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Aujourd'hui, dans « Les 4 V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.

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Transcription
00:00Et on verra si on s'échange aussi des noms d'oiseaux dans l'univers politique avec vous, Fabien Roussel, bonjour à vous, merci d'être là.
00:09Bonjour Julien Arnaud, et bon anniversaire !
00:11Merci beaucoup, mais il y a plus important dans l'actualité, il y a notamment la situation de la sidéologie en France.
00:17Peut-être pour commencer un petit point là-dessus, parce que c'est un dossier que vous suivez tout particulièrement.
00:21Il y a déjà eu les fermetures des sites de Denain et de Reims du côté de ArcelorMittal.
00:24Vous avez vu les syndicats récemment, est-ce que vous craignez d'autres fermetures ou pas ?
00:27Je les ai rencontrés, réunis hier soir effectivement, parce que l'heure est grave, extrêmement grave.
00:31La question c'est, est-ce qu'on va encore produire de l'acier en France ?
00:34Aujourd'hui va se tenir un comité exceptionnel européen, et dans la foulée des comités d'entreprise dans les différents sites d'Arcelor, France.
00:43Et on craint, parce que c'est comme ça que ça se passe, des annonces ou de fermeture de signe ou de suppression d'emploi sur des sites importants,
00:51comme Florange, Basse-Indre, Montaterre, Mousin.
00:56C'est plusieurs milliers d'emplois concernés, et c'est surtout un appareil productif qui demain pourrait s'éteindre.
01:03Et la question qui se pose c'est, est-ce qu'on va encore produire de l'acier ?
01:06Vous pensez qu'il y aura des annonces dans les jours ?
01:09Non, c'est dans les heures qui viennent.
01:11Vous avez vu ce qui s'est passé avec ArcelorMittal.
01:14D'un côté, d'abord, il renonce aux investissements pour transformer ses sites pour tenir compte de la décarbonation de l'industrie.
01:23Il renonce à investir.
01:24Ensuite, il investit aux États-Unis, au Brésil, en Inde.
01:29Et là, aujourd'hui, il va annoncer des fermetures de sites.
01:33Certainement, on le craint.
01:34Et c'est extrêmement dangereux pour notre pays, pour l'Europe.
01:38L'acier, il y en a partout, dans les stylos, les voitures, partout.
01:42Et donc, ça veut dire que demain, nous pourrions être dépendants d'autres puissances pour notre industrie.
01:47La sidérurgie, la production d'acier, c'est la colonne vertébrale de l'industrie française.
01:52La hausse des droits de douane du côté des États-Unis sur l'acier à partir du 12 mars, c'est un nouveau coup dur, d'ailleurs, pour l'industrie sidérurgique ?
01:58Mais non, ce n'est pas un coup dur.
02:00Ce sont les méthodes de M. Trump qui utilisent des droits de douane pour faire des bras de fer et de la diplomatie.
02:10C'est une guerre commerciale.
02:11Ce personnage déclare la guerre à tout le monde, en Palestine, au Groenland, aux sidérurgistes, à tout le monde.
02:18Il est extrêmement dangereux.
02:20Mais la crise actuelle n'est pas liée à ça.
02:22Il faut qu'il y ait une réaction forte, forte, ambitieuse de la France et de l'Europe, mais de la France.
02:28Si Arcelor fait de telles annonces aujourd'hui, j'appelle le gouvernement à se réunir immédiatement, à réagir, à ne pas laisser faire.
02:36Nous avons besoin de produire de l'acier en France et je demande à ce que la nationalisation d'ArcelorMittal soit étudiée
02:43comme un moyen de maintenir un outil stratégique, un appareil productif stratégique dans notre pays.
02:50Est-ce que vous allez voir François Bayrou ? Est-ce que vous sollicitez un rendez-vous en urgence sur ce dossier ?
02:56Oui, il y a besoin de mettre en place un comité de défense de la production de l'acier en France,
03:02de nous unir tous, quelles que soient d'ailleurs nos opinions politiques.
03:06C'est un événement majeur en France que cette question sidérurgique, la production de l'acier.
03:12Je vous dis, nos voitures, les boîtes de conserve, partout il y en a de l'acier.
03:17Si on laisse faire, demain c'est la fin de l'industrie métallurgique en France.
03:22On va voir si le gouvernement entend votre appel et surtout si ArcelorMittal confirme ce que vous nous dites ce matin,
03:27c'est-à-dire de possibles fermetures d'usines dans les heures qui viennent ou en tout cas des suppressions de milliers d'emplois.
03:32C'est ce que vous nous dites ce matin après avoir rencontré les syndicats hier.
03:35Sur l'emploi, ça ne vous a pas échappé, il y a un sommet sur l'intelligence artificielle en ce moment à Paris.
03:40Emmanuel Macron a dit dimanche soir sur France 2, il y a, il ne faut pas avoir peur, ce seront des assistants,
03:45ça ne va pas supprimer l'emploi. Il vous a rassuré ou pas ?
03:47À moitié. L'intelligence artificielle, c'est une nouvelle révolution pour l'humanité.
03:54Et dedans, il y a du bon comme du mauvais. C'est comme le nucléaire.
03:58Avec le nucléaire, on fait des radios du corps humain, des IRM, mais derrière de l'électricité, des carbonés, mais derrière des bombes nucléaires.
04:08Et donc nous, nous disons qu'il faut mettre de l'humain dans l'intelligence artificielle.
04:13Ça doit servir le progrès, servir l'humanité, servir la paix, servir le climat, servir la santé, servir l'être humain d'abord.
04:20Les annonces de M. Macron sont d'abord des annonces qui, d'abord, on parle encore de financement, on va parler argent,
04:27mais quand il annonce 110 milliards d'euros et que sur ces 110 milliards d'euros, il y en a 100 qui viennent de puissances étrangères,
04:33les Émirats Arabes Unis, le Canada et qu'on sort, enfin, elle est où la souveraineté nationale sur cette question-là ?
04:39Il est où l'argent en France ? Il n'y en a pas 110 milliards d'euros en France à mettre dans l'intelligence artificielle.
04:44C'est une vraie question. Il sort comme modèle, on va travailler en mode Notre-Dame.
04:51Justement, on va parler Notre-Dame et compagnie. Ils ont été financés comment ? Comment elle a été retapée, Notre-Dame ?
04:56Par des fonds privés.
04:57Et par des grandes fortunes. Et donc quand est-ce que ceux-là vont mettre la main à la poche un petit peu ?
05:02Et non pas en faisant appel à la charité, mais à la solidarité et donc à la fiscalité.
05:08Et c'est ça que nous nous demandons, c'est qu'il y ait des impôts justes qui pèsent sur le patrimoine des plus riches,
05:15des grandes fortunes, pour pouvoir financer la solidarité nationale.
05:19Ça nous amène sur la question du budget. Vous avez voté la motion de censure aux côtés de l'IFI sur le budget
05:25présenté par le gouvernement de France à Bayreau. Les socialistes, en revanche, ne l'ont pas voté.
05:28Est-ce que vous regrettez cette prise de position des socialistes ?
05:31D'abord, la position n'est pas totalement unanime chez nous. Il y a débat. La majorité ont voté la censure.
05:38Mais il y en avait qui ne voulaient pas voter la censure.
05:40Je vais vous dire. Moi, je regarde ça depuis Saint-Amand-les-Eaux.
05:45Donc vous êtes le maire depuis le 30 janvier.
05:47Et je comprends autant ceux qui votent la censure que ceux qui ne la votent pas.
05:53Vous l'auriez voté ou pas ?
05:54Je comprends autant l'un et l'autre.
05:56Mais vous l'auriez voté ou pas ?
05:58Laissez-moi finir là-dessus.
06:00C'est donc une question compliquée à laquelle ils ont dû répondre.
06:05Et je comprends l'un et l'autre.
06:07Parce que le premier responsable, c'est le gouvernement qui met un 49-3
06:11pour ne pas avoir de vote sur un budget qui est un des pires de ces dernières années,
06:16qui va faire énormément de mal à nos services publics, à nos communes,
06:19donc à nos associations, à nos hôpitaux, à nos écoles, etc.
06:22Ça va être terrible.
06:23D'ailleurs, M. Macron investit dans l'intelligence artificielle, dit-il,
06:26mais il supprime l'alternance pour les doctorants dans le numérique.
06:31Vous voyez l'aberration.
06:32Le budget de la recherche et de l'enseignement va baisser.
06:34Et de l'autre côté, je comprends ceux qui n'ont pas voté la censure
06:39en se disant que ne pas avoir de budget, c'est le saut dans l'inconnu.
06:43C'est comment on finance nos hôpitaux demain, comment on finance nos collectivités.
06:48Les maires vont avoir un budget à voter avant le 15 avril.
06:51Et s'il n'y a pas de budget, on fait comment ?
06:52Et donc, je comprends l'extrême difficulté sur ces motions de censure
06:58parce que la motion de censure, c'est aussi un moyen de s'exprimer.
07:00Et vous l'auriez voté ou pas ?
07:01C'est aussi un moyen de s'exprimer.
07:02Je ne pense pas que je l'aurais voté.
07:03D'accord.
07:04Je ne pense pas que je l'aurais voté, mais la question aujourd'hui qui se pose,
07:08c'est comment on fait pour avoir un budget qui répond aux besoins de la France ?
07:12Comment on fait pour donner des moyens à nos collectivités, à nos services publics ?
07:16Comment on investit dans l'industrie ?
07:18Comment réduire la facture de l'électricité ?
07:21Et pour nos entreprises et pour les ménages ?
07:23Ce sont les combats que nous voulons mener
07:26et que je souhaite mener, moi, avec l'ensemble de nos concitoyens.
07:29Il y a d'autres questions qui se posent dans l'actualité
07:31qui seront peut-être posées par référendum, d'ailleurs, notamment sur l'immigration.
07:34Par exemple, le droit du sol, même si constitutionnellement, c'est un petit peu difficile.
07:37Est-ce que vous dites pourquoi pas un référendum sur le droit du sol ?
07:40Oui, nous communistes, nous nous intéressons aussi à ces questions comme le fait la droite.
07:44Alors là, excusez-moi, mais je vois depuis plusieurs jours
07:47que le sujet qui enflamme les médias, c'est la submersion migratoire, le droit du sol.
07:52C'est François Bayrou qui l'a mis sur la table.
07:54Bien sûr, mais c'est tellement facile.
07:56C'est tellement facile quand il y a des usines qui ferment,
07:59quand il y a la pauvreté qui augmente dans le pays,
08:01quand on ne veut pas parler des questions sociales.
08:04C'est pour ça que François Bayrou lance un débat sur être français.
08:07Ce n'est pas un vrai débat, ce n'est pas un débat intéressant.
08:09C'est quoi être français ?
08:10Oui, je le dis.
08:11Oui, M. Bayrou et ses amis Retailleau et M. Darmanin, etc.,
08:16vont agiter le mouchoir de l'immigration de l'étranger pour parler de ça
08:21et éviter de parler de la question sociale,
08:23de ces usines qui ferment partout, pas seulement à ArcelorMittal,
08:26mais dans l'automobile, dans la chimie, je pense à Vancorex.
08:29C'est une diversion.
08:31Ce sont des contrefeux.
08:33Et comme ça, toute l'actualité, tous les responsables politiques
08:37sont obligés de se prononcer sur cette question.
08:40Mais ce ne sont jamais, ce ne sont pas les étrangers
08:43qui sont responsables de la fermeture de ces usines.
08:45ArcelorMittal me disait, les syndicalistes hier ont parlé de ça justement.
08:49Je leur ai dit que je venais ici vous voir.
08:51Ils m'ont dit, alors, tu vas pouvoir en parler de notre situation ?
08:54Je dis, ben non, ils veulent me parler du droit du sol.
08:56Vous voyez, on a parlé de deux, on essaie en tout cas.
08:58Mais ils me disent, mais chez nous, Arcelor, il y a 17 nationalités
09:01qui travaillent, les ouvriers, ils sont de toutes les couleurs
09:04et ils produisent pour la France.
09:05Eh bien, c'est ça.
09:06C'est ça être citoyen français.
09:08C'est quand on produit aussi pour la France.
09:10On va surveiller votre apport à ce débat sur qu'est-ce qu'être français
09:13Fabien Roussel ce matin et on surveille donc d'éventuelles annonces
09:16dans les heures qui viennent de la part d'Arcelor.
09:17Merci beaucoup.
09:18Merci à vous et bon anniversaire.