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00:00Bonsoir. Après Paris, où l'essentiel n'était pas seulement de participer aux Jeux olympiques,
00:10Paul Biya a démontré cette semaine encore toute l'autorité du Cameroun sur la scène
00:18diplomatique mondiale. De fait, c'est la voix des cristals du chef de l'état camerounais qui
00:24était l'écho sonore des délégations africaines au 80e anniversaire du débarquement des forces
00:30alliées en Provence. Le président de la République donne sens et consistance à l'éthos diplomatique
00:37du général de Gaulle, alors président du gouvernement provisoire de la République
00:41française à l'époque du débarquement. De Gaulle pour qui, et je le cite, « la politique étrangère
00:47est l'expression même de la nation sur la scène internationale ». La nation camerounaise s'est
00:56donc exprimée de manière audible, crédible et tangible à cette grande messe des relations
01:03internationales. Deux jours avant, ici à Yaoundé et au centre de production de Maladeux, on pouvait
01:11entendre le bruit doux et rustique des feuilles de bananier dans le vent de l'actualité. Il y
01:18avait en fait signature d'une convention de partenariat entre la CRTV et l'association
01:24nationale des acteurs de la filière Banane-Plantain qui prépare la troisième fête internationale de
01:31la Banane-Plantain. L'événement, honoré par de hautes personnalités dont plusieurs membres du
01:36gouvernement, était présidé par le ministre de l'Agriculture et du Développement Rural. La
01:44Banane-Plantain participe de la stratégie mûrie par le gouvernement pour l'import substitution
01:49à côté d'autres féculents et céréales, entre autres, du moins pour ce qui concerne l'agriculture,
01:55dont la production étrangère remplit le grenier camerounais avec souvent des pertes sèches sur
02:04l'économie locale. Pour remuer le sol des actions menées et défricher le champ des possibles,
02:10entretien avec un ingénieur polytechnicien pour qui s'est opérée la magie du décret
02:17présidentiel le 4 janvier 2019, jour de son entrée au gouvernement comme ministre de
02:23l'Agriculture et du Développement Rural. Gabriel Bayrobé est donc notre invité ce dimanche.
02:29Gabriel Bayrobé, bonsoir et bienvenue. Bonsoir monsieur Romuald. Partagez-nous encore un peu
02:37quelques souvenirs de ce fameux 4 janvier 2019, jour de votre nomination. Le 4 janvier 2019,
02:46je l'ai appris à la télé, comme tout le monde. Je revenais d'une mission de terrain à Kailé,
02:53Marwa et Guider, où je suis allé au bureau pour voir les urgences. Revenu à la maison,
03:00à 20 heures, j'ai suivi mon nom à la radio et comme par hasard, c'était parmi les premiers noms.
03:08Quinze minutes après, ma concession a été remplie. Vous avez donc présidé cette cérémonie des
03:14signatures de convention entre la SIAS-TV et l'association nationale des acteurs de la filière
03:19Banane-Plantain. Quel était, quel est l'état de santé de la filière Banane-Plantain aujourd'hui?
03:28Déjà permettez-moi de revenir sur cette cérémonie qui s'inscrit en droite ligne des très hautes
03:37instructions du chef de l'état qui disait, et je le cite, il ne suffit pas de bien faire,
03:43encore faut-il le faire savoir. Cette convention avec la SIAS-TV venait mettre sous la lumière non
03:54seulement la production de la Banane-Plantain, mais les activités de l'agriculture en général. Et
04:01nous avons été très heureux d'assister à cette cérémonie. Aujourd'hui, la Banane-Plantain est
04:08une culture qui nous honore et que je peux même dire qui constitue notre fierté parce qu'avec nos
04:176 millions de production, 6 millions de tonnes de production, nous sommes le premier producteur
04:22africain devant la Côte d'Ivoire, le Nigeria, la République démocratique du Congo et le Ghana.
04:29La Banane-Plantain occupe beaucoup de populations, essentiellement les femmes et les jeunes en
04:37milieu rural. C'est peut-être un des challenges de cette filière parce que la production est un
04:44peu épaisse et l'un des défis, c'est de pouvoir collecter cette production-là pour l'orienter
04:51vers les centres de consommation. La Banane-Plantain a beaucoup de co-produits et nous sommes heureux
04:59de savoir que beaucoup de jeunes trouvent un domaine où ils mettent en pratique leur
05:07imagination, leur savoir-faire. Donc en plus de la nourriture classique de la Banane-Plantain
05:14que vous connaissez sous toutes les formes, bouillie, pilée, tournée, je ne sais pas quoi encore,
05:21tapée, la Banane-Plantain produit de la farine. Vous semblez être vous-même un grand consommateur
05:29de la Banane-Plantain. Tout le monde consomme la Banane-Plantain. La Banane-Plantain produit de la
05:36farine qui est panifiable, qui est utilisée dans la pâtisserie. C'est une farine diététique parce
05:45que c'est une farine sans gluten. C'est une farine qui est utilisée pour fortifier l'alimentation
05:51infantile. C'est une denrée vraiment complète qui passe partout. Qu'est-ce qu'on peut retenir
06:02des éditions précédentes de cette fameuse fête internationale de la Banane-Plantain ? Déjà la
06:10première édition que nous avons faite dans le sud à Vangane, en plus de la mobilisation des jeunes
06:16parce qu'il y avait un événement parallèle qui consistait à faire une soirée de gala avec
06:21Élections de Miss, ce que nous avons fait à Ebolova, avant d'aller à Vangane même faire la fête de
06:28la Banane-Plantain. Au niveau de Vangane, il y a des engagements qui ont été pris. Le Conseil
06:35Régional du Sud a pris l'engagement de désenclaver à la faveur de cet important bassin de production
06:42de Banane-Plantain. Le ministère de l'Agriculture et du Développement Rural a pris l'engagement à
06:51travers son projet Chaîne de Valeurs Agricole d'installer une unité de production de farine
06:56et de chips de Banane-Plantain à Vangane. Cette unité est-elle déjà installée ? Le marché est
07:03passé, nous attendons la livraison du matériel. C'est le même engagement que nous avons réédité
07:12à Vangane, la deuxième édition qui s'est tenue dans le sud-ouest avec ce grand match de football qui
07:20opposait les légendes du football nigérien à les légendes du football kamehameha, un match très
07:26couru qui est resté dans l'histoire des amoureux du football. A la suite de ce match de football,
07:34nous avons célébré la fête de la Banane-Plantain. Il faut reconnaître que le sud-ouest, je peux dire
07:41aujourd'hui, est parmi les grands producteurs, les régions les grands producteurs de Banane-Plantain
07:46et nous avons pris l'engagement d'installer une unité de production de farine et de chips à
07:53Vangane. Il est bien vrai que nous n'allons pas nous arrêter à si bon chemin, il y a d'autres
08:00localités qui ont été identifiées, il s'agit de Dibombari dans le littoral, Boumiébel dans le
08:07littoral, Dimako à l'est et Afanlou dans le centre. Afanlou, est-ce que vous pouvez nous
08:19présenter un survol des principaux bassins de production de la Banane-Plantain au Cameroun
08:25pour voir quelles sont nos forces ? Déjà je peux dire que la Banane-Plantain est produite dans nos
08:33dix régions. Il y a déjà les régions classiques que sont le centre, qui vient en tête bien sûr,
08:38le centre, le littoral, le sud-ouest, l'est, l'ouest, le nord-ouest et le sud, mais aujourd'hui
08:51on voit apparaître des niches de production dans le Faro, région du nord, et dans le Mahé-Tsanaga,
08:59la région de l'extrême nord. Donc c'est pour vous dire que la Banane-Plantain fait son bonhomme
09:04de chemin. Selon les régions, il est en train de vouloir déclasser un certain nombre de produits
09:16de consommation. On peut dire qu'aujourd'hui la Banane-Plantain veut déclasser le Manioc dans le
09:21centre, le sud et l'est. On peut dire qu'il est en train de déclasser le Macabo et le Taro dans le
09:27sud-ouest et le nord-ouest. Donc la Banane-Plantain est en train de venir en force et nous avons donc
09:36le devoir d'encourager la production de cette Banane-Plantain. Est-elle la Banane-Plantain
09:42camerounaise suffisamment exportée et consommée, appréciée à l'extérieur ? Déjà il n'est un secret
09:52pour personne que la Banane-Plantain camerounaise va en Guinée équatoriale, au Gabon, au Congo, au
09:59Tchad et en Centrafrique. Et depuis un certain temps, nous assistons à un très grand intéressement des
10:07industriels nigériens qui s'intéressent à la Banane-Plantain pour la transformer localement
10:16et exporter la farine de Banane-Plantain parce que c'est une farine très prisée dans la
10:22consommation au Nigéria. Parlez-nous un peu du projet Pleine Centrale pour lequel vous étiez
10:31récemment sur le terrain. 400 000 hectares le long du corridor Bachengan-Thuy-Yoko-Tibati-Ngaoundéré,
10:38c'est pour faire quoi exactement et au profit de qui ? Déjà le projet Pleine Centrale répond à
10:46deux interpellations du chef de l'État, déjà à Bamenda lors du lancement du commissaire agro-pastoral.
10:54Le chef de l'État estimait que toutes les potentialités de notre agriculture n'étaient
11:00pas suffisamment exploitées et qu'il était temps de moderniser notre agriculture et de favoriser
11:09l'émergence des grandes et moyennes exploitations agricoles et de par là même lancer la mécanisation
11:17de notre agriculture. La deuxième interpellation est venue de son discours en fin d'année 2023
11:25lorsqu'il demandait au gouvernement de mettre tout en oeuvre pour accélérer la politique
11:33d'import-substitution, cette politique présidentielle qui viendrait améliorer notre balance commercial.
11:41Donc nous nous sommes au vu de ces deux interpellations, nous avons estimé avec le
11:49ministère des domaines de résoudre un premier problème. Vous savez que le premier problème
11:55posé par le secteur privé c'est l'accès aux fonciers. Nous avons trois problèmes dans
12:01l'agriculture, l'accès aux fonciers, le financement et la qualité des semences, la qualité et la
12:07disponibilité des semences. Bien sûr que vient après le problème des fertilisants et des produits
12:14phytosanitaires. Donc nous avons dit qu'il fallait constituer des réserves foncières, les sécuriser,
12:23les aménager, les parcelliser et maintenant demander au secteur privé de venir investir.
12:31De quelle manière nous avons déjà conçu un projet pilote environ 200 000 hectares dans
12:42les départements du Mbamekim, du Mbere et du Djerem. Pourquoi ces trois départements ? Parce
12:50qu'aujourd'hui nous disposons de ce que nous appelons l'autoroute agricole qui part de
12:56Batenga, Ntui, Yoko, Lena, Tibati, qui permet effectivement à ces produits de descendre vers
13:04les centres de consommation. La deuxième chose, ce sont des zones de prédilection pour la production
13:15des filières où nous avons un déficit. C'est le maïs, c'est le riz, c'est le soja, c'est le
13:27maraîcher, c'est la pomme de terre. Nous avons retenu globalement ces cinq et plus de manières,
13:34ces six filières là que nous voulons développer dans ces zones. Et nous avons fait un appel à
13:43la manifestation d'intérêt pour dire aux privés que voilà, si vous êtes prêts, vous venez. Le
13:52gouvernement va faire les préliminaires. Qu'est-ce que nous entendons préliminaire ? D'abord sécuriser
13:58le foncier. Deuxièmement, faire une cartographie des sols, c'est-à-dire étudier les aptitudes de
14:07sol selon les cultures, nous basant sur des critères bien définis. Si vous voulez, je peux vous dire
14:15les critères. C'est le pH, c'est la conductivité, c'est le taux en matière organique, c'est le taux
14:22en potassium, en azote et en potasse. Donc lorsque nous avons ces six critères, nous pouvons dire
14:30exactement quelle est la culture qui correspond à telle ou telle autre pédologie. Je voudrais vous
14:36entendre un peu plus sur la sécurisation de ces terres. Ces terres appartiennent d'abord à des
14:42communautés. Lorsque l'État fait préemption sur ces sols-là, les communautés gagnent quoi ? D'abord,
14:51il faut dire une chose, c'est une vérité que les gens ne disent pas assez. Le domaine national
14:58appartient à l'État inalienable. Vous n'avez de compte à rendre à personne ? D'abord, première chose. Et
15:04deuxièmement, ces réserves foncières sont faites sur le domaine privé de l'État. Ça n'appartient pas
15:14aux communautés ? C'est-à-dire l'État. Mais je vais vous dire, dans ces zones, nous avons un potentiel
15:21de 1,2 million d'hectares. Alors nous nous sommes dit, 1,2 million d'hectares, il faut
15:31superposer la carte forestière, parce qu'il ne faut pas toucher les forêts. La carte minière, il ne faut
15:38pas toucher les zones où il y a exploitation de mines. La carte des zones protégées, il ne faut
15:45pas empiéter sur les zones protégées. Et en plus de ça, voir où est-ce que les populations sont
15:51installées. Donc, le projet Plaine Centrale ne va ni spolier les terrains, ni déplacer les
16:01populations. Mais ce que vous dites là, Monsieur le Ministre, en faisant valoir le droit souverain
16:08de l'État, signifie que vous venez planter un manguier devant ma cour, et je n'ai même pas le
16:15droit d'avoir une mangue, lorsque les fruits sont mûrs. Déjà, nous ne plantons pas devant votre
16:22cour, parce que nous évitons toutes les zones occupées. Et ensuite, Monsieur Tuisseux, qu'est-ce
16:29que vous entendez par titre privé ? Quand vous êtes sur votre titre privé, vous faites quoi ? Vous
16:36avez de compte à rendre à quelqu'un, vous ? Ce sont des terres... C'est le titre privé de l'État.
16:44Et l'État l'utilise pour usage public. Et l'usage public, ce n'est pas parce qu'il y a un privé que
16:53ce n'est pas un usage public. Quelles sont les attentes, les souhaits que les populations ont
17:00exprimés durant votre descente récemment ? La première chose, nous avons présenté les projets
17:09tant aux populations qu'aux privés. D'abord, aux privés, nous leur avons dit qu'il n'y a pas
17:16d'accès à la propriété. Donc, c'est un bail amphithéautique. Ça, c'est déjà... De deux,
17:23ils vont bénéficier de toutes les lois incitatives à l'investissement. Donc, l'État va faciliter
17:33toute leur installation. L'État va faire les investissements stratégiques, c'est-à-dire le
17:45désenclavement, amener l'énergie, rendre disponible l'eau. L'État va faire les équipements. Il va
17:56donner accès aux services sociaux de base. Ça, c'est pour les populations, c'est-à-dire centres
18:01de santé et écoles. L'État va faire l'étude d'impact environnemental avec tout ce qui s'en
18:09suit, c'est-à-dire les consultations publiques, les enquêtes socio-économiques. Donc, c'est l'État
18:16qui sera en face des populations, c'est pas le privé. Après tout cela, le privé a un boulevard
18:25pour investir. Et le projet que nous leur soumettons, c'est que les populations rivennères
18:35sont des partenaires. Pourquoi elles sont des partenaires ? Le chef de l'État a parlé de
18:42l'agriculture de seconde génération. L'agriculture de seconde génération, c'est pas avoir 0,5 hectare,
18:49ça c'est l'agriculture de subsistance. Or, le petit producteur n'a pas les moyens pour faire
18:555 hectares. Donc, le privé qui s'installe a le devoir d'aider le petit producteur à développer
19:045 hectares en lui apportant de la semence, des entrants et des prestations de labo. En retour,
19:12il peut être payé soit en nature, soit en expression. Avant de poursuivre, monsieur le
19:18ministre, je voudrais que nous prenions cette actualité politique et diplomatique majeure. Le
19:24chef de l'État Paul Biya était sur la côte d'Azur il y a 3 jours, jeudi dernier, pour prendre part
19:33à l'invitation du chef d'État français Emmanuel Macron aux commémorations du 80e anniversaire
19:40du débarquement en Provence. Et à cette occasion, le chef de l'État s'est exprimé au nom de tous
19:46ses homologues africains. Voici ce qu'on peut en retenir avec Yves-Marc Meudot.
19:50Ce jeudi 15 août 2024 est le grand jour. Le jour du souvenir des héros du débarquement qui a
19:59conduit à la libération de la France de l'occupation nazie, il y a 80 ans, jour pour jour. Et pour la
20:06délégation camerounaise qui est conduite à cette commémoration par le président de la République
20:09Paul Biya, tout commence ici, sur les bords de la mer Méditerranée, à l'hôtel intercontinental
20:16Carleton, que le président Biya quitte aux premières heures de cette matinée, en compagnie
20:20de la première dame Chantal Biya pour se rendre à la cérémonie. Et comme la nature sait se rendre
20:26complice de certains événements, le ciel jusque-là ensoleillé s'est assombri tout d'un coup, sans
20:32doute en signe de solidarité, des dizaines de milliers de victimes de cette parenthèse douloureuse
20:37de l'histoire de la France et du monde. La Nécropole nationale de Saint Raphaël,
20:42Boulouris en France, le lieu qui abrite des suppultures de centaines de soldats
20:46morts pendant l'occupation nazie. C'est le cadre retenu pour abriter la partie
20:51protocolaire des cérémonies marquant le 80e anniversaire du débarquement de Provence.
20:56Peu avant 9 heures ce jeudi 15 août 2024, des officiels français de tous bords convergent
21:02vers le lieu des cérémonies. Membre du gouvernement, ancien chef d'état,
21:06survivant des différentes campagnes guerrières, invités spéciaux. Ils ne vont pas tarder à être
21:12rejoints par Emmanuel Macron, le président de la république française, hôte des manifestations.
21:17Sans discontinuer, le président français accueille ses homologues conviés à ce rendez-vous du
21:22souvenir. De Brice Clotaire au Liguingua du Gabon, à Azali Asoumani des Comores,
21:28en passant par Fourien Simbé du Togo, Faustin-Archange Touadéra de la République
21:33Centrafricaine, Ola Schold, le chancelier allemand et bien d'autres encore.
21:37Arrive Paul Bia, le président de la République de Cameroun, accompagné pour la circonstance par
21:44la première dame Chantal Bia. Moment de grande cordialité. Les retrouvailles Bia-Macron sont
21:50des plus chaleureuses dans le prolongement de toutes les précédentes et notamment de celle
21:56du 26 juillet dernier à Paris à l'occasion des Jeux Olympiques Paris 2024. Pendant un
22:03bon moment, Paul Bia et Emmanuel Macron vont échanger dans une ambiance bonne en forme avant
22:08que le couple présidentiel Camerounais ne regagne le lieu des cérémonies. Une cérémonie en cinq
22:13tableaux avec en ouverture la locution du président Camerounais. Un discours « vérité » qui va
22:20assurément marquer l'histoire. En une quinzaine de minutes, le chef de l'état Camerounais recesse
22:25la symbolique de la commémoration avant de dresser un constat implacable du monde d'aujourd'hui. Un
22:32monde marqué par la montée de l'intolérance, des violations incessantes du droit international
22:37et de la souveraineté des états. Un monde à nouveau aux portes d'une déflagration majeure.
22:42Face à cette situation, Paul Bia ne va pas hésiter à proposer le modèle Camerounais
22:47de résolution des conflits. Un modèle fait de dialogues et de solutions concertées. La
22:53lucidité du regard du président Camerounais sur la marche actuelle du monde qui donne
22:57l'impression d'aller à la dérive lui vaudra une attention des plus soutenues.
23:01A sa suite, Emmanuel Macron va commencer par rendre hommage à ses soldats d'Afrique qui,
23:07aux côtés de bien d'autres, ont permis à la France et aux Français de retrouver leur liberté.
23:11Il va par la suite déposer une gerbe de fleurs sur la tombe du soldat inconnu avant que ne
23:18soit observée une minute de silence et entonner l'hymne aux morts.
23:27L'émotion est alors à son comble. La cérémonie s'achève par l'exécution de la Marseillaise,
23:36l'hymne national français. Dans un quatrième tableau, le président français va au nom de
23:49la république française remettre des distinctions honorifiques à quelques vétérans de guerre au
23:54moment où la patrouille de France entame ses chorégraphies dans le ciel aux couleurs
23:58bleu-blanc-rouge. La cérémonie s'achève par des séances photos et des entretiens en petit
24:04comité qui vont donner à voir un pôle billet au centre de toutes les sollicitations au milieu de
24:09ses pairs. Comme il fallait s'y attendre, le président Camerounais aura cette fois encore,
24:14marqué d'une empreinte indélébile, les manifestations marquant la commémoration
24:19du 80e anniversaire du débarquement de Provence. Monsieur le ministre, on ne devrait pas enrogir
24:27que le chef de l'état camerounais porte la voix du continent, de ses paires. Cela est
24:37une démonstration de force du Cameroun sur la scène internationale. C'est quoi monsieur
24:44Romuald ? Le chef de l'état est un panafricatimiste, mieux un mondialiste. Il est reconnu, le rayonnement
24:53de la politique étrangère camerounaise en Afrique et dans le monde aujourd'hui n'a plus de secret
25:00pour personne et nous sommes heureux de reconnaître que le rôle que le Cameroun a joué pour la
25:07libération de la France a été reconnu de la fort belle manière il y a trois jours à Toulon.
25:16Parce que le 14 juillet dernier, lors de la célébration de la fête nationale de France,
25:25nous avons dévoilé dans un des patios très célèbres de l'ambassade de France à Yaoundé,
25:32la croix Lorraine avec un petit documentaire qui revenait sur le rôle décisif joué par le
25:40Cameroun pour la libération de la France. Revenons à nos moutons, les problématiques agricoles et
25:51notamment l'import substitution qui nous permettra certainement d'évoquer encore notre fameuse
25:57plaine centrale. L'import substitution est un discours en vogue au sein du gouvernement. Au niveau
26:07de votre ministère, quelles sont les prévisions, quelles sont les prétentions avant de rentrer
26:12tout à l'heure dans les actions ? Je peux dire que le ministère de l'agriculture et du développement
26:20rural ou l'agriculture au sens large est interpellé au premier rang en matière d'import
26:27substitution. Nous pèsons négativement pratiquement pour 1000 milliards sur la balance
26:35commerciale. Il y a le blé, il y a le riz, il y a le poisson, il y a le lait, il y a l'huile de palme,
26:43il y a les engrais et le tourteau de soja pour ne citer que cela. Il était de bon temps lorsque
26:50le chef de l'état nous demande de développer certains points de notre économie pour améliorer
26:58notre balance commerciale. Nous nous sentons interpellés au premier rang. Et c'est dans ce
27:05sens que le projet Plaine Centrale, les résultats attendus de la Plaine Centrale, c'est une production
27:12supplémentaire de 1,2 millions de tonnes de maïs. Aujourd'hui nous sommes à 2,4 millions pour
27:20un besoin de 3 millions de tonnes par an et avec l'explosion de l'élevage porcine, l'explosion
27:30de l'agriculture parce que vous savez depuis un certain nombre d'années on n'importe plus les
27:36poulets congelés donc c'est un secteur qui se développe rapidement. Avec l'explosion de la
27:43pisciculture et de l'aquaculture, il va falloir produire du maïs et du soja pour alimenter cet
27:52élevage. Nous attendons 1,2 millions de tonnes de maïs. Nous attendons environ 2 millions de tonnes
28:00de manioc pour augmenter notre consommation nationale. Nous attendons environ 45 000 tonnes
28:10de riz blanchi pour suivre les périmètres. Nous attendons 50 000 tonnes de production de soja et
28:19nous attendons 1 million de tonnes de production de pommes de terre supplémentaires. Toutes ces
28:25attentes là sont subordonnées à quoi et c'est dans quel horizon ? Ces attentes sont subordonnées
28:31par l'occupation des surfaces aménagées, par les investissements conséquents et surtout par la
28:38mise en place d'une filière semencière viable et dans ce sens le projet Plaine Centrale entend
28:46créer des véritables fermes semencières. Nous estimons avoir peut-être 2000 hectares de fermes
28:56irriguées de semences de maïs parce que nous en avons besoin. Nous consommons environ 30 000
29:03tonnes de maïs chaque année. Nous allons installer des serres pour produire les semences fortifiées
29:12de manioc, de pommes de terre. Nous allons installer des fermes pour produire la semence
29:20améliorée de soja. Nous sommes vraiment dans une dynamique de maîtrise et de modernisation
29:27de l'agriculture. Monsieur le ministre, il y a des importations massives qu'on ne comprend pas
29:33au regard des terres et des bras dont dispose le Cameroun, par exemple le cas du riz. Le gouvernement
29:40veut-il une chose et son contraire ou alors nous n'avons pas les moyens de notre politique en
29:47matière de réduction des importations ? La stratégie du développement du riz tient sur deux axes.
29:56D'abord le riz irrigué. Aujourd'hui, la stratégie pour retourner la tendance, il nous faut 60 000 hectares
30:03de périmètres irrigués. Nous en avons 15 000, 12 000 à Yagoua, 3 000 dans le nord-ouest. Il y a des projets
30:14en cours. Il y a dans Viva Logone, Viva Benue dans la plaine de la Benue à Lagdo qui va permettre
30:21de disposer de 14 000 hectares. Nous avons le projet Karam dans le Logone-Charie qui va nous
30:27permettre de disposer de 10 000 hectares. Nous avons le projet Chaine de Valeurs-Yi dans le nord-ouest
30:33et l'ouest qui nous permettront de disposer de 7 000 hectares. Et nous avons le projet Zina financé
30:39par le Planut qui va nous permettre de disposer de 6 000 hectares. Donc au bout du compte, nous
30:46croyons que d'ici 2026, nous aurons les 50 000 hectares. Et nous croyons que le projet Pleine
30:53Centrale, de par la disponibilité de l'eau dans le Mberé et le Djerem, nous pourrons avoir les 10 000
31:03hectares qui nous manquent avec un partenariat public-privé. A côté de cela maintenant, il y a
31:10le riz pluvial. Nous avons un projet qui va nous permettre d'augmenter les surfaces de riz
31:19pluvial à hauteur de 20 000 hectares par an parce que notre objectif c'est d'arriver à 200 000
31:24hectares de riz pluvial. C'est à quel horizon tout cela ? 2030. Les premiers résultats pour
31:35nous seraient visibles à partir de 2026. L'année prochaine. À partir de 2026, certains périmètres
31:45seront livrés, certains projets seront effectifs. Donc nous sommes en train aujourd'hui avec la
31:53coopération coréenne, nous allons mettre en place une ferme de production semencière à
32:01Avangan dans la Haute-Sanaga qui nous permettra d'avoir 2000 tonnes de semences de riz chaque
32:07année. Nous renforçons, nous venons de signer une convention avec l'IRAD qui va renforcer les
32:13capacités de l'UNVIDIA, de la SEMRI et du projet Chaine de Valeurs Riz pour nous permettre d'avoir
32:20encore 2000 tonnes de semences de riz. Le blé préoccupe aussi. Les experts de l'IRAD ont
32:28développé des variétés pouvant être cultivées au Cameroun et le chef de l'État lui-même a ordonné
32:36en tout cas le déblocage de 10 milliards de francs CFA pour poursuivre ses recherches.
32:41Sommes-nous, pour ce que vous en savez, un peu plus avancés à ce jour ? Oui, nous avançons dans
32:49le blé. Vous savez qu'il y avait eu dans les années 80 un projet blé à Wasandé,
32:56à l'assaut du blé, qui n'a pas fait floraison. Nous avons repris le développement du blé en 2017
33:07en association avec l'IRAD. Dans un premier temps, il fallait déjà choisir les variétés qui peuvent
33:15s'adapter à l'écologie, à l'agroécologie camerounaise. C'est ce qui a été fait. Aujourd'hui,
33:21nous avons un certain nombre de variétés, le Bamenda, le Banyo, l'IRAD1, l'IRAD2 et d'autres
33:29variétés pour l'extrême nord. Nous avons caractérisé les bassins de production de ce
33:35blé, mais il faut reconnaître que nous ne pouvons pas, à l'heure actuelle, résorber toute la
33:43consommation du blé. Aujourd'hui, nous importons 900 000 tonnes de blé chaque année, ça pèse 260
33:50milliards sur la balance commerciale. Nous avons mis en place une stratégie sur trois axes. Le
33:58premier axe, c'est de produire le blé. On est en train d'identifier ou de sécuriser 100 000 hectares
34:09sur les bassins de production de blé. Ensuite, il faut produire les farines de substitution. Ce
34:16sera le cas de la farine du manioc et de la farine de céréales. Et la troisième chose, il faut
34:23changer de mentalité. Il faut respecter ce que le chef de l'État a l'habitude de nous dire, c'est-à-dire
34:29consommer ce que nous produisons et produire ce que nous consommons. Pouvons-nous rêver,
34:36monsieur le ministre, de produire notre propre blé comme on le fait avec le maïs derrière la
34:45maison du village ? Aujourd'hui, nous produisons le blé. Aujourd'hui, nous produisons le blé. Nous
34:51produisons le blé à Wasandé. Nous produisons le blé à Bangourane, à l'ouest. Nous produisons le
34:57blé dans le maïo tchanaga. Il y a des populations qui ont déjà intégré le blé dans leurs habitudes
35:06culturelles et culinaires. C'est le cas du maïo tchanaga. Ils sont déjà habitués, ils produisent
35:12le blé, ils le transforment, ils le mélangent avec la farine de mille pour le manger. Pour les autres,
35:17c'est encore une culture étrangère dont il faut cultiver. Mais il faut reconnaître que le blé
35:27est quand même vorace en termes d'engrais et de suivi agronomique. Le blé demande beaucoup
35:38d'engrais, dites-vous, et là-dessus, le Cameroun ne rassure pas beaucoup, du moins du point de vue
35:46de l'indépendance. Beaucoup d'engrais nous viennent de l'étranger et ça nous coûte trop cher. Déjà,
35:54on se félicite du fait qu'aujourd'hui, le marché de l'engrais au Cameroun, nous avons 300 000 tonnes
36:00d'engrais pour un marché de 4 millions d'hectares qui sont cultivés. Ça nous met à un niveau de
36:1257 kilos de consommation d'engrais à l'hectare, ce qui est largement au-dessus des objectifs de
36:20l'Union africaine. Bien que c'est vrai qu'il y a des critères ou des facteurs qui cachent un peu
36:32ce chiffre, parce que quand vous voyez des agro-industries telles que la sauve de coton,
36:37Socapalm, Camsico, CDC, c'est eux qui consomment le gros d'engrais. Et si on revient aux petits
36:46producteurs, on revient à 22 kilos à l'hectare au niveau des petits producteurs. Mais déjà 22 kilos,
36:52c'est pas mal, on est au-dessus de la moyenne. La production d'engrais aujourd'hui demande trois
36:57choses importantes. C'est le NPK. Quelles sont-elles ? Nous avons l'azote, donc il faut du gaz. Nous
37:03avons la potasse et nous avons le potassium. Aujourd'hui, c'est le Maroc qui a la potasse,
37:10c'est l'Europe de l'Est qui a le potassium. Nous avons du gaz, mais le prix auquel le gaz est coté
37:19sur le marché international aujourd'hui, il faut subventionner ce gaz-là pour avoir un engrais à
37:27prix réduit. Donc nous avons quand même la possibilité d'avoir ce gaz et c'est pour cela
37:34que les opérateurs de la filière engrais ont choisi de faire localement le blending, c'est-à-dire
37:42ils importent les trois matières premières et ils les mélangent sur place selon les formules
37:49des calculs. Ça permet de réduire énormément les coûts de production. Retour sur cette importante
38:00cérémonie de signature de convention entre la CRTV et l'Association nationale des acteurs de la
38:05filière Banane Plantain. C'était ici à la CRTV sous votre présidence, monsieur le ministre. Voici
38:13les images et les messages rassemblés par Franck Evina. De la parole aux actes, la CRTV s'engage
38:22à amplifier l'écho de la célébration de la troisième édition de la fête internationale
38:26de la Banane Plantain, engagement pris par son directeur général Charles Ndongo. Les
38:31personnalités présentes témoignent du poids des enjeux de cette convention. Cinq membres du
38:37gouvernement, autorités administratives, partenaires, acteurs de la filière, responsables de l'office.
38:44Cette vaste opération va se déployer à travers nos trois chaînes de télévision, nos 18 chaînes
38:51de radio qui maillent l'ensemble du territoire cambonais, nos huit plateformes de diffusion
38:57numérique. Une campagne qui sera naturellement conduite dans les deux langues officielles
39:04cambonaises et dans la cinquantaine de langues nationales pratiquées dans nos dix stations
39:10régionales. Ressources humaines et matérielles de la CRTV en renfort, les anciennes gloires du
39:16football brésilien confirment leur présence au Cameroun en décembre. Rencontres amicales,
39:21allers-retours que la CRTV va retransmettre. Et ça c'est l'attractivité de notre pays. C'est
39:27pour ça que la troisième édition de la fête internationale de la banane plantain nous verrons
39:31des stars comme les Ronaldinho, nous verrons des stars comme les Romario, nous verrons des
39:35Bebeto. Pas parce que la banane plantain leur a promis des milliards, mais simplement parce
39:41qu'ils sont un peu amoureux du Cameroun. Le gouvernement salue un nouveau mariage qui vise
39:46à susciter plus d'engouement autour de cette spéculation, clé de la SND30. Pépiniéristes,
39:53producteurs de régimes, acteurs de la transformation et distributeurs peuvent ainsi
39:58être sûrs d'avoir une plateforme d'expression et de promotion de leurs activités à la CRTV.
40:04Pour ne pas faire double emploi, continuons, des alternatives locales au blé sont proposées
40:12avec certains tubercules comme le manioc ou la patate douce, mais dans les boulangeries le prix
40:20des ventes explose, celui de ces farines là. Pourquoi ce qui est produit au Cameroun coûte-t-il
40:28si cher ? Je suis tout à fait d'accord avec vous. Ce qui est produit au Cameroun, pourquoi coûte-t-il
40:36si cher ? Oui et non. Non parce que dans le sud ouest on utilise la patate douce pour produire le
40:43pain, ce que nous appelons communément le koumba bread. Il est reconnu de notoriété nationale que
40:49le koumba bread ne coûte pas plus cher que le pain du blé. Pourtant il est très bon. Bon, il est
40:54très bon, mais s'agissant du koumba bread, nous sommes limités par la production qui est assez
41:01limite et surtout par le taux de matière sèche dans les variétés de patates utilisées dans ces
41:07zones. C'est pour cela qu'avec l'Irat, nous avons entrepris de développer une nouvelle variété dans
41:13la Damaoua qui contient beaucoup plus de farine et qui a cycle court, précoce, assez résistant. Nous
41:20croyons qu'à travers cette variété là, nous allons trouver la solution. S'agissant du manioc,
41:27c'est carrément opposé. Il y a suffisamment de production, mais il n'y a pas des unités de
41:33conservation et de transformation. Le manioc, vous le récoltez 20 heures après. Si vous n'avez
41:39pas transformé, vous développez de la cyanure, le manioc se dégrade, après il n'est plus
41:44consommable. Le problème que nous avons dans le manioc, c'est de construire suffisamment des
41:51infrastructures de conservation frigorifiques et des unités de transformation. Aujourd'hui,
41:58nous nous sommes lancés dans cette voie, après Ngoulmacon, où nous avons inauguré une usine
42:06entièrement moderne. Nous allons soutenir quatre autres usines dans le sud-ouest, dans le littoral
42:16à Dibombari, dans la Sénégal maritime et puis à l'est, nous allons aussi installer une unité de
42:26transformation de manioc. Mais notre objectif avec le financement de la Banque mondiale, nous
42:33sommes en train de finaliser ce projet. Si le projet venait à avoir le jour, notre objectif
42:41c'est de construire 150 unités de production de farine de manioc à travers les dix régions.
42:48L'autre paradoxe, c'est les Camerounais eux-mêmes qui semblent brouder un peu leur propre production,
42:57au motif que la qualité ne serait pas meilleure. Est-ce que nos produits agricoles disposent
43:04vraiment de normes pour être compétitifs ? Vous me donnez l'occasion ici d'annoncer de
43:11manière solennelle qu'avec la NAN, nous avons finalisé trois normes de production de farine
43:17panifiable. Ces normes tiennent compte de la granulométrie, de la finesse et même de la
43:24contribution en matière organique dans la production du pain. Lorsque ces normes seront
43:33applicables, je crois que les producteurs de farine vont se conformer à cela. En ce qui nous
43:41concerne, les essais qui ont été faits tant au niveau de laboratoire ou bien dans un pays comme
43:48le Nigeria où vous avez 1200 unités de production de farine de manioc, vous savez au Nigeria on peut
43:56incorporer jusqu'à 20% de farine de manioc dans la production du pain et 40% dans les pâtisseries.
44:04Dans ces pays-là, effectivement, on a maîtrisé la production de farine de bonne qualité. C'est ce
44:11que nous envisageons de faire localement. L'autosuffisance alimentaire semble être
44:20une silhouette. Elle s'éloigne quand on veut avancer vers elle. C'est le fait de quoi ? Et est-ce qu'il y a
44:28des raisons d'espérer ? L'autosuffisance alimentaire au Cameroun, on ne peut pas dire que c'est une
44:36silhouette. Parce que vous savez, il y a des pays où les gens meurent de faim. Ils meurent vraiment de faim.
44:42Il y a des gens qui meurent au bord de la route de famine parce qu'ils n'ont pas à manger. Faut-il
44:48en arriver à cela ? L'autosuffisance dépend de plusieurs facteurs. Pas seulement de la production.
44:57Vous voyez un pays comme le Brésil qui est exportateur de produits agricoles. Aujourd'hui,
45:02au Brésil, il y a 45 millions de personnes qui sont en situation de crise alimentaire. Donc,
45:09quand vous prenez notre pays, le Cameroun, aujourd'hui, il y a 60 à 70% de population
45:15qui sont dans les grandes villes, qui sont dans les milieux urbains, renforcés par ce phénomène de
45:23déplacés internes. Maintenant, les bassins de production sont en grande partie enclavés. Il
45:31va falloir sortir ces productions. Moi, je me rappelle quelqu'un qui me disait qu'un jour,
45:38il est arrivé et il a trouvé au bord de son champ que des voleurs sont venus voler les régimes du
45:44planterre. Mais comme ils n'ont pas pu transporter, il y a une bonne partie qui a pourru au bord du
45:49champ. Donc, c'est pour vous donner un peu l'image de la répartition de la production agricole.
45:55Et vous-même, les hommes politiques, lorsque vous allez donner, par exemple, des sacs de riz,
46:00de l'huile, ainsi de suite, cela montre quand même qu'il y a une menace.
46:06Non, d'abord, vous savez, une personne peut vivre avec un repas par jour. Mais il devrait
46:18mieux vivre avec deux repas. C'est l'expression de la solidarité nationale.
46:24Par les hommes politiques. Très bien. Monsieur le ministre, le prochain sujet n'est pas amusant
46:33du tout. Il est même triste. Il s'agit des obsèques de l'ancien président de la CAF,
46:41Issa Ayatou, durant le week-end à Garoua. La dépouille est arrivée au Cameroun et a été
46:51donc conduite à Garoua avec, comme représentant du chef de l'État, le ministre des Sports et
47:00de l'Éducation physique, le professeur Narcisse Molekombi. Voici les images,
47:07les hommages et les témoignages avec Germain Noël-Essingué.
47:12C'est à bord de ce volcan Merko, qu'Issa Ayatou retrouve sa terre natale,
47:17où il sera enseveli pour l'éternité. Son au revoir à la caution du chef de l'État
47:23représenté. Au bas de la passerelle, le patron du football africain et mondial,
47:29marqueur de la stature de l'homme. La foule est impressionnante en rang et garde respectif.
47:35Garoua parle au monde entier. Sur le catafalque, la dépouille du prince bénéficie de toutes les
47:42éloges.
47:58Le directeur général de notre groupe, M. Mohamed Ba, m'a chargé de venir le représenter
48:20personnellement, témoigner à son ami et frère, M. Abdoulaye Ayatou et à toute la famille Ayatou,
48:27le soutien et le salut du groupe sous nom. La prise de parole de la CAF par son chef
48:32magnifie l'immense oeuvre du défunt, mais appelle un jeu collectif du football
48:38camerounais. Le PCA de la NAFUT reçoit naturellement la reconnaissance de la patrie.
48:44M. Issa Ayatou, au nom du président de la République et en vertu des pouvoirs qui nous
48:55sont conférés, nous vous élevons à titre posthume à la dignité de grand officier de l'ordre
49:05national de la valeur. Issa Ayatou est conduit au Quartier Pompouré pour la Doa, la prière mortuaire
49:13des 6 Constances. Ici encore, la grande mosquée s'avère étroite. Destination finale, le cimetière
49:21de la famille royale au Quartier Laïndé, où l'homme rentre définitivement sous une terre
49:27où il aura marqué les esprits. Une étoile s'éteinte. Vous faisiez évidemment partie de la
49:37délégation comme élite de Garoua, la ville de l'illustre défunt. Quel souvenir vous gardez
49:46du président Issa Ayatou ? C'était un grand homme. C'était une figure digne non seulement de Garoua,
49:58du Cameroun, mais de l'Afrique toute entière. C'était un homme qui avait de la vision. Il avait
50:06de la vision pour le football. Il avait de la vision pour la souveraineté de l'Afrique. Et il
50:17avait de la vision pour le mouvement sportif. C'est une grande perte d'abord parce que c'est
50:26un homme de qualité. C'est un fils de l'ami d'Issa Ayatou. Et vous savez ce que représente
50:33la famille Ayatou pour la ville de Garoua ? C'est quelqu'un qui a aidé beaucoup, beaucoup de gens,
50:42beaucoup de jeunes, qui leur a montré le chemin, qui les a soutenus. Aujourd'hui, Garoua perd un
50:53monument. Achevons cet entretien par des considérations politiques. Vous êtes de Garoua,
51:00une ville pas comme les autres dans le Grand Nord et même le reste du pays. Est-ce que vous
51:07croyez, et vous êtes habité par le complexe de Garoua, qui veut que ses ressortissants croient
51:16que tout leur est dû et permis parce que c'est le village de l'ancien président de la République ?
51:23C'est sûr que Garoua a ce côté historique, mythique et même mystique, si on peut se permettre.
51:32Vous pouvez. Mais Garoua est une ville cosmopolite. C'est la seule ville au Cameroun où vous avez
51:42deux présidents de partis qui sont ministres dans le gouvernement. C'est la ville qui a connu le
51:51premier président du Cameroun. C'est une ville chargée d'histoire. C'est une ville où s'est
52:01construite déjà à l'époque la politique camerounaise avec des alliances. C'est une ville où la politique
52:14au sens figuré, au sens propre, trouve tout son sens. Et vous ne rougissez pas d'appartenir à
52:22cette ville ? Non, je ne rougis pas. Je suis tout à fait fier d'avoir fait mes marques dans cette
52:29ville et d'avoir pu trouver mon chemin dans cette ville. Est-ce que le RDPC ne se sent pas un peu
52:38étouffé par ses nouveaux occupants dans la ville de Garoua ? Je crois qu'aujourd'hui le RDPC a beaucoup
52:49d'atouts à Garoua. Beaucoup d'atouts parce que déjà Garoua a bénéficié de beaucoup d'infrastructures
52:56tant par rapport au programme CDD que par rapport à Garoua était un site de la CAN totale 2019 au
53:10Cameroun. Garoua est aujourd'hui une ville universitaire comme les autres capitales régionales.
53:20Garoua a bénéficié de beaucoup d'infrastructures du renouveau. Beaucoup des signes, des indicateurs
53:31montrent que le chef de l'état est très sensible à tout ce qui touche à Garoua. Et c'est dans ce
53:37sens que la population de Garoua doit rendre ça de la plus belle manière. N'empêche que sur le
53:45terrain la liberté d'exercer ou d'exprimer ses opinions demeure. La liberté de militer dans tel ou
53:55tel autre cas demeure. Mais nous avons des acquis qui font que le RDPC aujourd'hui connaît tout son
54:07rayonnement et demeure le parti leader dans cette ville. Entre vous justement les élites, élites
54:16politiques, élites gouvernementales de Garoua, est-ce qu'en cette veille des saisons électorales
54:22c'est la nuit des longs couteaux pour on va dire le maintien de chacun aux affaires en attendant
54:31la mer des batailles, la présidentielle ou alors c'est plutôt la paix armée ? Vous savez Garoua a
54:38connu la dictature de l'UNDP de 97 à 2002. A partir de 2007 on a commencé à sortir la tête de l'eau.
54:49En 2013 on a commencé à avoir une lueur de tunnel pour sortir et en 2020 le RDPC s'est confirmé comme
55:03étant le parti leader. Aujourd'hui le maître mot c'est de confirmer d'abord la suprématie du parti
55:13dans la ville de Garoua, dans la Benue et dans la région du nord et ensuite répondre à l'appel du
55:26chef de l'état qui dans sa circulaire disait qu'il faut faire le partage, c'est à dire aujourd'hui
55:31il y a de la place pour tout le monde. Et autre chose à Garoua, la jeunesse est en train de revenir
55:40en force. Le président du conseil régional est un jeune, le Lamido est un jeune, le maire de la
55:47ville est un jeune, les trois maires d'arrondissement sont des jeunes, les sénateurs sont des jeunes. Je
55:53crois que là c'est un signal qui ne trompe pas. Donc pas de couteau ni de long couteau, ni de nuit
56:01de long couteau entre les élites ? Chacun à sa place, il suffit d'attendre le moment indiqué.
56:07Gabriel Mbaye Roubé, et je termine par là, si demain vous êtes invité à une réunion des élites
56:13du Grand Nord pour désigner un candidat à la présidentielle qui soit un nordiste,
56:19comme le veut un certain courant, est-ce que vous irez à cette réunion et qui voyez-vous
56:26comme Joker ? C'est un non événement parce que le Grand Nord a déjà choisi le président Paul
56:34Biak comme son candidat naturel et nous lui avons déjà assuré un vote à 100% dont je crois qu'il
56:40n'y a plus de débat. Il n'y a plus de temps également et de débats pour cette émission
56:46monsieur le ministre, merci d'avoir accepté une fois de plus l'invitation de la CRTV. C'est moi
56:52qui vous remercie. Ce sera un plaisir, peut-être que je suis venu tard mais je reviendrai très
56:58souvent. C'est quand vous voulez monsieur le ministre. Nous recevions donc Gabriel Mbaye Roubé,
57:04ministre de l'agriculture et du développement rural. Merci d'être venu monsieur le ministre.
57:10Mesdames et messieurs tout passe et nous passons tous mais ce pays restera. Prenons donc grand
57:17soin de notre chère patrie, notre terre chérie, le Cameroun. Bonsoir.