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Thomas Sotto reçoit Jean Lassalle, tête de liste d’Alliance Rurale aux européennes, sur le plateau des 4 vérités.

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Transcription
00:00 [Générique]
00:02 – Bonjour et bienvenue dans "Les 4 V" Jean Lassalle.
00:04 – Bonjour Thomas Soto.
00:05 – Vous serez le 9 juin la tête de liste "Alliance rurale aux élections européennes",
00:09 vous y êtes associé à la Fédération nationale des chasseurs,
00:12 alors on vous connaît plus que votre programme,
00:14 qu'est-ce que vous proposez si on vote pour vous, on votera pour quoi ?
00:18 – J'ai arrêté deux ans et j'ai vu dans quel état a fini de tomber
00:25 le monde des campagnes de France, des territoires.
00:28 Nous sommes tous issus des territoires ruraux, nous avons tous un arrière-grand-père,
00:32 c'est pour ça que ce que je veux apporter c'est d'avoir une capacité d'écoute,
00:37 je veux écouter, ils sont au bord du désastre,
00:40 vous avez vu les manifestations qui ont quand même fortement impacté notre pays,
00:45 qui ont touché, et puis ensuite je pense qu'il faut répondre à des questions précises
00:52 telles que la transmission d'entreprises.
00:55 – Donc c'est une candidature qui tourne exclusivement vers les campagnes
00:58 ou pas ? Ou est-ce que les citadins peuvent voter pour vous ?
01:01 Quelle raison ils auraient de voter pour vous ?
01:03 – J'ai fait le tour de France il y a quelques années,
01:06 et j'ai fait autant les banlieues, vous savez, rentrer à vous en veleille
01:09 à une heure du matin et en sortir à 5 heures, je me suis fait une petite idée,
01:13 et j'avais vu déjà le malheur qui frappait ces territoires
01:17 comme le malheur qui aujourd'hui frappe les nôtres.
01:20 Aujourd'hui nos campagnes veulent vivre, mais il n'y a plus rien,
01:23 il n'y a plus de service public, le médecin il est peu,
01:27 une femme elle part accoucher à 1h du matin,
01:31 ce qu'on ne faisait pas au Moyen-Âge, pour trouver une maternité,
01:35 il n'y a plus d'enseignants et surtout…
01:36 – Jean Lassalle, pardon, vous savez que c'est une élection européenne,
01:39 ce n'est pas une élection présidentielle,
01:40 là c'est un programme national que vous décrivez,
01:42 ce n'est pas ce qui se joue à Bruxelles ou à Strasbourg.
01:44 – Thomas, ce n'est pas ce que vous m'avez dit, qu'est-ce que je voulais apporter ?
01:47 Donc je veux apporter des réponses à tous ces éléments,
01:49 alors il y a bien y bien qu'il faut aller à Bruxelles,
01:52 mais ce que nous allons faire à Bruxelles avec Willy Schramm,
01:55 j'ai fait la connaissance de…
01:56 – C'est votre numéro 3, président de la Fédération nationale des chasseurs,
01:59 Willy Schramm.
01:59 – Oui, qui est quand même un peu à l'origine de l'Alliance rurale,
02:03 qui a monté la liste.
02:05 – Ça sera le nom de la liste, Alliance rurale ?
02:06 – Alliance rurale et le bon sens.
02:10 – Le bon sens.
02:11 – Le retour du bon sens, parce que c'est ce qui manque le plus,
02:14 et ce que nous allons faire à partir de là,
02:17 c'est essayer de créer un mouvement de résistance
02:21 dans un premier temps à Bruxelles, puis un mouvement d'opinion,
02:24 nous aurons des listes qui se montent dans tous les pays quasiment de l'Union européenne.
02:28 – De l'Alliance rurale ?
02:29 – Oui, qui ressemblent, c'est-à-dire des listes d'agriculteurs,
02:32 des listes de paysans, des listes de chasseurs, des listes d'artisans,
02:37 des listes qu'on n'a pas l'habitude de voir,
02:39 parce que ces hommes et ces femmes ont compris que c'était la dernière fois
02:43 qu'ils auraient le droit à la parole.
02:44 – Alors en propos de listes, moi j'ai une question,
02:45 on a entendu parler peut-être du rugbyman ancien international
02:48 de l'équipe de France, Louis Picamolle,
02:50 il sera sur la liste ou il ne sera pas sur la liste ?
02:52 Au début c'était oui, après c'était non, après vous ne saviez plus trop,
02:54 il y est ou pas Louis Picamolle ?
02:56 – On a eu un démarrage difficile, Louis Picamolle,
03:01 je ne pense pas qu'il sera là, mais il y a quand même notre ami,
03:05 l'immense pilier du FC Lourdes et de l'équipe de France, Jean-Pierre Garuet.
03:11 – D'accord.
03:11 – Vous savez qu'un grand Garuet pose une mêlée, c'est une mêlée qui gagne.
03:15 – C'est sûr, l'image est belle en tout cas.
03:17 Il paraît que votre femme vous dit souvent "tu n'es qu'un galérien",
03:19 qu'est-ce que vous allez faire encore dans cette galère Jean Massal ?
03:22 Les sondages ne font pas l'élection c'est sûr,
03:24 mais pour l'instant ils vous promettent des miettes
03:25 loin des 5% qui donnent droit à avoir des élus.
03:29 – Vous savez les sondages ils vont toujours bien 0,5% depuis 10 ans,
03:32 pas avant, parce qu'avant c'était mieux.
03:35 Et regardez la dernière fois, l'IFOP, la Sofres,
03:37 me met à 0,5% 3 jours avant l'élection.
03:40 – Vous avez fait 3,13% à la présidentielle.
03:42 – Mais je fais surtout 1,2 millions d'électeurs,
03:45 donc vous savez il suffit de gagner la moitié qui reste.
03:49 Imaginez que j'en ai perdu la moitié, 500 000, 600 000.
03:53 Willy Schrenn a été élu par 1 million de chasseurs,
03:56 imaginez qu'il en ait perdu la moitié, 500 000.
03:59 500 000 et 600 000, je sais que ce n'est pas aussi arithmétique que ça,
04:03 mais ça fait 1,1 million, alors qu'il faut 900 000 voix pour faire 5 députés.
04:07 – Vous entendez certains, parce que Willy Schrenn que vous évoquez,
04:10 il est assez proche d'Emmanuel Macron, il avait appelé à voter pour lui en 2022
04:14 et certains disent "en fait Jean Massal il sert à grappiller des voix à Jordan Bardella
04:18 pour qu'il tombe sous les 30%", est-ce que vous êtes un macroniste déguisé Jean Massal ?
04:22 – Ah non pas du tout, vous le savez bien Thomas Soto,
04:24 je pense qu'il n'y a pas eu opposant plus virulent à Emmanuel Macron
04:29 que j'ai été le premier à le trouver,
04:30 parce que quand je suis revenu du Tour de France,
04:33 François Hollande m'a invité, le premier que j'ai trouvé c'est Macron,
04:37 je croyais que c'était l'institut de l'ENA,
04:39 et il m'a dit "je suis directeur adjoint de l'Élysée",
04:42 puis un an après je le trouve, parce que vous savez il y avait
04:45 M. Montebourg qui avait mis un peu le bazar, il a été ministre de l'économie,
04:50 et c'est moi qui ai lancé Macron d'une certaine manière,
04:52 parce qu'il a découvert la marche, moi j'avais marché 6 km,
04:55 – C'est vous qui avez lancé Emmanuel Macron ?
04:57 – Ah oui j'ai fait 6 000 km à pied, 8 mois,
05:00 et le marcheur qui a le plus marché dans son parti,
05:03 parce qu'il a appelé, le nom de mon mouvement,
05:06 – Il a fait "En marche"
05:07 – La République En Marche
05:08 – Donc c'est un marcheur non-marcheur en quelque sorte
05:10 – Il avait 172 mètres, c'est lui qui a le plus marché,
05:13 parce que c'était celui qui était garé le plus loin du lieu de la Réunion.
05:16 – Bon, on va aller un tout petit peu dans le concret, dans le programme,
05:19 comment vous conciliez ruralité, défense des chasseurs
05:22 et impératif environnemental ?
05:23 En un mot l'écologie, est-ce que vous êtes écologiste ?
05:26 – Pas, tel que l'écologie se définit aujourd'hui.
05:30 J'ai vu des militants écologistes formidables,
05:33 mais depuis qu'ils ont tous été rangés sur la manière du terrifiant WWF,
05:38 vous connaissez ce mouvement mondial, ils n'ont plus rien d'humain.
05:42 – Vous êtes d'accord avec Willy Schren qui disait en février dernier
05:44 dans "Chasse éternelle" "on a les écolos les plus cons du monde" ?
05:48 – Oh je ne sais pas si c'est les plus cons du monde,
05:52 mais pourquoi abandonner l'être humain dans des territoires
05:58 dont nous sommes tous issus, nous avons tous un grand-père,
06:01 un arrière-grand-père, que ce soit aux Champs-Élysées,
06:04 que ce soit à Limoges, que ce soit ici, ou un grand-père plus loin.
06:10 Nous sommes tous issus de ces territoires-là,
06:13 or ces territoires sont aujourd'hui les plus touchés et les plus en déshérence.
06:17 Et qu'est-ce qui nous pousse à vous ?
06:19 C'est précisément ces écologistes.
06:22 – Il y a quand même un problème environnemental aujourd'hui sur Terre, non ?
06:25 – Oui, mais enfin vous pensez que c'est dans nos campagnes qu'ils prennent naissance,
06:29 là où ces hommes et ces femmes ont réussi à maintenir la France
06:34 première destination touristique du monde ?
06:36 – Oui, mais ces hommes et ces femmes qui sont indispensables,
06:38 et je le dis, indispensables, les agriculteurs en France et les éleveurs
06:41 qui s'intoxiquent à force de produits phytosanitaires,
06:44 que ce sont eux qui respirent les premiers, c'est un problème ça, non ?
06:46 – Non, surtout pas en France.
06:48 La France est le pays le plus normé,
06:51 c'est-à-dire c'est le plus propre dans l'ensemble de l'Union européenne.
06:54 Seulement nous avons à faire face à des produits qui viennent de Pologne,
07:00 bon c'est des amis, c'est des frangins,
07:02 mais quand même qui sont trois fois moins chers,
07:04 parce que là-bas il n'y a pas la notion de deux mille qui est très relative,
07:09 et celle de Tv1 n'existe pas, donc nous sommes perdants à tous les coups.
07:13 Et là le monde rural le vit comme ses derniers instants, ils sont à bout.
07:19 – Jean Rassel, quand on vote pour unis,
07:21 on a besoin de savoir pourquoi on vote exactement,
07:23 j'ai trois questions par oui ou par non,
07:24 est-ce que vous êtes pour la sortie de la France de l'Union européenne,
07:27 oui ou non, un Frexit ?
07:28 – Non pas un Frexit, parce que nous faisons partie du continent,
07:32 les Anglais étaient à l'extérieur,
07:34 par contre je crois qu'avec Willy, il faudra poser des questions,
07:38 toutes les questions.
07:39 – Donc changer l'Europe mais sans en sortir.
07:42 – Je pense que l'Union de Rurales des Nations,
07:46 que vous voulez le général de Gaulle et le chancelier Adenauer,
07:49 seraient peut-être mieux venus,
07:51 mais je ne peux pas le décrypter ce matin chez vous,
07:53 c'est un long travail à conduire.
07:56 – Est-ce que vous êtes favorable ou défavorable à l'interdiction
07:58 des véhicules thermiques hybrides neufs prévus pour 2035 au niveau européen,
08:03 on interdit les voitures à moteur ?
08:05 – C'est une folie furieuse en 2035,
08:07 je ne sais pas ce que ça aura donné, j'ai écouté M. Bolloré,
08:11 mais M. Bolloré n'a jamais fait de très très marquant en France quand même,
08:15 dont je me souviens, et encore moins en Afrique,
08:17 pour améliorer les conditions de l'eau,
08:20 mais si ça vient, tant mieux,
08:22 mais vous savez aujourd'hui vous vous promenez avec un diesel,
08:26 dans nos territoires il n'y a pas le choix,
08:27 il n'y a pas la trottinette, il y a des collines,
08:29 il y a des cols même chez moi, c'est un salaud,
08:32 mais il faut sortir quand même de cette image.
08:34 – Jean Lassalle, vous avez été député pendant 20 ans,
08:36 maire de Lourdes-Ischer pendant 40 ans,
08:38 conseiller général pendant 33 ans, j'ai fait le compte,
08:41 ça fait 93 ans de mandat en tout,
08:43 quelle leçon en deux mots vous tirez de cette vie d'engagement ?
08:47 – D'abord que c'est un formidable parcours, je devrais dire, humain,
08:54 et que je souhaite à beaucoup de jeunes de connaître,
08:57 deuxièmement je trouve que nous avons certainement,
09:00 et j'ai participé, été la génération la plus lâche de l'histoire politique française,
09:06 parce que nous avons laissé s'effondrer la France,
09:09 alors que nous n'avons toujours pas créé l'Union Européenne.
09:12 – Vous concluez nombre de vos interventions en chanson,
09:14 Jean Lassalle avant-hier vous avez entonné "j'irai revoir ma Normandie",
09:16 c'était lors d'un déplacement, je ne sais plus exactement où vous étiez.
09:19 – J'étais dans le Calvados, j'étais dans l'or,
09:23 – C'est pour alimenter votre légende ou c'est pour dire que finalement
09:26 tout ça n'est pas si grave, pourquoi vous chantez tout le temps ?
09:28 – Non, non, c'est très grave, mais la France est le pays aux mille visages,
09:33 aux mille paysages, mais aussi aux mille champs,
09:38 qui étaient des îles de province.
09:42 – Et si ce matin vous deviez en chanter un ce serait…
09:44 – J'irai revoir ma Normandie, c'est le pays qui m'a donné le jour,
09:48 à travers sa chaque patrie… – Moi ça vous rappelle Louis de Funès ?
09:51 – Ah si ça vous rappelle Louis de Funès, je ne suis pas bien axé,
09:54 c'est parce que je ne veux pas faire, je veux montrer que la France
09:58 est réunie par sa Marseillaise, elle a retrouvé des forces
10:01 avec le chant des partisans, c'était un murmur qui venait du bocage
10:06 et qui venait des Champs-Élysées lorsque nous fûmes occupés,
10:09 et elle a toujours gardé en mémoire ces chants comme "C'est canto, que canto"
10:15 et la France est attachée à son patrimoine,
10:18 et c'est ce qui l'a fait tant souffrir, et c'est pour ça qu'il faut voter
10:22 l'alliance rurale, parce que nous au moins, contrairement à ceux
10:25 qui ont été élus, on parle beaucoup de M. Barthéla,
10:28 on parle beaucoup du socialiste, mais qu'est-ce qu'ils foutent ?
10:31 Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Qu'est-ce qu'ils ont fait changer ?
10:33 – C'est la dernière phrase la plus longue avec vous,
10:34 merci beaucoup Jean Lassalle d'être venu dans "Les 4 V",
10:36 je précise pour être complet, pour ceux qui se posaient la question,
10:38 on vous voyait ce matin que l'enquête préliminaire pour viol et agression sexuelle
10:41 qui vous visait a été classée sans suite fin mars par le parquet de Bordeaux,
10:45 merci à vous et bonne journée.
10:46 – Et merci, vous êtes toujours aussi sympa Thomas Soto.
10:49 – Merci Jean Lassalle, vous pourriez presque faire partie des coquettes.
10:51 – Ah presque, faites attention il est capable de rester.
10:54 – Oui, parce que dans un instant les coquettes arrivent sur Télé Matin
10:58 pour chanter, comme vous chantez très bien,
10:59 vous pourriez faire partie du groupe, on ne sait jamais.
11:01 Merci à Fabrice Penaud qui a traduit cette interview en langue des signes.
11:05 Télé Matin continue dans un instant, ne bougez pas.
11:09 *Rires*