Questions Economiques du 12 Octobre 2023

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00:15 Madame, Monsieur, bonsoir et bienvenue à cette édition des questions économiques.
00:20 La Conférence interafricaine des marchés d'assurance organise le tout premier colloque des assurances du 17 au 18 octobre prochain à Douala.
00:29 Sous le thème "Assurance et marché financier".
00:34 Par ce colloque, la CIMA poursuit son chantier de développement de l'industrie des assurances dans les 14 pays membres.
00:44 Alors, pour prendre la pleine mesure de ce rendez-vous d'échange entre professionnels des assurances et de la finance,
00:52 nous recevons sur ce plateau Monsieur Blaise Abel Ezo N'golo, qui est le secrétaire général de la Conférence interafricaine des marchés d'assurance.
01:03 Bonsoir, Monsieur le secrétaire général et bienvenue sur ce plateau.
01:06 Bonsoir, Madame. Merci pour votre invitation.
01:09 Alors, Monsieur le secrétaire général, dites-nous, quel est l'état de santé du secteur des assurances dans les 14 pays membres de la CIMA aujourd'hui?
01:21 Merci, Madame. Je voudrais, avec votre permission, m'autoriser à présenter d'abord ce que c'est la CIMA.
01:29 C'est la Conférence interafricaine des marchés d'assurance. Vous l'avez évoqué déjà tantôt.
01:34 C'est 14 pays qui ont décidé de fédérer leur expertise, leurs énergies pour réguler ce secteur qui, comme vous le savez, il est délicat, il est très technique
01:46 et qui a un potentiel important d'accompagnement de nos États, notamment sur la question de leur financement.
01:54 La CIMA, c'est aussi 200 compagnies d'assurance à travers les États de l'UIMOA et de la CIMAQ.
02:02 La CIMA, c'est plus de 500 intermédiaires d'assurance. La CIMA, c'est un chiffre d'affaires de plus de près de 1 600 milliards de francs CFA.
02:12 La CIMA, c'est une institution qui a des organes spécialisés. Nous avons le Secrétaire général qui est à Libreville, dont j'ai l'honneur de présider au destiné.
02:26 Nous avons l'organe chargé de la formation qui est l'Institut international des assurances.
02:33 Qui, dans le cercle, se trouve à Yaoundé, au Cameroun.
02:36 Oui, au Cameroun. Et puis, nous avons la SICARE, la compagnie commune de réassurance des États membres de la CIMA.
02:45 La SICARE, elle a son siège à Lomé. C'est tous ces organes-là qui concourent à la réalisation des missions qui sont assignées à la conférence.
02:56 Ces missions-là, elles ont un cœur central. C'est de préserver les intérêts des assurés et bénéficiaires de contrats.
03:03 De faire en sorte que les primes que les assureurs collectent soient orientées pour l'essentiel, n'est-ce pas ?
03:11 À payer, à dédommager, verser les prestations qui sont attendues des souscripteurs d'assurance.
03:19 Mais en dessous, il y a notre rôle qui fera certainement partie de l'essentiel de nos échanges.
03:26 Alors, vous nous avez donné un certain nombre de données chiffrées. Mais est-ce que vous diriez aujourd'hui que le secteur des assurances se porte bien dans les 14 pays membres ?
03:39 Je dirais tout de suite, et sans risque de me tromper, je dirais oui. Oui, les assureurs se portent bien, le secteur se porte bien.
03:48 Nous avons un certain nombre de paramètres sur lesquels nous évaluons la situation d'un marché.
03:55 Le premier, c'est ce qu'on appelle couverture des engagements réglementés. Il s'agit de quoi ?
04:01 Lorsque les assureurs collectent les primes, ils les collectent pour payer des sinistres.
04:06 Et ces sinistres-là sont évalués pour savoir quelle est la masse qui doit être réinjectée dans le circuit.
04:16 Et ces sinistres-là, avec d'autres éléments qui concourent à la constitution de ce que nous appelons,
04:23 engagements réglementés doivent être couverts. Couverts, ça veut dire quoi ?
04:28 Ça veut dire que les assureurs doivent justifier, à côté de ce qu'ils ont comme engagement,
04:34 ils doivent justifier de fonds, d'actifs capables de payer ces engagements-là.
04:40 C'est le premier critère, la couverture des engagements réglementés.
04:43 Dans notre zone, cette couverture-là, elle est un peu plus que suffisante.
04:50 Le deuxième élément sur lequel nous tablons pour apprécier la santé du secteur, c'est la couverture des engagements.
04:57 C'est la marge de solvabilité, j'allais dire.
05:00 Alors, la marge de solvabilité, pour vous dire les choses en termes simples, comme vous l'entendez,
05:07 c'est une marge qui, au-delà de ce que les assureurs ont comme engagement,
05:14 leur permet, si éventuellement, si éventuellement, ils étaient exposés à plus que ce qu'ils avaient prévu,
05:23 que cette marge-là leur permette de faire face.
05:27 Et puis le troisième élément important que nous, les régulateurs, nous regardons, c'est la cadence de règlement des sinistres.
05:35 Il ne s'agit pas d'avoir de l'argent, il ne s'agit pas d'en avoir suffisamment, plus que nécessaire, qui est la marge,
05:44 mais il s'agit surtout de payer les sinistres.
05:47 Et cette cadence de règlement-là est l'autre élément que nous apprécions.
05:53 Et aujourd'hui, dans le marché des assurances, je peux vous dire que ces trois éléments sont satisfaisants.
06:01 Vous parlez de dernier élément, peut-être pas à 100% ?
06:05 Je suis certain que la perception de cet élément-là n'est pas partagée.
06:10 Elle ne l'est pas parce que nous, de notre côté, nous avons les chiffres, mais le commun des usagers ne les a pas.
06:21 Et il apprécie les choses en fonction de sa perception des cas qu'il a pu rencontrer et qui ne lui ont pas donné satisfaction.
06:34 Entre ce que les assureurs payent et ce qu'ils ne payent pas, évidemment, c'est des écarts importants.
06:41 Pour dire simple, les assureurs peuvent payer 90 et évidemment les 10 qui ne sont pas payés.
06:48 Ou alors qui tardent ou qui traînent à être payés, ils seront plus dénoncés que la grande masse qui a été payée.
06:59 En tout cas, il est clair qu'avec la mise en place du traité et du cours de CIMA, une nouvelle l'aire s'est levée dans le secteur des assurances au Cameroun,
07:09 mais également dans les 14 pays membres.
07:13 Mais est-ce que vous diriez aujourd'hui ou alors faut-il croire que les différentes contraintes qui étaient celles des précédentes vies du secteur des assurances
07:22 ont été levées aujourd'hui, des contraintes relatives à la culture de l'assurance, d'assurance en Afrique,
07:31 contraintes relatives à la réglementation, contraintes relatives au contrôle ?
07:36 Merci Madame. Vous faites bien d'évoquer les vies précédentes de la CIMA.
07:43 En effet, la CIMA n'était pas CIMA au départ, elle s'appelait SICA, c'était la Conférence Internationale des Marchés d'Assurance.
07:50 Elle constituait des anciennes sociétés, des anciens comptoirs coloniaux qui encadraient le métier.
07:58 Avec le constat de nombreuses insuffisances qui risquent d'être rébarbatifs, quoi qu'il en soit,
08:07 il a été jugé nécessaire de réorganiser, de refondre cette institution-là,
08:14 et la CIMA, la Conférence Inter-Africaine des Marchés d'Assurance a été créée.
08:20 Elle se différencie de l'autre notamment par, on n'est pas, la sortie de la France et par une réorientation des missions.
08:27 La première et nouvelle mission, c'est le paiement des sinistres.
08:30 D'abord ça, le paiement des sinistres et ensuite le financement de nos économies.
08:35 Et nous allons en parler.
08:38 Voilà. Alors, la CIMA naît il y a 30 ans aujourd'hui, en 1992,
08:44 et cette CIMA, aujourd'hui, je pense que bonhomme malin, elle remplit les objectifs qui sont les siens.
08:53 D'abord les objectifs réglementaires, vous avez évoqué ça. Le secteur des assurances est régulé par un texte unique.
09:00 L'ensemble des 14 pays sont sous la réglementation que nous appelons CIMA, le traité CIMA,
09:09 et son annexe numéro 1 qu'on appelle le Code des Assurances. Les 14 pays, c'est le même texte.
09:14 Et les canons qui sont les éléments majeurs qui constituent cet édifice, ils sont la préservation des intérêts assurés, je l'ai déjà dit,
09:26 la mobilisation de l'épargne pour accompagner le développement, c'est un cercle qui comprend un certain nombre d'opérateurs.
09:32 Assurer les bénéficiaires de contrats, les compagnies d'assurance, les régulateurs et les États.
09:39 Tout cela fait un cercle qui doit fonctionner de manière harmonieuse.
09:44 Aujourd'hui, sur le plan réglementaire, je pense que c'est une fierté de le dire comme ça, que tout se passe plutôt bien.
09:52 Et alors, vous avez énuméré tout ce qui a été déjà fait, et j'imagine que pour en arriver là, il a fallu passer par plusieurs réformes.
10:03 Certaines ont abouti, d'autres peut-être pas encore, notamment celles qui concernent le capital social qui est passé à 5 milliards.
10:15 Est-ce que les compagnies d'assurance satisfont toutes à cette exigence-là, aujourd'hui?
10:23 Merci, Madame. Le secteur de l'assurance, effectivement, il se déploie à travers des textes réglementaires qui matérialisent la volonté des États et du régulateur,
10:37 d'ailleurs qui est la même qui est partagée avec les assureurs et les assurés.
10:42 La réglementation est en perpétuelle évolution, en perpétuel changement.
10:48 Et chaque fois que nous nous réunissons, il s'agit essentiellement de ça, de relire les textes, de les actualiser et de les adapter à nos contextes, que vous savez, très évolutifs.
11:03 Aujourd'hui, je crois que le secteur, vous avez évoqué...
11:08 Le capital social.
11:09 Le capital social des entreprises d'assurance. Il faut rappeler qu'en tout début des années 92, au moment de la mise en place de la CIMA, il était de 100 millions de francs CFA.
11:22 Nous sommes passés à 500 millions, puis à 1 milliard et puis en 2019, à 5 milliards.
11:32 Mais ces 5 milliards en deux étapes, qu'est-ce qui justifie d'aller à un capital aussi important ?
11:39 La nécessité de renforcer les fonds propres des compagnies d'assurance, n'est-ce pas, est justifiée par le fait de la fragilité de leur capacité à payer les sinistres.
11:51 Lorsque vous vous contentez de collecter les primes et que vos estimations ne sont pas exactes en adéquation avec vos engagements, il faut bien que quelque part, vous ayez un renfort.
12:08 Un renfort, là, c'est celui qui a été jugé de devoir se faire à travers le renforcement des fonds propres et notamment l'augmentation du capital social.
12:20 Est-ce que toutes les compagnies sont à jour ?
12:24 Je voudrais vous faire partager que des 200 compagnies d'assurance, c'est un peu plus aujourd'hui, qui ont été interpellées à mettre leur capital à jour,
12:37 il n'y en a que 4 qui n'ont pas pu le faire et qui sont sous plan d'ajustement.
12:45 Donc, globalement, la question était que c'est une réglementation qui devait être exécutée.
12:58 C'est vrai qu'il faut le dire aussi, la question n'est pas totalement guidée et elle a amené les régulateurs et les pouvoirs qui supervisent la régulation à envisager une mise en œuvre différenciée,
13:18 parfois progressive et différenciée. C'est pour cela que, parlant de capital à 5 milliards, nous avons fixé deux étapes.
13:29 Il y a une première étape à 3 milliards et puis une seconde étape qui n'est pas encore engagée pour 5 milliards.
13:37 L'étape à 5 milliards, je peux vous le confier également, reste encore sous la table de l'autorité monétaire qui doit décider si elle est absolument nécessaire.
13:51 En tout état de cause, j'évoquais aussi la différenciation de l'application de cette mesure.
13:57 Comme vous le savez, les 14 États de la zone n'ont pas le même poids ou les mêmes capacités.
14:03 Si vous demandez à des sociétés camerounaises d'apporter 5 milliards, probablement elles pourraient le faire.
14:10 Mais dans d'autres circonscriptions, dans d'autres États, il y aurait beaucoup de mal au niveau économique,
14:18 au niveau des capacités des opérateurs ne leur permettant pas de collecter autant d'argent.
14:24 Nous allons marquer un premier arrêt dans cette édition des questions économiques.
14:29 Vous êtes le régulateur, vous êtes au fait de tout ce qui se passe dans les 14 pays membres.
14:35 Vous savez certainement que M. Thierry Kepedem a été reconduit à la tête de l'association des sociétés d'assurance du Cameroun.
14:45 C'était il y a quelques jours et néanmoins, 30 années faut nous faire revivre cet événement.
14:52 Le secteur est porteur et les attentes sont grandes, mais le taux de couverture demeure faible.
15:05 Les performances du secteur de l'assurance au Cameroun entre 2021 et 2023 sont certes admirables,
15:12 mais insuffisantes pour contribuer significativement à l'atteinte des objectifs de la SND30.
15:18 Après deux années de stagnation et de faible croissance entre 2017 et 2020, où le marché de l'assurance accrue de 2% seulement,
15:29 depuis deux ans il y a une réelle reprise. Ce marché accrue en moyenne de 10%. Il fait aujourd'hui 253 milliards de francs CFA.
15:38 Dans le cadre du projet de stratégie nationale de développement, la SND30, secteur financier, le secteur des assurances doit contribuer pour 2% du PIB.
15:52 Pour atteindre ces objectifs, le nouveau bureau exécutif de l'ASAC, installé ce mercredi par le ministre des Finances,
15:59 se doit d'engager des réformes courageuses, tant internes que sur le marché.
16:04 Parmi ces réformes structurelles, il y a l'optimisation d'ensemble d'assurances obligatoires qui existent,
16:10 comme l'assurance touristes que chantier ou l'assurance location de containers.
16:14 Et puis il y a la densification des assurances obligatoires, de nouvelles assurances obligatoires qui pourraient voir le jour,
16:20 l'assurance des espaces publics, l'assurance faculté à l'exportation, l'assurance incendie et dégâts des eaux pour tous les locataires de baux commerciaux,
16:30 l'assurance multi-habitations.
16:32 Un mandat qui se déroulera comme le précédent, avec le soutien constant du gouvernement,
16:37 notamment dans la réalisation des réformes.
16:40 Une industrie de l'assurance qui se positionne désormais comme un moyen de financement des PMU.
16:47 Merci Léon Bétran. Tanefo, retour sur ce plateau.
16:52 Alors, Monsieur le Secrétaire Général, quel regard du régulateur sur ces organisations privées ?
16:59 Les organisations qui gèrent le secteur des assurances, notamment les compagnies d'assurance, elles sont nombreuses.
17:06 Il y en a qui sont locales, nationales. Il y en a qui sont des regroupements plus larges au niveau international.
17:14 Quoi qu'il en soit, nous, dans notre position de régulateur, nous sommes extrêmement attentifs.
17:22 Nous souhaitons fortement et vivement que ces institutions, que ces organismes-là aient la place et jouent le rôle qui est le leur.
17:31 En fait, nous considérons que c'est des leviers à travers lesquels le régulateur met en place l'exécution des dispositions légales.
17:42 Si vous avez dans un marché un certain nombre d'opérateurs et que vous devez toucher,
17:50 si ces opérateurs-là, mieux ils sont organisés, mieux vous pouvez atteindre vos objectifs.
17:56 Il s'agit donc pour nous de soutenir les associations nationales.
18:03 La SAC du Cameroun, vous me permettrez de féliciter le nouveau bureau, de féliciter Monsieur Kepeden qui a été reconduit.
18:12 Le régulateur attend de la SAC, n'est-ce pas, qu'elle veille à ce que la loi des assurances, le coût des assurances, soit appliquée.
18:22 Nous attendons une écoute attentive de leur part.
18:27 Et vice-versa, le régulateur CIMA sera lui également attentif aux besoins, à ce que l'association souhaiterait porter à notre attention.
18:44 C'est entendu, Monsieur le Secrétaire général.
18:47 Alors, dans la première partie de cette émission, nous avons pris la température du secteur des assurances dans les 14 pays membres
18:56 qui constituent la CIMA et c'est dans ce contexte de bonne santé certaine, si je maintiens ce que vous avez dit,
19:05 c'est dans ce contexte de bonne santé certaine de ce secteur qu'un colloque va donc s'ouvrir à Douala,
19:12 le Colloque international assurances et marchés financiers.
19:16 Pourquoi ce colloque international est sur cette thématique précisément?
19:21 Je te rappelle que le colloque se tient du 17 au 18 octobre prochain à Douala.
19:26 Le colloque assurances et marchés financiers que nous avons souhaité, que nous organisons à Douala dans les deux prochains jours,
19:38 vise un objectif majeur central.
19:42 C'est de faire en sorte que les compagnies d'assurance entrent dans le marché financier.
19:49 Les assureurs collectent des primes, collectent beaucoup d'argent.
19:56 Cet argent est destiné à payer les primes et payer les sinistres.
20:01 Sauf que les assureurs ne payent pas les sinistres le jour où ils collectent cet épargne-là.
20:10 C'est de l'argent public, parce qu'on l'a collecté entre les mains des assureurs, qui sont le peuple, qui sont nous-mêmes, qui sont tout le monde.
20:20 Cet argent est donc collecté et il sera mobilisé pour payer les sinistres beaucoup plus tard.
20:31 Entre-temps, il est où?
20:34 Le législateur, le régulateur que nous sommes, ne pouvait pas rester sans avoir un regard sur cette affaire-là.
20:47 Il y a beaucoup d'argent qui est en attente de payer les sinistres.
20:51 Il se trouve que le coeur même de cette affaire d'assurance, il est bon que j'en parle, c'est quoi l'assurance?
20:58 L'assurance, c'est une vente de promesses.
21:04 Ceux qui sont les initiés savent que c'est bien ça.
21:09 L'assureur vous dit quoi?
21:11 Il vous dit, donnez-moi votre prime, c'est-à-dire votre argent, maintenant.
21:17 Si jamais vous avez un sinistre, je vous paierai.
21:24 Je viendrai vous donner le nécessaire.
21:28 Maintenant, il faut bien que quelqu'un soit là pour regarder si l'assureur qui a collecté cet argent le gère bien
21:38 et si le moment venu, il sera à même de payer l'engagement qu'il a pris.
21:47 C'est dans cet encadrement, dans cet espace-là, qu'intervient la question de la gestion des fonds des compagnies d'assurance.
21:58 Depuis de longues années, depuis bien longtemps, cette problématique-là existe et elle s'est toujours posée.
22:10 Qu'est-ce qu'on fait des primes?
22:12 Comment faire en sorte que ces primes-là soient utilisées au mieux?
22:17 Au mieux, ça entend d'abord d'être sûr que les primes, les sinistres seront payées.
22:23 Mais au mieux aussi, qu'elles contribuent.
22:27 À l'économie nationale, vous l'avez dit.
22:29 À l'économie nationale, vous ne pouvez pas avoir tout ce que vous avez levé sur des Camerounais, comme nous sommes aux Camerounes.
22:36 Et puis vous le gardez. Le moins, vous payez des primes, des sinistres et le reste, non.
22:43 Il s'agit donc que nous rassemblions ceux qui doivent analyser la question pour voir comment les primes d'assurance collectées
22:56 peuvent servir à financer l'économie nationale.
23:00 Cela est un impératif réglementaire.
23:05 C'est aussi une question de bonne gestion.
23:07 L'impératif réglementaire, ça veut dire que ce n'est pas une faveur qu'on fait à un État en injectant de l'argent dans l'économie.
23:15 Vous avez bien compris.
23:17 Donc c'est un impératif réglementaire, c'est une exigence de la loi, du Code des Assurances.
23:24 C'est aussi une nécessité de bonne gestion.
23:29 Il est nécessaire de... Pourquoi?
23:33 Parce que quand vous allez à la bourse, vous y avez au moins trois bénéfices.
23:42 Le premier, c'est que votre argent est en sécurité.
23:46 Le deuxième, c'est qu'il vous rapporte des intérêts.
23:53 Le troisième, c'est qu'il vous donne de la crédibilité.
23:58 Le fait que vous soyez en bourse vous donne de la crédibilité et vous ouvre des possibilités de développement plus importantes que lorsque vous n'y êtes pas allé.
24:12 Comment cela?
24:15 J'ai parlé d'un impératif réglementaire.
24:18 Je vous ai dit tantôt qu'une fois que vous avez collecté l'épargne publique à travers les primes, la loi, le législateur, le régulateur que nous sommes vous dit qu'il faut placer cet argent.
24:34 Il faut l'investir.
24:36 Il faut l'investir dans des outils, des instruments qui permettent qu'à tout moment vous puissiez en disposer.
24:48 Et nous fixons un certain nombre de directives.
24:51 Vous devez investir dans des instruments sur-sécurisés.
24:56 Vous devez investir dans des instruments qui rapportent, comme je l'ai dit.
25:03 Vous devez investir dans des instruments qui sont dispersés.
25:07 Vous devez investir dans des instruments qui sont diversifiés.
25:13 Autant de normes, de règles qui vous conduisent à aller là où cela est possible.
25:21 Aujourd'hui, les compagnies d'assurance ont certainement des placements, des investissements passés par la poule.
25:28 La plupart sont des immobiliers, de la trésorerie dans les banques.
25:35 Ce sont aussi des actions et des obligations, mais qui ne sont pas passées par le prisme de celui qui en connaît la qualité.
25:47 Et celui qui en connaît la qualité, c'est bien les marchés financiers, notamment la bourse.
25:54 Nous pensons que cette rencontre devrait déterminer les compagnies d'assurance, non plus à faire des placements libres,
26:03 ils sont peut-être bons, mais à les faire à travers les professionnels qui leur garantissent aussi bien la quiétude et la sécurité,
26:15 le meilleur rendement, etc.
26:18 Et ça passe par la sensibilisation, c'est l'un des objectifs de ce colloque.
26:24 On va en parler, mais lorsque vous parliez, vous vous exprimiez tout à l'heure,
26:28 ça m'a rappelé le dernier emprunt obligataire de l'État du Cameroun.
26:33 Et on a justement remarqué que sur les maturités longues, c'est-à-dire 7 ans,
26:40 on a observé une certaine timidité par rapport aux maturités courtes.
26:47 Les compagnies d'assurance vie qui gèrent les épargnes longues, vous l'avez dit,
26:52 au même titre que les gestionnaires d'actifs, ne se sont pas, j'ai envie de dire, pressés à aller vers ces maturités longues.
27:00 Est-ce que cela vous a conforté dans l'idée qu'il faut davantage informer et sensibiliser les compagnies d'assurance sur cette exigence réglementaire?
27:12 Et comment est-ce que vous entendez durant ce colloque les amener à se soumettre à cette exigence-là?
27:19 C'est une espèce d'adéquation qu'il faut trouver, d'arbitrage entre déplacement long, moyen et à court terme,
27:33 qui sont toutes les sciences que les managers doivent déployer.
27:40 Le régulateur, pour sa part, nous nous veillons à ce que cet arbitrage, cet équilibrage-là, soit suffisamment,
27:49 qu'il le fasse de manière très attentive, telle sorte que, au bout de l'affaire, les assurés soient toujours en mesure d'être indemnisés.
28:02 Imaginez-vous qu'une compagnie d'assurance prenne tout son épargne, toutes ses provisions, et les mette dans des instruments de long terme,
28:12 et que, dans les jours qui suivent, elle soit obligée de payer des sommes importantes.
28:22 Nous parlons quand même de l'assurance vie, donc il y a quand même une petite marche, M. Sittez-Morin.
28:27 Les compagnies d'assurance vie sont des compagnies qui ont des engagements qui arrivent à terme de manière graduelle.
28:36 Ce n'est pas parce que c'est une compagnie d'assurance vie que tous ses engagements sont de longue durée.
28:43 Et même s'ils étaient de longue durée, ils n'ont pas d'âge d'exigence.
28:50 C'est-à-dire qu'à tout moment, la question de la liquidité de la trésorerie se pose.
28:58 Aussi bien chez les assureurs de vie qui ont effectivement de l'épargne longue, mais qui, à tout moment, doivent pouvoir la mobiliser de manière à payer ce qui est dû.
29:11 Tout n'est pas sur 10 ou 20 ans. Ou bien même, quand bien même cela serait dû sur 10 ou 20 ans, les 10 ou 20 ans ne sont pas pour tout le monde.
29:23 Il y en a qui sont à échéance aujourd'hui, les autres demain, les autres après-demain, etc.
29:28 C'est dire que l'observation que vous avez faite, elle est juste, mais elle n'est pas due à une volonté délibérée des assureurs.
29:42 Elle ne relève que de leur prudence, de la prudence à avoir toujours de la capacité à payer.
29:52 Mais là, nous sommes en train de parler de financement de l'économie, Monsieur le Secrétaire Général.
29:58 Et là, pour ce qui est de l'emprunt obligataire du Cameroun, on était passé sur des maturités de 7 ans.
30:05 Est-ce que vous ne pensez pas que c'est un risque que les compagnies d'assurance peuvent prendre,
30:12 et peut-être même quand même à l'état d'avoir un peu d'air pour pouvoir mener à bien les projets de développement ?
30:19 Il s'agit de prendre ce qui permet de gérer de manière, je le dis, scientifique, en tenant compte de l'essentiel,
30:31 qui est votre métier pour lequel vous avez prélevé cet argent-là.
30:35 Il faut pouvoir payer avant de souscrire vos obligations.
30:41 Pour souscrire vos obligations, il faut faire un plan de trésorerie, un plan d'investissement qui vous rassure,
30:48 qui vous confirme qu'à tout moment, vous aurez le nécessaire pour payer ce que vous devez aux assurés et bénéficiaires de votre argent.
30:57 On va revenir sur le colloque. On ne s'est quelque peu pas égaré. On est toujours dans le thème.
31:04 On va parler des objectifs de cette première édition, justement, en rapport avec le développement que vous venez de faire.
31:11 Le premier objectif de ce colloque est de sensibiliser les sociétés et membres de la CIMA sur les avantages des marchés financiers
31:18 par rapport aux nécessités réglementaires. Pouvez-vous nous en dire plus ?
31:22 Il faut respecter la réglementation. Et à l'intérieur de cette nécessité de respect de la réglementation, il y a des avantages.
31:33 Respecter la réglementation, c'est en tant que faire en sorte que vos fonds soient gérés, sécurisés, rentabilisés, etc.
31:45 Je l'ai dit. Respecter la réglementation fait en sorte que vous ayez de la crédibilité,
31:52 que vous puissiez, n'est-ce pas, qu'on ne vous pourchasse pas de sanctions de six salaires, retrait d'agrément et autres,
31:58 que vous n'alliez pas respecter. Donc, il est tout bénéfice pour une compagnie d'assurance de respecter la réglementation.
32:03 Le deuxième élément que je voulais évoquer, c'est justement celui-là. Pour dire que le respect de la réglementation n'est pas tout.
32:10 Aller en bourse, n'est-ce pas, souscrire à travers des investissements, à travers les marchés financiers, a un autre avantage.
32:19 C'est que pour une compagnie d'assurance, je le disais tantôt, quand vous allez en bourse, vous n'aurez non plus un seul régulateur,
32:32 non plus une seule réglementation à respecter, mais deux. Vous aurez la CIMA qui vous encadre, qui vous suit sur le plan technique.
32:43 Et vous aurez la COSUMAF également, qui regarde l'ensemble de vos opérations. Et puis, la bourse elle-même, la BVMAC,
32:56 qui, pour vous admettre, devra vous avoir passé sur un prisme qui la conforte à estimer que vous êtes en mesure d'entrer en bourse,
33:08 c'est-à-dire de garantir, de rassurer sur les opérations que vous voulez faire.
33:14 Cet ensemble de choses-là, encore une fois, vous permet de mieux vous exprimer. Ça vous donne du crédit, je le redis encore, ça vous donne des ouvertures.
33:27 Les assureurs doivent apporter de l'argent à la bourse pour que les opérateurs économiques qui en ont besoin viennent l'emprunter.
33:41 On apporte de l'argent à la bourse, soit pour que les gens le prennent pour augmenter leur capitaux, soit pour souscrire des obligations.
33:50 Et puis les assureurs eux-mêmes ont besoin d'argent souvent aussi. Ils doivent pouvoir lever de l'argent à la bourse.
34:01 Ils ont beaucoup d'argent, mais cet argent qu'ils ont ne leur appartient pas.
34:05 Évidemment, pour se développer, pour une compagnie d'assurance, se développer c'est quoi ?
34:11 C'est créer de nouveaux bureaux, à Béatoine, à Léonia, partout.
34:18 C'est faire des études pour voir dans quel secteur, vers quel client il faut aller pour mieux collecter les primes.
34:31 Ça, ça coûte de l'argent, les études. Mais pour créer de nouvelles agences, pour se déployer peut-être hors du Cameroun, sur l'international ou ailleurs,
34:42 ce n'est pas l'argent des assurés qu'il faut prendre. L'assureur a besoin d'un volant.
34:51 Le nouveau, je vous le disais tantôt, ce qu'il a aujourd'hui, c'est pour payer les sinistres à titre principal.
34:59 Très souvent, il peut avoir déjà fait une petite économie, une marge, il peut avoir des fonds propres relativement conséquents.
35:08 Mais la plupart du temps, il a besoin de fonds propres nouveaux.
35:12 Et il peut aller à la bourse pour emprunter, pour financer son développement.
35:17 Le remboursement de cet emprunt viendra de ce qu'il recevra de ses investissements qu'il a fait, de ses bureaux qui vont engranger plus de primes.
35:30 La troisième chose que je voudrais aborder, si vous le permettez, c'est l'argent des assurés, une fois de plus, c'est de l'argent public.
35:38 C'est de l'argent public, et il est bon que ça serve à l'intérêt général.
35:44 L'économie camerounaise de nos pays, je cite le Cameroun parce que je suis sur un plateau camerounais, est tournée vers des sources de financement qui viennent pratiquement toujours des bailleurs de fonds.
36:00 De l'extérieur.
36:01 De l'extérieur. Les sources classiques, là, ça vient de l'extérieur.
36:06 Maintenant, les autorités monétaires, je les ai bien suivies récemment, ont pensé qu'il était bon qu'on cherche des sources alternatives ou palliatives de financement de nos économies.
36:24 Et cette démarche-là les conduit à chercher dans les ressources domestiques.
36:32 Cherchez, vous savez les Camerounais, je parle encore une fois des Camerounais, ont de l'argent dans des barrettes de laine, il y a de l'argent.
36:41 Et il vaut mieux explorer cette source-là pour financer l'économie.
36:47 Au rang de cette source, de ces sources domestiques-là, se trouve l'argent disponible auprès des compagnies d'assurance.
36:56 Il est bon que ces provisions techniques-là, c'est comme ça que nous les appelons, soient utilisées comme une ressource palliative, alternative, au courant classique de l'EV, naturellement.
37:14 Nous allons nous marquer un autre arrêt dans cette édition des questions économiques pour écouter le ministre des Finances, Paul Moutazé, qui a pris part à l'installation du nouveau bureau de l'association des sociétés d'assurance du Cameroun.
37:32 Nous allons en profiter pour donner quelques indications aux acteurs du secteur. Nous l'écoutons.
37:39 Les assureurs font partie de ce qu'on appelle en économie des investisseurs institutionnels, c'est-à-dire ces entreprises-là qui drainent l'épargne.
37:55 Or, vous savez que nous avons besoin de cette épargne pour investir, parce que l'investissement ne peut pas être le seul fait de l'État maintenant, mais de tous ceux qui ont cette capacité de pouvoir investir et de pouvoir drainer l'épargne.
38:12 Mais maintenant, pour que ces entreprises soient capables de drainer cette épargne, il faut que ces entreprises vivent bien, c'est-à-dire de bons produits, une clientèle qui les respecte.
38:26 C'est pour ça que j'ai insisté sur le fait que le remboursement des sinistres pour ceux qui ont payé leurs primes, c'est un fait qui ne doit pas être négociable.
38:37 Donc, heureusement, avec le bureau de l'ASAC, nous avons noté une bonne évolution des choses. Nous travaillons beaucoup ensemble, nous avons ouvert ensemble un certain nombre de chantiers,
38:50 mais il y a d'autres chantiers qui restent à ouvrir, il y a des choses qui restent à finaliser, même si pour certaines d'entre elles, au niveau de la loi, c'est-à-dire au niveau législatif, des dispositions ont déjà été prises.
39:02 Nous faisons confiance au bureau élu, puisque nous avons déjà travaillé ensemble et puisque nous voyons comment les choses évoluent.
39:11 Entre 2021 et 2022, et même 2023, le chiffre d'affaires a augmenté de plus de 10%, mais les chantiers sont encore, la route est encore longue.
39:21 Parce que la chose la plus importante à l'heure actuelle, c'est d'accroître le taux de pénétration des assurances dans nos pays.
39:28 Nous avons un benchmark qui a été fait, nous savons ce qui se passe ailleurs et nous pensons que nous pouvons également le faire.
39:34 Retour sur ce plateau, nous venons d'écouter le ministre des Finances, lui, Paul Mottasie.
39:40 Avant de l'écouter, nous étions en train de parler de la nécessité pour les compagnies d'assurance de s'investir davantage dans l'économie nationale, dans le développement des différents États,
39:54 pour que les États puissent puiser dans les pannes domestiques plutôt que de descendre auprès des bailleurs de fonds à l'étranger.
40:04 Et justement, l'un des thèmes du colloque va porter sur les solutions offertes par le marché financier aux compagnies d'assurance en termes d'investissement, mais aussi de placement.
40:16 Quels sont les outils que ces différentes compagnies pourront utiliser pour s'investir davantage dans les marchés financiers? Qu'est-ce que vous allez leur dire?
40:27 Les provisions doivent être placées sur l'espace territorial dans lequel elles ont été collectées.
40:37 Maintenant, qu'est-ce qu'on peut dire aux assureurs de plus? Nous sommes dans un espace où la roue tourne.
40:51 Si vous êtes dans une économie qui est vivante, qui crée des activités, vous assureurs, vous êtes nécessairement bénéficiaires de cela.
41:10 Pour arriver à cette roue vertueuse que nous voulons, ce serait une affaire de donnant, donnant. Les assureurs doivent apporter de l'argent.
41:20 Et quels sont les outils qu'ils vont employer? Ils apportent de l'argent pour qui? Ils l'apportent pour les opérateurs économiques qui en ont besoin.
41:31 Les opérateurs économiques en ont besoin sous quelles formes? La première forme, c'est des actions qu'ils peuvent mettre en bourse pour que l'argent des assurances y soit affecté.
41:50 Une société veut augmenter son capital. Ça veut dire quoi? Ça veut dire qu'elle vient à la bourse et elle dit "moi, mon capital est de 1 milliard, je voudrais le porter à 5 milliards.
42:01 Je veux de l'argent et des personnes qui vont injecter ce qui me manque. En contrepartie, je leur donne des actions."
42:10 La bourse est au milieu pour camiser sur la qualité des engagements, si les uns et les autres sont suffisamment transparents pour pouvoir valider une telle opération.
42:21 L'autre possibilité, c'est les obligations. Une société veut de l'argent. Elle dit "moi, je ne veux pas augmenter mon salaire, mon capital. Je veux plutôt émettre des obligations."
42:35 La différence étant que, évidemment, quand c'est des actions, la société qui les a émises va les rétribuer à travers des dividendes.
42:45 Vous devenez partie prenante comme actionnaire. Les obligations, c'est autre chose.
42:55 Les assureurs peuvent acquérir ces obligations-là et puis atteindre les intérêts qui doivent être échoués et le remboursement du capital le moment venu.
43:08 Il y a d'autres instruments, il y a d'autres possibilités. Ça, c'est sur le marché primaire.
43:14 Et puis il y a les marchés secondaires où les échanges de ce que nous avons acquis peuvent se faire sans que cela passe sous les prismes aussi exigeants que lorsque vous entrez pour la première fois en bourse.
43:30 Et je suis certain que notre bourse, celle de l'Afrique centrale et la même que celle de l'Afrique de l'Ouest, la BVMAC,
43:39 elles sont suffisamment outillées pour que les opérations que nous souhaitons, qu'elles soient sécurisées et qu'elles remplissent les exigences qui sont attendues,
43:57 vont d'une part faire en sorte que l'économie soit financée, d'autre part faire en sorte que les assureurs soient toujours en mesure de récupérer leur argent pour payer les sinistres.
44:11 Et puis peut-être pour terminer, faire en sorte que les assureurs soient plus crédibles que ce qu'ils ne sont.
44:18 Je n'ai pas dit qu'ils ne le sont pas assez, mais ils seront encore mieux valorisés.
44:25 Alors, on vous a reçus sur ce plateau comme sur votre casquette de régulateur, mais je rappelle à l'attention des téléspectateurs que vous avez été directeur national des assurances au ministère des Finances, ici au Cameroun.
44:40 Vous avez été sous-directeur des agréments de la coopération et du contentieux à la direction des assurances.
44:46 Vous avez également été chef de la brigade nationale de contrôle des assurances et des professions, CONEX, toujours au ministère des Finances.
44:53 C'est dire un peu que vous connaissez ce secteur sur le bout des doigts.
44:59 Mais je voudrais, avant qu'on ne se sépare, que nous parlions de notre chantier de la CIMA, c'est le chantier du marché unique. Où est-ce qu'on en est ?
45:10 Vous savez, quand on ouvre, on met sur le même espace de concurrence des gens qui n'ont pas le même poids, qui n'ont pas la même capacité, qui n'ont pas la même force.
45:24 Et du coup, au lieu de créer un espace vertueux, on risque de se retrouver à faire mourir ceux qui ne sont pas capables de se défendre par eux-mêmes.
45:42 L'arbitrage doit donc se faire à un niveau où il faut en même temps préserver les petits et peut-être encourager les grands.
45:55 Aujourd'hui, nous en sommes à cela. Quoi qu'il en soit, le traité CIMA a inscrit en très bonne place la création d'un marché unique.
46:13 Sa mise en œuvre est progressive et elle se hâte à des soucis que nous n'avons pas encore réussi à élever entièrement.
46:26 Comme je le disais, tantôt, vous avez fait une bonne partie de votre carrière au Cameroun. Vous connaissez bien le secteur des assurances au Cameroun, tel qu'il se porte.
46:44 Le taux de pénétration de l'assurance n'est pas très élevé, pour dire le moins. Il en est du Cameroun, comme d'autres pays de la CIMA.
46:54 On vous entendait vulgariser davantage l'assurance.
46:58 Effectivement, le taux de pénétration de l'assurance dans la zone CIMA, au Cameroun comme ailleurs, est très faible.
47:07 Je crois qu'il est bon de commencer par voir pourquoi il est faible. Il y a beaucoup de raisons.
47:14 Elles sont sociales, historiques, culturelles, mais elles sont aussi techniques, peut-être financières aussi.
47:25 Les assureurs africains font face à un élément important. Nous pensons que l'assurance est la chose qu'on paye, qu'on achète, lorsqu'on a déjà couvert tous les autres besoins.
47:43 Nous pensons aussi que l'assurance n'est pas nécessairement indispensable. Nous avons ce que nous appelons en Afrique la solidarité africaine,
48:01 qui nous amène à penser que si ma maison brûle, j'irai habiter chez le cousin, et on verra, on va cotiser pour la reconstruire, et des choses comme ça.
48:13 Culturellement, c'est une présenteur importante.
48:17 La deuxième chose qu'il faut dire, c'est que le niveau économique, comme l'a évoqué, n'est pas toujours apte à situer l'assurance comme un besoin nécessaire.
48:32 La troisième chose qu'il faut dire, c'est que peut-être que du côté des assureurs, la créativité n'y est pas encore de manière à explorer,
48:50 après avoir identifié les insuffisances, les questions culturelles, les présenteurs. Il faut au final qu'on trouve comment y faire face, et cela est tendu des assureurs, cette créativité-là.
49:06 Le régulateur, pour sa part, notre travail à nous, c'est d'encadrer, d'accompagner, de stimuler, de ne pas être un frein à tous ceux qui veulent explorer de nouvelles possibilités.
49:21 Les nouvelles possibilités, il faut peut-être évoquer celles qui courent aujourd'hui, c'est le numérique, la digitalisation.
49:30 Nous pensons qu'il faut l'encourager, nous pensons, nous sommes absolument certains que c'est le potentiel important qui existe chez nous.
49:43 Il peut être levé, il peut être mobilisé à travers ces outils du numérique, notamment le téléphone, c'est surtout de lui qu'il s'agit.
49:58 Nous pensons qu'il faut encourager ces nouvelles pistes de collecte de primes.
50:08 Je crois qu'il y a bon espoir. Je pense que nous sommes dans un couloir où le non-retour ne peut pas rentrer en arrière.
50:24 Nous allons avancer, nous encadrons et nous veillons à ne pas être des plaisanteurs par une réglementation trop rigide, trop complexe.
50:35 Comme on le dit habituellement, la réglementation doit suivre l'activité, pour l'encadrer, pour l'accompagner.
50:44 Nous ne pouvons pas nous placer comme un créateur de barrières.
50:49 Nous ne pouvons pas faire une réglementation sans connaître l'activité. L'activité doit naître, on doit la laisser se déployer.
50:55 Nous venons ensuite juste pour veiller à ce que les dérapages n'entraînent pas tous les défis dans l'abîme.
51:05 Merci Monsieur le Secrétaire Général. Je rappelle que vous êtes le Secrétaire Général de la Conférence inter-africaine des marchés d'assurance.
51:16 Vous venez nous parler, certes, du secteur de l'assurance dans la zone CIMA, mais surtout de ce colloque des assurances qui se tiendra le tout premier,
51:29 qui se tiendra du 17 au 18 octobre prochain à Douala, dans la région du littoral.
51:36 C'est ici au Cameroun, thème retenu "Assurance et marché financier".
51:42 Merci d'avoir fait le déplacement du Cameroun pour participer à cette édition des questions économiques.
51:50 Madame, Monsieur, c'est donc la fin de cette édition des questions économiques.
51:54 Diffusion, première diffusion de votre émission sur la chaîne maire, Canal 300, et puis rediffusion vendredi sur CRTV News, Canal 306.
52:06 Restez sur nos différentes chaînes et nos différentes plateformes. À très bientôt sur ces mêmes antennes.
52:13 (Générique)