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Aujourd’hui dans « Les 4 V » Télématin revient sur les questions qui font l’actualité avec Jordan Bardella, Président du Rassemblement National.
Aujourd’hui dans « Les 4 V » Télématin revient sur les questions qui font l’actualité avec Jordan Bardella, Président du Rassemblement National.
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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans les 4V, Jordan Bardella.
00:04Le gouvernement confie en ce matin qu'il doit trouver encore 5 milliards d'euros
00:08dans les économies pour le budget de l'année prochaine.
00:10Et parmi les pistes, il y a la création d'une nouvelle journée de solidarité,
00:14en clair un jour férié en moins.
00:16Est-ce que vous pourriez être favorable à cette proposition pour faire des économies ?
00:20Bonjour Monsieur Darré.
00:20D'abord, moi je trouve ce budget et l'esprit général de ce budget profondément injuste
00:25parce que c'est un budget qui en réalité fait les poches de la France du travail
00:29et qui ne s'attaque pas aux économies de bon sens qui sont aujourd'hui attendues par les Français.
00:33On veut augmenter encore davantage la contribution au budget de l'Union Européenne,
00:38on s'apprête à augmenter les taxes sur l'électricité
00:42et à prendre tout un tas d'arbitrages budgétaires qui à mon avis sont néfastes à l'intérêt du pays.
00:48Eh bien écoutez, parlons de la discussion budgétaire.
00:50Moi, je suis député européen donc je ne siège pas à l'Assemblée Nationale
00:54mais évidemment j'ai suivi avec grand intérêt le travail notamment de nos députés,
00:57le travail de mon groupe qui est le premier de l'Assemblée Nationale.
01:00Nous avons été les seuls avocats de la France du travail.
01:04Les macronistes et les républicains, c'est-à-dire la majorité,
01:08même substantielle mais majorité de Michel Barnier,
01:10ont totalement déserté les bancs de l'Assemblée Nationale.
01:12Ce qui veut donc dire que tout ça est un simulacre de démocratie
01:16et qu'en réalité derrière l'intention de Michel Barnier de dialoguer avec les oppositions
01:20se cache un 49-3 qui va venir être utilisé pour imposer au Parlement et donc aux Français
01:26un budget qui ne correspond pas au souhait d'une majorité de Français.
01:29Donc il ne faut pas être dupe de ce qui est en train de se passer.
01:31Et face à la gauche qui fait preuve, je le dis, d'un sadisme fiscal sans nom,
01:35qui rivalise l'inventivité pour augmenter les taxes sur les bouteilles d'eau,
01:39pour augmenter les taxes sur les impôts de production,
01:42pour augmenter les taxes sur les chaudières à gaz, etc.
01:45Il n'y a qu'un rempart face à la France du travail, c'est les députés du RN
01:48et je me félicite de leur travail.
01:50Si 49-3, est-ce que les députés du RN voteront une motion de censure ?
01:53Ça fait partie des possibilités, en tout cas ma décision n'est pas encore tranchée,
01:59nous en discuterons avec l'ensemble de mon groupe, avec évidemment Marine Le Pen,
02:03mais évidemment que le gouvernement s'expose à une motion de censure
02:07parce que les choix qui sont faits sont des choix qui sont des choix cyniques,
02:11tant sur le fond que sur la forme, et face à cela les économies ne sont pas faites.
02:15Évidemment que le travail et l'action des députés du RN portent ses fruits,
02:20mais lorsque l'on apprend il y a quelques jours qu'on veut augmenter le budget de l'aide médicale d'État,
02:24c'est-à-dire de l'enveloppe allouée aux soins pour les étrangers,
02:29on a une enveloppe qui est dédiée aux soins gratuits pour les étrangers en situation irrégulière,
02:34et de l'autre on dérembourse des soins pour nos compatriotes,
02:38et notamment pour nos compatriotes les plus précaires,
02:39ce qui va évidemment provoquer, je parle de l'ajustement du ticket modérateur,
02:43une augmentation des prix d'accès, un ajustement des condrats, c'est inacceptable.
02:48Jordan Bardella, ma question vous n'y avez quand même pas répondu,
02:50est-ce que, oui ou non, vous êtes favorable à la suppression par exemple d'un jour férié pour faire des économies ?
02:54Non mais ce n'est pas le sujet aujourd'hui,
02:57je pense qu'il y a des sujets de fond qui se posent dans ce budget,
03:01et moi je pense que l'un des enjeux aussi dans le cadre de cette discussion budgétaire,
03:05c'est de relancer la croissance, il faut évidemment lutter contre la mauvaise dépense publique,
03:10lutter contre les gaspillages, mais au-delà de ça on aura besoin de nos entreprises,
03:14on aura besoin de créer de la richesse, de créer de l'activité économique,
03:17pour également affronter ce mur.
03:19Les fonctionnaires semblent aussi être dans le viseur du gouvernement,
03:22le ministre qui est en charge propose de passer le jour de carence des fonctionnaires,
03:25un nombre de jours de 1 à 3, et la prise en charge justement pendant les arrêts maladie,
03:29ce serait non plus de 100%, mais de 90%, ça vous y êtes favorable ?
03:32Je suis favorable à cet ajustement entre les fonctionnaires et les salariés du privé,
03:37à une seule condition, c'est que ces potentiels 900 millions d'euros
03:41qui seraient économisés par la batterie de mesure qui ont été annoncés par le ministre de Travail
03:45puissent être utilisés pour financer des mesures en faveur du pouvoir d'achat,
03:49et notamment puissent permettre de payer les heures supplémentaires
03:52d'un certain nombre d'agents de la fonction publique qui ne sont pas payés,
03:55je pense par exemple aux agents de la pénitentiaire ou à nos forces de l'ordre.
03:58Aujourd'hui le Président de la République entame une visite d'État au Maroc,
04:01il y aura à ses côtés le nouveau ministre de l'Intérieur Bruno Rotailleau,
04:03qui se veut très offensif sur le volet de l'immigration,
04:06il veut contraindre le Maroc à reprendre ses ressortissants
04:08qui ont été arrêtés en situation irrégulière.
04:10Est-ce que vous lui faites crédit de son engagement sur cette question ?
04:13Non seulement je ne lui fais pas crédit mais je suis en faveur de cette mesure
04:17et de ce rétablissement de liens diplomatiques,
04:20ne serait-ce qu'avant de discuter il faut rétablir des liens diplomatiques
04:23avec des pays du Maghreb.
04:24Or on s'aperçoit que depuis maintenant 7 ans,
04:27Emmanuel Macron a réussi l'exploit de nous fâcher et avec l'Algérie et avec le Maroc.
04:32Le Maroc est un grand pays,
04:34c'est un pays sur lequel nous devons pouvoir compter demain et après-demain,
04:37et moi je pense qu'entre l'Est et l'Ouest,
04:39une partie de notre avenir se joue aussi au Sud,
04:41et dans le cadre de la maîtrise des flux migratoires,
04:43nous aurons besoin évidemment de passer des accords avec les pays du Maghreb.
04:47La difficulté devant laquelle nous sommes aujourd'hui confrontés,
04:50c'est qu'il y a beaucoup d'États, d'États africains, d'États du Maghreb,
04:52qui ne souhaitent pas reprendre leurs ressortissants
04:55et les profils que nous avons placés sous une OQTF,
04:57une obligation de quitter le territoire français.
05:00La France a le record de faiblesse en Europe,
05:03d'inexécution, d'impuissance face aux OQTF.
05:06Donc il faut discuter avec ces États,
05:08et face aux États qui sont récalcitrants à récupérer leurs ressortissants,
05:11il faut utiliser des leviers diplomatiques très forts.
05:14Pas un visa, pas un centime d'euro d'argent public d'aide au développement
05:19pour les États qui refusent de récupérer leurs ressortissants.
05:22C'est un principe clair, c'est un principe de fermeté
05:25qui doit nous permettre de faciliter le retour dans les pays d'origine
05:29de délinquants et de criminels étrangers qui n'ont rien à faire sur notre sol.
05:32Jordan Bardella, est-ce qu'il faut faire payer l'entrée de Notre-Dame,
05:34pour financer la restauration des autres églises ?
05:36C'est ce que propose la ministre de la Culture, Rachida Dati.
05:39J'y suis favorable.
05:41Moi, j'ai comme beaucoup de Français,
05:44c'est même pas un lien avec la chrétienté.
05:46L'histoire de France a été imbibée, a été façonnée par la chrétienté.
05:51Et aujourd'hui, de voir nos églises qui tombent en ruine,
05:55ça fait mal à beaucoup de Français,
05:56parce que c'est le patrimoine de notre pays,
05:58c'est le patrimoine de notre nation,
05:59c'est le patrimoine de tous les Français.
06:01Et face, effectivement, à cet impérissime,
06:04je crois utile, effectivement, d'en appeler aussi,
06:07et de mobiliser toutes les forces vives de la nation
06:10pour permettre cette reconstruction.
06:12Le diocèse s'y oppose, il y a un principe de gratuité dans les églises,
06:15on ne peut pas faire payer l'entrée.
06:18Écoutez, lorsque nous avons travaillé sur la situation des comptes budgétaires
06:22de la nation, il y a quelques mois, dans le cadre des élections législatives,
06:26on s'est aperçu que la France était un pays qui vivait au-dessus de ses moyens,
06:31et qu'il n'y a pas d'argent magique.
06:33Les temps économiques sont durs, ils sont difficiles,
06:35il faut avoir la vérité de le dire aux Français.
06:37Il faut faire d'un côté les bonnes économies,
06:40dans les mauvaises dépenses de l'État, je l'ai dit,
06:42mais il faut aussi assumer ce discours de réalité.
06:45Et moi, je ne me résous pas à voir nos églises,
06:46notamment dans notre ruralité, dans les petits villages de France,
06:49nos clochers, tomber en ruine.
06:51Et donc tout ce qui doit être entrepris
06:54pour pouvoir rénover notre patrimoine doit être fait.
06:57« Ce que je cherche », votre premier livre, sortira en librairie le 9 novembre.
07:01Il y a des syndicats, notamment à la SNCF,
07:03qui s'opposent à ce qu'il y ait de la publicité qui soit faite dans les gares.
07:07Comment vous réagissez à cela ?
07:09Qu'est-ce que vous dites au patron de la SNCF ?
07:11Je crois qu'il y a aujourd'hui, chez une partie de la gauche
07:14et chez une partie notamment des syndicats d'extrême-gauche,
07:16une nostalgie des régimes totalitaires.
07:17C'est-à-dire qu'on considère qu'il y a des livres qu'on peut lire,
07:21il y a des livres qu'on peut vendre,
07:22et puis il y a des livres qu'on ne peut pas lire et qu'on peut vendre.
07:24Qui sont ces syndicats d'extrême-gauche ?
07:26Quelle est leur légitimité pour venir dire à une grande entreprise publique
07:29comme la SNCF que mon bouquin ne devrait pas être vendu,
07:32en tout cas qu'on ne devrait pas en faire la publicité ?
07:34Je trouve que la manière dont l'extrême-gauche brutalise le débat
07:41empêche le bon fonctionnement de la démocratie est un scandale.
07:44Donc moi je souhaite qu'évidemment l'extrême-gauche puisse être rappelée
07:49aussi à ses obligations et que cette campagne puisse avoir lieu sereinement.
07:53Mais je vais vous dire, plus ils tenteront d'interdire le livre,
07:55plus sans doute nos compatriotes seront tentés de l'acheter.
07:58Et donc ce livre est d'ores et déjà en précommande,
08:01il s'est imposé en tête des ventes en quelques jours.
08:02Donc j'appelle les Français évidemment à ne pas se laisser intimider
08:05par la gauche et par l'extrême-gauche.
08:06Écrire un livre, c'est souvent une première étape
08:08vers une candidature à l'élection présidentielle.
08:09Est-ce que vous avez au fond de vous,
08:11je ne dis pas pour la prochaine élection,
08:12je ne veux pas vous dire que vous êtes en concurrence avec Marine Le Pen,
08:14mais est-ce que vous avez au fond de vous cette ambition présidentielle ?
08:17J'ai l'ambition que les Français nous connaissent mieux.
08:20Et j'ai fait le constat, et peut-être la mère expérience
08:23lors des dernières élections européennes et législatives,
08:25qu'on est souvent attaqué, que j'ai souvent été attaqué
08:29sur des idées qui ne sont pas les miennes, sur des caricatures.
08:31Et j'ai voulu dire au fond…
08:32Vous n'aviez aucun tort ?
08:33Évidemment que j'ai sans doute des torts.
08:35Et je l'explique aussi dans ce livre, il faut savoir faire son autocritique.
08:38Mais j'en ai assez d'être attaqué et critiqué
08:41pour des idées qui ne sont pas les miennes.
08:42Donc en me lisant, les Français comprendront réellement
08:44les idées qui sont les miennes.
08:45Et puis j'ai voulu aussi leur faire partager un petit peu l'envers du décor.
08:48Parce que quand on fait de la politique aujourd'hui,
08:51c'est difficile, c'est violent quand on est en première ligne.
08:53Et j'ai voulu qu'ils puissent, avec moi dans le cockpit,
08:56se rendre compte de ce que c'est que de faire de la politique aujourd'hui en 2024.
08:59Jordan Bardella, pour terminer, question courte, réponse courte.
09:01Dans une semaine, les élections aux États-Unis
09:04entre Donald Trump et Kamala Harris.
09:06En termes de valeur, vous vous sentez le plus proche de qui ?
09:08Je ne suis pas citoyen américain.
09:10Et donc moi, je respecterai le vote des électeurs américains.
09:13C'est de la langue de bois.
09:14Non, ce n'est pas de la langue de bois.
09:15Ce qui est clair, c'est que Donald Trump défend l'intérêt des Américains
09:22et défend une forme de fierté américaine.
09:25Et j'aime ce patriotisme et j'aime ces dirigeants politiques
09:28qui font aussi passer l'intérêt des leurs
09:30et l'intérêt de leur pays et de leur nation, peut-être avant celui des autres.
09:34Merci beaucoup Jordan Bardella.
09:36Merci à vous.