plus de gens qui s'inscrivent.
56:15 Mais aussi sur le bulletin unique par exemple.
56:18 Donc il y a un certain nombre de réformes qui peuvent conduire à un climat électoral apaisé
56:23 qui pourrait renforcer la légitimité des résultats du scrutin.
56:28 Il y a un sujet qui est considéré par certains comme au nez du tabou,
56:33 c'est la transition au sommet de l'État.
56:36 Dans vos interactions avec la classe dirigeante, que vous en a-t-on souvent dit et qu'en pensez-vous vous-même ?
56:45 Ce qu'on me dit, c'est dans le colloque singulier que ça reste.
56:50 Je n'ai pas à partager ce qu'on me dit.
56:52 Je n'ai pas nécessairement grand chose à penser non plus, mais il y a une constitution.
56:57 Qui prévoit effectivement les procédures de transition.
57:03 Donc si effectivement il se passe quelque chose, la constitution est là.
57:08 Et donc il faut aller vers les élections.
57:11 Et donc la seule chose que nous pouvons plaider, c'est le respect de la constitution
57:17 et une transition qui soit paisible et constitutionnelle.
57:24 Maintenant, avant de terminer, Philippe Van Damme, puisque vous partez bientôt, dans quelques jours,
57:31 je vous donne 30 secondes, une minute, pour dire au revoir aux Camerounes et aux Camerounais.
57:38 Je vous souhaite effectivement un avenir basé sur une meilleure compréhension mutuelle,
57:49 le respect de la diversité dans cette unité, la volonté d'en vivre ensemble,
57:56 dans la paix et le respect mutuel.
57:59 Et je suis convaincu qu'avec le potentiel économique que vous avez en matière de ressources naturelles,
58:08 vous pouvez devenir un pied émergeant dans les délais que vous vous êtes imposés.
58:13 Mais il faut effectivement pouvoir travailler ensemble.
58:16 Et je pense que c'est le plus beau cadeau qu'on peut me faire,
58:19 parce que j'ai vu des gens formidables dans tous les coins des piliers, avec des horizons très différents.
58:27 Et je trouve que c'est des opportunités manquées très souvent,
58:32 que ces gens-là ne préviennent pas à travailler ensemble au bien-être et à l'avenir de votre peuple, qui le mérite.
58:40 Philippe Van Damme, ambassadeur-chef de la délégation de l'Union européenne au Cameroun,
58:46 merci d'être venu à Actualité Hebdo pour cette dernière grande sortie médiatique au Cameroun.
58:53 C'est moi qui vous remercie pour votre invitation.
58:56 Mesdames et Messieurs, faites attention à vous,
58:59 et prenons tous grand soin de notre chère patrie, de notre terre chérie, le Cameroun.
59:05 Bonsoir.
59:06 *Musique*