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Thomas Sotto reçoit Alexandre Loubet, député de la Moselle, directeur de campagne du RN aux européennes dans les 4 vérités.
Thomas Sotto reçoit Alexandre Loubet, député de la Moselle, directeur de campagne du RN aux européennes dans les 4 vérités.
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00:00 Bonjour et bienvenue dans les 4V, Alexandre Loubet.
00:04 Bonjour Thomas Soto.
00:05 Est-ce que vous avez des nouvelles ?
00:07 Des nouvelles de quoi ?
00:08 De Marine Le Pen, parce que tout le monde a fait sa rentrée,
00:10 mais pas elle, pas de son, pas d'image, rien.
00:13 Alors peut-être au risque de vous décevoir, rassurez-vous,
00:16 Marine Le Pen n'est pas prête de disparaître du paysage politique français.
00:19 Mais elle fait quoi ?
00:20 Écoutez, Marine Le Pen s'exprimera à Bocquer le 16 septembre
00:24 dans le cadre des universités de rentrée du Rassemblement National.
00:28 C'est quoi ? C'est la stratégie Laurent Wauquiez ?
00:30 Moins on en dit, moins on prend de risques, mieux on se porte
00:32 et à la fin on espère ramasser la mise ?
00:34 Vous savez, Marine Le Pen a été candidate à l'élection présidentielle,
00:37 elle a fait progresser comme jamais les idées du camp national, du camp patriote.
00:42 À la dernière élection présidentielle, elle a rassemblé près de 13 millions de suffrages des Français,
00:47 une progression de près de 9 points en 5 ans à la présidentielle.
00:50 Donc Marine Le Pen est évidemment la candidate naturelle pour l'élection présidentielle.
00:54 Ça sera elle en 2027 ?
00:55 En 2027.
00:56 C'est plié déjà ça ?
00:57 Écoutez, la décision lui appartient, mais en tout cas je crois que pour bon nombre de Français,
01:00 dont je fais partie, c'est à la fois le choix du cœur et de la raison.
01:03 Il n'y aura pas de match Bardella-Le Pen par exemple ?
01:05 Non, il n'y a aucun débat là-dessus, bien évidemment.
01:08 Jordan Bardella en revanche, comme président du Rassemblement National et député européen,
01:13 est candidate tête de liste pour les élections européennes du 9 juin 2024.
01:16 Et nous allons y venir dans un instant.
01:17 Il vous sait, son directeur de campagne, c'est votre première interview dans ce nouveau costume ce matin.
01:20 Il fait très chaud, très très chaud, ça ne vous a pas échappé, trop chaud.
01:23 On a eu des épisodes de canicule, on a des phénomènes météo extrêmes,
01:26 on en parlait encore à 7h30 avec la Grèce qui est noyée sous l'eau.
01:29 Et dans le même temps, chez vous ORN, votre porte-parole a dit que l'on ne peut pas se baser uniquement sur les données du GIEC,
01:34 que ces experts ont parfois tendance à exagérer. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
01:38 Non, je crois que c'était une maladresse de sa part.
01:40 Bien évidemment qu'il faut se baser sur le fait scientifique, le Rassemblement National,
01:45 et je crois que le cas du nucléaire l'a démontré, le Rassemblement National c'est toujours basé sur les faits scientifiques.
01:51 Il y a un réchauffement climatique qui a des conséquences très négatives.
01:55 Donc Thomas Ménager s'est trompé ?
01:57 Je pense que ça a été une maladresse de sa part, mais il ne s'agit pas de débattre là-dessus rapidement.
02:02 Non, il ne s'agit pas de débattre là-dessus sur notre petit frère,
02:04 il s'agit de savoir s'il y a ORN aujourd'hui un vieux fonds de climato-sceptique, ce n'est pas du tout.
02:08 Absolument pas, absolument pas. Mais vous savez, je vais vous apporter une réponse.
02:12 Actuellement, le Haut Conseil pour le Climat affirme que la moitié de l'empreinte carbone de la France est liée à nos importations.
02:19 Et la réalité c'est que s'il y a bien un parti qui défend les relocalisations, c'est le Rassemblement National.
02:24 Et ce depuis des années.
02:26 Or, l'ensemble des autres partis qui ne cessent effectivement de parler d'écologie, et ils ont bien raison,
02:32 mais eux défendent un modèle mondialiste qui finalement est complice du réchauffement climatique.
02:38 Donc la réalité c'est que s'il y a pu y avoir des déclarations effectivement peut-être maladroites,
02:43 le Rassemblement National est, je le crois, le parti le plus écologiste de France.
02:47 La réalité Alexandre Loubet, c'est que si aujourd'hui on n'importe pas, c'est une situation, on peut la déplorer ou pas,
02:50 si on n'importe pas une grande partie de nos biens, aujourd'hui vous venez à poil.
02:53 C'est-à-dire que votre veste n'est sans doute pas fabriquée en France, votre cravate peut-être pas et votre chemise non plus.
02:57 Attention, vous savez, je crois que depuis plusieurs décennies, les élites dirigeantes de notre pays ont renoncé à vouloir industrialiser le pays.
03:06 On nous a vendu le rêve d'un pays qui serait uniquement fait d'emplois, de services.
03:12 Et la réalité c'est que si nous voulons être une puissance pour notamment réussir dans la mondialisation,
03:17 nous avons besoin d'une industrie forte.
03:19 Il y a eu en juillet dernier à l'Assemblée Nationale un projet de loi sur l'industrie,
03:23 qui certes elle est un peu dans le bon sens, mais qui malheureusement était largement insuffisant,
03:27 parce que la France doit rétablir les conditions pour réindustrialiser.
03:32 Donc pour vous c'est par la réindustrialisation qu'on saura le climat ?
03:35 Je pense que c'est par la réindustrialisation en tout cas que la France pourra contribuer davantage encore à lutter contre le réchauffement climatique.
03:41 Et c'est pas seulement ce que je pense, je me fonde sur des faits scientifiques,
03:44 puisque comme je vous ai dit le Haut Conseil pour le Climat affirme que la moitié de l'empreinte carbone de la France est liée à nos importations.
03:52 Donc il faut d'urgence appliquer une politique de patriotisme économique.
03:56 Alexandre Loubet, Jordan Bardella, vous l'évoquiez, le président du RN vient d'annoncer qu'il serait une nouvelle fois tête de liste du Rassemblement National pour les Européennes,
04:02 ce sera le 9 juin prochain. Vous êtes donc son directeur de campagne, il n'a pas encore 28 ans, je crois que vous en avez 29.
04:08 Vous faites la chasse aux crocodiles au RN ou pas ?
04:10 Non absolument pas. Vous savez, une campagne européenne, comme toutes les campagnes électorales,
04:17 elle a vocation évidemment à associer l'ensemble du parti politique mais aussi tout un tas de personnalités à l'extérieur qui viennent nous apporter des conseils.
04:24 Il paraît que vous voulez ouvrir la liste à l'extérieur, il n'y aura pas que du RN.
04:26 Absolument, absolument.
04:27 Mais à qui alors ?
04:28 Ah ben ça vous le verrez bien.
04:29 Nadine Morano par exemple, on a beaucoup parlé d'elle à un moment.
04:31 Nous présenterons la liste du Rassemblement National pour les élections européennes du 9 juin 2024, je tiens à préciser la date, c'est important.
04:39 L'année prochaine, début 2024.
04:41 A 29 ans, on est directeur de campagne, on ne fait pas encore de langue de bois.
04:44 À qui vous allez ouvrir la liste ? Est-ce que Nadine Morano, des personnes de chez LR, ce sont des cibles pour vous ?
04:49 Vous savez, oui, ce sont des personnes qui peuvent être des cibles si vous le souhaitez.
04:54 Le mot n'est pas très heureux, mais est-ce que vous discutez déjà avec des...
04:57 Nous discutons avec beaucoup de personnes effectivement, je ne vous dirai pas les noms.
05:01 En revanche, vous savez, nous avons une volonté, c'est de rassembler un maximum de personnes.
05:06 Dans le cadre de sa déclaration de candidature, Jordan Bardella a souhaité imposer un nouveau clivage.
05:11 Il s'agit d'opposer ceux qu'on appelle les partisans du renoncement qui vont de Jean-Luc Mélenchon à Emmanuel Macron,
05:17 qui sont responsables ou qui font la promotion du déclin de la France et du déclassement des Français.
05:22 Et nous, nous voulons rassembler tous ceux qui croient encore en la France, ceux qui croient en la puissance de la France.
05:27 Est-ce que vous voulez recréer une forme d'UMP comme à l'époque, vous voulez rassembler toute la droite et toutes les droites ?
05:31 Nous voulons rassembler tous ceux qui croient encore en la France.
05:34 Il paraît qu'il y a une tête de liste chez Zemmour. Est-ce qu'elle a sa place sur votre liste ?
05:39 Encore une fois, tous ceux qui croient en notre pays ont leur place sur la liste.
05:42 Marion Maréchal, Nadine Morano, si vous le voulez, mais beaucoup d'autres.
05:45 Et aussi à gauche, je pense par exemple à M. Montebourg.
05:48 La réalité, vous savez, c'est que quand on voit la situation du pays...
05:51 Arnaud Montebourg pourrait venir vous rejoindre.
05:53 Écoutez, je donne des noms de personnalités qui ont un intérêt, en tout cas dans le camp national.
05:57 Vous parlez avec lui ou pas ?
05:58 Non, pas à titre personnel.
06:00 En revanche, Arnaud Montebourg peut avoir des analyses intéressantes sur notamment la protection des florons nationaux
06:07 qui sont vendus à des puissances étrangères avec l'accord du gouvernement.
06:12 En tout cas, c'est ce qu'on appelle une perche.
06:14 Dans le Figaro lundi, Jordan Bardella parlait, s'agissant de ces européennes du mois de juin, le 9 juin,
06:19 d'élections de mi-mandat et de sanctionner le gouvernement.
06:21 C'est-à-dire que pour vous, l'enjeu, c'est d'abord un enjeu de politique intérieure et puis l'Europe, bon ben...
06:26 Non, l'enjeu est double.
06:27 Et si je peux me permettre, j'invite vraiment les téléspectateurs qui nous regardent à inscrire sur la rajeune d'ailes
06:31 à la date du 9 juin 2024, parce que cette élection est très importante.
06:34 D'une part, c'est l'occasion de défendre notre vision de l'Europe des nations et des coopérations
06:39 que 70% des Français partagent et que seul le Rassemblement national défend dans les actes.
06:44 Sauf que le Rassemblement national, il est l'héritier d'un parti qui est le Front national,
06:48 qui a été très longtemps eurosceptique.
06:50 Marine Le Pen, qui l'a présidée pendant longtemps, a voulu la sortie de l'euro.
06:53 Elle a voulu un référendum sur Frexit.
06:57 Elle a changé d'avis sur tous ces sujets.
06:59 Est-ce qu'aujourd'hui, vous êtes un parti, ça c'est une question simple, pro-européen, oui ou non ?
07:03 Nous ne sommes pas un parti en faveur de l'Union européenne.
07:05 Vous savez qu'il faut vraiment distinguer l'Europe de l'Union européenne.
07:08 Et c'est la raison pour laquelle je vous disais qu'il y avait deux enjeux.
07:10 Un premier, qui est de défendre une réorientation de la construction européenne,
07:14 puisque l'Union européenne actuellement, telle qu'elle est, ne nous convient pas.
07:18 Elle est trop bureaucratique, elle est trop hors-sol.
07:20 Elle est trop grosse pour la réduire.
07:21 Elle cautionne l'immigration de masse et elle subventionne la concurrence déloyale.
07:26 Mais le deuxième enjeu, je suis désolé, mais pour revenir à votre question précédente,
07:30 c'est qu'effectivement, cette élection, c'est l'unique occasion de sanctionner,
07:34 d'une part, la mauvaise politique du gouvernement et Emmanuel Macron,
07:37 parce que c'est une élection qui survient au cœur, en plein milieu du caractère d'Emmanuel Macron.
07:40 Donc vous avez quand même envie de faire une élection pour ou anti-Macron ?
07:43 Tout à fait, mais c'est aussi une élection qui permettra de préparer la séquence après Emmanuel Macron.
07:49 La réalité, et j'en reviens peut-être à votre toute première question,
07:52 c'est que si les Français placent Jordan Bardella en tête de cette élection européenne le 9 juin 2024,
07:58 ils créeront les conditions pour garantir l'accession de Marine Le Pen à l'Élysée en 2027.
08:03 Là, on est vraiment dans la campagne nationale de 2027 et pas dans le 9 juin, comme vous aimez le répéter.
08:08 Vous avez évoqué l'immigration.
08:10 Les maires RN qui dirigent des communes sont-ils prêts à accueillir sur leur territoire
08:14 des centres de rétention administratif, comme leur a demandé par écrit Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur ?
08:18 Écoutez, c'est déjà le cas. Je peux donner l'exemple de Louis Alliot à Perpignan.
08:23 Il y a effectivement un centre de rétention administrative.
08:25 Il y a déjà, comme il y a déjà des prisons ailleurs, mais est-ce qu'ils sont prêts à accueillir
08:28 de nouveaux centres de rétention administrative sur leur territoire ?
08:30 Écoutez, ça dépend au cas par cas. Ça dépend de beaucoup, beaucoup d'éléments.
08:34 Nous sommes en train de réunir les maires pour justement en discuter.
08:37 Ils apporteront une réponse au ministre de l'Intérieur.
08:39 Quel est votre sentiment à vous, directeur de campagne et porte-parole ?
08:41 Vous savez, je vais vous dire, nous, ce qu'on attend du ministre de l'Intérieur,
08:43 ce n'est pas qu'il se focalise sur 12 communes, sur 36 000 en tout en France.
08:46 Non, mais il dit que chacun doit prendre sa part.
08:47 Oui, bien que le ministre de l'Intérieur prenne sa part et qu'il fasse exécuter les obligations de quitter le territoire,
08:52 parce que la réalité, c'est qu'aujourd'hui, moins de 10 % sont appliqués
08:54 et que les centres de rétention administrative, j'en ai visité, se retrouvent dans des conditions totalement scandaleuses
09:01 parce que, justement, nous n'avons de mémoire un peu moins de 2 000 places pour au moins 9 000 clandestins dans notre pays.
09:09 Oui, il veut passer à 3 600, je crois, et c'est pour ça qu'il demande à chacun de prendre sa part.
09:14 Autre sujet du moment, ce sera la dernière question, la rentrée scolaire.
09:16 Ça s'est plutôt bien passé, semble-t-il. On a les premiers chiffres.
09:18 298 élèves se sont présentés dans les écoles avec des abayas.
09:22 67 d'entre elles ont refusé de les enlever.
09:24 Sur 12 millions d'élèves, 67 cas qui posent problème.
09:28 On ne peut pas dire que c'est un tsunami.
09:29 Vous savez combien ça fait en pourcentage ?
09:30 Non, dites-moi.
09:31 0,0005 %.
09:33 Mais vous savez, ça démontre bien qu'il y a une minorité marginale, mais agissante,
09:39 et qui réussit à imposer son agenda politique radical.
09:43 Vous savez, on ne peut que se féliciter.
09:45 La République peut trembler sur 67 jeunes filles qui portent une robe sur 12 millions d'élèves.
09:48 Est-ce qu'on n'en fait pas un peu trop ? Vous, nous, peut-être aussi.
09:50 Non, je ne crois pas, parce que le phénomène était beaucoup plus important.
09:52 Vous savez, en un an, les atteintes à la laïcité à l'école ont explosé de 117 % en un an par rapport à l'année dernière.
09:59 Donc la réalité, c'est qu'il fallait d'urgence prendre une mesure.
10:02 Quelques centaines d'élèves n'ont pas souhaité respecter cette obligation.
10:05 Et ça démontre bien que la majorité de ceux qui portaient la baïa avant ont respecté l'obligation.
10:10 Uniforme, oui, non ?
10:12 Écoutez, oui, nous avons déposé une proposition de loi en janvier dernier, qui a été examinée à l'Assemblée nationale.
10:16 Je suis ravi que le gouvernement envisage le port de l'uniforme.
10:20 En revanche, je ne comprends pas pourquoi il a rejeté notre proposition, effectivement,
10:24 de généraliser, ou en tout cas d'expérimenter, le port de l'uniforme à l'école en janvier dernier.
10:28 Merci Alexandre Loubet.
10:30 Nous avons reçu votre toute première interview de directeur de campagne de Jordan Bardella pour les européennes,
10:33 qui, vous nous l'avez rappelé, se dérouleront donc le 9 juin 2024.
10:36 Bonne journée à vous.