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Aujourd'hui, dans « Les 4 V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Valérie Pécresse, présidente LR de la région Île-de-France.
Aujourd'hui, dans « Les 4 V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Valérie Pécresse, présidente LR de la région Île-de-France.
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00:00Valérie Pécresse au 4V ce matin, bonjour, merci d'être là en ces circonstances évidemment
00:07douloureuses après la mort de Louise et ce meurtre épouvantable du côté de l'Essonne
00:12entre Longjumeau et Pines-sur-Orge, vous avez mis en place une brigade régionale de sécurité
00:18autour du collège, est-ce que cette brigade est toujours en place et en quoi consiste
00:22son travail ? D'abord, bien sûr, comme tous les Français, j'ai été absolument horrifiée
00:27par ce crime affreux et on a tous pensé très fort à la famille de la petite Louise,
00:33à ses amis, à ses camarades et aux habitants des deux villes, Pines-sur-Orge et Longjumeau
00:37puisqu'elle habitait Longjumeau et qu'elle allait au collège à Pines-sur-Orge.
00:41Alors on a mis en place une brigade régionale de sécurité alors au lycée puisque la région
00:47s'occupe des lycées à la demande de la maire de Longjumeau pour pouvoir rassurer
00:52les parents parce qu'il y avait cette terreur de laisser les enfants circuler tout seuls.
00:57Ça va durer ? Ça durera aussi longtemps qu'il le faudra,
01:00j'ai l'impression que la police est en train d'avancer très sérieusement sur une
01:04piste et j'espère que c'est la bonne et en tout cas, si c'est la bonne, je voudrais
01:09saluer l'importance remarquable de la vidéoprotection dans la ville parce que c'est visiblement
01:16grâce à la vidéoprotection qu'on a pu serrer les suspects et en disculper certains
01:21Et vous êtes favorable à une utilisation plus forte de la vidéosurveillance, justement
01:26il y a beaucoup de thématiques de sécurité ce matin dans l'actualité avec notamment
01:28une proposition de loi sur la justice des mineurs qui sera étudiée à l'Assemblée
01:32nationale tout à l'heure, un texte qui prévoit notamment d'autoriser la comparution
01:36immédiate pour les mineurs et de revenir en partie sur l'excuse de minorité.
01:40Est-ce que ce texte va suffisamment loin pour vous ou est-ce qu'il faut pousser encore
01:43davantage les feux ?
01:44La situation, on la connaît tous et il faut qu'on soit très lucide et qu'on regarde
01:49vraiment la réalité en face.
01:50Il y a une délinquance de plus en plus violente, de plus en plus jeune.
01:54Vous me parliez des brigades régionales de sécurité, aujourd'hui j'ai 100 personnes
02:00dans ces brigades régionales de sécurité qui ramènent le calme dans les lycées d'Île-de-France
02:06et ils ont fait depuis septembre 800 interventions, 800 interventions dans des lycées différents
02:13pour des intrusions, des injures à des professeurs, des rixes, des bagarres entre élèves, des
02:21trafics.
02:22Il y a eu des sanctions ensuite ou pas ?
02:23Bien sûr.
02:24Ce qui est dénoncé par ceux qui poussent ces textes, c'est une impunité ou un sentiment
02:28d'impunité, disent d'autres.
02:30Alors évidemment, face à cette montée de la violence, il faut vraiment ramener l'ordre.
02:34Ramener l'ordre, c'est aussi assumer la sanction.
02:37Assumer la sanction.
02:39La sanction a une vocation éducative et elle a aussi une autre vocation, c'est de prévenir
02:44la récidive.
02:45Et là-dessus, on n'est pas bon.
02:46Là-dessus, on n'est pas bon.
02:47Alors qu'est-ce qu'il faut faire ?
02:48Alors, la réalité, c'est qu'aujourd'hui, les délinquants qui sont mis en cause en
02:55Île-de-France, ils ont 16 ans de moyenne d'âge.
02:57Ils sont de plus en plus jeunes.
02:59Donc ça veut dire qu'il y en a qui ont 14, 15 ans.
03:02Donc il faut qu'on vote la proposition de loi Attal, elle est importante.
03:06Qu'est-ce qu'elle va faire cette proposition ?
03:08Elle va permettre de faire passer les délinquants les plus dangereux mineurs en comparution
03:14immédiate et de les sanctionner immédiatement.
03:16Parce qu'il faut savoir que le droit aujourd'hui des mineurs a fait la scission pénale.
03:22Et la scission pénale, c'est quoi ?
03:23La saisure pénale, c'est qu'on les déclare coupables et la sanction tombe des mois après
03:30en fonction de la situation du mineur.
03:32Et ça, ça, ça donne un sentiment d'impunité à ces jeunes qui récidivent.
03:37La majorité pénale, vous êtes favorable, vous, à la majorité pénale dès l'âge de 15 ans.
03:41Est-ce qu'il faut aller aussi loin que ça ?
03:43Moi, je suis favorable à la majorité pénale à 15 ans avec une excuse de minorité qui
03:47pourrait être invoquée par les juges, mais de manière exceptionnelle.
03:51C'est-à-dire considérer en réalité qu'on peut mettre en comparution immédiate des
03:55jeunes dès 15 ans.
03:56Parce que le problème de la majorité pénale, ce n'est pas le sujet tellement de la peine,
04:00c'est le sujet de la comparution immédiate.
04:01Il faut sanctionner immédiatement.
04:03Si la sanction est rapide, si elle est certaine et si elle est exécutée rapidement, on prévient
04:09la récidive.
04:10Il faut notamment des peines de prison immédiates et courtes, une semaine, deux semaines, comme
04:13défendent certains magistrats.
04:14Pour les mineurs, on n'en est pas à la prison.
04:16On commence d'abord par...
04:17Il y a des magistrats qui disent ça, sur une semaine ou deux semaines, dans des établissements
04:20peut-être spécialisés, mais pour qu'il y ait une incarcération immédiate.
04:23Les courtes peines, il faut y venir.
04:26Pour les crimes les plus graves, à mon avis, c'est important.
04:29C'est important de pouvoir, à un moment donné, dire stop et pouvoir incarcérer, y compris
04:35un mineur s'il a commis un crime.
04:36Mais là, on parle d'abord des primo-délinquants, et c'est ce dont je voudrais parler.
04:40C'est ces jeunes qui commettent des délits et qui n'ont pas de sanctions.
04:45Et vous savez, on dit qu'ils volent un oeuf, volent un bœuf.
04:48En fait, à un moment donné, si on n'est pas sanctionné très vite, tout de suite,
04:53eh bien, on dérive.
04:54Mais on ne rappelle pas la même chose depuis des années et des années.
04:56Pourquoi ça n'avance pas ? Pourquoi ça ne bouge pas ?
04:58Parce qu'il y a des tabous.
04:59Il y a des tabous en matière de délinquance des mineurs.
05:02Il y a des tabous en matière de vidéoprotection.
05:04C'est pour ça que j'en parlais tout à l'heure.
05:06Et ces tabous, on les lève tout petit pas par petit pas.
05:10Or, aujourd'hui, on a besoin de faire un grand bond en avant en matière de sécurité.
05:13L'un des tabous, c'est aussi de pénaliser les parents.
05:15Est-ce qu'il faut faire payer les parents ?
05:16Est-ce qu'il faut que les parents paient les amendes, les dommages ?
05:18Voir qu'on leur retire les logements sociaux si leurs enfants font des bêtises ?
05:21Faire payer des parents qui sont défaillants, faire payer des parents qui vivent du deal
05:26de leurs enfants, parce que ça existe.
05:28Bien sûr, il faut, quand les parents sont complices ou défaillants,
05:31il faut les sanctionner.
05:32Mais vous savez, dans ces cas-là, vous allez très souvent vous trouver
05:35avec des familles monoparentales, avec des mamans seules.
05:39Donc, en réalité, les parents, ça suffira pas.
05:41C'est le jeune qui doit être responsabilisé.
05:44C'est lui aussi qui est coupable.
05:46Donc, travail d'intérêt général.
05:49Nous, on s'est aperçus qu'il y avait plus d'un an entre le moment où on disait
05:53on condamnait un travail d'intérêt général à un jeune et la réalisation.
05:57Parce qu'il y a très peu d'offres.
05:58À 16 ans, vous imaginez.
05:59Donc, qu'est-ce qu'on a fait ?
06:00On a créé une agence régionale de travail d'intérêt général.
06:04Et cette année, on a proposé 1000 travaux d'intérêt général
06:08pour des jeunes primo-délinquants, pour qu'ils réparent quand ils cassent.
06:12Et puis surtout, pour que la société les reprenne en main,
06:15pour qu'on leur donne une nouvelle voie de sortie de la délinquance.
06:18Sur la sécurité également, cette nuit, il y a une proposition de loi
06:21sur la sécurité dans les transports qui a été adoptée.
06:23Vous êtes en charge des transports en Ile-de-France
06:25en tant que présidente de la région.
06:26Là aussi, est-ce que cette loi, elle va assez loin ?
06:28Elle élargit les prérogatives des agents qui peuvent maintenant faire des palpations
06:32et qui peuvent également être équipés de caméras piétons.
06:34Mais il y a encore d'autres choses qu'ils ne peuvent pas faire
06:36sur les contrôles d'identité, par exemple.
06:38Alors d'abord, il faut rendre hommage à Philippe Tabarro,
06:41qui est le ministre des Transports aujourd'hui.
06:43C'est lui qui, quand il était sénateur, a lancé ce sujet sur la table.
06:47Personne ne voulait en parler.
06:48Et moi, évidemment, en charge des transports,
06:51avec 9 millions de voyageurs dans les transports d'Ile-de-France tous les jours.
06:54Évidemment, la sécurité dans les transports, c'est comme la sécurité dans la rue.
06:57C'est aussi important que la sécurité dans la rue.
07:00C'est pour ça que je mets le paquet.
07:01J'ai été à l'origine de beaucoup des amendements à la loi Tabarro pour la renforcer.
07:06Là, on a quelques petits pas, là encore, qui vont dans la bonne direction.
07:09On va enfin avoir les adresses, le fichier des adresses.
07:13Donc, quand quelqu'un est en infraction pénale dans les transports,
07:18s'il donne une fausse adresse, une fausse identité,
07:20on pourra dire, monsieur, ce n'est pas votre identité.
07:23Donnez votre vraie identité.
07:24Ça, c'est un énorme progrès.
07:26Parce que jusqu'à maintenant, quand il y avait même des amendes pour des fraudes,
07:28elles étaient de très peu payées à cause de ça.
07:30À cause de ça, évidemment.
07:31Et c'est huit ans de combat, huit ans pour obtenir ça.
07:35On va pouvoir effectivement sortir les personnes
07:39qui commettraient des incivités des réseaux de transport,
07:42y compris les sociétés de sécurité privée, pourront le faire.
07:45Ça aussi, c'est un avancé.
07:47On ne pouvait pas le faire.
07:48Mais on a encore des avancées qu'on n'arrive pas à faire voter.
07:53Les couteaux, on a de plus en plus d'armes blanches aujourd'hui,
07:57dans la rue, dans les transports.
07:59On le sait, on n'a pas le droit de confisquer les armes
08:03quand on fait des palpations de sécurité dans les transports en commun.
08:06On peut le faire avec l'accord de la personne.
08:09Sinon, il faut appeler un policier.
08:11Alors, qu'est-ce qui se passe ?
08:12Heureusement, je rassure tout le monde,
08:14on prend la personne et on la sort du réseau.
08:15Mais on ne peut pas lui confisquer son arme.
08:18C'est quand même un comble.
08:19Vous voyez, il y a quand même plein de petites choses,
08:21plein de petits blocages.
08:23Et sur la vidéoprotection, je conclurai là-dessus
08:25parce que je vous en ai parlé tout à l'heure.
08:28La vidéo algorithmique, l'intelligence artificielle dans la vidéo,
08:32ça nous a énormément aidé aux Jeux olympiques.
08:34Oui, il faudrait pérenniser.
08:36Quelqu'un qui descend dans la voie,
08:37quelqu'un qui lâche un colis suspect, etc.
08:40La vidéo algorithmique, elle nous permet d'avoir plein d'informations.
08:45Là, la loi va l'autoriser uniquement pour les concerts et les grands événements,
08:48mais pas pour les transports du quotidien.
08:50Le temps file, Valérie Pécresse...
08:51Il faut un bond en avant sur ces sujets,
08:53un bond en avant, pas des petits pas.
08:55Récemment, on entend votre implication sur ces sujets de sécurité
08:58qui sont évidemment d'ampleur nationale.
09:00Il y a eu des victoires récentes pour la droite,
09:03notamment il y a quelques jours, vous étiez à Villeneuve-Saint-Georges
09:05avec la victoire de Christelle Niam.
09:07Est-ce que la droite est de retour et quel rôle vous entendez-vous prendre
09:10dans ce retour de la droite ?
09:12Ce que je vois dans ces victoires, effectivement,
09:15des candidats de la droite républicaine,
09:17c'est le fruit de leur bonne gestion locale.
09:21Parce qu'en réalité, que ce soit Christelle ou que ce soit Aboulone-Biancourt,
09:26c'est finalement l'ancrage des élus locaux, ceux qui ont fait des choses.
09:30Et si on se projette, parce qu'on fait aussi des choses au gouvernement,
09:33notamment Bruno Rotailleau.
09:34Xavier Bertrand hier a dit qu'il souhaitait que Bruno Rotailleau
09:37soit candidat à la présidence de LR. Est-ce que vous le souhaitez également ?
09:41Moi, je suis très vaccinée contre les guerres des chefs
09:44pour en avoir vécu un peu les conséquences moi-même
09:47à la dernière présidentielle.
09:49Mais ce qui est évident, c'est qu'aujourd'hui,
09:52quand on a un problème, on appelle la droite pour faire.
09:55Et ça, c'est une grande source de satisfaction.
09:57Et effectivement, vous voyez, on avait besoin d'autorité.
10:00On a besoin de sécurité. On a appelé Bruno Rotailleau.
10:02Maintenant, il faut aussi que les lois suivent.
10:04Il faudra à nouveau une primeur pour la prochaine présidentielle.
10:07À ça, à mon avis, c'est une évidence pour moi qu'à un moment donné,
10:11il faudra un processus de sélection pour pouvoir désigner le candidat
10:15qui portera les valeurs de la droite,
10:17parce qu'aujourd'hui, les valeurs de la droite sont un peu éparpillées
10:20chez les macronistes, chez nous.
10:21Merci beaucoup.
10:22Valérie Pécresse, en direct dans les 4V ce matin.
10:25Merci à tous les deux.
10:26Et merci également à Fabrice Penaud pour la traduction.