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00:30Madame, Monsieur, bonsoir, bienvenue à cette édition de par ici l'économie.
00:39C'est le tout premier numéro de ce mois d'août 2024 sur l'ACR TV.
00:46Alors que le mois de juin s'est achevé sur ce qu'on peut appeler de bonnes nouvelles
00:51parce que le Cameroun a réussi à lever sur les marchés financiers internationaux
00:56une importante somme d'argent pour l'aider à régler un certain nombre de problèmes sur le plan local.
01:01335 milliards de francs CFA, je crois que c'est bien cela si je ne me trompe.
01:07Alors on va parler de cette question de la dette alors que justement il y a quelques temps
01:13la CAA révélait que nous sommes passés à 13 070 milliards de francs CFA
01:21représentant 43,3% du PIB, c'est la dette publique du Cameroun, consolidée à la fin du mois de juin 2024.
01:31On parlera également du secteur bancaire en plein sort au Cameroun, vous le savez,
01:36avec un nouvel acteur qui vient d'ouvrir ses portes à Douala.
01:40Alors qu'on parle de rumeurs encore sur la situation de la société générale
01:48qui cherche peut-être un repreneur, on en parlera tout à l'heure avec nos invités.
01:53Et puis les premiers éléments du budget 2025 qui sont en préparation révélés par le ministère des Finances
02:01qui à l'occasion a déjà indiqué que le taux de croissance 2025 est revu à la baisse,
02:08projeté à 4,5%, il serait finalement de l'ordre de 4,1%.
02:15Nous parlerons de tout ça dans cette édition de Par ici l'économie avec nos invités, Daniel Claude Abbate.
02:21Bonsoir.
02:22Bonsoir M. Kingi, merci de l'invitation.
02:25Bienvenue à cette édition de Par ici l'économie.
02:27Vous êtes le président du MECAM, on en entend que trop peu parler, c'est inétant,
02:32c'est assez demander si le MECAM existe encore sur la place publique, qu'est-ce que vous en dites ?
02:36Écoutez, le MECAM existe encore, le président du MECAM est bien devant vous.
02:42Le MECAM, pour vous donner juste notre toute dernière actualité,
02:46le vice-président du MECAM a conduit une délégation de nos membres d'Algérie,
02:53a rencontré le patronat algérien, ils ont signé un certain nombre d'accords,
02:59et il est question de voir comment, à la suite de cette visite,
03:03vous savez que l'Algérie aussi est un grand pays, notamment,
03:07qui dispose de beaucoup de ressources minières,
03:10comment nous, les suites de cet accord ?
03:15Il se trouve simplement, M. Kingi, que nous, le MECAM, on n'a pas le budget
03:21qui nous permet toujours à la fois de faire nos activités et de communiquer.
03:26Voilà, vous savez que le MECAM, d'abord la communication ça coûte cher,
03:32on n'a pas les moyens de certains de toujours communiquer,
03:36vous savez que le MECAM est une organisation qui, pour ambition,
03:42depuis sa naissance en 1989, de promouvoir et défendre les intérêts des PME et TPE.
03:53Nous avons été pionniers dans ce rôle-là, et ce n'est pas évident,
03:57et que vous savez que les PME ont traversé, depuis la crise du Covid,
04:01des moments très difficiles, et essayent de remonter dans un contexte mondial
04:07caractérisé par toutes sortes d'incertitudes, et surtout une inflation galopante,
04:17des marchés de plus en plus concurrentiels.
04:20Bref, nous sommes là, et nous continuons donc de porter,
04:25de défendre la voie des PME camerounaises.
04:27C'est bien de savoir que vous existez.
04:30Dr Benjamin Fumba, bonsoir, vous êtes économiste,
04:35vous entendez la voix des PME sur ce plateau,
04:38est-ce que vous avez l'impression qu'avec le mouvement qu'il y a dans le patronat aujourd'hui,
04:43la PME camerounaise a de fortes chances de grappiller des parts du marché dans l'écosystème national ?
04:53Disons d'abord d'entrée de jeu que le mouvement qu'il y a dans le patronat aujourd'hui
04:58ne peut pas être forcément un mouvement représentatif de la PME dans son ensemble.
05:03La fameuse fusion entre le GECAM, qui a donné lieu au GECAM,
05:10et nous avons toujours pointé du doigt ces organisations comme des organisations élitistes,
05:16et le MECAM qui est peut-être venu vouloir prendre en compte les PME,
05:21je ne crois pas que le MECAM parvient à regrouper en son sein une bonne partie des entreprises.
05:28La dernière enquête RGE pointait plus de 300 000 à 400 000 entreprises au Cameroun,
05:35y compris les très petites entreprises.
05:37Allez voir combien sont membres de ces organisations.
05:41Donc ces organisations, comme je le dis toujours,
05:44restent une organisation très élitiste pour de très grandes entreprises
05:48qui laissent de côté les entreprises qui ont le potentiel de production indispensable
05:55pour notre développement, pour notre croissance.
05:57Et je souhaiterais que le Président qui est là,
06:00qu'il essaye d'être dans l'union du patronat,
06:04et ne souhaitons pas que ce soit un seul patronat,
06:06ça peut être très délicat d'avoir un seul patronat,
06:09qu'il essaye d'élaborer des stratégies pour qu'il soit plus inclusif,
06:16pour qu'on y retrouve la quasi-totalité des entreprises,
06:20y compris les petites et les très petites entreprises.
06:23Mais vous parlez bien d'inclusion,
06:25et j'ai envie d'introduire le professeur Bruno Emmanuel Ongo sur ce plateau.
06:29Bonsoir, professeur.
06:30Bonsoir, monsieur Kingué.
06:32Merci d'être venu sur Paris 6 l'économie.
06:34Alors, ce mouvement dans le patronat,
06:38est-ce que vous pensez qu'on pourrait arriver, malgré la position du docteur Benjamin Fumba,
06:44que l'on pourrait arriver à une fétée qui prendrait donc tous les acteurs de la PME
06:50au sein d'une même organisation, pour leur donner beaucoup plus de poids,
06:54beaucoup plus de contenu ?
06:56Monsieur Kingué, je pense qu'honnêtement, il faut organiser justement toutes les PME,
07:03pour le maximum possible.
07:05Et la prise de parole du professeur Benjamin Fumba
07:09est justement de mieux orienter, de mieux conseiller,
07:14et de pouvoir donner quelques arguments solides,
07:18pour intégrer justement le maximum de PME.
07:21Ce sera difficile, parce qu'il y a certaines PME qui ne remplissent pas les conditions,
07:26si on peut dire comme ça.
07:27C'est-à-dire que peut-être avec un capital social un peu élevé,
07:32avec peut-être un certain maillage du territoire,
07:35que peut-être la PME n'a pas.
07:38Donc ça fait que déjà, dans les conditions d'adhésion,
07:43il y a certaines PME qui ne pourront pas.
07:45Maintenant, quel est donc le bon équilibre qu'il faut atteindre
07:50entre attirer le maximum de PME, et peut-être de TPE,
07:55et aussi de pouvoir permettre à ce que dans la fêtière,
08:01elle puisse justement continuer à s'éléver.
08:04Ça, c'est un premier point de vue.
08:05Le second point de vue, nous ne l'oublions pas, c'est le secteur informel.
08:08Parce que justement, un bon nombre de PME ne fonctionnent pas totalement à l'égalité.
08:14Et lorsque l'informalité continue à être galopante, à être visible,
08:24il est difficile pour justement penser à organiser,
08:29à retenir une fêtière totale.
08:32Donc je pense qu'il y a certains points de vue,
08:35certains mécanismes de condition qu'il faut lever d'abord,
08:38pour que justement, nous atteignions un certain taux relativement important
08:43de 80%, de 100%, etc.
08:46– Je voudrais terminer, mais le président du MECAM,
08:50m'a certainement quelques éléments de réponse,
08:53en réaction à ce que vous avez dit, Daniel Krikonabaté.
08:56Allons-y, rapidement, sur cette question,
08:58avant de rentrer dans le marché central de notre émission.
09:01– Oui, effectivement, je voulais rebondir un peu sur ce qui est dit,
09:04parce que vous savez, ce sont des problématiques qui intéressent
09:06au premier chef, les organisations patronales.
09:09Il faut savoir que nous réfléchissons à ça, nous travaillons à ça,
09:12comment rassembler, comment faire en sorte que nous parlons d'une même voix,
09:17comment faire en sorte qu'il y ait davantage d'entreprises représentatives.
09:21Ce sont des initiatives sur lesquelles nous travaillons personnellement.
09:26Comme l'a dit d'ailleurs, l'a reconnu le président du GECAM,
09:30même si je ne l'ai pas, nous y travaillons.
09:32Il ne faut pas penser que ce sont des questions sur lesquelles nous sommes indifférents,
09:35ou que nous n'abordons pas aucune loi.
09:38Mais nous nous heurtons à un certain nombre de réalités
09:41qui ne facilitent pas ce travail de rassemblement.
09:45La première, c'est par exemple le recensement des entreprises au Cameroun,
09:51effectivement, comme le disait le professeur,
09:53sur 400 000 entreprises, 80% sont des TPE,
09:5880% minimum sont des TPE.
10:01Et TPE au Cameroun correspond à quoi ?
10:03Ça correspond à une entreprise qui fait un chiffre d'affaires,
10:06si on prend le critère du chiffre d'affaires,
10:08parce qu'en fait on classe les chiffres d'affaires et le nombre d'employés,
10:13mais le chiffre d'affaires est beaucoup plus parlant
10:15parce qu'il est facilement vérifiable.
10:18La TPE correspond à une entreprise qui fait 15 millions de francs CFA,
10:24c'est-à-dire hors taxes, ou moins.
10:28Donc il s'agit vraiment des micros et petites entreprises.
10:31Qui sont aussi les entreprises, donc très souvent familiales ?
10:35Donc le besoin pour ces gens-là de se sentir syndiqués ou d'aller,
10:40la culture de la syndication, la culture du rassemblement,
10:44donc il ne faut pas penser que les gens se bousculent.
10:47C'est un peu difficile.
10:48Donc c'est déjà difficile.
10:49On le voit bien.
10:50Deuxièmement, dans beaucoup de pays, nous avons vu des expériences ailleurs,
10:53des pays qui rassemblent un peu plus.
10:55Et nous nous sommes demandés pourquoi ces pays rassemblent un peu plus,
11:00si on prend le cas de la Côte d'Ivoire.
11:02On se rend compte que là-bas, les pouvoirs publics, l'État,
11:05est conscient du rôle joué par les organisations patronales
11:08et les appuie pour qu'elles fassent le travail d'éducation.
11:13Parce que vous voulez, comment voulez-vous Monsieur Kinger
11:15que je prenne les modestes cotisations de mes membres
11:20qui cotisent pour les accompagner, pour les former,
11:24pour défendre leurs intérêts ?
11:26Comment vous voulez que je prenne ces modestes-là
11:28pour travailler sur tout le Cameroun ?
11:32Il faut qu'il y ait des ressources.
11:34Donc ailleurs, c'est un travail que l'État accompagne,
11:37comme dans notre pays l'État accompagne les partis politiques,
11:41comme dans notre pays l'État accompagne le secteur privé,
11:45pour faire ce travail d'éducation, de sensibilisation.
11:47Mais au Cameroun, on a laissé le laisser faire.
11:50Oh, qu'ils s'entendent eux-mêmes, qu'ils se rassemblent eux-mêmes.
11:53Mais nous disons à l'État,
11:55parce que c'est une problématique que nous avons déjà posée,
11:57parce que comme je vous dis, c'est des problématiques
11:59que nous discutons même dans le dialogue public-privé,
12:01nous disons à l'État, il est de l'intérêt de tout le monde
12:05de ne pas avoir des micro-entreprises éparpillées.
12:08Il faut des filières organisées.
12:10Il faut des organisations qui sont moins élitistes.
12:13Le professeur a raison.
12:14Mais ça ne peut pas être un travail
12:16qu'on laisse uniquement entre les mains du secteur privé.
12:19Si vous le prenez comme ça, on peut imaginer cet horizon
12:21dans deux, trois, quatre ans, sait-on jamais.
12:23Merci en tout cas pour cette première question d'introduction.
12:26Deux universités, un opérateur économique
12:28sur le plateau de Paris Philéconomie.
12:30Et juste après cette respiration,
12:32on engage la première référence de cette édition,
12:36la dette.
12:45Eh bien, 13 070 milliards de francs CFA,
12:49statistique consolidée à la fin du mois de juin 2024,
12:53qui représente donc la dette publique du Cameroun.
12:56Et le Cameroun qui sort donc d'une opération de charme
13:00à Londres à la fin du mois de juin.
13:03Je vais peut-être prendre le regard d'abord de vous,
13:07Bruno Emmanuel Ongo.
13:10Bruno Emmanuel Ongo, alors sur le poids de la dette
13:15dans l'économie nationale aujourd'hui.
13:18Oui, vous l'avez si bien renseigné, 13 070 milliards.
13:2443,3 % du PIB.
13:26Effectivement, donc c'est près de la moitié
13:28de notre production nationale.
13:30C'est lourd, c'est lourd.
13:32Pourquoi ? Parce que nous avons, au fil du temps,
13:36lorsqu'on analyse la structure de la dette camerounaise,
13:39sur toute l'évolution de cette dette,
13:41on se rend compte que de 2006,
13:43lorsqu'on a atteint le point d'achat...
13:46Point d'assurément des statuts PPTE.
13:48On a recommencé à s'endetter,
13:51certainement pour relancer d'abord
13:53les premiers projets structurants dans le DSEE.
13:57Gros consommateur d'argent.
13:58Effectivement, avec des budgets colossaux.
14:02Et nous avons, à la suite du DSEE,
14:06entamé maintenant un plan d'éveloppement à long terme,
14:09la SND30.
14:11Et nous nous souviens que lorsque nous avons évalué,
14:14avec le ministère des Finances et le ministère de l'Économie,
14:17on a évalué la charge financière,
14:20ou le besoin de financement de la SND30,
14:23nous sommes à quelque chose de 28 000 milliards de francs.
14:26Pour réaliser cela.
14:27Vous voyez que c'est énorme.
14:29Chaque année, le budget de l'État,
14:32c'est maximum 7 000 milliards de francs CFA.
14:37La pollution, le PIB nominal du Cameroun,
14:40aujourd'hui, est dans les chaussures de 26 000 milliards.
14:43Mais il faut voir que cette pollution nationale,
14:46comme on le disait d'abord dans la première partie de ce débat,
14:51il faut dire que lorsqu'on dit pollution nationale,
14:55c'est un peu tout.
14:57Ce sont les apports externes, ce sont les entreprises,
14:59c'est l'eau privée, c'est l'État.
15:01En fait, il faut essayer d'abord de voir
15:04quelle est la structure de la dette.
15:07Quels sont les points, ou alors le poids,
15:10de chaque parti dans cette dette-là,
15:14et comment agresser des politiques publiques pour réduire.
15:18Je vous ai déjà aussi dit qu'on peut analyser cela
15:21à travers aussi le contenu international,
15:25à travers nos créanciers bilatéraux.
15:28Aujourd'hui, la Chine est le premier créancier
15:31de l'État camerounais avec plus de 2 000 milliards de francs CFA.
15:36Il vient en fait de la France, la Turquie
15:39et d'autres pays partenaires et frères qui accompagnent le Cameroun.
15:44Donc, c'est un point de la dette très court, très lourd.
15:49Je pense que dans la suite de notre débat,
15:52nous allons poser les mécanismes, si possible, de réduction.
15:57D'accord, vous avez parlé des prêteurs du Cameroun.
16:01On va demander à Lucien Bamboque, notre réalisateur,
16:04de chercher dans nos éléments le tableau
16:07qui présente les principaux financiers de l'État du Cameroun,
16:11les prêtes poubaires. Je crois que c'est dedans, Lucien.
16:14Pendant qu'on pose la question à Benjamin Fumba,
16:18la dette du Cameroun, et puis voilà,
16:21j'espère que vous le voyez, la dette du Cameroun,
16:2513 070 aujourd'hui, avec une possibilité connue
16:30d'endettement pour 2024 de 600 milliards,
16:35déjà 335 mobilisés au marché financier international.
16:42Oui, Olivier, je crois que pour la question de la dette,
16:45il faut observer déjà au moins deux mouvements.
16:49Le premier mouvement, c'est celui du marché de la dette
16:52et le second, c'est la qualité de la dette.
16:55Dans le premier élément, nous avons des bailleurs,
16:57comme on peut les appeler ainsi, qui ont assez de ressources
17:00et qui cherchent où les placer.
17:03Donc ces bailleurs ont tout intérêt à trouver des preneurs.
17:06Et lorsqu'ils trouvent un pays comme le Cameroun,
17:09qui est prêt à s'endetter, je vais peut-être le dire,
17:12à tue-tête, alors ils vont s'y installer.
17:15Ce n'est pas fort ?
17:16Je ne veux pas forcément dire que c'est fort,
17:18parce que je vais y revenir lorsque je vais entamer
17:21la qualité de la dette.
17:22Vous allez comprendre pourquoi ce n'est pas forcément fort.
17:25Donc ces bailleurs développent des stratégies.
17:28Marketing, il faut le dire ainsi, pour pouvoir placer leurs produits.
17:32Parce qu'ils ont des hauts responsables dans leur structure
17:35qui ont pour responsabilité de pouvoir placer
17:39un certain nombre de milliards de dollars,
17:42soit par an, soit par période.
17:44Et on les évalue.
17:45On va les placer dans des économies faibles ?
17:48Dans les économies qui sont disposées à s'endetter.
17:51Donc ils vont développer des stratégies pour les placer dans ces économies
17:54qui sont disposées à s'endetter.
17:55Comme le Cameroun ?
17:56Comme le Cameroun.
17:57Ils vont parfois mettre des stratégies pour vous dire qu'ils suivent,
18:00que tout va bien se passer, même si parfois on est conscient
18:03que cet endettement ne va pas fondamentalement servir
18:06aux objectifs des débuts.
18:08Mais comme il faut améliorer la qualité de son portefeuille,
18:14ils vont placer l'argent.
18:17De l'autre côté, on a la demande.
18:19Nous avons une administration publique,
18:22ou bien des banques de l'administration publique
18:25qui travaillent au quotidien sur la problématique de la dette.
18:28Donc leur performance est évaluée parce qu'ils ont pu mobiliser la dette,
18:34parce qu'ils ont pu finaliser un dossier de dette.
18:40Alors, je vais vous couper un instant.
18:42Vous allez revenir sur votre réflexion tout à l'heure.
18:44Le temps de faire intervenir Daniel Kodabaté, opérateur économique,
18:48sur la question.
18:50Les pouvoirs publics, qui sont donc les porteurs de la dette,
18:55mettent en évidence la qualité de la signature pour lever des financements.
19:00C'est ce qu'on a vu à la fin du mois de juillet, Daniel Kodabaté.
19:04Oui, écoutez, vous posez la question à la fois à un opérateur économique,
19:08mais aussi à un spécialiste des marchés financiers.
19:13Donc, j'ai un avis un peu mitigé.
19:16Parce que, pour parler de la qualité d'une signature,
19:20ce n'est pas simplement le fait qu'on a pu lever des ressources sur le marché financier.
19:26C'est comme tenté de l'audir le professeur Faba de tout à l'heure.
19:29Sur un marché, vous trouverez toujours plus ou moins,
19:33sauf si votre situation est vraiment catastrophique,
19:36mais vous trouverez toujours…
19:38Dieu merci, la nôtre n'est pas encore aussi catastrophique que cela.
19:41Non, je ne dis pas que c'est le cas,
19:43mais vous verrez des pays qui sont, par exemple,
19:46qui ont un taux d'endettement largement supérieur à leur PIB,
19:50qui continuent d'emprunter, de lever, mais à des taux prohibitifs.
19:56Donc, le premier indicateur pour que l'on salue la qualité de la signature d'un pays,
20:03c'est au taux auquel il emprunte par rapport au pays de même niveau.
20:08Bon, alors, moi je n'ai pas cette information parce qu'elle n'a pas été communiquée pour les…
20:12Ok, mais ce que je voudrais saluer dans ce qui a été réalisé ce jour,
20:17c'est que ne serait-ce que dans la communication et les intentions,
20:21on attend exactement l'enveloppe réelle qui sera dédiée,
20:27mais c'est que le gouvernement explique que cet emprunt va servir à payer la dette intérieure.
20:33Pas que ça.
20:34Non, pas que ça, mais c'est déjà une partie,
20:37parce que vous savez que…
20:38Oui, mais chaque fois qu'il y a une ressource qui rentre…
20:41Non, j'y viens…
20:42On l'emploie à régler cet énorme problème, y compris la dette.
20:45Exactement, mais moi je parle du point de vue de l'entreprise.
20:48Vous savez qu'en tant que patronat, il y a des PME,
20:51comme l'a dit le directeur général du Trésor aujourd'hui,
20:53qui ne sont pas payés, qui ont réalisé des prestations.
20:55Mais ça signifie concrètement pour l'entreprise,
20:58ça signifie qu'elles continuent à payer des taux débités au banc.
21:00Ça signifie que le patron ne sait plus où mettre la tête.
21:03Ça signifie des arriers.
21:05Donc, ce n'est pas mauvais de régler.
21:07Par contre, si je m'en tire aux expériences passées,
21:13on se rend souvent compte que malheureusement,
21:16lorsqu'on emprunte, par exemple, dans le cas d'Espace, 335 milliards,
21:21au final, ce n'est pas plus de 50 milliards qu'on consacre aux entreprises.
21:26Donc moi, je veux m'assurer que ce qui est communiqué aujourd'hui,
21:29que l'essentiel de ces ressources qui sont levées
21:31sont effectivement consacrées.
21:33Parce que j'ai bien lu le communiqué.
21:35Je comprends votre préoccupation.
21:37C'est qu'effectivement, on pense aux entreprises.
21:40Voilà.
21:41Alors, qu'on pense aux entreprises, mais qu'on y pense suffisamment.
21:44Parce que, M. Kingé, la dette intérieure du Cameroun,
21:49la dette intérieure du Cameroun, c'est plus de quoi ?
21:51Elle représente à peu près 3 000 milliards de francs.
21:54Voilà.
21:55Donc, ça veut dire quoi ?
21:56C'est-à-dire que même si on prenait tous les 335 milliards pour régler,
22:02ce serait une bonne chose, mais ce ne serait pas suffisant.
22:04Voilà.
22:05Vous comprenez ?
22:06Mais comment on ne peut pas prendre 335 milliards ?
22:08Parce que nous sommes conscients que l'État a d'autres...
22:10A d'autres...
22:11Nous, nous disons simplement que cet enveloppe doit être suffisamment conséquente.
22:15Parce qu'au-delà du remboursement,
22:17c'est aussi de l'argent qui est injecté dans l'économie pour la relance.
22:21Très bien.
22:22Continuons sur votre réflexion.
22:23Vous parlez de la qualité de quoi encore ?
22:25Je parle de la qualité de la dette ?
22:26Oui.
22:27Oui.
22:28Pour mettre en avant les raisons pour lesquelles nous empruntons.
22:33Nous empruntons une bonne partie des emprunts orientés vers les projets et programmes.
22:42Lesquels projets et programmes sont aujourd'hui, depuis 2006 pratiquement,
22:46systématiquement en train de se substituer aux missions régaliennes de nos administrations ?
22:51Donc vous avez un ministère qui a pour fonction de faire un travail précis, une activité précise.
22:57Mais on va ériger un programme avec un emprunt de 500 milliards pour effectuer ce travail.
23:03Donc on va se demander pourquoi cet emprunt ?
23:05Et on va décrier ça depuis plusieurs années, plusieurs mois.
23:10C'est une stratégie d'enrichissement des fonctionnaires.
23:14D'accord.
23:15Alors ça c'est le mandat humain, la gestion de la dette.
23:19Le deuxième élément de qualité, ça va concerner la dette interne.
23:23Et dans cet élément-là, on va pointer du doigt la grosse machine, la commande publique,
23:29les marchés publics.
23:31Les qui sont bénéficiaires de ces marchés publics ?
23:34Très peu de chefs d'entreprise.
23:36Soit ils sont en connivence avec des agents d'administration publique,
23:41mais toujours est-il que les entreprises ne sont pas en première ligne de cette dette interne.
23:47Et ça intégrerait la préférence nationale ?
23:49Non, ce n'est pas une préférence nationale.
23:51Vous avez une entreprise qui est une entreprise camerounaise, naturellement,
23:55mais derrière c'est un agent public, c'est un fonctionnaire qui est derrière.
24:00Donc il y a cette capture, cette forte présence de l'administration publique
24:06dans le marché de la dette qui fait en sorte qu'au final, on n'a pas les retombées,
24:11aussi bien sûr les indicateurs sociaux, qui sont la pauvreté, l'éducation, la santé,
24:16aussi la croissance économique.
24:18D'accord pour votre analyse, même si elle peut être discutable.
24:21Pour Sir Hongon Kwa, il parle en fil grain aussi d'une espèce de retour sur investissement,
24:27de la dette qui n'est pas toujours très visible.
24:31Oui, effectivement. Vous savez, lorsque l'on construit par exemple une route
24:37qui prend d'abord assez de temps, par exemple lorsqu'on voit le KLA, l'autoroute,
24:44par exemple voir la Yaoundé, c'est près de dix ans de poussière,
24:48et tout le temps on injecte des liquidités, de l'argent, il n'y a pas un retour effectif sur l'investissement.
24:55Ce qui fait qu'au lieu que cet investissement soit reproductif,
24:59mais il n'y a pas justement ce mécanisme-là, ce mécanisme-là pour que la dette soit assez visible.
25:07Je voudrais un peu aussi donner quelques statistiques importantes.
25:10La dette extérieure du Cameroun augmente chaque année de 14% en général.
25:17Mais par contre, lorsqu'on voit le taux d'investissement, le taux de rentabilité des entreprises,
25:22ou bien encore le taux d'exportation, on est à un maximum de 4%.
25:26Donc ce qui fait qu'il y a un gap. Il y a un gap entre les mécanismes qui doivent faire rembourser la dette
25:33et l'augmentation rapide de la dette.
25:36Il y a un effort à faire sur cette question précise.
25:39Effectivement.
25:40Sur le retaux sur investissement, en fait sur l'emploi à donner aux ressources financières que l'on contacte.
25:46Effectivement.
25:47D'accord. Pendant qu'on cherche ces financements-là, le ministre des Finances, c'est très actuel d'ailleurs,
25:55parle également d'une préoccupation des pouvoirs publics camerounais.
26:00La lutte contre le taux d'inflation qui s'enflamme, on devrait être à 7-8% aujourd'hui.
26:07On va peut-être écouter cet élément sonore de lui, Paul Motazé, depuis Londres, et puis on commente après.
26:15Lutte contre l'inflation. D'abord, nous voulons accroître la production. Nous voulons accroître la production.
26:21Nous travaillons sur un double plan en matière de lutte contre l'inflation.
26:25D'abord, nous voulons accroître la production. Nous voulons accroître la production.
26:31Nous avons un programme en matière agricole et aléotique qui est très important, qui vaut beaucoup d'argent pour ce programme,
26:38parce que nous avons également une politique que nous appelons la politique d'import-substitution,
26:43c'est-à-dire réduire les importations grâce à une production locale qui serait beaucoup plus grande.
26:48Et plus la production est grande, plus, nous espérons, les prix vont baisser.
26:52Il y a aussi au niveau de la sous-région, au niveau monétaire, la banque centrale qui a aussi sa politique de raréfaction des liquidités pour baisser l'inflation.
27:04Ce qui fait que nous avons atteint un pic de 7 à 8 % en matière d'inflation.
27:10Cette année, nous comptons descendre vers les 5, 5,5 % et aller progressivement vers la norme communautaire de la CEMA qui est de 3 %.
27:23Voilà, alors on doit être entre 7 et 8 %, le ministre se donne pour ambition, objectif de descendre à 5 % avant d'atteindre la norme communautaire qui est de 3 %.
27:39Alors je voudrais prendre votre commentaire sur les politiques qui vont nous accompagner dans cette perspective déclinée par le ministre.
27:48La production, l'import-substitution, je vais peut-être commencer par l'opérateur économique sur cette question de production et d'import-substitution pour faire baisser le taux d'inflation au Cameroun.
28:04Le niveau de vie est très cher au Cameroun aujourd'hui.
28:06Oui, merci. Si vous permettez, juste en 10 secondes, je voudrais quand même signaler, quand on parlait de dette ici, avant de reprendre à votre question,
28:13qu'un des éléments fondamentaux de l'appréciation de la qualité de la dette aussi, ou de sa conséquence, c'est le service de la dette.
28:26C'est-à-dire l'argent qu'État sort chaque année pour payer les intérêts de la dette.
28:33Et lorsque vous voyez ce que la dette prend au Cameroun aujourd'hui, le service de la dette au Cameroun, il y a des raisons de s'inquiéter même au-delà de toute autre considération.
28:44Sur la soutenabilité.
28:45Sur la soutenabilité. Et donc tout nouvel endettement qui arrive ne fait que…
28:52Ce qui est vrai, pour terminer sur la question, c'est que l'autorité de la dette parle bien d'une soutenabilité, encore, même s'il y a un risque de surendettement qui est réel.
29:05D'accord. On a terminé sur la question.
29:07Bon, ça c'est le discours officiel.
29:10Allons-y sur l'inflation.
29:12Pour revenir sur l'inflation. Effectivement, de manière classique, je parle sur le contrôle des…
29:18Le marché dur présentement.
29:20Les prix n'augmentent en principe que parce que la demande est plus forte que l'offre.
29:28Ce qui signifie donc qu'à la base, il y a un problème de production.
29:32Et qui dit production dit les capacités des entreprises à produire.
29:37Et qu'est-ce qui crée problème au Cameroun ?
29:41Justement, et on en parle depuis des années en tant que président du MECAM, vous allez voir que les entreprises qui souffrent principalement n'arrivent pas à produire parce qu'elles n'arrivent pas à lever sur le marché bancaire ou financer les financements dont elles ont besoin.
30:00C'est-à-dire des financements longs, qui financent le haut du bilan.
30:03Parce que pour qu'une entreprise produise, il faut qu'elle investisse dans son outil de production.
30:09Elle a donc besoin de financements longs pour pouvoir acquérir les machines et les équipements dont elle a besoin pour pouvoir augmenter sa capacité de production.
30:18Or, il se trouve que les entreprises au Cameroun se retrouvent dans un marché financier où on peut accompagner facilement pour tout ce qui est fonds de roulement, importation, bref, pour tout ce qui est trésorerie.
30:34Mais on n'arrive pas à accompagner les entreprises.
30:37Et pire encore, les PME qui constituent 98% du tissu économique du Cameroun.
30:44Donc, ça fait que la demande potentielle est forte, elle grandit avec la croissance démographique.
30:51Il y a de plus en plus de Camerounais qui mangent, qui ont besoin de manger.
30:55Mais il y a de moins en moins d'entreprises capables de répondre à cette demande-là.
31:00Et la politique d'impôt-substitution qui est souvent brandie aujourd'hui.
31:06Monsieur Mollet-Kingé, cette politique a été menée par les pays africains dès les années 60.
31:12Y compris le Cameroun.
31:14Y compris le Cameroun.
31:15Elle a été un échec.
31:17Est-ce qu'elle a plus de chances aujourd'hui de réussir ?
31:21Moi, personnellement, si le principe nous semble logique,
31:25il est normal de faire en sorte qu'on consomme davantage ce qui est produit localement que l'importé.
31:32Mais pour que cela, l'économie de substitution, soit une réussite,
31:38elle doit reposer sur un certain nombre de bases.
31:41Une desquelles, je viens de donner la possibilité aux entreprises, aux PME particulièrement,
31:46d'avoir les moyens de production en les permettant.
31:49C'est une demande forte que l'OMECAM a depuis 10 ans.
31:52Donner les moyens aux PME d'avoir des outils de production, de la capacité de production dont elles ont besoin.
31:58Quelle politique publique, Benjamin Fumba, pour contourner l'inflation ?
32:03On parle de production. Comment y arriver ?
32:06Quelle politique publique doit-on mettre en place pour contourner cette affaire ?
32:12Je pense que le ministre, dans son propos, donne peut-être le principal axe sur lequel il faut frapper.
32:21C'est le débat de la production. Il faut accroître la production.
32:25Parce qu'un taux d'inflation de 8%, pratiquement, avec un taux de pauvreté de 38%,
32:31un seuil de pauvreté de 813 francs, qui est très discutable,
32:35montre clairement qu'il y a une partie de la population qui suffoque.
32:39On a dit il n'y a pas longtemps qu'il y avait 10 millions de camarades qui étaient pauvres.
32:42Cette partie-là suffoque. Comment on fait pour amener cette partie-là à vivre décemment ?
32:48Il faut produire. Et on se rend compte aujourd'hui, assez aisément,
32:51que notre économie est extravaitie sur presque tous les aspects.
32:57Voilà la rentrée scolaire qui arrive. Comment allons-nous faire pour les vêtements des enfants ?
33:02Comment allons-nous faire pour les sacs scolaires des enfants ? Pour les cahiers ?
33:05Vous allez voir que 90 à 95% de ces intrants scolaires vont être importés.
33:12Qu'est-ce qui est mis sur pied pour développer l'appareil productif,
33:16pour transformer nos potentialités de production en capacités de production,
33:20afin qu'on puisse répondre à cette demande intérieure ?
33:23Comme le disait le Président, je ne veux pas partager forcément la politique d'impôt-substitution,
33:28qui a déjà été développée il y a 60 ans et qui a montré ses limites.
33:32Pourquoi est-ce qu'on ne met pas sur pied une politique...
33:34Il y a peut-être un levier sur lequel on n'a pas... qui n'a pas été activé.
33:39Peut-être que c'est le moment de l'activer de manière décisive.
33:41Nous sommes en train d'aller suivre, mais même pas en 1960.
33:44On ne nous montre pas la différence, ou bien ce qui sera différent.
33:48Est-ce qu'on ne pense pas que nos entrepreneurs, que nos entreprises,
33:51si on transforme les potentialités en capacités de production,
33:54elles peuvent être capables de produire pour le Cameroun et d'exporter une partie importante de cette production ?
34:01Afin de répondre à d'autres problèmes, pas seulement l'inflation, mais la fameuse balance commerciale.
34:07Moi, je crois, observateur de la scène publique, nationale, régionale,
34:12qu'effectivement, les politiques publiques, pas seulement au Cameroun, même en Afrique,
34:16mettent l'accent aujourd'hui sur la nécessité de produire localement pour éviter d'être dépendants de l'extérieur.
34:22Est-ce que ce n'est pas vrai, Professeur Ngokwa ?
34:24Oui, vous avez effectivement raison.
34:26C'est là que repose l'impôt-substitution.
34:28Oui, en fait, l'impôt-substitution, c'est une stratégie.
34:32C'est une stratégie que l'État, aujourd'hui, veut encore dynamiser.
34:37Même si, dans les années 60, cette stratégie a connu quand même des échecs, il faut le dire, brutalement arrêtée.
34:44La réalité a changé aujourd'hui.
34:46Aujourd'hui, il y a des éléments qui donnent à penser que, effectivement, cette politique peut réussir aujourd'hui.
34:52Vous avez la crise du Covid qui vous a donné l'occasion de comprendre que, en réalité,
34:56il faut être dépendant sur un certain nombre de choses.
35:00Effectivement. La crise du Covid a créé des opportunités.
35:04On devrait essayer de rebondir sur cela.
35:08Mais moi, je pense qu'au moins deux politiques peuvent être mises sur pied.
35:12La première, d'abord, c'est de revoir comment capaciter, comment augmenter la production nationale.
35:19Je pense qu'il faudrait, comme l'exemple qui a été pris dans le cas du cacao,
35:23mieux organiser les paysans à la base.
35:27Parce que toute la production agricole vient des zones un peu rurales.
35:31Donc, il faudrait que, si dans une zone, par exemple, on produit du macabo, par exemple,
35:37ou peut-être de la panade plantain, on devrait en principe produire en capacité et en quantité.
35:42Il faudrait organiser les paysans, que ce soit dans les coopératives, que ce soit dans les micro-entreprises,
35:48que ces paysans deviennent en fait des micro-entrepreneurs au lieu seulement d'être des simples producteurs.
35:53Donc, je pense qu'il faudrait qu'on puisse agir sur l'organisation de la production à la base.
35:59Le deuxième point, nous le disions tantôt, c'est de pouvoir étudier et de mettre en œuvre les chaînes de valeurs agricoles.
36:08C'est très important. C'est vrai que...
36:11– Le préalable, c'est la production.
36:13– C'est la production. Ça, on ne le doute pas.
36:15Mais il faudrait qu'en fait, si le pan de la production est déjà gagné,
36:18du moins pour certains produits agricoles grandement consommés,
36:23on pourrait maintenant voir comment transformer, comment commercialiser.
36:27Parce que vous voyez au Cameroun, il y a quand même une classe moyenne qui s'est développée
36:33et en créant, malgré les effets, je peux dire, néfastes de la Covid,
36:38la classe moyenne, en principe, consomme certains produits.
36:42Des produits qui ont des normes, des produits qui viennent peut-être d'ailleurs,
36:46mais les produits, si on parvient à capter la consommation de la classe moyenne
36:51et que cette classe moyenne achète plutôt sûr au Cameroun,
36:54on pourrait gagner plusieurs points de croissance.
36:57– Donc, c'est une question qu'on peut analyser sur deux paliers.
37:00Palier des politiques publiques et palier de quoi ?
37:04De changement de la mentalité de consommation des usagers,
37:08les habitudes de consommation que nous avons.
37:11– Oui, effectivement.
37:12Il est bien vrai que les habitudes de consommation ne changent pas toujours le lendemain.
37:15Et parfois aussi, c'est une certaine vulnérabilité financière,
37:19parfois des revenus peuvent faire ce que vous aviez pensé.
37:22– Ne déposez pas du riz sur la table d'un paysan de je ne sais pas quoi,
37:27d'Ibombari alors qu'il peut manger du manioc qu'il cultive dans sa région.
37:33– Oui, bon, vous savez, il y a un peu ce qu'on appelle le mythe de l'extérieur.
37:38Le mythe de l'extérieur, parfois, peut gagner les esprits.
37:41Mais il ne faut pas que nous puissions continuer à consommer des produits importés.
37:49Vraiment, si on veut s'inscrire, nous voulons nous inscrire sur le long terme,
37:53à rattraper ce possible retard qu'il y a dans la réalisation de la SNDC,
37:58nous devons mettre des politiques publiques urgentes et fortes.
38:01Ça pourrait faire mal à certains opérateurs économiques, je vois un peu…
38:05– Vous voyez un peu Daniel Koukou Dabaté qui se plaint toujours.
38:08– Qui se plaint toujours, mais on pourrait arriver à dépasser le cap où nous sommes aujourd'hui.
38:14– Et c'est à cela que les pouvoirs publics s'emploient aujourd'hui,
38:17malgré l'attitude de Daniel Koukou Dabaté, à qui on donne la possibilité de répondre en 45 secondes
38:23avant de rentrer dans une perspective qu'il a évoquée tout à l'heure, la PME et la banque.
38:29– Non, simplement pour dire qu'une fois encore, il faut adresser un certain nombre de problématiques.
38:36Parce que, vous savez, dans cette affaire d'impôt substitution,
38:41il y a la question de la compétitivité de nos entreprises.
38:44Vous pouvez même fermer vos frontières, même si ce n'est plus techniquement possible.
38:49Vous pouvez fermer vos frontières, mais si ce que vous mettez sur le marché
38:52souffre de qualité et surtout a des coûts prohibitifs, vous ne pourrez pas les fermer.
38:57Les frontières vont s'ouvrir d'elles-mêmes.
38:59Parce que nous sommes dans un monde de plus en plus globalisé.
39:01Et le Cameroun lui-même aujourd'hui est engagé dans un certain nombre de processus de libre-échange,
39:08que ce soit la Zelle-et-Caf, que ce soit l'Afrique centrale, que ce soit avec l'Union européenne,
39:12qui font même qu'il est pratiquement impossible.
39:15– Je crois que pour l'instant, le Cameroun fait des efforts sur la qualité de ce qu'il exporte.
39:20Je crois que les indicateurs au niveau de la Zelle-et-Caf, là, la testent quand même.
39:24Le Cameroun qui fait office de pionnier dans cette affaire-là.
39:28On va aborder la question de la banque maintenant, Daniel Kodawaté.
39:31Les PME souffrent beaucoup du manque de financement parce que la banque peut être un peu fermée.
39:36Voyons donc le marché bancaire au Cameroun, qu'est-ce qu'il représente
39:40pour apporter des solutions aux problèmes que vous avez.
39:43On a enregistré récemment l'entrée d'un nouvel acteur sur la place,
39:48ce qui porte à 19 banques commerciales qui opèrent sur la place camerounaise.
39:53Mélanie Bilot, CRTV Littoral.
39:57– Le Cameroun compte désormais 19 banques commerciales.
40:00Avec l'arrivée de la toute nouvelle,
40:02c'est dit que le secteur bancaire camerounais est en pleine expansion
40:06et l'offre des crédits est de plus en plus abondante.
40:09Cette vitalité stimulée par de nouveaux acteurs a facilité l'accroissement
40:13des établissements financiers existants.
40:15Résultat de course, les banques locales ont étendu leurs portefeuilles de prêts,
40:20aussi bien aux particuliers qu'aux entreprises.
40:22Les données bancaires, puisées à bonne source,
40:25révèlent qu'au premier trimestre 2024,
40:27l'encoût des crédits s'est élevé à 5 405 milliards de francs CFA
40:32contre 4 643 milliards de francs CFA en 2023.
40:37En un an, l'offre de crédits a donc bondi de 15 %,
40:41et ce, malgré le refinancement rendu difficile auprès de la Banque centrale.
40:46Cette forte croissance a été soutenue par AfriLand First Bank,
40:50la Société Générale Cameroun, la SCB Cameroun,
40:53l'Abisec et la Commercial Bank, les cinq plus gros pouvoyeurs
40:57qui détiennent 64,2 % des crédits en circulation sur un marché de 19 banques.
41:03De l'avis des experts, ce progrès est aussi la conséquence logique
41:07de l'organisation magistrale de l'environnement bancaire,
41:10régulée par la Banque des États de l'Afrique centrale,
41:13entendait BEAC, l'institution financière qui assure la stabilité financière
41:17et monétaire des six pays de l'Afrique centrale,
41:20notamment le Cameroun, le Gabon, la Guinée équatoriale,
41:23le Congo-Brazzaville, la République centrafricaine et le Tchad,
41:27sans oublier la Commission bancaire d'Afrique centrale en Abrigé-Kobak,
41:31organe en charge de la supervision bancaire de la BEAC,
41:34responsable de la réglementation et du contrôle des institutions financières
41:38de la zone CEMAC.
41:40D'autres acteurs interviennent également, dont le système bancaire camerounais.
41:43C'est le cas des organismes internationaux de développement
41:46comme la Banque mondiale, la Banque africaine de développement
41:49et bien d'autres organismes internationaux
41:52qui jouent un rôle précurseur dans le développement du secteur
41:55bancaire camerounais en fournissant des financements,
41:58des expertises et des formations.
42:00L'entrée en scène d'un nouvel établissement de crédit
42:03vient étoffer le paysage bancaire camerounais,
42:06renforçant ainsi l'offre locale en matière de prestations financières.
42:10Mieux encore, cette arrivée s'inscrit en droite ligne
42:14de l'objectif gouvernemental de transformation du système financier.
42:17D'ici 2035, les pouvoirs publics espèrent porter
42:20le nombre de banques en activité sur le sol camerounais à 30
42:23à l'effet de diversifier l'offre et ainsi faciliter
42:26l'accès du grand public aux services financiers.
42:30Voilà, on va dire un merci spécial à Mélanie Bilor
42:33de CRT Littoral qui nous offre le paysage bancaire au Cameroun.
42:37On est à 19 aujourd'hui.
42:39Le directeur général du Trésor annonçait dans une tribune
42:42il n'y a pas longtemps que d'ici à 2030,
42:45on devrait atteindre 30 banques au périmètre.
42:48C'est-à-dire qu'on devrait atteindre 30 banques
42:51au périmètre.
42:53C'est-à-dire qu'on devrait atteindre 30 banques
42:56au périmètre.
42:5830 banques opérant sur le sol camerounais.
43:01Est-ce que cela augure des espoirs pour l'opérateur économique que vous êtes ?
43:04Je dirais oui et non.
43:06Je dirais oui et non, M. Moniquiquet.
43:08Je dirais d'abord non parce que historiquement,
43:11lorsqu'on voit la situation des entreprises aujourd'hui,
43:15des PME, surtout encore une fois pour ceux qui nous concernent,
43:19on se rend quand même compte que les dynamiques
43:22que nous avons vues sur le marché bancaire
43:25n'ont pas forcément profité aux PME.
43:27En termes de maximisation des financements,
43:32on a comme l'impression que les banques,
43:34et c'est peut-être à cause de la nature,
43:37les banques qui s'installent,
43:39qui sont des banques essentiellement commerciales,
43:42financent beaucoup plus la consommation,
43:45financent l'état, mais chaque fois qu'il y a...
43:48Et financent surtout le court terme.
43:50Le court terme. Chaque fois qu'il y a vraiment un besoin
43:52pour les entreprises d'avoir des investissements,
43:54des financements longs,
43:56comme je le disais au début,
43:58pour financer leur capacité de production,
44:02les banques sont beaucoup plus répressantes.
44:05Elles sont même pour certaines fermées
44:07au financement des PME.
44:09Et donc nous ne pouvons qu'espérer
44:11que les nouvelles banques qui s'installent,
44:13d'autant plus que la nouvelle, sans trahir son nom,
44:17serait une banque camerounaise.
44:19Nous espérons que des telles banques
44:22détenues par des Camerounais
44:24auront un peu plus de considération
44:27et une approche du risque
44:29beaucoup plus raisonnable des PME
44:33que les banques étrangères
44:35qui contribuent, mais qui sont
44:37encore beaucoup plus frileuses
44:39du fait qu'elles ne méprisent pas forcément l'environnement
44:41et du fait que ce ne sont que les filiales
44:43de ces banques-là qui sont au Cameroun.
44:45Nous pensons que les banques comme celles qui s'installent,
44:47puisqu'étant des banques nationales, locales,
44:50avec des personnes qui connaissent le marché,
44:52qui connaissent l'environnement économique,
44:54seront beaucoup plus offensives.
44:56C'est bien de parler des banques nationales.
44:58Lorsque Lucien Bamboc va nous afficher tout à l'heure
45:01le tableau qui représente le top 5
45:04des banques au Cameroun,
45:06vous allez remarquer que la première
45:08est une banque nationale,
45:10pour ne pas la citer,
45:12après l'entreprise banque.
45:14Effectivement.
45:16Est-ce que dans cet environnement
45:18du marché bancaire local,
45:20il y a un acteur qui a les pieds un peu fragiles aujourd'hui,
45:24je voudrais parler de la Société Générale,
45:26dont on entend qu'elle pourrait partir
45:29entre les mains de nouveaux repreneurs,
45:32parce que la politique au niveau central
45:34est en train de bouger un peu.
45:36Est-ce qu'une réflexion ne pourrait pas être engagée
45:38pour que les acteurs locaux soient ceux-là
45:41qui reprennent si jamais cela arrive
45:45le portefeuille, n'est-ce pas, de la Générale ?
45:48Olivier, je ne vous coupe pas,
45:50je crois que dire que les pieds fragiles,
45:52c'est un peu fort.
45:54Je crois que la Société Générale n'a pas un problème de stabilité,
45:57n'a pas un problème de cible.
45:59Les pieds fragiles sont en train de se restructurer,
46:02et cherchent peut-être un repreneur.
46:05Parce qu'on a vu déjà une banque
46:07qui a racheté cette même filiale
46:09dans un pays de l'Afrique centrale.
46:11Mais maintenant, est-ce qu'on peut penser
46:13à ce qu'effectivement des acteurs locaux
46:16qui payent suffisamment,
46:18reprennent pour être dans la dynamique
46:20des dernières concordes abattues,
46:22que ce soit les capitaux nationaux
46:24qui maîtrisent l'environnement
46:26et qui arrivent donc à financer ?
46:28C'est une question très importante.
46:30Vous savez, moi j'étais dans l'eau-pétrole.
46:32On a vu un certain nombre de groupes
46:34qui ne sont plus là, on peut les citer,
46:36Shell, Texaco, quitté le Cameroun,
46:38lorsque les opérateurs économiques nationaux...
46:40Nationaux ?
46:42Voilà, le secteur est devenu un secteur bancaire.
46:44C'est que ces banques occidentales,
46:48qui avaient Pignon sur eux,
46:50qui étaient les seules,
46:52pouvaient avoir des marges importantes,
46:54ont du mal à supporter ou à avoir
46:56leur marge à réfléchir
46:58du fait de l'émergence des banques africaines
47:00dans un premier temps,
47:02et de plus en plus des banques nationales.
47:04Donc c'est un vrai enjeu,
47:06une vraie question que vous posez là.
47:08Alors moi je voudrais voir le regard
47:10des économistes des universitaires que vous êtes.
47:12En fait, je pense que
47:14si on parle de nationalisation
47:16des banques,
47:18du système bancaire camerounais,
47:20c'est une question primordiale.
47:22Parce qu'en fait, on me dit toujours que
47:24lorsqu'on maîtrise plus un environnement,
47:26plus on peut avoir une confiance.
47:28Donc la confiance peut s'établir.
47:30Mais seulement la banque
47:32travaille avec un bien particulier
47:34qui est la monnaie.
47:36Et qui est en même temps
47:38un facteur stabilisant
47:40ou bien déstabilisant.
47:42En fonction justement de comment
47:44est-ce qu'on l'utilise.
47:46Si par exemple, les banques,
47:48sinon que ce soit en fait, c'est que
47:50les opérateurs nationaux
47:52puissent s'intéresser dans ce secteur.
47:54Et la preuve déjà avec la
47:56France Bank qui fait la fierté de l'État
47:58et qui contribue grandement au PIB,
48:00si les opérateurs
48:02nationaux peuvent s'intéresser à ce secteur, c'est une bonne chose.
48:04Mais il faudrait toujours être un peu
48:06attentif.
48:08Tant aux signaux nationaux
48:10qu'aux signaux internationaux.
48:12Parce que, comme vous savez,
48:14la banque est un intermédiaire financier
48:16qui travaille avec les déposants
48:18et justement
48:20les emprunteurs. Donc il faudrait
48:22toujours travailler à ce que
48:24la banque, même si elle
48:26devienne nationale, qu'elle ne soit pas
48:28un facteur de risque et de crise supplémentaire.
48:30Je me souviens encore
48:32des cours de l'économie bancaire
48:34dispensés par
48:36par mon maître, le professeur
48:38Avom Désiré, qui me disait toujours que
48:40dans l'économie
48:42il y a un bien qui
48:44peut fédérer et qui peut aussi
48:46déstructurer.
48:48Qui peut justement créer des équilibres. C'est la monnaie.
48:50Donc il faut gérer cette
48:52monnaie avec vraiment beaucoup de tact.
48:54Et monsieur Kingé, je voudrais
48:56un peu revenir sur
48:58peut-être l'embellie. On dit
49:0030 banques d'ici
49:022050 et tout. C'est bien.
49:04Mais il faut savoir que
49:06ces banques-là, c'est pour quoi faire ?
49:08Quelle est la contribution réelle
49:10de la banque à l'économie nationale ?
49:12Et il faut voir le portefeuille
49:14des banques. La plupart de ces banques
49:16qui sont installées ont pour clients
49:18les fonctionnaires. Très peu
49:20de banques financent
49:22comme le disait déjà
49:24monsieur Abbatey. Très peu de banques
49:26ont dans leur portefeuille les TPE,
49:28les PME. Donc c'est quand même
49:30une problématique qu'on doit justement agresser.
49:32C'est-à-dire que, comment faire
49:34pour que la confiance
49:36des banquiers s'oriente
49:38davantage vers la petite et moyenne entreprise ?
49:40Et si cette confiance-là
49:42est gagnée, plus ou
49:44moins en gérant le mécanisme
49:46des risques,
49:48des défauts et tout le reste, si cette
49:50confiance-là est gagnée, alors
49:52le système bancaire camerounais devrait
49:54davantage contribuer à l'économie.
49:56D'accord. On peut penser avec cet
49:58avenir, cet avenir bleu
50:00j'allais dire, à une banque
50:02d'investissement par exemple pour
50:04accompagner la PME ?
50:08Je ne veux pas peut-être aller dans la même direction
50:10que vous pour parler de la banque des investissements.
50:12Je crois qu'il y a la banque des PME
50:14qui, comme nous le savons tous,
50:16est un échec
50:18déjà. Elle dit que le
50:20secteur bancaire chez nous, il faut...
50:22On va l'éliminer en difficulté, il n'y en a pas en quoi
50:24échouer. Je préfère.
50:26Elle a tous les ingrédients pour ne pas réussir.
50:28C'est ma banque.
50:30Elle est peut-être en difficulté
50:32mais ce n'est pas un échec.
50:34Elle est peut-être en grande difficulté mais ce n'est pas un échec.
50:36Elle a tous les ingrédients de ce que je suis
50:38en train de dire. Il y a un environnement incertain,
50:40d'accord, mais... Non, c'est les mêmes ingrédients
50:42parce que l'échec d'une banque, c'est la fermeture.
50:44Elle n'est pas encore termée.
50:46Elle n'est pas encore liquidée.
50:48Nous sommes dans les mêmes conditions
50:50que dans les années 80.
50:52Les mêmes causes
50:54produisent très souvent
50:56les mêmes effets. Donc, parler d'une banque
50:58d'investissement, pour moi, doit être privé.
51:00Et là, on peut laisser le privé
51:02faire le business de la banque parce que
51:04c'est des acteurs qui maîtrisent bien
51:06la banque. Les 19 banques,
51:0820 banques, 30 banques bientôt,
51:10c'est une très bonne chose. Mais retenons
51:12que ces banques-là ont presque
51:14les mêmes cibles. Comme l'a dit le professeur
51:16Ongo. Les fonctionnaires. Ce sont les fonctionnaires.
51:18Mais les fonctionnaires n'auront pas...
51:20Les salariés XXL du secteur
51:22para-public et privé et les
51:24grandes entreprises.
51:26Quelques peu...
51:28À tendance,
51:30grandes entreprises
51:32ont accès
51:34aux guichets de ces banques. Alors que dans le même
51:36temps, on a les petites entreprises,
51:38les très petites entreprises, qui ont
51:40parfois des projets très innovants,
51:42créateurs de richesses, qui n'ont pas accès
51:44à ces crédits-là. Ils n'ont pas des guichets
51:46dans ces banques-là. Donc,
51:48les produits sont presque
51:50les mêmes. Au moins, on est sûr que les
51:52produits seront variés et peut-être que les
51:54taux vont également diminuer.
51:56Sait-on jamais. Les stratégies sont
51:58les mêmes. Les taux sont presque les mêmes.
52:00Autour des mêmes taux.
52:02Regardez un pays comme le nôtre. On n'a pas
52:04une politique de bancarisation
52:06des étudiants. C'est-à-dire les étudiants
52:08n'ont pas accès à la banque.
52:10Vous avez un étudiant, Bac plus 5,
52:12étudiant qui a une thèse de doctorat,
52:14mais n'a pas un compte bancaire. Parce que quand vous
52:16arrivez à la banque, on vous dit pour ouvrir un compte bancaire,
52:18il vous faut la preuve
52:20d'un revenu. Or,
52:22il faut revoir toutes ces conditions,
52:24bancariser les individus,
52:26bancariser les entreprises.
52:28Parce que beaucoup d'entreprises,
52:30un compte, entreprise dans une banque,
52:32allez voir les conditions.
52:34Les conditions administratives, les conditions financières
52:36qui les excluent.
52:38Après, on peut voir la problématique du crédit
52:40par la suite.
52:42Pour pouvoir relancer l'économie.
52:44Je vais vous entamer la dernière partie en 3 minutes.
52:46S'il vous plaît, je voudrais juste te placer
52:48pour dire en fait que
52:50les services, certes,
52:52peuvent varier, peuvent être
52:54diversifiés, mais il faut aussi voir
52:56qu'est-ce qui nourrit la banque.
52:58La banque repose sur quoi ? C'est l'épargne.
53:00Et la plupart du temps,
53:02l'épargne est tellement de coûts
53:04et parfois même
53:06très très volatiles.
53:08En fonction justement des circonstances.
53:10Et il y a donc une grosse
53:12épargne qui est informelle.
53:14Et là maintenant, il faut savoir
53:16quelles politiques on peut mettre sur pied
53:18pour gagner davantage cette épargne.
53:20Parce que le crédit ne peut que reposer
53:22sur la base financière des banques.
53:24Donc on pouvait travailler
53:26aussi sur cette épargne.
53:28On prend chacun une minute pour la
53:30dernière question.
53:32Le budget 2025 en préparation ?
53:34On ne peut pas encore s'aventurer
53:36sur l'enveloppe globale.
53:38Mais déjà,
53:40on sait qu'à partir des éléments de préparation
53:42au ministère des Finances,
53:44on a déjà revu le taux de croissance
53:46projeté à 4,5%,
53:48ramené à 4,1%.
53:50Et en 2025,
53:52chers invités, il y a une
53:54activité majeure au Cameroun,
53:56une politique majeure au Cameroun, l'élection présidentielle.
53:58Et dans tout cela,
54:00il faudra relancer la croissance.
54:02Le ministre des Finances l'a dit tout à l'heure.
54:04Alors comment
54:06articuler tout cela
54:08pour que l'économie
54:10et les consommateurs
54:12ne souffrent pas ?
54:14Je vais commencer par vous,
54:16Benjamin.
54:18Une minute.
54:20Merci, Olivier.
54:224,1%
54:24indique clairement
54:26que nous sommes encore loin
54:28de cet 8%
54:30projeté par la S&D30.
54:32Or, nous sommes à mi-parcours.
54:34Cela veut dire qu'il y a des efforts
54:36à faire pour pouvoir
54:38relever tous les défis qui ont été
54:40nôtres pendant les 10 années
54:422020-2030.
54:44Il faut déjà mettre ça
54:46en ligne des milles.
54:48Second élément, il faut que
54:50le gouvernement
54:52nous rassure aussi sur l'inflation
54:54qui va nous
54:56rassurer sur la maîtrise de la pauvreté
54:58ou bien la maîtrise de la dégradation
55:00des conditions de vie sur tous les plus
55:02pauvres parce que c'est un peu catastrophique.
55:04Merci.
55:06Professeur, votre lecture sur ces
55:08trois éléments là, taux de croissance,
55:10budget et gestion de l'élection présidentielle.
55:12Oui, nous avons
55:142025 naturellement est une année
55:16électorale et c'est la plus haute,
55:18la plus grande élection dans un pays
55:20donc du coup ça va nécessiter
55:22un bon nombre de dépenses.
55:24Je crois que ramener
55:26le taux de croissance envisagé à 4,1%
55:28c'est quand même réaliste
55:30au regard de ce
55:32que nous vivons aujourd'hui en termes de
55:34perspectives, surtout en termes de concrète
55:36tant au niveau national qu'à l'international
55:38et je pense que
55:40nous pouvons aussi davantage travailler
55:42si nous devons atteindre ces 4%,
55:44parce que 4,1%
55:46il peut arriver qu'on ne puisse pas atteindre cela
55:48pour qu'on puisse travailler davantage
55:50sur la consommation privée,
55:52la consommation des ménages, c'est le pouvoir d'achat
55:54parce que seul ce facteur
55:56peut être un facteur
55:58reproductif, un facteur d'entraînement
56:00de manière à ce qu'on puisse réaliser
56:02ce taux de croissance.
56:04Daniel Kodabate,
56:06votre regard sur cela,
56:08budget 2025, on ne sait pas
56:10à combien est-ce qu'il sera
56:12voté par le Parlement,
56:14on sait déjà que le taux de croissance
56:16est ramené à 4,1%,
56:18mais il y a donc la relance
56:20de la croissance et la gestion
56:22de l'année électorale.
56:24Oui, avec un taux
56:26de croissance démographique
56:28d'environ 3,6%
56:30ou 7%,
56:32vous comprenez tout de suite que les 4%,
56:34même si on les réalise,
56:36même les 8-10% de croissance,
56:38si on les réalise, c'est véritablement
56:40une goutte d'eau,
56:42puisque à cause
56:44de ce facteur de taux de croissance,
56:46il nous faut vraiment une croissance à deux chiffres.
56:48Donc nous, en tout cas du secteur privé,
56:50nous nous souhaitons que l'année prochaine,
56:52qui est une année électorale,
56:54soit également une année de relance
56:56du dialogue public-privé,
56:58qui est au point mort depuis pratiquement
57:00quatre ans.
57:02Il le faut absolument,
57:04parce que vous savez
57:06que pour les opérateurs
57:08économiques,
57:10l'élection dit aussi une année d'incertitude.
57:12Donc les opérateurs peuvent se dire
57:14qu'il vaut mieux attendre.
57:16Or, ce qui dit attendre
57:18dit aussi ralentir l'économie.
57:20Alors si on veut vraiment relancer
57:22la croissance, si on veut vraiment que
57:24les opérateurs économiques soient en confiance,
57:26nous, nous voulons que les pouvoirs publics relancent
57:28le dialogue, parce que c'est à travers ce dialogue
57:30qu'on peut se parler et qu'on peut nous rassurer
57:32sur un certain nombre d'orientations
57:34économiques que nous demandons.
57:36Très bien. Alors, le compte est-il bon ?
57:38Budget, dettes et banques ?
57:40Citez un peu
57:42les éléments de référence,
57:44de la réflexion que nous venons de mener
57:46sur le plateau de Paris, si l'économie
57:48avec nos invités, Pauvre Sœur
57:50Bruno Emmanuel Ongonkwa.
57:52Merci beaucoup d'être venu. Merci pour votre
57:54contribution. Pauvre Sœur
57:56Benjamin Fumba, merci également.
57:58Merci Olivier. Et Daniel-Claude Abaté,
58:00le regard de l'opérateur économique
58:02sur ces questions dont on a parlé ici.
58:04Merci beaucoup. Merci Monsieur Olivier.
58:06Et merci aux équipes techniques conduites
58:08par Lucien Bamboc.
58:10Merci à vous d'avoir regardé.
58:12Bonsoir. Rendez-vous dans deux semaines
58:14sur cette même antenne.
58:26Sous-titrage Société Radio-Canada