• le mois dernier
Retrouvez les émissions en intégralité sur https://www.france.tv/france-2/telematin/toutes-les-videos/
Aujourd’hui dans « Les 4 V » Télématin revient sur les questions qui font l’actualité avec Laurent Saint-Martin, ministre chargé du Budget et des Comptes publics.

Category

📺
TV
Transcription
00:00Laurent Saint-Martin, merci d'être là, c'est vrai qu'il y a eu ces annonces majeures pour les retraités hier soir.
00:12Finalement, les pensions seront bien revalorisées au 1er janvier à hauteur de la moitié de l'inflation, dans un premier temps en tout cas, on le précise, on va expliquer en détail.
00:19Mais d'abord sur la forme, c'est donc Laurent Wauquiez, le président du groupe Les Républicains, qui est venu l'annoncer.
00:24C'est qui le patron exactement, Laurent Saint-Martin ?
00:27Le Premier ministre a dit depuis le début de ce gouvernement que nous voulions une méthode de concertation avec cette coalition qui est ce socle majoritaire à l'Assemblée nationale et au Sénat,
00:37et qu'il puisse y avoir des évolutions du texte. Je rappelle que ce budget a été construit dans des temps extrêmement courts, quelques semaines seulement,
00:43et que nous avions nous-mêmes la volonté de le faire évoluer, à l'écoute des groupes parlementaires.
00:48Et le Premier ministre a toujours été très ouvert là-dessus, et c'est une bonne chose. Il faut qu'avec les groupes, il puisse y avoir des compromis trouvés avec le gouvernement.
00:55Ensuite, il y a les annonces, et ce sont les ministres, le Premier ministre qui font les annonces.
00:59Honnêtement, ce qu'on a vu hier, on ne l'avait jamais vu avant.
01:02Eh bien, peut-être que nous avons aussi besoin de démontrer davantage que l'évolution de ce texte vient des compromis entre le gouvernement et les parlementaires du socle majoritaire.
01:11Je crois que c'est important de montrer qu'on est ensemble, justement, dans cette démarche d'évolution d'un texte.
01:16Vous l'avez dit, des évolutions substantielles.
01:18Vous étiez au courant, vous ? Vous étiez au courant que Laurent Wauquiez allait faire ses annonces hier soir en 20h ?
01:22Évidemment, l'issue d'un accord entre le gouvernement et le groupe de la droite républicaine.
01:26Donc vous le saviez ? Vous saviez qu'il y aurait ces annonces hier soir ?
01:29Je savais qu'il y avait eu, effectivement, cet accord sur le fond, c'est-à-dire cette nature-là.
01:32Sur les annonces, sur les annonces.
01:34Est-ce que vous le saviez pour les annonces ? Question simple.
01:37Oui, la question était de savoir, effectivement, qui allait annoncer quand.
01:42Mais j'ai envie de vous dire ça, pardon, c'est quand même un sujet qui intéresse assez peu de monde.
01:46Ce qui compte, c'est de savoir comment est-ce que les petites retraites évoluent par rapport au texte initial.
01:51Et donc, effectivement, je vous confirme qu'il n'y aura aucune perte de pouvoir d'achat
01:55pour toutes les retraites qui sont en dessous de l'équivalent du SMIC.
01:59Et c'est ça, la nouvelle importante.
02:01Je vous pose la question parce qu'il semble qu'Antoine Armand, votre collègue de l'économie,
02:04lui n'était pas au courant de cette annonce.
02:06C'est ce qui se dit en off, comme on dit en tout cas pour l'instant.
02:08On verra ce qu'il en dit publiquement.
02:10Mais vous, vous nous dites que vous étiez au courant, dont acte.
02:12Est-ce que, donc, sur le fond, vous confirmez tout ce qu'il a dit ?
02:14Revalorisation au 1er janvier pour tous, mais de la moitié de l'inflation.
02:19Et ensuite, au 1er juillet, sur la totalité de l'inflation,
02:24mais pour les retraités jusqu'au niveau du SMIC.
02:26Est-ce que c'est précisément ça, les nouvelles conditions ?
02:28Oui, c'est cela.
02:29C'est-à-dire qu'au 1er janvier, l'ensemble des retraites sera revalorisé à hauteur de 0,9.
02:33C'est-à-dire la moitié de l'inflation.
02:35Donc, on verra exactement quelle sera l'estimation de l'inflation.
02:37Ça devrait être aux alentours de 0,9.
02:40Et puis, effectivement, au 1er juillet 2025, il y aura un rattrapage pour toutes les retraites
02:46qui sont en dessous du niveau du SMIC, pour qu'il n'y ait pas, justement, de perte de pouvoir d'achat
02:51et que ce soit l'équivalent d'une année indexée sur l'inflation complète pour ces retraités-là.
02:55Ça veut dire que l'économie pour les finances publiques sera de combien ?
02:58Initialement, la mesure prévue devait permettre d'économiser à peu près 3,8 milliards d'euros.
03:03Je parle sous votre contrôle. Là, on va économiser combien ?
03:05Elle sera autour de 3 milliards d'euros.
03:07D'accord. Donc, un coût autour de 800 millions d'euros.
03:10En fonction de la réalité de l'inflation, cela peut varier.
03:14Mais nous serons, effectivement, entre 500 et 800 millions d'euros de rendu, on va dire, aux petites retraites.
03:21Alors, Laurent Wauquiez a parlé hier. Pour compenser cette perte de fusion des organismes publics,
03:27ça va permettre de compenser 800 millions d'euros simplement de fusionner, comme ça, quelques organismes ?
03:32Et puis, c'était déjà prévu. C'était déjà dans le tuyau, ça.
03:34Oui. Alors, il y a des choses qui sont faisables à court terme, d'autres à plus long terme.
03:37Ça, c'est vrai. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que le travail précis que nous devons faire
03:41sur la trésorerie des opérateurs, mais aussi la fusion, le rapprochement d'un certain nombre d'entre eux,
03:46est un travail important et courageux à faire.
03:48On a probablement multiplié de façon trop importante le nombre d'agences, le nombre d'opérateurs.
03:53C'est vrai dans l'État, c'est vrai dans les collectivités.
03:55Il va nous falloir rationaliser tout ça.
03:57C'est un travail dont on a lancé l'initiative.
03:59C'est un travail qui doit se poursuivre, justement, avec les parlementaires.
04:02Permettez-moi de vous dire que le sujet que l'on a aujourd'hui avec les retraites,
04:07je veux que nous l'ayons avec tous les groupes parlementaires du socle majoritaire.
04:11Et on travaille de la même manière avec le groupe Ensemble pour la République,
04:14notamment sur le sujet, vous le savez, des allègements généraux de charges.
04:17Et c'est une discussion que l'on a.
04:19Et ce que vous avez vu sur le cas des retraites avec le groupe de la droite républicaine,
04:23je veux que nous l'ayons rapidement aussi de la même façon avec le groupe Ensemble pour la République
04:27pour faire une évolution franche, claire, sur les allègements généraux de charges,
04:31c'est-à-dire le coût du travail, qui est vraiment une priorité politique
04:35et à juste titre, selon moi, du groupe Ensemble pour la République.
04:38C'est-à-dire que vous pourriez avoir la main moins lourde, moins dure pour les entreprises
04:42sur les allègements de charges.
04:44C'est une demande qui est très, très relayée ces derniers jours.
04:46Quand on regarde le Figaro, par exemple, ce matin, il y a plusieurs chefs d'entreprise.
04:49On parlait d'Alexandre Bompard tout à l'heure, le patron de Carrefour.
04:51Lui, il a commencé à élever la voix.
04:53Il y a aussi le patron de CMA, CGM et plein d'autres qui disent
04:55que cette fiscalité menace la capacité d'investissement des entreprises.
04:59Et donc, à terme, l'emploi.
05:01Est-ce qu'il y aura des annonces de votre part bientôt sur ce plan ?
05:03Oui, et je tiens à dire que le maintien de la politique de l'offre,
05:07la compétitivité des entreprises françaises,
05:09l'attractivité de notre pays, qui est un record.
05:12Depuis cinq ans, nous sommes le pays le plus attractif d'Europe.
05:14Tout cela, nous devons le conserver.
05:16Donc, il faut entendre, évidemment, les chefs d'entreprise,
05:19mais aussi les parlementaires qui le disent depuis plusieurs semaines.
05:21Ça va se traduire par quoi ?
05:22Et c'est le cas du groupe Ensemble pour la République.
05:24Et c'est pour ça que je dis que nous sommes en train de travailler à un compromis
05:28permettant, effectivement, je reprends votre expression, d'avoir la main moins lourde.
05:32En fait, ce n'est pas une main lourde ou pas lourde,
05:34c'est tout simplement une nécessité de résorber notre déficit public
05:39et, en même temps, de ne pas le faire en cassant ce qui marche,
05:42c'est-à-dire notre politique d'activité et d'emploi dans notre pays.
05:45Et donc, moi, j'ai entendu les priorités du groupe Ensemble pour la République,
05:49de Gabriel Attal, de Gérald Darmanin, de David Amiel, Jean-René Cazeneuve.
05:53Ils nous l'ont dit pendant de longues semaines.
05:55Il faut les entendre, c'est très important.
05:57Et donc, il faut évoluer pour que cela soit…
06:01Il faut qu'il y ait moins d'économies faites sur les allègements généraux de charges
06:06que ce qui est proposé dans la copie initiale du gouvernement.
06:09Et moi, je l'ai entendu de la part de ces députés
06:11et on va arriver dans les prochains jours, dans les tous prochains jours,
06:14à un compromis là-dessus.
06:15Vous pouvez nous donner quelques pistes, peut-être ?
06:17Non, mais nous sommes justement en train d'y travailler
06:19et je veux qu'on puisse aboutir là, dans les tous prochains jours,
06:21de la même façon que nous l'avons fait sur les retraites
06:23avec le groupe de la droite républicaine.
06:25C'est, encore une fois, cet état d'esprit de co-construction
06:27avec les groupes de la majorité.
06:29Moi, je trouve que c'est une bonne pratique.
06:31Et on aura les annonces quand ?
06:32Dans les tous prochains jours, je l'espère.
06:33Est-ce que c'est le prix à payer pour avoir un accord politique
06:36du côté de l'Assemblée ?
06:38Parce que vous n'êtes pas forcément sûr d'avoir une majorité dans vos propres rangs.
06:40Alors, c'est même pas sûr d'avoir une majorité tout court.
06:42Il y a le vote cet après-midi, mais c'est un texte, on le précise,
06:45le vote qui sera présenté aux députés.
06:46Ce n'est pas du tout le texte que vous avez proposé.
06:48C'est un vote que vous-même…
06:49C'est un texte que vous-même, vous ne voteriez pas cet après-midi.
06:51Disons les choses.
06:52Ce qui sort de l'Assemblée nationale en première lecture,
06:54c'est un texte de Frankenstein.
06:56Il y a plusieurs dizaines de milliards d'euros d'impôts en plus.
07:00Et ne croyons pas que ce sont uniquement pour quelques milliardaires
07:03et quelques grandes entreprises.
07:04En vérité, ça va très vite concerner l'ensemble des Français.
07:07Ça a été fait beaucoup par le Nouveau Front Populaire,
07:09souvent avec l'abstention du Rassemblement national,
07:12qui du coup a rendu majoritaire ces votes-là très régulièrement.
07:16Et en parallèle de ça, le Rassemblement national a réussi à faire adopter,
07:20justement, l'absence de la contribution française à l'Union européenne.
07:24Ce qui est un non-sens absolu, puisque la France, ce que je sais ce matin,
07:27est toujours dans l'Union européenne.
07:28Donc c'est un texte qui mêle l'enfer fiscal,
07:31mais aussi énormément de dispositions qui sont contraires tout simplement
07:34au droit, soit le droit national, soit le droit européen.
07:37Donc vous comprenez bien que pour le gouvernement,
07:38ce texte en l'État n'est pas acceptable.
07:40Mais alors à quoi ça sert franchement ce débat ?
07:42Puisque depuis le début, en réalité, vous savez que ça se finira par un 49-3.
07:45Non mais d'abord, le débat parlementaire,
07:47Julien Arnault, je l'ai déjà dit ici sur ce plateau,
07:49il est nécessaire dans notre pays.
07:51Les élus...
07:52Ce n'est pas ce que disent certains députés.
07:53Éric Woerth, par exemple, il dit franchement, ça ne sert à rien,
07:55c'est donner une tribune à nos adversaires.
07:57Et en fait, c'est une perte de temps et on n'a pas le temps.
07:59Mais regardez ce que serait...
08:01Vous avez parlé d'Alexandre Bopard et d'un certain nombre de chefs d'entreprise
08:04qui peuvent à raison craindre que notre pays devienne justement
08:08l'antithèse de ce qu'il a été ces sept dernières années,
08:10à savoir un pays dans lequel il ne pourrait plus investir,
08:13un pays dans lequel les impôts deviendraient totalement confiscatoires.
08:16Regardez, avec le budget que le Nouveau Front Populaire
08:19a proposé finalement en réponse à l'initiative du gouvernement,
08:23on serait dans cette situation-là.
08:25Nous, on s'y refuse,
08:26mais le débat parlementaire permet aussi de faire tomber les masques
08:28et de démontrer que d'un côté, on veut sortir de l'Europe,
08:31de l'autre, on veut l'enfer fiscal.
08:32Moi, je crois que le texte d'équilibre du gouvernement,
08:34il est justement, au contraire, non seulement une réponse raisonnable,
08:38responsable de réduction de nos déficits publics,
08:40mais aussi du maintien de notre activité dans notre pays.
08:43Saint-Martin qui nous a annoncé ce matin des annonces futures
08:46pour qu'il y ait moins de lourdeur sur les entreprises,
08:50des discussions donc en cours sur les allègements de charges.
08:53Merci beaucoup.
08:54Merci à vous.