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Aujourd’hui dans « Les 4 V » Télématin revient sur les questions qui font l’actualité avec Jean-Philippe Tanguy, député et conseiller régional RN de la Somme.

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Transcription
00:00Bonjour, bonjour Jean-Philippe Tanguy.
00:03Bonjour, merci pour votre invitation.
00:05Merci d'être avec nous ce matin.
00:06Vous êtes la voix, vous êtes au cœur de la grande affaire politique de cet automne.
00:10Je veux bien sûr parler de la discussion du budget à l'Assemblée nationale.
00:13Alors, les travaux en commission vont se terminer aujourd'hui.
00:17Lundi, l'examen du texte arrive dans l'hémicycle.
00:20Et il y a eu déjà beaucoup de choses qui ont été adoptées contre la volonté du gouvernement.
00:23La dernière en date, la proposition du nouveau front populaire de taxation des multinationales.
00:29C'est une proposition que vous, ORN, vous avez votée.
00:32Est-ce que ça préfigure de ce qui se passera plus tard ?
00:34Ce qui se passera plus tard, plus exactement,
00:36vous êtes prêts à voter contre ce budget avec la gauche et donc à faire tomber le gouvernement ?
00:41Vous savez, il y a beaucoup d'informations intéressantes dans ce que vous dites là.
00:44La première chose, c'est que nous avons voté pour une taxe sur les surprofits.
00:48Proposition qui, initialement, venait de Marine Le Pen.
00:51Et nous pensons qu'il faut une taxation des surprofits.
00:54Ce sont les profits abusifs qui ont pu être faits sur le dos des consommateurs
00:58ou des contribuables avec la crise de l'énergie, avec la crise de l'hyperinflation.
01:01Nous, on a proposé une autre méthode qui est une taxe des rachats d'actions.
01:04On va l'avoir aujourd'hui.
01:05Mais ce qu'on voulait, c'est qu'il y ait au moins une mesure
01:08pour quand même pénaliser ces entreprises, pas les entreprises honnêtes.
01:11Il y a des entreprises qui font des honnêtes.
01:13Oui, mais nous, on a toujours voté les bonnes mesures d'où qu'elles viennent.
01:16Surtout que là, ça s'inspirait vraiment philosophiquement d'une mesure de Marine Le Pen.
01:20Par contre, ce que j'ai aussi dit lors de cette commission finance,
01:22c'est qu'on ne peut pas multiplier les taxes.
01:24Donc à la fin, quand ça reviendra en séance, il faudra un impôt sur ces multinationales,
01:30ne serait-ce que pour déjà éviter les impôts sur les consommateurs.
01:33Parce que la bonne nouvelle quand même de cette commission finance,
01:35c'est que le Rassemblement national, avec un amendement du Rassemblement national,
01:38a fait annuler la taxe sur l'électricité.
01:41C'est quand même 6 milliards que M. Barnier voulait imposer aux Français.
01:44Ce qui reviendra sans doute dans l'hémicycle.
01:46Mais je me permets de réitérer ma question.
01:49Vous êtes resté quand même imprécis, voire ambigu sur ce que vous ferez au final,
01:52parce que c'est ça qui compte sur ce budget.
01:54Jordan Bardella a dit que vous ne le voteriez pas.
01:56Vous, vous avez dit, attention, c'est quand même important,
02:01enfin c'est grave de voter une censure.
02:03Que ferez-vous, puisqu'on voit, on l'a encore vu hier,
02:06que vous êtes prêts à mêler vos voix à celles du nouveau Front populaire ?
02:08La question est claire en fait.
02:10Oui, mais c'est-à-dire, si ce butelet, c'est un 51e déficit.
02:14Vous savez que ça fait 50 ans qu'on est en déficit.
02:16Aujourd'hui, les dépenses continuent à augmenter plus vite que l'inflation.
02:19Monsieur Barnier avait promis de ne pas mettre d'impôt
02:22sur les classes moyennes et les classes populaires,
02:23où les TPE, PME, il y a des impôts partout.
02:25Donc si c'est pour aller vers ce mauvais choix, on pourra aller vers une censure.
02:29On pourra aller où on ira ?
02:32On n'hésitera pas.
02:33Vous savez, on n'a jamais hésité à censurer des mauvaises décisions pour la France.
02:37Nous, on a fait un contre-budget que j'ai présenté au nom de Marine Le Pen
02:39et Jordan Bardella mercredi, pour montrer qu'on pouvait faire autrement,
02:42qu'on pouvait mieux baisser les dépenses,
02:44tout en évitant des impôts pour les classes moyennes et les populaires,
02:47et même leur rendre du pouvoir d'achat en baissant la TVA sur l'énergie
02:50et les produits de première nécessité.
02:52Donc, soit on entend nos remarques, soit on entend nos propositions,
02:56mais Monsieur Barnier aujourd'hui, il a complètement disparu.
02:59Il n'a répondu à aucune des propositions qu'on lui a faites.
03:02Oui, mais bon, il aurait pu y répondre uniquement.
03:04Soit on entend nos propositions, soit on fait quoi ?
03:06Pardon, excusez-moi, je prolonge la question.
03:07Mais vous avez raison d'être précis.
03:09On n'hésitera pas à censurer.
03:10Mais vous savez, la censure, c'est un acte grave,
03:12parce que ça voudrait dire qu'il faudrait reprendre le budget à zéro.
03:16Mais il faut mieux reprendre les choses à zéro, repartir du...
03:18Non, ce sera le budget en l'état.
03:20Si en décembre, le budget n'est pas voté,
03:22il n'y aura pas de nouvelles discussions budgétaires pour que l'on comprenne bien la chose.
03:25Il y aura deux choses en même temps.
03:25Il y aura l'ancien budget qui se prolonge,
03:27mais on continuera à discuter d'un nouveau budget pour l'année à venir.
03:30Il y aura sans doute un gouvernement qui tombera.
03:32Donc, vous êtes prêts à ce que ce scénario se produise dans les prochaines semaines ?
03:36Oui, mais on ne peut pas accepter, si vous voulez, le scénario du pire.
03:39Ce serait encore une année de déficit, une année d'endettement et une année d'impôts.
03:43Vous savez, moi, c'est ce que j'ai appelé le tonneau des Danaïdes.
03:45C'est dans la mythologie grecque.
03:46Donc, ce tonneau qu'on n'arrive jamais à remplir parce qu'il a un trou.
03:49Aujourd'hui, le gouvernement, c'est le tonneau des Danaïdes.
03:51Ils veulent faire plus d'impôts pour les Français dans un trou qui n'a pas de fin.
03:54Donc, tant qu'on n'écoutera pas le Rassemblement national
03:57et d'autres bonnes idées pour réduire les dépenses, on n'y arrivera pas.
04:00Et donc, on a entendu, là, vous êtes prêts, le cas échéant, à voter la censure.
04:04On aborde un autre sujet, celui de l'immigration.
04:06Hier, en visite à Menton, à la frontière italienne,
04:09Michel Barnier a estimé, parce que c'est une idée notamment défendue par Bruno Rotaillot,
04:13que le transport de migrants à un pays tiers,
04:15comme le fait l'Italie, veut le faire l'Italie en Albanie, par exemple,
04:19n'est pas transposable en France, notamment pour des raisons juridiques.
04:22Qu'en dites-vous ?
04:23Écoutez, je ne sais pas pourquoi le Premier ministre a dit cela,
04:26puisque l'Italie est dans l'Union européenne.
04:28Ils sont dans l'espace Schengen comme nous.
04:30C'est un état de droit, de droit latin en plus, comme nous.
04:33Donc, c'est un système juridique tout à fait transposable.
04:35Peut-être parce qu'il y a des garde-fous différents dans la législation française.
04:38Sincèrement, j'ai un peu regardé, quand j'ai vu cette annonce,
04:41je ne vois pas pourquoi il justifie cela.
04:43Je pense que M. Barnier est dans des contradictions,
04:45parce que, par contre, ce que l'on sait déjà,
04:46c'est qu'il a réduit, il veut réduire pendant l'année prochaine,
04:49de moitié les moyens financiers pour le contrôle de l'immigration clandestine.
04:53Donc, on a beaucoup de mots forts de M. Rotaillot et de M. Barnier,
04:57mais si ce gouvernement choisit de réduire de moitié les moyens
05:00pour lutter contre l'immigration clandestine,
05:02tout ça, ce sont des mots creux.
05:04Donc, moins de mots, moins de M. Rotaillot et plus d'actes.
05:07Des mots qui séduisent néanmoins l'opinion, y compris dans votre électorat.
05:11Il y a la perspective d'une nouvelle loi sur l'immigration.
05:15Que feriez-vous de plus aujourd'hui ?
05:16Alors, vous venez de dire que, par exemple, vous mettriez plus de moyens,
05:19mais dans le discours et les actes qui vont commencer maintenant à être établis,
05:25c'est la même politique que vous, sans vous, qui est appliquée aujourd'hui.
05:28C'est ce que disent, en tout cas, nombre de vos électeurs.
05:30Bien sûr, M. Rotaillot arrive et reprend nos idées et nos mots.
05:34Donc, c'est normal que nos électeurs le soutiennent partiellement.
05:38Mais nous aussi, d'ailleurs, s'il va dans ce sens-là, on le soutiendra.
05:40Cette loi immigration, on l'appelle de nos voeux.
05:42Si elle est devant le Parlement, on la votera.
05:44L'année dernière, on avait voté des dispositions qui, malheureusement,
05:47ont été censurées pour des raisons qu'on n'a pas le temps
05:49de développer de forme par le Conseil constitutionnel.
05:51Mais si ces propositions reviennent, notamment pour limiter le coût de l'immigration,
05:56réserver un certain nombre d'aides aux Françaises et aux Français
05:58ou aux étrangers qui ont travaillé au moins cinq ans dans notre pays,
06:02évidemment, on le votera.
06:03Ce sera aussi une des solutions pour le budget.
06:05Mais sur le plan politique, est-ce qu'il ne fait pas la démonstration
06:07qu'on peut faire la politique que vous préconisez
06:10sans faire pour autant, comme l'a fait par exemple Éric Ciotti,
06:13alliance avec votre parti ?
06:14Vous savez, je crois que les Françaises et les Français ont déjà connu
06:17ce genre de belles paroles avec M. Sarkozy.
06:20Beaucoup de gens reprennent nos idées, mais dans les actes sur la longue durée,
06:24ça va toujours au contraire.
06:25Regardez un exemple.
06:26M. Rotaillot a dit qu'il appliquerait la circulaire valse,
06:29même en la réduisant, il l'appliquera quand même,
06:31pour régulariser les clandestins, essentiellement pour des motifs familiaux.
06:35C'est en débat.
06:36Oui, enfin, il a dit qu'il le ferait.
06:37Donc, il n'y a aucune raison de régulariser des personnes
06:40qui sont rentrées de manière illégale sur le territoire.
06:42Dernière question au procès des assistants parlementaires du RN, Marine Le Pen.
06:46On l'a vu cette semaine, c'est montré combative.
06:48Alors, son système de défense, c'est de dire que le RN
06:52serait la bête noire du Parlement européen,
06:54que le parquet est de mauvaise foi.
06:56Mais vous, vous doutez de la neutralité des juges, vous aussi,
07:00lorsque Mme Le Pen dit que le parquet serait de mauvaise foi, par exemple ?
07:04C'est un procès politique, comme elle a l'air de le laisser entendre.
07:08La justice n'est pas aveugle et indépendante.
07:11C'est malheureusement un procès politique,
07:12tenté par nos opposants au Parlement européen, nos opposants socialistes,
07:16qui, parallèlement, ont reçu des valises de billets du Qatar en flagrant délit.
07:20Et j'aimerais qu'il y ait un procès plus rapide que nous sur ce sujet-là,
07:23qui est beaucoup plus grave.
07:24Marine Le Pen s'est vaillamment défendue.
07:26Moi, je suis très fier d'elle.
07:27Elle ne se laisse pas accabler par des accusations mensongères.
07:30Et ce qui a été prouvé, et d'ailleurs reporté par le journal Le Monde,
07:34c'est qu'en fait, le procès est en train de montrer que c'est le Parlement européen
07:38qui a fait des faux en écriture pour ces contraintes.
07:40Pas seulement, pas seulement.
07:41Vous le savez, M. Tanguy, Mme Le Pen dit zéro preuve, zéro élément probant.
07:45Si, notamment, la présidente du tribunal établit des preuves,
07:49que direz-vous ? Que c'est mensonger ?
07:51Pour le moment, je n'ai pas vu de preuves établies.
07:52Par contre, je l'ai vue en faux en écriture.
07:54Vous savez, ce qu'il y a derrière cela,
07:56c'est tous ceux qui ont contesté le fonctionnement bureaucratique de l'Union européenne.
08:00M. Bérou, qui a connu ce propre procès, qui a été innocenté.
08:04M. Mélenchon, qui arrivera après, vous avez raison,
08:07mais M. Bérou lui-même a été innocenté et les autres font appel.
08:09M. Mélenchon, dont le procès arrivera avec ses amis.
08:12Nous, aujourd'hui, ce sont les trois forces politiques qui pensent différemment,
08:15mais qui se sont toujours battus contre la corruption des technocrates européens.
08:19Je vois qu'ils essaient de se venger sur nous.
08:21J'espère que la justice de mon pays nous donnera raison.
08:25Merci M. Pompili, une bonne journée, c'est la suite de Télématin.