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Aujourd’hui dans « Les 4 V » Télématin revient sur les questions qui font l’actualité avec David Lisnard, maire de Cannes et président de Nouvelle Energie.

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Transcription
00:00Merci d'être avec nous ce matin, David Lyssenaar, en direct dans Télématin.
00:06On va réagir évidemment à ce que vient de dire Axel, parce que c'est vrai que le budget est en discussion.
00:09Alors finalement, on va revenir au texte initial parce que les députés hier ont rejeté sans surprise la version qui avait été amendée.
00:15Mais donc, il y a des changements d'abord sur les retraites. Il y a cette revalorisation au 1er janvier à hauteur de la moitié de l'inflation.
00:21Est-ce que c'est une bonne nouvelle ou est-ce que c'est un vrai faux cadeau, comme on vient de l'expliquer ?
00:25La difficulté, c'est qu'est-ce qu'on appelle un cadeau ? C'est-à-dire que c'est de l'argent public.
00:29Donc à un moment donné, moi, ce que je dis depuis le départ, c'est qu'on ne pourra pas rafistoler ce système.
00:34Votre sujet tout à l'heure sur les centenaires est une très bonne illustration.
00:38On a une pyramide des âges qui a complètement changé le système de répartition. Il a été fait à la libération.
00:43Il a été fait quand il y avait quatre ou cinq actifs par cotisant.
00:47Et vous, vous plaidez pour la capitalisation.
00:48La capitalisation obligatoire. Mais on n'arrivera pas à rafistoler le Titanic.
00:53La moitié de l'augmentation de la dette depuis sept ans, elle est due au système des retraites.
00:58On est en train de planter toutes les générations qui arrivent, qui cotisent pour une pyramide de Ponzi, un système sans fin.
01:04Donc il faut absolument une retraite par capitalisation obligatoire entre un filet de sécurité par répartition et les placements libres.
01:12Tout simplement parce que c'est ce qui marche ailleurs.
01:15C'est ce qui, dans la durée, assure un meilleur revenu, peut permettre de recapitaliser l'économie.
01:19C'est-à-dire d'avoir de l'épargne d'investissement.
01:21Et il nous en manque beaucoup en France pour être compétitif.
01:25Et c'est une vision de la société.
01:27C'est-à-dire permettre à chacun, notamment les travailleurs pauvres, d'être propriétaire d'un capital.
01:32Mais est-ce qu'on a tendance, en éventuel passage à la capitalisation, vous plaidez un peu seul, vous prêchez un peu dans le désert là-dessus,
01:37pour l'instant, ça changera peut-être.
01:39Mais est-ce qu'on a tendance, c'est un petit coup de jarnac cette histoire de retraite ?
01:43Non, mais c'est pas à moi de le dire.
01:45Le Parisien vient de sortir ça.
01:47On sait que beaucoup, parce qu'on dit que les retraités ont plus de revenus, etc.
01:52C'est avec les revenus du patrimoine.
01:54Et que quelqu'un, en fin de vie, qui a cotisé toute sa vie, a un peu plus de patrimoine que quand il a 20 ans.
01:58C'est une réalité.
01:59Sauf qu'on peut en parler pendant des heures.
02:01Donc on a besoin d'optimiser le système des retraites.
02:04C'est une certitude.
02:06Mais c'est du rafistolage.
02:07Et objectivement, dans ma position, je peux me permettre aussi, avec mon parti de Nouvelle Énergie,
02:11de proposer une alternative qui soit complètement forte et puissante
02:15à cette prolongation d'un système keynésien qui ne fonctionne plus.
02:19Qui trahit tout le monde, les retraités, les jeunes, tout le monde.
02:22Et les finances publiques.
02:23Est-ce que sur la forme, vous avez été surpris de voir que c'est Laurent Wauquiez
02:25qui est venu faire cette annonce à la place du gouvernement ?
02:28Visiblement, ça n'a pas du tout plu aux députés, ensemble, pour la République.
02:31Que le socle commun, puisque c'est la terminologie, je crois, règle ses problèmes.
02:36Aujourd'hui, ça intéresse qui ?
02:38Moi, ça ne m'intéresse pas.
02:39Visiblement, ça crée un peu une ambiance de crise au sein de cette vraie fausse majorité.
02:43Et ça, ça peut poser des problèmes de gouvernement.
02:45Ça sera chaotique jusqu'au bout.
02:47On sait très bien qu'il a fallu et Michel Barnier a eu le courage de relever ce défi.
02:53Essayer de gérer le pays avec une absence de majorité absolue.
02:58Avec une impossibilité de dissoudre à nouveau l'Assemblée.
03:01Et dans une situation budgétaire qui est un mur absolu.
03:04C'est-à-dire que ceux qui, aujourd'hui, font la leçon et qui étaient au pouvoir il y a quelques semaines,
03:09je pense qu'ils devraient avoir beaucoup plus de retenue.
03:12Laurent Saint-Martin, le ministre du Budget, il nous a dit hier, à votre place,
03:15qu'il allait lâcher du lait sur l'imposition des entreprises.
03:17C'est un sujet aussi qui vous tient à cœur.
03:19Et ce matin, Les Echos donne quelques pistes.
03:21Le journal nous dit que le gouvernement propose de faire, non pas 4 milliards d'économies sur les charges,
03:26mais 2 milliards.
03:27Est-ce que, d'après vous, c'est un deal équilibré ?
03:29Ou bien est-ce que vous dites non ?
03:30Ça met en danger la sécurité financière et économique des entreprises.
03:34Une fois de plus, ce ne sont pas des économies.
03:37Ce sont des prélèvements de l'État.
03:40Alors, moins de prélèvements, si vous voulez.
03:42Parce que dans tout ce qu'on entend, y compris sur les...
03:45Il n'y a jamais, jamais la recherche de l'efficacité.
03:49On devrait profiter de ce moment pour dire, allez, on est vraiment dans le mur.
03:53Il y a un chaos à l'Assemblée.
03:55On pourrait même passer par le référendum.
03:56Moi, je suis attaché au référendum.
03:58Pour refonder complètement notre système fiscal et social,
04:02on a besoin de remettre en ordre les comptes publics.
04:05Il y a deux façons de le faire.
04:06Soit vous revoyez le périmètre de l'action publique de l'État et vous réduisez des dépenses.
04:10Soit vous augmentez les prélèvements.
04:12En France, les génies de Bercy parlent d'économie quand il s'agit de prélèvements supplémentaires.
04:17Toutes les études, toute l'expérience nous montrent que lorsqu'on prélève plus, on crée un effet récessif.
04:23Donc il faudrait zéro, là, que ce soit 4 milliards ou 2 milliards.
04:25Vous dites, vous, il faut que ce soit zéro.
04:26Là, il faut pendant deux ans remettre en ordre les finances publiques,
04:29suspendre toutes les absurdités qui obligent à des dépenses supplémentaires.
04:34Parce que pendant qu'on se parle...
04:35Depuis un an, on parlait de débureaucratisation.
04:38J'avais annoncé sur ce plateau que si on confiait la débureaucratisation à des bureaucrates,
04:41c'est comme si vous confiez le plan anti-drogue suppléfiant à des dealers.
04:45Ils ne savent faire que de la norme.
04:46Il faudrait peut-être un profil à l'Elon Musk.
04:48Il faudrait un Elon Musk en France pour l'efficacité gouvernementale.
04:50Il n'y en a qu'un, je ne sais pas si c'est lui.
04:51Mais en tout cas, ce qu'on propose et moi ce que je propose,
04:53c'est véritablement que la performance publique, l'efficacité de la dépense,
04:57qu'on sorte de l'étatisme.
04:58Il y a un foisonnement d'initiatives.
05:00Moi, je parcours le pays.
05:01On n'imagine pas à quel point il y a une aspiration à la liberté, à la créativité.
05:06Et aujourd'hui, pendant qu'on se parle depuis des mois,
05:09il y a le décret tertiaire qui sort.
05:11C'est 1,6 milliard par an de dépenses supplémentaires pour les collectivités
05:15pour mettre des thermostats.
05:16Ça n'a aucun sens.
05:17Ils vont d'ailleurs investir dans la transition,
05:19ce qu'on appelle la transition énergétique,
05:20en tout cas l'énergie décarbonée de 1 milliard.
05:23Vous avez des décrets qui vous obligent à l'automatisation des bâtiments.
05:27Donc, qu'on arrête ce délire.
05:29Parce qu'autrement, on continuera d'aller dans le mur.
05:31Et ce qui, moi, me désole, c'est qu'à l'occasion de ce chaos politique
05:36et de cette vacance politique qu'il y a eu cet été,
05:38on voit ressortir toutes les recettes de Bercy.
05:41Mais le problème, ce n'est pas les petits hommes gris, comme ils disent souvent.
05:43Le problème, c'est les politiques qui laissent décider cette technostructure.
05:46Il y a le chiffre du chômage qui est tombé il y a quelques instants, 7,4.
05:49Il remonte légèrement à la hausse.
05:50Est-ce que vous pensez qu'il va remonter de façon plus forte ?
05:53C'est écrit.
05:54On porte atteinte à la compétitivité des entreprises.
05:56On crée une instabilité.
05:58Une entreprise, un acteur économique, il a besoin, bien sûr,
06:01de compétitivité sociale, fiscale, etc.
06:03Mais il a besoin aussi de lisibilité.
06:05Et là, on est en train de revenir.
06:07Alors, c'est sûr qu'on entend le délire à l'Assemblée nationale
06:09de ceux qui augmentent de 60 milliards les prélèvements.
06:11On a presque envie de revenir au projet initial du gouvernement.
06:14Mais si on n'est pas dans une rupture avec la dépense,
06:17si on ne fait pas confiance aux acteurs du terrain,
06:22on ira dans le mur allègrement.
06:24Les acteurs du terrain, vous pensez évidemment aux élus locaux
06:27et au premier rang desquels les maires.
06:29J'en parle parce qu'il y a le congrès des maires de France la semaine prochaine
06:32qui sera évidemment un événement important.
06:34Michel Barnier va venir et il l'est mis face à la colère des élus.
06:37C'est le titre du Figaro ce matin.
06:39Il sera accueilli comment, d'après vous ?
06:41Parce que vous dites que c'est le congrès de la colère.
06:43Il sera bien accueilli avec respect comme à chaque fois les présidents exécutifs.
06:50Ceci étant, j'ai dit récemment qu'il fallait faire attention
06:53à ce que les prochains Gilets jaunes ne soient pas en écharpe tricolore.
06:56Pour une raison toute simple.
06:57Bien sûr qu'il y a un millefeuille indigeste.
06:59Ce n'est pas nous qui l'avons voulu.
07:00Ce sont des lois, les mêmes technos qui nous font la leçon aujourd'hui,
07:02qui nous ont imposé toutes ces contraintes, ces implications de compétences,
07:05ce maelstrom juridico-administratif.
07:09Il y a aussi des collectivités mal gérées, évidemment.
07:11Mais l'agrégation des données sur les collectivités,
07:15malgré ce que je viens de dire,
07:16fait que ce n'est pas le problème des comptes publics.
07:18Je peux vous le démontrer rapidement.
07:19Mais aujourd'hui, sur la dette de toutes les collectivités,
07:22région, département, malgré celles qui sont mal gérées,
07:24le rond-point trop, c'est 8,9% du total de la richesse.
07:27C'était plus de 9% il y a 30 ans.
07:29Pendant ce temps-là, la dette de l'État a été multipliée par 3.
07:33Alors on peut parler des 8,9% qui ne sont que des dépenses d'investissement.
07:36Mais il faut parler des 91% qui sont notamment dans du fonctionnement.
07:41Le gouvernement dit qu'on demande 5 milliards d'efforts.
07:43Vous dites que ce n'est pas vrai, c'est 11 milliards.
07:44Est-ce que vous espérez que la semaine prochaine,
07:45il lâche un petit peu de l'Est, le Premier ministre,
07:47comme il est en train de le faire sur les retraites et sur les charges ?
07:49Ce que je voudrais, c'est qu'on ait une visibilité pour assainir les comptes publics
07:52et démontrer que ce qui est demandé, l'essentiel, ce ne sont pas des économies.
07:56Ce sont des prélèvements.
07:58Moi, je ne sais pas, j'ai eu un commerce.
08:00Quand il y avait une baisse, quand on perdait des clients,
08:02je n'augmentais pas les prix parce que j'avais encore moins de clients.
08:05Là, l'État, il faut comprendre que le rabot,
08:07raboté, ce n'est pas réformé.
08:09Imposé ou prélevé, ce n'est pas économisé.
08:12On a accentué les exigences.
08:16On nous demande de plus investir sur l'environnement et c'est compréhensible.
08:19On nous demande de plus accueillir d'enfants handicapés dans les écoles
08:21et c'est compréhensible.
08:23On nous demande de faire plus de logements sociaux,
08:25mais de partialiser les sols.
08:27C'est notre quotidien.
08:29On va effectivement nous exprimer.