Anthony Dupray : "Avant "premiers baisers", j'ai été figurant dans "le miel et les abeilles.""

  • il y a 11 heures
Jacques Pessis reçoit Anthony Dupray. Le Club Dorothée et « Derniers baisers » l’ont rendus célèbre. Il a aussi été un « mulet » de Navarro. Il est de retour au theâtre dans « La photo de mon pote ».

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-10-15##

Category

Personnes
Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Les clés d'une vie, celles de mon invité.
00:05D'innombrables adolescentes sont tombées amoureuses de vous grâce à un sitcom.
00:09Vous leur avez tellement résisté qu'aujourd'hui, vous jouez dans une comédie
00:13dont le cœur de l'histoire est un site de rencontre.
00:15Bonjour, Anthony Dupré.
00:16Bonjour Jacques.
00:17Alors, le spectacle, ça s'appelle La photo de mon pote.
00:20C'est au Théâtre et de Gare. On va en reparler tout à l'heure.
00:22Tout à fait.
00:22Parce que c'est votre retour au théâtre.
00:24Mais en même temps, vous avez un parcours
00:25avec une vie faite de cinéma, de théâtre et d'autres choses.
00:30C'est le principe des clés d'une vie.
00:31C'est de l'évoquer à travers des dates clés.
00:33Je suis sûr qu'on va réjouir beaucoup de filles qui pensent encore à vous.
00:37Alors, la première date que j'ai trouvée, c'est le 4 mars 1993.
00:42Écoutez.
00:46Alors, c'est l'épisode 43 du Niel et les abeilles.
00:49Et vous êtes figurant dans cet épisode.
00:51Tout à fait.
00:52C'est-à-dire que vous êtes un patron, vous passez dans une cafétéria.
00:54Exactement. Je passais mes journées à boire du jus d'orange ou de la menthe à l'eau.
01:00Directement, il fallait quelqu'un dans le décor et c'était vous.
01:02Voilà.
01:02Alors, il se trouve que Lola est incarnée par Malorie Nattarfe,
01:06qui attire les garçons comme le miel attire les abeilles.
01:08D'où le titre du feuilleton.
01:10Je crois qu'il y a eu 200 épisodes.
01:11Oui.
01:12Et des quelques guest stars, dont Laurence Baddy et Guy Pierrot,
01:15qui étaient la voix de Bugs Bunny.
01:16Tout à fait.
01:17Alors, vous vous retrouvez sur les plateaux de la Plaine Saint-Denis de cette façon,
01:21loin du Havre, où vous avez passé vos jeunes années.
01:23Je crois que vous êtes né au Havre.
01:24Je suis né au Havre, tout à fait, le 22 septembre 1974.
01:29Et vous avez grandi beaucoup dans les coulisses du théâtre de l'hôtel de ville du Havre.
01:32Exactement.
01:33Pourquoi ?
01:34Alors, parce que mon papa, à la base, était professeur de karaté.
01:38J'ai grandi au Havre, on a vécu au Havre.
01:42Il est parti ensuite à Montpellier, parce qu'il entraînait là-bas l'équipe de France, avec Francesc Didier.
01:47Et quand on est revenu au Havre, il cherchait un emploi.
01:50Et la chance a fait qu'on lui a proposé d'aller rencontrer le régisseur général, Mario Rodriguez,
01:57au théâtre de l'hôtel de ville.
01:59Et quand le monsieur lui a dit à mon père, vous êtes prêts à commencer quand ?
02:03Mon père lui a dit, maintenant.
02:05Et il a commencé maintenant.
02:06Et voilà, et après c'est devenu le régisseur au théâtre.
02:09Il se trouve que ce théâtre de l'hôtel de ville du Havre,
02:12il a été reconstruit et inscrit au patrimoine mondial du UNESCO et inauguré en 1967.
02:18Tout à fait.
02:19Nous sommes une ville qui a été totalement rasée pendant la guerre par les Anglais.
02:24Et oui, c'est les Anglais qui nous ont rasés.
02:28Et voilà, et donc ça a été reconstruit.
02:31On était, nous les Havrets, très tristes de cette ville.
02:35C'est fou, on ne l'assumait pas, on ne l'aimait pas.
02:38On la trouvait grise.
02:40Il faisait tout le temps gris quand on était gamin.
02:42Et puis maintenant, grâce au classement patrimoine de l'UNESCO,
02:47le Havre est devenu à la mode.
02:48Et maintenant c'est une fierté d'être du Havre.
02:50Et je précise que Luc Ahmed, qui est le metteur en scène de la théorie,
02:53il est du Havre aussi.
02:54Exactement, c'est ce qui nous a rapprochés, c'est incroyable.
02:57Alors, vos jeunes années, c'est le Havre, mais c'est aussi Palavas-les-Flots.
03:00Tout à fait, voilà.
03:01Quand mon père était entraîneur de karaté là-bas,
03:04moi j'ai eu la chance d'avoir une enfance, enfin deux ans, magnifique à Palavas-les-Flots.
03:09Parce qu'on sort de l'école, on va à la plage.
03:11Le soir, on peut se balader, on va aux arènes, on va à la foire.
03:16J'ai vécu deux ans assez incroyables dans ma vie,
03:18qui étaient vraiment une parenthèse, parce qu'après je suis rentré au Havre.
03:21Le Havre, c'était une grosse ville, c'était pas la même ambiance.
03:25En même temps, à partir de trois ans, vous avez eu un supplément avec des cours de karaté.
03:29Je pense avoir commencé le karaté avant de marcher.
03:34Oui, oui, j'étais...
03:36Il y a des photos d'ailleurs dans le Havre libre,
03:39de moi à 10 ans, le plus jeune karatéka du Havre.
03:42Vous avez commencé à trois ans, vous avez été ceinture noire assez vite.
03:45Tout à fait, tout à fait.
03:47J'ai fait le championnat de Normandie, j'ai fini deuxième,
03:50j'ai été champion de scène maritime, champion du Havre plusieurs fois.
03:53Et puis ensuite, j'aurais aimé continuer,
03:56mais j'ai rencontré le métier de comédien.
03:59Oui, d'ailleurs, je crois que dans certaines scènes d'un sitcom,
04:02il y a des bagarres.
04:03Tout le temps, je me battais tout le temps.
04:05J'étais le bagarreur de premiers baisers des années fac.
04:07Voilà, et ça, Jean-Luc Asselet l'avait fait par rapport au karaté.
04:10Exactement.
04:11Et vous cognez fort, vous faisiez attention ?
04:13On faisait attention obligatoirement.
04:15Après, sur le tatami et sur le ring, parce que je faisais de la boxe aussi,
04:18c'était une autre histoire.
04:20Il se trouve aussi que grâce à votre père,
04:23vous découvrez les coulisses du théâtre Havre,
04:25car vous allez rendre plein de services.
04:27J'ai eu la chance au début d'assister au spectacle,
04:30parce que j'étais gamin quand mon père a commencé,
04:32je crois que je devais avoir 11 ans.
04:34Donc, j'assistais au spectacle sans vraiment comprendre ce qui se passait.
04:39Parce que vraiment, le fait que mon père travaille dans un théâtre,
04:42c'est inattendu.
04:44Lui, avant, il était videur en boîte de nuit, manutentionnaire,
04:47il n'avait rien à voir avec le spectacle.
04:49Et donc, pour moi, c'était une surprise de voir ça.
04:52Et au fur et à mesure, j'ai commencé, évidemment,
04:55avec papa à filer un marteau,
04:58à mettre un petit coup de peinture, j'ai aidé.
05:01Et je suis devenu ensuite technicien de plateau.
05:04J'ai travaillé en tant que régisseur.
05:07Je démontais les décors, je remontais les décors,
05:09je les chargeais dans les camions.
05:11Ensuite, je suis devenu ouvreur...
05:15Oui, ouvreur ?
05:16Oui, contrôleur.
05:17Contrôleur, voilà, tout à fait, c'est le mot.
05:19Contrôleur dédiqué à la mairie,
05:21enfin, au théâtre de l'hôtel de ville,
05:23pendant que je faisais mes études.
05:25Pas brillante, d'ailleurs,
05:26mais j'étais plus attiré par le travail que par les études.
05:29Oui, vous vous avez arrêté avant le bac, je crois.
05:31Oui, enfin, je l'ai passé.
05:32Je suis vraiment passé, quoi.
05:34Vous êtes passé sans vous retourner.
05:37Vraiment, ça a été...
05:39Je crois que j'ai dû avoir 3 de moyenne avant de monter.
05:41Mais j'étais fier, attention, j'étais très fier.
05:43Non, mais moi, j'étais passionné par le sport.
05:45Moi, ça a été vraiment le karaté, la boxe
05:47et le théâtre à côté de ça.
05:49Vous vous souvenez des premiers spectacles que vous voyiez au Havre ?
05:51C'est des comédies, c'est des concerts ?
05:53Oui, j'ai vu...
05:55Le premier concert que j'ai vu,
05:57c'est à Palavas-les-Flots, et c'est Johnny Hallyday.
05:59C'est pas mal.
06:00C'était le fameux spectacle Mad Max du Palais des Sports 1982.
06:06Et j'ai été subjugué par le personnage.
06:10C'était impressionnant, c'est à l'époque, il coupait des têtes et tout.
06:13Et puis la bête de scène.
06:15Et puis j'ai eu la chance, après,
06:17c'est ce qui est incroyable dans la vie,
06:19c'est de le rencontrer, de passer un moment...
06:21J'ai passé une heure avec lui dans la loge
06:23avant un Bercy en 1995.
06:25Le rêve s'est réalisé, quoi.
06:27Mais ce concert, en tout cas,
06:29m'a donné envie de faire ce métier aussi.
06:31Et au Havre, il y avait des comédies ?
06:33Il y avait de tout, oui.
06:35J'ai vu tous les artistes possibles et imaginables.
06:37J'ai vu Bigard,
06:39j'ai vu Les Inconnus,
06:41j'ai vu beaucoup.
06:43J'ai vu aussi des opérettes,
06:45parce qu'il y avait un monsieur qui s'appelait Bergeau,
06:47à l'époque, qui était du Havre
06:49et qui faisait les opérettes tous les dimanches.
06:51J'ai vraiment vu plein de spectacles.
06:53J'ai vu Jacques Dutronc en concert, Renaud...
06:55C'est un privilège.
06:56Vous avez commencé à prendre des cours de comédie
06:58et à faire des castings ?
06:59Oui.
07:00Les cours de comédie, j'en avais fait quelques-uns au Havre
07:02parce que je me débrouillais déjà,
07:04je jouais dans les pièces de théâtre à l'école.
07:06J'avais fait les fourberies de Scapin,
07:08je faisais des spectacles avec un ami,
07:10Mickaël Guerrier.
07:12On faisait des spectacles en fin d'année,
07:14des spectacles d'humour,
07:16on imitait les profs.
07:18D'ailleurs, ça nous a coûté cher un jour,
07:20parce qu'on l'a fait avant un conseil de classe en troisième
07:22et nous avons redoublé tous les deux.
07:24Comme quoi, l'humour, attention !
07:26Et donc, voilà.
07:28Il se trouve aussi qu'un jour, vous prenez le train pour Paris
07:30pour un casting qui dure trois minutes
07:32et vous revenez désespéré et ça va marcher ?
07:34Complètement.
07:36C'est le premier casting que je fais.
07:38Je m'étais inscrit,
07:40j'avais été voir des agents, je faisais du porte-à-porte
07:42parce que je venais très souvent ici, à Pierre de Coubertin,
07:44voir les compétitions de karaté.
07:46J'en profitais pour m'échapper
07:48et pendant que mon papa regardait les compétitions,
07:50j'allais essayer de m'inscrire dans des agences
07:52et un jour, il y a une agence qui m'a pris
07:54et qui m'appelle un jour et qui me dit
07:56il y a un casting dans deux jours,
07:58tu dois venir à Paris, rue de la Beau ici, je me souviens encore.
08:00Je vais passer ce casting,
08:02ça dure effectivement trois minutes
08:04et je repars et je me dis
08:06qu'est-ce que c'est ? J'ai pas compris.
08:08Tu passes, tu fais ton truc
08:10et tu repars. Il n'y a pas de réponse,
08:12il n'y a rien. Quelques jours après,
08:14ils m'ont appelé et j'ai décroché la pub
08:16Les Caleçons Gilles, réalisée par
08:18Étienne Chatiès.
08:20Qui venait de triompher avec La vie est un long fleuve tranquille
08:22et qui sortait à l'époque Tati Daniel.
08:24Oui, tout à fait.
08:26Il aurait pu vous engager dans un film ensuite ?
08:28Je crois que j'ai pas été bon sur moi.
08:30J'étais tellement stressé.
08:32C'était la première fois que je voyais une caméra.
08:34Je n'ai jamais compris
08:36comment j'ai été pris et ce que je faisais là.
08:38En tout cas, la pub est sortie.
08:40Votre idole à l'époque,
08:42c'est Robert De Niro.
08:44Oui, toujours.
08:46En tant qu'acteur, c'est
08:48vraiment le bouquin.
08:50Quand j'ai besoin
08:52de conseils, je regarde ses films.
08:54Il a tout joué,
08:56tout fait. C'est un acteur phénoménal.
08:58Je crois qu'Anthony Dupré,
09:00c'est l'homme le plus discret du cinéma.
09:02Il change de physionomie tout le temps.
09:04Je me souviens, un jour, au Festival de Cannes,
09:06il y a un concours de sosies.
09:08Il y a 12 sosies, dont celui de Robert De Niro.
09:10La foule demande des autographes à tout le monde,
09:12sauf aux sosies de Robert De Niro.
09:14Il se trouve que c'était le vrai.
09:16Personne ne lui a rien demandé. C'est extraordinaire.
09:18La chanson vous a marqué.
09:20Il y a un interprète célèbre
09:22qui est aussi à l'origine de votre vocation.
09:26Elvis Presley.
09:28Le King.
09:30Ça vous a tout de suite marqué.
09:32Oui, tout de suite.
09:34J'étais tombé sur une émission
09:36sur M6, à l'époque,
09:38qui faisait l'anniversaire
09:40de sa mort.
09:42Elle avait fait une journée spéciale,
09:44Elvis Presley.
09:46La nuit, il y avait eu des concerts.
09:48J'étais tombé là-dessus.
09:50Je suis resté scotché.
09:52Déjà, j'aimais Johnny Hallyday.
09:54Elvis Presley, c'était le King.
09:56C'est lui le patron.
09:58Je l'ai découvert assez jeune.
10:00J'ai adoré cet homme.
10:02Un jour, je suis allé visiter
10:04la maison de Presley, à côté de Memphis,
10:06à Graceland.
10:08Il y avait Carl Perkins, l'auteur de Blue Suede Shoes,
10:10qui a une voiture marquée
10:12à l'arrière,
10:14qui est habillée toujours en bleu.
10:16C'est extraordinaire.
10:18Il n'a vécu que grâce à cette chanson.
10:20C'est fou.
10:22La chanson vous a attiré. Vous aviez envie de chanter aussi ?
10:26Honnêtement, j'y pensais.
10:28Mais je ne pensais pas que ça allait
10:30se réaliser un jour.
10:32Il fallait quitter le Havre, de toute façon.
10:34Il fallait quitter le Havre.
10:36Je l'ai fait au fur et à mesure.
10:38Au début, quand je faisais de la figuration,
10:40je faisais des allers-retours dans la journée.
10:42Je prenais le train le plus tôt le matin.
10:44Je faisais ma figuration
10:46à Paris, dans le Miel-les-Aveilles.
10:48Je rentrais au Havre le soir.
10:50Et après, il fallait repartir quelques jours plus tard.
10:52Voilà.
10:54Mais ça a apporté ses fruits.
10:56On va en parler à travers une autre date,
10:58le 6 octobre 1993.
11:00A tout de suite sur Sud Radio, avec Anthony Dupré.
11:02Sud Radio, les clés d'une vie.
11:04Jacques Pessis.
11:06Sud Radio, les clés d'une vie.
11:08Mon invité Anthony Dupré,
11:10idole de toutes les générations avec les sitcoms.
11:12On va en parler. Vous êtes à l'affiche du Théâtre Edgar
11:14aujourd'hui, avec La photo de mon pote.
11:16Une pièce que vous jouez
11:18avec Anthony Joubert et Rosalie Hamet,
11:20mise en scène par Luc Hamel. On va en parler,
11:22puisque c'est votre retour au théâtre.
11:24Mais on en revient au 6 octobre 1993.
11:26C'est bien sûr une date qui vous reste gravée
11:28dans un coin de votre mémoire.
11:34Vous vous souvenez de ce jour où vous êtes entré
11:36sur le club Dorothée avec la foule,
11:38les enfants qui étaient là ?
11:40Tétanisé.
11:42C'était vraiment...
11:44C'était les tout débuts.
11:46J'ai enregistré la chanson,
11:48c'était au mois d'août.
11:50Je suis passé en octobre
11:52au club Dorothée,
11:54en direct.
11:56Le direct, c'était quelque chose
11:58qui vous fait peur.
12:00C'était ma toute première télé.
12:02J'étais tétanisé.
12:04La chanson, c'était celle-ci.
12:06Autour de toi, Hélène.
12:10Il te touchait, t'embrassait,
12:12s'exilait ta peine.
12:14Je suis sûr que beaucoup de jeunes
12:16ou restés jeunes
12:18se souviennent de cette chanson.
12:20Et Hélène, il faut savoir, c'était un phénomène à l'époque.
12:22Elle était allée au MIP TV à Cannes.
12:24C'était une véritable émeute. Je ne sais pas si vous l'avez suivie.
12:26Et pourquoi cette chanson ?
12:28Parce qu'il y a des légendes qui courent
12:30autour de cette histoire. Soi-disant,
12:32tout ça aurait été préparé à Anthony Dupré.
12:34Oui, c'est une chanson qui a été écrite
12:36par Ariane Carletti
12:38qui présentait le club Dorothée
12:40à l'époque avec Dorothée
12:42et son mari Rémi Sarrazin.
12:44Qui était l'un des musclés.
12:46C'est eux qui ont préparé ce titre
12:48et ils ont cherché un chanteur.
12:50Et c'est moi
12:52qui ai décroché l'intamal.
12:56Comment ils vous ont repéré ?
12:58Grâce aux figurations
13:00dans le miel et les abeilles.
13:02Un jour,
13:04je reçois un coup de fil
13:06au mois de juin.
13:08On me dit qu'on cherche un chanteur
13:10et que ta photo
13:12a été sélectionnée.
13:14Est-ce que par hasard, tu chantes ?
13:16Oui, je chante.
13:18J'avais 18 ans.
13:20Dans ces moments-là, on est fou.
13:22On est inconscient et on fait les choses.
13:24Donc j'ai dit oui.
13:26Je suis venu au casting.
13:28Incroyable. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé.
13:30Ma voix était juste.
13:32Je chantais en rythme et ça leur a plu.
13:34Et Hélène, c'était volontaire.
13:36C'était un hommage à Hélène que vous avez rencontré à l'époque ?
13:38Oui, bien sûr. Je l'ai rencontrée après.
13:40La chance que j'ai eue
13:42quand j'ai enregistré ce single,
13:44c'est qu'ensuite, j'ai fait la tournée
13:46tout de suite avec Hélène
13:48au Zénith.
13:50Il faut savoir que vous enregistrez ce single qui marche
13:52et que Jean-Luc Azoulay a immédiatement
13:54repéré votre potentiel.
13:56Je pense.
13:58J'ai proposé de partager
14:00la scène en première partie d'Hélène.
14:02Il y a eu quand même plusieurs choses qui sont passées.
14:04Notamment, je crois que vous êtes arrivé dans le Jackie Show.
14:06Aussi. J'ai fait avec Jackie,
14:08notre amie Jackie.
14:10J'ai fait le Jackie Show et là, je me souviens
14:12quand je suis arrivé sur scène,
14:14c'était vraiment la première
14:16parce que ça, ça va être enregistré.
14:18C'était donc la première confrontation
14:20avec le public.
14:22Et quand je suis rentré sur le plateau,
14:24je n'avais jamais rencontré le public.
14:26Le public s'est mis à
14:28hurler, à crier.
14:30Et si on revoit la télé,
14:32j'avais les larmes aux yeux et la bouche
14:34qui tremblaient.
14:36Il fallait que je fasse. Alors là, c'était en playback.
14:38Heureusement, d'ailleurs,
14:40parce qu'en direct, je n'aurais pas pu chanter.
14:42Tellement j'étais submergé par l'émotion.
14:44Mais vous êtes rentré dans un univers de folie
14:46qui n'avait rien à voir avec le théâtre tranquille du Havre.
14:48Non, qui n'avait rien à voir
14:50même avec la vie à laquelle
14:52j'étais destiné.
14:54J'ai forcé le destin,
14:56parce qu'il faut forcer le destin. Il faut aller chercher sa chance.
14:58Quand on dit que vous avez de la chance,
15:00la chance, on doit aller la chercher. Je l'ai provoqué.
15:02Et au moment où elle était arrivée,
15:04je l'ai attrapé tout de suite. Je ne l'ai pas laissé passer.
15:06Et il y a eu une autre chanson que vous avez interprétée.
15:08Je crois que c'est la première fois que vous chantez
15:10à l'extérieur du Club Dorothée ou des Studios d'Abbé
15:12dans une émission du Nord,
15:14France 3 Nord.
15:16Et c'est cette chanson.
15:18Il ne me reste plus qu'à
15:20Trouver la vie qui vous faudra
15:22Prendre la route avec moi
15:24Prendre la route avec moi
15:26Prendre la route avec moi
15:28Prendre la route avec moi
15:30Prendre la route avec moi
15:32Il y a un style quand même Azoulay, Dorothée, qui revient.
15:34Bien sûr.
15:36On avait un son
15:38particulier qui appartenait
15:40aux artistes d'Abbé.
15:42La chanson a été signée pour les paroles de
15:44Fitzgerald Hartmann.
15:46C'est Jean-Luc Azoulay.
15:48Il signait sous différentes pseudonymes.
15:50Jean-François Pourry.
15:52Mais en fait, il avait déposé à l'ASSASM
15:54Jean-François Pourry et il y a eu
15:56une erreur de transcription.
15:58C'est comme ça qu'il est devenu François.
16:00Ça ne m'étonne pas de sa part.
16:02Vous vous retrouvez ensuite dans les premières parties
16:04des concerts d'Hélène. Comment c'est arrivé ça,
16:06Anthony Dupré ?
16:08C'est arrivé pareil.
16:10Le hasard, une fois de plus, le destin.
16:12C'est Sébastien Rauch
16:14qui devait faire la première partie d'Hélène.
16:16Et puis à ce moment-là,
16:18il avait décidé de quitter
16:20Hélène et les Garçons,
16:22de se diriger vers une carrière solo.
16:24Et donc on m'a appelé.
16:26On m'a dit, est-ce que tu penses que
16:28tu pourrais assurer et faire
16:30de la scène ? Évidemment !
16:32Pourquoi pas ?
16:34Et puis on m'a présenté les musiciens.
16:36On m'a fait répéter
16:38dans les studios à l'époque.
16:40Les concerts étaient en live
16:42totale, ça c'est important de le dire,
16:44avec des très très bons musiciens.
16:46Et puis voilà, ça s'est bien
16:48passé avec eux.
16:50Donc on m'a dit, écoute, tu fais
16:52le Zénith dans pas longtemps.
16:54Bon, ok, c'est tout !
16:56Vous avez fait 7 Zéniths en première partie ?
16:58Oui, 7 Zéniths.
17:00Qu'est-ce qu'on ressent dans ces cas-là ?
17:02Un trac, un trac énorme.
17:04Une sensation qui est
17:06difficile à décrire.
17:08Parce que le
17:10Zénith c'était, je crois, environ
17:125000 personnes.
17:14Minimum, voilà.
17:16Et plus il y a eu une tournée, je crois qu'à l'époque
17:18c'était une tournée de 40 dates ou 50 dates
17:20en France, Belgique et Suisse.
17:22Et là, quand vous vous retrouvez sur scène,
17:24vous êtes au début
17:26complètement, une fois de plus,
17:28tétanisé.
17:30Et puis le spectacle
17:32fait que tout d'un coup, vous devez
17:34y aller, vous n'avez plus le choix, c'est à vous, vous devez
17:36chanter. Et il y a des coulisses,
17:38les lettres que vous recevez d'admiratrices, il y en avait un paquet aussi.
17:40Il y en avait beaucoup, énormément à l'époque.
17:42J'ai aidé le courrier, il y en a eu des timbres
17:44d'acheter. Et à chaque fois, il faut répondre,
17:46envoyer une photo. Oui, dédicacé.
17:48J'essayais de le faire au maximum,
17:50donc au début je pouvais, puis après
17:52il y en avait tellement que je ne pouvais plus suivre,
17:54donc j'avais des personnes qui m'aidaient, mais j'essayais
17:56vraiment de répondre à tout le monde. Mais tout le monde
17:58n'a pas eu sa réponse, évidemment, parce qu'il y en avait
18:00vraiment, vraiment, vraiment beaucoup.
18:02Toujours avec les mêmes demandes, les mêmes questions ?
18:04Oui. Des déclarations d'amour quelquefois ? Des déclarations d'amour,
18:06des demandes en mariage,
18:08puis des gens qui
18:10s'identifiaient à nous
18:12et qui vivaient avec nous.
18:14Je le vois aujourd'hui,
18:1630 ans après, c'est un souvenir
18:18d'adolescence, d'enfance,
18:20c'est le chocolat chaud en entrant
18:22de l'école, le BN, la tranche
18:24de pain avec du beurre,
18:26et les séries, et voilà, et tout d'un coup on était
18:28le grand frère, l'ami.
18:30Voilà, c'est magnifique
18:32d'être un souvenir comme ça aujourd'hui.
18:34Quand je croise les gens,
18:36quand ils me voient, c'est fabuleux.
18:38Ça reste en mémoire. Alors, il y a eu le miel
18:40et les abeilles, et puis ensuite il y a eu ce feuilleton.
18:42Premier baiser
18:44échangé
18:46sur une plage
18:48en été, premier amour
18:50un beau jour
18:52qui vient vous
18:54Emmanuel Bottas qui chante ça. Alors, il faut savoir
18:56qu'à ses débuts, c'était une fan de Dorothée
18:58qui aidait en coulisses à ranger ses affaires.
19:00Petit à petit, Jean-Luc Azoulay l'a remarqué,
19:02elle a commencé à travailler dans les bureaux, et puis
19:04il l'a engagée pour Mier Baiser, et elle a fini sa vie
19:06trop tôt et asse, comme productrice
19:08et auteur. Oui, oui, elle a écrit plein de chansons,
19:10elle a écrit plein d'épisodes aussi,
19:12elle a été très impliquée
19:14chez AB. Alors, vous avez commencé, d'après mes
19:16calculs, dans Premier Baiser, à l'épisode
19:18193, Jalouse
19:20Moi Jamais. Impossible, j'arrivais en parachute.
19:22Exactement, voilà.
19:24Ça veut dire qu'il faut apprendre à travailler très vite.
19:26Là, oui. Là, par contre,
19:28je me suis retrouvé, encore, honnêtement,
19:30la chanson, je ne sais pas par quel
19:32miracle, mais c'est quelque chose qui s'est fait vraiment
19:34naturellement, et je me suis senti
19:36assez à l'aise sur scène.
19:38Mais là, il fallait apprendre des
19:40textes, il fallait les jouer.
19:42Il y avait beaucoup à apprendre sur une journée,
19:44c'était des textes qu'on recevait la veille ou
19:46le matin, parfois. Oui, quand Jean-Luc Azoulay
19:48avait écrit la veille du soir, ou dans la nuit.
19:50On le recevait très tard la nuit ou le matin.
19:52Et là, j'ai compris que, voilà,
19:54il y avait un vrai travail à fournir.
19:56Alors, heureusement, on était entouré, on avait des répétiteurs,
19:58des coachs qui nous aidaient.
20:00Mais là, je me suis dit,
20:02il faut être sérieux et bien bosser parce que c'était
20:04plus compliqué que la scène, en tout cas.
20:06Et puis, il y a eu un jour très difficile où il a fallu changer
20:08le scénario en dernière seconde, je crois,
20:10Anthony Dupré, parce que vous avez fait une chute dans un escalier.
20:12Oui, alors ça,
20:14mon Dieu, je me suis réveillé
20:16en catastrophe, un peu en retard.
20:18Et donc, je descends
20:20de chez moi pour aller à la voiture
20:22et je me souviendrai de toute ma vie.
20:24Il y avait trois petits escaliers qui
20:26descendaient dans un couloir très serré,
20:28et il y avait la même chose qu'ils faisaient au
20:30plafond. Et j'ai sauté ces escaliers
20:32et j'ai pris le mur
20:34ici de plein fouet.
20:36Je me suis écroulé,
20:38j'ai perdu un peu connaissance.
20:40Quand je me suis relevé,
20:42ça s'est mis à saigner, j'en avais partout.
20:44J'ai pris quand même, je suis monté dans la voiture et puis là,
20:46j'ai eu un... Je sentais bien que j'étais pas
20:48opérationnel, donc je suis remonté
20:50chez moi, je suis allé à l'hôpital, ils ont voulu me garder.
20:52Et on a fait les examens
20:54et tout, et j'ai dit, non, j'ai un tournage, il faut que je parte.
20:56Et donc, j'ai appelé Jean-Luc, j'ai dit, voilà,
20:58je suis assez gravement blessé.
21:00Et il m'a dit, écoute, on va créer
21:02un truc, on va bidouiller une bagarre.
21:04Et ce jour-là, j'avais
21:06mon ami Jérôme Le Banner,
21:08qui est un champion de kickboxing,
21:10champion du K1 à l'époque,
21:12qui était là.
21:14Et qui a joué un des videurs
21:16de la boîte de nuit dans laquelle on jouait, qui s'appelait
21:18le Nelly's. Et donc, on a organisé
21:20une bagarre à la sortie de ce Nelly's,
21:22justifiant mon état.
21:24Voilà.
21:26Pas de chute à cette séquence, une seule suffit.
21:28On va se retrouver dans quelques instants avec une
21:30autre date, le 28 juin 2007.
21:32A tout de suite sur Sud Radio, avec
21:34Anthony Dupré.
21:36Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
21:38Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité
21:40Anthony Dupré. Nous parlerons
21:42tout à l'heure de votre retour au théâtre, au théâtre Edgar,
21:44avec cette comédie,
21:46La photo de mon pote, que vous jouez avec Anthony
21:48Joubert et Rosalie Hamet,
21:50mise en scène par Luc Hamet. On en revient
21:52à votre parcours, on a vécu vos
21:54débuts au Havre, votre arrivée
21:56chez AB dans Les Feuilletons, Premier Baiser,
21:58ou Le Miel et les Abeilles.
22:00Et puis, le 28 juin 2007,
22:02un nouveau rôle à la télévision.
22:04Écoutez.
22:10Et vous passez
22:12le Premier Baiser à Brigade Navarro. Tout à fait.
22:14C'est quand même un choc culturel.
22:16Ah c'est... ça c'est...
22:18c'était un magnifique projet
22:20qui est arrivé
22:22grâce à d'autres, évidemment, parce que j'avais fait
22:24L'Instit avec Gérard Klein, et ensuite j'avais fait
22:26la saga de l'été pour TF1, qui s'appelait
22:28Le Bleu de l'Océan, avec Mireille Dark.
22:30J'ai eu la chance de tourner avec cette grande dame,
22:32Bernard Verlet, Alexandra Van Der Noot.
22:34Et c'était d'ailleurs les sagas de l'été.
22:36C'était les sagas de l'été. Oui, parce qu'à l'époque,
22:38pour la première fois, la télévision offrait des séries l'été
22:40pour attirer les gens. Tout à fait.
22:4250 millions de téléspectateurs,
22:44sur 5 épisodes. C'était...
22:46des audiences incroyables
22:48à l'époque. Et sur
22:50ce tournage, donc, j'avais sympathisé
22:52avec Bernard Verlet, qui avait
22:54parlé de moi à Tito Topin,
22:56qui était l'auteur et le créateur de
22:58Navarro. Oui, et qui avant a travaillé avec
23:00Jean-Yann, a fait des pubs avec lui,
23:02et a dessiné la seule
23:04BD de Jean-Yann, qui s'appelait
23:06L'Angouste ne passera pas,
23:08et qui a eu un succès dans les 60.
23:10Ah bah, avec Jean-Yann, j'adorais Jean-Yann.
23:12Mais Tito, voilà, j'ai rencontré
23:14donc Tito, et
23:16à l'époque, il cherchait un comédien pour
23:18remplacer, pour deux
23:20épisodes, Marie Fugain,
23:22qui était enceinte, et
23:24donc je suis arrivé sur Navarro comme ça.
23:26Et aussi grâce à Jean Sagols,
23:28un réalisateur, justement, qui faisait
23:30des sagas d'été, et qui avait
23:32tourné l'instit dans lequel il m'avait pris.
23:34Donc, résultat, vous vous êtes repéré par
23:36Roger Hanin, et vous
23:38allez rester plus de deux épisodes. Bah oui,
23:40parce que Roger, quelle rencontre,
23:42quelle chance d'avoir
23:44pu être ami
23:46avec cet homme.
23:48Je suis allé le voir quand je suis arrivé,
23:50parce que je lui ai dit,
23:52je suis stressé, évidemment,
23:54parce que, voilà, M. Hanin,
23:56c'était quand même une stature
23:58incroyable, et je suis très heureux de tourner
24:00avec vous. Il m'a dit, t'inquiète pas, petit, ça va bien
24:02se passer, et ça s'est tellement bien passé
24:04qu'il m'a demandé, à la fin des deux épisodes,
24:06il m'a dit, est-ce que tu veux rester avec nous ?
24:08Et je lui ai dit oui, avec grand plaisir.
24:10Et donc il m'a fait intégrer
24:12Navarro et Brigade Navarro.
24:14Les mulets de Navarro, qui ont coûté cher
24:16un jour à Charles Level, qui était
24:18auteur de chansons, dont La Bonne Curée,
24:20et un soir, il grille un feu rouge, donc la police
24:22lui dit, qu'est-ce que vous avez fait ?
24:24Et il répond, les mulets de Navarro,
24:26taisez-vous. Il a fini la nuit au poste.
24:28Ça m'étonne pas.
24:30Il se trouve aussi qu'à l'époque,
24:32il faut savoir que Roger Hanin a fait Navarro,
24:34mais avant il a fait des séries comme Le Gorille,
24:36et que là, il y avait des bagarres.
24:38Et là aussi, est-ce qu'il vous parlait
24:40de ces bagarres, ou vous en parliez de karaté ? Jamais ?
24:42Avec Roger,
24:44parce qu'il y avait aussi Philippe Nicolique
24:46avec nous, qui est
24:48malheureusement décédé
24:50trop tôt aussi.
24:52Et Roger,
24:54il nous a
24:56tout donné.
24:58Quand on lui demandait des conseils,
25:00c'était une personne d'une générosité
25:02incroyable, et il nous a raconté
25:04toutes ces époques-là. Et nous, on était là
25:06justement pour faire les bagarres.
25:08Philippe et moi,
25:10c'était nous les bagarreurs dans Navarro,
25:12donc on prenait sa relève.
25:14Mais oui, il nous a donné beaucoup
25:16de précieux conseils que je garde
25:18encore aujourd'hui. Oui, c'était un très grand
25:20comédien. Et un très grand homme.
25:22Alors est-ce qu'on fait un peu un retour en arrière ?
25:24C'est-à-dire que vous êtes marqué au départ
25:26par le Club Dorothée, mais le Club Dorothée s'arrête brutalement.
25:28Ce qui n'aurait jamais dû se produire, pour des raisons stupides.
25:30Je jouais.
25:32C'est-à-dire une rivalité entre deux producteurs
25:34et une chaîne de télévision qui n'a jamais marché.
25:36Tout s'arrête,
25:38alors que vous étiez vraiment en train de foncer,
25:40parce qu'il y avait non seulement Dernier Baiser,
25:42mais il y avait eu... Premier Baiser, il y avait eu d'autres séries
25:44ensuite. On avait... On a fait les années
25:46fac. Les années fac, ensuite il y a eu
25:48les années bleues, il y avait les chansons,
25:50les albums, et c'est vrai que un jour
25:52on nous dit, voilà, Club Dorothée,
25:54c'est fini, quoi. Du jour au lendemain.
25:56Ah bon ? Et les séries
25:58aussi. Donc moi,
26:00j'ai eu la chance, avec l'équipe,
26:02une partie de l'équipe des années fac,
26:04on a tourné les années bleues.
26:06On a tourné 20 épisodes,
26:08on devait en tourner 40, on a tourné
26:1020, donc on a eu cette chance-là de prolonger
26:12un peu, mais c'est vrai que
26:14ce vide-là a été
26:16incroyable, parce que, moi,
26:18j'étais arrivé sur Paris, je faisais de la figure, j'ai commencé
26:20à bosser chez AB, je bossais tous les jours,
26:22et du jour au lendemain, tout s'arrête.
26:24Alors au début, je vais pas vous mentir,
26:26je me suis reposé. Parce que le rythme
26:28AB, c'était quelque chose d'énorme.
26:30Les galas, les concerts,
26:32enfin, on n'arrêtait pas, mais c'était
26:34un bonheur total de
26:36travailler autant. Moi, j'étais très heureux.
26:38Mais du jour au lendemain, tout s'arrête.
26:40Et là, c'est dur.
26:41Et en même temps, il y a une chose qu'on n'a pas dit qui est importante,
26:43c'est qu'au départ, votre vrai prénom, c'est pas Anthony, mais c'est Christophe.
26:45Christophe, tout à fait.
26:46Pourquoi Anthony Dupré ? Est-ce qu'à cause de Christophe Ripert ?
26:48Alors, il y a plusieurs raisons.
26:50Déjà, Anthony, c'est mon deuxième
26:52prénom, et à l'époque,
26:54effectivement, il y avait Christophe Ripert,
26:56et il y avait aussi Cri-Cri d'amour.
26:58Ça faisait beaucoup de Christophe.
27:00Et Anthony,
27:02j'ai dit, voilà, mon deuxième prénom,
27:04c'est Anthony, et
27:06on faisait des jeux d'écriture
27:08pour voir ce qui fonctionnait le mieux.
27:10Et c'est vrai qu'Anthony qui finit par Y
27:12et Dupré qui finit par Y, ça rendait
27:14bien. Donc, ils m'ont dit, est-ce que
27:16t'as envie de changer de prénom ?
27:18Et j'ai dit oui. Parce que
27:20artistiquement, ça me faisait plaisir
27:22de rentrer dans la peau
27:24d'Anthony Dupré.
27:25Et puis, il y avait cette fameuse rivalité amoureuse
27:27pour les adolescentes
27:29avec Christophe Ripert.
27:30Oui, on partageait les mêmes copines,
27:32on s'engueulait pour les mêmes copines,
27:34mais on se réconciliait
27:36toujours à la fin. Ça se passait toujours bien.
27:38L'amitié passait avant tout.
27:39Alors, il se trouve que le club de Rotay s'arrête,
27:41Anthony Dupré, mais que finalement,
27:43Jean-Luc Azoulay vous propose autre chose.
27:53Le phénomène 2b3 avec
27:55Pour être libre, qui devient aussi une série
27:57sitcom. Tout à fait.
28:00J'y rentre encore dans la danse.
28:02On fait un épisode.
28:04J'avais tourné, je pense, avec
28:06Camille Raymond et Magali Madison.
28:08Mais moi, j'avais la chance, pareil,
28:10d'avoir rencontré Philippe,
28:12Franck et Adèle à leur tout début.
28:14Je pense les avoir rencontrés
28:16quasiment à leur première interview.
28:18On était dans un hôtel
28:20parisien où je faisais des interviews
28:22pour des magazines.
28:24Et eux aussi, on s'est rencontrés, on a discuté.
28:26Donc, on avait 20 ans.
28:29Et on est devenus potes.
28:31Et on s'est retrouvés dans cette série ensuite.
28:33Et vous avez joué votre propre rôle.
28:35Moi, je jouais Anthony.
28:37Et pareil, il y avait encore des histoires
28:39de filles, un peu de bagarre.
28:41Mais bon, on s'est réconciliés.
28:43Et dans cette série, Jackie jouait son propre rôle aussi.
28:45Et on a un peu oublié que Macha Béranger
28:47est intervenu aussi pour jouer son propre rôle.
28:49Moi, je ne me souvenais plus de ça.
28:51Alors, vous passez ensuite
28:53de Dorothée à Karen Cheryl.
28:55Oui, c'est vrai.
28:58J'ai fait ma voyante préférée.
29:00C'est ça.
29:02On a totalement oublié ce feuilleton.
29:04Ce feuilleton, c'est incroyable.
29:06Je l'ai tourné à peu près à la même époque.
29:08Chez Carrère, qui était à la plaine Saint-Denis.
29:10Les studios n'étaient pas trop loin.
29:12Et je jouais le rôle de Gonzague.
29:14Fils de bonne famille
29:16qui était amoureux de la fille de Karen Cheryl
29:18qui, elle, rêvait d'être chanteuse.
29:20C'était une histoire comme ça.
29:22Et cette série,
29:24ils ne l'ont pas sortie.
29:26Elle est passée,
29:28quelques années après, dans la nuit.
29:30Mais on ne sait pas pourquoi.
29:32C'est très bizarre.
29:34Après, ça, c'est des histoires
29:36qui ne nous appartiennent pas.
29:38Ça arrive souvent.
29:40Mais là, ils ont ressorti les épisodes
29:42en ce moment. Mais c'est vrai que cette série a été très confidentielle.
29:44Alors, vous continuez
29:46quand même votre parcours, Anthony Dupré,
29:48avec des apparitions dans
29:50les années bleues, Le Grec,
29:52Le Groupe et Sous le Soleil.
29:54Tout à fait, oui. J'ai fait 15 épisodes de Sous le Soleil
29:56qui sont passées dernièrement, là, sur TMC.
29:58D'ailleurs, j'ai reçu plein de photos.
30:00Je me reconnaissais à peine. J'étais tout gamin.
30:02C'est marrant.
30:04A chaque fois, on vous appelait ou c'était une course au casting ?
30:06Non. Souvent,
30:08c'est des gens
30:10avec qui on a travaillé.
30:12Ou qu'on rencontre.
30:14Ce métier-là,
30:16je trouve que c'est les rencontres
30:18qui font les projets.
30:20Je fais des castings aussi.
30:22Un casting, c'est un exercice vraiment compliqué,
30:24vraiment difficile.
30:26Moi, je n'ai jamais réussi à être à l'aise à un casting.
30:28Et c'est vrai que souvent,
30:30les rôles, je les ai décrochés
30:32parce que j'ai bossé avec tel réalisateur
30:34ou tel auteur qui a parlé de moi
30:36ou tel comédien. C'est comme ça, souvent, que ça se passe.
30:38En même temps,
30:40vous auriez pu disparaître comme beaucoup d'autres.
30:42Vous en êtes bien sorti ?
30:44J'ai mangé du riz
30:46longtemps parce que c'est parfois
30:48compliqué. Mais j'ai tenu.
30:50C'est ma passion. C'est le métier que j'aime.
30:52Et j'ai compris
30:54qu'il y avait des très belles périodes,
30:56mais qu'on ne peut pas vivre
30:58à part des cas
31:00exceptionnels comme Alidé Sardou
31:02ou d'autres
31:04acteurs qui vivent en permanence
31:06des projets fous
31:08et qui sont dans une carrière comme ça tout le temps.
31:10Mais les autres, nous,
31:12le métier d'artiste, ça monte, ça descend.
31:14Il faut être prêt
31:16au moment où ça descend, à se dire
31:18il faut que je tourne cette période
31:20compliquée en quelque chose de positif.
31:22Et à chaque fois que j'ai vécu ces
31:24moments-là, je suis
31:26retourné à la base. C'est-à-dire que j'ai pris des cours.
31:28Et en même temps, vous êtes parti aux Etats-Unis ?
31:30Je suis parti
31:32trois ans aux Etats-Unis, justement
31:34pour apprendre d'autres méthodes,
31:36me retrouver face à des gens qui ne me
31:38connaissaient pas, faire des castings
31:40devant des gens que je ne connaissais pas,
31:42essayer de décrocher des rôles.
31:44Et j'ai réussi à bosser.
31:46Je n'ai pas bossé comme je l'aurais
31:48souhaité, comme je l'aurais voulu. C'est pour ça
31:50aussi que je suis rentré. Mais cette expérience
31:52m'a fait un bien fou parce que je me suis retrouvé
31:54dans l'anonymat total
31:56à pouvoir faire plein de castings
31:58et ça m'a aidé pour la suite.
32:00Quand je suis revenu en France, ça m'a
32:02calmé un peu.
32:03Vous avez pris des cours avec celle
32:05qu'on présente comme la meilleure coach d'audition
32:07de Hollywood, qui s'appelle
32:09Marky Haber.
32:10Exactement.
32:11Il paraît que c'est une méthode extraordinaire
32:13pour apprendre la comédie.
32:15Les profs là-bas sont extraordinaires
32:17et le travail est très intéressant.
32:19On rentre vraiment dans la personnalité
32:21de ce qu'on doit interpréter
32:23mais il ne faut pas
32:25l'interpréter, il faut le vivre.
32:27Et c'est très intéressant.
32:29Mon anglais n'était pas extraordinaire.
32:31C'est ce qui m'a coûté cher aussi.
32:33C'est que j'avais un niveau d'anglais
32:35pas terrible.
32:37Mais j'ai réussi quand même à faire des choses
32:39avec mon english
32:41moyen-moyen.
32:43J'ai beaucoup appris là-bas.
32:45Et puis même les auditions, vous avez fait un casting
32:47justement la spécialité de
32:49Marky Haber, c'était
32:51car je crois qu'elle était orthophoniste,
32:53d'apprendre à passer une audition.
32:55Complètement.
32:57Je n'ai pas fait ces cours-là, j'ai fait les cours
32:59vraiment de base
33:01parce que mon anglais était moyen.
33:03Vous avez fait quelques petites choses
33:05et on vous voit dans un clip de Jennifer Lopez.
33:07Tout à fait. J'ai fait son clip
33:09pour la tournée mondiale.
33:11J'ai fait plein de petits films.
33:13J'en ai fait un qui s'appelle Glamour E.T.
33:15qui est extraordinaire, qui a été tourné par un couple
33:17de New-Yorkais complètement barjots.
33:19J'ai fait des choses très sympas.
33:21Et puis Star 80, vous êtes prisonnier
33:23au début du film. Qu'est-ce que c'est que cette histoire-là ?
33:25Ça c'est le hasard, pareil.
33:27J'étais donc là-bas et puis
33:29ils cherchaient des comédiens. On m'a appelé
33:31et on m'a dit tiens, c'est un projet français.
33:33Ah ouais, incroyable. Et comme je connaissais un peu,
33:35j'ai fait ce prisonnier
33:37on l'a tourné
33:39dans une vraie prison américaine
33:41à Los Angeles. En même temps,
33:43c'est compliqué quand on est un français d'arriver aux Etats-Unis
33:45sans connaître personne. Non, c'est dur.
33:47C'est très dur. Alors qu'on
33:49dit oui, mais il y a de temps en temps des rôles de français.
33:51Les rôles de français sont déjà attribués
33:53à des acteurs
33:55qui ont un nom.
33:57Donc vous, vous arrivez.
33:59Mais c'est ce qui est intéressant, c'est que vous devez vous battre.
34:01Parce qu'il y a des bons
34:03comédiens, il y en a
34:05des milliers, des mecs beaux,
34:07il y en a des milliers, des mecs intelligents,
34:09il y en a des milliers. Et là, vous devez vous battre
34:11par rapport à tout ça, par rapport à des nationalités.
34:13Il y a de tout. Il y a toutes les nationalités
34:15du monde à Los Angeles.
34:17Et un jour, vous décidez de revenir en France.
34:19Oui. J'avais fini mon visa.
34:21Et je me suis dit, alors
34:23c'était une très belle expérience, c'était très intéressant.
34:25Mais j'ai envie de revenir chez moi
34:27parce que déjà, j'aime la France.
34:29J'aime mon pays. C'est important aussi de partir
34:31de temps en temps pour se rendre compte
34:33de la chance qu'on a de vivre ici.
34:35C'est moi qui devrais le faire.
34:37Ça leur apportera certainement
34:39une autre vision des choses.
34:41Et je suis rentré en France parce que
34:43j'avais ma famille, j'avais envie d'être là.
34:45Et l'aventure continue, on va l'évoquer
34:47à partir d'une date précise,
34:49le 1er octobre 2024.
34:51A tout de suite sur Sud Radio avec Anthony Dupré.
34:53Sud Radio,
34:55les clés d'une vie, Jacques Pessis.
34:57Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité
34:59Anthony Dupré. On a évoqué votre
35:01long parcours à la télévision avec
35:03le sitcom, avec Premier Baiser,
35:05avec Le Mien et les abeilles, les chansons,
35:07et puis votre séjour aux Etats-Unis.
35:09Et là, le 1er octobre 2024,
35:11puisque vous êtes de retour en France enfin,
35:13vous jouez avec Anthony
35:15Joubert et Rosalie
35:17Hamet, une pièce mise en scène par
35:19Luc Hamet, La photo de mon pote,
35:21une pièce de Fabrice Donigno,
35:23au Théâtre Edgar. Tout à fait.
35:25D'abord, ce retour au théâtre, c'est venu comment ?
35:27Un coup de fil de Luc.
35:29Que vous connaissiez ? Alors, on s'était croisés.
35:31J'avais déjà fait une lecture
35:33dans son théâtre,
35:35et puis on s'était croisés, pareil, à l'époque
35:37d'Abbé. Mais on ne se connaissait
35:39pas. Il a travaillé beaucoup dans
35:41le dessin animé à la télévision, et avec Dorothée.
35:43Tout à fait. Oui, il a fait Récrade.
35:45Exactement. Donc, vous arrivez
35:47dans cette pièce. Alors, cette pièce, il faut savoir
35:49que vous jouez avec Anthony Joubert,
35:51qui est un humoriste
35:53qui a été découvert, je crois, par Incroyable Talent.
35:55Tout à fait, c'est ça.
35:57Et Rosalie, qui débute, qui est la fille de Luc Hamet.
35:59Qui est une très bonne comédienne.
36:01Alors, l'histoire, c'est un site de rencontre
36:03avec un problème de photo. Voilà.
36:05Mon pote, on a tous un pote
36:07comme ça, un peu
36:09compliqué, un peu lourd, mais qu'on adore
36:11parce qu'on le connaît depuis des années,
36:13mais qui vous embringue toujours
36:15dans des histoires un peu...
36:17Difficiles. Difficiles,
36:19compliquées. Et donc, là,
36:21il m'appelle pour me dire
36:23qu'il me demande
36:25si je peux venir me voir.
36:27Je passe le voir, c'est mon pote.
36:29Et on discute, on discute. Puis, à un moment donné,
36:31il m'explique qu'il s'est inscrit sur un site
36:33de rencontre. Chose que je lui avais conseillée.
36:35C'est moi qui lui ai dit, il faut t'inscrire
36:37sur un site de rencontre. Il a perdu sa femme et tout.
36:39Donc, j'essaye de lui remonter la morale.
36:41Et il me dit, ben voilà, je l'ai fait.
36:43Je dis, putain, c'est génial.
36:45Fabuleux, ça y est, enfin, tu vas
36:47respirer et puis revivre un peu,
36:49même si c'est difficile.
36:51Et là, il me dit,
36:53ouais, mais il y a un petit problème.
36:55Donc là, je commence à comprendre
36:57qu'il va y avoir une galère.
36:59Il me dit, sur le site,
37:01j'ai mis ta photo.
37:03Et la photo, il essaye
37:05de... Et puis, à un moment donné,
37:07répète, je n'ai pas compris.
37:09Il me dit, j'ai mis ta photo sur le site
37:11de rencontre. Et donc, il m'a dit,
37:13il a eu plein de clics, plein de likes,
37:15il s'est retrouvé,
37:17il a rendez-vous, mais
37:19la fille, il va falloir lui expliquer
37:21comment, qui, pourquoi, la photo
37:23ou pas. Donc voilà, ça part comme ça.
37:25Et donc, avec Rosé Léamette,
37:27qui est la fameuse fille claire,
37:29qui a répondu à l'annonce.
37:31Qui a répondu à l'annonce et qui vient rencontrer
37:33Antoine. Et vous allez l'assister
37:35au premier rendez-vous. Ah, plus que ça ?
37:37On va laisser la surprise
37:39à celles et ceux qui sont venus vous voir.
37:41Mais on est dans la tradition
37:43du boulevard, mais modernisé.
37:45C'est à dire ?
37:47Déjà, le sujet est très actuel, puisqu'on parle
37:49des réseaux sociaux.
37:51Et puis,
37:53on joue
37:55une pièce. Oui, c'est du boulevard,
37:57parce que ça rende sa soeur, ça ment,
37:59ça raconte
38:01tout et n'importe quoi.
38:03Moi, je suis obligé de
38:05mentir, mais
38:07je ne sais pas mentir. Donc voilà,
38:09c'est vraiment un moment de rire
38:11total. Oui, et curieusement, personne
38:13n'a fait de comédie jusqu'à maintenant sur ses sites
38:15de rencontres, où il y a quelquefois des scènes hallucinantes.
38:17Moi, j'ai repéré un jour
38:19une fille qui est draguée par son patron,
38:21sans savoir qui il est. Et c'est extraordinaire,
38:23parce qu'après, quand ils se rencontrent, c'est la bagaille.
38:25Donc ce sont des situations de comédie.
38:27Oui, ça existe.
38:29Alors, ça veut dire aussi un rythme fabuleux
38:31de préparation. Oui.
38:33Là, on est 1h20 à peu près
38:35sur scène, et pendant 1h20,
38:37ça n'arrête pas.
38:39Ça rende sa soeur.
38:41Moi, je finis
38:43en eau, tellement
38:45je dois bouger
38:47pour être donné pour cette comédie.
38:49Alors là, il n'y a pas eu de casting, il vous a appris tout de suite.
38:51Oui, oui, Luc m'a appelé, il m'a dit
38:53écoute, je t'envoie un texte
38:55et dis-moi ce que tu en penses,
38:57dis-moi si ça t'intéresse.
38:59Et donc, j'ai lu le texte, je lui ai dit
39:01je vais venir te voir, parce qu'il jouait à l'époque Le Coucou,
39:03qui joue en ce moment, d'ailleurs, en tournée,
39:05dans toute la France. J'ai dit, je vais venir
39:07voir ta pièce, parce que je connaissais le théâtre,
39:09mais je le connaissais,
39:11parce que j'étais venu faire une lecture,
39:13avec un public, et c'est important
39:15de voir comment ça se passe,
39:17comment est la scène, et c'est vrai que je me souvenais
39:19plus de la proximité incroyable
39:21entre le public
39:23et la scène. Et je me suis dit, waouh,
39:25ça c'est un exercice qui va m'intéresser,
39:27parce que je n'ai jamais joué au théâtre
39:29comme ça. Il y a un côté café-théâtre,
39:31c'était un café-théâtre,
39:33d'ailleurs. Oui, c'était deux petites salles,
39:35une de 60 places, une de 40 places.
39:37Et il a réuni ça pour faire
39:39le Café Edgar,
39:41et donc la pièce m'intéressait,
39:43le théâtre m'intéressait,
39:45Luc est du Havre, donc il y a eu
39:47entre Havret, on s'est dit, oh bah dis,
39:49il fait rien beau là-bas, parce que l'accent il est comme ça
39:51au R. Donc j'avais
39:53envie de travailler avec Luc, je me suis dit, tiens, ouais,
39:55je crois beaucoup
39:57moi à la destinée, au hasard,
39:59des choses, et quand Luc m'a appelé,
40:01je me suis dit, tiens, je dois
40:03faire cette pièce. Alors ça veut dire des répétitions
40:05énormes, parce que des semaines de répétition
40:07pour que tout soit réglé
40:09parfaitement. Oui, on a eu
40:11un mois, on a répété pendant
40:13tout le mois de septembre, alors on a eu la pièce avant
40:15donc on a eu le temps de la lire, de la travailler,
40:17de la digérer, d'apprendre le texte,
40:19même si moi je n'aime pas,
40:21après c'est chaque comédien
40:23à sa méthode de travail,
40:25je n'aime pas apprendre le texte trop
40:27par cœur avant d'arriver sur
40:29les répétitions, parce que malheureusement
40:31je marque beaucoup
40:33les situations,
40:35c'est-à-dire que j'ai du mal à lire,
40:37ils le lisent à blanc,
40:39moi j'y arrive pas, j'ai besoin de le
40:41jouer quasiment à chaque fois que je le lis,
40:43et je peux
40:45prendre des mauvaises habitudes sur certaines scènes,
40:47et donc j'aime bien le connaître
40:49mais pas trop non plus, ce qui permet
40:51d'être plus flexible quand le metteur en scène
40:53te dit, tiens, non, là tu devrais essayer comme ça.
40:55Si tu as fixé, moi quand j'ai fixé un truc,
40:57j'avais les mêmes problèmes avec la chanson,
40:59c'est-à-dire que quand je fixais des choses, j'avais du mal
41:01après à les changer.
41:03Donc là voilà, j'aime arriver avec
41:05pas trop
41:07de choses fixées pour pouvoir bosser
41:09justement avec mes partenaires, et le
41:11metteur en scène qui nous a donné,
41:13Luc nous a donné des indications très
41:15intéressantes. Oui, mais en même temps, il faut apprendre
41:17à jouer avec ses partenaires qu'on ne connaît pas,
41:19Anthony Joubert, vous ne le connaissez pas, c'est un univers
41:21différent du vôtre. Tout à fait, mais Anthony
41:23on s'était rencontré le hasard de la vie
41:25on va dire il y a
41:27cinq ans,
41:29et on s'était vu
41:31lors d'une pièce de théâtre, on avait bu un verre
41:33ensuite, et on s'était déjà dit,
41:35il y a cinq ans, ça serait bien qu'on bosse ensemble.
41:37Le hasard,
41:39et donc quand
41:41Luc m'a dit, tiens je pense à
41:43plusieurs personnes,
41:45mais j'en ai un dans la tête,
41:47Anthony Joubert, j'ai dit oui,
41:49ça tombe bien, j'ai dit écoute, on s'est rencontré et on veut
41:51travailler ensemble, donc bah voilà, on voit lui la pièce
41:53et puis si c'est bon, ça serait cool.
41:55Ça veut dire qu'on renouvelle le boulevard, parce que pendant
41:57des décennies, bon il y avait Jacqueline Maillan,
41:59il y avait Michel Roux, Jean-Jacques, qu'on a oublié
42:01qui remplissait les salles sur son nom
42:03avec le Visant Voyageur et d'autres pièces,
42:05là c'est une nouvelle génération
42:07de comédiens qui ne viennent pas forcément
42:09du théâtre traditionnel.
42:11Tout à fait, alors moi j'ai eu la chance quand même de faire deux
42:13pièces avant ça, parce que franchement, arriver
42:15au théâtre, c'est quand même
42:17un monde différent, nous
42:19sur le plateau, on a le luxe
42:21et la chance de dire
42:23coupé, elle est pas bonne, on refait.
42:25À la télévision.
42:27À la télévision. Là, vous rentrez
42:29sur scène, il faut que ce soit bon du début
42:31à la fin, donc vous avez 1h20
42:33de concentration
42:35intense et
42:37c'est sans filet.
42:39En même temps, le public a changé.
42:41Aujourd'hui, il y a beaucoup de jeunes qui viennent au théâtre
42:43voir du boulevard.
42:45C'est vrai que ça a changé, parce que
42:47j'avais fait une pièce où effectivement il y avait
42:49beaucoup d'anciens,
42:51parce que le théâtre
42:53en France, c'est culturel, c'est quelque chose
42:55qui existe depuis
42:57tellement d'années qu'il y a beaucoup de gens
42:59qui sont fidèles, mais c'est vrai que les jeunes
43:01n'étaient pas accrochés. Et là, ça y est,
43:03on commence à embarquer les jeunes au théâtre
43:05parce que le spectacle vivant,
43:07ça existera toujours.
43:09Oui, mais en même temps, comme vous voyez ce qui se passe
43:11dans la salle, vous voyez dans les 3 premiers
43:13rangs des jeunes d'Anthony Dupré ?
43:15Oui, il y en a. Il y a des jeunes. Il y a des jeunes
43:17filles, des jeunes garçons, des moins jeunes,
43:19mais c'est un mélange, et c'est ce qui est sympa.
43:21Et puis, je vous dis,
43:23le théâtre Edgar, ce qui est fabuleux, c'est que
43:25on a l'impression vraiment d'être...
43:27On est avec les gens, et les gens sont avec nous,
43:29et je pense que c'est pour ça qu'ils aiment ce théâtre.
43:31Est-ce que dans le public, il y a des fans
43:33de Premier Baiser ou du Miel et des Abeilles
43:35qui vous retrouvent ? Toujours.
43:37Là, la semaine dernière,
43:39j'ai des fans fidèles depuis
43:411993 qui
43:43sont venus voir mes autres spectacles
43:45et qui étaient là cette
43:47semaine et qui ont fait leurs photos et qui m'ont
43:49montré... Il y a une maman
43:51qui est venue avec sa fille, qui m'a montré
43:53une photo de sa fille quand elle avait
43:555 ans en 1994
43:57et qui maintenant est fan et qui vient faire
43:59les photos d'elle et de sa petite fille.
44:01Ça marque les générations,
44:03c'est incroyable. C'est fou, mais ce sont des
44:05séries qui ont marqué les générations. On vous en parle
44:07encore dans la rue. On m'en parle tout le temps.
44:09Et aujourd'hui,
44:11je compare souvent,
44:13vous savez, quand on sent un parfum,
44:15il y a un souvenir qui
44:17revient. Et aujourd'hui, quand les gens me voient, c'est ça.
44:19C'est ce souvenir d'enfance,
44:21de l'insouciance, de l'adolescence
44:23et de l'enfance, de l'insouciance de sortir
44:25de l'école, de bons moments,
44:27pas pour tous parce qu'on a chacun des vies différentes,
44:29mais ça reste un moment
44:31où on a envie de se réfugier là-dedans.
44:33Quand les choses vont mal, on se réfugie
44:35dans la nostalgie et dans les moments où on était bien.
44:37Et celui-là, on fait partie.
44:39Est-ce que vous avez le sentiment d'avoir vécu
44:41une époque privilégiée avec ces sitcoms ?
44:43Oui, oui, oui,
44:45évidemment.
44:47Ça allait tellement vite qu'on ne s'en rendait même pas compte.
44:49Et puis, il n'y avait que cinq
44:51ou six chaînes à l'époque, donc
44:53on a vécu quelque chose d'absolument
44:55fou. C'est-à-dire que, vous en parliez
44:57quand Hélène se déplaçait, nous c'était la même
44:59chose. Quand on se déplaçait avec Hélène
45:01ou sans Hélène et qu'on allait
45:03faire des dédicaces ou des concerts,
45:05c'était de la folie.
45:07Il y a eu des gardes bloquées.
45:09Moi, un jour, je me souviens être au Virgin Megastore
45:11un dimanche, les agents
45:13de sécurité ont été obligés de bloquer.
45:15Les gens m'avaient reconnu et de me faire sortir
45:17par la sortie de secours.
45:19Moi, j'ai vécu des choses
45:21incroyables, donc oui, privilégié,
45:23oui, évidemment.
45:25Il se trouve aussi que le théâtre, ça a commencé, je crois, avec
45:27L'Isle en Brouille, de François Janvier,
45:29avec Daniel Gilbert.
45:31C'est assez inattendu, ça.
45:33C'était la première pièce qu'on m'a proposée
45:35et je l'ai acceptée parce que
45:37déjà, Daniel, je la connaissais, je l'avais croisé
45:39sur d'autres émissions
45:41et Daniel, c'est un bonbon,
45:43c'est la gentillesse incarnée.
45:45Pour une première expérience,
45:47ça peut être cool et c'était en tournée.
45:49Donc, voilà, j'ai fait mes armes avec
45:51cette première pièce, L'Isle en Brouille, qui a très, très
45:53bien marché. On avait fait une quarantaine de dates
45:55en tournée, donc c'était une très belle
45:57et Loïse de Jadot.
45:59Il se trouve aussi que la première pièce de Daniel Gilbert,
46:01c'était La Rose et le Chou-Fleur.
46:03Ça a été un bide, mais monstrueux.
46:05Le soir de la première, dans la salle, le dernier rang
46:07riait, mais pour se moquer d'elle.
46:09Il y avait Thierry Leluron, il y avait tout ce qu'on peut
46:11imaginer. C'était surréaliste.
46:13Elle n'a pas eu de chance avec cette pièce, mais elle s'en est sortie
46:15après.
46:17Elle est toujours aussi très populaire.
46:19C'est incroyable.
46:21Pourtant, j'ai connu
46:23beaucoup d'acteurs, d'actrices,
46:25mais Daniel Gilbert, quand vous vous baladez
46:27avec elle et que vous prenez le TGV,
46:29c'est du haut de gamme.
46:31Tout le monde la connaît
46:33et tout le monde l'adore. C'est assez étonnant.
46:35Ce qui est étonnant aussi, c'est que vous avez
46:37eu l'idée, Anthony Dupré,
46:39de faire les derniers baisers après les premiers baisers.
46:41Oui, c'est une idée
46:43que j'avais eue.
46:45J'avais envie de travailler sur
46:47un spectacle, une pièce de théâtre
46:49qui parlait justement de l'époque
46:51premier baiser, de l'après,
46:53de comment
46:55on s'en sort après tout ça.
46:57Qu'est-ce qui se passe ?
46:59Les gens voient toujours
47:01le joli côté des choses,
47:03mais c'est aussi
47:05compliqué pour nous. Ça a été compliqué
47:07après l'arrêt du Club Dorothée.
47:09On était des gamins,
47:11j'avais 24 ans. Du jour au lendemain, on me dit
47:13c'est terminé, c'est fini,
47:15on ferme le studio.
47:17Qu'est-ce qui s'est passé ?
47:19Ça racontait un peu
47:21le désarroi des acteurs
47:23après tout ça et comment
47:25on a rebondi, comment on est sortis.
47:27Grâce aux fans aussi, parce que
47:29les fans étaient toujours fidèles et présents.
47:31Vous avez aussi été présent dans Plus Belle la Vie
47:33pendant quelques épisodes.
47:35Ça a été une expérience incroyable.
47:37C'était le premier rôle de méchant
47:39qu'on me confiait.
47:41Francis Souberrand,
47:43un survivaliste, un peu terroriste,
47:45un peu fou.
47:47Je me suis régalé.
47:49J'ai beaucoup
47:51grandi grâce à ce rôle.
47:53J'étais très heureux de participer
47:55à Plus Belle la Vie.
47:57C'était encore sur France 3.
47:59Maintenant, c'est la photo de mon pote.
48:01Ça a garé ensuite.
48:03Pour l'instant,
48:05je suis comme ça.
48:07Quand je fais un projet,
48:09je ne fais que ça.
48:11La suite, on verra après.
48:13Mais je n'y pense pas pour le moment.
48:15Là, je pense à la photo de mon pote
48:174 fois par semaine au Théâtre Edgar
48:19avec des partenaires fabuleux.
48:21Avec Anthony Joubert,
48:23Rosalie Hamet et une
48:25comédie de Fabrice Donneau mise en scène par Luc Hamet.
48:27Il y a des soirs à 19h et des soirs
48:29à 21h. C'est le principe du théâtre.
48:31Il y a plusieurs spectacles
48:33au Théâtre Edgar. Nous sommes aussi présents
48:35le week-end, samedi-dimanche
48:3715h ou 17h.
48:39Il faut regarder sur Internet pour savoir quand on vient vous voir.
48:41Venez sur Instagram
48:43Anthony Dupré. Vous avez toutes les dates,
48:45les liens de réservation.
48:47Venez voir la photo de mon pote.
48:49Vous allez passer un bon moment. C'est une horreur
48:51de rire et pas du tout
48:53d'actualité. On parle d'un sujet
48:55qui est actuel
48:57mais qui est sympathique.
48:59La photo de mon pote qui n'est pas un cliché
49:01si j'ose dire. Merci
49:03Anthony Dupré. Continuez comme ça
49:05à défendre votre métier
49:07avec votre sourire, votre gentillesse et votre talent.
49:09Merci beaucoup Jacques. A bientôt.
49:11L'écrit d'une vie s'est terminé pour aujourd'hui.
49:13On se retrouve bientôt. Restez fidèles.
49:15A l'écoute de Sud Radio.

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