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Aujourd’hui dans « Les 4 V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Marine Tondelier, secrétaire nationale EELV.

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Transcription
00:00Marine Tondulli, toujours fidèle à sa veste verte, bonjour à vous.
00:06J'ai le mérite de la constance.
00:07C'est vrai, sur ce plan-là, il n'y a pas de problème.
00:09On va voir si c'est le cas aussi sur la politique et sur les alliances et la coalition, parce
00:13que c'est le grand sujet du moment.
00:14Alors d'abord, on ne connaît toujours pas le nom du Premier ministre, ça ne vous a
00:18pas échappé.
00:19Avant-hier, vous étiez vous à l'Élysée, vous avez entendu Emmanuel Macron dire, promis,
00:23ce sera dans 48 heures, puisque vous avez senti l'ambiance.
00:26Expliquez-nous, de votre point de vue, pourquoi ça traîne ?
00:28Il lui reste quelques heures sur les 48 heures.
00:30Mais vous savez, les promesses du maître des horloges n'engagent que ceux qui lui
00:35demandent l'heure en réalité.
00:36Et c'est vrai que je pense, dans le camp macroniste, ils se sont embêtés.
00:40Ils se sont embêtés à cause de ce sondage qui est sorti hier.
00:44Je le montre à vos téléspectateurs, il n'y a plus que 6% des Français qui souhaitent
00:50un Premier ministre du camp présidentiel.
00:52Si on fait l'addition pour le socle commun, il faut ajouter la droite qui est au-dessus,
00:57ça fait 18.
00:58Oui, bon, ça ne fait pas beaucoup et ça veut dire, en tout cas, qu'il y a des gens
01:01qui ont voté pour eux, qui ont bien compris que ça ne marchait pas d'avoir un Premier
01:07ministre de leur camp, parce que, tout simplement, ils voient bien que ce n'est pas le résultat
01:11des élections et que le fait que le Président s'obstine en disant, je veux absolument mettre
01:16un Premier ministre de mon camp alors que j'ai perdu les législatives, ça conduit
01:19la France dans une impasse, dans un blocage politique qui n'est pas que politique, parce
01:23qu'il est institutionnel au départ et puis après il devient social, économique, environnemental,
01:28ça fait 6 mois que les politiques publiques n'avancent pas.
01:31Sauf que le Président l'a dit hier au Conseil des ministres, il a dit qu'il n'y a pas,
01:34pour l'instant, hors l'État, de majorité plus large que celle du socle commun actuel.
01:39Pourquoi il dit ça ? Parce qu'il dit, si on prend le socle commun, alors le socle commun
01:44c'est lui et ses copains en fait, je traduis pour vos électeurs, pour vos téléspectateurs.
01:47C'est les macronistes et la droite.
01:48Oui, mais sauf qu'il dit qu'on n'arrive pas à l'élargir, parce qu'il continue à partir
01:52du principe d'un Premier ministre de son camp.
01:54Et donc nous, nous sommes allés, vous savez, avec les socialistes et les communistes, parce
01:58que nous sommes constructifs, nous voulons trouver des solutions et on ne le fait pas
02:01pour Emmanuel Macron, nous on le fait pour les français, tout simplement.
02:04Donc on va à cette réunion et il y a toutes les forces politiques, la droite, les communistes,
02:09les socialistes.
02:10Sauf LFI et l'URL.
02:11Mais il y a toutes celles et ceux qui cherchent les solutions.
02:13Mais, sauf qu'on est les seuls à mettre une solution sur la table.
02:16La concession qu'on a faite, puisqu'on nous demande toujours en ce moment quel compromis
02:20êtes-vous prêts à faire, quelle concession ?
02:21On en fait une grosse.
02:22On dit, si vous nommez une ou un Premier ministre issu des rangs du Nouveau Front Populaire,
02:27nous nous engageons solennellement à ne pas avoir recours au 49-3.
02:31Alors c'est peut-être un détail pour vous, mais pour vos téléspectateurs ça veut dire
02:35beaucoup, parce que je pense qu'ils se rappellent, notamment toutes celles et ceux qui ne voulaient
02:38pas de cette réforme des retraites, ils se rappellent qu'on a manifesté, qu'on a fait
02:41des pétitions, qu'on s'est battus dans l'hémicycle, et puis que tout un coup cette réforme est
02:44passée alors qu'elle n'avait pas de majorité à l'Assemblée, parce que Mme Borne avait
02:48eu recours au 49-3, et que ça s'est produit sur les budgets, sur beaucoup de choses.
02:52Et quand on ne fait pas de 49-3, qu'est-ce que ça veut dire ?
02:54Ça veut dire qu'il n'y a pas de censure derrière.
02:55Non, non, là vous me prenez d'un point de vue institutionnel, mais ce que ça veut dire
02:58en premier lieu, c'est que le Premier ministre ou la Première Ministre que l'on souhaite
03:02ne va pas partir avec un rouleau compresseur à l'Assemblée Nationale et écraser la démocratie
03:06parlementaire.
03:07Au risque peut-être, on va y revenir, de l'immobilisme.
03:09Non, mais ça veut dire que c'est une garantie pour tout le monde.
03:12Un, on respecte la démocratie parlementaire, et deux, on ne fera que ce sur quoi on trouvera
03:17des alliances à l'Assemblée Nationale, et je trouve ça fondamental et respectueux
03:21de la démocratie.
03:22Sur les noms qui circulent, sur l'incarnation, est-ce que vous avez des no-go ? François
03:25Bayrou, par exemple, parce que c'est l'un des plus cités.
03:27Moi, j'ai toujours pensé qu'il fallait réfléchir au pourquoi faire avant de parler
03:30des noms, parce que vous voyez avec M. Barnier...
03:32Olivier Faure, il dit François Bayrou, c'est non.
03:34Vous, vous dites quoi ?
03:35Je suis d'accord avec lui.
03:36Je vous ai dit que je voulais quelqu'un de gauche et écologiste, et je pense que M.
03:38Bayrou n'est ni l'un ni l'autre.
03:39Donc vous censurez, vous censurez, pour que les choses soient claires.
03:42Oui, mais je vois mal comment il nous convainc de ne pas le faire.
03:45Alors on ira discuter avec lui si ça peut lui faire plaisir.
03:48Je ne vois pas pourquoi...
03:49Alors vous censurez ou pas ? Vous discutez ou vous censurez ?
03:51On discute, mais je ne vois pas comment il nous convainc.
03:53Comment voulez-vous qu'un camp qui a perdu l'élection législative garde le poste de
03:59Matignon pour mener la même politique ? Ça nous conduit dans le mur, c'est incompréhensible
04:05pour les Français.
04:06Vous allez tous me le faire.
04:07Je vais vous en faire deux ou trois quand même, parce que c'est important.
04:08Si vous voulez me faire plaisir, citez-moi quelques femmes et des personnes de gauche,
04:11Bon, ben, déperche Bernard Cazeneuve.
04:13Ah, vous vous mettez dans le camp de la gauche, intéressant.
04:15Ah ben, il était Premier ministre de François Hollande, sauf erreur.
04:18Il n'est pas de gauche pour vous.
04:20Quand nous proposons quelqu'un issu des rangs du Nouveau Front Populaire, c'est parce que
04:23nous pensons que notre victoire de cet été est un fait politique majeur.
04:2627 sondages sur 27 données de RN gagnant, Jordan Bardella à Matignon, il se trouve
04:31que nous les avons déjoués.
04:32Et donc le poste de Matignon doit revenir à quelqu'un qui a participé au Front Républicain,
04:39à la victoire du Nouveau Front Populaire, et Bernard Cazeneuve.
04:41Pendant cette période, je ne l'ai pas entendu nous soutenir.
04:44Les seuls moments où il a parlé de nous, c'était pour nous critiquer.
04:47Il ne peut pas nous représenter.
04:48Dans le sondage que vous avez montré tout à l'heure, la majorité des Français, ils
04:51disent une personnalité un peu technique.
04:52Il y en a une qui est un petit peu technique, 41%, et qui en plus vient de la gauche, c'est
04:55Pierre Moscovici.
04:56Ah ben, il y a Lucie Casté aussi.
04:58Je pensais que vous alliez me dire ça.
05:00Si on cherche quelqu'un de gauche et qui vient des rangs de la société civile, Lucie
05:04Casté, oui, tient la corde.
05:06Pierre Moscovici, il me semble qu'il a quand même un petit passé politique.
05:09Je veux bien que quand on arrête d'en faire pendant trois semaines, on devienne société
05:12civile, la réalité est quand même un peu plus complexe.
05:14Et vraiment, ce que je vais vous dire aussi, c'est que les Français, je pense qu'ils
05:17attendent autre chose.
05:18Ils veulent un peu d'enthousiasme, d'élan, de souffle, un truc nouveau.
05:21Un truc qui leur dise, tiens, ça va changer.
05:24Vous ne me citez que des noms qui sont dans le paysage depuis des années, qu'on a déjà
05:27vu, revu et corrigé, et qui n'ont pas séduit les Français.
05:31Ça n'a pas marché.
05:32Ça ne va pas.
05:33C'est le passé.
05:34Moi, je veux qu'on se projette vers l'avenir.
05:35Donc pour vous, c'est Lucie Casté ou rien, toujours ?
05:37Non, il y a d'autres noms possibles.
05:38Mais franchement, M. Macron peut faire un effort quand même et aller sortir de sa zone
05:42de confort.
05:43C'est vraiment ce que les Français lui demandent.
05:45Et je vous le dis, on est tous inquiets.
05:46Tous les gens dans cette salle, ce que je leur ai dit, c'est vous êtes là aujourd'hui
05:49parce que vous avez participé au Front républicain.
05:51C'est ce qui vous relie.
05:52Vous ne vouliez pas du Rassemblement national.
05:53Eh bien, ne faites pas, ne continuez pas les politiques qui les amèneront au pouvoir
05:57en 2027.
05:58Parce que ça aussi, les sondages le montrent.
05:59Ça doit tous nous tétaniser et focaliser notre attention.
06:05Et donc, si on veut que les gens arrêtent de se détourner de la politique, retrouvent
06:08confiance en la politique, il faut que leur bulletin de vote soit traduit d'effet et il
06:11faut du changement, une forme de rupture dans les politiques menées.
06:14Vous nous avez dit tout à l'heure que LFI n'était pas constructif.
06:17Est-ce qu'aujourd'hui, il faut acter une bonne fois pour toutes la rupture avec LFI
06:22au sein du NFP ?
06:23Je pense que ce n'est pas le moment.
06:25Je pense que franchement…
06:26Vous n'êtes d'accord sur rien ?
06:28Il vous colle une énorme pression ?
06:30Oui, d'accord.
06:31On les connaît, on sait comment ça fonctionne et chacun est à son poste et fait ce qu'il
06:35a toujours fait.
06:36C'est du bluff.
06:37Moi, je pense qu'on est, un, dans un moment où il faut que chacun sorte de sa zone de
06:39confort et qu'on arrête de faire tous comme on a toujours fait parce que ça ne marche
06:43pas.
06:44Et la deuxième chose, c'est que je pense qu'on est dans un moment crucial où beaucoup
06:47de choses se jouent et que ce n'est pas le moment de se donner en spectacle.
06:49Il dit que si vous participez à un accord avec le président, y compris un accord de
06:54non-censure, vous trahissez les électeurs, vous reniez vos engagements.
06:58Ça, c'est Manuel Bompard qui dit ça.
06:59Tout ce qui est excessif est insignifiant.
07:01Oui.
07:02Puisque vous parlez également du RN et des sondages, c'est vrai qu'il y a ce sondage
07:05qui a été brandi hier à votre place d'ailleurs par Marine Le Pen.
07:08Après la censure, elle serait donnée largement en tête du premier tour.
07:12Est-ce que ce n'est pas elle, au fond, la grande gagnante de la séquence actuelle ?
07:16J'ai l'impression qu'elle gagne à tous les coups, qu'elle soit poursuivie en justice
07:19pour détournement de fonds européens, qu'elle fasse sauter à la corde Michel Barnier,
07:24qu'elle a choisi, je rappelle.
07:26C'est elle qui a dit à Macron, si c'est lui, OK.
07:28On se demande bien pourquoi d'ailleurs.
07:29Il faut dire à vos téléspectateurs.
07:31Mais ça, c'est fini.
07:32Il faut dire à vos téléspectateurs la supercherie.
07:33Si vous a dit Emmanuel Macron, on ne se met plus dans la main du RN.
07:36Oui, on va voir pour combien de temps, parce qu'il l'avait déjà dit plusieurs fois
07:39et il a toujours recommencé à le faire.
07:40Mais il faut dire à vos téléspectateurs que la supercherie du RN, c'est qu'ils ont
07:44préféré un premier ministre macroniste en pire que de mettre quelqu'un de chez nous
07:48qui aurait fait le SMIC à 1 600 euros, qui aurait abrogé la réforme des retraites, qui
07:52aurait fait l'école intégralement gratuite et tout de suite.
07:54Pourquoi ils font ça ?
07:55Parce qu'ils veulent que les gens aillent de plus en plus mal.
07:57Ils veulent que les gens dévisent socialement parce qu'ils pensent que pour voter pour
08:00eux, il ne faut pas aller bien.
08:01Et donc Marine Le Pen, électoralement, pour des raisons électoralistes, pour gagner en
08:062027, elle s'acharne à faire la politique du pire sur nos politiques publiques.
08:10Et ça, c'est vraiment une du prix.
08:12On voit qu'il y a encore du boulot avant de vous mettre d'accord les uns les autres.
08:14Avec Marine Le Pen, oui, ça ne va pas être tout de suite.
08:15Oui, mais là, vous parlez des autres.
08:17Vous parlez d'Emmanuel Macron et de ses nominations.
08:19Premier ministre de gauche et pas de 49-3 et donc pas de censure.
08:23Et 30 mois pour travailler avant la prochaine présidentielle.
08:25Un mot d'actualité, si vous le voulez bien, en quelques secondes.
08:27La Coupe du monde 2034 attribuée à l'Arabie saoudite.
08:30Ça vous inspire quoi à vous, secrétaire nationale des Verts ?
08:33Un, je suis perplexe.
08:34Et deux, j'en ai marre de voir polémiquer toujours sur les lieux de ces compétitions.
08:38Parce qu'en fait, moi, j'aime le sport.
08:40J'aime le sport.
08:41J'aime me réveiller la nuit pour suivre ces compétitions.
08:43J'aime soutenir les sportifs français et même les autres.
08:46Et en fait, ça devient vraiment anxiogène de se dire qu'on aime le sport.
08:50Mais comme on a des valeurs, un, environnementales et deux, sur les droits humains,
08:54évidemment, il y a plein de compétitions qu'on ne suit plus avec la même joie,
08:57avec la même ferveur.
08:58Et pendant toute cette compétition, on sera concentré un peu sur les matchs
09:01et puis aussi beaucoup sur toutes les polémiques autour du lieu.
09:04Donc, oui, ce n'est pas très, très réjouissant.
09:06Allez Marine Tendulik, attend comme nous tous, la fumée blanche du côté de l'Elysée.
09:09Merci beaucoup.
09:09Merci à vous.